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Et en Russie !

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Et en Russie ! - Page 38 Empty Re: Et en Russie !

Message  Krispoluk Jeu 27 Juin - 16:47

Caduce62 a écrit:Agrobusiness : Les oligarques ont mis la main sur l'agriculture russe

Et en Russie ! - Page 38 Paysan10


Avec le retour d'une noblesse terrienne et des serfs, on peut brûler la momie de Lénine lol!

C'est la malédiction millénaire de la Russie d'avoir ses "Gospodin" et ses "Moujiks"  Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil

Mais comme c'est un peuple d'esclaves par tradition, ils continuent de plier la nuque sous le knout et se satisfont de leur sort : "Nitchevo, karacho !" et tant que le prix de la vodka reste très faible, tout va bien...  Suspect
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Message  Matt Jeu 27 Juin - 22:38

Schématique, mais très proche de la réalité.
Une chose m'avait frappé lors de mon premier séjour en Ukraine: l'eau minérale (borjomi) était plus cher que la vodka.
Cherchez l'erreur.  Shocked

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Message  Caduce62 Ven 28 Juin - 19:16

Poutine Episode I – Vladimir contre le monde

28 juin 2019

http://rage-culture.com/poutine-episode-i-vladimir-contre-le-monde/?fbclid=IwAR1zXeOw9pp97qkwvTOn2f59FNdwcgZO0IZP64qZ8Dnv0nRBhd9ORQGoPNU

RAGE a décidé, dans le même esprit que notre série sur Aurélien Barrau et sa doctrine, de réaliser une série sur Vladimir Poutine. Tout comme Charles de Gaulle, le président russe n’a jamais théorisé [sur sa doctrine et ses pensées politiques]. En outre, la droite française voue une adoration béate pour ces deux personnages, sans les comprendre ; ce qui a grandement motivé l’écriture de cet article par les divers participants. De toute évidence, cela oblige à avoir une méthode d’analyse qui ne peut reposer que sur l’observation des actions et prises de positions du personnage.

Aussi, nous avons décidé à cette occasion de refaire appel à Philippe Fabry, en lui proposant d’ouvrir le bal, tant ce sujet est largement dans ses cordes. Aucune interview ici, nous lui avons simplement demandé son interprétation des prises de positions du président russe au niveau géopolitique. Voici donc son analyse en guise de première partie, sans concessions ni langue de bois.

Et en Russie ! - Page 38 Fabry

On a pu lire et entendre beaucoup de choses sur Vladimir Poutine depuis 2014, l’affaire de Crimée et son retour au premier plan du jeu des puissances via son intervention dans le conflit syrien. La propagande du Kremlin, dans la grande tradition soviétique, le présente comme un génie de la stratégie, qui a toujours un coup d’avance – une image fréquemment reprise par les admirateurs de Poutine en Occident évoquant le « joueur d’échecs ». D’autres ont pu dire qu’il n’est pas un joueur d’échecs, mais un joueur de poker, dont le jeu serait donc essentiellement fait de bluff – ce qui rejoint généralement la position voulant ne voir dans la Russie qu’un tigre de papier, au risque d’en sous-estimer grandement la menace. D’aucuns voient en lui un planificateur machiavélique, d’autres un opportuniste jouant au coup par coup, sans grande vision. Tantôt on le décrit comme un dictateur à l’antique, se sentant investi d’une mission historique de redressement de son pays et agissant en conséquence, tantôt comme un simple kleptocrate d’abord soucieux de légitimer son régime à l’intérieur de ses frontières afin d’assurer la pérennité de sa position personnelle.

Le caractère hautement contradictoire de ces analyses est concomitant à une certaine hystérie, tant de la part des admirateurs de Poutine que de ses détracteurs, et l’on trouve des échantillons des diverses positions chez les uns comme chez les autres : certains admirent Poutine parce qu’ils sont fascinés par ce qu’ils perçoivent comme un habile impérialisme assumé et planifié, d’autres, l’appréciant, affirmeront qu’il n’a aucune visée impériale et ne fait que réagir aux attaques de l’Ouest ; certains haïssent Poutine en le concevant tout puissant et en l’imaginant derrière n’importe quelle déconvenue de ce qu’ils perçoivent comme l’ordre naturel en Occident, d’autres le méprisent en le réduisant à un petit potentat corrompu ne représentant en définitive aucun danger. Sans doute Poutine lui-même trouve-t-il son avantage dans cette confusion, puisqu’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment : être surestimé, comme être sous-estimé, est un atout dont on peut jouer, et dont joue d’ailleurs la propagande russe, qui explique quotidiennement, sur Russia Today et sur Sputnik, à la fois que la Russie est toute puissante et qu’elle ne menace personne ; qui joue la partition admirative de l’habileté manœuvrière du Président Poutine tout en ricanant des soupçons occidentaux quant à son action subversive.

Le propos de cet article est, brièvement, d’exposer les ressorts de la grande stratégie de Vladimir Poutine, ses buts, ses moyens et ses plans – et comme dans toute grande stratégie, il s’agit de mêler vision à long terme, buts généraux, opérations planifiées et actions opportunistes.

Et en Russie ! - Page 38 1x-1-1024x683

Vladimir Poutine : joueur de Poker ou d’échecs ?

La vision : la place de la Russie dans le monde

La vision que Vladimir Poutine a de son pays est le produit de son expérience : il est né, a grandi, a été formé en URSS, et a fait la moitié de sa carrière dans la colonne vertébrale de l’Empire soviétique, le KGB. Il servait donc au sein du principal outil de l’impérialisme russe durant la guerre froide, et précisément dans un Etat vassal de l’URSS, l’Allemagne de l’Est. Il appartenait à la caste dominante du peuple dominant de l’une des deux superpuissances ayant régenté le monde durant cinquante ans. L’URSS héritée de Staline et de la Grande guerre patriotique avait peu ou prou les mêmes frontières que celles de l’empire des tsars à la veille de la Première guerre mondiale, auxquelles s’ajoutait la domination sur la moitié de l’Europe.

Lorsque Vladimir Poutine indique que l’effondrement de l’URSS a été une catastrophe géopolitique et qu’un ancien agent du KGB, cela n’existe pas, l’on comprend bien, au vu de son parcours, qu’il ne s’agit pas simplement d’une posture. C’est authentiquement son idée : Vladimir Poutine est un nationaliste russe qui a vu l’implosion de son pays, a assisté à la désagrégation de son empire, à la décrépitude de son économie. Les Russes ont vécu en 1991 une humiliation nationale tout à fait similaire à celle vécue par les Allemands en 1918, et Poutine est pénétré de cette expérience.

Cela signifie que le standard selon lequel Vladimir Poutine pense, lorsqu’il songe à la place de son pays dans le monde, c’est le premier rang, à égalité avec une ou plusieurs autres superpuissances. Telle est pour lui, et pour la caste qui l’entoure au pouvoir, issue des mêmes services et pénétrée de la même pensée, les siloviki, la normalité de la Russie. C’est ainsi qu’il a été formaté par les quarante premières années de sa vie, tout comme un Américain aujourd’hui n’imagine pas un monde dans lequel les Etats-Unis ne seraient pas la puissance dominante. Un monde où la Russie n’est pas une des superpuissances, et serait donc dépendante de quelqu’un d’autre, est anormal.

Poutine n’est pas idiot, cependant : il sait parfaitement que la Russie d’aujourd’hui n’a plus les mêmes dimensions que les autres superpuissances, à savoir la Chine et les Etats-Unis. Tant au plan démographique (145 millions d’habitants, contre respectivement 1386 millions et 327 millions) qu’économique (un PIB en parité de pouvoir d’achat d’environ 4000 milliards de dollars, contre respectivement 25 000 et 20 000), la Russie actuelle est un cran en-dessous, et incapable de rivaliser seule avec l’un ou l’autre, contrairement à jadis.

Par ailleurs, Poutine a conscience de la fragilité de la Russie face aux deux superpuissances : les Etats-Unis l’encerclent en contrôlant toutes les mers, et la Chine est une menace démographique qui pèse lourdement sur un Extrême-Orient russe vide d’hommes et d’ores et déjà largement colonisé pacifiquement par des immigrants chinois dont la population, dans quelques décennies, pourrait constituer un excellent prétexte à une annexion de ces territoires par une Chine à laquelle la Russie ne pourrait guère répondre. Il ne faut pas croire que Poutine ignore cette menace simplement parce qu’il s’est considérablement rapproché de la Chine : il s’agit là d’une alliance temporaire, correspondant à la priorité donnée à un ennemi commun que sont les Etats-Unis et leur vision unipolaire de l’ordre international.

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Xi Jinping et Vladimir Poutine au Forum économique de Vladivostok en septembre 2018

L’objectif de long terme est donc simple : il s’agit de doter la Russie d’un socle de puissance qui lui permettra de faire demain jeu égal avec les Etats-Unis comme avec la Chine. Et comme ses propres ressources démographiques et économiques sont trop faibles pour qu’un rattrapage par le seul développement soit suffisant, il faut aller chercher ce socle de puissance ailleurs.

L’impérialisme nécessaire sur l’Europe

Ce socle de puissance, la Russie ne peut le trouver qu’en Europe, seule zone du monde à la fois démographiquement et économiquement à l’échelle des Etats-Unis et de la Chine, et « prenable » en raison de ses divisions persistantes, de sa faible valeur militaire globale (en particulier l’Allemagne, ce gigantesque coffre-fort non gardé), et bien sûr de sa proximité géographique. Établir l’hégémonie russe sur l’Europe continentale est à la fois un vieux rêve russe depuis Alexandre Ier et le seul espoir pour la Russie de redevenir une superpuissance. Mais comme l’Angleterre a veillé à contenir la Russie durant tout le XIXe siècle, les États-Unis sont toujours présents à travers l’OTAN et l’établissement d’une hégémonie russe ne peut se faire sans les expulser d’Europe.

La stratégie russe pour établir cette hégémonie a deux volets : assurer une domination directe sur le « monde russe », afin de former un premier bloc de puissance suffisant pour s’imposer ensuite à l’Europe par le travail d’influence, l’achat d’élites, la propagande et la division politique, ainsi que le chantage aux hydrocarbures et la menace militaire.

En Europe, le premier volet consiste à s’assurer la dépendance et la loyauté des trois autres Russie, la blanche (Biélorussie), la petite et la nouvelle (l’Ukraine). Cela paraît évidemment compromis depuis la révolution du Maïdan en Ukraine, et la rupture consommée entre Ukraine et Russie semble un coup fatal aux ambitions russes, si l’on se souvient des propos du théoricien géopolitique américain et conseiller de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski : « sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire pour redevenir un pays ». Il est vrai que si Poutine espérait reprendre la main sur l’Ukraine après un mandat présidentiel hostile, comme il l’avait fait après la Révolution orange quand Ioutchenko avait été battu par Ianoukovitch, l’élection de Zelensky ne semble pas mener vers la même issue : depuis son élection, celui-ci se montre très nationaliste et avance un discours non moins intransigeant que Porochenko.

Et en Russie ! - Page 38 Volodymyr-zelensky-ukraine-president-1024x576
Volodymyr Zelensky, (ancien) humoriste et président Ukrainien.

Pour autant, Poutine et ses siloviki se souviennent que la Russie a déjà reflué, avec le traité de Brest-Litovsk en 1918, et que vingt ans plus tard tout avait été ré-annexé par l’Union soviétique. Il faudra donc un long moment avant que les élites dirigeantes russes puissent considérer l’Ukraine comme véritablement et légitimement indépendante, et cessent de se demander comment la reprendre. En saisissant la Crimée, Poutine a paré au plus pressé et sauvegardé une position stratégique avec le port de Sébastopol et ses installations militaires, qui garantissent une capacité de projection en mer Noire et en Méditerranée, et de menace de l’Ukraine par le sud ; ce faisant, il s’est réservé la possibilité de future opérations militaires, de simple intimidation ou d’action réelle, sur son voisin.

Dans le même temps, le Kremlin avance ses pions en Biélorussie en mettant toute la pression possible pour faire avancer l’intégration de l’Etat de l’Union de la Russie et de la Biélorussie, c’est-à-dire une annexion de fait du petit voisin occidental qui porterait derechef la frontière russe sur la frontière polonaise, à deux cent kilomètres de Varsovie et moins de huit cent kilomètres de Berlin – à vol de Mig.

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Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko accélèrent les rapprochements de leurs deux pays.

Car le nœud de la stratégie russe est bien à Berlin : la principale cible du second volet est l’Allemagne, que Poutine connaît pour y avoir servi le KGB, et qui est naturellement perçue comme le verrou de toute l’Europe : qui tient l’Allemagne tient l’Union européenne. C’est pour cela que les efforts russes d’achat d’élites et de mise sous influence énergétique sont particulièrement soutenus envers l’Allemagne, tout en étant particulièrement discrets : si l’on parle continuellement des liens des populistes avec la Russie, par exemple du financement de l’extrême-droite en France, on répète beaucoup moins souvent, alors que c’est d’une importance bien plus considérable, la « schröderisation » des élites allemandes, du nom de Gerhard Schröder, ancien chancelier oscillant depuis la fin de son mandat entre Gazprom et Rosneft, les géants gaziers et pétroliers russes, à la main du Kremlin. Les projets de gazoducs baltiques Nord Stream puis Nord Stream 2 ont été pour la Russie un double moyen d’accroître son influence sur l’Allemagne :

  • d’une part en rendant ce pays, qui a par ailleurs renoncé au nucléaire, de plus en plus dépendant de la Russie pour son approvisionnement en énergie, moyen de pression efficace pour un grand pays industriel s’il en est : l’Allemagne importait de Russie près de 37 % de son pétrole brut en 2017 et  près de 33 % de sa consommation de gaz en 2015.
  • d’autre part en nouant, à l’occasion de ces partenariats énergético-industriels, un grand nombre de contacts entre ses services et de puissants décideurs allemands, mettant ainsi en place un réseau pro-russe que l’on peut soupçonner le plus étoffé d’Europe et le plus influent d’Europe, bien plus redoutable que les réseaux populistes rassemblant des hommes du peuple sans pouvoir.


Ainsi, depuis vingt ans, la stratégie russe tend à prendre spécifiquement l’Allemagne dans le lacet d’une triple capacité de domination : par l’achat des élites,  par la dépendance énergétique, et par la capacité de menace militaire (dont fait partie la menace de cyberguerre). Des manœuvres similaires touchent également d’autres pays d’Europe, mais notre voisin germanique est véritablement prioritaire.

Dans le même temps, le Kremlin poutinien œuvre à la division de l’Europe, dont l’éclatement est le but recherché, car une Russie serait avantagée, démographiquement et économiquement, dans des négociations bilatérales avec les pays d’Europe, alors qu’elle est en position de faiblesse face à l’Union européenne prise comme un bloc : un éclatement de celle-ci mettrait particulièrement l’Allemagne à la merci des appétits russes – et avec elle toute l’Europe de l’est, permettant à la Russie de rétablir son hégémonie du temps du Pacte de Varsovie et, de facto, de redevenir une superpuissance.

Reste un obstacle à ce projet : l’OTAN, qui double l’Union européenne d’une manière très gênante car son cœur battant est outre-Atlantique, largement hors de portée des manœuvres du Kremlin qui, s’il peut bien y agiter quelques trolls à l’occasion des élections ou tenter de monter des opérations d’information, n’a certainement pas les mêmes leviers qu’en Europe.

En résumé, il faut comprendre un certain nombre de choses à propos de la vision géostratégique de Vladimir Poutine et de ses rapports avec l’Europe : il n’ignore pas la menace chinoise, qui est en point de mire, mais la considère à plus long terme et dans l’intervalle est prêt à s’allier à la Chine pour se préparer à cette confrontation ; cette alliance se fait contre l’Occident en général et l’Europe en particulier : s’il s’agit d’affaiblir la position mondiale des Etats-Unis, c’est pour se libérer un espace d’action en Europe, qui est la proie convoitée.

Dire que les Occidentaux ont rejeté la Russie dans les bras de la Chine est une sottise : la Russie de Poutine ne veut pas et n’a jamais voulu d’une alliance avec les Occidentaux car elle n’y serait pas le suzerain, et serait donc d’une façon ou d’une autre dépendante des Etats-Unis. Poutine veut que la Russie soit une superpuissance, et cela implique non pas d’être alliée avec l’Europe, mais de vassaliser celle-ci. Ceux qui se tournent vers la Russie par hargne contre une domination allemande et/ou américaine de l’Europe ne font que soutenir un projet de domination russe de l’Europe au moyen de l’Allemagne.
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Message  Caduce62 Sam 29 Juin - 1:05

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Message  Caduce62 Mar 2 Juil - 0:44

AFP, publié le lundi 01 juillet 2019 à 19h35
Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a été condamné lundi à une peine de dix jours de détention pour avoir participé mi-juin à une marche de soutien au journaliste Ivan Golounov, non autorisée par les autorités.

"Dix jours de détention", a écrit sur Twitter sa porte-parole, Kira Iarmych, alors que l'opposant était jugé lundi par un tribunal de Moscou.

M. Navalny a été reconnu "coupable de violation de la loi en vertu de l'article 20.2 du Code pénal (violations répétées des dispositions sur l'organisation de manifestations publiques)", a déclaré le juge, selon les agences de presse russes, en rendant son verdict.

Interpellé comme des centaines d'autres manifestants au cours de cette marche organisée le 12 juin, l'opposant avait été libéré quelques heures plus tard.

"Dix jours de détention pour une manifestation contre l'arbitraire. Ce n'est pas agréable mais je pense avoir bien fait. Si on se tait et qu'on reste assis chez soi, l'arbitraire ne cessera jamais", a commenté M. Navalny sur Twitter.

Le directeur de son équipe à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), Alexandre Chourchev, a par ailleurs annoncé jeudi avoir été frappé par deux individus alors qu'il se déplaçait dans le centre de la seconde ville de Russie.

"C'est la deuxième fois de la semaine. Ce n'est lié qu'aux élections (municipales, en septembre). C'est une tentative pour m'impressionner", a-t-il écrit sur Twitter, indiquant avoir reçu des violents coups à la tête.

L'arrestation en juin d'Ivan Golounov, qui avait dénoncé des accusations de trafic de drogue montées de toute pièce, avait provoqué une mobilisation sans précédent de la société civile russe.

Ce journaliste d'investigation réputé avait été relâché au bout de quelques jours et les charges à son encontre abandonnées, mais ses partisans avaient maintenu une marche prévue le lendemain de sa libération. Non autorisée, elle s'était soldée par plus de 400 arrestations.

Ces dernières années, Alexeï Navalny a organisé certaines des plus grandes manifestations contre le président russe Vladimir Poutine, ce qui lui a valu plusieurs condamnations à de courtes peines de détention.

La dernière  remonte à l'été 2018. D'abord condamné à 30 jours de prison pour l'organisation d'une manifestation non autorisée en janvier, il avait été arrêté dès sa sortie de prison en septembre et condamné à 20 jours supplémentaires pour l'organisation d'une autre manifestation.

Il s'est aussi fait connaître par ses vidéos dénonçant la corruption des plus hautes figures gouvernementales, diffusées sur YouTube cumulant plusieurs dizaines de millions de vues.

M. Navalny est devenu la principale figure de l'opposition russe depuis d'imposantes manifestations en 2011 et 2012, sa rhétorique anti-corruption trouvant un écho particulier auprès des jeunes qui le suivent sur internet.
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Message  Matt Mar 2 Juil - 19:27

RFE / RL: Quatorze morts dans l'incendie d'un submersible de la marine russe

The sailors died as a result of inhaling combustible fumes.
Et en Russie ! - Page 38 1489939371-5173.jpg?0
Le submersible de la Russie / Photo d'Oruzhiye RF

Russia's Defense Ministry says a fire on one of its deep-sea research submersibles has killed 14 crew members.

The ministry said on July 2 that the tragedy took place the previous day as the vessel was carrying out a survey in Russian territorial waters, Radio Free Europe / Radio Liberty (RFE/RL) said.

A Defense Ministry statement said that the sailors died as a result of inhaling combustible fumes aboard the research vessel, which was conducting biometric measurements on the floor of the ocean.

The submersible is now at a navy base in the northwestern city of Severomorsk near Murmansk on the Barents Sea, officials said.

An investigation has been launched.

Les marins sont morts des suites de l'inhalation de vapeurs inflammables.

Le ministère russe de la Défense a déclaré qu'un incendie sur l'un de ses sous-marins de recherche en haute mer avait tué 14 membres d'équipage.

Le ministère a annoncé le 2 juillet que la tragédie avait eu lieu la veille, alors que le navire effectuait une enquête dans les eaux territoriales russes, a déclaré Radio Free Europe / Radio Liberty (RFE / RL).

Un communiqué du ministère de la Défense a déclaré que les marins étaient morts des suites de l'inhalation de vapeurs combustibles à bord du navire de recherche, qui effectuait des mesures biométriques sur le fond de l'océan.

Le sous-marin se trouve maintenant sur une base navale située dans la ville de Severomorsk, au nord-ouest du pays, près de Mourmansk, sur la mer de Barents, ont annoncé des responsables.

Une enquête a été lancée.

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Message  Caduce62 Mar 2 Juil - 19:58

Et 2 parachutistes morts noyés en Crimée Laughing
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Message  Caduce62 Mar 2 Juil - 20:02

Губернатор Красноярского края Александр Усс нагрубил жительнице Канска, где произошло наводнение. Позже Усс извинился, но репутацию свою он уже подмочил, считает карикатурист Sergey Elkin

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Message  Matt Mar 2 Juil - 20:30

Alexander Uss, gouverneur du territoire de Krasnoyarsk, s'est montré grossier envers un habitant de Kansk, où l'inondation s'est produite. Plus tard, Uss s’est excusé, mais il a déjà porté atteinte à sa réputation, estime le dessinateur Sergey Elkin.

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Message  Caduce62 Mer 3 Juil - 19:46

Le Losharik, ce mystérieux sous-marin dans lequel sont morts 14 marins russes  scratch 

Les informations détaillées sur l’incendie ayant fait 14 morts lundi dans un sous-marin de recherche de l’armée russe basé dans le Grand Nord « ne seront pas rendues publiques », a annoncé mercredi le Kremlin, invoquant le « secret d’État ». Ces hommes servaient sur un sous-marin très spécial dans les missions sont à la frontière entre les opérations spéciales et la recherche scientifique.
Par B.T. | Publié le 03/07/2019  Partager  Twitter

Et en Russie ! - Page 38 B9720111
Photo VisactuPhoto Visactu
LECTURE ZEN
   
En Occident, il n’en existe qu’une seule photo. Une silhouette sur un cliché pris par un membre de l’équipe Top Gear Russie. Un hasard complet qui a permis de mieux connaître l’AS-12, le projet 10831 de la marine russe. L’engin est surnommé Losharik (ou Locharik en français), du nom d’un personnage de dessin animé des années 70.

Et en Russie ! - Page 38 D-fxx510[url=https://servimg.com/view/14827435/4598]Et en Russie ! - Page 38 B9720110[/url]


Cet engin de 60 mètres est une sorte de bathyscaphe amélioré capable de descendre à de grandes profondeurs, plus de 2 500 mètres (quand un sous-marin ordinaire descend au maximum à 1 000 mètres de profondeur), peut-être 6 000 mètres. Il est doté d’un réacteur nucléaire E-17 qui lui permet de bénéficier d’une autonomie exceptionnelle à ces profondeurs et de se déplacer à près de 60 km/h (30 nœuds).

Il est conçu pour être transporté par un sous-marin de classe Delta III. Il peut emporter 25 membres d’équipage.

À quoi sert-il ?
Lancé en 2003, l’AS-12 sert à des opérations de recherche, de sauvetage et des missions militaires spéciales. Sa conception a d’ailleurs été gérée par le GRU, le renseignement militaire russe. En septembre 2012, il a été utilisé par la Russie pour explorer la dorsale de Lomonossov et celle de Mendeleïev. Une opération qui a permis au pays de revendiquer un élargissement de ses frontières dans cette zone riche en pétrole et en gaz naturel. Après l’expédition, la Russie a affirmé avoir été la seule marine au monde à être parvenue à collecter des échantillons des fonds marins dans cette région. Lors de cette opération le ministère de la Défense Russe a affirmé que le Losharik a réalisé des forages à 3 kilomètres de profondeur pendant 20 jours.

Espionner les câbles sous-marins
Le Locharik est aussi suspecté d’intervenir pour espionner les câbles sous-marins par lesquels transite l’essentiel du trafic internet de la planète. La Russie est en ainsi en mesure de couper ces câbles ou de s’y brancher afin d’intercepter des données. Cette dernière affirmation, largement reliée par experts en défense, n’a pour l’instant pas été prouvée.
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Message  Caduce62 Jeu 4 Juil - 0:48

La Russie garde le secret sur l’accident du sous-marin

http://www.lefigaro.fr/international/la-russie-garde-le-secret-sur-l-accident-du-sous-marin-20190703?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3oLAPQSAbnZ9jyauzKBfGM794F4J526sSusMIBVkuYn5JUHSaxTiS5swo#Echobox=1562178785

Par  Nicolas Vigne   Mis à jour le 03/07/2019 à 20:27  Publié le 03/07/2019 à 18:35

«Secret-défense»: en deux mots, le Kremlin a scellé, mercredi, le sort de l’enquête sur le naufrage d’un sous-marin, qui a fait 14 morts le 1er  juillet, dans le Grand Nord. À l’exception de l’état-major, aucun citoyen russe - ni même les familles des victimes -n’est censé connaître la cause de cette nouvelle tragédie maritime russe: la sixième frappant un submersible en moins de vingt ans, avec un bilan total de 164 disparitions.affraid

 «L’information ne peut être totalement rendue publique», a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, suscitant ainsi de multiples interrogations. Selon plusieurs médias, l’engin en question serait le S 12 à propulsion nucléaire, baptisé «Locharik», qui a ensuite rejoint sa base de Severomorsk, fermée au monde extérieur.

Le S-12 est un engin secret conçu pour la recherche et les opérations spéciales, capable d’évoluer jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Le chef de l’État lui-même avait ajouté au mystère en précisant, lors d’une mise en scène télévisée associant le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, que l’appareil est un sous-marin «inhabituel». La présence à bord, a ajouté Poutine, de «sept capitaines de premier rang» - le grade le plus élevé parmi les officiers navigants - et de deux «héros de la Russie» suscite de multiples conjectures. Selon RBK et Novaïa Gazeta, le S-12 est un engin secret conçu pour la recherche et les opérations spéciales, capable d’évoluer jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
«Ses études ont potentiellement pour but de préparer la pose de systèmes de communication ou de détruire les systèmes de l’ennemi», explique au Figaro Ilia Kramnik, spécialiste de la flotte militaire au Conseil russe des affaires étrangères. Voici plusieurs années que les militaires occidentaux s’inquiètent de l’activisme sous-marin de la Russie, et soupçonnent Moscou de chercher à porter atteinte, en cas de conflit, à l’intégrité de l’Internet global, dont les données sont précisément transmises par des câbles marins. Ces derniers acheminent près de 95 % des communications quotidiennes.

Les carences de l’industrie navale russe  Laughing

Mercredi matin, le ministère russe de la Défense a démenti avoir informé les autorités norvégiennes de sûreté nucléaire des causes de l’accident. La veille, ces dernières avaient déclaré avoir obtenu de Moscou l’information selon laquelle une «explosion de gaz» se serait produite à bord. Lors des tragédies précédentes, des défaillances humaines ont souvent été mises en avant, relatives au respect des règles de sécurité. Un argument balayé par Ilia Kramnik ; selon cet analyste, ce sont les carences de l’industrie navale russe qui expliqueraient ces avaries. En 2008, le naufrage du Nerpa (20 morts) avait abouti à la mise en cause de deux membres d’équipage, accusés d’avoir par erreur injecté du gaz toxique dans l’habitacle. Ils avaient finalement été relaxés.

L’ensemble du pays garde en mémoire le naufrage du sous-marin Koursk, qui avait fait 118 victimes en août 2000. Le nouveau président Vladimir Poutine s’était alors vu reprocher son manque d’empathie à l’égard des familles. Jeudi, le chef des armées a annoncé la décoration à titre posthume des quatorze défunts du sous-marin, tandis qu’un office religieux était célébré en leur hommage, à Mourmansk.
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Message  Caduce62 Jeu 4 Juil - 12:42

Poutine Episode II – Vladimir contre le capitalisme

3 juillet 2019



http://rage-culture.com/poutine-episode-ii-vladimir-contre-le-capitalisme/?fbclid=IwAR1V-vJSkoFmoOfYOxZUe77vL0n6ox6_i4E3TaNR7jJWgRRdKyZ52NIFnrg


L’adoration de la partie dextrosouverainiste du spectre politique pour le président russe est injustifiée sur plusieurs points, que nous continuerons à développer au cours de cette série d’articles. Après avoir abordé la vision impérialiste Poutinienne de la Russie dans le monde, il paraît pertinent de visualiser ce qui va souvent de pair avec le dit impérialisme : un étatisme poussé.

Michel Eltchaninoff
Vladimir Poutine entend réconcilier histoire tsariste et soviétique de la Russie sous le signe de cette volonté impériale.

Du socialisme au capitalisme

En 1992, le président Eltsine et le gouvernement d’Egor Gaïdar décident de rompre définitivement avec l’économie socialiste. Une transition abrupte vers le capitalisme entraîne la Russie dans une sévère récession économique. Les tranches de la population les plus mal préparées à la transition s’appauvrissent considérablement.

Les privatisations se font elles aussi au bénéfice de quelques-uns : les oligarques – une élite restreinte, issue du monde bancaire et surtout politique – qui constituent à peu de frais de grands groupes privés.

Au début des années 1990, les réformateurs ont annoncé l’avènement d’un capitalisme concurrentiel. Dans ce système, l’État est chargé de « construire et d’améliorer les institutions qui stimulent la concurrence ». Déjà, dit comme ça, ceux qui s’y connaissent en économie savent que ça part mal (ce n’est pas la concurrence qui est importante, mais l’absence de monopole ; pour cela il suffit de ne pas compliquer l’entrée sur un marché donné).

Le rôle des fonctionnaires dans les processus de prise de décision et de répartition des ressources est minimisé ; sauf en ce qui concerne la sphère « sociale ». Il est difficile d’évaluer la sincérité des premiers réformateurs, tels que Egor Gaïdar et leur foi dans la réalisation de ce modèle théorique sur le sol russe. En réalité, il en a été tout autrement, au lieu d’un capitalisme concurrentiel, c’est un capitalisme oligarchique qui s’est constitué. 

Eltsine en souhaitant se dresser comme le seul rempart face à la menace du retour du communisme voulait satisfaire tout le monde, avec d’un côté les privatisations qui ressemblent davantage à un cadeau d’ami (privatisation sans libéralisation, le capitalisme de connivence dans toute sa splendeur), une baisse d’impôt, des dépenses publiques et de l’inflation ; et de l’autre l’insistance sur le maintien de nombre de services « gratuits » comme l’éducation, la santé, les formations professionnelles, les transports en commun.

Cette politique du beurre et de l’argent du beurre est vraiment représentative des fantasmes sociaux-démocrates : séduire les élites en garantissant que l’Etat continuera d’être une bonne base d’emprise et de copinage politico-économique, et de fournir des services « gratuits », idée elle aussi tout à fait attirante pour les moins aisés, encore nombreux après 75 ans de communisme.

Dans ce contexte, l’Etat a été amené à jouer à nouveau un rôle important dans l’économie. Le successeur de Boris Eltsine à la présidence de la Russie, Vladimir Poutine, a entrepris dès son arrivée au pouvoir en 1999 de reconstruire l’Etat russe autour d’une administration centrale qui avait vu son rôle diminuer au profit des administrations régionales et des oligarques.

Et en Russie ! - Page 38 1018476808Boris Eltsine et Vladimir Poutine

Mais depuis, quelle direction prend le Grand Ours ? Est-elle vraiment différente de celle que prenait L’URSS ?

Capitalisme d’Etat et chaises musicales

Entre 2001 et 2003, l’Etat russe s’est renforcé, notamment financièrement, et s’est lancé dans de nombreuses réformes : réforme fiscale, du code du travail, de la gouvernance d’entreprise, etc. Néanmoins, il s’est bien gardé de détricoter ce qui avait été entrepris sous la période Eltsine. Bien que le régime de Poutine passe son temps à le critiquer. Une nouvelle élite a aussi pris le pouvoir politique et économique, remplaçant les oligarques affairistes des années Eltsine. 

Au début du second mandat de Vladimir Poutine, l’arrestation de Mikhaïl Khodorkovski, patron du géant pétrolier Ioukos, et le démantèlement de son groupe au profit d’entreprises contrôlées par des proches du président ont marqué cette volonté de la nouvelle élite d’asseoir son pouvoir. Comme avec SGM (Stroïgazmontaj), la compagnie des frères Rotenberg. Amis de jeunesse de Poutine, ils se voient souvent accorder de grands chantiers très onéreux, comme la construction du pont de Crimée. Long de 19 km, il relie la Russie au territoire Ukrainien annexé en 2014. Arkady Rotenberg partage l’amour de son maître pour les arts martiaux, il gère notamment, les deux plus grosses entreprises de construction russe, SGM Group et Mostotrest qui trustent bien évidemment tous les plus gros contrats. Sa fortune est estimée à 2,6 milliards de dollars par Forbes et il possède notamment quelques belles villas sur la Côte d’Azur.

Et en Russie ! - Page 38 PA-31130995-1160x430.jpg-1024x380
En partant de la gauche : Vladimir Poutine, Boris Rotenberg et Arkady Rotenberg


Avec l’éviction des derniers membres de la famille de son prédécesseur, fin 2003, Poutine a fini de restructurer son pouvoir autour d’un noyau dur d’intimes et d’anciens du FSB (services de renseignement issus du KGB) et des Silovikis dont Eltsine ne faisait pas partie. Pour consolider son pouvoir, ce premier cercle du président russe devait impérativement entrer dans le jeu du capitalisme russe. A l’instar de Dimitri Medvedev, premier vice-premier ministre de la Fédération de Russie et président du conseil d’administration de Gazprom, la plupart des hauts dirigeants politiques russes cumulent leurs fonctions avec la présidence de grands groupes. En mai 2007, huit hauts responsables de l’administration présidentielle occupaient des fonctions dirigeantes dans de grandes entreprises.

Pour faire simple, des véreux remplacent des véreux, sauf que les seconds sont plus redoutables.

Mais on ne peut pas déduire de ce jeu des chaises musicales un antagonisme entre Eltsine et Poutine. D’ailleurs, le mentor politique de Poutine sera Anatoli Sobtchak, le maire de Saint-Pétersbourg, une pièce centrale dans l’appareil d’Etat de Eltsine. La posture anti-eltsinienne du maître actuel du Kremlin n’a aucun sens.

Et en Russie ! - Page 38 Image
Anatoli Sobtchak et Vladimir Poutine


Au moins nous savons clairement où va l’argent des Russes, et visiblement, ça n’est ni dans l’entretien des routes, ni celui des hôpitaux, qui sont dans un état lamentable (on ne trouve même pas de bêtes antihistaminiques dans les hôpitaux de la capitale…). Notons au passage que Poutine adopte des réformes que l’on qualifierais chez nous de « libérales », ce même libéralisme honni par ceux qui le soutiennent ici même en Europe. Jugez-en plutôt : recul de l’âge de la retraite, flat-tax, obligation de mutuelle privée… La flat-tax n’est pas tant un choix de l’état russe qu’un constat : il est si faible en province qu’il serait bien incapable de lever le moindre impôt, raison pour laquelle Poutine a opté pour la solution de facilité un peu comme les potentats africains : l’exploitation des matières premières.

Connivence et corruption

Ce capitalisme d’Etat ou « capitalisme administré » doit servir les ambitions internationales de la Russie, qui n’hésite pas à utiliser l’arme économique dans ses relations – parfois tendues – avec ses voisins. Il se traduit aussi, en plus d’un service public se dégradant au profit des agents privés proches du pouvoir, par la reprise en main de nombreuses entreprises clés. Ce qui donne à l’Etat un rôle d’acteur de premier plan dans l’économie russe. Entre 2004 et 2006, sa part dans l’économie russe est passée de 20 à 30 % du PIB. 

L’Etat est, par exemple, devenu l’actionnaire majoritaire de Gazprom, autrefois constitué du ministère du gaz soviétique, et est devenu le premier producteur de gaz (87 % de la production nationale). A travers Rosneft, l’Etat a aussi récupéré la principale unité de production de pétrole de Ioukos. Mais le pouvoir central assure aussi 85 % de la production d’électricité. Il a consolidé les secteurs aéronautique et nucléaire en constituant des consortiums publics géants. Il a aussi renforcé sa présence dans des secteurs variés (automobile, diamant, titane, etc.).

Cette proximité entre les marchés russe et l’Etat s’accompagne évidement d’une très forte corruption.

Au cours des décennies écoulées, le discours des élites russes sur l’impératif de lutter contre la corruption s’est amplifié, une situation qui fait figure de paradoxe puisque le phénomène n’a cessé de se développer. Le phénomène atteint un tel point que recourir à des pratiques de corruption est devenu une norme sociale dans la vie de tous les citoyens. Nombreux sont ceux qui considérèrent que la corruption n’est pas une déviance par rapport à une norme : seuls 13 % des citoyens russes expriment un rejet total de la corruption, alors que 53,2 % d’entre eux sont prêts à donner un pot-de-vin à un représentant de l’Etat. Dans ces conditions, difficile de faire évoluer le système politique. 

En 2010, l’index de corruption publié par l’ONG Transparency International plaçait la Russie au même niveau que la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du Tadjikistan… Onze ans après l’arrivée de Poutine au pouvoir.

Le scandale qui éclate en 2012 autour de l’affaire concernant le détournement de fonds par l’entreprise Oboronservis 17, société supervisée exclusivement par le ministère de la Défense, est tout à fait exemplaire. Les collaborateurs d’Oboronservis, en lien avec les agents du ministère, avaient créé un réseau frauduleux de vente d’actifs immobiliers appartenant au ministère. 

Les biens les plus prestigieux étaient sélectionnés, restaurés aux frais du ministère et revendus à des prix ridiculement bas à des sociétés affiliées à Oboronservis. Selon des données datant de 2013, le préjudice se monte à près de 6 milliards d’euros. L’ampleur des revenus générés par ce schéma peut être évaluée à l’aune de certains détails – l’un des participants s’apprêtait ainsi à inviter Jennifer Lopez à chanter à l’occasion de son anniversaire. L’affaire s’est soldée par la démission du ministre de la Défense A. Serdioukov. 2012, 13 ans après l’accession de Poutine au Kremlin.

Difficile, donc, de maintenir cette posture anti-corruption, quand, sur l’indice de la perception de la corruption, le pays occupe la 135ème place sur 180. Peu différente donc de celle qui suivit la fin du communisme, ce qui est tout de même significatif.

De plus, elle est bien institutionnalisée. En Russie, le moyen le plus sûr de s’enrichir rapidement, mis à part le négoce du gaz et du pétrole, est l’obtention de commandes d’État. Les hommes d’affaires qui reçoivent les plus grosses commandes publiques s’avèrent être des proches des fonctionnaires haut placés, qu’ils soient partenaires de loisirs ou simples amis (comme Arkady Rotenberg). L’affaire Ioukos a montré que le respect des règles formelles ne suffit pas à garantir la tranquillité des hommes d’affaires, il leur faut en permanence alimenter la corruption avec les fonctionnaires pour montrer leur loyauté au pouvoir. De fait la corruption est devenu le seul moyen de protection de la propriété. Il est, par exemple, fortement recommandé pour tout entrepreneur voulant s’attirer des grâces quelconques, de sponsoriser des événements de Russie Unie, le parti de Poutine. 

C’est aussi à cause des nombreux intermédiaires et commissions que le prix de construction des autoroutes et des gazoducs, par exemple, est bien plus élevé en Russie que dans d’autres pays soumis aux mêmes conditions climatiques. Une inflation cachée qui, en freinant la modernisation des infrastructures, entrave clairement le développement économique

Malheureusement, une intervention lourde de l’Etat dans l’économie ne lui permet pas de se développer convenablement, avec tous les problèmes que génèrent les monopoles, la corruption, la centralisation (tout se joue pratiquement à Moscou et Saint-Pétersbourg qui représentent 80% de la richesse du pays). En conséquence, le pays subit une fuite de ses cerveaux, et la transhumance ne fait qu’accélérer.

Un optimisme malvenu

Les vues bienveillantes se multiplient à l’égard de la Russie et de son gouvernement. En effet depuis que le rapport Mueller est tombé, qui suggère un manque de preuve de la part des détracteurs de Trump concernant une potentielle ingérence Russe pendant les élections américaines de 2016, le président russe semble blanchi de toutes parts. Comme si c’était l’unique controverse qui pesait sur ses épaules.

C’était d’ailleurs sans doute la plus absurde et la moins importante. Cependant, je ne dis pas que les ingérences russes de manière générale n’existent pas. C’est d’ailleurs un problème sérieux au regard des alliances douteuses qui sont faites. En effet, elles constituent bien souvent en opposition à l’Occident, avec un soutien aux forces qui ont de similaires motivations : Iran, Turquie, Syrie…

Et en Russie ! - Page 38 838_000_13p1k4Rohani, Erdogan et Poutine à Ankara, sommet tripartite sur la Syrie, 4 avril 2018 

Cette indulgence à l’égard du Kremlin ne s’arrête pas là. Son annonce au printemps dernier de la baisse du budget dédié à l’armée alimente cet optimisme. C’est en oubliant bien volontairement que le budget alloué à la défense n’a fait qu’augmenter de l’ordre de 10% par an depuis début des années 2000.

Seulement, cette baisse n’en est pas une. Au contraire même, il faut insister sur le fait que le budget militaire russe n’est pas derrière celui de l’Arabie Saoudite, car prendre en compte le budget nominal est ridicule pour un pays qui produit tout chez lui. En réalité le budget militaire russe reste le troisième mondial derrière les USA et la Chine, de l’ordre de 160 milliards de dollars, au regard de la parité du pouvoir d’achat. Bien que ce dernier outil économique ne soit pas absolu et objectif, il reste à certains égards un bon indicateur.

Et puis de toute façon, cette « fausse légère baisse » des dépenses militaires, ne reflète en aucun cas une baisse des dépenses publiques de l’Etat obèse russe. Justement, Poutine veut profiter de ce qui sera certainement son dernier mandat pour asseoir sa réputation de l’homme qui a presque reconstruit et restructuré le pays. Donc augmenter les dépenses du côté des aménagements publics, des routes, de l’éducation, de la santé et de la digitalisation.

Loin d’être plus mal en soi, nous sommes ici toujours dans une vision à tendance socialiste, collectiviste et constructiviste qui confond un peu trop Etat et Nation, avec la seconde qui est structurée par le premier. J’ai d’ailleurs évoqué la digitalisation plus haut, cela passe entre autres par les systèmes de blockchain. Seulement, il n’est pas ici question d’un laisser-faire quelconque en termes de crypto-monnaie. Non c’est plutôt l’Etat, en collaboration avec le secteur de la recherche et des anciens du F.S.B, qui s’y attelle. Il souhaite maîtriser cette technologie pour en être à la pointe afin de faire concurrence aux US., qui ont plutôt une certaine maîtrise de la technologie internet, entre autres.

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Ce qui est encore plus terrifiant est sa posture vis-à-vis de l’URSS, bien que ça ne soit pas surprenant pour en ancien des services secrets soviétiques. En effet, dès son arrivée à la présidence, Vladimir Poutine rétablit l’hymne de l’Union soviétique – contre l’opinion d’une partie significative de son administration – en faisant changer les paroles. 

En 2005, il déclarera que la « désintégration de l’URSS a été la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle », mais également : « Celui qui ne regrette pas la dissolution de l’Union soviétique n’a pas de cœur ; celui qui veut ressusciter l’Union soviétique n’a pas de cerveau ». Lors de son discours du 18 mars 2014, prononcé à l’occasion de l’annexion de la Crimée, il persiste : « Ce qui semblait impensable, malheureusement, est devenu réel. L’URSS s’est désintégrée », soutenant ainsi la reconquête de l’ancien territoire soviétique.

Aussi, en janvier 2016, il accusera Lénine d’avoir fait « exploser la Russie » : « Il faut que les idées aboutissent à de bons résultats, et non pas comme cela a été le cas avec Vladimir Ilitch ». Partisan d’un État fort, il lui reproche d’avoir imposé le fédéralisme ayant conduit plus de 80 ans après à la dislocation de l’ensemble.

D’après Alexander Morozov, rédacteur en chef du quotidien en ligne Russki Journal, le « schéma cognitif du soviétisme tardif est manifeste dans sa manière d’envisager l’Occident, de mépriser les organisations internationales, d’avoir une attitude méprisante à l’endroit des « petits peuples » voisins de la Russie ».

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Le camarade Poutine, Secrétaire Général de la République Soviétique de Russie


La route de la Soviétude

Bien que l’ère de l’URSS soit révolue, nous pouvons allègrement affirmer que la rupture n’est pas nette, bien que la situation économique soit assez différente et meilleure qu’à l’époque du régime soviétique. En effet, l’Etat a toujours un rôle massif dans pratiquement tous les domaines de production, et il grossit même dans certains. De fait, la proximité entre le pouvoir et les géants du privé est considérable, et fait largement rougir nos alliés d’outre atlantique ainsi que la République Socialiste Française sur le plan de la connivence et des lobbies.

De plus, les tendances centralisatrices sont grandissantes, malgré le statut fédéral de la Russie. La constitution de la fédération implique pourtant un pouvoir de décision crucial de la part des 85 sujets – les différentes entités constituantes de la fédération – et Poutine n’a fait que renforcer le pouvoir vertical et réduire celui des sujets au profit du gouvernement central. 

La centralisation a un rôle prépondérant dans la structure de l’économie. Elle restreint manifestement la capacité d’adaptation des entités politiques et économiques locales, privant les différentes entités d’une efficacité et d’une productivité certaine.  On ne peut donc, dans le contexte de la “verticale du pouvoir”, exonérer en ne pointant du doigt que des fonctionnaires véreux, cela ne tient pas la route. 

Les similitudes avec l’URSS ne s’arrêtent donc pas à la vision impérialiste de Poutine ; ce que notre ami et amoureux de la géopolitique Philippe Fabry aura développé dans l’Episode I. En effet, le chemin économique prit par le gouvernement russe est à certains égards bien totalitaire. L’Etat est ainsi bien gourmand, centralisé et fait une puissante démonstration de connivence.
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Message  pyxous Ven 5 Juil - 9:53

Moscou reconnaît que le sous-marin incendié est nucléaire


Le Kremlin a reconnu hier que le sous-marin russe dont 14 membres d’équipage ont trouvé la mort trois jours plus tôt dans un incendie est bien un modèle à propulsion nucléaire. Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré à Vladimir Poutine que le réacteur n’avait pas été endommagé.

Les autorités russes ont été accusées de chercher à dissimuler les détails de l’incident. Selon le ministre de la Défense, il s’est produit lundi au cours d’une mission d’étude des fonds marins dans l’Arctique, mais n’a été révélé que le lendemain, et Moscou n’avait jusqu’ici pas confirmé qu’il s’agissait d’un sous-marin à propulsion nucléaire. « Le réacteur nucléaire à bord du navire est complètement isolé et sans personnel.

Toutes les mesures nécessaires ont été prises par l’équipage pour protéger le réacteur, qui est en parfait état de fonctionnement », a déclaré Sergueï Choïgou, selon un compte rendu de sa conversation avec le président publié par le Kremlin. Le feu s’est déclaré dans le compartiment des batteries, a-t-il précisé. Le sous-marin a pu regagner la base de la Flotte Nord à Severomorsk, en mer de Barents.
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Message  Caduce62 Ven 5 Juil - 12:51

pyxous a écrit:

Moscou reconnaît que le sous-marin incendié est nucléaire


PAS AU CHARBON COMME LEUR PORTE-AVION ? lol!

Le Kremlin a reconnu hier que le sous-marin russe dont 14 membres d’équipage ont trouvé la mort trois jours plus tôt dans un incendie est bien un modèle à propulsion nucléaire. Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré à Vladimir Poutine que le réacteur n’avait pas été endommagé.

Les autorités russes ont été accusées de chercher à dissimuler les détails de l’incident. Selon le ministre de la Défense, il s’est produit lundi au cours d’une mission d’étude des fonds marins dans l’Arctique, mais n’a été révélé que le lendemain, et Moscou n’avait jusqu’ici pas confirmé qu’il s’agissait d’un sous-marin à propulsion nucléaire. « Le réacteur nucléaire à bord du navire est complètement isolé et sans personnel.

Toutes les mesures nécessaires ont été prises par l’équipage pour protéger le réacteur, qui est en parfait état de fonctionnement », OUF, TANT PIS POUR LES HOMMES affraid
a déclaré Sergueï Choïgou, selon un compte rendu de sa conversation avec le président publié par le Kremlin. Le feu s’est déclaré dans le compartiment des batteries, a-t-il précisé. Le sous-marin a pu regagner la base de la Flotte Nord à Severomorsk, en mer de Barents.
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Message  Krispoluk Ven 5 Juil - 13:15

Caduce62 a écrit:
pyxous a écrit:

Moscou reconnaît que le sous-marin incendié est nucléaire


Toutes les mesures nécessaires ont été prises par l’équipage pour protéger le réacteur, qui est en parfait état de fonctionnement », OUF, TANT PIS POUR LES HOMMES affraid

Hormis les pertes humaines, un énorme risque nucléaire et écologique aurait été un réacteur nucléaire en état de FONCTIONNEMENT TEMPORAIRE, échoué au fond de l'eau et dont plus aucun contrôle humain n'assure le bon fonctionnement...

Ce qui me met dans un abîme d'incompréhension, c'est que ce sous-marin a subi de nombreuses pertes humaines ? confused  study Et qu'il a pu, tout de même, rejoindre sa base sans autres difficultés ?  confused confused confused

Pour parodier une humoriste célèbre d'origine russe : "On (le Kremlin) ne nous dit pas tout..."  Laughing Laughing Laughing
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Message  Caduce62 Mer 10 Juil - 20:52

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Message  Caduce62 Mer 10 Juil - 20:55

Путин вступился за обделенные слои: президент встал на защиту червяков, страдающих оттого, что "трясутся ветряки". Но неблагодарные червяки все равно нашли к чему придраться...

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Message  Caduce62 Ven 12 Juil - 0:29

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Message  Caduce62 Lun 15 Juil - 21:54

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Message  Caduce62 Mar 16 Juil - 14:09

Poutine Episode III – Vladimir contre la démographie
16 juillet 2019

author: Condor
http://rage-culture.com/poutine-episode-iii-vladimir-contre-la-demographie/?fbclid=IwAR2GvfSxg4rH3_mEPMIEYnMU5jmRtSJVY2LHwOmDZE-l7wApx0v9bHXcW3A

« La trajectoire pessimiste que nous avons vue il y a 10 ans nous a donné 120 millions de personnes en 2050. Cela semblait alors très réaliste. Si nous perdons toutes les réalisations des 15 dernières années et retrouvons les taux de natalité et de mortalité de cette période, nous pourrions facilement atteindre 110 millions, et 100 millions d’ici la fin du siècle. Dans ce cas, disons, le Royaume-Uni nous dépassera en termes de taille de la population », a déclaré Sergueï Choulguine, démographe et économiste à l’Académie présidentielle.

La démographie, malgré les tentatives de stimulation de l’État russe, décroît inéluctablement. Les projections démographiques des experts de l’ONU estiment que la population russe va se réduire de 20 millions de personnes d’ici 2050, pour passer de 146,8 à 123 millions d’habitants. L’une des principales causes reste le taux de mortalité qui a connu un pic en 2018 dans un tiers des régions de Russie. La première des raisons, qui n’est pas qu’un cliché, est l’alcool, principale cause de l’écart entre l’espérance de vie des hommes (66 ans) et des femmes (77 ans). Une étude, menée par le centre de recherche sur le cancer de Moscou, indique que la vodka est la cause principale des décès prématurés en Russie, et qu’un quart des hommes russes meurent avant leurs 55 ans parce qu’ils boivent trop d’alcool. Par comparaison, seulement 7% des hommes meurent dans les mêmes circonstances au Royaume-Uni.

Dans les zones rurales, la mortalité a dépassé de 73 900 le nombre de naissance en 2016. Des dizaines de villages sont rayés de la carte chaque année quand leurs derniers habitants, en moyenne très âgés, décèdent. Les conséquences du phénomène sur l’économie russe ne sont pas réjouissantes. Le nombre de personnes dépassant les 70 ans va conduire à une contraction de 10% de la population active d’ici 2030, d’après une étude de la Haute Ecole d’Economie Russe.

En mai 2018, le président Poutine annonçait par décret qu’assurer une croissance démographique naturelle stable serait la priorité numéro 1 de son gouvernement jusqu’en 2024. Une série de mesures est prévue pour encourager la natalité en incitant les couples à avoir plus d’enfants, comme l’allocation financière d’un peu plus de 6000 euros à la naissance d’un deuxième enfant.

Mais cela sera-t-il suffisant ? Pour les cinq premiers mois de 2018, les naissances ont diminué de 28% comparé à la même période en 2017, selon le bureau national des statistiques Rosstat.

Pourtant, le début du troisième mandat présidentiel de Vladimir Poutine en 2012 coïncida avec la première croissance démographique naturelle observée depuis plus de deux décennies.

Néanmoins, le gouvernement mise beaucoup sur l’immigration. Selon RBTH (Russia Beyond The Headlines), il faudrait 6 millions de migrants pour stabiliser la population à 137 millions. Nous sommes loin de l’idéal dont se gobergent les leaders nationalistes ouest-européens. La réduction du nombre de Russes va diamétralement à l’encontre du message de redressement de la nation que veut incarner Vladimir Poutine.

Chaque année, entre 200 et 300 000 étrangers s’installent en Russie, venant en très grande majorité des anciennes républiques soviétiques d’Asie Centrale musulmanes. Les immigrés représentent déjà 12% de la population russe, selon le démographe de la Haute Ecole d’Economie Vladimir Kozlov. En France, rappelons que ce chiffre est de 9%.
Au 1er janvier 2019, pour la première fois depuis dix ans, le service fédéral des statistiques (Rosstat) a constaté une baisse de la population en Russie : le pays compte aujourd’hui 146 793 744 habitants, soit 86 688 de moins que l’année dernière à la même date. Toujours selon Rosstat, 377 000 Russes ont émigré en 2017 – soit trois fois plus qu’en 2012. Au total, en sept ans, 1,7 million de personnes ont quitté le pays pour s’installer à l’étranger.

Ces chiffres sont comparables à ceux enregistrés au moment de l’exode massif consécutif à la disparition de l’URSS.

En fait, la saignée est encore plus importante. L’agence Rosstat est accusée par des économistes comme Alexander Grebenyuk, de minorer grandement les chiffres sur l’émigration. Pourtant, il n’y a rien de plus simple à vérifier lorsque l’on prend les 3 terres de prédilection des Russes en matière d’émigration : il suffit de comparer les chiffres des États qui accueillent. Selon Rosstat, en 2013, un millier de Russes seraient partis en Israël, alors que le ministère de l’Immigration d’Israël fournit de son côté un chiffre de plus de 4 000 personnes. La même situation existe avec l’Allemagne, où selon le service des statistiques allemand, le flux des Russes est 3,5 fois plus élevé que celui revendiqué par la Russie. En 2012, le Bureau national britannique des données statistiques émettait quant à lui un nombre d’émigrants russes 17 fois plus élevé que celui fourni par le Service d’Etat des statistiques russes. Russophobes, les statistiques ?

Le portrait type de l’émigré russe n’est pas forcément l’oligarque ou la Natacha siliconée. Les personnes instruites ayant un statut social élevé se rendent rapidement compte qu’ils ne peuvent plus évoluer lorsqu’ils ont atteint un certain plafond. Imaginez un programmeur qualifié de 30 ans à Moscou. En moyenne, il gagne 2.000 dollars par mois, et sa femme gagne autant, ou au moins la moitié. Fondamentalement ils sont heureux parce que, selon les normes russes, leur famille vit très confortablement. Mais ce programmeur voit que son salaire en Californie pourrait être de six mille dollars. Autrement dit, l’émigration est une solution très avantageuse pour lui.

Presque toutes les causes de départ de Russie sont économiques avec le désir fondamental d’améliorer son niveau de vie. Les gens – instruits avec un statut social élevé – se rendent compte que leurs compétences ont ailleurs une valeur plus élevée qu’en Russie. Et ici, il n’est même pas question d’argent, mais de possibilité d’une nouvelle croissance.

La place de l’islam

La Russie compte environ 20 millions de musulmans (dont 2 millions à Moscou) pour une population totale de 142 millions, soit environ 14% de la population. A titre de comparaison, la part des musulmans dans la population française est de 9% selon les études les plus sérieuses.

Si la démographie des slaves ethniques est en baisse, ce n’est pas le cas des musulmans de Russie. Ravil Gaïnetdine, l’un des plus éminents responsables musulmans de Russie, qui dirige le Conseil russe des muftis, a suscité une vive controverse en mars 2019 lorsqu’il a déclaré que le nombre de personnes converties à l’islam augmenterait dans le pays au cours des prochaines décennies.« Selon des spécialistes dont la compétence ne fait aucun doute, dans 15 ans, environ 30% de la population russe sera musulmane », a-t-il déclaré. « Nous avons besoin de plusieurs dizaines de mosquées possédant des infrastructures culturelles et éducatives appropriées aux grandes villes de Russie » a-t-il relevé.

« C’est à peu près correct. Les musulmans donnent naissance à plus d’enfants [que les chrétiens orthodoxes] … Les Tchétchènes et les Ingouches [peuples majoritairement musulmans du Caucase du Nord] font environ huit enfants par famille, a déclaré Dimitri Smirnov, président de la Commission patriarcale pour la famille, la protection de la famille et l’enfance. La Russie sera à court de Russes [ethniques] d’ici 2050. Il y aura d’autres peuples qui vivront ici – des Tchétchènes, des Ingouches, des Arabes », a-t-il prédit.

« L’islam traditionnel est une partie intégrante de la vie spirituelle de notre pays », a déclaré le président russe Vladimir Poutine en septembre 2015 en inaugurant laGrande mosquée de Moscou, l’une des plus grandes d’Europe.

La dynamique démographique est très clairement du côté des musulmans. Dans des régions comme le Caucase, les Russes ethniques sont devenus minoritaires depuis fort longtemps. Cependant, la nouveauté c’est que la vague démographique musulmane remonte vers le nord, et cette tendance entraîne un changement dans les rapports de force sociaux et politiques dans ces territoires les plus multiethniques de la Fédération russe. Selon le recensement de 2010, la population russe a sensiblement diminué en pourcentage, mais pas tellement en chiffres absolus. Dans l’ensemble du district, les Russes représentaient environ 3 millions de personnes en 1989 pour 2,8 millions en 2010. Mais durant la même période, les populations caucasiennes ont très fortement augmenté, en pourcentage et en volume (passant de 4,2 à 6, 5 millions de personnes). La population russe a diminué en part relative pour deux raisons. Il y a d’abord la croissance naturelle : le taux de fécondité de la population russe, qui était moins élevé que celle des populations caucasiennes, s’est écroulé depuis deux décennies. Dans les territoires septentrionaux, la population russe, qui représente 80 % environ, a vieilli beaucoup plus vite que celles des républiques dans le sud.

Par ailleurs, la population russe migre en masse. Le solde migratoire est très largement négatif. Aucun jeune enseignant, médecin ou ingénieur ne prend la peine de faire le voyage en sens inverse pour venir s’installer dans le Caucase-Nord, comme c’était le cas pendant la période soviétique. Les autorités estiment qu’environ 40 000 à 50 000 Russes quittent le district chaque année. On comprend mieux comment Kadyrov est devenu un acteur incontournable, pratiquement hors de contrôle d’ailleurs, ses milices se substituant de plus en plus aux forces de l’ordre russe. Le maître du Kremlin se plaît d’ailleurs à rappeler souvent que la Russie comportait une importante composante culturelle musulmane, et a assuré que les autorités continueraient à soutenir les institutions d’éducation religieuse.

On explique souvent que l’islam est séculier en Russie. Fort bien, mais dès lors, comment expliquer que la Russie ait fourni le plus gros contingent de combattants étrangers à Daesh au point que le Russe soit la seconde langue parlée derrière l’arabe ? Le Kremlin s’évertue de longue date à rapatrier les enfants et parfois les femmes des djihadistes. Dernier en date, début février, un avion du ministère russe des Situations d’urgence s’est posé non loin de Moscou, et a débarqué devant les caméras de télévision 27 enfants dont les mères sont détenues dans des prisons irakiennes pour leur appartenance présumée à Daesh. Il est tout de même croustillant de voir que les supporters français de ce régime militent pour l’extrême inverse chez nous. Les estimations sérieuses font part d’un nombre de 3000 combattants russes au sein de Daesh. Si l’on compare les chiffres de combattants français estimés à 1700, et qu’on les ramène à la population musulmane des pays respectifs, on se rend compte que les taux sont les mêmes. On ne peut donc guère parler de réussite de l’islam séculier en Russie, ou alors admettre que l’islam de France soit lui-même une réussite d’intégration.

Mais voyons plus loin. L’islam radical se propage telle une traînée de poudre dans toute l’Asie centrale, à la faveur de la crise économique russe qui renvoie dans leurs pays des dizaines de milliers de travailleurs désormais sans emploi, qui constituent autant de proies faciles pour Daesh dans des pays dotés d’un État dysfonctionnel. Turkménistan, Tadjikistan, Ouzbékistan sont les nouveaux terrains de jeu privilégiés de Daesh, alors que Moscou a toujours veillé à ce que ces pays restent sous sa coupe. L’Asie Centrale n’est pas en reste en tant que fournisseur de chair à canon de Daesh puisque tous pays cumulés, son “apport” tourne autour des 5000 combattants. Nous assistons à une faillite claire et nette du système de vassalisation dans lequel Moscou a entretenu la région.

Sibérie : le vide russe face au trop plein chinois

Depuis quelques années, les Russes quittent la Sibérie en masse. Dans le même temps, l’appétence chinoise pour cette région s’aiguise. La situation est loin d’être nouvelle, car en 1969 de vives tensions frontalières ont débouché sur une profonde crise diplomatique avec à la clé quelques escarmouches qui ont fait une centaine de morts.

Si la situation s’est apaisée depuis, les deux régimes affichant leur amitié autant que leur penchant idéologique pour “une présidence à vie” (doux mot afin de ne pas dire dictature), les Chinois, eux, placent leurs pions en Sibérie tout d’abord. Cela se traduit par la location à de vils prix (4€ par hectare et par an) de 115000 ha de terres depuis 2011. Depuis, la législation sur les terres agricoles s’est considérablement assouplie afin que les Chinois puissent en tirer le maximum, peu importe ce qu’il adviendra après. Cette année, cette inquiétude s’est cristallisée autour du lac Baïkal, réputé pour son eau pure, que les Chinois entendent mettre en bouteille. Pour se faire, ils ont obtenu toutes les autorisations légales de la part des autorités russes afin d’y construire une usine d’embouteillage. Mais face au choc qu’a engendré cette nouvelle, le projet est en suspens : les Russes étant assez sidérés de voir que les Chinois avaient pu obtenir tout ce qu’ils souhaitaient du Kremlin, manifestement …

Des protestations similaires contre le bûcheronnage des forêts de Sibérie ont conduit par le passé à l’annulation de contrats avec des compagnies chinoises, toujours sous la pression de la société civile puisque les compagnies chinoises, elles, ont carte blanche. Les tensions sont de plus en plus palpables entre les locaux d’un côté, pour qui les Chinois « prennent tout et ne laissent que des ordures », et leurs remplaçants, dont les compagnies ne font travailler que des Chinois.

L’Asie centrale, jusque-là chasse gardée de la Russie, sera elle aussi au centre d’une lutte d’influence entre la Chine et la Russie, avec pour enjeu la Nouvelle Route de la Soie, qui apparaît comme étant l’une des priorités à venir de Pékin. Au vu des moyens colossaux à la disposition des Chinois, on voit mal comment Moscou, en difficulté avec une économie moribonde et peu d’alliés fiables, pourra résister alors qu’elle n’a jamais rien fait pour développer et désenclaver cette région du monde.
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Message  Krispoluk Mar 16 Juil - 15:15

Excellent article, extrêmement intéressant qui pose très bien les bases de l'avenir en tant que développement de l'Islam en Russie, de décroissance démographique mais aussi "d'envahissement économique" à grande échelle de la Chine en Sibérie...

Poutine, obnubilé (obsédé ?) par les schémas classiques d'opposition politique et idéologique Est-Ouest, du à sa formation Kgébiste et son expérience traumatisante en RDA, est en train de préparer la décadence future de la Russie.  Twisted Evil

Bon, il se fout un peu de l'avenir, attendu que son clan aura consciencieusement pillé les ressources naturelles de la Russie quand la débâcle finale surviendra et que leurs comptes étrangers seront alors bien garnis...

Mais la fédération de Russie, soumise à ces forces centrifuges destructrices, ne survivra pas à un nouveau séisme politico-social et sombrera, une fois de plus, dans un chaos sans nom...  What a Face
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Message  Caduce62 Mer 17 Juil - 0:29

La commission électorale de la ville de Moscou refuse les signatures de candidats indépendants

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Message  Thuramir Mer 17 Juil - 8:49

Caduce62 a écrit:La commission électorale de la ville de Moscou refuse les signatures de candidats indépendants

Plus que regrettable, mais on aimerait connaître les motifs donnés pour les rejeter. Ce serait plus intéressant.
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Message  Caduce62 Jeu 18 Juil - 1:09

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Message  Caduce62 Sam 20 Juil - 23:52

AFP, publié le samedi 20 juillet 2019 à 18h38
"La Russie sera libre !", "Honte !", "C'est notre ville !" : plus de 20.000 personnes, dont des figures de l'opposition russe, se sont rassemblées samedi dans le centre de Moscou pour réclamer des élections locales libres et équitables.

L'opposition avait appelé à cette manifestation après que les autorités russes ont invalidé l'enregistrement d'une soixantaine de candidats à l'élection du Parlement de la ville de Moscou, un scrutin prévu en septembre.

"C'est de toute évidence le plus grand meeting d'opposition de ces dernières années", a affirmé sur Twitter l'opposant au Kremlin et blogueur anticorruption Alexeï Navalny, présent sur place avec ses alliés, indiquant n'avoir pas participé à un événement de cette taille depuis 2012. A l'époque, une vague de protestation contre le retour de Vladimir Poutine à la présidence avait rassemblé jusqu'à 100.000 personnes.

Selon l'ONG White Counter, spécialisée dans le comptage des manifestants, au moins 22.500 personnes se sont réunies lors de ce rassemblement autorisé de près de deux heures, tandis que la police a évoqué le chiffre de 12.000 personnes.  

"La Russie sera libre !", scandaient les protestataires encadrés par la police sur la large avenue Sakharov, certains brandissant des affiches "Poutine ment !" et "J'ai le droit de voter", ainsi que des drapeaux russes.

Lors d'un discours devant la foule, M. Navalny, 43 ans, a appelé les autorités à enregistrer tous les candidats avant samedi prochain. Dans le cas contraire, il a promis une nouvelle manifestation d'ampleur devant la mairie.

L'avocate Lioubov Sobol, 31 ans, exclue du scrutin et proche de Navalny, s'est dite persuadée d'une victoire. "Nous n'abandonnerons pas !", a-t-elle lancé. Egalement écarté du scrutin, l'opposant Ilia Iachine a indiqué à l'AFP qu'il manifestait pour "l'avenir de la Russie" : "J'ai vécu la moitié de ma vie sous Poutine, j'en ai assez."

"Nous sommes mécontents du non-respect des lois", a dénoncé par sa part Alexander Polovinkine, un étudiant de 21 ans.

- Opposition exclue -

Au terme d'une procédure de vérification, la Commission électorale de Moscou a exclu mercredi du scrutin 57 candidats, dont la quasi-totalité des opposants indépendants, pour des vices de forme ou des irrégularités que ces derniers dénoncent comme fabriqués de toutes pièces.

Lors d'élections régionales et locales, les Moscovites sont appelés aux urnes le 8 septembre pour renouveler le mandat de cinq ans des 45 députés du Parlement local, chargé de valider les décisions du maire Sergueï Sobianine, loyal au pouvoir.

Selon la loi, les candidats indépendants étaient censés rassembler les signatures d'au moins 3% de leurs électeurs potentiels dans chacun des 45 districts de Moscou, soit entre environ 4.500 et 5.000 personnes, pour avoir le droit de concourir.

Mais des candidats d'opposition parvenus à remplir ces exigences se sont indignés depuis une semaine contre une procédure de vérification opaque qui les a disqualifiés et avantage selon eux les candidats pro-pouvoir.

Privée de participation à des scrutins plus importants comme la présidentielle, l'opposition s'est fortement mobilisée pour ces élections à Moscou, espérant obtenir ainsi son mot à dire dans la gestion du budget faramineux de la capitale russe, évalué à 2.700 milliards de roubles (environ 38 milliards d'euros).

Dans un contexte de baisse des revenus et de stagnation économique, l'opposition entend aussi miser sur le mécontentement grandissant des Russes.

Ces derniers mois, plusieurs candidats du pouvoir ont été désavoués lors d'élections régionales au profit des communistes et nationalistes, tandis que le parti au pouvoir, Russie Unie, enregistre ses plus faibles scores depuis une dizaine d'années.
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