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Covid-19 - Page 9 Empty Re: Covid-19

Message  Caduce62 Mar 25 Jan - 22:11

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                              ***
FAKE DE LA SEMAINE

Pour cette première chronique de l’année, il fallait commencer avec du lourd. Et c’était un peu compliqué, vu que, depuis le début de l’épidémie, entre la 5G, le graphène, l’ivermectine, l’HCQ, Bill Gates, les nano-puces et j’en passe, on a l’impression d’avoir vraiment, mais alors vraiment tout entendu. Mais vous savez qui n’avait sans doute pas entendu tout ça, et probablement pas pris la mesure du délire ? Les députés du Luxembourg.
Et ces bienheureux ont donc été rattrapés par l’incroyable fatras de n’importe quoi le 12 janvier lorsqu’ils ont dû écouter, d’affilée, les discours de Christian Perronne (démis de ses fonctions hospitalières et poursuivi par l’Ordre des Médecins), d’Alexandra Henrion-Caude (désavouée par l’Inserm et par feu son ancien directeur de recherche), de Luc Montagnier (prix Nobel de médecine certes, même si on va y revenir dans le Point méthode de la semaine, mais surtout chercheur critiqué par l’ensemble de la communauté scientifique pour des propos tous plus délirants les uns que les autres) et d’un généraliste luxembourgeois (actuellement interdit d’exercer) au sujet de la vaccination. Et vous vous demanderez sûrement pourquoi le Parlement recevaient des gens aussi visiblement peu dignes de confiance sur un sujet aussi sérieux. La vérité est qu’ils n’ont pas eu le choix. Le règlement de la Chambre des députés du pays stipule que « toute pétition publique lancée par un citoyen âgé d’au moins quinze ans, et qui recueille en ligne au moins 4 500 signatures après 42 jours, doit donner lieu à une réunion jointe de la Commission des Pétitions et de la ou des commissions parlementaires compétentes, en présence du ou des Ministres concernés par l’objet de la pétition ». Le ou les pétitionnaires peuvent être accompagnés d’experts pour les aider à exposer les aspects techniques de leur requête. Or, comme le citoyen à l’origine de la pétition ayant rassemblé assez de signatures pour conduire à une audience expliquait clairement dedans son opposition à l’obligation vaccinale par le fait que les vaccins peuvent « modifier les gènes humains », il a choisi des experts assortis à ses propos.
L’audience a été tellement lunaire Laughing , tellement hors-sol, les « experts ne répondant pas aux questions [que les députés leur] posaient » et étant « hors-sujet la plupart du temps » que, le lendemain même, le président de la Chambre a « immédiatement fait mettre à l’ordre du jour de la Conférence des présidents de la Chambre […] une révision des règles ». Cette révision était en projet depuis quelques temps, il semblerait qu’elle soit devenue urgente. Laughing

                                                              ***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE

On parle beaucoup cette semaine d’une étude sur les effets indésirables liés aux vaccins, et il est nécessaire de faire un peu de tri dans ce qu’on entend. Et comme on va parler chiffres, cette section est placée sous la protection de Le Biostatisticien, qui est autorisé à débarquer n’importe quand dans les commentaires pour dire que je raconte n’importe quoi.
Est-il vrai que 76% des effets indésirables des vaccins sont dus à l’effet nocebo ? C’est plus compliqué que ça (avouez, ça vous avait manqué).
Tout d’abord, il faut voir que l’étude elle-même ne dit pas ça. Elle dit que 76% des effets indésirables systémiques post première injection peuvent être attribués à l’effet nocebo, c’est déjà pas pareil. Tout d’abord, ce chiffre exclut les effets locaux, comme les douleurs au point d’injection, les allergies cutanées ou les œdèmes modérés, pour lesquels la proportion potentiellement attribuable à l’effet nocebo tombe à 24.3%, toujours pour la première dose. Mais également, lorsqu’on se penche sur la seconde dose, on observe alors une chute de la proportion d’effets indésirables potentiellement attribuables à l’effet nocebo, atteignant 51.8% pour les effets systémiques et 16.2% pour les effets locaux. Les chercheurs pensent que cette chute est une preuve supplémentaire de l’importance de l’effet nocebo : tranquillisés par la première injection, les patients y seraient moins sensibles lors de la seconde, ce qui expliqueraient la chute de la déclaration d’effets secondaires dans le groupe placebo, mais pas dans le groupe traité, et donc cette baisse de la part attribuable au nocebo.
Mais si on se penche plus précisément sur le fameux 76% relayés dans les médias, comment les chercheurs l’obtiennent-ils ? Les chercheurs ont en réalité détaillé un certain nombre d’effets indésirables variés (maux de tête, nausées, malaises, douleurs articulaires etc.) et observé leur survenue dans le groupe traité et dans le groupe contrôle. En observant combien de personnes déclarent cet effet secondaire après une vaccination placebo, il est possible de dire quelle part est due à l’effet nocebo et quelle part est due véritablement au produit parmi les effets ressentis dans le groupe traité. Mais c’est là que ça se complique, et que le « 76% » n’a pas vraiment de sens : cette part de nocebo n’est pas du tout la même selon le type d’effet indésirable. 87% de la fatigue pourrait ainsi être attribuée à l’effet nocebo, tout comme 83% des maux de tête, contre seulement 51% de la fièvre ou 63% des malaises.
Alors, on ne va pas se mentir, ça fait tout de même beaucoup d’effets indésirables liés au nocebo. Mais ce n’est pas nouveau, c’est déjà quelque chose qui apparaissait dans les résultats de phases 2 et 3 de Pfizer ou de Moderna, c’est juste une étude de plus qui vient appuyer ces résultats grâce à des données plus diversifiées, et qui reconnait elle-même ses limitations (la très grande hétérogénéité des données avec lesquelles elle doit travailler, notamment). 

                                                              ***
PISTES DE LA SEMAINE

*Grossesse
: plus de données sont disponibles sur les risques du Covid chez la femme enceinte et l’impact de la vaccination. L’étude nous arrive d’Ecosse et a étudié près de 150.000 grossesses du 1 décembre 2020 au 31 octobre 2021. Parmi elles, près de 6.000 ont coïncidé avec une infection à Sars-Cov2. Sans surprise, 77% des infections, 91% des hospitalisations et 98% des admissions aux soins intensifs de femmes enceintes concernaient des personnes non-vaccinées (contre respectivement 11%, 3% et 1% de personnes complètement vaccinées). Mais c’est l’impact sur le fœtus qui était particulièrement surveillé. Tout d’abord, pour ce qui est des naissances prématurées (habituellement de 8% en Ecosse), elles tournaient entre 8.2% et 8.6% chez les patientes ayant reçu un vaccin contre le Covid (la variance dépend du stade de la grossesse) mais montaient à 10.2% en cas de contraction du Covid pendant la grossesse, atteignant 16.6% si l’infection arrivait à 28 jours du terme ou moins. Quant à la mortalité périnatale (mort in utero proche du terme et mort dans le mois suivant la naissance, normalement de 5.6 pour 1000 en Ecosse), elle s’abaissait à 4.3 pour 1000 suite à une vaccination Covid, quel que soit le stade de la grossesse, mais montait à 8 pour 1000 en cas d’infection au Covid, allant jusqu’à 22.6 pour 1000 si l’infection arrivait à 28 jours du terme ou moins. Si ce n’est pas forcément rassurant pour les futures mamans, il y a une bonne nouvelle dans cette étude : aucune des morts périnatales observées suite à une infection à Sars-Cov2 n’a eu lieu chez une mère vaccinée. En plus de protéger la mère, la vaccination semble bel et bien efficace pour la protection du bébé.

                                                              ***
IMPASSES DE LA SEMAINE

*Troubles menstruels : finalement, impact ou pas impact du vaccin ? La dernière étude en date sur près de 4.000 individus tend à répondre « peut-être un peu impact », ce qui n’aide pas forcément beaucoup. En effet, entre la cohorte vaccinée et la cohorte non-vaccinée, les chercheurs n’ont pu trouver aucun changement dans la durée des règles, mais un changement dans la durée du cycle a pu être mis en évidence. En moyenne, il est de moins d’un jour par rapport aux fluctuations observées dans la cohorte non-vaccinée. Cette étude ne dit rien toutefois sur la question de l’importance des saignements ou sur la variation dans le ressenti de la douleur, pour lesquelles d’autres études sont en cours.

*Séquelles neurologiques : il semblerait que plus on en apprend, moins on arrive à comprendre ce qui se passe dans le cerveau des infectés. Une étude sortie en pré-print en décembre et constituant la plus grande étude par autopsie à ce jour (44 patients allant de 6 à 91 ans) montre que le virus se diffuse dans les tissus cérébraux de manière précoce, qu’il infecte en réalité de très nombreux organes et qu’il peut persister dans le cerveau pendant des mois. Le virus était ainsi détectable chez tous les patients autopsiés, alors même que certains sont morts plus de 7 mois après leur infection. Plus inquiétant encore, les 6 patients décédés le plus tardivement présentaient tous le virus dans leurs tissus cérébraux, indiquant la persistance de celui-ci dans le système nerveux central. 75 des 85 localisations anatomiques testées ont montré la présence d’ARN réplicant du virus. Cette dissémination pourrait expliquer pourquoi les patients atteints de séquelles, en particulier neurologiques, semblent touchés par des symptômes très divers, même longtemps après leur infection.
  
                                                            ***
MAUVAISES NOUVELLES DE LA SEMAINE

*France :
sérieux, je me suis absentée quelques semaines, et je me retrouve à donner des chiffres pareils, c’est pas sérieux… Enfin… Aujourd’hui, en France, 4 à 5 personnes sont déclarées positives chaque seconde (et ça c’est pour ceux qui se font tester), 1 à 2 sont hospitalisées chaque minute, dont 1 toutes les 5 minutes aux soins intensifs. La grippette qui fait moins de morts que les accidents de trottinettes continue de prendre la vie d’un Français toutes les 7 minutes (non, m’être fait rouler dessus par Omicron n’a pas aidé ce que je me calme sur le sujet).
Source : Santé publique France

*Covid long pédiatrique : alors que le débat sur la vaccination des enfants fait rage (enfin, chez nous, en Espagne, près de 50% des 5-11 ans étaient déjà vaccinés la semaine dernière), les chiffres de l’ONS (l’équivalent UK de Santé Publique France) viennent rappeler que, oui, les enfants meurent peu du Covid, et c’est heureux. Mais mourir n’est pas la seule chose qui peut arriver à un enfant. En novembre, l’agence recensait 117.000 enfants de 2 à 16 ans atteints de symptômes persistants du Covid. Pour 20.000 d’entre eux, ces séquelles duraient depuis plus d’un an, et c’est long un an dans la vie d’un enfant. L’immense majorité de ces enfants avaient fait une forme légère ou asymptomatique de l’infection. La prévalence des séquelles n’a pas pu être reliée à une comorbidité en particulier.
Source : ONS
                                                              ***
BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE

*Traitement :
une arme de plus dans la panoplie des médecins, la Haute Autorité de Santé vient d’autoriser l’usage d’un traitement combiné nirmatrelvir/ritonavir conçu par Pfizer. Le traitement est destiné en usage précoce aux malades ne nécessitant pas d’oxygène mais étant à risque de développer une forme grave. Efficace contre Omicron (réduisant le risque d’hospitalisation de 85% selon le dossier soumis à l’HAS), il est réservé aux personnes à risques et présente plusieurs contre-indications, notamment hépatiques et rénales (alors n’essayez pas d’en choper sous le manteau si votre autotest vire au rouge comme on a pu le voir pour l’HCQ, la dialyse, c’est pas rigolo).
Source : HAS
                                                              ***
« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »

Le Covid a vraiment tout un tas de symptômes étranges, et le dernier en date serait… le rétrécissement du pénis. Shocked Messieurs, pas de panique, il s’agit de cas rares observés surtout chez des patients atteints de formes sévères. Mais comment, me direz-vous, une infection virale peut-elle faire rétrécir le pénis (de parfois 4cm, donc on est sur quelque chose de conséquent) ? Et bien cela est dû à la manière dont le virus affecte les vaisseaux sanguins et le fait que le pénis est un organe extrêmement irrigué. Ce lien avait déjà été remarqué il y a plusieurs mois, lorsque des cas de priapisme (une érection prolongée et douloureuse) avaient été recensés un peu partout dans le monde. Plus fréquent encore, le lien entre Covid et dysfonction érectile commence à être bien solidement établi. Or, pour citer l’urologue Charles Wellivern à cause de ces dysfonctions érectiles, le pénis cesse de s’étirer pendant une certaine période (alors que c’est normalement quelque chose de quotidien, le matin en particulier), et il ne reçoit donc plus le sang nécessaire, ce qui entraine des lésions et des tissus cicatriciels, pouvant donc conduire à un rétrécissement du pénis. Si cela peut prêter à sourire, je rappelle que les dysfonctions érectiles sont une vraie source de souffrance et de problème d’estime de soi, donc c’est à considérer avec sérieux. Et je vous parie une bouteille de glögi que si cette info devient virale, on trouvera des andouilles pour expliquer que c’est un complot de Pfizer pour vendre son viagra… Laughing
   
                                                           ***
POINT METHODE DE LA SEMAINE

Quand on parle de Luc Montagnier, une expression revient souvent pour le présenter « Prix Nobel de Médecine, découvreur du VIH ». Et ça en impose. Ceux qui sont habitués de cette page savent que cela ne suffit pas et se méfient, à raison, de l’argument d’autorité. Mais si nous essayions de creuser plus loin ?
Car réfuter l’argument d’autorité consiste à dire qu’il ne suffit pas de faire autorité dans un domaine pour que tout ce qui sorte de notre bouche soit vrai. Mais l’histoire des sciences nous apprend autre chose d’intéressant : beaucoup d’autorités sont bâties sur des légendes répétées jusqu’à ce qu’elles soient vraies et qu’on oublie les faits à l’origine. Du coup, mettons les pieds dans le plat : que Montagnier soit Prix Nobel de Médecine et découvreur du VIH ne lui donne pas la science infuse, certes, mais est-ce même seulement vrai ?
Commençons par ce que qui est facile. Montagnier a bel et bien reçu le Prix Nobel de Médecine en 2008. Notons que ça ne fait pas lui un médecin pour autant, puisqu’il n’a jamais fait médecine. Et ça, le titre tend à le faire oublier, mais passons. Le prix est bel et bien décerné au titre de la découverte du VIH en 1983. Mais cette attribution est-elle une juste représentation des faits ?
En 1983, suite à un prélèvement fait sur les ganglions cervicaux d’un jeune homosexuel qui mourra du SIDA 5 ans plus tard, Jean-Claude Chermann, virologue, et Françoise Barré-Sinoussi, immunologue spécialiste des rétrovirus, détectent une activité de transcriptase inverse, typique des rétrovirus. Des manipulations de Jean-Claude Chermann parviennent à démontrer qu’il s’agit d’un type de rétrovirus inconnu jusqu’à ce jour. La découverte est publiée la même année et contestée par une équipe américaine, en particulier le chercheur Robert Gallo, qui dit lui aussi avoir isolé la source du SIDA. Sauf que les souches des Américains et des Français sont différentes, et il faudra attendre le séquençage de l’ARN pour comprendre qu’il s’agit bien d’un même virus, mais que les erreurs de copies lors de la transcriptase inverse ont brouillé les pistes. Là, il y a de la spéculation : Gallo aurait triché pour publier sa découverte, profitant du fait que Chermann lui avait envoyé précocement la souche sur laquelle il travaillait, et la polémique sur la paternité de la découverte enfle entre l’Institut Pasteur, où travaillent Chermann et Barré-Sinoussi, et les équipes américaines. Et Montagnier dans tout ça, me direz-vous ? Montagnier n’a jamais travaillé sur le virus du SIDA et n’a jamais touché une éprouvette contenant le VIH, mais il entre dans l’histoire à ce stade, car il est le directeur administratif de Chermann. Il propose de reconnaître l’équipe américaine comme co-découvreuse du VIH, mais Chermann, qui se sent floué, refuse. Montagnier va donc le pousser à la démission, ce qui finit par arriver un an plus tard, et reprend son équipe et ses travaux. Nous sommes en 1985. Si Montagnier a bien, à partir de ce moment-là, travaillé sur le VIH, il ne l’a jamais « découvert ». Lors de la remise du Prix Nobel en 2008, il sera co-lauréat avec Françoise Barré-Sinoussi. Jean-Claude Chermann a été rayé de l’histoire de la découverte du virus.

L’esprit critique nous enseigne pourquoi brandir le prix Nobel de quelqu’un ne peut suffire pour établir sa compétence. L’histoire des sciences nous apprend comment quelqu’un peut brandir un prix Nobel qu’il a essentiellement usurpé sans remuer un cil. Et ce genre de personne ne devrait pas avoir notre confiance.
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Message  Matt Jeu 27 Jan - 16:23

Sans vouloir être alarmiste, ces chiffres font peur:
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Message  Caduce62 Jeu 27 Jan - 19:23

Santé publique France a enregistré 428 008 nouveaux cas ce mercredi (contre 501 635 nouveaux cas ce mardi). 


La moyenne sur la semaine écoulée est désormais de 366 179 cas positifs par jour. 

Actuellement, 30 624 patients sont hospitalisés pour une infection au Covid-19 en France. Parmi eux, 3 712 malades sont pris en charge en soins critiques.


Covid-19 - Page 9 B9729710

La 5ème vague est très contagieuse mais Omicron tue rarement les vaccinés Cool même si la vaccination semble moins efficace mais tue surtout les non vaccinés Laughing ( > 90% des réas avec 30% de mortalité ) qui restent persuadés qu'une "simple grippette" est bénigne !!
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Message  Krispoluk Sam 29 Jan - 23:25

VACCINATION OBLIGATOIRE AU CANADA : OTTAWA ASSIÉGÉE PAR UNE ARMADA DE POIDS LOURDS !


Le premier des huit convois « pour la liberté 2022 » est arrivé au matin de ce samedi 29 janvier à Ottawa, accueilli par des milliers de sympathisants protestant avec les routiers contre l’obligation vaccinale. Combien y aura-t-il finalement de poids lourds pour bloquer la capitale fédérale du Canada ? Combien de temps y resteront-ils ? Plusieurs jours ? Plusieurs semaines ? Les manifestants ne cachent pas leur intention de faire capituler le gouvernement Trudeau sur l’obligation vaccinale mais aussi sur d’autres mesures sanitaires anti-Covid particulièrement drastiques au Canada.
Cette mobilisation protestataire est née de l’obligation vaccinale brutalement imposée par le gouvernement fédéral aux camionneurs transfrontaliers qui en étaient exemptés. Le gouvernement fédéral canadien avait annoncé en novembre que tout transporteur cherchant à traverser la frontière depuis les États-Unis (la plus longue du monde : 9000 km) devrait être vacciné ou soumis à une quarantaine de 14 jours à partir du 15 janvier.
Au total, huit convois sont attendus à Ottawa au cours de la journée de ce samedi. Le point de rendez-vous est la colline du Parlement, au cœur de la capitale fédérale. Hantée par l’invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021, la police d’Ottawa est sur les dents. Rien que dans le centre-ville, elle s’attendait à voir déferler quelque 2000 poids lourds et 5000 manifestants. Mais, a prévenu le chef de la police d'Ottawa, les forces de l’ordre sont confrontées à « une situation complexe et qui évolue rapidement ».
C'est le plus vaste mouvement de protestation de l'histoire du Canada et peut-être l’un des plus spectaculaires au monde. Il bat tous les records de distance, certains convois venant de la côte Pacifique (4360 km entre la Colombie britannique et Ottawa), d’autres du Québec, de longueur des convois (l’un s’est étiré sur quelque 70 km), et de solidarité : les routiers ont été accueillis et nourris par la population tout au long de leur déplacement, des tracteurs se sont joints aux convois ainsi que des camions venus des États-Unis. Les convois atteindraient un total de 100 000 véhicules. Au passage des poids-lourds comme à leur arrivée à Ottawa, les sympathisants brandissent des affiches d’encouragement et de remerciement aux camionneurs. Le groupe Canada Truckers for Freedom a recueilli plus de 5 millions de dollars canadiens (près de 4 millions de dollars américains) pour payer le carburant, la nourriture et le logement des participants. Le mouvement a été rejoint par des citoyens exaspérés par la rigueur des règles sanitaires. Il a reçu le soutien du milliardaire américain Elon Musk et de Donald Trump Jr., fils de l’ex-président américain, qui a qualifié les manifestants de « patriotes » contre la « discrimination médicale ».
Comme on pouvait s’y attendre, Facebook a d’abord fermé le compte de « Canada Truckers for Freedom », qui comptait plus de 600 000 membres. Mais il a été réactivé quelques heures plus tard sous le nom de « Convoy To Ottawa 2022 Restart ». Un autre groupe Facebook de soutien était ouvert au même moment en Australie. Quant à la presse française, elle semble découvrir ce matin un événement qui focalise l’attention de médias du monde entier depuis plusieurs jours. La peur d’une contagion protestataire mobilisant des routiers capables de bloquer un pays ou même un continent, n’est sans doute pas étrangère à cette discrétion. L’Alliance canadienne du camionnage (ACC) avait averti que cette obligation aurait un impact non négligeable sur la chaîne d’approvisionnement : 26 000 des 160 000 conducteurs qui traversent régulièrement la frontière canado-américaine ne sont pas pleinement vaccinés. En outre, des routiers vaccinés se joignent aux non vaccinés pour réclamer la liberté. Ce qui se passe au Canada « pourrait tout à fait se propager dans d’autres pays », estime Stéphanie Carvin, experte en sécurité et professeure agrégée en relations internationales à l’Université de Carleton. « Un des éléments clés de ce mouvement contre les mesures sanitaires est qu’il est transnational. » Constatant qu’au sein de l’Union Européenne, « les transporteurs de marchandises sont précautionneusement mis à l’écart de toute mesure », le Courrier des stratèges (en lien ci-dessous) s’interroge : « Le transport de marchandises serait-il le talon d’Achille du grand plan Covid ? »
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Message  Caduce62 Ven 4 Fév - 20:32

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                        ***
FAKE DE LA SEMAINE
Le fake de cette semaine, c’est une vidéo sortie de son contexte par des gens qui ne parlent pas la langue dans laquelle elle est. Oui, c’est tristement banal, mais ça a permis de voir Véronique Genest se faire tacler en direct Laughing par l’Etablissement Français du Sang (EFS), et il est important de cultiver les petits plaisirs de la vie.
Tout part d’un énième compte Twitter antivax disant que la Croix-Rouge interdit le don du plasma des « vax », et ça aurait pu s’en tenir à la complosphère habituelle si une certaine actrice célèbre ne l’avait pas relayé en demandant « Donc, les vaccinés ne peuvent plus donner leur sang… pourquoi ? ». On va passer outre le fait que le don de plasma et le don du sang ne sont pas la même chose, plus personne n’est surpris de voir des actrices se prendre pour des biologistes. Laughing
L’EFS dément dans la journée : les vaccinés sont évidemment les bienvenus au don (et comme si ça ne suffisait pas, je peux vous donner une confirmation de première main puisque maman Dendrobate, triple vaccinée, est allée au don du sang cette semaine).
Alors d’où vient la confusion ? Tout d’abord, si on remonte à la source il s’agit d’une vidéo américaine et c’est donc la Croix-Rouge américaine qui serait éventuellement concernée. Lorsqu’on écoute attentivement l’extrait, il y est question d’un don particulier : le don de plasma de convalescent. C’est un essai thérapeutique (donc c’est déjà assez ancien et l’AFP avait déjà fait un débunkage dessus, et on reparle de cette manie du recyclage dans le Point méthode de la semaine), qui consiste à prélever le plasma de personnes ayant eu le Covid et ayant guéri, mais qui ont donc encore un très fort taux d’anticorps en circulation. Ce plasma est administré à des malades, dans l’espoir que cela les aide à combattre l’infection. On n’est donc pas sur un don classique. Mais surtout, il est précisé que, pour qu’il y ait un nombre suffisant d’anticorps en circulation, seul le don de patients fraîchement guéris est accepté. Les patients guéris il y a longtemps ou les personnes vaccinées ne peuvent faire ce don. Pas parce que leur sang serait toxique infecté au graphène et aux nano-puces liquides où je ne sais quoi (et franchement je ne veux pas le savoir), mais parce que ce n’est pas utile pour les malades.
Voilà, c’est tout. Donc faites attention à ce que vous relayez, surtout si vous êtes pas très bon en biologie, et allez donner votre sang si vous le pouvez, ça sauve des vies.

                                                        ***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
La recherche, c’est beau quand on grimpe sur les épaules les uns des autres (c’est métaphorique bien sûr, sauf pour les pots de thèse vraiment très arrosés), même si c’est pour découvrir des trucs pas vraiment cools.
Souvenez-vous, en avril, des chercheurs italiens avaient réussi à faire le lien entre les cas graves de Covid et la présence d’une certaine protéine d’enveloppe dans les Lymphocytes T, une protéine appelée HERV-W ENV (mais comme c’est long, et en hommage à un certain pachyderme que j’aime bien, on va l’appeler Hervé). La présence de Hervé dans les cellules immunitaires était liée à la violence de l’inflammation et la sévérité des symptômes, mais on ne comprenait pas le mécanisme derrière.
La réponse a peut-être été apportée par des chercheurs français, espagnols et mexicains. Ils ont d’abord noté que tous les sujets présentant une forme grave dans leur étude avaient Hervé qui se baladait dans leur plasma. Ils ont aussi noté que, dans leur cohorte, seuls 20% à 30% des patients positifs au SARS-Cov2 se mettaient à exprimer Hervé.
Alors d’où vient Hervé ? Et bien l’ARN de Hervé est dans nos cellules, mais il y est inactif. Il s’agit d’un fragment de virus endogène (qui vit en nous donc) et il barbote dans les cellules, sans faire de mal à personne. Mais l’infection au Sars-Cov2 change la donne, car en piratant la machine cellulaire pour se reproduire, il enclenche également le « réveil » de Hervé. Mais on ignore toujours pourquoi cela se produit chez certains patients, mais pas chez tous.

                                                        ***
PISTE DE LA SEMAINE
*Odorat :
faut-il explorer toutes les pistes en science ? Oui, mais à condition de le faire bien. Ainsi, des gens se sont dit « et si on mettait les gens à -60C° et qu’on regardait s’ils récupèrent leur odorat ? » et ils ont décidé de faire une étude. L’étude est une étude pilote, c’est-à-dire une très petite étude qu’on fait au début, pour voir si c’est faisable. 45 patients ont donc été testés de manière randomisée contre rien (oui, là par exemple c’est difficile de faire un groupe contrôle placebo : si tu es plongé dans le froid par moins cinquante, tu le sais). Aucun effet indésirable n’est apparu durant la cure (2 ou 5 expositions entre -60C° et -110C°, selon le groupe « faible dose » ou « haute dose »), mais une semaine après le traitement, le groupe « haute dose » notait une amélioration significative de son odorat. Est-ce que ça reste longtemps, de combien on récupère, est-ce que c’est pas juste un coup de bol et comment ça marche ? On l’ignore, d’autres études doivent être faites et, devant les résultats encourageants, une est même déjà en cours de recrutement, à Reims.

                                                        ***
IMPASSE DE LA SEMAINE
*Guadeloupe :
alors, je ne savais pas trop dans quelle catégorie ranger ça, mais il faut qu’on parle de la situation en Guadeloupe. Si vous vous souvenez, de nombreuses manifestations opposées à la vaccination avaient dégénéré en violence sur l’île, en particulier en opposition à l’obligation de vaccination des soignants et d’autres professions. Sauf que, il semblerait en fait que non. Alors, rassurez-vous, je ne tombe pas dans le négationnisme, ces violences ont eu lieu. Mais elles sont visiblement moins liées à la défiance vaccinale, qu’à l’opportunisme financier et la mafia locale. A l’heure actuelle, une quinzaine de personnes ont été mises en examen, dont un fonctionnaire de police qui renseignait les (du coup je peux plus vraiment dire « manifestants », je dis quoi, émeutiers ?) mecs d’en face sur la position de ses collègues et des barrages. Le procureur affirme que depuis novembre « aucune scène de violence n’a été spontanée » : le but était avant tout financier, en obtenant de l’argent d’une part d’établissements ou de grands groupes qui voulaient échapper aux violences (par exemple, aucun centre commercial n’a été touché), et d’autre part de subventions publiques, grâce à des associations créées t pour l’occasion et qui auraient été impliquées dans les négociations avec l’Etat afin de faire cesser les violences. Maintenant qu’une instruction est lancée, je ne doute pas que vous pourrez suivre les tenants et aboutissants de l’affaire un peu n’importe où dans les médias. Mais je trouvais intéressant de montrer que le mouvement antivax a de très nombreux visages et que l’un d’entre eux, et non des moindres, est celui de personnes ne croyant absolument pas aux théories qu’elles exploitent et ne cherchant que l’enrichissement.
Source : bureau du procureur de Pointe-à-Pître

                                                        ***
MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France :
la situation est toujours ahurissante en France (et je fais pas la maline car Omicron est en train de déferler sur l’Estonie, qui a été épargnée plus longtemps que la France). 4 personnes sont dépistées positives chaque seconde (et ça, c’est pour celles qui se font tester), 1 personne est hospitalisée toutes les 30 secondes, dont 1 aux soins intensifs toutes les 5 minutes. Aujourd’hui en France, la grippette qui rend malade que les vieux continue de tuer une personne toutes les 7 minutes.
Source : Santé Publique France

                                                        ***
BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Justice :
la Cour de Justice de la République a classé sans suite des plaintes visant des dirigeants impliqués dans la gestion de la crise comme Olivier Véran ou Jean Castex. En quoi c’est une bonne nouvelle me direz-vous ? La première raison est que ces plaintes avaient des motifs plus que douteux : il était question de « extorsion » (pour avoir obligé les gens non-vaccinés à payer leurs tests par exemple), de « publicité mensongère » (pour avoir dit que le vaccin était efficace) ou encore de « abstention de combattre un sinistre » (pour ne pas avoir filer de l’ivermectine et de l’HCQ à tout le monde, entre autres). Là vous me direz « ah ouais… et il y a eu plusieurs personnes pour déposer des plaintes comme ça ? ». Oui, puisque la justice vient d’en classer 19.685 d’un coup. C’est la deuxième raison de s’en réjouir, il s’agit d’une technique bien connue d’avocat sans scrupule (en l’occurrence Di Vizio, l’avocat qui défend Raoult devant le Conseil de l’Ordre), qui consiste à faire croire aux gens que s’ils sont des milliers à envoyer la même plainte, ça va fonctionner, et pour être sûrs que ce soit bien la même plainte, il est possible de la trouver sur le site de Di Vizio. En téléchargement payant. Une fois que vous êtes dans l’espace abonné. Qui lui-même est payant. Et je pense qu’on doit tous se réjouir que ce genre de méthodes sans scrupule ne donne rien, pour éviter de donner des idées à d’autres.

                                                        ***
« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Nous n’avons pas tous la même notion du ridicule. Par exemple, moi je trouve que des hommes adultes qui font des caprices à peine dignes de petits enfants d’école primaire, c’est ridicule. Mais manifestement, dans la police italienne, c’est porter un masque rose qui est ridicule. En effet, dans les masques chirurgicaux fournis aux policiers par l’état, l’assortiment fait qu’un masque sur trois est rose. Et c’est manifestement une assez grande atteinte à leur virilité pour qu’au moins un syndicat de police dépose un préavis de grève parce qu’il est hors de question de mettre ce truc-là. Heureusement, habitués à gérer ce genre de crise terrible à base de « nan, je le mettrai paaaaaaaas, le rose c’est pour les fiiiiiiiiilles !! » les enseignants se proposent de venir à la rescousse et d’échanger le tiers rose du stock de masques de la police contre le tiers blanc de leur propre stock. Ce qui implique d’ouvrir chaque pack de trois et de faire des échanges entre fonctions publiques, mais bon. Le ridicule ne tue pas, mais il coûte cher.

                                                        ***
POINT METHODE DE LA SEMAINE – le comique de répétition
Régulièrement, vous voyez passer ici des informations qui ont déjà été débunkées. Il arrive aussi, que, comme c’est le cas cette semaine, je doive à nouveau démentir une nouvelle version d’un truc faux qui était déjà faux il y a des mois et qui est toujours faux aujourd’hui. Certains d’entre vous me demandent en MP mon avis sur telle ou telle personne et je réponds souvent que c’est un escroc/un illuminé/une raclure de vieux pot de chambre selon mon humeur, et que son cas a déjà été traité sur la page, à retrouver en utilisant l’outil « rechercher ».
Et cela pose question. Pourquoi des trucs faux reviennent en boucle alors qu’on sait qu’ils sont faux ? Pourquoi des gens disent des trucs faux alors qu’on leur a démontré que c’était faux ? C’est ce qu’on appelle l’argument « ad nauseam » ou le fait de répéter quelque chose de faux en boucle, comme si le répéter longtemps allait le faire devenir vrai.
La tactique n’est pas complètement stupide : quand un truc faux circule longtemps, relayé par des personnes différentes, à des moments éloignés, les gens ont l’impression d’être confrontés à des sources variées qui disent la même chose, et donc peuvent se mettre à croire que c’est vrai.
Cet argument n’en est pas un, répéter longtemps un même truc faux ne pourra pas en changer la véracité même si on a très envie d’y croire. Au mieux votre interlocuteur finira par dire que vous avez raison juste pour avoir la paix. Au pire il finira par donner dans le jet de mobilier pour vous faire taire.
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Message  Caduce62 Lun 7 Fév - 13:48

Voici une information qui devrait contribuer à rassurer celles et ceux  qui pourraient s'inquiéter sur le sujet.
Plus de 2000 couples ont participé à une étude pour évaluer les liens entre le coronavirus et la fertilité.
Infection ou vaccins anti-covid peuvent-ils diminuer les chances d'avoir un enfant ?

C'est la question que beaucoup de couples se posent.
Des chercheurs de l'université de Boston ont justement suivi pendant un an 2126 couples ayant un désir d'enfants.
Leur étude publiée le 20 janvier 2022 dans la revue scientifique American Journal of Epidemiology révèle que les vaccins anti-covid n’altèrent pas les chances de concevoir un enfant. Mais une infection par le coronavirus peut temporairement réduire la fertilité masculine.

Pas de lien entre vaccins et infertilité
La vaccination n’altère pas la fertilité de l’un ou l’autre des partenaires.

Premier constat de l'étude : les chercheurs n'ont trouvé aucune différence de chances de conception entre les couples vaccinés et les couples non vaccinés. Pas de différence non plus selon le nombre de doses de vaccins reçues, le type de vaccin reçu (Pfizer, Moderna, ou Johnson & Johnson), ou la date de vaccination.    

La question se posait notamment car, chez certaines femmes, des troubles du cycle menstruel, des cycles irréguliers, peuvent survenir de manière transitoire après la vaccination. Pour autant, l'étude ne retrouve  pas de perturbation de la fertilité chez les femmes vaccinées contre le Covid.

"Ces résultats complètent les données fournies par les études chez les animaux, les études chez les patients en parcours d’infertilité, et les essais des vaccins Covid -19, qui n’ont pas retrouvé d’association entre vaccins Covid-19 et baisse de la fertilité", soulignent les scientifiques.    

Baisse de la fertilité masculine après infection
Qu'en est-il maintenant de l'impact d'une infection ?
De manière générale, les chercheurs n'ont pas trouvé de lien entre une infection au Covid et une différence de taux de conception.

Mais pour les couples dont le partenaire masculin avait été testé positif dans les 60 jours précédents un cycle menstruel donné, les chances de concevoir au cours de ce cycle étaient réduites de 18 %. En revanche, si l’infection survenait avant ces 60 jours, il n’y avait pas de différence de taux de conception.    

Ce qui signifie que l’infection au Covid pourrait réduire temporairement la fertilité masculine. Mais par quels mécanismes ? Dans des études préalables, la fièvre lors de l’infection aiguë (qui altère le nombre et la mobilité de spermatozoïdes), ou encore une inflammation des testicules et des troubles de l’érection secondaires sont les pistes évoquées.    

Chez la femme, les répercussions de l’infection seraient moindres. En effet, certaines malades du Covid-19 ont des cycles irréguliers suite à l’infection de manière temporaire, sans conséquence sur la fertilité.

Article Allo Docteurs du 27 janvier 2022.
L'étude en question :
https://academic.oup.com/aje/advance-article/doi/10.1093/aje/kwac011/6511811?searchresult=1&login=false&fbclid=IwAR0dSsJHl0QVDbbuDvJS7aOrjQvK7z8ol5AVWmxMtCgCNmwjng0i7lDGypU
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Message  Caduce62 Mer 9 Fév - 12:42

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                          ***
FAKE DE LA SEMAINE

Cette semaine, je vais jouer mon rôle (une partie du collectif s’y est mise aussi, et certains d’entre vous auront donc déjà vu passer l’info) de petit caillou pointu et désagréable dans la plante des pieds de ceux qui ont cru qu’ils pouvaient marcher n’importe comment avec leurs gros godillots sur la méthode scientifique. Faut pas contrarier les méthodologistes.
Donc, avant de commencer, quelques rappels : avoir un doctorat dans un domaine ne vous donne pas la science infuse dans les autres domaines (ni dans le vôtre en vrai, mais passons) ; être professeur dans une institution scientifique respectable ne rend pas respectable tout ce qui sort de votre bouche ; une vidéo Youtube n’est pas une preuve de quoi que ce soit, au mieux c’est une ressource pour expliquer une preuve ; une étude qui n’a pas été relue et validée par les pairs ne doit jamais être prise qu’avec des pincettes et certainement pas servir d’appui à des propos tranchés et alarmistes ; si une étude est importante, elle doit être soumise à la relecture par les pairs, si elle n’est pas soumise c’est que soit son auteur estime qu’elle n’est pas importante, soit il sait que c’est de la merde et que ça passera jamais le comité de lecture. Voi-là. Maintenant voyons ce qui se passe quand quelqu’un prend ces principes et fait absolument tout ce qu’il ne faut pas faire.
Patrick Meyer est professeur à l’Université de Liège. C’est donc un chercheur qui sait pertinemment tout ce que je viens d’énoncer plus haut (ou alors, il n’a rien à faire au poste de professeur), et c’est donc grave. Patrick Meyer possède un doctorat en bioinformatique. Il n’est pas épidémiologiste, ni immunologiste, ni infectiologue, ni tout un tas de trucs, et c’est bien normal car une thèse c’est déjà assez long comme ça. Pourtant il décide de faire une étude sur un sujet qui n’est pas le sien, à savoir la mise au jour d’une éventuelle surmortalité liée au vaccin contre le Covid, mais surtout de la faire tout seul. Soyons clairs, si moi je décide de faire une étude sur la valeur de la constante de Hubble, tout docteur que je suis, je ne suis pas plus pertinente sur le sujet que ma petite cousine de 3 ans (toute intelligente qu’elle soit). Mais sait-on jamais, je pourrais avoir une idée brillante quand même, et Patrick Meyer pourrait être dans le vrai. Mais à ce moment-là, il faut montrer son papier aux collègues spécialistes pour savoir ce qu’ils en pensent. Et pas faire une vidéo sur Youtube, relayée par France Soir et tout un tas de blogs conspirationnistes, tout en mettant son affiliation avec son institution en avant pour faire crédible. Ça, c’est carton rouge. Triple carton rouge.
Mais, me direz-vous, peut-être qu’il fait n’importe quoi mais qu’il a raison quand même ? Le problème, c’est que quand de vrais spécialistes, genre des épidémiologistes (genre Thibault Fiolet, vous savez à quel point j’aime ce garçon, en tout bien tout honneur) mettent le nez dans le papier à l’origine de la vidéo, leurs conclusions sont sans appel : c’est du grand n’importe quoi.
Mais alors, me direz-vous, que fait la police ? Ou en tout cas, que fait son université, qui lui sert de crédit, que font ses collègues intègres qui ne doivent pas aimer ça ? Eh bien lesdits collègues tirent à boulets rouges dessus dans un article qui a circulé en interne. Mais je ne peux pas vous le montrer.
Car, rebondissement, Patrick Meyer a publié sur Twitter qu’il attaquait le journal Le Vif pour diffamation après la publication d’une tribune contre son travail et qu’il leur envoyait son avocat. Et depuis, l’article des collègues de Patrick Meyer n’est plus accessible. Alors, je n’ai pas eu accès au texte publié dans Le Vif, peut-être qu’il était diffamant et que Patrick Meyer a raison de leur rentrer dedans. Mais ce n’est pas le cas de l’article des spécialistes de l’université de Liège, qui est un exemple de méthode et de retenue, et qui n’avait aucune raison de disparaître de la circulation. Nous ne savons pas officiellement la raison de cette disparition. En revanche, nous ne sommes pas surpris que cela se produise. Et comme on s’y attendait, et que, nous, on a pu y avoir accès, on a fait des copies.
Vous pouvez donc retrouver la copie de cet article sur BigPrama, signataires inclus afin que ça ne fasse pas « courrier anonyme qu’il faut croire sur parole ».
Quand les spécialistes du sujet disent que c’est pourri, quand vos collègues disent que c’est pourri, quand votre institution lance une enquête en interne, quand votre seule réponse à la critique est l’envoi de vos avocats, vous n’êtes pas en train de faire de la science, peu importe avec quelles jolies formules vous tournez ça.
                                                          ***

DECOUVERTE DE LA SEMAINE

Alors. Bon. On ne panique pas. Mais. Vous souvenez-vous de ces chercheurs qui pensaient avoir identifié l’origine du Sars-Cov2, en trouvant une souche très proche chez une population de chauves-souris au Laos ? Une souche tellement proche qu’elle pourrait être l’ancêtre du Sars-Cov2, qui n’aurait eu qu’un saut de puce à faire pour devenir transmissible à l’humain ? Vous vous souvenez que j’avais dit que c’était pas spécialement une bonne nouvelle parce que ça pourrait dire qu’il y a des coronavirus « bombes à retardement » un peu partout ? Bien.
La découverte de cette semaine est encore en pré-print donc pour l’instant inutile de s’affoler, mais elle n’a rien de surprenant, donc elle est à l’heure actuelle très crédible.
Des chercheurs viennent d’isoler, en Afrique du Sud, chez des chauves-souris, un nouveau coronavirus (jusque là, pas étonnant, il y a des tas de virus dans cette famille et les chauves-souris sont une espèce réservoir), baptisé Neo-Cov. Celui-ci serait le virus le plus génétiquement proche du MERS-Cov jamais recensé (si vous êtes un peu perdu, dans la famille des coronavirus humains pénibles, il y a eu le Sars-Cov, par épisodes courts de 2002 à 2004, le Mers-Cov, par épisodes de 2012 à 2018, et le Sars-Cov2, par pandémie de 2019 à Vishnu seul sait quand). En clair Neo-Cov est au Mers-Cov ce que le Sars-Cov2 est au Sars-Cov, un cousin très, très proche. Plus inquiétant, ce virus utiliserait déjà les récepteurs ACE2, les mêmes que ceux utilisés par le virus du Covid, pour infecter les cellules de ses hôtes. S’il n’est pas pour l’instant capable d’infecter les cellules humaines, les chercheurs ont montré que cela ne tenait qu’à une seule mutation de la Spike. Chantilly sur le gâteau, les anticorps contre le Covid se sont montrés incapables de le neutraliser, donc ni les guéris du Covid, ni les vaccinés ne seraient à l’abri. Cerise sur la chantilly sur le gâteau, sa grande proximité avec le Mers-Cov laisse penser qu’il pourrait être aussi dangereux, avec donc un taux de létalité (le nombre de morts parmi les gens atteints) de 35%.
Voilà, voilà. Alors est-ce qu’on panique ? Non, et ce pour plusieurs raisons. La première c’est que, bien que le Sars-Cov2 soit très proche du Sars-Cov, le Covid n’est heureusement pas aussi dangereux que le SRAS, la proximité est un indice, pas une prophétie. Ensuite, parce que les mutations sont des phénomènes aléatoires, un virus n’a pas de volonté propre. S’il ne gagne pas d’avantage évolutif à muter (si, par exemple, il n’est jamais au contact avec des hôtes humains et que donc ça ne lui sert à rien), cette mutation ne sera pas conservée quand bien même elle apparaitrait. En un mot comme en cent : arrêtez de tout déforester partout et laissez ces saloperies bien planquées au fond de leur forêt, merci !

                                                          ***
PISTE DE LA SEMAINE

*Immunité cellulaire : si les anticorps baissent après un certain temps, qu’en est-il de la mémoire cellulaire, dite immunité cellulaire (par opposition aux anticorps qui appartiennent à celle dite humorale)? La question est d’autant plus intéressante que cette immunité, contrairement aux anticorps, est compliquée à mesurer et relativement mal connue. Même une fois la plupart des anticorps disparus, serions-nous encore immunisés par ailleurs ? Des études sont en cours et pour l’instant la communauté scientifique n’a pas de réponse.
                                                          ***

IMPASSE DE LA SEMAINE

*Transmission interespèce : c’était redouté depuis plusieurs mois, notamment suite à des contaminations de visons, qui avaient conduit à des abattages massifs, mais cela est désormais confirmé. Des animaux contaminés au Sars-Cov2 peuvent bel et bien par la suite le transmettre à des humains. Pas tous les animaux, évidemment, et le cas qui nous intéresse est celui du hamster doré. Des hamsters venant des Pays-Bas ont importé à Hong Kong une souche qui n’y existait pas et ont contaminé une employée d’animalerie ainsi qu’une fillette et sa mère venues acheter les petites bêtes. Ce virus reste actif malgré son passage par différentes espèces, puisque les trois ont développé une forme symptomatique et que le père de la fillette a par la suite contracté la maladie, probablement auprès de sa femme. Si la Découverte de la semaine n’avait pas suffi, on va répéter ici : on ne s’en sortira pas tant qu’on ne prendra pas en compte l’environnement, les autres espèces et nous-même dans la gestion du problème.
                                                          ***

MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE

*Bordeaux : cette semaine, la saturation hospitalière, en particulier le nombre de patients Covid hospitalisés (qui sont pour la plupart des hospitalisations longues) et un afflux de patients aux urgences en raison de la saturation d’autres hôpitaux de la région a généré un engorgement tel que le CHU de Bordeaux a été contraint de prendre des mesures inédites. La Protection Civile a été mobilisée afin de monter des tentes de postes médicaux avancés dans le parking, afin de recevoir les patients, mais elle ne peut réellement désengorger les soins intensifs, en aval des urgences. Les médecins-réanimateurs affirment en effet n’avoir en réanimation que « vraiment des cas graves » qui prennent donc beaucoup de temps à remonter la pente. Les deux tiers ont moins de 75 ans, les trois-quarts sont non-vaccinés, aucun n’est vacciné trois doses.
Source : CHU Pellegrin de Bordeaux
                                                          ***

BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE

*Pass vaccinal : un peu de cohérence ne fait pas de mal et le schéma « une infection = une dose » semble enfin être bien appliqué. Les personnes double vaccinées et ayant été infectées sont considérées comme vaccinées avec rappel.
                                                          ***

« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »

Vous me l’avez demandé, alors je vais glisser quelques mots sur l’affaire Spotify. En gros, la plateforme de streaming a acheté très cher les droits de diffusion d’un podcast populaire dans lequel l’animateur invite tout le monde et surtout ces derniers temps n’importe qui et qui est devenu la porte ouverte à toutes les fenêtres, à savoir un gros relai de désinformation au sujet du Covid en général et des vaccins en particulier.
Le musicien Neil Young a décrété qu’il refusait d’être complice de la diffusion de fausses informations et a fait retirer toute sa musique de la plateforme. Depuis, plusieurs autres artistes lui ont emboité le pas. Mais ce n’est pas vraiment ça à proprement parler qui a secoué la plateforme, ces artistes ayant moins de temps d’écoute et d’abonnés que le populaire podcast. En revanche, alertés par les prises de position de Neil Young, beaucoup de personnes ont décidé qu’il était hors de question qu’elles soient elles aussi complices de ça, et la plateforme n’arrivait plus cette semaine à gérer le flot de désinscriptions massives, les pages de désabonnement étant régulièrement inaccessibles. Naturellement, l’action dévisse en bourse et, après avoir perdu subitement 2 milliards d’euros, la firme se décide à réagir, en affirmant que les podcasts sur des sujets sensibles seront désormais accompagnés de liens vers des sources fiables.
Nous savons tous que, s’il y a un clic de plus à faire, la plupart des gens ne le feront pas, et que ceci n’est, en aucun cas, une mesure apte à lutter contre la désinformation. Mais ce n’est pas ça qui me désole le plus. Ce qui m’afflige, c’est qu’il aura fallu qu’un artiste excédé fasse perdre 6% à l’action de Spotify pour que la plateforme réagisse, alors que quelques temps plus tôt, un collectif de près de 300 médecins et chercheurs avaient déjà essayé d’alerter sur les contenus hébergés et leurs conséquences désastreuses, sans que le PDG fasse ne serait-ce que semblant d’en avoir quelque chose à faire.
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Message  Caduce62 Mar 15 Fév - 1:07

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                         ***
FAKE DE LA SEMAINE

C’est un abonné qui a fait la suggestion de cette semaine et j’avoue que j’ai eu un moment d’arrêt en lisant son commentaire parce qu’une partie de moi refusait d’admettre qu’on avait atteint ce niveau de n’importe quoi. Non, le vaccin contre le Covid ne donne pas le SIDA. Et je dois avouer qu’à ce stade on dirait une parodie.
J’avais déjà vu passer cette énormité en octobre, mais force est de constater, comme on l’a dit la semaine dernière, que les Fake sont cycliques. Donc à l’assaut.
« Il y a des particules du SIDA dans le vaccin » : le SIDA c’est un syndrome, les particules de syndrome ça n’existe pas, à la limite il pourrait y avoir le virus qui ensuite donne le SIDA. Sauf qu’un truc pareil, ça ne pourrait pas être accidentel, le processus de fabrication est très contrôlé et l’introduction d’un agent pathogène, a fortiori celui-ci, a fortiori à grande échelle, serait donc un acte volontaire. Donc quelqu’un chez Pfizer aurait décidé qu’il fallait ajouter le virus VIH au vaccin… pour ensuite dire à tout le monde de conserver ledit vaccin à -80C° alors que le VIH est fragile et ne survit pas à des températures de congélateur domestique. Est-ce que je suis la seule à trouver ça encore plus con que ça en avait déjà l’air à la base ?
« Oui, mais les gens développent une immunodéficience acquise, c’est pareil » : et là, je me suis demandé d’où ça sortait. En remontant dans les archives d’octobre, j’ai trouvé plusieurs documents cités avec Twitter et les pieds et j’ai donc deux hypothèses. La première, c’est que les mecs à l’origine de ces publications ont confondu un effet secondaire du vaccin avec un groupe spécifique de patients dit « groupe immunosupprimé », qui sont des patients ayant déjà une immunodéficience chez qui ont a testé le vaccin pour voir si ça prenait. Et donc ce sont des charlots. La seconde hypothèse, c’est que les mecs ont lu en diagonale pirouette inversée double axel le rapport de la semaine 40 du Public Health England et ont conclu que des patients « perdaient leur immunité suite à la vaccination » alors que le rapport alerte sur la perte d’immunité des personnes les plus âgées et les plus fragiles face au virus passé un certain temps après les injections. Et donc ce sont des charlots.
« Oui mais on peut calculer le pourcentage d’amélioration ou de déclin du système immunitaire de manière hebdomadaire » : je vais passer outre le fait que ça ne veut rien dire. Bon, en fait juste un peu : à part si on vous monitore suite à une greffe de moelle osseuse ou un truc du genre, ça n’existe pas « l’amélioration du système immunitaire » et son « déclin » non plus, encore moins en pourcentage. Bref. Cette phrase me fait penser que ma deuxième hypothèse est la bonne : les gars confondent « baisse des anticorps spécifiques contre le Covid » avec « effondrement du système immunitaire ». Et donc ce sont des charlots. Je l’ai déjà dit, non ?
                                                         ***

DECOUVERTE DE LA SEMAINE

Les formes graves sont, on le sait bien désormais, liées à l’emballement du système immunitaire pour un certain nombre de cas. Mais d’autres phénomènes peuvent également expliquer ces formes graves. Des chercheurs viennent ainsi de démontrer que 60% des patients hospitalisés pour Covid présentent une lymphopénie, c’est-à-dire une chute anormale du nombre de lymphocytes. Or, si vous vous souvenez des aventures de ma petite guerre intérieure, vous savez que les lymphocytes sont la grosse artillerie du système immunitaire. S’ils ne sont plus là, le combat cesse faute de combattants.
Plus étonnant, ces lymphocytes ne meurent pas parce qu’ils sont mal préparés face au virus ou parce qu’ils se font déborder : ils meurent par suicide (ce qu’on appelle l’apoptose). L’apoptose est un phénomène utile du corps : une cellule se suicide lorsqu’elle est anormale afin d’éviter de dégénérer en cancer, par exemple. Mais dans le cas qui nous occupe, c’est un poil gênant. S’ils ne savent pas bien comment cela se produit, les chercheurs savent en revanche comment inverser le mécanisme : en test sur l’animal, ils ont montré qu’un traitement, un inhibiteur de caspase (une molécule qui sert de signal dans l’apoptose) est efficace.
Il reste maintenant à lancer des essais cliniques sur l’humain pour tester la bonne sécurité de cet inhibiteur, et peut-être ouvrir la voie à un nouveau traitement contre les formes graves.
                                                         ***

PISTE DE LA SEMAINE

*Séquelles pulmonaires
: une nouvelle piste s’ouvre pour les patients souffrant de séquelles pulmonaires et pour lesquels aucune lésion n’est détectable ni au scanner ni à la radio. Des chercheurs d’Oxford ont proposé de soumettre ces patients à un IRM au xénon hyperpolarisé (en gros, c’est un IRM où on vous fait inspirer un gaz rendu magnétique, pour que la machine puisse le détecter et le suivre dans votre corps). Cet examen a permis de révéler des anomalies dans les échanges gazeux au sein des alvéoles pulmonaires, avec un échange d’oxygène réduit. L’étude est de petite taille, mais va dans le sens d’autres résultats publiés en mai, sans toutefois pouvoir dire ce qui est véritablement en cause et qu’est-ce qui coince dans l’échange : est-on face une anomalie du tissu pulmonaire, ou une anomalie du sang ?
                                                         ***

IMPASSE DE LA SEMAINE

*Morts :
combien de personnes sont réellement mortes du Covid dans le monde ? Entre celles passées sous les radars, les pays qui n’ont pas testés, les pays qui n’ont pas de statistiques fiables sur leur population et ceux qui planquent les squelettes dans les placards, il est difficile d’arriver à un chiffre exact. Tous les modèles s’accordent sur le fait que le bilan actuel officiel de près de 6 millions de morts est TRES largement sous-évalué. L’Institut pour l’évaluation et les mesures de la santé (IHME) avance un chiffre entre 9 et 18 millions de morts réels. Les spécialistes de The Economist, appuyés notamment par des chercheurs Indiens qui ont réévalué les statistiques dans leur pays, tablent plutôt sur entre 12 et 22 millions de morts. L’OMS planche toujours sur un modèle qui permettrait de trancher (l’écart d’incertitude était tout de même l’équivalent de la Suède). Pour ma part, je trouve assez vertigineux cette difficulté à tomber d’accord, qui veut quand même dire que des millions de gens ont disparu sans que le reste du monde s’en rende compte ou presque. Je vis en ce moment dans un pays de même pas un million et demi d’habitants, même le modèle le plus optimiste implique qu’on a perdu deux fois ce pays en chemin.
                                                         ***

MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE

*France
: je vous avoue que j’en ai un peu marre d’entendre que « en vrai Omicron ça va il est moins dangereux, quand c’est qu’on lève les restrictions ». Et je me colle moi-même le post-it « pas objective » sur le front, en disant que cette impression est sans doute influencée par le fait que ça fait maintenant presque trois mois qu’il m’a roulé dessus et j’ai toujours autant de mal à rester concentrer sur mon travail que des élèves de CE1 après qu’on ait organisé un lâché de chinchillas dans leur classe. Certes. Mais je voudrais rappeler les chiffres. Aujourd’hui en France, on estime qu’il y a au moins 3 personnes infectées toutes les 2 secondes (ça c’est pour celles qui se font tester). Je rappelle que les chiffres qu’on a disent que, en l’état actuel de la science, 10% à 15% d’entre eux vont développer des séquelles. Ça fait entre 15.000 et 23.000 nouvelles personnes chaque jour qui vont peut-être en baver pendant des semaines (toutes les séquelles n’étant pas forcément longues, heureusement), des mois et pour certaines, on ne sait toujours pas si ça part. Parmi les infectés, 3 sont hospitalisés toutes les 2 minutes, dont 1 toutes les 5 minutes aux soins intensifs. Toutes les 5 minutes, Omicron-le-pas-grave tue quelqu’un en France.
Source : Santé Publique France
                                                         ***

BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE

*Estonie : atteinte bien après la France par Omicron, l’Estonie semble avoir passé le pic, et les contaminations, qui s’étaient envolées il y a un mois, commencent leur décrue. En même temps, avec un pic historique à 8.000 cas/jour, on ne joue pas ici dans la même cour que la France, c’est sûr…
                                                         ***

« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »

On parlait des séquelles du Covid et de l’impact que ça a sur la vie des gens, et je tenais donc à vous rapporter cette histoire assez hors norme. Le petit Brandon, 2 ans, a sauvé toute sa famille des flammes au Texas en réalisant tout seul comme un grand que ces grandes flammes n’avaient rien à faire au milieu du salon et en allant faire ce qu’un petit d’Homme sait faire le mieux face au danger : aller déposer réclamation à l’auteur de ses jours, ce qui implique présentement de répéter en boucle et en toussant « Mama, hot ! » en secouant par le pied ladite Mama qui dort.
Quel rapport avec le Covid me direz-vous ? Déjà, parce que toute la famille l’avait attrapé à tour de rôle dans les jours précédents, le petit Brandon en dernier, qui dormait donc dans le salon, plus près de ses parents. Ça explique donc ce qu’il faisait là sans faire intervenir d’hypothèse impliquant d’appeler les services sociaux. Mais surtout parce qu’il est le seul de la famille à avoir été en mesure de sentir le feu. Les parents en particulier, guéris mais atteints d’anosmie complète, sont restés endormis, absolument inconscients de l’odeur de cramé qui devait se répandre dans toute la maison.
L’histoire finit bien, tout le monde est vivant et indemne, mais je m’en sers pour rappeler que la perte de l’odorat est une vraie séquelle qui présente de véritables dangers et que ce n’est pas un symptôme à prendre à la légère, même s’il est rarement aussi dramatique.
Source : Washington Post
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Message  Caduce62 Dim 20 Fév - 17:01

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Message  Caduce62 Mar 22 Fév - 13:47

Une nouvelle étude vient de paraître, elle compare l'immunité naturelle à l'immunité vaccinale contre le Covid-19, et devinez ?

"Il existe deux moyens pour que l'immunité produise des anticorps contre le SARS-CoV-2 : être vacciné ou être infecté naturellement par le virus. 

Les deux réponses immunitaires ne sont pas équivalentes ; la nature des anticorps, leur quantité ou encore leur pouvoir neutralisant sont autant de paramètres étudiés et comparés par les scientifiques.
Le but n'est pas de déterminer laquelle est la meilleure mais de comprendre ce qui les différencie.

Des anticorps vaccinaux plus nombreux et plus neutralisants.

Une étude récente, parue dans Scientific Reports et menée au sein de l'hôpital du National Institutes of Health, à Bethseda, a étudié les niveaux d'anticorps anti-RBD et leur pouvoir neutralisant dans le sérum d'individus vaccinés ou infectés naturellement. Il apparaît que le titre en anticorps anti-RBD après l'injection d'un vaccin à ARNm est 17 fois plus élevé qu'après l'infection naturelle. Leur pouvoir neutralisant est aussi 17 fois plus important face à un variant comportant la mutation N501Y, connue pour augmenter l'affinité du SARS-CoV-2 pour son récepteur présenté sur la cellule hôte."

Extrait de l'article dont vous pouvez poursuivre la lecture ici :
https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-vaccins-arnm-creent-17-fois-plus-anticorps-neutralisants-immunite-naturelle-96823/?fbclid=IwAR0zgkgEm4YssLRqb73O2uJe17L1r126QMEkGqOxdo6scWUjJGSE86DDvzc

Image : l'immunité hybride est celle conférée par infection + vaccination. Crédit Shane Crotty, Science, 2021.
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Message  Caduce62 Jeu 24 Fév - 0:57

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                        ***
FAKE DE LA SEMAINE

Le Fake de cette semaine m’a fait sérieusement me poser des questions existentielles. Est-ce que le cerveau est réellement un organe vital ? Quel est le pourcentage de chance que les théories du complot actuelles soient juste des blagues qui ont mal tourné ? Quels sont ces mecs (là c’est beaucoup des mecs) qui n’ont rien d’autre à faire dans leur vie que de se préoccuper de la valeur marchande de leurs roubignoles ? Est-ce que je me ferais pas un sixième café avant d’attaquer tout ça ?
Bon, attaquons par les évidences : non, la valeur du sperme de donneurs non-vaccinés contre le Covid n’a pas flambé sur le marché mondial pour atteindre [insérez ici le chiffre de votre choix, j’ai vu trop de versions différentes] fois celui des donneurs vaccinés. Logiquement, là, vous vous demandez d’où ça peut sortir, un truc pareil, donc on va faire un point sur le don de gamètes.
Déjà, une info comme ça n’a aucun sens pour les pays comme la France où le don de gamètes est anonyme et gratuit (le receveur n’achète pas les gamètes, le donneur n’est pas payé pour son don) ou bien comme le Canada où le don est non-anonyme et toujours gratuit. L’information n’a pas non plus de sens pour les pays où le don est ouvert à des compensations, comme c’est le cas en Espagne ou au UK, puisque ces compensations sont des encouragements au don face à la pénibilité de l’acte. Cela fait que, un, elles concernent surtout le don d’ovocytes, et non celui de sperme, deux, elles ont un prix fixe décidé par l’Etat. Ce prix peut augmenter ou diminuer, mais il est fonction des stocks de gamètes et de la demande, et non au cas par cas.
L’information pourrait avoir du sens aux USA, où la compensation versée peut effectivement varier d’un donneur à l’autre mais, un, encore une fois, c’est surtout vrai pour les donneuses d’ovocytes et beaucoup moins pour le sperme, deux, cette variation repose sur trois critères dont aucun n’est lié à la vaccination (des dons précédents réussis, un historique de santé familiale exceptionnelle et l’appartenance à une minorité ethnique rare pour laquelle il y a pénurie, car on essaye en effet de permettre aux couples de concevoir des enfants qui leur ressemblent).
Alors d’où vient une idée aussi perchée ? Vous vous souvenez de quand tout un tas de gens peu recommandables ont dit que le vaccin allait rendre stérile ? Eh bien il y a des gens qui y croient. Laughing Ils y croient tellement qu’ils ont décidé de créer une cryptomonnaie indexée sur la valeur du… contenu de leurs testicules. Laughing Le monde est un endroit très étrange. Convaincus que la semence « pure » (oui, c’est le vrai terme, non, vous n’êtes pas les seuls à grincer des dents) va gagner en valeur à mesure que le monde va devenir stérile, les nouveaux adeptes ont vu le cours de leur token bondir (sans doute par curiosité) de 158% début décembre pour stagner depuis à environ 0.00028 centimes de dollar. Avec ça, le groupe à l’origine de la cryptomonnaie s’est lancé dans la création d’une « version pure de Tinder » et un mystérieux « Project Super Sperm ». Voilà, voilà… Shocked
Avant d’aller me faire un septième café, j’en profite pour vous dire que les dons de sperme et d’ovocytes manquent en France. Il n’est pas nécessaire d’avoir eu des enfants, et les seuls critères excluants sont des anomalies génétiques, des problèmes de santé graves, des antécédents familiaux inquiétants et, pour les femmes, des contre-indications aux traitements pris pour la stimulation. Alors si vous êtes en bonne santé, et que vous avez entre 18 et 37 ans pour les femmes, 45 ans pour les hommes, renseignez-vous sur le site de l’agence de biomédecine vous pouvez peut-être aider des survivants de cancer ou des porteurs sains de maladie génétique à devenir parents.
                                                        ***

DECOUVERTE DE LA SEMAINE

On progresse dans la compréhension des troubles de l’odorat. Car s’il s’agit d’un symptôme connu dans nombre d’infections virales, il est rarement aussi répandu et jamais aussi persistant (on parle de retour à la normale en 6 semaines). Or, pour 10% des patients atteints, le trouble demeure après l’infection.
Les chercheurs ont découvert que, après l’infection, et surtout après la réponse immunitaire face au virus, la grande prolifération de cellules immunitaires s’accompagne d’un cortège de protéines nécessaires à leur bon fonctionnement. Or, il semblerait que ces protéines aient également pour effet d’inhiber l’expression de certains gènes. Les neurones olfactifs deviennent donc « réorganisés », c’est-à-dire que leur architecture, la forme qu’ils doivent avoir, est modifiée sur ordre des gènes, mais ils sont ainsi bien moins performants dans leur travail. Cette piste expliquerait pourquoi les troubles persistent chez les patients, bien après que les neurones olfactifs endommagés aient été régénérés par l’organisme : ils ont bel et bien repoussé, mais n’importe comment.
Cette découverte n’est pas encore définitivement établie, elle se base en effet sur le modèle animal et sur les autopsies humaines, elle manque donc encore de solidité. Les chercheurs espèrent toutefois que leur travail ouvrira la voie à des traitements préventifs, qui empêcheraient les gènes d’être affectés par les protéines immunitaires. Mais à l’heure actuelle, ils n’ont pas l’air de proposer de piste permettant de rétablir l’architecture normale des neurones.
                                                        ***
PISTES DE LA SEMAINE

*Traitement :
on continue à essayer d’étoffer la panoplie des médecins pour traiter la maladie une fois déclarée. Cette fois-ci, c’est le disulfirame qui est dans la ligne de mire. A la base, il s’agit d’un traitement contre… l’alcoolisme. En inhibant une certaine protéine, il empêche le travail d’élimination de l’alcool et accentue les effets de la gueule de bois. C’est un peu cruel, mais je suppose que les toubibs savent ce qu’ils font quand ils prescrivent ça. Ici, il intéresse des chercheurs qui ont montré qu’il inhibe également une enzyme dont les neutrophiles, les globules blancs de première ligne, se servent pour « tisser » des filets qui attrapent les pathogènes mais peuvent aussi abimer les tissus, en particulier ceux des poumons. De petits essais cliniques sont en cours pour confirmer l’utilité de la molécule, mais les résultats pré-cliniques montrent qu’elle réduit significativement l’apparition de fibrose pulmonaire.

*Vaccin : alors qu’il semble difficile de convaincre les récalcitrants de la vaccination, un petit nouveau pourrait changer la donne, puisqu’il s’agit d’un vaccin… à base de plante. Alors, c’est encore en pré-print, donc comme d’habitude, pas de panique, mais les résultats sont prometteurs. Il s’agit d’une cousine du tabac (Nicotiana benthamiana), venue d’Australie (et ceci est un appel à l’exotisme, on en parle dans le Point méthode de la semaine), qui échange du matériel génétique avec une bactérie du sol, inoffensive pour elle, Agrobacterium tumefaciens. Lorsque les chercheurs font transporter par cette bactérie un plasmide codant la protéine Spike, la bactérie échange le matériel avec la plante qui le récupère et se met à coder et produire cette protéine. En récoltant les feuilles et en l’extrayant, on récupère ainsi de la Spike pure, sur laquelle le système immunitaire peut se concentrer sans risque de choisir un antigène moins fiable pour construire son immunité, mais déjà toute prête et que le corps n’a donc pas besoin de coder lui-même. On doit même pouvoir leur fournir un label Bio, est-ce que ce coup-ci, ça convient ?
                                                        ***

IMPASSE DE LA SEMAINE

*Réservoir animal : un des dangers majeurs depuis le début de l’épidémie est que le virus passe de l’humain à un autre animal, mute dans son organisme et nous revienne encore plus dangereux. Est-ce que c’est en train de se produire ? Peut-être… Deux phénomènes, géographiquement proches mais distincts et tout aussi inquiétants, semblent devoir nous alerter. Le premier est que, à proximité de New-York, des cerfs ont été détectés comme étant infectés par Omicron. En août 2021, cette inquiétude existait déjà pour des cerfs dans l’Ohio. Jusqu’à 15% des cerfs sauvages seraient atteints. Le second, toujours à New-York, a été détecté dans les égouts, où des rats ont été contaminés, probablement à cause de l’urine d’humains infectés. Il s’agit cette fois d’un nouveau variant, sans doute adapté à son hôte, mais qui pourrait nous donner du fil à retordre s’il nous revient, les rats étant assez proches de l’humain pour que le phénomène se produise.
Source : Services vétérinaires de la Penn State
                                                        ***

MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE


*Femmes enceintes : le nombre de femmes enceintes non-protégées reste très préoccupant en France. A l’heure actuelle, près de 30% des femmes enceintes ne sont pas vaccinées, alors que l’infection au Covid multiplie par 20 le risque d’accouchement prématuré, par 8 le risque de réanimation pour la mère et par 5 la morbidité périnatale pour l’enfant.
Source : Santé Publique France
                                                        ***

BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE

*Prévisions :
dans le chaos général, ça fait du bien quand les modèles prédictifs fonctionnent. Et les données de ces dernières semaines montrent que les prédictions de l’Institut Pasteur se sont révélées être particulièrement robustes. Le modèle prévoyait 121.000 hospitalisations entre le 1er décembre et le 10 février, la réalité a chiffré à 118.000. Le pic était annoncé le 21 janvier avec 2.650 nouvelles hospitalisations, il a finalement eu lieu le 24 janvier avec 2.600 entrées. Au vu de la virulence d’Omicron, l’institut tablait sur 18.000 lits nécessaires pour faire face, il en aura fallu 19.000, et la tendance à la baisse était correctement anticipée, puisqu’aujourd’hui le nombre de lits occupés (3.000) est conforme à la prédiction du modèle. Seul couac, Pasteur estimait que la plus faible agressivité d’Omicron ferait passer la durée moyenne d’hospitalisation de 12 jours à 6 jours (réduction de moitié), elle ne l’a été que jusqu’à 8 (réduction d’un tiers). Non seulement nous pouvons nous réjouir d’avoir un modèle qui marche aussi bien, mais il permet de regarder les semaines à venir de manière optimiste. Les admissions liées à Omicron devraient continuer à chuter jusqu’au 1er mars. Après quoi, les réouvertures de certains lieux vont demander de remanier le modèle.
Source : Institut Pasteur
                                                        ***

« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »

Hong Kong est actuellement frappé de plein fouet par l’épidémie. Si cela est difficile pour les citoyens, c’est encore plus compliqué pour leurs employés de maison, des domestiques majoritairement philippins ou indonésiens qui, selon la loi, doivent être logés chez leur employeur et ne peuvent changer de travail. Or, nombre d’entre eux, ayant contracté le Covid, ont été licenciés et mis à la rue par leurs employeurs, ne pouvant même pas avoir accès aux hôpitaux du fait de leur perte d’emploi.
Pour ceux qui sont épargnés, beaucoup d’employés se voient désormais interdits de sortir de la maison lors de leur unique jour de congé hebdomadaire, car leurs employeurs ont peur qu’ils ramènent le virus à la maison. Ceux qui sortent et se regroupent pour pique-niquer dans les parcs courent le risque de se voir infliger une amende équivalant à plusieurs mois de leur salaire. Les associations de défense des domestiques étrangers grondent. On estime qu’ils sont 370.000, soit un habitant sur 20.
                                                        ***

POINT METHODE DE LA SEMAINE : si c’est loin c’est bien

Un sophisme assez répandu, surtout en ces temps de recrudescence du New-Age et des thérapies alternatives, veut que ce qui est exotique et lointain soit forcément empreint d’une sagesse millénaire et traditionnelle que nous avons perdue avec le progrès. Si c’est loin, c’est forcément mieux. C’est l’appel à l’exotisme ou Argumentum ad exoticum, si vous voulez pouvoir vous la péter en soirée.
Je passerai outre le fait qu’il y a un fond désagréable de racisme de ce raisonnement (le progrès c’est nous, la tradition lien à la nature gentils primitifs qui n’ont rien mais qui sont si sages c’est eux), je pense qu’il n’est pas nécessaire de rappeler que des pays comme l’Inde ou la Chine nous mettent désormais la misère niveau recherche et développement…
L’appel à l’exotisme cumule en réalité les travers d’autres biais.
Tout d’abord, il est très porté sur l’appel à la nature, dont on a déjà parlé. En effet, les thérapeutiques exotiques sont souvent présentées comme proches de la nature, utilisant des composants naturels et donc forcément bons. Je me permets de rappeler que cela est faux pour au moins deux raisons, la première étant que la ciguë aussi est naturelle et ça ne soigne pas grand-chose (à part peut-être votre humeur si vous la filez à quelqu’un que vous n’aimez pas), la seconde étant que puiser dans les ressources naturelles conduit à leur disparition. Par exemple, le pangolin est à l’heure actuelle l’animal le plus braconné au monde et il l’est quasiment uniquement parce que la médecine traditionnelle chinoise pense que ses écailles soignent les règles douloureuses et les problèmes de prostate.
L’appel à l’exotisme porte également une forte part d’appel à la tradition (si c’est vieux, c’est que c’est bien). Si on croit l’ayurvéda ou l’acupuncture, c’est parce que ça fait des siècles voire des millénaires qu’on le pratique, et si c’était mauvais, on s’en serait rendu donc depuis le temps. J’aime répondre à ça généralement que cela fait aussi des siècles qu’on pratique l’excision, et que ça semble pourtant pas être la montagne du fun.
L’appel à l’exotisme aime enfin se teinter parfois d’un pseudo-anti-racisme à base de « oui, c’est parce que c’est pas occidental qu’on rejette ça, c’est de l’ethnocentrisme » oubliant que la science se base sur les preuves partout dans le monde et les pays d’où proviennent ces pseudo-médecines ne sont pas des terres vierges et sauvages. Ils ont aussi la médecine basée sur les preuves. Il y a des antibiotiques en Inde, de l’insuline en Chine, de la chirurgie cardiaque au Japon et des vaccins dans les réserves Amérindiennes. Et ce n’est pas respecter ces populations-là que de les relier uniquement à des trucs non-prouvés, inefficaces et souvent dangereux.
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Message  Caduce62 Sam 26 Fév - 16:54

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Message  Caduce62 Mar 1 Mar - 2:38

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Message  Caduce62 Mar 8 Mar - 12:55

AFP, publié le mardi 08 mars 2022 à 07h23
Dengue, virus Ebola ou encore tuberculose: Moderna, la biotech à l'origine de l'un des premiers sérums contre le Covid-19, veut s'atteler à développer des vaccins contre 15 virus et bactéries émergents ou négligés, pour limiter les risques d'une nouvelle pandémie.

La biotech américaine, fondée et dirigée par le Français Stéphane Bancel et spécialiste de la technologie innovante de l'ARN messager, travaille déjà sur des vaccins à ARN contre certains virus, comme le VIH et Zika. Désormais, elle veut cibler les 15 agents pathogènes identifiés comme les plus grands risques de santé publique par l'Organisation mondiale de la santé et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), a-t-elle annoncé mardi. CEPI avait de son côté annoncé l'an dernier un projet de 3,5 milliards de dollars pour accélérer le développement de nouveaux vaccins.

Dans le détail, Moderna souhaite faire progresser d'ici à 2025 le développement de vaccins ciblant notamment le virus du chikungunya, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, la dengue, Ebola, le paludisme, ou encore la tuberculose.

Il ne s'agit pas de mener pour chacun les recherches jusqu'à la commercialisation du vaccin, a précisé le directeur général Stéphane Bancel lors d'un entretien à l'AFP. En réalité, la société veut pousser le développement de ces vaccins potentiels jusqu'aux premiers essais cliniques sur l'homme.

L'objectif est d'établir une sorte de bibliothèque de vaccins, qui, en cas d'émergence d'une pandémie de l'un ou l'autre de ces agents pathogènes, seront prêts à être dégainés et à entrer en phase 3 d'essais cliniques, la toute dernière étape avant leur mise sur le marché. A la clef, plusieurs mois de temps gagné: "Cela permet d'aller plus vite", précise M. Bancel, alors que lors des premières phases de développement, les chercheurs déterminent la dose nécessaire pour chaque sérum.

Et pour cela, Moderna table sur la coopération entre laboratoires publics et privés, via "mRNA Access", un programme permettant aux chercheurs du monde entier d'utiliser sa plateforme technologique d'ARN messager, pour poursuivre leurs recherches dans leurs propres laboratoires sur les maladies infectieuses émergentes.

"On aimerait le faire avec les meilleurs experts du monde", indique le dirigeant. "Il s'agit d'un outil internet qui permet à n'importe quel scientifique partenaire avec Moderna de +designer+ n'importe quel vaccin depuis son laboratoire".

Si ces partenariats sont surtout tournés vers la recherche publique, Moderna se dit ouvert à des collaborations avec des laboratoires privés. Il s'engage par ailleurs à mener ces recherches avec ou sans partenaire, si nécessaire. "Si sur certains virus, personne ne veut de partenariat, nous le ferons seuls. Ces virus sont connus depuis longtemps", explique Stéphane Bancel, qui plaide pour une "responsabilité" du secteur pharmaceutique. Faute de débouché commercial estimé suffisant, l'industrie hésite en effet à se lancer dans des recherches longues et coûteuses sur des maladies infectieuses, privilégiant d'autres aires thérapeutiques comme l'oncologie.

Moderna, jusqu'à l'émergence du Covid et la mise au point d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, n'avait jamais commercialisé le moindre médicament. Les temps ont changé et la biotech a engrangé plus de 18 milliards de dollars l'an dernier. Face à ces énormes revenus, elle a été critiquée par des ONG qui plaident pour une plus juste répartition des doses du vaccin en faveur des pays pauvres, ainsi que pour la levée des brevets.

"25% des doses produites par Moderna sont parties l'an dernier vers des pays à faibles revenus", se défend M. Bancel, qui rappelle que la biotech était interdite d'exportation par les États-Unis jusqu'à l'été 2021.
Désormais, "on a une plateforme, on a des ressources financières, ce n'est pas pour les garder à la banque mais pour les investir" dans de nouveaux médicaments, plaide le dirigeant.
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Message  Caduce62 Mar 8 Mar - 13:02

L'institut Pasteur publie un article sur le Covid long.

https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/actualites/qu-est-ce-que-covid-long?fbclid=IwAR0Y1GMdlm41wdkWDsAXVUyj0zeh8ezdUoTyhHAwc1lokG9VYxADgYF92zI

Les risques d'en souffrir sont moindres  si on est vacciné, ce qui confirme les données connues, comme celles du King’s College de Londres. L'étude, parue dans le Lancet,  concluait  que sur 592 personnes totalement vaccinées,  5,2 % souffraient toujours de symptômes après 1 mois, contre 11,4 % pour les sujets non vaccinés.
"Alors que la première vague épidémique touchait à sa fin, en mai 2020 en France, la persistance de certains symptômes de la Covid-19 plusieurs semaines ou mois après l’infection commença à être relevée. Ce phénomène, aujourd’hui appelé « Covid long » (ou Syndrome Post-Covid-19), touche plus de 20 % des patients après 5 semaines, et plus de 10 % des patients après 3 mois. Les formes graves ou sévères de l’infection initiale par le SARS-CoV-2 semblent être des facteurs de risque impliqués dans la survenue de ce Covid long.
Les symptômes prolongés dont se plaignent le plus fréquemment les patients à la suite d’une Covid-19 sont une fatigue pouvant être sévère, des troubles neurologiques (perte du goût, de l’odorat, maux de tête voire déclin cognitif), des troubles cardiaques et respiratoires, des troubles digestifs ou encore des troubles psychiatriques et des manifestations cutanées. Les traitements actuels sont essentiellement symptomatiques : rééducation et réadaptation sont privilégiées, souvent accompagnées d’un soutien psychologique. Le repositionnement de certains médicaments, utilisés pour traiter des symptômes similaires dans le cadre d’autres pathologies, est à l’étude.
Malgré un recul encore limité, le pronostic des patients atteints du Covid long semble favorable. Les recherches sur les mécanismes du Covid long montrent qu’il pourrait être dû aux dommages causés par l’infection initiale, mais aussi par la persistance du virus et de l’inflammation dans certaines zones du corps humain. D’après une étude* sur l’anosmie, le virus SARS-CoV-2 peut être détecté au sein de l’épithélium olfactif pendant plusieurs mois. L’épithélium olfactif pourrait constituer une porte d’entrée vers le cerveau et expliquer certaines manifestations neurologiques du Covid long.
Illustration d'une muqueuse saine et d'une autre infectée au virus Sars-Cov2 avec persistance"
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Message  Caduce62 Ven 11 Mar - 12:13

AFP, publié le vendredi 11 mars 2022 à 10h30
Les neuf millions d'habitants de la ville chinoise de Changchun (Nord-Est) ont été placés en confinement, ont annoncé vendredi les autorités locales, au moment où la Chine fait face à sa plus grave flambée de Covid-19 depuis deux ans. affraid

Seule une personne par foyer est autorisée à sortir, une fois tous les deux jours, a fait savoir la mairie.

Ce confinement est le plus important annoncé en Chine depuis celui de la métropole de Xi'an (Nord) et de ses 13 millions d'habitants à la fin de l'année dernière.
Le pays, où le virus a été initialement détecté fin 2019, a rapidement endigué l'épidémie dès le printemps 2020 en adoptant des mesures de confinement très strictes frappant des villes entières.

Le géant asiatique est ainsi parvenu à largement enrayer la contagion, avec un bilan officiel d'un peu plus de 100.000 cas, dont 4.636 mortels exactement, en l'espace de deux ans.
Mais la souche Omicron est à l'origine de flambées localisées qui concernaient vendredi 1.369 personnes exactement au cours des dernières 24 heures, selon les chiffres du ministère de la Santé.

Un chiffre qui reste faible par comparaison avec le reste du monde mais qui n'en est pas moins le plus élevé pour la Chine depuis la première phase de l'épidémie, début 2020.
Sur ce total, les autorités ont dénombré 158 cas importés et 814 cas asymptomatiques qui font l'objet d'un décompte séparé.

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Dernière édition par Caduce62 le Ven 11 Mar - 12:43, édité 1 fois
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Covid-19 - Page 9 Empty Re: Covid-19

Message  Caduce62 Ven 11 Mar - 12:39

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid.

FAKE DE LA SEMAINE
La désinformation a l’air d’être un sport international ces derniers temps, donc je me suis dit que j’allais remettre une couche niveau autodéfense intellectuelle dans le Point méthode de la semaine. Et d’ici-là, comme Hercule face à son hydre, je reviens à l’attaque sur un truc déjà débunké mais qui tourne toujours sous une nouvelle forme parce que ça finit jamais, c’est incroyable.
Donc. Non, le vaccin ne modifie pas votre ADN. Oui, on en est encore là, parce qu’il y a eu une étude qui est sortie et qui le prouve, donc c’est vrai.
C’est une étude isolée (donc il faudrait d’autres résultats pour qu’elle soit considérée comme solide), in vitro (donc est-ce que c’est valable dans un vrai humain, on en sait rien), faite sur des cellules cancéreuses du foie (donc le lien avec les cellules saines du muscle dans lequel on injecte un vaccin, que pouic) et qui dit des trucs qu’on savait déjà (oui, des fragments de virus peuvent entrer dans les cellules, non, ça ne suffit pas à faire qu’ils puissent s’exprimer). Voilà. A partir de ça, il y a des gens qui trouvent plus rationnel d’avoir peur que ce phénomène (qui ne modifie toujours pas l’ADN, en tout cas c’est pas dans le papier) se produise avec un vaccin qui injecte environ 4.000 paires de bases que lors d’une infection où chaque virion en injecte 30.000.
Déjà, c’est pas net, mais en plus le choix des cellules pour l’expérimentation est complètement trafiqué What a Face (c’est de la fraude scientifique).

DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Pas de découverte majeure cette semaine, si ce n’est de nouvelles preuves de la stupidité humaine. Mais on en avait déjà plein de celles-là…

PISTE DE LA SEMAINE
*Variant : va-t-on avoir le droit à un nouveau sous-variant d’Omicron ? Alors que le BA.2 progresse en France en pourcentages des nouvelles contaminations, un petit nombre de cas de BA.3 a été identifié lundi dans un cluster. Encore très rare en France, ce variant pourrait se répandre et relancer une vague de contaminations qui s’essouffle.
Source : Santé Publique France

IMPASSE DE LA SEMAINE
*Levée des restrictions
: vous avez été plusieurs à me demander si la levée des restrictions à ce stade était une bonne idée. Je ne suis pas épidémiologiste, donc je n’ai pas de réponse définitive à apporter, mais nous pouvons examiner quelques éléments qui me laissent frileuse sur le sujet. 
1- la dynamique et les objectifs : les objectifs fixés par le gouvernement sont atteints, jusque là pas de souci (on peut se demander s’ils sont pertinents, mais ce n’est pas moi qui peut avoir un avis là-dessus), en revanche la dynamique montre des rebonds à la hausse dans certains départements (notamment en Bretagne), signe qu’on crie peut-être victoire trop vite. 
2- les particularités d’Omicron : ce variant est très contagieux, ça je pense que vous aviez saisi, ce qui veut dire qu’il ne faut pas beaucoup de cas pour que ça flambe à nouveau. Le problème étant que beaucoup de gens se pensent protégés parce qu’ils ont eu Omicron, et que c’est peut-être à tort, au vu des cas de réinfection observés plus rapide qu’avec les variants précédents. Il est donc possible que l’immunité de la population ne soit pas aussi bonne qu’on pourrait l’espérer avec une vague aussi massive. 
3- le ras-le-bol : les gens en ont leur claque et quand on est libéré enfin d’un truc dont on avait sa claque, on tend plus facilement à faire n’importe quoi. Il est donc possible que la levée des restrictions favorise les comportements à risque, parce que les gens en auront marre. 
Le problème étant ici que ne pas les lever ferait qu’ils en auraient encore plus marre et qu’ils feraient peut-être encore plus n’importe quoi qu’au moment où on hésitait à les lever de peur qu’ils fassent déjà n'importe quoi. Une aspirine ?

MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France : depuis le début de l’épidémie, plus d’un Français sur 500 est mort du Covid. Et avant que quelqu’un la ramène avec son whataboutisme alors que je suis pas d’humeur, c’est plus que toutes les causes de morts violentes sur la même période, ou que les morts annuelles du cancer ou des maladies cardiovasculaires. Soyez focus quand on parle d’un sujet. C’est pas une grippette.
Source : Santé Publique France

BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Pass vaccinal
: pour préparer la suspension du pass vaccinal (oui, je dis suspension, non, je ne suis pas particulièrement quelqu’un d’optimiste) qui doit entrer en vigueur le 14 mars, un petit rappel des restrictions qui restent en vigueur, pour que vous ne vous fassiez pas avoir bêtement. Un pass sanitaire (schéma vaccinal complet ou test PCR négatif) sera toujours demandé pour entrer dans les établissements de santé (hôpital, clinique, EPHAD, foyer pour personnes handicapées etc.). Dans ces établissements, le port du masque reste obligatoire, de même que pour les transports en commun. A noter que, dans le cas particulier de l’avion, seuls les masques chirurgicaux (au minimum vous pouvez mettre un FFP2 si vous préférez) sont acceptés, et un pass sanitaire ou vaccinal reste toujours en vigueur, en fonction des conditions imposées par le pays dans lequel vous vous rendez. Par ailleurs, l’obligation vaccinale pour les soignants demeure en vigueur.
Sources : Santé Publique France & France Diplomatie

« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Le monde.

POINT METHODE DE LA SEMAINE : guide rapide d’identification de la désinformation
Alors que nous plongeons encore plus dans les abîmes de la guerre d’information, il m’a semblé bon de refaire un rapide petit guide de survie en ces temps difficiles.
Ce qui doit vous alerter : il n’est pas possible de se méfier de tout, tout le temps (ou alors ça s’appelle de la paranoïa, et vous avez besoin d’un médecin). Nous sommes une espèce sociale et nous bâtissons notre fonctionnement sur la confiance en autrui (c’est beau, mais c’est surtout évolutionnairement nécessaire). 
Donc faites votre vie sur les réseaux, mais arrêtez-vous et suspendez votre jugement si un ou plusieurs des indicateurs suivants surgissent : 
  • a- le contenu provoque chez vous une très forte réaction émotionnelle ; 
  • b- le contenu confirme parfaitement vos croyances sur un sujet actuellement débattu ou compliqué ; 
  • c- vous ressentez un besoin urgent de partager ce contenu, de le faire connaître (et c’est pas juste une vidéo de chat mignon) ; 
  • d- ce contenu vous incite à acheter quelque chose, à faire un don ou quoi que ce soit qui implique de l’argent.

Cherchez du contexte : un contenu tout seul abandonné sur les réseaux n’éclaire pas grand monde. Pour récupérer un peu de contexte, et savoir à quel point vous pouvez vous fier à ce que vous avez sous le nez, il est important de se poser les questions suivantes : 
  • a- est-ce que c’est une parodie ou une satire de quelque chose (ça a l’air stupide mais rappelez-vous qu’on a des politiques qui ont partagé les articles du Gorafi) ? Si oui, prenez-le comme tel ; 
  • b- est-ce que la nouvelle existe dans plusieurs médias de couleurs politiques différentes ? Globalement, même si le traitement qui en est fait varie, si quelque chose apparait dans Libération et dans Le Figaro, vous pouvez être sûr que ça existe ; 
  • c- quelle est l’ampleur réelle de la chose ? On nous parle régulièrement de « pétition très suivie » (par 2.000 personnes), de « manifestations monstres » (avec deux pelés et trois tondus) ou de « contestation générale dans la profession » (pour quelques pourcents seulement), essayez de remettre les choses en perspective ; 
  • d- qui donne l’information à la base ? Pour cette question, un peu plus délicate, on va passer au point suivant, mais globalement ayez en tête que plus la source est identifiable et reconnue, mieux c’est. Avec tout un tas de nuances qu’on va apporter maintenant.

Une fois que vous avez la source, il faut regarder ce qu’elle vaut. Et pour ça, on va décortiquer le contenu : 
  • a- l’origine. Vérifiez que le compte qui relaye le contenu est valide (et pas qu’il s’agit d’un compte essayant de se faire passer pour une institution ou un média en utilisant une orthographe proche, par exemple). Si des noms sont donnés, vérifiez qu’ils existent et qu’ils sont bien à la fonction indiquée, dans la zone géographique annoncée ou spécialiste du domaine vanté ; 
  • b- les graphiques et les images : une source fiable doit vous donner l’origine des graphiques présentés, allez chercher l’étude ou l’article, pour au moins vérifier que ce dernier existe. Pour les images, si vous avez un doute sur le contexte ou le risque de retouche, il est possible de faire des recherches inversées dans un moteur de recherche, afin de trouver la version la plus ancienne (si elle date de quelques heures, c’est probablement le même cliché qui tourne, si elle date de plusieurs années, on se fout probablement de vous) ; 
  • c- les propos et les citations : c’est un fait connu, de fausses citations circulent partout (si vous saviez le nombre d’âneries qu’on fait dire à Einstein…), n’hésitez pas à recherche les propos avec des guillemets, pour retomber sur la citation originale ou le propos complet, afin de vérifier qu’il n’a pas été déformé ; 
  • d- la datation : si le contenu que vous avez contient des éléments d’actualité, demandez-vous à quel point ils sont spécifiques (« ce conflit » peut très bien renvoyer à n’importe quoi sur les dernières années).

Une fois que vous avez vérifié vos informations (ou constaté que vous ne pouviez pas en vérifier certains points), il faut trancher sur l’attitude à avoir, et pour cela, posez-vous les questions suivantes : 
  • a- pourquoi est-ce important de partager ce truc ? Est-ce pour montrer votre indignation, votre colère ? Les émotions sont rarement vos alliées dans la lutte contre la désinformation. Si vous pensez sincèrement que ce contenu apporte des informations importantes qu’il faut diffuser, alors demandez-vous 
  • b- que se passe-t-il si jamais vous avez tort ? Ce que vous diffusez est-il, si c’est erroné, de nature à nuire ? Si oui, prenez le temps de consulter quelqu’un qui s’y connait plus que vous sur le sujet, plutôt que de risquer de causer du tort. Si tout ce que vous risquez, c’est le ridicule, vous pouvez y aller, ça n’a jamais tué personne.

En espérant avoir pu apporter un peu de lumière dans le chaos ambiant, je rends l'antenne, et on y retourne la semaine prochaine, car l'épidémie ne se termine pas juste parce qu’on arrête d’en parler pour se focaliser sur la nouvelle catastrophe en cours. En attendant, prenez soin de vous et des chercheurs qui bossent dur, et, autant que possible, restez chez vous. Bisous.
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Message  Caduce62 Lun 14 Mar - 19:24

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid

FAKE DE LA SEMAINE
Aujourd’hui, Fake de standing, puisque nous allons nous intéresser à la reine d’Angleterre en personne, l’indéboulonnable Elizabeth II. Comme vous le savez déjà sans doute, Sa Majesté a attrapé le Covid, qui ne fait visiblement aucune distinction entre les sang-bleus et les autres. Son état de santé est surveillé de très près, déjà parce qu’elle a 95 ans, ce qui est un énorme facteur de risque, ensuite parce que c’est un chef d’état, et c’est toujours compliqué quand ça meurt brutalement ce genre de profil, et enfin parce qu’elle est fragilisée par la perte de son mari, qui devait être à peu près la seule personne au monde à lui parler normalement.
La question du traitement qu’elle devait ou non recevoir était donc un sujet sensible (et l’est toujours aujourd’hui, à l’heure de sa convalescence). Arrive donc une floppée de posts affirmant que la reine, personnage ô combien important, est soignée à l’ivermectine, le seul truc qui marche et que nos médias à nous veulent nous cacher et [insérez ici la suite de logorrhée de votre choix, moi j’ai pas le courage]. Bon. D’où vient cette idée, hormis un goût relativement hors de contrôle pour le compost vu le degré de recyclage de ce truc pourri ? La plupart des posts sont accompagnés de capture d’un reportage sur le sujet d’une chaîne australienne (oui, au cas où vous l’auriez oublié, l’Australie est toujours une monarchie en tant que membre du Commonwealth, et quand leur monarque est malade, ça les occupe un peu aussi). Nine Network présentait le 22 février les questions et inquiétudes soulevées par la maladie de leur souveraine, le tout avec en fond une boite de médicaments en image d’illustration. La chaîne voulait mettre en avant la possibilité, pour un sujet aussi âgé, d’utiliser le Sotrovimab, un traitement par anticorps monoclonaux récemment approuvé au UK. Cela devait faire écho aux propos du médecin interrogé dans le reportage, qui tentait de se montrer rassurant en disant qu’on disposait désormais de traitements pour protéger les personnes vulnérables. Quel rapport avec l’ivermectine me direz-vous ? Et bien tout simplement que… le monteur s’est planté. Au lieu d’illustrer l’interview avec une boite de Sotrovimab (dont un flacon est bien présent en illustration quelques secondes plus tôt), il a collé une image de boite de Stromectol (qui lui contient de l’ivermectine). Et c’est tout. La chaine ne mentionne pas la molécule (et a publié un démenti depuis), le médecin interviewé non plus (il a même clarifié sa position après en s’opposant totalement à cette idée), c’est juste une image choisie un peu vite par un monteur qui n’a probablement jamais ouvert le Vidal de sa vie. C’est le summum du cherry picking (et on en parle dans le Point méthode de la semaine).

DECOUVERTE DE LA SEMAINE
On s’en doutait déjà, mais les découvertes récentes ne sont pas très réjouissantes pour les anciens patients Covid. Reparlons donc des séquelles cérébrales.
Jusqu’ici la plupart des éléments factuels, les études sur lesquelles on pouvait constater de visu les lésions, souffraient de manques divers. Très petit échantillon, patients ayant présenté des formes graves uniquement, autopsies sans point de comparaison évident etc. Mais une nouvelle étude vient changer la donne. Déjà, parce qu’il s’agit d’une étude sur une cohorte solide (près de 800 personnes). Ensuite, parce que les personnes en question sont des participants du programme BioBank, qui avaient fait des scanners cérébraux à cette occasion, bien avant leur infection, et pour lesquels il existe donc un point de comparaison. Enfin, parce que l’immense majorité des cas ont été paucisymptomatiques ou asymptomatiques, ne nécessitant même pas une consultation de médecine générale.
Et donc que raconte l’étude ? Elle en conclut que, même chez les patients ayant eu des formes légères, les lésions sont conséquentes, visibles, et fréquentes. Elles concernent en premier lieu la réduction de la matière grise, des changements importants dans les marqueurs de souffrance des tissus du bulbe olfactif, ainsi qu’une réduction générale de la taille du cerveau. Dans les tests comparatifs, les patients ont également montré un plus grand déclin cognitif, en particulier dans les tests numériques et alphanumériques, et cela plusieurs mois après leur infection.
Les chercheurs veulent rester prudents dans leur analyse : ils notent bien que rien ne dit que ces lésions sont irréversibles. Ils ont même une hypothèse intéressante : pour eux c’est la perte de l’odorat qui entrainerait le déclin du bulbe en charge de traiter ce sens, et la guérison des neurones olfactifs pourrait permettre celle du bulbe. Rien n’est avancé pour le reste des lésions, mais si elles ne sont pas réversibles, leur étude montre que le plus gros du problème est probablement devant nous. Etant moi-même concernée, je n’écris pas ça de gaité de cœur, mais il faut sans doute se préparer à cette éventualité, le déni n’a jamais aidé personne.

PISTE DE LA SEMAINE
*Prédiction du risque :
l’étau se resserre autour de la nature génétique du risque de faire des formes graves. Une nouvelle étude (disponible ici https://www.nature.com/articles/s41586-022-04576-6) réalisée sur près de 56.000 personnes a montré que le risque de faire une forme grave était très directement corrélé à 23 marqueurs génétiques, dont 16 n’avaient encore jamais été identifiés. Les chercheurs espèrent permettre ainsi une meilleure hiérarchisation des traitements disponibles et, à terme, une capacité prédictive forte permettant de connaître les patients à risque qui l’ignorent.

IMPASSE DE LA SEMAINE
*Origine :
la publication coup sur coup de deux études portant sur les échantillons des premiers patients semble définitivement clouer le cercueil de l’hypothèse de la fuite de laboratoire. Sur les 174 cas précoces détectés (décembre 2019), 156 sont directement reliés au marché, et 5 échantillons prélevés sur les étals et dans les cages pointent directement le même stand, et plus précisément un chariot servant à transporter des animaux. Michael Worobey, un des rares chercheurs qui avait insisté pour que l’enquête sur l’hypothèse de la fuite de laboratoire continue, a déclaré après ces résultats que « Cela devient très difficile d’expliquer cette tendance si l’épidémie n’a pas démarré dans ce marché. Dans cette ville de 11 millions d’habitants, la moitié des premiers cas sont liés à un lieu de la taille d’un terrain de foot. »

MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France :
vous aimez les vagues ? Parce qu’on risque bien d’en voir une nouvelle arriver. La veille de la levée des restrictions en France, les cas sont de nouveaux en forte hausse (près de +15% lissés sur la semaine). Le taux d’incidence est actuellement de 585 cas pour 100.000 habitants. Le seuil d’alerte est toujours de 50 cas pour 100.000 habitants.
Source : Santé publique France

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Message  Caduce62 Mar 29 Mar - 11:36

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                         ***
FAKE DE LA SEMAINE
Vous avez été habitués sur cette page à ce que, régulièrement, je prenne les sources de débunkage de fake chez un certain pachyderme. Mais aujourd’hui, je me suis aidée des données offertes par un chamois sur Twitter. Non, je n’ai rien bu.
MatCham est un membre de la grande famille des vérificateurs qui officie sur la nappe de produits toxiques qu’est Twitter. Il a récemment fourni des explications détaillées sur un fake que j’avais vu passer et que je ne savais pas comment aborder tellement ça partait dans tous les sens.
Vous vous souvenez du moment où un type a trouvé un « brevet top secret » dispo ouvertement en ligne en PDF qui prouvait que Pasteur avait fabriqué le Sars-Cov2 ? Et bien là, on est sur le même tonneau. Un « lanceur d’alerte » explique avoir trouvé, dans les bases de données des subventions de la recherche (qui sont publiques au passage, la prochaine fois que quelqu’un demandera à un chercheur qui le paye…), la preuve absolue que tout était planifié, puisqu’un laboratoire a reçu en 2014 des fonds pour « travailler sur le récepteur ACE de la covid 19 !! Ce mot n’existait pas encore… » (oui, je cite, parce que sinon, on a l’impression que je caricature).
Si on part du principe, comme l’a fait MatCham, qu’il s’agit des fonds accordés par le NIH (donc l’Institut américain… oui parce que notre « lanceur d’alerte » ne donne pas sa source, ce serait trop simple), alors on se rend compte que ACE ici n’est pas l’acronyme de la protéine désormais bien connue, mais de « Autoimmunity Center of Excellence ». Déjà ça part pas bien. Si on suit ensuite le numéro de projet (puisque chaque projet est identifié par un numéro unique), on tombe sur un projet s’intéressant au « rôle des cellules B sur le lupus ». Quel rapport avec la choucroute me direz-vous, et avec le Covid encore plus ? Et bien comme un peu tous les labos du monde, l’équipe a produit en juillet 2020 une étude supplémentaire sur le Covid, à partir de ce qu’elle avait trouvé comme éléments de réponse en étudiant leurs lymphocytes pour autre chose. De fait, lors de la mise à jour, c’est le dernier travail en date qui apparait dans la base de données des fonds, mais l’épluchage des archives ne montre aucune mention du Covid avant cette date.
Voilà, c’est tout. Juste une mise à jour sur un tableur et toujours pas de pandémie programmée. Le monde est décevant comme un lundi, je sais.
                                                         ***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Cette semaine, nous allons nous pencher sur la mise au jour d’un symptôme particulier qu’Omicron inflige aux enfants : le croup. Si vous n’avez aucune idée de ce que c’est, sachez qu’il y a une très bonne raison à cela : la vaccination. Mais pas celle contre le Covid. Le croup est en effet une des complications principales d’une maladie autrefois ravageuse mais que nous avons oubliée parce que la vaccination l’a fait disparaitre du paysage : la diphtérie. 
Et donc le croup, qu’est-ce que c’est ? C’est une complication des voies respiratoires supérieures, le larynx et la trachée en particulier. Les tissus gonflent (aidés par les ganglions qui augmentent fortement de volume et sont également douloureux) et viennent gêner la respiration : l’enfant « stridule », a une toux « aboyante » et sa voix est déformée. Pris tôt, le croup se traite très bien par corticoïdes, la dexaméthasone, et parfois par adrénaline si les voies semblent très obstruées, et les auteurs de l’étude ayant mis le symptôme au jour sont globalement rassurants. Mais ils mettent en garde contre le risque de détresse respiratoire si le symptôme n’est pas pris au sérieux, pouvant nécessiter hospitalisation pour mise sous oxygène, intubation si le patient a des fragilités pulmonaires sous-jacentes, voire trachéotomie en cas de dégradation rapide de l’état du petit malade.
Parents et médecins, qui ne sont plus habitués à voir des croups (parce que la vaccination a quasiment fait disparaitre la maladie qui les causait), doivent donc être vigilants en présence de symptômes inhabituels chez des enfants positifs au Covid ou susceptibles de l’être.
                                                         ***
PISTE DE LA SEMAINE
*Co-infection :
avec la levée des restrictions, les contaminations remontent (et on en parle dans la Mauvaise nouvelle de la semaine), mais c’est aussi le grand retour des maladies infectieuses qui étaient en chute libre depuis deux ans (comme quoi, porter un masque et se laver les mains, ça aide pour plein de trucs…). La gastro fait son grand retour bien sûr, mais c’est surtout un autre cas qui va nous occuper cette semaine. Santé Publique France rapporte 8 cas avérés de co-infections, des patients qui ont eu le Covid et la grippe en même temps. Le risque de voir les cas se multiplier serait d’autant plus important qu’Omicron se montrerait capable de bloquer la réaction immunitaire naturelle qui se déclenche au moment du contact avec le virus de la grippe. Une affaire à suivre.
Sources : Santé Publique France et Communiqué de Alexandre Bleibtreu pour le service des maladies infectieuses et tropicales de la Pitié-Salpêtrière.
                                                         ***
IMPASSE DE LA SEMAINE
*Immunité post-infection :
si Omicron se répand plus facilement que les variants précédents, être infecté puis guéri confèrerait en revanche une moins bonne immunité qu’avec les variants précédents. L’étude venant appuyer cette hypothèse tend également à montrer qu’une infection à Omicron, chez les patients déjà vaccinés, ne devrait pas être considérée comme remplaçant une troisième dose « booster » puisqu’elle ne fait produire à l’organisme qu’un tiers des anticorps qu’il produit lors d’une troisième dose chez un patient jamais infecté. Si la meilleure immunité possible semblait jusque-là être le combo vaccination + infection, cela ne semble pas être vrai dans le cas d’une infection à Omicron.
                                                         ***
MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France :
moins de deux semaines après la levée des restrictions, le bilan est déjà catastrophique, pour éviter d’employer un terme trop pessimiste. Le taux d’incidence a doublé, passant le seuil ahurissant de 1000 cas pour 100.000 habitants, ce qui signifie que 1% de la population française attrape actuellement le Covid chaque semaine, et ça c’est en comptant uniquement les cas déclarés. Avec un R à 1.3, l’épidémie est en magnifique rebond salto carpé, et manifestement tout le monde s’en fout.
Source : Santé Publique France
                                                         ***
BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Vaccination et grossesse : une nouvelle étude, publiée cette semaine portant sur près de 160.000 patientes confirme la totale sécurité de la vaccination chez les femmes enceintes, à la fois pour elles-mêmes et pour l’enfant à naître. Contrairement à ce que certains continuent de marteler sans preuve, aucun surplus de fausses couches, de naissances prématurées, de faible poids de naissance, de complications maternelles ou de mortalité périnatale n’a été mise en évidence.
                                                         ***
« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Il y a des gens qui n’apprennent jamais. Moi-même il m’arrive d’en faire partie, puisque, absolument débordée par le travail, je me suis jurée plusieurs fois de ne plus accepter de review d’article quand j’ai un planning chargé, et malgré ça, j’en ai une qui est due pour lundi. Mais cela n’est nuisible qu’à moi (et éventuellement à l’éditeur, qui se demande ce que je suis en train de glander), or il y a des gens qui n’apprennent jamais et qui ce faisant nuisent aux autres.
Le modérateur ne va pas aimer, mais il faut que je remette un coup sur la tête de l’IHU de Marseille. Car si vous pensez qu’ils se tiennent à carreau sous prétexte que leur inspection s’est tellement mal passée que la question se pose d’entamer des procédures au pénal (j’en ai parlé dans la chronique du 27 février), vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’à la glande pinéale.
Les 30 et 31 mars, l’IHU va en effet accueillir un superbe congrès visant à dresser un « premier bilan » (merci, ça fait deux ans, on vous a pas attendu) des connaissances et des controverses sur le Covid19. Le congrès est co-organisé par Réinfo Liberté, la structure derrière RéinfoCovid, tenue par Louis Fouché. Du côté des invités, ce n’est guère mieux. Le congrès va recevoir Robert Malone, spécialiste de raconter n’importe quoi sur les vaccins ARN, Pierre Kory, spécialiste des études bidons pour essayer de prouver que l’ivermectine ça marche (le mec n’arrête pas de publier des « méta-analyses » qui incluent une étude positive rétractée pour fabrication de données, comme je le raconte dans la chronique du 18 juillet) ou encore Laurent Toubiana (vous savez, le mec qui expliquait qu’il n’y aurait jamais de seconde vague et qui chouine dans Hold Up qu’on laisse toujours la parole à ceux qui se sont trompés…) sous la houlette de Laurent Mucchielli, sociologue du CNRS qui a explosé en vol. C’est dingue, on dirait qu’ils ont cherché à faire TOUTES les conneries possibles en même temps… Cinq des six membres fondateurs de l’IHU (Aix-Marseille Université, les hôpitaux universitaires de Marseille, l’Institut de recherche pour le développement, l’Etablissement français du sang et le service de santé des armées) ont publié un communiqué joint disant qu’ils ne cautionnaient pas l’évènement et demandant expressément que l’IHU y renonce. Didier Raoult s’en fiche et prononcera même le discours d’ouverture. J’ai pas eu le temps de vérifier cet aspect (car j’ai une review à rendre lundi, suivez un peu) mais il est possible que tout ceci soit financé avec de l’argent public, en plus. Bon, moi je paye mes impôts en Estonie maintenant, mais je vous invite à aller demander un peu au Ministère de la Recherche comment on peut laisser faire un truc pareil, après avoir ramé pendant des mois à cause des conséquences de la désinformation et de la mauvaise science… Mais manifestement, il y a des gens qui n’apprennent jamais.
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Message  Caduce62 Lun 4 Avr - 16:51

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                      ***
FAKE DE LA SEMAINE
Les virus sont cette année là tous en même temps. La grippe, la gastro, la rhino, il y en a pour tous les goûts dans les cabinets médicaux et c’est donc la grande réapparition de certains fakes célèbres, dont le fameux « le masque affaiblit nos défenses immunitaires ».
Sur quoi repose cette affirmation ? A l’origine, il y a la théorie hygiéniste, qui voudrait que nombre de maladies en augmentation dans les pays industrialisés soit dues à un mode de vie aseptisé, qui ne met pas le système immunitaire au contact des microbes et autres allergènes, provoquant par la suite des allergies, des fragilités ou des maladies. Mais cette thèse a été largement invalidée depuis plusieurs années (et j’y croyais de toute façon très peu, ayant été très régulièrement petite chez mes grands-parents à la campagne et me changeant quand même en fontaine Wallace à la simple vue d’une pauvre graminée). La construction du système immunitaire semble avant tout liée à la naissance, et à la contamination du bébé par la flore vaginale et anale maternelle, ainsi qu’à l’apport de colostrum, une substance précédant l’allaitement. L’augmentation des pathologies et allergies serait plutôt liée à l’augmentation de la pollution, en particulier celle de l’air. Il n’y a donc pas de support scientifique attestant l’idée que le port du masque affaiblirait le système immunitaire.
Cela est d’autant plus fragile que les tenants de cette théorie parlent du masque comme d’un milieu aseptique de respiration, voir stérile, ce qu’il n’est absolument pas. Le masque chirurgical est une barrière depuis la personne contaminée vers la personne contaminable, il ne protège pas son porteur, sinon on ne s’embêterait pas à créer des bulles stériles pour les leucémiques.
Si les gens sont malades tous en même temps, c’est bien parce que, en retirant les masques, tous les virus en faible circulation, qui étaient jusque là confinés à leur porteur et leurs familles, se retrouvent soudain dans la nature au même moment, le moment où la barrière s’abaisse, au lieu de venir par vagues décalées comme en temps normal.
                                                      ***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Je n’avais pas parlé jusqu’ici du fameux variant « Deltacron », qui serait un hybride de Delta et d’Omicron. La raison est très simple : un hybride de virus est très rare, et donc sujet à caution. Rappelez-vous qu’un virus ne s’accouple pas avec un autre virus pour se reproduire, mais contamine un hôte pour qu’il fabrique des copies de lui-même, la notion de « hybride » ne fait donc pas vraiment sens pour un virus. En revanche, il est possible que la cellule piratée fasse des assemblages mixtes si elle est infectée simultanément par les deux variants. Ce phénomène semble logiquement devoir être assez rare, ce qui explique sans doute que seuls 44 cas ont été diagnostiqués en France, alors qu’on recense plusieurs dizaines de milliers de cas de Covid par jour. Plus que l’idée d’un nouveau variant réellement circulant, c’est le risque de co-infection, générant des phénomènes particuliers au sein même du corps de l’infecté, qui semble devoir être surveillé de près. Les symptômes recensés chez les individus atteints ne sont pas particulièrement différents de ceux observés en règle générale, et le pronostic n’est pas plus sombre.
Sources : HAS, Santé Publique France, Centre national de référence des virus des infections respiratoires à Lyon, consortium EMERGEN.
                                                      ***
PISTE DE LA SEMAINE
*Vaccin :
l’agence européenne du médicament lance l’évaluation de nouveaux vaccins anti-Covid produits, pour l’un d’entre eux, par Sanofi Pasteur. Les résultats de la phase 3 ont été communiqués au gendarme du médicament, en espérant que ce nouveau vaccin, à technologie recombinante (ce qui se fait par exemple contre la grippe) puisse venir étoffer l’arsenal thérapeutique face à un Omicron qui tend à échapper à notre immunité. L’autre candidat est espagnol et produit par HIPRA. Il aurait montré une bonne efficacité contre les variants préoccupants.
Source : EMA
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IMPASSE DE LA SEMAINE
*Chine :
c’est désormais au tour de Shangai d’être confinée. Il s’agit d’une forme de confinement plutôt originale, puisque la moitié est de la ville est confinée strictement, avec interdiction absolue de sortir, avant que ce soit au tour de la moitié ouest. Le regain épidémique semble, de plus en plus, hors de contrôle en Chine.
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MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Recontamination :
là où les variants précédents semblaient protéger pendant plusieurs mois, on observe des recontaminations à 4 ou 6 semaines de l’infection à Omicron. La plupart des cas sont des enfants, des familles avec enfants scolarisés et des personnes âgées, et il s’agit de cas symptomatiques, pour la plupart relativement légers heureusement (avec des symptômes invalidants, comme des maux de tête violents et longs nécessitant des arrêts, mais ne semblant pas laisser de séquelles type anosmie comme les premiers variants).
Source : François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes de France
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BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Soins critiques :
malgré l’augmentation des cas en France, les admissions en soins critiques restent stables, laissant les hôpitaux respirer. Plus de 1.500 lits de soins intensifs sont toujours occupés par des patients Covid en France.
Source : Santé Publique France
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« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Souvent, on me demande si la lutte contre les fakes sert à quelque chose : ce que je débunk est trop gros, personne ne peut réellement y croire, j’enfonce des portes ouvertes. J’aimerais bien. Mais une étude Ifop vient nous remettre les pieds sur terre : il y a encore beaucoup BEAUCOUP de travail.
Le premier enseignement de l’étude est qu’un tiers des Français croit à au moins une théorie du complot sur le Covid. Par exemple 9% croient que le vaccin contient une nano-puce, 16% pensent qu’il augmente le risque d’infertilité et de fausse couche et 19% croient qu’il est directement à l’origine, par ses effets secondaires, de dizaines de milliers de morts.
Le second est que, quelque soit la théorie du complot (puce dans les vaccins, 5G qui donne le cancer ou incendie criminel de Notre Dame), les catégories de populations qui y sont sensibles sont les mêmes : les moins de 25 ans et les plus de 65 ans sont les plus touchés, plus le niveau d’études est faible plus les individus sont sensibles même si appartenir à une catégorie socio-professionnelle élevée ne protège que très marginalement, les religieux et en particulier les musulmans mais aussi les catholiques pratiquants sont surreprésentés, de même que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour et dans une moindre mesure Marine Le Pen, enfin l’immense majorité est convaincue d’avoir un très bon niveau en esprit critique (#MyLoverDunningKruger).
Le troisième enseignement important enfin est que croire des bêtises sur le Covid est un marqueur puissamment prédictif du fait de croire des bêtises sur d’autres sujets où la désinformation fait rage. Parmi les 33% de Français croyant au moins une théorie du complot sur le Covid, 19% croient également à d’autres théories du complot plus vastes, comme celle de la 5G, et 25% croient aussi à des fake news russes concernant l’actuelle crise en Ukraine, comme le fait que le pays soit gouverné par des néo-nazis (10% des Français toutes catégories y croient) ou que l’invasion russe est en réalité soutenue et accueillie à bras ouverts par les Ukrainiens (28% des Français toutes catégories y croient).
Alors je sais que c’est déprimant. Croyez bien que je me dis parfois que je ferai mieux de tout plaquer et de m’en foutre, au lieu d’écrire des chroniques le vendredi soir en me battant pour virer le chaton du clavier pendant que ma pizza refroidit. Mais c’est aussi là qu’on voit que ce travail est nécessaire. Beaucoup de gens sont aux prises avec la désinformation. Beaucoup d’entre eux ne demandent qu’à comprendre ce qu’il se passe réellement et beaucoup croient être informés correctement. Les gens manipulés sont des victimes, et quand ils sont victimes d’une théorie, ils deviennent plus vulnérables à d’autres. Pour la bonne santé de la vie publique, pour la santé de chacun et pour la prise de décision en toute connaissance de cause, il est primordial de ne rien lâcher. Ni maintenant, ni jamais.
                                                      ***
POINT METHODE DE LA SEMAINE : le biais du survivant
Lorsque les gens vous parlent de leur infection au Covid, ou témoignent de leur vécu, il est fort probable qu’ils parlent de quelque chose de modéré et de peu grave, donnant l’impression que la gravité de la maladie est exagérée. La raison à cela est très simple : vous ne pouvez pas entendre le témoignage de ceux qui en sont morts.
Ce biais s’applique à une foule de situations, à commencer par le cancer quand il est soigné de manière « alternative ». Vous ne pouvez entendre que ceux qui ont survécu. Jamais, à part si c’est Steve Jobs, vous n’allez entendre parler de ceux qui ont tenté de soigner leur tumeur avec des jus de fruits et qui en sont morts. A l’opposé, beaucoup de survivants du cancer traités de manière classique ne viendront pas témoigner de cela, pour tout un tas de raisons (parce qu’ils n’ont pas l’impression d’avoir accompli quoi que ce soit, ils ont juste suivi les conseils de leur médecin, parce que c’est une maladie encore taboue, parce qu’ils ont peur si ça se sait qu’on leur refuse des prêts ou qu’il y ait un impact sur leur travail, ou tout simplement pour ne pas entendre les trouzmille avis non-sollicités de Tata Yoyo sur ce qu’ils doivent manger et s’ils font caca de la bonne couleur…
Le biais du survivant est aussi celui qui pousse beaucoup de personnes aujourd’hui à dénigrer les vaccins, qui seraient soi-disant contre des maladies bénignes. Du temps où mon père était petit garçon, la rougeole était redoutée dans les écoles de village, et une épidémie emportait toujours au moins un enfant. Mais aujourd’hui, entre la protection vaccinale et les progrès des soins curatifs, la rougeole est devenue si anecdotique que vous ne connaissez quasiment plus que des cas bénins. Les cas graves, s’ils existent toujours, sont non seulement beaucoup plus rares, mais qui plus est sont parfois suffisamment graves pour ne pas laisser au malade l’occasion de témoigner à l’avenir. En 2011 par exemple, 15.000 cas de rougeole ont été recensés (et il y en avait sans doute plus en réalité) qui ont conduit à 1.500 passages à l’hôpital, dont 16 pour encéphalite et 651 pour pneumopathie, deux complications graves. Malheureusement, 16 de ces patients n’ont pas pu être sauvés. On meurt toujours de la rougeole en France (en particulier dans des écoles privées hors contrat, qui s’affranchissent des obligations de vaccination, et d’où partent invariablement les épidémies de rougeole ces dernières années, oui Montessori et Steiner, c’est vous que je regarde !). Malheureusement, le biais du survivant a cela de particulier qu’il est assez hermétique à la preuve : les chiffres existent, mais comme on n’entend toujours que des témoignages dans un seul sens, on finit par douter, et c’est humain. Ce n’est pas facile pour les vulgarisateurs d’admettre qu’il faut parfois renoncer aux armes qu’on estime les plus valides pour user des plus aptes, et c’est pourquoi ce biais pose tant de souci.
Alors, dans le cas de la rougeole, voilà un témoignage, qui, pour tout élément seul qu’il est, sera sans doute plus marquant que les chiffres plus haut (et ce sera intéressant que vous vous demandiez pourquoi, si cela est l’effet que cela produit effectivement sur vous). Petite Dendrobate avait 5 ans lorsqu’un soir, alors qu’elle était en pyjama et ne demandait rien d’autre qu’à jouer tranquillement sur le tapis avec ses peluches, Maman Dendrobate l’a collée dans son siège auto, à côté d’un petit frère de 18 mois gris, flasque, et aussi réactif qu’une poupée en chiffon. Face à cette « maladie bénigne », son système immunitaire s’était fait dépasser, l’infection flambait de partout, et une issue fatale à très court terme se profilait soudain. Il n’a dû sa survie qu’à la réactivité de Maman Dendrobate et aux soins compétents et acharnés des équipes des urgences pédiatriques de Créteil. Il en conservera des séquelles aux poumons, le conduisant à faire 3 pneumonies avant l’âge de 10 ans et une bronchite compliquée chaque hiver… jusqu’à l’arrivée du vaccin contre le pneumocoque, ainsi qu’une certaine aversion énervée contre quiconque raconte n’importe quoi sur la vaccination.
Les seuls témoins sont ceux qui ont survécu au Covid, à la rougeole, au fait d’avoir conduit bourré, au fait d’avoir consommé des champignons trouvés comme ça sans les identifier. Vous n’entendrez jamais les morts. Mais leurs cas existent, et ils sont parfois les plus nombreux.
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Message  Caduce62 Mar 19 Avr - 0:38

Bienvenue à tous sur l'Echo du Cvid
                                                      ***
FAKE DE LA SEMAINE
Vous reprendrez bien une tranche de vaccin qui donne le SIDA (c’est de l’ironie, Facebook, pose ce flingue) ? Parce qu’une nouvelle soi-disant publication de l’institut Robert Koch affirmerait que contracter Omicron quand on a été entièrement vacciné induirait un syndrome d’immunodéficience acquise de façon extrêmement rapide. Bon vous savez que c’est n’importe quoi, mais voyons pourquoi.
Tout d’abord parce que la première version de cette daube était sortie en janvier et tablait pour un développement du fameux syndrome d’ici la fin du mois. Comme vous le savez, je suis entièrement vaccinée et j’ai eu droit au Covid comme cadeau de Noël. Mes dernières analyses de sang ont été faites le mois dernier et elles sont formelles, je suis parfaitement saine (sérologiquement parlant, d’esprit c’est un autre sujet).
Ensuite, l’institut Koch existe bel et bien, c’est un centre très réputé et sérieux, l’équivalent allemand de notre institut Pasteur. La publication qui tourne se base sur le rapport de fin décembre, rapport qui est aujourd’hui corrigé en rouge et en énorme sur la première page à cause d’une erreur dans un tableur (il indiquait 197 personnes non-vaccinées infectées par Omicron, alors qu’elles étaient 1.097 sur cette semaine-ci). Mais ça, les gars qui partagent la publication s’en fichent, puisqu’ils reprennent les chiffres erronés pour affirmer que « si vous êtes vacciné, vous avez donc 4.45 fois plus de risque d’avoir Omicron ». Affirmation qui s’effondre toute seule quand on remet le zéro à sa place. Et je ne peux même pas leur accorder le bénéfice du doute sur leur bonne foi : lorsqu’on conserve ce chiffre de 197, le total des patients n’est pas bon et ça se voit qu’il y a un problème…
Mais même en admettant, quel rapport avec le SIDA ? On ne le saura jamais. En se basant sur ces chiffres, les gars (ou les filles, pour ce que ça peut me faire) concluent que « Le système immunitaire des personnes entièrement vaccinées s'est déjà dégradé à une moyenne de moins 87% », ce qui ne veut rien dire. Ce n’est pas comme ça que le système immunitaire fonctionne, cette phrase ne fait juste aucun sens. Mais partant de là, ils concluent, parce que pourquoi pas, que puisqu’avec un schéma complet, vous « baissez de 87% » à terme il ne reste plus rien, aboutissant au SIDA (terme qui n’est, bien sûr, nulle part dans le rapport sur lequel ils disent s’appuyer). A ce stade, si vous êtes un virologue ou un immunologiste en train de me lire et que vous sentez le toast brûlé, c’est que vous êtes en train de faire une attaque devant tant de bullshit, appelez le 112.
Le SIDA est un syndrome qui apparait lorsque le VIH se reproduit dans les cellules immunitaires, les rendant défectueuses et rendant le corps incapable de se défendre. Il ne peut pas arriver suite à un vaccin, encore moins un qui ne contient aucun pathogène vivant. Ni suite à un zéro oublié dans un tableur.
                                                      ***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
La découverte de cette semaine ne repose pas sur une étude, mais sur plusieurs qui se complètent (et ça, c’est de la belle science, même si c’est pas pour de bonnes nouvelles). D’abord la version courte : le Covid comporte des risques non-négligeables de séquelles à long-terme, même chez les personnes qui n’ont pas fait des formes graves.
Maintenant le détail. Tout d’abord, il faut savoir que cette information n’est pas nouvelle, la première étude solide à ce sujet date d’un an. Elle tendait à montrer que les personnes infectées présentaient, cinq mois après leur infection, en moyenne plus de troubles respiratoires, neurologiques, cognitifs et cardiovasculaires, mais également davantage de troubles digestifs, de douleurs musculosquelettiques, d’anémie, et de malaises. Les patients non-hospitalisés étaient également concernés. Mais cette étude manquait de recul (ce qui était normal à l’époque) et ne qualifiait pas bien les symptômes et leur relation avec la gravité de la maladie. Depuis, il y a eu du nouveau.
Une première étude s’est penchée plus précisément sur les troubles cardiovasculaires, et en a conclu qu’il existait un surrisque entre +50% et +100% pour l’intégralité des troubles étudiés chez les personnes ayant été infectées par rapport à celles ne l’ayant pas été. Les embolies pulmonaires en particulier flambent. Ce phénomène s’expliquerait par les dégâts que le virus cause aux vaisseaux sanguins, augmentant le risque de tous les accidents liés à la fragilité du système vasculaire.
Une autre étude s’est penchée sur la fonction rénale, mettant également au jour une augmentation importante du risque d’insuffisance rénale chez les patients guéris.
Enfin au début du mois, une étude consacrée cette fois-ci au cerveau est sortie. Réalisée sur modèle animal, elle met au jour des troubles cognitifs et neurologiques typiques du « brouillard mental » décrit par les patients. Ces résultats sont cohérents avec une étude, observationnelle mais sur humain, publiée le mois précédent et qui relevait quant à elle un surrisque de déclin cognitif et de troubles psychiatriques type dépression.
Alors, est-ce qu’il faut paniquer ? Non. Déjà, parce que ça sert à rien, à part augmenter votre pression artérielle, et ça va juste aggraver le problème. Ensuite, parce qu’on parle ici d’évènements rares : les gens n’ont pas des embolies pulmonaires tous les quatre matins, et une multiplication de pas grand-chose, ça reste pas grand-chose. Enfin, parce qu’il y a tout de même une corrélation avec la gravité de la maladie : plus elle a été sévère, plus l’augmentation du risque est marquée. Il n’y a pas de raison particulière de vous affoler si vous êtes remis et que vous allez bien, mais 1- tout symptôme résiduel doit être pris au sérieux 2- tout nouveau symptôme doit vous pousser à consulter, même si vous êtes jeune, que vous mangez 5 fruits et légumes par jour, que vous faites 30.000 pas et que vous jetez tous les matins une pomme sur le médecin pour le tenir loin.
                                                      ***
PISTE DE LA SEMAINE
*Variant XD :
que sait-on du petit dernier de la grande (trop grande, mais que fait le Planning Familial ?) famille Covid ? C’est compliqué. Une étude publiée par l’Institut Pasteur sur les souris circule et les gens qui la relayent semblent paniquer à son sujet : aucun des sujets infectés par le virus n’a survécu, ce qui n’était pas arrivé avec Omicron (mais Delta avait bel et bien tué la plupart des sujets). Ces résultats sont à prendre avec des pincettes, déjà parce qu’on parle là de 8 souris, donc l’application à l’humain est loin d’être automatique, mais aussi parce que, en observant le modèle précédent, Delta n’a pas tué 6 infectés sur 7, Flemming merci. En revanche, l’expression « contagieux comme Omicron, dangereux comme Delta » pourrait bien être justifiée. Pour autant, nous ne sommes pas aux portes d’une nouvelle vague meurtrière : particulièrement surveillé, aucun patient positif à ce variant n’a été détecté en France depuis deux semaines. Il ne semble pas avoir réussi à prendre l’ascendant dans une niche écologique surchargée.
                                                      ***
IMPASSE DE LA SEMAINE
*Immunité :
l’un d’entre vous m’a fait parvenir le travail d’un chercheur de John Hopkins avec lequel je n’ai pas bien su quoi faire pendant un petit moment. L’article est un article d’opinion, s’inquiétant du fait que chaque infection par le Covid détraquait le système immunitaire, et que l’immunité collective par infection était donc inatteignable. Le problème d’un article d’opinion, c’est que ça manque de données pour le soutenir. Et le fait est que des données supplémentaires allant dans ce sens sont arrivées. Elles tendent à montrer la capacité du Covid à se reproduire dans certaines cellules immunitaires, les macrophages et les monocytes (en très TRES simplifié, il s’agit du même type de cellules immunitaires, une est adaptée à agir dans les tissus et l’autre dans le sang, donc rien d’étonnant à ce que, si une est victime, l’autre le soit aussi). Contrairement à ce qui se passe pour le VIH, où les cellules immunitaires ne savent pas comment réagir, celles-là savent se défendre et se suicident en masse pour éviter d’aider le virus à se répliquer. Mais la mort des cellules immunitaires est un puissant signal d’alarme pour le corps, et elle libère des protéines hautement inflammatoires, conduisant à l’emballement immunitaire qu’on connait. Il est trop tôt pour dire si ce suicide programmé empêche le corps de construire une immunité longue, mais ces cellules sont dites « présentatrices d’antigènes », et jouent un rôle central dans la reconnaissance de l’infection. Leur mise hors course par le pathogène est problématique, reste à savoir à quel point…
                                                      ***
MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France :
comme entre la guerre et les élections, ça suffisait pas, il est bon que je vous rappelle qu’on en a pas, non plus, fini avec cette galère-là. Un nouveau patient est découvert positif toutes les 5 secondes (et ça, c’est pour ceux qui sont testés). Un malade est hospitalisé chaque minute, dont un aux soins intensifs toutes les 12 minutes. Quelqu’un continue à mourir du Covid chaque quart d’heure qui passe, aujourd’hui, en France.
Source : Santé Publique France
                                                      ***
BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Vaccination multivariant :
face à la persistance de l’épidémie et la multiplication des variants, Pfizer planche sur un vaccin plus large. A la recherche d’une formule qui leur permettrait d’offrir une protection fiable sur « une année, peu importe les variants qui apparaitraient pendant cette période », le laboratoire espère proposer une solution à l’automne.
Source : communiqué d’Albert Bourla pour Pfizer
                                                      ***
« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Bon. Vous vous souvenez du moment où je disais que, à force d’insulter, menacer, harceler les chercheurs, les médecins, les vulgarisateurs et que aucune institution de tutelle ne bouge le petit doigt, on allait finir par avoir des victimes, et que daigner se remuer quand il y a un mort n’est pas faire son travail ? Eh bien on n’en est pas encore tout à fait là, mais c’est pas passé loin.
La série noire commence fin mars lorsqu’un conspirationniste allemand de 38 ans kidnappe un responsable suisse de la campagne de vaccination et le menace avec une arme à feu, avant de finir par le relâcher. L’identité de l’homme n’est pour l’instant pas publique, car il est actuellement protégé par la police (oui, son nom a fuité dans certains journaux suisses, mais c’est pas parce que certains journaleux ont oublié la déontologie sur la liste des courses que je vais faire pareil). La police fédérale prend l’affaire très au sérieux, l’identifie et, mercredi 6 avril, tente de l’arrêter. L’homme ne se laisse pas faire et, au cours d’une fusillade pendant duquel l’homme a abattu sa compagne et probable complice, il est mortellement touché par la riposte des forces de l’ordre. Le lendemain, celles-ci arrêtent, à Zurich, un Suisse de 34 ans lié à l’affaire et actif dans les mouvements antivax. Quelles informations a-t-il communiqué à la police suisse et qu’a-t-elle transmis à son homologue allemande ? On l’ignore pour l’instant, toujours est-il qu’à la suite de cette affaire, la police allemande lance un grand coup de filet qui s’est soldé ce jeudi 14 par l’arrestation de 4 militants antivax qui préparaient des « attentats sur le territoire Allemand » et des « enlèvements de personnalités publiques », selon la justice allemande.
Donc, même si ce n’est pas un vulgarisateur ou un chercheur qui a été tué, il y a quand même deux morts dans cette histoire. Deux morts qui étaient parfaitement évitables et qui ne sont arrivées que parce que, et uniquement parce que, des gens influençables croient d’autres personnes lorsque celles-ci leur racontent des conneries sur les vaccins, le Covid ou la Terre plate (non ce n’est pas un taquet gratuit, au moins un des attaquants a été relié à la Flat Earth Society…). Du coup, je ne demande plus s’il faut attendre qu’il y ait un mort pour qu’on prenne l’affaire au sérieux, et je mets à jour : combien de morts faut-il pour qu’on prenne l’affaire réellement au sérieux ?
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Message  Caduce62 Lun 30 Mai - 19:28

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                         ***  
FAKE DE LA SEMAINE
Alors, cette semaine on replonge dans les documents de Pfizer parce que, quand y en a plus, y en a encore. Vous vous souvenez des 11.000 et quelques documents (toujours publics) de Pfizer dans lesquels des blogs conspi prétendaient avoir trouvé des révélations fracassantes ? Bien, parce qu’il y en a d’autres qu’on va devoir aussi débunker cette semaine. Comme d’habitude, on va en prendre que quelques-unes parce que c’est sans fin, et cette semaine ce sera « l’efficacité n’est en vérité que de 12% ou même de 1% » et « les documents montrent que Pfizer sait que le vaccin ne doit pas être donné aux femmes enceintes ». Allez, en route.
« L’efficacité est en réalité de 12% » : on doit cette phrase à Sonia Elijah, ancienne journaliste désormais bloggeuse antivaxx et trumpiste tendance QAnon, qui base son calcul sur une note du 8 décembre 2020. Est-ce qu’on a eu plus de doc plus récente montrant que l’efficacité contre les variants de base et le Delta était bien de 95% ? Oui. Est-ce que la dame en a quelque chose à faire ? Manifestement pas. Ce qui l’intéresse, c’est le contenu de la note, qui mentionne dans un coin « Parmi les 3 410 cas totaux de Covid-19 suspectés mais non confirmés dans la population globale de l’étude, 1 594 sont survenus dans le groupe vacciné contre 1 816 dans le groupe placebo » (je traduis depuis l’anglais). Et de là elle fait le calcul et trouve 12% de protection. Ce qu’elle ne voit pas (ou fait semblant d’ignorer), c’est qu’il s’agit là des cas « suspectés mais non confirmés » de l’étude, c’est-à-dire des gens qui avaient des symptômes mais une PCR négative. Pour autant qu’on le sache, ils ont probablement eu un rhume, ou la grippe. Ça a été signalé parce que dans les essais on signale tout, mais aucun de ces cas n’a pu être relié directement au Covid. De fait, ce n’est pas vraiment sur ça que Pfizer se basait pour dire si leur vaccin marchait, et c’est heureux. Le jour où on essaiera de me vendre un vaccin contre Ebola, je préfère que les labos n’aient pas compté dans l’échantillon les cas de gastro parce que « y a des diarrhées aussi, donc c’est un peu pareil »…
Et le 1% alors, il sort d’où ? Et bien il sort de la bouche (ou la plume, ou le clavier plein de miettes de chips) de quelqu’un qui confond la Réduction Relative du Risque et la Réduction Absolue du Risque. La RRR, c’est combien de gens sont malades dans le groupe vacciné par rapport à combien sont malades dans le groupe placebo, et c’est sur lui qu’on se base pour dire que le vaccin réduisait de 95% le risque de tomber malade par rapport au groupe placebo. La RAR, c’est combien de gens sont malades ou protégés par rapport à la population générale. « Imaginons qu’un essai a enrôlé 20 000 patients dans le groupe contrôle et 20 000 dans le groupe vaccin. Dans cette étude, 200 personnes dans le groupe contrôle tombent malades et 0 dans le groupe vaccin. Même si l’efficacité vaccinale serait d’un impressionnant 100 %, la RAR montrerait que le vaccin ne réduit le risque absolu que de 1% [car] 200/20 000 = 1 %) » De fait, ce chiffre est intéressant scientifiquement, mais il n’est pas utilisé en médecine générale car il ne sert pas vraiment. Et en aucun cas il ne remplace le 95% du RRR, puisque ce n’est pas le même calcul.
« le vaccin n’est pas recommandé pendant la grossesse » : si je vous dis que cette phrase n’apparait nulle part dans les 11.000 documents de Pfizer, êtes-vous surpris ? Moi non, mais je dois devenir vieille et aigrie… Cette phrase est en réalité tirée d’un document (de la même date 8 décembre 2020) de l’Agence britannique du médicament. Et comme les gens qui citent ces phrases ne citent jamais tout, ils se sont bien gardés de dire que l’agence émettait cet avis dans l’attente des données sur les femmes enceintes, qui n’étaient pas encore bouclées à cette date. Auprès de Reuters, l’Agence confirme qu’il s’agissait d’une posture d’attente, que depuis plus de 104.000 femmes ont reçu leur vaccin et que aucun signal inquiétant de quelque nature que ce soit n’est apparu. Autant pour Pfizer donc.
                                                         ***  
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Même s’ils sont encore atteints à la marge, les enfants aussi sont touchés par les formes graves. Une étude australienne vient apporter un peu de lumière sur le désormais craint PIMS, et donner des pistes pour mettre au point des traitements efficaces. Les chercheurs ont isolé 85 protéines particulières liées à la réaction inflammatoire et 52 liées à la détresse respiratoire, absentes chez les enfants en bonne santé. Ces protéines produites lors de la réponse immunitaire pourraient désormais être des cibles pour des thérapies ciblées, permettant d’apaiser le PIMS sans pour autant empêcher le système immunitaire des enfants d’éliminer l’infection.
                                                         ***  
PISTE DE LA SEMAINE
*Covid long :
le terme reste mystérieux, mais plusieurs études progressent sur le sujet. L’une d’elle affirme que la plupart des Covid longs seraient en réalité des cas de dysautonomie. Il s’agit d’une atteinte du système nerveux autonome, pouvant être causée aussi bien par des traumatismes que des infections. Du fait de la grande variété de fonctions gérées par le système nerveux autonome, les symptômes sont également très divers : hypotension orthostatique (générant des vertiges et des malaises), troubles urinaires et digestifs en tout genre, troubles du rythme cardiaque sur un cœur par ailleurs en bonne santé, troubles respiratoires, troubles érectiles… L’étude en question montre que, sur près de 2.500 patients souffrant de « Covid long », 67% étaient en réalité atteints de dysautonomie. Les chercheurs réclament désormais des études sur des plus grandes cohortes et plus de moyens pour investiguer cette pathologie.
                                                         ***  
IMPASSE DE LA SEMAINE
*Variants :
vous vous êtes déjà demandé comment la nature faisait pour être si inventive ? Les chercheurs en virologie aussi… Et donc, comme on s’y attendait, de nouveaux variants sont apparus dans des zones mal vaccinées où le virus circule comme Samy Naceri sur la Cannebière. C’est encore l’Afrique du Sud qui a le privilège de voir naître les derniers enfants terribles de la famille Covid, BA.4 et BA.5, extrêmement contagieux. Si, au début de l’épidémie, le virus avait une contagiosité proche de la grippe, il approche désormais celle de la rougeole. Une nouvelle vague pourrait être en préparation, les spécialistes attendent ces nouveaux variants en Europe vers la mi-juin.
Source : Institut en santé globale de l’université de Genève
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MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France :
plus personne n’a l’air d’y penser mais la France est toujours dans une position précaire en terme d’épidémie (et j’aimerais pas être à la place de celui ou celle qui va récupérer le poste de Véran dans quelques semaines). Il y a toujours une personne détectée malade toutes les 25 secondes, une hospitalisée toutes les 2 minutes, dont une aux soins intensifs toutes les 20 minutes. Quatre personnes continuent à mourir du Covid chaque heure qui passe en France.
Source : Santé Publique France
                                                         ***  
BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Miraculé :
je ne suis jamais fan du vocabulaire religieux dans le domaine médical, mais il est parfois particulièrement parlant. Un Espagnol de 60 ans vient de sortir de l’hôpital, après y avoir été admis pour un Covid sévère pour lequel il a dû être plongé en comas artificiel. C’était le 22 mars 2020. Après 2 ans et 45 jours d’hospitalisation, Eduardo, ancien chauffeur de taxi désormais déclaré invalide, est enfin de retour dans les rues de Barcelone. Ancien coureur et randonneur, il ne peut plus désormais pratiquer ses sports favoris à cause de dommages causés à ses genoux par la position ventrale prolongé. Interrogé par El Diario, l’homme réapprend petit à petit toutes les choses du quotidien. Il est le patient avec la plus longue hospitalisation à avoir survécu à ce jour.
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Message  Caduce62 Lun 30 Mai - 19:28

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                         ***  
FAKE DE LA SEMAINE
Alors, cette semaine on replonge dans les documents de Pfizer parce que, quand y en a plus, y en a encore. Vous vous souvenez des 11.000 et quelques documents (toujours publics) de Pfizer dans lesquels des blogs conspi prétendaient avoir trouvé des révélations fracassantes ? Bien, parce qu’il y en a d’autres qu’on va devoir aussi débunker cette semaine. Comme d’habitude, on va en prendre que quelques-unes parce que c’est sans fin, et cette semaine ce sera « l’efficacité n’est en vérité que de 12% ou même de 1% » et « les documents montrent que Pfizer sait que le vaccin ne doit pas être donné aux femmes enceintes ». Allez, en route.
« L’efficacité est en réalité de 12% » : on doit cette phrase à Sonia Elijah, ancienne journaliste désormais bloggeuse antivaxx et trumpiste tendance QAnon, qui base son calcul sur une note du 8 décembre 2020. Est-ce qu’on a eu plus de doc plus récente montrant que l’efficacité contre les variants de base et le Delta était bien de 95% ? Oui. Est-ce que la dame en a quelque chose à faire ? Manifestement pas. Ce qui l’intéresse, c’est le contenu de la note, qui mentionne dans un coin « Parmi les 3 410 cas totaux de Covid-19 suspectés mais non confirmés dans la population globale de l’étude, 1 594 sont survenus dans le groupe vacciné contre 1 816 dans le groupe placebo » (je traduis depuis l’anglais). Et de là elle fait le calcul et trouve 12% de protection. Ce qu’elle ne voit pas (ou fait semblant d’ignorer), c’est qu’il s’agit là des cas « suspectés mais non confirmés » de l’étude, c’est-à-dire des gens qui avaient des symptômes mais une PCR négative. Pour autant qu’on le sache, ils ont probablement eu un rhume, ou la grippe. Ça a été signalé parce que dans les essais on signale tout, mais aucun de ces cas n’a pu être relié directement au Covid. De fait, ce n’est pas vraiment sur ça que Pfizer se basait pour dire si leur vaccin marchait, et c’est heureux. Le jour où on essaiera de me vendre un vaccin contre Ebola, je préfère que les labos n’aient pas compté dans l’échantillon les cas de gastro parce que « y a des diarrhées aussi, donc c’est un peu pareil »…
Et le 1% alors, il sort d’où ? Et bien il sort de la bouche (ou la plume, ou le clavier plein de miettes de chips) de quelqu’un qui confond la Réduction Relative du Risque et la Réduction Absolue du Risque. La RRR, c’est combien de gens sont malades dans le groupe vacciné par rapport à combien sont malades dans le groupe placebo, et c’est sur lui qu’on se base pour dire que le vaccin réduisait de 95% le risque de tomber malade par rapport au groupe placebo. La RAR, c’est combien de gens sont malades ou protégés par rapport à la population générale. « Imaginons qu’un essai a enrôlé 20 000 patients dans le groupe contrôle et 20 000 dans le groupe vaccin. Dans cette étude, 200 personnes dans le groupe contrôle tombent malades et 0 dans le groupe vaccin. Même si l’efficacité vaccinale serait d’un impressionnant 100 %, la RAR montrerait que le vaccin ne réduit le risque absolu que de 1% [car] 200/20 000 = 1 %) » De fait, ce chiffre est intéressant scientifiquement, mais il n’est pas utilisé en médecine générale car il ne sert pas vraiment. Et en aucun cas il ne remplace le 95% du RRR, puisque ce n’est pas le même calcul.
« le vaccin n’est pas recommandé pendant la grossesse » : si je vous dis que cette phrase n’apparait nulle part dans les 11.000 documents de Pfizer, êtes-vous surpris ? Moi non, mais je dois devenir vieille et aigrie… Cette phrase est en réalité tirée d’un document (de la même date 8 décembre 2020) de l’Agence britannique du médicament. Et comme les gens qui citent ces phrases ne citent jamais tout, ils se sont bien gardés de dire que l’agence émettait cet avis dans l’attente des données sur les femmes enceintes, qui n’étaient pas encore bouclées à cette date. Auprès de Reuters, l’Agence confirme qu’il s’agissait d’une posture d’attente, que depuis plus de 104.000 femmes ont reçu leur vaccin et que aucun signal inquiétant de quelque nature que ce soit n’est apparu. Autant pour Pfizer donc.
                                                         ***  
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Même s’ils sont encore atteints à la marge, les enfants aussi sont touchés par les formes graves. Une étude australienne vient apporter un peu de lumière sur le désormais craint PIMS, et donner des pistes pour mettre au point des traitements efficaces. Les chercheurs ont isolé 85 protéines particulières liées à la réaction inflammatoire et 52 liées à la détresse respiratoire, absentes chez les enfants en bonne santé. Ces protéines produites lors de la réponse immunitaire pourraient désormais être des cibles pour des thérapies ciblées, permettant d’apaiser le PIMS sans pour autant empêcher le système immunitaire des enfants d’éliminer l’infection.
                                                         ***  
PISTE DE LA SEMAINE
*Covid long :
le terme reste mystérieux, mais plusieurs études progressent sur le sujet. L’une d’elle affirme que la plupart des Covid longs seraient en réalité des cas de dysautonomie. Il s’agit d’une atteinte du système nerveux autonome, pouvant être causée aussi bien par des traumatismes que des infections. Du fait de la grande variété de fonctions gérées par le système nerveux autonome, les symptômes sont également très divers : hypotension orthostatique (générant des vertiges et des malaises), troubles urinaires et digestifs en tout genre, troubles du rythme cardiaque sur un cœur par ailleurs en bonne santé, troubles respiratoires, troubles érectiles… L’étude en question montre que, sur près de 2.500 patients souffrant de « Covid long », 67% étaient en réalité atteints de dysautonomie. Les chercheurs réclament désormais des études sur des plus grandes cohortes et plus de moyens pour investiguer cette pathologie.
                                                         ***  
IMPASSE DE LA SEMAINE
*Variants :
vous vous êtes déjà demandé comment la nature faisait pour être si inventive ? Les chercheurs en virologie aussi… Et donc, comme on s’y attendait, de nouveaux variants sont apparus dans des zones mal vaccinées où le virus circule comme Samy Naceri sur la Cannebière. C’est encore l’Afrique du Sud qui a le privilège de voir naître les derniers enfants terribles de la famille Covid, BA.4 et BA.5, extrêmement contagieux. Si, au début de l’épidémie, le virus avait une contagiosité proche de la grippe, il approche désormais celle de la rougeole. Une nouvelle vague pourrait être en préparation, les spécialistes attendent ces nouveaux variants en Europe vers la mi-juin.
Source : Institut en santé globale de l’université de Genève
                                                         ***  
MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France :
plus personne n’a l’air d’y penser mais la France est toujours dans une position précaire en terme d’épidémie (et j’aimerais pas être à la place de celui ou celle qui va récupérer le poste de Véran dans quelques semaines). Il y a toujours une personne détectée malade toutes les 25 secondes, une hospitalisée toutes les 2 minutes, dont une aux soins intensifs toutes les 20 minutes. Quatre personnes continuent à mourir du Covid chaque heure qui passe en France.
Source : Santé Publique France
                                                         ***  
BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Miraculé :
je ne suis jamais fan du vocabulaire religieux dans le domaine médical, mais il est parfois particulièrement parlant. Un Espagnol de 60 ans vient de sortir de l’hôpital, après y avoir été admis pour un Covid sévère pour lequel il a dû être plongé en comas artificiel. C’était le 22 mars 2020. Après 2 ans et 45 jours d’hospitalisation, Eduardo, ancien chauffeur de taxi désormais déclaré invalide, est enfin de retour dans les rues de Barcelone. Ancien coureur et randonneur, il ne peut plus désormais pratiquer ses sports favoris à cause de dommages causés à ses genoux par la position ventrale prolongé. Interrogé par El Diario, l’homme réapprend petit à petit toutes les choses du quotidien. Il est le patient avec la plus longue hospitalisation à avoir survécu à ce jour.
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Message  Caduce62 Lun 30 Mai - 19:36

Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
                                                    ***
FAKE DE LA SEMAINE
Puisqu’on vient tout juste d’avoir un nouveau gouvernement, je me suis dit que c’était un beau jour pour taper sur du politique. Et tout particulièrement sur une femme que j’ai dans le nez depuis des années : l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi. Si je vous dis que je l’ai dans le nez, c’est pour prévenir : le paragraphe qui va suivre ne va pas être particulièrement diplomate, mais voyez-vous les gens qui usent de leur position pour faire venir et laisser parler au Parlement Européen le mec à l’origine du mythe comme quoi le vaccin ROR donnerait l’autisme ne contribuent pas à faire de moi l’ami du petit déjeuner… Michèle Rivasi a co-crée la CRIIRAD, un organisme qui est à l’étude de la radioactivité ce que le CRIIGEN est à la génétique : une vaste fumisterie qui refuse de collaborer avec les véritables institutions scientifiques et qui aime surtout agiter les médias et déposer des plaintes abusives. Michèle Rivasi passe son temps à raconter que les vaccins créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent et elle admire Andrew Wakefield (mais si, vous savez, le mec qui a abusé et maltraité des enfants pour ensuite falsifier les résultats en prétendant qu’ils étaient autistes à cause de vaccins parce qu’il avait un brevet sur un vaccin concurrent). Michèle Rivasi soutient l’homéopathie et la médecine anthroposophique pour soigner le cancer. Michèle Rivasi explique que les compteurs Linky rendent électrosensible. Bref. Je ne l’aime pas beaucoup.
Alors quand elle invite une « spécialiste biostatisticienne » pour parler des risques du vaccin anti-Covid, j’ai autant confiance en cette experte pour donner une information fiable qu’en mon chat pour surveiller le poulet rôti sur la table. Mais qui est l’experte ? Et bien c’est une excellente question. Christine Cotton n’a pas de profil sur Google Scholar, et PubMed ne renvoie que deux études sur le traitement de la parodontie. Les résultats sont pollués par l’existence d’une Julie-Christine Cotton, qui est elle réellement professeure à la faculté de Médecine de Sherbrooke. Mais aucun travail sur les virus, ou sur les micro-organismes ou, même, sur les biostatistiques. J’invoque ici l’esprit du Le Biostatisticien , qui viendra me contredire s’il a des infos, mais ça sent le faisan cette histoire.
Bon, et que dit la dame ? Il y a trois affirmations sur lesquelles je veux revenir : la mortalité suite à la vaccination des enfants, les injections multiples et le combo grossesse-allaitement-stérilité. Si vous voulez plus d’affirmations débunkées, Fact and Furious s’en est chargé.
Sur la mortalité des enfants : “Il y a un excès de mortalité chez les 0-14 ans, bizarrement depuis mi-2021, alors ça, ces chiffres là, le gouvernement ne les a pas” Déjà, si le gouvernement n’avait pas ces chiffres, on se demande d’où elle les sortirait. Que le gouvernement les cache, ça, ça pourrait faire sens, mais pas qu’il ne les ait pas. La réponse ici est multiple. Déjà, la vaccination de la tranche d’âge impliquée a commencé en décembre 2021. Donc s’il y a eu surmortalité d’enfants avant, c’est peut-être les accidents de trottinette, mais c’est pas le vaccin. Mais je vous rassure, aucun enfant n’a été blessé dans ce débunkage puisque cet excès de mortalité ne se retrouve nulle part chez l’INSEE.
Sur les injections multiples :  “on avait la co-administration d’autres vaccins, mais ce n’est pas étudié, donc comment on a pu vacciner des gens dans un bras la grippe dans l’autre bras le covid, en vie réelle on a des aberrations pas possibles” Les co-administrations sont toujours possibles lorsqu’on est face à des vaccins non-vivants pour les patients n’ayant jamais fait de réactions chelous (genre moi j’ai pas le droit parce qu’un de mes bras s’est pris pour Popeye quand on a fait l’hépatite B et le pneumocoque ensemble, mais je le vis bien, je vous rassure). Et surtout, 45 secondes de recherche sur les bases de données montrent que ça a été étudié.
Enfin, le combo grossesse-allaitement-stérilité : « les femmes enceintes, les effets sur le passage dans le lait, ça n’a pas été testé, les effets sur le fœtus, on ne sait pas, c’est très très grave ce qu’il se passe. Va-t-il y’avoir un effet sur la fertilité des femmes ? » Déjà, je rappelle que le mythe du « ça va rendre stérile le ventre de vos femmes ! » est un cliché sexiste sur la mystérieuse fertilité féminine sur laquelle il faut veiller comme sur une terre qu’on cherche à saler. Dans toutes les expositions aux polluants ou toxiques, c’est la fertilité masculine qui lâche en premier. Toujours. Pour tout un tas de raison, notamment la motilité des gamètes, mais c’est pas le sujet aujourd’hui. Bon, mais pour la grossesse alors ? Rassurez-vous l’INSERM a publié un récapitulatif de tout ce qu’on sait pour les femmes enceintes. Et puisque même la question du lait a été étudiée (tu prends vraiment les chercheurs pour des glandeurs Christine, c’est vexant), je peux même vous dire que le seul effet qu’on a trouvé c’est que la maman peut transmettre par là des anticorps qui vont protéger le bébé.
Du coup, je sais toujours pas qui est vraiment Christine Cotton. Mais je l’aime pas beaucoup non plus.
                                                    ***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Cette semaine parlons modélisation de l’épidémie. Il est toujours difficile de quantifier l’efficacité d’une mesure préventive, puisque par définition, si elle est efficace, il n’y a pas grand-chose à quantifier. La dernière mise à jour d’une étude de modélisation sur la population américaine arrive toutefois à des résultats intéressants, et qui vont sans doute devenir encore plus impressionnants lors de la prochaine mise à jour, notamment parce qu’ils ne prennent pas encore en compte le cas Omicron (et on reparle d’Omicron dans la Mauvaise nouvelle de la semaine). Les derniers résultats sont extrêmement parlants. Entre octobre 2020 et décembre 2021, la vaccination a évité près de 36 millions d’infections aux USA, prévenant ainsi plus de 10 millions d’hospitalisation et protégeant plus d’un million de personnes d’une mort évitable.
Il est fort probable que cet effet soit transposable à l’ensemble des pays ayant une couverture vaccinale similaire et une distribution de population équivalente.
                                                    ***
PISTE DE LA SEMAINE
*Hépatite :
l’étau se resserre autour de Sars-Cov2 comme suspect numéro 1 dans l’épidémie d’hépatites qui touche les enfants et a déjà fait environ 500 petites victimes. Une dizaine d’entre elles en seraient mortes. La piste virale est désormais quasiment certaine (elle était déjà privilégiée, mais les éléments s’accumulent en ce sens). Les auteurs d’une étude toute fraîche penchent pour l’hypothèse d’une persistance du Sars-Cov2 chez des enfants faiblement malades ou asymptomatiques. La persistance du virus générerait une activation permanente de certaines protéines immunitaires qui, en cas de nouvelle infection (avec un adénovirus 41 à l’origine de la gastro classique typiquement) déclencherait, parfois des inflammations multisystémiques (comme le PIMS) et parfois des inflammations aigues ciblées, en l’occurrence sur le foie. Si les auteurs ont raison, la bonne nouvelle est qu’un traitement adapté serait possible pour protéger les enfants des manifestations les plus graves de la maladie.
                                                    ***
IMPASSE DE LA SEMAINE
*Autre chose que le Covid :
exceptionnellement, ce paragraphe ne va pas parler du Covid. Enfin presque pas. Un des enseignements que nous espérions, manifestement à tort, que le monde retienne de l’épidémie pourrait être résumé en « est-ce qu’on peut commencer à écouter les scientifiques, bordel ? ». Parce que l’épidémie du Covid avait été prévue dès 2003, au moment où, face au SRAS, les chercheurs ont dit que le combo « famille de virus hyperactive + déforestation du milieu des espèces porteuses + mondialisation et circulation des personnes » allait nous tomber sur le coin de la tronche tôt ou tard et plutôt tôt que tard. Mais vous saviez quoi d’autre était prévu ? La multiplication des épidémies de ce type, liées à des zoonoses, à cause de la déforestation, du braconnage et des élevages intensifs. Ça sent le faisan ça aussi, non ? Bon. Vous voyez la variole ? La première maladie à avoir été éradiquée par la vaccination ? Bon, alors comment dire. La variole humaine a été éradiquée. Mais il existe des varioles animales (d’ailleurs, à une époque où les vaches en étaient porteuses, c’est comme ça que l’idée de la variolisation est venue, quand on s’est aperçu que les filles de ferme qui faisaient la traite et chopaient cette forme animale n’avaient jamais la forme humaine, bien plus grave). Il en existe une qui touche nos plus proches cousins, les singes, et qui se transmet bien à l’humain. Maintenant imaginez un virus qui dort tranquille dans un macaque, jusqu’à ce que le macaque se fasse bouffer, puis qui se développe dans un humain en vadrouille, jusqu’à atteindre un réservoir de sept milliards d’hôtes potentiels, mais sans aucune concurrence puisque la version humaine de lui-même a disparu. Maintenant, observez à quelle vitesse Sars-Cov2 mute pour s’adapter aux armes qu’on lui oppose et demandez-vous en combien de temps un virus pas trop adapté à nous pourrait devenir très adapté à nous et aussi dangereux que celui qu’on a bouté hors de nous il y a 40 ans. Maintenant, sachez que cette maladie, la variole du singe, a déjà atteint une demi-douzaine de pays dans lesquels les singes n’existent que dans les zoos, et que le premier cas a été détecté en France cette semaine. Est-ce qu’on peut commencer à écouter les scientifiques maintenant ? Est-ce que ça veut dire que c'est exactement ce qui va se passer ici ? Non (j'espère pas), ça veut juste dire que plus les épisodes dans ce genre se multiplie, plus le risque augmente qu'il y en ait un pour qui, au final, ça passe.
Je vous rassure, les scientifiques, eux, s’écoutent entre eux. Et ils ne se sont jamais séparés de la souche de la variole, précisément pour être prêts à la combattre à nouveau. Au cas où…
                                                    ***
MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Omicron :
il faut que vous et moi on parle d’Omicron et du fameux « il est tellement moins dangereux ». Si vous avez lu la section Découverte de la semaine, vous savez que la vaccination a eu un impact énorme sur la mortalité et sur les hospitalisations. Omicron semble échapper à une partie de cette immunité et beaucoup de personnes sont tombées malades, avec des formes modérées, donnant l’impression qu’il échappait complètement à la vaccination et était moins dangereux. C’est, hélas, une impression. Et pour s’en rendre compte, il faut étudier le cas de Hong-Kong. Hong-Kong peut être facilement comparée à notre situation car sa pyramide des âges ressemble à la nôtre et le pays est plus riche que le nôtre, avec donc un système de soin performant. Mais Hong-Kong est très mal vaccinée pour deux raisons majeures : la première est qu’elle a été épargnée par les variants précédents, et donc que le danger semble lointain pour les habitants, la seconde est qu’elle applique la politique zéro Covid de Pékin et ne voit pas l’utilité de faire autre chose car ce qui sort du PCC est forcément la meilleure solution du monde. De fait, lorsqu’Omicron est arrivé chez eux, il a trouvé un terrain 1-non-vacciné 2-non-immunisé 3-rempli de personnes fragiles qui chez nous sont mortes lors de la première vague. Sur le seul mois de mars 2022, Omicron a tué, rapporté au même nombre d’habitants, 3 fois plus de personnes que le mois le plus meurtrier qu’on ait connu en France. Omicron n’est pas bénin, sa très grande contagiosité pourrait, au contraire, si nous n’avions pas trouvé aussi rapidement de vaccins, le faire prétendre au titre de variant le plus dangereux à ce jour…
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Message  benoit77 Lun 30 Mai - 21:42

Le jour où une saleté genre hybridation de fièvre hémorragique et contagiosité façon covid-19 nous tombe dessus, quelque chose me dit que si un vaccin existe , les antivax feront moins les malins...
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