Et en Russie !
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Et en Russie !
Néanmoins on peut prendre ce gendre de photo de plus en plus facilement à Moscou:
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Pour revenir sur le récent billet d'Orkenny:
Polémique sans précédent à Moscou autour d'un projet de statue
Le monument de 24 mètres à l'effigie du prince Vladimir déchaîne guerre de pétitions et heurts entre opposants et militants pro-Kremlin.
Vue aérienne de la ville de Moscou avec, au premier plan, le célèbre gratte-ciel de l'université d'État où la statue est très loin de susciter l'enthousiasme des étudiants. © Vladimir Astapkovich / RIA Novosti
Des échafaudages entourent encore le gigantesque buste dans un hangar en périphérie de Moscou. Avant même son installation, cette statue du prince Vladimir provoque une controverse d'une rare ampleur dans la capitale russe. Au point d'être remise en cause. Guerre de pétitions, heurts entre opposants et militants pro-Kremlin et discorde entre bandes de motards ont accueilli le projet d'installer en septembre cette statue de bronze de 24 mètres de haut et pesant 30 tonnes au sommet d'une colline dominant la rivière Moskova.
Vladimir Ier, grand prince du Xe siècle - époque où Moscou n'existait pas -, est considéré comme celui qui a converti au christianisme la Russie Kiévienne, État berceau de la Russie, de l'Ukraine et du Bélarus actuels. "Vladimir est notre père fondateur", plaide son sculpteur, Salavat Chtcherbakov, le comparant à George Washington et Abraham Lincoln. "C'est une figure sur laquelle le peuple, le pays peuvent se reposer et c'est important en ce moment", poursuit l'artiste, aux côtés de son oeuvre encore en plusieurs morceaux, la main levée attendant sa croix. Le monument sera loin d'être le plus haut de Moscou, dépassé, entre autres, par la controversée statue de Pierre le Grand (98 mètres) du sculpteur géorgien Zourab Tsereteli sur la Moskova, qui date de la fin des années 1990.
"Sainteté officielle"
Mais les détracteurs du projet critiquent son emplacement, qui offre l'un des plus beaux points de vue sur la capitale russe et présente, selon eux, des risques de glissement de terrain. Ils dénoncent également une décision prise sans réelle concertation. Plusieurs milliers d'employés et d'étudiants de l'université de Moscou, dont le célèbre gratte-ciel stalinien surplombe l'esplanade prévue pour accueillir la statue, ont ainsi adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine pour demander l'annulation du projet. Une pétition en ligne a recueilli plus de 59 000 signatures. Et début juin, une manifestation d'opposants au projet a fini en échauffourées avec une vingtaine de motards du mouvement pro-Kremlin Anti-Maïdan et quelques militants orthodoxes.
Sur place, les travaux de préparation en cours agacent d'autres motards : ceux qui aiment se retrouver là au coucher du soleil, aux côtés des touristes et des jeunes mariés. "C'est une statue de qui ?" râle Sergueï Govinov, motard avec deux croix en or autour du cou. "Où va-t-on se réunir maintenant ? Cette statue va prendre beaucoup de place et personne n'en a besoin." Au sein même de l'Église orthodoxe, le prêtre Andreï Kouraïev, connu pour ses opinions réformistes, a critiqué sur son blog une démonstration de "sainteté officielle". "Je ne me souviens d'aucun exemple à Moscou ces dernières années d'autant de gens signant une pétition ou écrivant des lettres", insiste Elena Rousakova, une élue locale opposée à l'installation de la statue.
Liens avec l'Ukraine
Le projet, soutenu par l'Église orthodoxe et le ministère de la Culture, intervient dans un contexte de patriotisme encouragé par les autorités à coups de références au passé héroïque de la Russie et à ses racines chrétiennes conservatrices. En représentant un prince de la Russie kiévienne, il rappelle aussi les liens historiques entre la Russie et l'Ukraine, deux pays aujourd'hui séparés par un fossé béant. Un mouvement de jeunesse orthodoxe a ainsi réuni 67 000 signatures en ligne pour soutenir l'érection de la statue, d'un coût total annoncé à 94 millions de roubles (1,5 million d'euros) et dont un cinquième a été financé par des dons.
Des semaines de débats passionnés ont abouti à un rebondissement inattendu : la société d'histoire militaire, proche du gouvernement et à l'initiative du projet, a changé son fusil d'épaule et demandé aux autorités de réfléchir à un autre emplacement en invoquant des mesures de sécurité mais aussi la controverse en cours. La militante Elena Rousakova estime qu'il est trop tôt pour crier victoire, le conseil municipal ne devant se prononcer qu'en juillet. "Le plus important, c'est que les citoyens veuillent cette sculpture", assure de son côté le sculpteur Salavat Chtcherbakov, qui dénonce une part "idéologique" dans les critiques. L'artiste ne sait donc pas où son oeuvre va être érigée. Mais il est sûr d'une chose : ce sera "un bon site, digne d'un prince".
Ou l'art de s'approprier l'histoire des autres . . .
Polémique sans précédent à Moscou autour d'un projet de statue
Le monument de 24 mètres à l'effigie du prince Vladimir déchaîne guerre de pétitions et heurts entre opposants et militants pro-Kremlin.
Vue aérienne de la ville de Moscou avec, au premier plan, le célèbre gratte-ciel de l'université d'État où la statue est très loin de susciter l'enthousiasme des étudiants. © Vladimir Astapkovich / RIA Novosti
Des échafaudages entourent encore le gigantesque buste dans un hangar en périphérie de Moscou. Avant même son installation, cette statue du prince Vladimir provoque une controverse d'une rare ampleur dans la capitale russe. Au point d'être remise en cause. Guerre de pétitions, heurts entre opposants et militants pro-Kremlin et discorde entre bandes de motards ont accueilli le projet d'installer en septembre cette statue de bronze de 24 mètres de haut et pesant 30 tonnes au sommet d'une colline dominant la rivière Moskova.
Vladimir Ier, grand prince du Xe siècle - époque où Moscou n'existait pas -, est considéré comme celui qui a converti au christianisme la Russie Kiévienne, État berceau de la Russie, de l'Ukraine et du Bélarus actuels. "Vladimir est notre père fondateur", plaide son sculpteur, Salavat Chtcherbakov, le comparant à George Washington et Abraham Lincoln. "C'est une figure sur laquelle le peuple, le pays peuvent se reposer et c'est important en ce moment", poursuit l'artiste, aux côtés de son oeuvre encore en plusieurs morceaux, la main levée attendant sa croix. Le monument sera loin d'être le plus haut de Moscou, dépassé, entre autres, par la controversée statue de Pierre le Grand (98 mètres) du sculpteur géorgien Zourab Tsereteli sur la Moskova, qui date de la fin des années 1990.
"Sainteté officielle"
Mais les détracteurs du projet critiquent son emplacement, qui offre l'un des plus beaux points de vue sur la capitale russe et présente, selon eux, des risques de glissement de terrain. Ils dénoncent également une décision prise sans réelle concertation. Plusieurs milliers d'employés et d'étudiants de l'université de Moscou, dont le célèbre gratte-ciel stalinien surplombe l'esplanade prévue pour accueillir la statue, ont ainsi adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine pour demander l'annulation du projet. Une pétition en ligne a recueilli plus de 59 000 signatures. Et début juin, une manifestation d'opposants au projet a fini en échauffourées avec une vingtaine de motards du mouvement pro-Kremlin Anti-Maïdan et quelques militants orthodoxes.
Sur place, les travaux de préparation en cours agacent d'autres motards : ceux qui aiment se retrouver là au coucher du soleil, aux côtés des touristes et des jeunes mariés. "C'est une statue de qui ?" râle Sergueï Govinov, motard avec deux croix en or autour du cou. "Où va-t-on se réunir maintenant ? Cette statue va prendre beaucoup de place et personne n'en a besoin." Au sein même de l'Église orthodoxe, le prêtre Andreï Kouraïev, connu pour ses opinions réformistes, a critiqué sur son blog une démonstration de "sainteté officielle". "Je ne me souviens d'aucun exemple à Moscou ces dernières années d'autant de gens signant une pétition ou écrivant des lettres", insiste Elena Rousakova, une élue locale opposée à l'installation de la statue.
Liens avec l'Ukraine
Le projet, soutenu par l'Église orthodoxe et le ministère de la Culture, intervient dans un contexte de patriotisme encouragé par les autorités à coups de références au passé héroïque de la Russie et à ses racines chrétiennes conservatrices. En représentant un prince de la Russie kiévienne, il rappelle aussi les liens historiques entre la Russie et l'Ukraine, deux pays aujourd'hui séparés par un fossé béant. Un mouvement de jeunesse orthodoxe a ainsi réuni 67 000 signatures en ligne pour soutenir l'érection de la statue, d'un coût total annoncé à 94 millions de roubles (1,5 million d'euros) et dont un cinquième a été financé par des dons.
Des semaines de débats passionnés ont abouti à un rebondissement inattendu : la société d'histoire militaire, proche du gouvernement et à l'initiative du projet, a changé son fusil d'épaule et demandé aux autorités de réfléchir à un autre emplacement en invoquant des mesures de sécurité mais aussi la controverse en cours. La militante Elena Rousakova estime qu'il est trop tôt pour crier victoire, le conseil municipal ne devant se prononcer qu'en juillet. "Le plus important, c'est que les citoyens veuillent cette sculpture", assure de son côté le sculpteur Salavat Chtcherbakov, qui dénonce une part "idéologique" dans les critiques. L'artiste ne sait donc pas où son oeuvre va être érigée. Mais il est sûr d'une chose : ce sera "un bon site, digne d'un prince".
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Александр- Messages : 5390
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Re: Et en Russie !
V'là que les russes veulent revoir les frontières avec l'Ukraine:
Росія ставить під сумнів кордони України і міжнародний лад - Коморовський
Et quoi encore?
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Александр- Messages : 5390
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Re: Et en Russie !
Le rêve russe de Poutine passe-t-il par les médias francophones ?
© DR
Vladimir Poutine et Alicher Ousmanov.
Les meilleurs experts mondiaux sont tous d’accord : les hackers ayant spectaculairement attaqué TV5 Monde sont intimement liés à la Russie de Poutine. Les chercheurs de FireEye, entreprise de sécurité informatique basée en Californie, affirment que le groupe “reçoit un financement direct d’une organisation bien installée, très probablement un gouvernement”. Toujours selon FireEye, il s’agit d’“une équipe douée de développeurs collectant des informations sur les questions de défense et de géopolitique, engagés dans des opérations d’espionnage contre des cibles politiques et militaires”.
Trend Micro, l’un des leaders mondiaux des logiciels de sécurité Internet, basé à Tokyo, affirme avoir retrouvé la signature des mêmes hackers russes dans plusieurs attaques visant des cibles militaires aux États-Unis, mais aussi des opposants à Vladimir Poutine, des objectifs en Pologne et en Ukraine et des journalistes aux États-Unis. Nous sommes une fois encore à des années-lumière des préoccupations de Fleur Pellerin et de ses “réunions techniques avec les directions des services informatiques (…) pour voir comment travailler sur la sécurité et la résilience des réseaux”.
Des réunions sur la résilience, pourquoi pas, c’est certainement utile. Mais ce qui est vraiment déroutant – surtout avec une cyberattaque de cette nature et de cette ampleur –, c’est la propension des politiques français à ne s’occuper que des détails de communication, quand l’essentiel est passé sous silence aux citoyens, priés de gober des versions prédigérées, dans la droite ligne des combats contre les diables bien référencés de l’époque. La Realpolitik n’est pourtant jamais très loin, y compris à l’époque du Web 2.0 : les ennemis désignés au vulgum pecus ne sont pas toujours les bons, loin s’en faut.
Quand, le 8 avril dernier, TV5 Monde a été piratée, plusieurs ministres (Bernard Cazeneuve, Laurent Fabius, Fleur Pellerin) se sont précipités avec force publicité dans les locaux de la chaîne. Le ministre de l’Intérieur déclara alors, roide et martial, devant une forêt de caméras : “Cette attaque s’inscrit dans un contexte, celui de la lutte contre le terrorisme […] ; vous avez tous à l’esprit les attentats tragiques de janvier.” L’esprit de Charlie en marche contre l’“islamo-fascisme”, encore et toujours… Sauf que l’enquête privilégie nettement la piste russe.
© DR
Vladimir Poutine et Alicher Ousmanov.
Les meilleurs experts mondiaux sont tous d’accord : les hackers ayant spectaculairement attaqué TV5 Monde sont intimement liés à la Russie de Poutine. Les chercheurs de FireEye, entreprise de sécurité informatique basée en Californie, affirment que le groupe “reçoit un financement direct d’une organisation bien installée, très probablement un gouvernement”. Toujours selon FireEye, il s’agit d’“une équipe douée de développeurs collectant des informations sur les questions de défense et de géopolitique, engagés dans des opérations d’espionnage contre des cibles politiques et militaires”.
Trend Micro, l’un des leaders mondiaux des logiciels de sécurité Internet, basé à Tokyo, affirme avoir retrouvé la signature des mêmes hackers russes dans plusieurs attaques visant des cibles militaires aux États-Unis, mais aussi des opposants à Vladimir Poutine, des objectifs en Pologne et en Ukraine et des journalistes aux États-Unis. Nous sommes une fois encore à des années-lumière des préoccupations de Fleur Pellerin et de ses “réunions techniques avec les directions des services informatiques (…) pour voir comment travailler sur la sécurité et la résilience des réseaux”.
Des réunions sur la résilience, pourquoi pas, c’est certainement utile. Mais ce qui est vraiment déroutant – surtout avec une cyberattaque de cette nature et de cette ampleur –, c’est la propension des politiques français à ne s’occuper que des détails de communication, quand l’essentiel est passé sous silence aux citoyens, priés de gober des versions prédigérées, dans la droite ligne des combats contre les diables bien référencés de l’époque. La Realpolitik n’est pourtant jamais très loin, y compris à l’époque du Web 2.0 : les ennemis désignés au vulgum pecus ne sont pas toujours les bons, loin s’en faut.
Re: Et en Russie !
Il est temps de s'en inquiéter:
Russie : un budget militaire qui intrigue
Selon un rapport de l’Institut Gaïdar de Moscou, publié le 3 juin 2015, Poutine accélère le réarmement du pays tout en dissimulant l’objet des dépenses militaires.
Une intense propagande autour de l'armée
Annonce de la formation de "bataillons industriels"
Russie : un budget militaire qui intrigue
Selon un rapport de l’Institut Gaïdar de Moscou, publié le 3 juin 2015, Poutine accélère le réarmement du pays tout en dissimulant l’objet des dépenses militaires.
Huitième économie du monde et 3e budget militaire derrière les États-Unis et la Chine, la Russie de Vladimir Poutine continue d'investir massivement dans son armée. Mais le plus troublant n'est pas là. Des experts moscovites de l'Institut Gaïdar ont révélé, au début du mois, que, sur les 75 milliards d'euros qui seront consacrés par le Kremlin à la défense en 2015, 51 milliards d'euros sont classifiés "secret défense", soit 70% des dépenses. C'est le double de ce qui était classifié en 2010.
"Le budget dépasse largement les capacités de l'industrie et cet argent repose actuellement sur des comptes bancaires", estime Vassili Zatzepine, expert des questions militaires à l'Institut Gaïdar. Pour lui, l'industrie militaire russe est frappée par une corruption endémique couplée à une faible productivité.
Une intense propagande autour de l'armée
Vladimir Poutine est très enclin à promulguer des lois classifiant l'information. Fin mai, il a posé le sceau "secret défense" sur les pertes humaines de l'armée, y compris en temps de paix. Une vague de révélations sur des soldats russes morts en Ukraine gênait la version officielle selon laquelle Moscou n'accorde aucun soutien militaire aux prorusses du Donbass.
Mais pourquoi une telle inflation des dépenses militaires, alors que le pays est frappé par la pire crise économique en 15 ans? De nombreux experts voient dans le réarmement une composante propagandiste. "Un grand nombre de gens ressentent de la fierté patriotique pour cette nouvelle puissance militaire. Et on leur explique que c'est grâce à Vladimir Poutine", analyse Alexandre Golts, un journaliste spécialisé dans les questions militaires. Les médias pro-Kremlin font une propagande incessante sur les prouesses technologiques russes. Le vice-Premier ministre, Dmitri Rogozine, vient encore d'annoncer, le 8 juin, la création de super-brise-glace atomiques en 2017, dans le cadre d'une militarisation accrue de l'Arctique.
Annonce de la formation de "bataillons industriels"
L'autre raison est d'ordre économique. Le président russe affirme relancer la croissance du pays via des investissements dans le secteur militaro-industriel, qui était au cœur de l'économie soviétique. Aux 850.000 hommes servant dans l'armée – l'objectif est d'atteindre le million le plus rapidement possible –, il faut y ajouter les 2,5 millions de personnes travaillant dans le complexe militaro-industriel, selon l'Institut Gaïdar. Poutine vient d'annoncer la formation de "bataillons industriels" constitués d'appelés du contingent qui travailleront gratuitement dans les usines militaires au lieu de s'entraîner dans les casernes.
Le réarmement suggère-t-il des intentions belliqueuses? Alexandre Golts n'y croit pas : "Les dépenses n'atteignent pas un niveau qui puisse suggérer que nos dirigeants se laissent aller à des aventures militaires sérieuses." Certes, si l'on se réfère aux dépenses militaires par rapport au PIB, la Russie dépense quatre fois plus que la moyenne des pays de l'Otan (1 % du PIB). Mais le niveau des dépenses reste encore très loin de l'URSS qui consacrait au moins 30 % du PIB à la défense.
Emmanuel Grynszpan, correspondante à Moscou (Russie) - Le Journal du Dimanche
dimanche 14 juin 2015
Re: Et en Russie !
Depardieu: "Beaucoup de gens aimeraient avoir Poutine comme président"
Invité ce lundi au 20 heures de France 2, Gérard Depardieu a une nouvelle fois dit tout le bien qu'il pensait de Vladimir Poutine. Venu pour faire la promotion du film Valley of love, dans lequel il partage l'affiche avec Isabelle Huppert, l'acteur français est revenu sur son exil en Russie. "Je ne pense pas que les Français soient bien", a analysé le comédien, selon qui les Français seraient "plus malheureux" que les Russes.
Celui qui est désormais citoyen russe a ainsi tenu à défendre le dirigeant de ce grand pays, souvent assimilé à un dictateur.
Yasmina Reza "commence à être vieille"
Gérard Depardieu, qui a assuré ne "jamais" travailler ses rôles, a fait cadeau d'un joli coup de griffe à l'auteure Yasmina Reza.
L'acteur, qui crée souvent la polémique et ne souhaite rien d'autre que de "manger tranquille", a expliqué que ses sorties étaient le plus souvent calculées. "Les citations, c'est pour vous", a-t-il lancé à l'adresse de David Pujadas.
Attention, l'abus de vinasse nuit gravement à la santé
Putin’s unrealizable dream vs. his all too-real nightmare
Anton Shekhovtsov @A_SHEKH0VTS0V 53 minil y a 53 minutes
It looks like Putin has now officially got himself a whole new group in the European Parliament, "Europe of Nations and Freedoms".
« L'Europe des Nations et des libertés ». N'importe quoi, sutout venant du Kremlin.
Invité ce lundi au 20 heures de France 2, Gérard Depardieu a une nouvelle fois dit tout le bien qu'il pensait de Vladimir Poutine. Venu pour faire la promotion du film Valley of love, dans lequel il partage l'affiche avec Isabelle Huppert, l'acteur français est revenu sur son exil en Russie. "Je ne pense pas que les Français soient bien", a analysé le comédien, selon qui les Français seraient "plus malheureux" que les Russes.
Celui qui est désormais citoyen russe a ainsi tenu à défendre le dirigeant de ce grand pays, souvent assimilé à un dictateur.
"C'est pas facile de faire le boulot de ces présidents, si on peut appeler ça comme ça parce que ça ne fait que passer", a-t-il lancé plus tard."Je pense qu'ici, ils sont plus malheureux les gens. On décrie énormément Poutine, mais beaucoup de gens voudraient avoir Poutine comme président", a-t-il assuré face à David Pujadas.
Yasmina Reza "commence à être vieille"
Gérard Depardieu, qui a assuré ne "jamais" travailler ses rôles, a fait cadeau d'un joli coup de griffe à l'auteure Yasmina Reza.
Un manque de nouveauté dans le monde artistique qu'il compense en regardant des "nanars"! "J'adore les Bruce Willis, les gros nanars", a-t-il confié. En revanche, Gérard Depardieu n'est pas fan d'Internet: "Je ne sais pas comment ça marche. Mais j’ai remarqué qu’on perdait beaucoup de temps. Je préfère lire un livre, franchement", assume-t-il."Au théâtre, est-ce que vous avez trouvé des nouveaux auteurs? A part Yasmina Reza qui commence à être vieille", a-t-il taclé.
L'acteur, qui crée souvent la polémique et ne souhaite rien d'autre que de "manger tranquille", a expliqué que ses sorties étaient le plus souvent calculées. "Les citations, c'est pour vous", a-t-il lancé à l'adresse de David Pujadas.
"J'aime bien agacer les journalistes parce qu'ils sont agaçants", s'est-il amusé avant de conclure l'entretien par un "sans rancune aucune", à l'attention du présentateur.
Attention, l'abus de vinasse nuit gravement à la santé
Putin’s unrealizable dream vs. his all too-real nightmare
Anton Shekhovtsov
It looks like Putin has now officially got himself a whole new group in the European Parliament, "Europe of Nations and Freedoms".
« L'Europe des Nations et des libertés ». N'importe quoi, sutout venant du Kremlin.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Quand Poutine fait ses courses à Tel-Aviv....
Le conflit ukrainien est très révélateur de beaucoup de choses. De la personnalité fourbe de Vladimir Poutine, qui dit n'être pour rien là-bas, alors qu'il fomente en coulisse un harcèlement militaire journalier, et des liens évidents du président ukrainien Porochenko avec une frange d'extrême droite dont les groupes Svoboda et Pravyi Sektor, à en hérisser en France le PCF (et d'autres). A ce jeu de qui perd gagne, tous les coups sont permis. La surveillance de l'adversaire étant un des pions majeurs d'un conflit ou chaque kilomètre gagné est aussitît revendiqué. C'est à ce jeu malsain que vient de participer un engin inattendu. Un drone, bien particulier, abattu récemment par les forces ukrainiennes, car il est israélien d'origine ! Vladimir se fournit en effet en douce chez Benjamin, c'est là suprenenant découverte du jour, en effet !
C'est à nouveau Belling Cat qui a fait dresser l'oreille. Le 13 juin en effet, a été mis en ligne une vidéo montrant les vestiges d'un drone abattu par les forces armées ukrainiennes. Un modèle immatriculé "923" sur sa plaque de construction et a l'extérieur de son fuselage, qui a été abattu le 21 mai près d'Avdivka au nord de Donetsk. La première photo de son épave remonte au jour-même où il a été abattu, le 23 mai dernier (ici à droite).
Ce n'est pas la première fois à vrai dire. Le 17 février dernier, un autre engin, plus étrange, avait lui aussi été abattu près de la mer d'Azov, à proximité de Marioupol (ses échappements montrant des traces de tirs). Un drôle de bidule orange, qui n'avait rien à faire là : c'est en effet une cible volante, révélée en 2009 au show aérien Maks, fabriquée par Enics, une division de Rosoboronexport et propulsée par deux pulsoréacteurs... une technologie datant des V-1, comme on le sait. Visiblement, l'engin s'était égaré : il est démuni de toute capacité d'observation.... Enics a d'autres modèles à son catalogue, dont le E2T, dont le pulsoréacteur à longue unique fait plutôt penser à un... tromblon. Comme drone photo, Enics ne propose que le T23E, dont la technologie (moteur électrique, caméra embarquée avec liaison au sol en MPEG-2, récupération par parachute et lancement pneumatique ou par... élastique) est pour le moins dépassée. Le E-8 possède aussi un petit frère à moteur à combustion, le E8D.
L'envoi de drones russes en Ukraine a eu un autre prédécesseur ; avant celui découvert hier. Le 23 juin 2014, une photo était proposée sur Twitter : celle d'un drone abattu dans l''est de l'Ukraine (ici à gauche). L'engin qui portait le numéro 10237 sur la queue avait une forme reconnaissable de loin, c'était encore un petit modèle : un Orlan-10. L'engin appartenait bien à l'armée russe (il est construit par le St. Petersburg's Special Technology CenterSource, qui l'utilise aussi en Arctique, à Chukotka, et a été montré aux actualités russes en août 2014. L'engin a été également déployé en Crimée, nous annonçait fièrement l'armée russe en janvier dernier. Mais le magazine d'août diffusé par MIR TV allait nous donner une piste intéressante, que des bloggeurs curieux allaient suivre avec attention. Lors du reportage on pouvait en effet apercevoir dans le camion de téléguidage un jeune soldat, dont le nom était écrit en clair : Nikolay Belokobylenko. Un soldat de la 19 eme Division de Fantassins Motorisés russe, spécialisée dans le renseignement aérien. Notre homme allait laisser des traces de son passage sur Twitter, posant avec ses amis, son camion...et son drone encore empaqueté dans sa valise de transport. L'homme avait visité auparavant à plusieurs reprises le Donbass, envoyé "en vacances", comme on arrivera à le prouver en remontant ses traces sur le net. Et son unité se servait manifestement de ses drones pour ajuster les tirs de ses canons Howitzers autopropulsés 2S19 Msta-S et ses terribles lance-roquettes 9К51М Tornado-G. Les célèbres orgues de Staline. Le Msta-S avait été aperçu et photographié à Kamensk-Shakhtinsky dans la région de Rostov, en, Russie, à peine à 30 km de la lfrontière de l'Ukraine le 15 août 2014. Or sa portée se situe entre 29 et 36 km.... voire 40 pour ses obus Krasnopol guidés par laser .
De plus, l'étude attentive menée ici de la fabrication de nouveaux drones russes allait nous donner un autre renseignement de taille : en mai, le magazine InformNapalm affichait les noms des membres de l'unité No. 20634, basée à Vladikavkaz, en Ossétie du Nord (Alanie), un groupe faisant partie de la 58eme armée du commandement du Sud de l'armée russe. Or parmi les personnes formées sur ces nouveaux drones, à Kolomna, dans l'oblast de Moscou, dans une unité spécialisée portant le numéro No. 20924... on retrouvait, justement, Nikolay Belokobylenko.
Son unité, qui avait déjà tâté des modèles Zastava (le petit Bird Eye 400 israélien !), du Granat, de l'Orlan, et du Leer avait reçu deux de ses nouveaux engins. Des drones beaucoup plus grands. Tel celui abattu avant hier. Les nouveaux drones n'étaient visiblement pas venus pour faire des photos touristiques en Ukraine ! Car si si les premirers drones-là prêtaient à sourire, celui tombé à Avdiivka est beaucoup plus intéressant. Il est d'abord bien plus grand, et la collecte de ses débris le montre aisément :
Bien entendu, à peine l'évènement produit, on a eu droit à toute une série de reportages télévisés depuis qu'on a retrouvé les débris de l'engin au sol, avant même que BellingCat ne s'en occupe comme il sait le faire. Ainsi l'exposition ici en vidéo des pièces collectées, étalées dans un hangar... mais une autre vidéo qui est encore plus intéressante. Beaucoup plus même ! Celle qui a fait la une des journaux télévisés ukrainiens, avec un extrait fort particulier en cadeau On y distingue en effet le tir réussi de DCA contre le drone russe alors qu'il n'était plus qu'à 250 mètres d'altitude ; et une seconde vue de l'impact faite à l’aide d’un téléphone portable ! Abattu par un tir direct de DCA ! L’auteur du tir actionnant semble-t-il un bon vieil affut de Zu-23-2, l’arme anti-aérienne la plus répandue devenue arme à tout faire... celle fournie par les russes aux Viet-Namiens pendant la guerre contre les USA, ou que l'on a retrouvé en abondance en Libye ou en Syrie. Le retour à l'envoyeur, en quelque sorte ! La preuve que le drone a bien été abattu, ses vestiges au sol montrant en effet une destruction importante : un véritable puzzle, à reconstituer, comme le montre ici la photo à gauche, à comparer à celle affichée par Belling Cat, dans laquelle le drone a été reconstitué au mieux, afin de nous redonner son allure principale. Assemblées ensemble, les pièces déchiquetées redonnent en effet l'allure générale de l'appareil :
Et là, on change de catégorie : finies les approximations de Enics, voici en effet un drone muni d'une boule optronique de dernière génération, propulsé par un moteur Rotax 914 autrichien, le même qui équipe le MQ-1 Predator américain ou l'israélien Heron (il a remplacé le Limbach L550 d'origine dans le premier modèle). C'est justement une technologie héritée du modèle Heron qui le fait ressembler, car l'engin russe n'est en effet que son clone, ou plus exactement celui du Searcher II israélien. Après moult hésitations et des tentatives (ratées) pour fabriquer les siens, la Russie avait en effet décidé de fabriquer sous licence le Searcher II (appelé "Huglah" = Perdrix en Israël) dont la fabrication avait commencé en Russie le 4 février 2013, après des essais décriés en 2001. On possède même la photo de l'appareil abattu en train d'être construit en Russie à l'usine "d''Ural Works of Civil Aviation” (notez le nom !) en 2013 :
Le drone israélien d'origine avait en effet été d'abord critiqué, pour son incapacité à ne pas savoir fonctionner correctement par des températures négatives... Tel-Aviv et Moscou, ce n'est pas tout à fait le même climat, en effet. Un vol de confirmation effectué à Yekaterinburg en décembre 2012, par -30°C avait prouvé que le "Searcher II" israélien pouvait désormais convenir aux russes, et pouvait donc être construit sous licence. L'ensemble avait coûté la bagatelle de 400 millions de dollars à la Russie (chaque drone valant environ 6 millions de dollars pièce). Cinquante pilotes de drones russes avaient déjà été formés à la hâte n 2010 dans un bâtiment près de l'aéroport Ben Gurion International, à Tel Aviv, pour assurer les vols. Le 6 août 2014 suivant, un ministre de la défense russe plutôt enthousiaste, Yuri Borisov, qui avait été nommé par Poutine le 15 décembre 2012, déclarait vouloir "acheter d'autres matériels israéliens". En Israël, où la propagande va habituellement bon train pour ce qui est de la chose militaire, le même Searcher avait été présenté en 2012 comme "sauvant des vies"", puisqu'étant capable d'identifier à distance des terroristes, avant d'envoyer un F-16 ou un Apache".... Une réthorique douteuse, mais c'était aussi oublier que le drone de reconnaissance moderne est né en Israël, grâce aux talents inventifs d'Abraham E.Karem, et son drone réalisé dans le garage de sa résidence américaine....
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En fait, tout remonte à 2009, comme l'avait raconté Ria Novostni, devenu Sputnik (pour une fois, lisons-donc la propagande russe) : "l'armée achètera à l'étranger les armes dans la production desquelles la Russie accuse du retard, a déclaré le ministre de la Défense Anatoli Serdioukov dans un entretien au quotidien Rossiïskaïa Gazeta. "Là où nous accusons du retard, nous achèterons à l'étranger. Chercher à rattraper ceux qui ont de l'avance n'aurait aucun sens", a dit le ministre, avant de dénoncer "l'inertie" en la matière. Il a estimé que si, dans le domaine des armements, la Russie "est en tête" sur certains axes, elle accuse un fort retard sur d'autres, dont les drones et les moyens de communication. "Il faut acheter de nouvelles armes pour nous familiariser avec leur fonctionnement", a expliqué le ministre, ajoutant que c'est le cas des drones et que "la Russie est en négociations sur le porte-hélicoptères français Mistral", au sujet duquel il n'y a pas de décision définitive". Pour le Mistral, on sait où on est, aujourd'hui, en revanche, entre temps on semble avoir oublié que la Russie, qui s'était pour la première fois rendu compte de ses insuffisances en armement avait accepté de se fournir en drones à l'étranger, le pays le plus réputé pour en fabriquer étant... Israël ! Entretemps aussi, il est vrai, Anatoli Serdioukov, le plus grand partisan de cette façon de faire, opposée aux nationalistes russes, un proche de Poutine, avait été écarté... pour détournements de fonds publics (il avait été remplacé par Sergueï Choïgou, un apparatchik et un fidèle d'Eltsine). Enfin écarté... façon Poutine : il avait aussitôt intégré Rostec, (ancien Rostechnologies), un holding réunissant les plus grandes usines d'armement russes (au total elles sont 700 !) et créé... par Poutine, en 2007 !!!
Au cœur du scandale, Evguenia Vassilieva (ici à droite, la maîtresse de Serdioukov agée de 33 ans à l'époque était déjà à la tête du holding Oboronservis, chargée de la maintenance des équipements militaires et du ravitaillement des troupes mais aussi de d'entreprises de bâtiment, dont SU-150, Baltik Stroï, Su-155 SPB, Griboedova Kapital, PlodInvest-1 et Urojaïnoe. Décorée par Dmitri Medvedev, elle avait détourné une belle somme : "officiellement, les enquêteurs soupçonnent Mme Vassilieva, et d'autres cadres d'Oboronservis, une filiale du ministère de la défense, d'avoir détourné entre 3 et 4 milliards de roubles (de 74 à 100 millions d'euros) du budget, via la vente frauduleuse de biens immobiliers, terrains et actions. Il faut dire que l'Armée, pilier incontournable du système soviétique jadis, est encore le plus gros propriétaire immobilier du pays. Or, justement, Oboronservis a été créée en 2008 pour l'alléger de ses actifs inutiles !" avait expliqué le Monde. Le mari de la belle, Maksim Zakoutaïlo, ancien directeur du dépôt moscovite de matériel des forces aériennes et de la protection antiaérienne avait lui aussi été arrêté. Les enquêteurs parmi les premiers arrivés à son appartement avaient découvert que "Smetanova avait accepté des pots de vin par un agent des personnes intéressées pour aider à commercialiser la propriété du ministère. "Ils ont des preuves de rétrocession à Smetanova de deux voyages forfaitaires en République tchèque et en Israël d'une valeur totale de 500 000 roubles (16 000 dollars, ce qui fait des voyages en jet privé obligatoirement), de deux tablettes PC, et de six millions de roubles" avait écrit l'agence Tass. On comprend pourquoi le contrat israélien aurait pu capoter en 2013, après des essais peu concluants et l'éviction de celui qui avait tant poussé pour que ça se fasse. Les négociations en cours pour l'exploitation par Gazprom (via Levant LNG Marketing Corp) du champ pétrolier israélien de Tamar annoncé en février 2013 ayant dû resserrer quelques boulons dans les accords passés par Serdioukov. Combien IAI a-t-il versé aux russes en dessous de table, on l'ignore toujours ! Le souvenir de l'étouffement de l'affaire des missiles Barak avec l'Inde après 7 ans de procédure n'augurant pas bien d'une réponse à venir....
Un appareil des forces russes, donc, mais portant toujours des marques de fabrication israélienne internes, encore lisibles sur les débris. C'est bien le même, en effet, comme le montre ce cliché du 15 octobre 2011 auquel on peut ajouter celui-ci, lors d'une présentation de matériel militaire en Russie. Un engin qui avait été montré avec fierté par les russes le 25 septembre 2013 à Nizhny Tagil, pour la célèbre foire aux armements de la ville... que le drone avait intégralement retransmise à l'aide de ses caméras de bord, survolant le hangar du Nizhny Tagil Institute of Metal Testing (NTIIM). L'endroit (ici vu dans un reportage de propagande incroyable signé RT, d'un machisme poutinien sidérant, avec mise en scène d'un jeune couple !) où sont construits les chars russes, dont le T-90, présenté en grande pompe en 2011 par un dénommé Vladimir Poutine, et aujourd'hui abandonné pour un autre qui a un peu raté sa toute première sortie officielle.
Les forces russes ont donc bel et bien perdu un drone leur appartenant, en Ukraine, comportant encore à bord des éléments de fabrication israélienne, notamment la boule FLIR placée sous le corps de l'appareil et signée IAI (la MOSP (pour Multi-mission Optronic Stabilized Payload), montrée démantibulée lors de l'exposition des vestiges retombés dans le champ ukrainien. Les russes achetant israélien, voilà qui devient intéressant en effet ! Là où ça devient encore plus passionnant, c'est quand on plonge un peu dans les procédés de propagande de Vladimir Poutine, et son art achevé du double langage. Car ce dernier n'hésitait pas, il y a peu encore via la voix de Sputnik, son organe de presse (*), de dénoncer -en avril dernier - les livraisons d'armes d'Israël, mais à ses opposants !!! "C'est le choix des dirigeants israéliens, et ils sont en droit de faire ce qui leur semble nécessaire. A mon avis, s'il s'agit d'armes létales, cette mesure sera contreproductive, car elle débouchera sur une nouvelle étape dans la confrontation et sur de nouvelles pertes humaines", a indiqué le chef du Kremlin dans une interview accordée à la chaîne de télévision Rossiya. Auparavant, les médias israéliens citant des sources militaires ont déclaré qu'Israël pourrait envisager la livraison d'armes aux forces armées ukrainiennes en réponse à la fourniture par Moscou de systèmes de missiles S-300 à l'Iran."
Le voilà bien pris au piège, avec son arme "non létale", mais vendue par Israël, qui a affirmé qu'elle servait bien à tuer des "opposants" ou des "terroristes".... Mieux encore avec cet incroyable coup de fil de Poutine à Netanyahou le 4 mai dernier, affirmant qu'il avait mis en garde ce jour-là Israël contre la vente de drones en disant que "cela entrainera l’augmentation de l’effusion de sang". Les siens servant à répandre la paix, pour sûr, comme on va le croire. Sacré Vladimir, va !
(*) si certains en doute, qu'ils lisent ça et le clin d'œil à Marine le Pen... Sputnik a été lancé exprès en 2014 pour faire taire les opposants à Poutine. Son patron, Dmitry Kiselyov, homophobe déclaré, pour qui les journalistes sont des "agitateurs", a été décoré par lui en 2011. Ses propos sont régulièrement limites. Selon le secrétaire général du Norwegian Helsinki Committee, Bjørn Engesland, spécialisé dans le respect des droits de l'homme, Kiselyov est également antisémite, ce qu'il dissimule comme beaucoup du même genre dans une "liberté de parole" qu'il ne respecte même pas avec ses propres journalistes, qu'il renvoie comme bon lui semble.
Vladimir Poutine est-il nul en économie ?
Six mois après la dégringolade historique du rouble et sur fond de légère «désescalade» en Ukraine, la Russie n'est pas sortie d'affaire et la récession s'est installée. Les sanctions européennes et américaines ont fonctionné – mais elles ne sont pas seules en cause. Et si, comme le dit un éditorialiste, le président russe conduisait son pays à la ruine ?
Dans son Edito éco du 18 mai 2015 sur Europe 1, Nicolas Barré développait une vision pessimiste, voire féroce, de la politique économique russe : si le pays est en récession, ce n'est pas seulement à cause des sanctions européennes. L'éditorialiste pose la question : et si ce «grand stratège» en politique étrangère qu'est Vladimir Poutine, était en réalité une catastrophe en matière d'économie?
Malgré ses postures bravaches, selon Nicolas Barré, le président russe «conduit son pays à la ruine : rien n'a été fait pour en diversifier l'économie. La Russie n'est pas entrée dans la modernité économique : elle a un profil de pays à peine émergent et n'investit plus depuis une dizaine d'années.» Les investisseurs étrangers sont rendus encore plus méfiants par les sanctions, et les Russes qui ont de l'argent préfèrent le placer à l'étranger. Sans compter qu'un sérieux problème démographique s'annonce : ce pays aux 144 millions d'habitants perd chaque année un million de personnes en âge de travailler. Une tendance analysée dès 2010 par Courrier international, et qui risque de le desservir dans le rapprochement qu'il met en place avec la Chine voisine surpeuplée. Conclusion : «Poutine montre ses muscles, mais l'arrière-boutique est moins reluisante : en réalité il est très faible.»
L'«Edito éco» de Nicolas Barré du 18 mai 2015 sur Europe 1
16 décembre 2014 : le «mardi noir» du rouble
On se souvient du krach historique du rouble en décembre 2014 pour cause de chute du prix du baril de pétrole. Catastrophe pour l'économie russe, qui tire des hydrocarbures 50% de ses recettes à l'exportation. Qui dit baisse du prix du pétrole dit rentrées de devises qui fondent et remboursement des milliards de dollars d'emprunts en devises étrangères impossible... La monnaie russe a vécu sa pire crise depuis 1998 et perdu, sur un an, la moitié de sa valeur. Avec un pic le 16 décembre 2014, où le dollar franchit la barre des 80 roubles et l'euro celle des 100... En deux jours, les milliardaires russes, principalement des magnats de l'industrie, perdent 10 milliards de dollars.
Le mardi 16 décembre 2014, ce jour où le rouble a perdu 25% de sa valeur... © Valya Egorshin/NurPhoto
Malgré un déferlement d'humour noir sur les réseaux sociaux, avec par exemple ce tweet très partagé «Je me suis fait du thé il y a deux roubles, et il est encore chaud», la population a réellement souffert. Le prix des produits de première nécessité a presque doublé : 40% d'augmentation pour les fruits et légumes en un an, une inflation de 11,4% en 2014 et jusqu'à... 17% en mars 2015. Une hausse inégalée depuis 2008, aggravée par l'embargo alimentaire lié à la crise ukrainienne. En janvier, l'agence Standard & Poors dégradait la note de la Russie dans la catégorie «spéculative».
En janvier toujours, le ministre de l’Economie Alexeï Oulioukaïev prévenait que la chute du PIB pourrait atteindre 5% en 2015 faute de rebond des cours du pétrole, que la consommation des ménages pourrait chuter de plus de 5%, et les investissements de plus de 10%.
Six mois plus tard...
En avril, le président russe, qui tablait au départ sur une crise de deux ans, s'est voulu rassurant lors de sa séance de questions-réponses télévisuelles annuelle – pourtant, le FMI ne partage pas cet optimisme. La devise russe s’est redressée en mars et a repris 40% de sa valeur face au dollar, mais l'activité économique est en récession. Celle-ci pénalise les banques : loin du déni affiché lors des cérémonies du 9 mai, trois établissements viennent encore de fermer. Les capitaux ont fui en 2014, et ça (va) continue(r) en 2015, selon le quotidien économique la Tribune.
Pour le Russe moyen, pas d'embellie non plus : la hausse des prix des produits alimentaires – viande, lait, produits agricoles – s'est poursuivie. Résultat, 20% des Russes dépensent la moitié de leur budget pour manger : l'Union des consommateurs réclame même des coupons d'alimentation, «un constat d'échec terrible pour un pays qui compte parmi ceux qui ont les plus grosses ressources naturelles», résume la politologue Cécile Vaissié, dans une émission de RFI d'avril 2015 consacrée à la «débâcle économique russe».
Sanctions et conséquences
Pour les plus riches qui dépensent à l'étranger en dollars, comme pour la classe moyenne émergée dans les années 2000, c'est la fin de l'euphorie de consommation : -9% de ce pouvoir d'achat acquis dans les années 2000 (un PIB par habitant multiplié par 8!) et qui a valu sa popularité à Vladimir Poutine, au temps des succès économiques... Magasins et restaurants ferment, y compris à Moscou. Les galeries ne trouvent plus d'acquéreurs d'art, le secteur du prêt-à-porter est très touché, surtout les boutiques qui ont des loyers en dollars.
Le départ ou le désengagement de certains investisseurs étrangers, notamment dans le secteur automobile, aboutit à des suppressions de postes, 700 en un an pour Ford, mais aussi à des départs négociés ou des CDD non prolongés chez Volkswagen et PSA. La contraction du marché automobile, de 40%, est supérieure à celle qui était prévue (25%). Les sanctions et contre-sanctions liées à la crise en Ukraine s'ajoutent à un ralentissement tendanciel depuis 2012-2013. Même si certains analystes, dont Jacques Sapir (lien en anglais) ou l'auteure d'un blog sur Mediapart, pour qui «la dépréciation du rouble a donné un coup de fouet à la productivité des entreprises russes», veulent croire que La Russie sort de la crise, celle-ci ne semble pas terminée...
Failles structurelles
Si l'on excepte une industrie informatique en assez bonne forme à l'international, et dont le poids est comparable à celui du secteur auto, la Russie n'a pas diversifié son économie. Le marché russe, très volatile, est très dépendant du cours du pétrole. Quant à la production de gaz naturel, le boom de la vente de gaz de schiste a permis aux États-Unis de doubler la Russie pour la première fois en 2010.
«Rendre l'économie plus forte, plus équilibrée et moins dépendante des rentes volatiles tirées de l'extraction des ressources naturelles représente un défi majeur», note ainsi le rapport de l'OCDE.
Graphique du rapport de l'OCDE illustrant la dépendance de l'économie russe aux ressources pétrolières. © oecd.org
La croissance des années 2000 a été obtenue en renforçant les secteurs non totalement détruits après la chute de l'URSS : ceux qui dépendent des matières premières. Après la lutte contre la corruption (et surtout les oligarques) affichée à l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, l'argent du pétrole reste détenu par les dirigeants des entreprises Rosneft ou Lukoïl, souvent des proches du président. Les richesses ne sont pas réparties et une partie importante de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Loin des vitrines de la consommation à l'occidentale que sont devenues Moscou et Saint-Pétersbourg, dans certaines régions, le budget de la santé a diminué de 40%, explique Cécile Vaissié. Un tiers des hôpitaux russes n'ont pas l'eau chaude. Il reste en Russie une pauvreté fondamentale, de nombreux endroits où le niveau de vie n'a pas été relevé pendant les mandats de Poutine. Quant au taux de chômage, officiellement de 5,5%, il masque beaucoup de temps partiels ou de congés non rémunérés. De nombreux emplois sont sous-payés (avec 500 euros, impossible de vivre à Moscou...).
Le marché intérieur souffre de l'obsolescence d'une partie de l'équipement industriel, disparu dans les années 80 et jamais renouvelé. Le tissu des PME – 20% des entreprises, pas plus que dans les années 90 – n'a pas été développé, non pour des raisons économiques, mais politiques, tenant à la corruption, restée endémique, au poids des fonctionnaires… la plupart des entreprises étant des mastodontes hérités de l'URSS. La seule partie de l'économie qui ne soit pas en récession, c'est le «complexe militaro-industriel», en parfait accord avec la propagande guerrière du gouvernement...
Selon El Mundo, cité par un site russe compilant les articles de la presse internationale consacrés à la Russie, Poutine dirige la Russie à la façon «typique d'un dictateur de pays émergent» (lien en russe). Sans répartition des capitaux et technologies, dépendante de la vente de matières premières et des investissements étrangers, la Russie est menacée d'isolement et de paupérisation... «Poutine est un excellent politicien, mais un mauvais économiste», titre le quotidien espagnol... rejoignant Nicolas Barré.
«La Russie n'est pas entrée dans la modernité économique», concluait son Édito éco : Vladimir Poutine ne voit pas plus loin que la stratégie à court terme des hydrocarbures... Et au plan international ? Fâché avec l'Europe, il préfère regarder vers la Chine et l'Eurasie.
Confirmation de ce qu'avance Tarkan depuis longtemps . . .
Le conflit ukrainien est très révélateur de beaucoup de choses. De la personnalité fourbe de Vladimir Poutine, qui dit n'être pour rien là-bas, alors qu'il fomente en coulisse un harcèlement militaire journalier, et des liens évidents du président ukrainien Porochenko avec une frange d'extrême droite dont les groupes Svoboda et Pravyi Sektor, à en hérisser en France le PCF (et d'autres). A ce jeu de qui perd gagne, tous les coups sont permis. La surveillance de l'adversaire étant un des pions majeurs d'un conflit ou chaque kilomètre gagné est aussitît revendiqué. C'est à ce jeu malsain que vient de participer un engin inattendu. Un drone, bien particulier, abattu récemment par les forces ukrainiennes, car il est israélien d'origine ! Vladimir se fournit en effet en douce chez Benjamin, c'est là suprenenant découverte du jour, en effet !
C'est à nouveau Belling Cat qui a fait dresser l'oreille. Le 13 juin en effet, a été mis en ligne une vidéo montrant les vestiges d'un drone abattu par les forces armées ukrainiennes. Un modèle immatriculé "923" sur sa plaque de construction et a l'extérieur de son fuselage, qui a été abattu le 21 mai près d'Avdivka au nord de Donetsk. La première photo de son épave remonte au jour-même où il a été abattu, le 23 mai dernier (ici à droite).
Ce n'est pas la première fois à vrai dire. Le 17 février dernier, un autre engin, plus étrange, avait lui aussi été abattu près de la mer d'Azov, à proximité de Marioupol (ses échappements montrant des traces de tirs). Un drôle de bidule orange, qui n'avait rien à faire là : c'est en effet une cible volante, révélée en 2009 au show aérien Maks, fabriquée par Enics, une division de Rosoboronexport et propulsée par deux pulsoréacteurs... une technologie datant des V-1, comme on le sait. Visiblement, l'engin s'était égaré : il est démuni de toute capacité d'observation.... Enics a d'autres modèles à son catalogue, dont le E2T, dont le pulsoréacteur à longue unique fait plutôt penser à un... tromblon. Comme drone photo, Enics ne propose que le T23E, dont la technologie (moteur électrique, caméra embarquée avec liaison au sol en MPEG-2, récupération par parachute et lancement pneumatique ou par... élastique) est pour le moins dépassée. Le E-8 possède aussi un petit frère à moteur à combustion, le E8D.
L'envoi de drones russes en Ukraine a eu un autre prédécesseur ; avant celui découvert hier. Le 23 juin 2014, une photo était proposée sur Twitter : celle d'un drone abattu dans l''est de l'Ukraine (ici à gauche). L'engin qui portait le numéro 10237 sur la queue avait une forme reconnaissable de loin, c'était encore un petit modèle : un Orlan-10. L'engin appartenait bien à l'armée russe (il est construit par le St. Petersburg's Special Technology CenterSource, qui l'utilise aussi en Arctique, à Chukotka, et a été montré aux actualités russes en août 2014. L'engin a été également déployé en Crimée, nous annonçait fièrement l'armée russe en janvier dernier. Mais le magazine d'août diffusé par MIR TV allait nous donner une piste intéressante, que des bloggeurs curieux allaient suivre avec attention. Lors du reportage on pouvait en effet apercevoir dans le camion de téléguidage un jeune soldat, dont le nom était écrit en clair : Nikolay Belokobylenko. Un soldat de la 19 eme Division de Fantassins Motorisés russe, spécialisée dans le renseignement aérien. Notre homme allait laisser des traces de son passage sur Twitter, posant avec ses amis, son camion...et son drone encore empaqueté dans sa valise de transport. L'homme avait visité auparavant à plusieurs reprises le Donbass, envoyé "en vacances", comme on arrivera à le prouver en remontant ses traces sur le net. Et son unité se servait manifestement de ses drones pour ajuster les tirs de ses canons Howitzers autopropulsés 2S19 Msta-S et ses terribles lance-roquettes 9К51М Tornado-G. Les célèbres orgues de Staline. Le Msta-S avait été aperçu et photographié à Kamensk-Shakhtinsky dans la région de Rostov, en, Russie, à peine à 30 km de la lfrontière de l'Ukraine le 15 août 2014. Or sa portée se situe entre 29 et 36 km.... voire 40 pour ses obus Krasnopol guidés par laser .
De plus, l'étude attentive menée ici de la fabrication de nouveaux drones russes allait nous donner un autre renseignement de taille : en mai, le magazine InformNapalm affichait les noms des membres de l'unité No. 20634, basée à Vladikavkaz, en Ossétie du Nord (Alanie), un groupe faisant partie de la 58eme armée du commandement du Sud de l'armée russe. Or parmi les personnes formées sur ces nouveaux drones, à Kolomna, dans l'oblast de Moscou, dans une unité spécialisée portant le numéro No. 20924... on retrouvait, justement, Nikolay Belokobylenko.
Son unité, qui avait déjà tâté des modèles Zastava (le petit Bird Eye 400 israélien !), du Granat, de l'Orlan, et du Leer avait reçu deux de ses nouveaux engins. Des drones beaucoup plus grands. Tel celui abattu avant hier. Les nouveaux drones n'étaient visiblement pas venus pour faire des photos touristiques en Ukraine ! Car si si les premirers drones-là prêtaient à sourire, celui tombé à Avdiivka est beaucoup plus intéressant. Il est d'abord bien plus grand, et la collecte de ses débris le montre aisément :
Bien entendu, à peine l'évènement produit, on a eu droit à toute une série de reportages télévisés depuis qu'on a retrouvé les débris de l'engin au sol, avant même que BellingCat ne s'en occupe comme il sait le faire. Ainsi l'exposition ici en vidéo des pièces collectées, étalées dans un hangar... mais une autre vidéo qui est encore plus intéressante. Beaucoup plus même ! Celle qui a fait la une des journaux télévisés ukrainiens, avec un extrait fort particulier en cadeau On y distingue en effet le tir réussi de DCA contre le drone russe alors qu'il n'était plus qu'à 250 mètres d'altitude ; et une seconde vue de l'impact faite à l’aide d’un téléphone portable ! Abattu par un tir direct de DCA ! L’auteur du tir actionnant semble-t-il un bon vieil affut de Zu-23-2, l’arme anti-aérienne la plus répandue devenue arme à tout faire... celle fournie par les russes aux Viet-Namiens pendant la guerre contre les USA, ou que l'on a retrouvé en abondance en Libye ou en Syrie. Le retour à l'envoyeur, en quelque sorte ! La preuve que le drone a bien été abattu, ses vestiges au sol montrant en effet une destruction importante : un véritable puzzle, à reconstituer, comme le montre ici la photo à gauche, à comparer à celle affichée par Belling Cat, dans laquelle le drone a été reconstitué au mieux, afin de nous redonner son allure principale. Assemblées ensemble, les pièces déchiquetées redonnent en effet l'allure générale de l'appareil :
Et là, on change de catégorie : finies les approximations de Enics, voici en effet un drone muni d'une boule optronique de dernière génération, propulsé par un moteur Rotax 914 autrichien, le même qui équipe le MQ-1 Predator américain ou l'israélien Heron (il a remplacé le Limbach L550 d'origine dans le premier modèle). C'est justement une technologie héritée du modèle Heron qui le fait ressembler, car l'engin russe n'est en effet que son clone, ou plus exactement celui du Searcher II israélien. Après moult hésitations et des tentatives (ratées) pour fabriquer les siens, la Russie avait en effet décidé de fabriquer sous licence le Searcher II (appelé "Huglah" = Perdrix en Israël) dont la fabrication avait commencé en Russie le 4 février 2013, après des essais décriés en 2001. On possède même la photo de l'appareil abattu en train d'être construit en Russie à l'usine "d''Ural Works of Civil Aviation” (notez le nom !) en 2013 :
Le drone israélien d'origine avait en effet été d'abord critiqué, pour son incapacité à ne pas savoir fonctionner correctement par des températures négatives... Tel-Aviv et Moscou, ce n'est pas tout à fait le même climat, en effet. Un vol de confirmation effectué à Yekaterinburg en décembre 2012, par -30°C avait prouvé que le "Searcher II" israélien pouvait désormais convenir aux russes, et pouvait donc être construit sous licence. L'ensemble avait coûté la bagatelle de 400 millions de dollars à la Russie (chaque drone valant environ 6 millions de dollars pièce). Cinquante pilotes de drones russes avaient déjà été formés à la hâte n 2010 dans un bâtiment près de l'aéroport Ben Gurion International, à Tel Aviv, pour assurer les vols. Le 6 août 2014 suivant, un ministre de la défense russe plutôt enthousiaste, Yuri Borisov, qui avait été nommé par Poutine le 15 décembre 2012, déclarait vouloir "acheter d'autres matériels israéliens". En Israël, où la propagande va habituellement bon train pour ce qui est de la chose militaire, le même Searcher avait été présenté en 2012 comme "sauvant des vies"", puisqu'étant capable d'identifier à distance des terroristes, avant d'envoyer un F-16 ou un Apache".... Une réthorique douteuse, mais c'était aussi oublier que le drone de reconnaissance moderne est né en Israël, grâce aux talents inventifs d'Abraham E.Karem, et son drone réalisé dans le garage de sa résidence américaine....
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En fait, tout remonte à 2009, comme l'avait raconté Ria Novostni, devenu Sputnik (pour une fois, lisons-donc la propagande russe) : "l'armée achètera à l'étranger les armes dans la production desquelles la Russie accuse du retard, a déclaré le ministre de la Défense Anatoli Serdioukov dans un entretien au quotidien Rossiïskaïa Gazeta. "Là où nous accusons du retard, nous achèterons à l'étranger. Chercher à rattraper ceux qui ont de l'avance n'aurait aucun sens", a dit le ministre, avant de dénoncer "l'inertie" en la matière. Il a estimé que si, dans le domaine des armements, la Russie "est en tête" sur certains axes, elle accuse un fort retard sur d'autres, dont les drones et les moyens de communication. "Il faut acheter de nouvelles armes pour nous familiariser avec leur fonctionnement", a expliqué le ministre, ajoutant que c'est le cas des drones et que "la Russie est en négociations sur le porte-hélicoptères français Mistral", au sujet duquel il n'y a pas de décision définitive". Pour le Mistral, on sait où on est, aujourd'hui, en revanche, entre temps on semble avoir oublié que la Russie, qui s'était pour la première fois rendu compte de ses insuffisances en armement avait accepté de se fournir en drones à l'étranger, le pays le plus réputé pour en fabriquer étant... Israël ! Entretemps aussi, il est vrai, Anatoli Serdioukov, le plus grand partisan de cette façon de faire, opposée aux nationalistes russes, un proche de Poutine, avait été écarté... pour détournements de fonds publics (il avait été remplacé par Sergueï Choïgou, un apparatchik et un fidèle d'Eltsine). Enfin écarté... façon Poutine : il avait aussitôt intégré Rostec, (ancien Rostechnologies), un holding réunissant les plus grandes usines d'armement russes (au total elles sont 700 !) et créé... par Poutine, en 2007 !!!
Au cœur du scandale, Evguenia Vassilieva (ici à droite, la maîtresse de Serdioukov agée de 33 ans à l'époque était déjà à la tête du holding Oboronservis, chargée de la maintenance des équipements militaires et du ravitaillement des troupes mais aussi de d'entreprises de bâtiment, dont SU-150, Baltik Stroï, Su-155 SPB, Griboedova Kapital, PlodInvest-1 et Urojaïnoe. Décorée par Dmitri Medvedev, elle avait détourné une belle somme : "officiellement, les enquêteurs soupçonnent Mme Vassilieva, et d'autres cadres d'Oboronservis, une filiale du ministère de la défense, d'avoir détourné entre 3 et 4 milliards de roubles (de 74 à 100 millions d'euros) du budget, via la vente frauduleuse de biens immobiliers, terrains et actions. Il faut dire que l'Armée, pilier incontournable du système soviétique jadis, est encore le plus gros propriétaire immobilier du pays. Or, justement, Oboronservis a été créée en 2008 pour l'alléger de ses actifs inutiles !" avait expliqué le Monde. Le mari de la belle, Maksim Zakoutaïlo, ancien directeur du dépôt moscovite de matériel des forces aériennes et de la protection antiaérienne avait lui aussi été arrêté. Les enquêteurs parmi les premiers arrivés à son appartement avaient découvert que "Smetanova avait accepté des pots de vin par un agent des personnes intéressées pour aider à commercialiser la propriété du ministère. "Ils ont des preuves de rétrocession à Smetanova de deux voyages forfaitaires en République tchèque et en Israël d'une valeur totale de 500 000 roubles (16 000 dollars, ce qui fait des voyages en jet privé obligatoirement), de deux tablettes PC, et de six millions de roubles" avait écrit l'agence Tass. On comprend pourquoi le contrat israélien aurait pu capoter en 2013, après des essais peu concluants et l'éviction de celui qui avait tant poussé pour que ça se fasse. Les négociations en cours pour l'exploitation par Gazprom (via Levant LNG Marketing Corp) du champ pétrolier israélien de Tamar annoncé en février 2013 ayant dû resserrer quelques boulons dans les accords passés par Serdioukov. Combien IAI a-t-il versé aux russes en dessous de table, on l'ignore toujours ! Le souvenir de l'étouffement de l'affaire des missiles Barak avec l'Inde après 7 ans de procédure n'augurant pas bien d'une réponse à venir....
Un appareil des forces russes, donc, mais portant toujours des marques de fabrication israélienne internes, encore lisibles sur les débris. C'est bien le même, en effet, comme le montre ce cliché du 15 octobre 2011 auquel on peut ajouter celui-ci, lors d'une présentation de matériel militaire en Russie. Un engin qui avait été montré avec fierté par les russes le 25 septembre 2013 à Nizhny Tagil, pour la célèbre foire aux armements de la ville... que le drone avait intégralement retransmise à l'aide de ses caméras de bord, survolant le hangar du Nizhny Tagil Institute of Metal Testing (NTIIM). L'endroit (ici vu dans un reportage de propagande incroyable signé RT, d'un machisme poutinien sidérant, avec mise en scène d'un jeune couple !) où sont construits les chars russes, dont le T-90, présenté en grande pompe en 2011 par un dénommé Vladimir Poutine, et aujourd'hui abandonné pour un autre qui a un peu raté sa toute première sortie officielle.
Les forces russes ont donc bel et bien perdu un drone leur appartenant, en Ukraine, comportant encore à bord des éléments de fabrication israélienne, notamment la boule FLIR placée sous le corps de l'appareil et signée IAI (la MOSP (pour Multi-mission Optronic Stabilized Payload), montrée démantibulée lors de l'exposition des vestiges retombés dans le champ ukrainien. Les russes achetant israélien, voilà qui devient intéressant en effet ! Là où ça devient encore plus passionnant, c'est quand on plonge un peu dans les procédés de propagande de Vladimir Poutine, et son art achevé du double langage. Car ce dernier n'hésitait pas, il y a peu encore via la voix de Sputnik, son organe de presse (*), de dénoncer -en avril dernier - les livraisons d'armes d'Israël, mais à ses opposants !!! "C'est le choix des dirigeants israéliens, et ils sont en droit de faire ce qui leur semble nécessaire. A mon avis, s'il s'agit d'armes létales, cette mesure sera contreproductive, car elle débouchera sur une nouvelle étape dans la confrontation et sur de nouvelles pertes humaines", a indiqué le chef du Kremlin dans une interview accordée à la chaîne de télévision Rossiya. Auparavant, les médias israéliens citant des sources militaires ont déclaré qu'Israël pourrait envisager la livraison d'armes aux forces armées ukrainiennes en réponse à la fourniture par Moscou de systèmes de missiles S-300 à l'Iran."
Le voilà bien pris au piège, avec son arme "non létale", mais vendue par Israël, qui a affirmé qu'elle servait bien à tuer des "opposants" ou des "terroristes".... Mieux encore avec cet incroyable coup de fil de Poutine à Netanyahou le 4 mai dernier, affirmant qu'il avait mis en garde ce jour-là Israël contre la vente de drones en disant que "cela entrainera l’augmentation de l’effusion de sang". Les siens servant à répandre la paix, pour sûr, comme on va le croire. Sacré Vladimir, va !
(*) si certains en doute, qu'ils lisent ça et le clin d'œil à Marine le Pen... Sputnik a été lancé exprès en 2014 pour faire taire les opposants à Poutine. Son patron, Dmitry Kiselyov, homophobe déclaré, pour qui les journalistes sont des "agitateurs", a été décoré par lui en 2011. Ses propos sont régulièrement limites. Selon le secrétaire général du Norwegian Helsinki Committee, Bjørn Engesland, spécialisé dans le respect des droits de l'homme, Kiselyov est également antisémite, ce qu'il dissimule comme beaucoup du même genre dans une "liberté de parole" qu'il ne respecte même pas avec ses propres journalistes, qu'il renvoie comme bon lui semble.
Vladimir Poutine est-il nul en économie ?
Six mois après la dégringolade historique du rouble et sur fond de légère «désescalade» en Ukraine, la Russie n'est pas sortie d'affaire et la récession s'est installée. Les sanctions européennes et américaines ont fonctionné – mais elles ne sont pas seules en cause. Et si, comme le dit un éditorialiste, le président russe conduisait son pays à la ruine ?
Dans son Edito éco du 18 mai 2015 sur Europe 1, Nicolas Barré développait une vision pessimiste, voire féroce, de la politique économique russe : si le pays est en récession, ce n'est pas seulement à cause des sanctions européennes. L'éditorialiste pose la question : et si ce «grand stratège» en politique étrangère qu'est Vladimir Poutine, était en réalité une catastrophe en matière d'économie?
Malgré ses postures bravaches, selon Nicolas Barré, le président russe «conduit son pays à la ruine : rien n'a été fait pour en diversifier l'économie. La Russie n'est pas entrée dans la modernité économique : elle a un profil de pays à peine émergent et n'investit plus depuis une dizaine d'années.» Les investisseurs étrangers sont rendus encore plus méfiants par les sanctions, et les Russes qui ont de l'argent préfèrent le placer à l'étranger. Sans compter qu'un sérieux problème démographique s'annonce : ce pays aux 144 millions d'habitants perd chaque année un million de personnes en âge de travailler. Une tendance analysée dès 2010 par Courrier international, et qui risque de le desservir dans le rapprochement qu'il met en place avec la Chine voisine surpeuplée. Conclusion : «Poutine montre ses muscles, mais l'arrière-boutique est moins reluisante : en réalité il est très faible.»
L'«Edito éco» de Nicolas Barré du 18 mai 2015 sur Europe 1
16 décembre 2014 : le «mardi noir» du rouble
On se souvient du krach historique du rouble en décembre 2014 pour cause de chute du prix du baril de pétrole. Catastrophe pour l'économie russe, qui tire des hydrocarbures 50% de ses recettes à l'exportation. Qui dit baisse du prix du pétrole dit rentrées de devises qui fondent et remboursement des milliards de dollars d'emprunts en devises étrangères impossible... La monnaie russe a vécu sa pire crise depuis 1998 et perdu, sur un an, la moitié de sa valeur. Avec un pic le 16 décembre 2014, où le dollar franchit la barre des 80 roubles et l'euro celle des 100... En deux jours, les milliardaires russes, principalement des magnats de l'industrie, perdent 10 milliards de dollars.
Le mardi 16 décembre 2014, ce jour où le rouble a perdu 25% de sa valeur... © Valya Egorshin/NurPhoto
Malgré un déferlement d'humour noir sur les réseaux sociaux, avec par exemple ce tweet très partagé «Je me suis fait du thé il y a deux roubles, et il est encore chaud», la population a réellement souffert. Le prix des produits de première nécessité a presque doublé : 40% d'augmentation pour les fruits et légumes en un an, une inflation de 11,4% en 2014 et jusqu'à... 17% en mars 2015. Une hausse inégalée depuis 2008, aggravée par l'embargo alimentaire lié à la crise ukrainienne. En janvier, l'agence Standard & Poors dégradait la note de la Russie dans la catégorie «spéculative».
En janvier toujours, le ministre de l’Economie Alexeï Oulioukaïev prévenait que la chute du PIB pourrait atteindre 5% en 2015 faute de rebond des cours du pétrole, que la consommation des ménages pourrait chuter de plus de 5%, et les investissements de plus de 10%.
Six mois plus tard...
En avril, le président russe, qui tablait au départ sur une crise de deux ans, s'est voulu rassurant lors de sa séance de questions-réponses télévisuelles annuelle – pourtant, le FMI ne partage pas cet optimisme. La devise russe s’est redressée en mars et a repris 40% de sa valeur face au dollar, mais l'activité économique est en récession. Celle-ci pénalise les banques : loin du déni affiché lors des cérémonies du 9 mai, trois établissements viennent encore de fermer. Les capitaux ont fui en 2014, et ça (va) continue(r) en 2015, selon le quotidien économique la Tribune.
Pour le Russe moyen, pas d'embellie non plus : la hausse des prix des produits alimentaires – viande, lait, produits agricoles – s'est poursuivie. Résultat, 20% des Russes dépensent la moitié de leur budget pour manger : l'Union des consommateurs réclame même des coupons d'alimentation, «un constat d'échec terrible pour un pays qui compte parmi ceux qui ont les plus grosses ressources naturelles», résume la politologue Cécile Vaissié, dans une émission de RFI d'avril 2015 consacrée à la «débâcle économique russe».
Sanctions et conséquences
Pour les plus riches qui dépensent à l'étranger en dollars, comme pour la classe moyenne émergée dans les années 2000, c'est la fin de l'euphorie de consommation : -9% de ce pouvoir d'achat acquis dans les années 2000 (un PIB par habitant multiplié par 8!) et qui a valu sa popularité à Vladimir Poutine, au temps des succès économiques... Magasins et restaurants ferment, y compris à Moscou. Les galeries ne trouvent plus d'acquéreurs d'art, le secteur du prêt-à-porter est très touché, surtout les boutiques qui ont des loyers en dollars.
Le départ ou le désengagement de certains investisseurs étrangers, notamment dans le secteur automobile, aboutit à des suppressions de postes, 700 en un an pour Ford, mais aussi à des départs négociés ou des CDD non prolongés chez Volkswagen et PSA. La contraction du marché automobile, de 40%, est supérieure à celle qui était prévue (25%). Les sanctions et contre-sanctions liées à la crise en Ukraine s'ajoutent à un ralentissement tendanciel depuis 2012-2013. Même si certains analystes, dont Jacques Sapir (lien en anglais) ou l'auteure d'un blog sur Mediapart, pour qui «la dépréciation du rouble a donné un coup de fouet à la productivité des entreprises russes», veulent croire que La Russie sort de la crise, celle-ci ne semble pas terminée...
Failles structurelles
Si l'on excepte une industrie informatique en assez bonne forme à l'international, et dont le poids est comparable à celui du secteur auto, la Russie n'a pas diversifié son économie. Le marché russe, très volatile, est très dépendant du cours du pétrole. Quant à la production de gaz naturel, le boom de la vente de gaz de schiste a permis aux États-Unis de doubler la Russie pour la première fois en 2010.
«Rendre l'économie plus forte, plus équilibrée et moins dépendante des rentes volatiles tirées de l'extraction des ressources naturelles représente un défi majeur», note ainsi le rapport de l'OCDE.
Graphique du rapport de l'OCDE illustrant la dépendance de l'économie russe aux ressources pétrolières. © oecd.org
La croissance des années 2000 a été obtenue en renforçant les secteurs non totalement détruits après la chute de l'URSS : ceux qui dépendent des matières premières. Après la lutte contre la corruption (et surtout les oligarques) affichée à l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, l'argent du pétrole reste détenu par les dirigeants des entreprises Rosneft ou Lukoïl, souvent des proches du président. Les richesses ne sont pas réparties et une partie importante de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Loin des vitrines de la consommation à l'occidentale que sont devenues Moscou et Saint-Pétersbourg, dans certaines régions, le budget de la santé a diminué de 40%, explique Cécile Vaissié. Un tiers des hôpitaux russes n'ont pas l'eau chaude. Il reste en Russie une pauvreté fondamentale, de nombreux endroits où le niveau de vie n'a pas été relevé pendant les mandats de Poutine. Quant au taux de chômage, officiellement de 5,5%, il masque beaucoup de temps partiels ou de congés non rémunérés. De nombreux emplois sont sous-payés (avec 500 euros, impossible de vivre à Moscou...).
Le marché intérieur souffre de l'obsolescence d'une partie de l'équipement industriel, disparu dans les années 80 et jamais renouvelé. Le tissu des PME – 20% des entreprises, pas plus que dans les années 90 – n'a pas été développé, non pour des raisons économiques, mais politiques, tenant à la corruption, restée endémique, au poids des fonctionnaires… la plupart des entreprises étant des mastodontes hérités de l'URSS. La seule partie de l'économie qui ne soit pas en récession, c'est le «complexe militaro-industriel», en parfait accord avec la propagande guerrière du gouvernement...
Selon El Mundo, cité par un site russe compilant les articles de la presse internationale consacrés à la Russie, Poutine dirige la Russie à la façon «typique d'un dictateur de pays émergent» (lien en russe). Sans répartition des capitaux et technologies, dépendante de la vente de matières premières et des investissements étrangers, la Russie est menacée d'isolement et de paupérisation... «Poutine est un excellent politicien, mais un mauvais économiste», titre le quotidien espagnol... rejoignant Nicolas Barré.
«La Russie n'est pas entrée dans la modernité économique», concluait son Édito éco : Vladimir Poutine ne voit pas plus loin que la stratégie à court terme des hydrocarbures... Et au plan international ? Fâché avec l'Europe, il préfère regarder vers la Chine et l'Eurasie.
Confirmation de ce qu'avance Tarkan depuis longtemps . . .
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Tony White [email=@rumoverijse][/email]@rumoverijse
Reuters#Russia will add more than 40 new intercontinental ballistic missiles to its nuclear arsenal this year, President Putin said on Tues
Respect des traités n'est-ce pas!!
Reuters
Respect des traités n'est-ce pas!!
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
La Russie ne sait plus construire de bateau et en commande à la France
La Russie ne sait plus construire d'avion car ceux ci s'écrase faute de maintenance et de pièces détachées ukrainienne
Même plus un cerveau en activité pour fabriquer une maquette d'avion !! et être obligé d'acheter des drones à Israël !!
La Russie cessera d'exister quand ils importeront de la vodka
La Russie ne sait plus construire d'avion car ceux ci s'écrase faute de maintenance et de pièces détachées ukrainienne
Même plus un cerveau en activité pour fabriquer une maquette d'avion !! et être obligé d'acheter des drones à Israël !!
La Russie cessera d'exister quand ils importeront de la vodka
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
Indiscutablement, la Russie n'a pas mis à profit la période pendant laquelle le cours du pétrole et du gaz était haut pour diversifier son économie. Ses citoyens en payent les conséquences aujourd'hui, et l'Etat russe aussi par certains aspects.
Ceci dit le prix du pétrole a constamment chuté jusqu'en décembre 2014 (le cours est descendu en dessous de 50 $ le baril) avant de remonter depuis lors (le cours est à 63,68 $ ce 16 juin 2015). Il est fort possible que Poutine spécule sur une hausse du prix du pétrole dans les prochains mois (voir même d'ici les deux années à venir) pour relancer l'économie russe et la diversifier. C'est un pari très risqué à court terme, qui peut cependant marcher à moyen et à long terme, mais avec de la casse sociale évidente entre les deux périodes, l'actuelle et celle où le prix du pétrole atteindrait ou dépasserait ses anciens cours. Quant à savoir si la Russie aura les moyens de d'alimenter la situation de crise avec l'Ukraine et de faire fi des sanctions prises par le reste des principaux pays industrialisés pendant ce délai, ou quant à savoir si la population russe acceptera de vivre une contraction économique assez lourde, c'est très difficile à prévoir, mais, pour le moment, le temps joue contre la politique russe actuelle.
Ceci dit le prix du pétrole a constamment chuté jusqu'en décembre 2014 (le cours est descendu en dessous de 50 $ le baril) avant de remonter depuis lors (le cours est à 63,68 $ ce 16 juin 2015). Il est fort possible que Poutine spécule sur une hausse du prix du pétrole dans les prochains mois (voir même d'ici les deux années à venir) pour relancer l'économie russe et la diversifier. C'est un pari très risqué à court terme, qui peut cependant marcher à moyen et à long terme, mais avec de la casse sociale évidente entre les deux périodes, l'actuelle et celle où le prix du pétrole atteindrait ou dépasserait ses anciens cours. Quant à savoir si la Russie aura les moyens de d'alimenter la situation de crise avec l'Ukraine et de faire fi des sanctions prises par le reste des principaux pays industrialisés pendant ce délai, ou quant à savoir si la population russe acceptera de vivre une contraction économique assez lourde, c'est très difficile à prévoir, mais, pour le moment, le temps joue contre la politique russe actuelle.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
John Kerry redoute un retour à la guerre froide
L'annonce par Vladimir Poutine du renforcement de l'arsenal nucléaire russe, en riposte au projet américain d'installer des armes lourdes en Europe, inquiète le secrétaire d'Etat américain.
«Nous avons l'accord START», scellé en 1991 avec l'Union soviétique, qui règle le désarmement nucléaire, a rappelé mardi John Kerry. «Nous essayons d'avancer dans le sens contraire. Nous avons eu une énorme coopération depuis les années 1990 en matière de destruction des armes nucléaires qui se trouvaient sur les anciens territoires de l'Union soviétique et personne ne veut que nous fassions marche arrière», a plaidé le secrétaire d'Etat.
«Personne ne veut, je crois, un retour à une sorte de statut de guerre froide», a condamné John Kerry, favorable par principe au désarmement et grand sceptique devant toute forme d'escalade militaire.
40 nouveaux missiles russes
Il était interrogé après que le président Poutine a annoncé que «cette année, plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, capables de résister aux systèmes de défense antiaérienne les plus sophistiqués, seront déployés au sein des forces nucléaires russes».
Le chef de l'Etat russe a également salué la mise en service sous peu d'un nouveau sous-marin lanceur d'ogives nucléaires, le «Vladimir Monomaque».
Ses déclarations sur les missiles ont suscité la condamnation immédiate de l'OTAN. «C'est injustifié; c'est déstabilisant et dangereux», a dénoncé le secrétaire général Jens Stoltenberg.
Les déclarations de M. Poutine surviennent après que le «New York Times» a révélé un projet à l'étude au Pentagone de déploiement d'armes lourdes dans des pays d'Europe de l'Est.
Se gardant de confirmer ce projet américain et préférant condamner la réaction russe, John Kerry a jugé que «personne ne devrait entendre ce genre d'annonce par un dirigeant d'un pays puissant et ne pas s'inquiéter de ses implications».
L'annonce par Vladimir Poutine du renforcement de l'arsenal nucléaire russe, en riposte au projet américain d'installer des armes lourdes en Europe, inquiète le secrétaire d'Etat américain.
«Nous avons l'accord START», scellé en 1991 avec l'Union soviétique, qui règle le désarmement nucléaire, a rappelé mardi John Kerry. «Nous essayons d'avancer dans le sens contraire. Nous avons eu une énorme coopération depuis les années 1990 en matière de destruction des armes nucléaires qui se trouvaient sur les anciens territoires de l'Union soviétique et personne ne veut que nous fassions marche arrière», a plaidé le secrétaire d'Etat.
«Personne ne veut, je crois, un retour à une sorte de statut de guerre froide», a condamné John Kerry, favorable par principe au désarmement et grand sceptique devant toute forme d'escalade militaire.
40 nouveaux missiles russes
Il était interrogé après que le président Poutine a annoncé que «cette année, plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, capables de résister aux systèmes de défense antiaérienne les plus sophistiqués, seront déployés au sein des forces nucléaires russes».
Le chef de l'Etat russe a également salué la mise en service sous peu d'un nouveau sous-marin lanceur d'ogives nucléaires, le «Vladimir Monomaque».
Ses déclarations sur les missiles ont suscité la condamnation immédiate de l'OTAN. «C'est injustifié; c'est déstabilisant et dangereux», a dénoncé le secrétaire général Jens Stoltenberg.
Les déclarations de M. Poutine surviennent après que le «New York Times» a révélé un projet à l'étude au Pentagone de déploiement d'armes lourdes dans des pays d'Europe de l'Est.
Se gardant de confirmer ce projet américain et préférant condamner la réaction russe, John Kerry a jugé que «personne ne devrait entendre ce genre d'annonce par un dirigeant d'un pays puissant et ne pas s'inquiéter de ses implications».
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Russie : les ambassadeurs de l'UE se mettent d'accord sur une prolongation des sanctions
Les sanctions prises dans le cadre de la crise en Ukraine arrivent à expiration fin juillet.
L'union européennes devrait prolonger les sanctions économiques contre la Russie jusqu'au 31 janvier 2016. Les ambassadeurs des 28 Etats membres de l'Union européenne ont approuvé par "consensus" mercredi 17 juin ce prolongement. Le texte légal doit être formellement adopté ces prochains jours, a indiqué une source européenne.
"Le texte légal qui prolonge les sanctions jusqu'au 31 janvier a été présenté" aux ambassadeurs de l'UE, "il y avait consensus", a indiqué cette source. Ces sanctions, qui frappent des pans entiers de l'économie russe, dont les secteurs des banques, de la défense et du pétrole, empêchés de se financer sur les marchés européens, arrivaient à expiration fin juillet.
ЄС схвалив продовження економічних санкцій проти Росії – ЗМІ
Moscou contre "une course aux armements"
Ben tient!!
La Russie est opposée "par principe" à toute nouvelle course aux armements avec les États-Unis, a déclaré le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov ce jour, après l'annonce de Vladimir Poutine d'un renforcement de la force de frappe nucléaire russe.
"La Russie tente d'une façon ou d'une autre de réagir aux menaces potentielles, mais sans aller au-delà. (...) Nous sommes opposés à toute course aux armements car cela affaiblirait nos capacités économiques. Nous sommes contre cela par principe", a affirmé Iouri Ouchakov.
L'engrenage ukrainien
Ce n’est pas la crise de Cuba. On n’est pas au bord d’un affrontement nucléaire entre Américains et Russes mais l’affaire ukrainienne, ce feu qui ne s’éteint pas au cœur de l’Europe, devient chaque jour moins maîtrisée et plus inquiétante.
Dernier épisode en date, Vladimir Poutine vient d’annoncer hier le déploiement cette année de plus de 40 nouveaux missiles balistique intercontinentaux capables de « résister, a-t-il précisé, aux systèmes de défense anti-aériens les plus sophistiqués ». Dans le langage de la guerre nucléaire, « intercontinental » signifie à même de frapper d’un continent à l’autre et de frapper, en l’occurrence, les Etats-Unis. Vladimir Poutine vient, autrement dit, de décider un renforcement des moyens russes visant directement les Etats-Unis et cela au moment même où son pays va se doter d’un nouveau sous-marin nucléaire et double son budget militaire par rapport à 2010.
Cette annonce fait suite aux informations publiées le week-end dernier par le New York Times sur la préparation d’un déploiement d’armes lourdes américaines dans les pays de la frontière orientale de l’Otan. Les Etats-Unis voudraient ainsi rassurer les Pays baltes et la Pologne sur leur volonté de les défendre au cas où la Russie pénétrerait plus avant en Ukraine et l’on se trouve ainsi dans ce qu’il faut bien appeler un engrenage qui remonte en fait à l’éclatement de l’URSS.
A l’époque, les Américains s’étaient informellement engagés à ne pas étendre l’Otan vers les frontières russes. Cette promesse n’avait pas été tenue car les pays sortis de l’orbite soviétique ou, comme les Pays baltes, de l’URSS elle-même invoquaient leur souveraineté retrouvée pour pouvoir bénéficier du parapluie américain face à une Russie dont ils craignaient qu’elle ne veuille, un jour, prendre sa revanche. Est-ce que leur crainte était justifiée ou est-ce, au contraire, leur entrée dans l’Otan qui a fait naître la volonté russe de remettre la main sur l’Ukraine et la Géorgie ? C’est tout le débat.
Il est à peu près aussi impossible à trancher que celui de la poule et de l’œuf mais le fait est qu’on est maintenant dans une situation où la volonté de la Russie de prévenir tout nouvel élargissement de l’Otan la conduit à une telle agressivité vis-à-vis des anciennes Républiques soviétiques devenues indépendantes que cela nourrit des peurs aujourd’hui fondées, indiscutablement fondées, qui conduisent elles-mêmes les Etats-Unis à renforcer les moyens militaires de l’Alliance atlantique au frontières de la Russie qui développe, en conséquence, ses capacités nucléaires.
C’est un jeu dangereux et d’autant plus absurde que les crises proche-orientales - le nucléaire iranien, le drame syrien et les avancée de l’Etat islamique - requerraient, au contraire, un rapprochement américano-russe indispensable à leur solution. Ce n’est pas Cuba mais ça n’en est pas moins grave.
Les sanctions prises dans le cadre de la crise en Ukraine arrivent à expiration fin juillet.
L'union européennes devrait prolonger les sanctions économiques contre la Russie jusqu'au 31 janvier 2016. Les ambassadeurs des 28 Etats membres de l'Union européenne ont approuvé par "consensus" mercredi 17 juin ce prolongement. Le texte légal doit être formellement adopté ces prochains jours, a indiqué une source européenne.
"Le texte légal qui prolonge les sanctions jusqu'au 31 janvier a été présenté" aux ambassadeurs de l'UE, "il y avait consensus", a indiqué cette source. Ces sanctions, qui frappent des pans entiers de l'économie russe, dont les secteurs des banques, de la défense et du pétrole, empêchés de se financer sur les marchés européens, arrivaient à expiration fin juillet.
ЄС схвалив продовження економічних санкцій проти Росії – ЗМІ
Moscou contre "une course aux armements"
Ben tient!!
La Russie est opposée "par principe" à toute nouvelle course aux armements avec les États-Unis, a déclaré le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov ce jour, après l'annonce de Vladimir Poutine d'un renforcement de la force de frappe nucléaire russe.
"La Russie tente d'une façon ou d'une autre de réagir aux menaces potentielles, mais sans aller au-delà. (...) Nous sommes opposés à toute course aux armements car cela affaiblirait nos capacités économiques. Nous sommes contre cela par principe", a affirmé Iouri Ouchakov.
L'engrenage ukrainien
Ce n’est pas la crise de Cuba. On n’est pas au bord d’un affrontement nucléaire entre Américains et Russes mais l’affaire ukrainienne, ce feu qui ne s’éteint pas au cœur de l’Europe, devient chaque jour moins maîtrisée et plus inquiétante.
Dernier épisode en date, Vladimir Poutine vient d’annoncer hier le déploiement cette année de plus de 40 nouveaux missiles balistique intercontinentaux capables de « résister, a-t-il précisé, aux systèmes de défense anti-aériens les plus sophistiqués ». Dans le langage de la guerre nucléaire, « intercontinental » signifie à même de frapper d’un continent à l’autre et de frapper, en l’occurrence, les Etats-Unis. Vladimir Poutine vient, autrement dit, de décider un renforcement des moyens russes visant directement les Etats-Unis et cela au moment même où son pays va se doter d’un nouveau sous-marin nucléaire et double son budget militaire par rapport à 2010.
Cette annonce fait suite aux informations publiées le week-end dernier par le New York Times sur la préparation d’un déploiement d’armes lourdes américaines dans les pays de la frontière orientale de l’Otan. Les Etats-Unis voudraient ainsi rassurer les Pays baltes et la Pologne sur leur volonté de les défendre au cas où la Russie pénétrerait plus avant en Ukraine et l’on se trouve ainsi dans ce qu’il faut bien appeler un engrenage qui remonte en fait à l’éclatement de l’URSS.
A l’époque, les Américains s’étaient informellement engagés à ne pas étendre l’Otan vers les frontières russes. Cette promesse n’avait pas été tenue car les pays sortis de l’orbite soviétique ou, comme les Pays baltes, de l’URSS elle-même invoquaient leur souveraineté retrouvée pour pouvoir bénéficier du parapluie américain face à une Russie dont ils craignaient qu’elle ne veuille, un jour, prendre sa revanche. Est-ce que leur crainte était justifiée ou est-ce, au contraire, leur entrée dans l’Otan qui a fait naître la volonté russe de remettre la main sur l’Ukraine et la Géorgie ? C’est tout le débat.
Il est à peu près aussi impossible à trancher que celui de la poule et de l’œuf mais le fait est qu’on est maintenant dans une situation où la volonté de la Russie de prévenir tout nouvel élargissement de l’Otan la conduit à une telle agressivité vis-à-vis des anciennes Républiques soviétiques devenues indépendantes que cela nourrit des peurs aujourd’hui fondées, indiscutablement fondées, qui conduisent elles-mêmes les Etats-Unis à renforcer les moyens militaires de l’Alliance atlantique au frontières de la Russie qui développe, en conséquence, ses capacités nucléaires.
C’est un jeu dangereux et d’autant plus absurde que les crises proche-orientales - le nucléaire iranien, le drame syrien et les avancée de l’Etat islamique - requerraient, au contraire, un rapprochement américano-russe indispensable à leur solution. Ce n’est pas Cuba mais ça n’en est pas moins grave.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
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Re: Et en Russie !
Notre vie sur le Mistral : témoignage d’un marin russe
Le quotidien Moskovski Komsomolets Saint-Pétersbourg s’est entretenu, sous couvert de l’anonymat, avec un des officiers russes qui se sont rendus en France à bord du navire Smolny pour récupérer les Mistral et y ont passé 210 jours avant de revenir les mains vides.
MK Saint-Pétersbourg : Comment avez-vous été accueillis en France ?
Officier : Nous sommes arrivés à Saint-Nazaire le 30 juin. La parcelle où le Smolny s’est amarré a été enclose d’une palissade et un point de contrôle a été installé à l’entrée. On nous a distribué à tous des badges d’accès. Les Français ont monté pour nous plusieurs baraquements de type container, qu’ils ont raccordés à l’électricité, à l’eau et aux canalisations. On pouvait s’y laver et nettoyer nos affaires. Mais les conditions dans lesquelles nous avons vécu à bord du Smolny peuvent difficilement être qualifiées de confortables. Je pense que notre commandement, en matière d’installation, a fait des économies sur notre dos. Le Smolny est un navire d’exercice, destiné à la formation pratique des élèves-officiers. Mais là, il servait de bateau-caserne. En outre, il est prévu pour 300 « passagers », et en l’occurrence, il était surchargé d’à peu près une fois et demie. Faites le calcul : deux équipages de 200 personnes chacun pour les Mistral, plus une quinzaine d’officiers des académies de marine qu’on avait formés pour être instructeurs. Résultat, tout l’équipage du Smolny a dû se serrer : nous ne vivions pas dans les cabines et les postes d’équipage, mais dans des postes non habitables : les salles des machines, les entrepôts, les locaux servant à l’équipement. La formation a commencé dès les premiers jours de juillet. Et jusqu’à la mi-septembre, les instructeurs français nous ont enseigné la théorie.
MK Saint-Pétersbourg : Comment vous traitaient-ils ?
Officier : De la part des instructeurs, nous n’avons absolument rien ressenti de négatif. Ils étaient corrects, cordiaux. Avec beaucoup, nous sommes devenus amis. Ils nous ont même dit regretter que le gouvernement français ne soit pas fichu d’accoucher d’une décision à propos des Mistral et soit inféodé aux Américains. Régulièrement, les médias lançaient de fausses rumeurs. Par exemple, que la France avait peur que les marins russes volent le Mistral, que des disques durs avaient disparu du navire, ce genre de bobards… Du grand n’importe quoi. Ces infos n’avaient pas le moindre fondement. Aucun d’entre nous ne s’est jamais trouvé en permanence sur le Mistral.
MK Saint-Pétersbourg : Et les habitants de Saint-Nazaire vous ont-ils exprimé une quelconque hostilité ?
Officier : Nous avions peur qu’il y ait des manifestations, des provocations. Et oui, il y a eu des cas où des types pas très corrects, en passant le long de notre territoire en voiture, ont ralenti et nous ont crié quelque chose depuis leurs fenêtres. Une fois, une manifestation a été organisée – une cinquantaine de personnes se sont approchées du Vladivostok avec des affiches et un mégaphone, puis se sont dirigées vers le Smolny. Notre commandement nous a ordonné de ne pas descendre à terre et de relever les hublots. Ces gens ont crié quelque chose dans leur mégaphone en direction du navire silencieux puis sont repartis.
MK Saint-Pétersbourg : Vous alliez souvent dans la ville ? Et en uniforme ou en civil ?
Officier : Les officiers y allaient souvent, les matelots et les adjudants plus rarement, tous en habit civil, et en groupes. Les déplacements en solitaire étaient interdits. Mais ce sont les mesures d’organisation habituelles en cas de stationnement de militaires sur le territoire d’un État étranger. Pendant les permissions, parfois, nous communiquions avec des Français. Et pas seulement avec eux : Saint-Nazaire est une ville de stationnement naval, on y rencontre beaucoup d’immigrés polonais, baltes, ukrainiens et d’autres pays d’Europe orientale et des ex-républiques soviétiques. Certains sont installés en France. Nous n’avons rencontré aucune hostilité de la part des gens simples. Je considère que notre séjour en France peut être qualifié d’exemplaire. Même quand le Mistral ne nous a pas été livré à temps, les équipages ne se sont pas permis la moindre attitude négative. (…)
MK Saint-Pétersbourg : Parlez-nous plus en détail du Mistral lui-même. Que pensez-vous de ce navire ?
Officier : En septembre, nous avons réalisé deux sorties en mer de dix jours chacune. Le navire nous a fait bonne impression en termes de confort et de commodité d’utilisation. Ça ne ferait pas de mal à notre construction navale militaire d’emprunter certains aspects de l’expérience française. Et avant tout sur l’introduction des technologies contemporaines. Bien évidemment qu’un pays, quand il vend son équipement militaire à un autre (et même si c’est à un allié), en minimise toujours les caractéristiques. Tout le monde le fait, et les Français aussi. Cela concerne en premier lieu les équipements de pointe. Par exemple, le radar qu’ils ont installé sur le Mistral avait des caractéristiques réduites. Je ferai remarquer que les stations russes analogues surpassent la technologie française en termes de portée, et aussi de précision. En revanche, leur système de traitement des données, équivalent de notre BIOuS, est assez intéressant. Il effectue un large spectre de tâches, autant en matière de navigation que de gestion des troupes de débarquement et de suivi des appareils volants. Tout fonctionne vite et bien. L’interface est claire et les écrans sont sensoriels. L’ergonomie des lieux de travail est aussi bien pensée chez les Français, et la puissance de calcul de l’équipement est élevée : tous les composants sont modernes. Ils ont aussi installé un équipement d’observation infrarouge très intéressant. Sur le plan de l’énergie et du mouvement, le Mistral répond enfin aux tendances actuelles du développement de la construction navale : il est entièrement électrique.
MK Saint-Pétersbourg : La Russie a-t-elle besoin de navires de ce type, selon vous ?
Officier : Je pense que oui. Le Mistral n’est pas le meilleur navire du monde dans sa classe, mais ce n’est de loin pas le moins bon. Il est capable de prendre à son bord jusqu’à un millier d’hommes, une vingtaine d’hélicoptères, plusieurs véhicules blindés et deux vedettes de débarquement de troupes. Il peut servir de navire de communication et de gestion. Et il ne faut pas oublier non plus que deux navires, c’est environ 400 emplois de matelots contractuels, d’enseignes et d’officiers.
MK Saint-Pétersbourg : Aurions-nous des problèmes de chômage dans la flotte russe, une surabondance d’équipages et un manque de navires ?
Officier : Non, ces gens seront évidemment replacés et réemployés ici ou là. Mais déjà en France, de nombreux membres des équipages des Mistral disaient qu’ils quitteraient la flotte à la fin de leur contrat. Parce qu’on leur proposerait certainement des fonctions sans perspectives. Je sais que certains avaient l’intention de donner immédiatement leur rapport de démission. Et puis, il y autre chose : même si la France rembourse effectivement l’argent, j’ai du mal à croire que ces fonds iront aux besoins de la construction navale militaire et ne seront pas rangés, bien au chaud, dans les poches d’untel ou d’untel. Selon moi, ce contrat était avantageux pour tout le monde. Pour les Français, parce qu’ils avaient fixé leur prix, et pour nous, parce que ce prix nous convenait.
MK Saint-Pétersbourg : Et pourquoi la Russie ne pouvait-elle pas construire des navires de ce type elle-même ?
Officier : J’estime que notre industrie navale militaire connaît aujourd’hui un certain nombre de problèmes très sérieux. Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, beaucoup d’entreprises se sont retrouvées de l’autre côté de nos frontières – et les chaînes de production ont été soit brisées, soit très sérieusement compliquées. De plus, les écoles scientifiques ont été confrontées à l’absence de renouvellement générationnel, comme beaucoup d’institutions en Russie. La succession a été brisée. Aujourd’hui, Dieu merci, l’école commence à renaître. Mais nous avons de toute façon perdu plus gros que ce que nous retrouvons actuellement. Un autre problème est que notre industrie militaire aime beaucoup se surestimer et faire peur sur la collaboration avec l’Occident.
MK Saint-Pétersbourg : Votre formation s’est terminée début octobre mais vous êtes restés en France jusqu’au 18 décembre. Qu’y faisiez-vous ?
Officier : Nos cours se sont officiellement terminés le 4 octobre, on nous a remis des certificats de formation. Après ça, nous nous sommes simplement maintenus en forme en attendant la fin de l’incertitude. Nous avons travaillé avec les documents ; les commandants distrayaient les hommes – en les obligeant à rédiger des résumés sur leur formation, en conduisant des vérifications d’uniformes, des cours d’entraînement au maniement des armes, des compétitions sportives, des excursions dans la ville. Mais l’humeur des hommes empirait malgré tout, du fait de la situation d’incertitude.
Tout le monde – autant les Français que nous – espérait jusqu’au bout que les navires seraient finalement livrés à la Russie. Le premier, le Vladivostok, est entièrement prêt. Nous avons accepté tous ses systèmes – il suffisait de lever le drapeau russe et de rentrer à la maison. J’en dirai même plus. Le Sébastopol aussi est prêt – ils prévoyaient de le livrer à l’automne 2015, mais les Français ont accéléré les rythmes de construction sans rien dire à personne et déjà effectué les premiers tests de navigation. Peut-être qu’ils espéraient livrer les deux navires en même temps.
Quand nos dirigeants ont finalement compris que la France ferait traîner les choses jusqu’au bout, ils ont décidé que ça coûterait moins cher d’attendre la fin de toute cette histoire à la maison. Et le 18 décembre, nous avons solennellement, en musique, quitté Saint-Nazaire.
MK Saint-Pétersbourg : Ces chantiers navals ont-ils beaucoup de commandes ?
Officier : Mais non, à part les deux Mistral, on n’aurait vraiment pas dit qu’ils construisaient quelque chose de sérieux. Pourtant, à l’approche de l’automne, une affiche publicitaire a été hissée sur un des hangars, qui disait : « Saint-Nazaire construit le plus grand liner du monde ». C’est une entreprise américaine qui a passé une grosse commande aux chantiers navals.
MK Saint-Pétersbourg : En compensation pour le contrat rompu avec la Russie ?
Officier : Je ne sais pas, peut-être.
MK Saint-Pétersbourg : Sur le plan matériel, en France, vous avez gagné ou perdu ?
Officier : Nous avons tous reçu notre solde. Nous vivions à bord du Smolny, qui est un territoire russe. Notre séjour en France était considéré non comme une mission à l’étranger, mais comme une période de service actif. Ce qui fait que nous ne touchions pas de primes de mission. On nous a simplement versé les majorations prévues en cas de service actif. Au cours de ces 210 jours, tous les soldats, en fonction de leur grade et de leur occupation, ont reçu entre 100 et 300 000 roubles chacun [entre 1630 et 4890 euros, ndlr].
MK Saint-Pétersbourg : C’est-à-dire que vous n’auriez pas été contre le fait de rester encore un peu en France ?
Officier : Vous savez, chez les militaires, on ne discute pas les ordres ; mais si on nous avait proposé de rester encore pour un moment – non. Personnellement, j’aurais été contre. Et très franchement, si j’avais su que tout se passerait comme ça, j’aurais carrément refusé ce voyage.
http://www.lecourrierderussie.com/2015/06/notre-vie-sur-mistral/
Le quotidien Moskovski Komsomolets Saint-Pétersbourg s’est entretenu, sous couvert de l’anonymat, avec un des officiers russes qui se sont rendus en France à bord du navire Smolny pour récupérer les Mistral et y ont passé 210 jours avant de revenir les mains vides.
MK Saint-Pétersbourg : Comment avez-vous été accueillis en France ?
Officier : Nous sommes arrivés à Saint-Nazaire le 30 juin. La parcelle où le Smolny s’est amarré a été enclose d’une palissade et un point de contrôle a été installé à l’entrée. On nous a distribué à tous des badges d’accès. Les Français ont monté pour nous plusieurs baraquements de type container, qu’ils ont raccordés à l’électricité, à l’eau et aux canalisations. On pouvait s’y laver et nettoyer nos affaires. Mais les conditions dans lesquelles nous avons vécu à bord du Smolny peuvent difficilement être qualifiées de confortables. Je pense que notre commandement, en matière d’installation, a fait des économies sur notre dos. Le Smolny est un navire d’exercice, destiné à la formation pratique des élèves-officiers. Mais là, il servait de bateau-caserne. En outre, il est prévu pour 300 « passagers », et en l’occurrence, il était surchargé d’à peu près une fois et demie. Faites le calcul : deux équipages de 200 personnes chacun pour les Mistral, plus une quinzaine d’officiers des académies de marine qu’on avait formés pour être instructeurs. Résultat, tout l’équipage du Smolny a dû se serrer : nous ne vivions pas dans les cabines et les postes d’équipage, mais dans des postes non habitables : les salles des machines, les entrepôts, les locaux servant à l’équipement. La formation a commencé dès les premiers jours de juillet. Et jusqu’à la mi-septembre, les instructeurs français nous ont enseigné la théorie.
MK Saint-Pétersbourg : Comment vous traitaient-ils ?
Officier : De la part des instructeurs, nous n’avons absolument rien ressenti de négatif. Ils étaient corrects, cordiaux. Avec beaucoup, nous sommes devenus amis. Ils nous ont même dit regretter que le gouvernement français ne soit pas fichu d’accoucher d’une décision à propos des Mistral et soit inféodé aux Américains. Régulièrement, les médias lançaient de fausses rumeurs. Par exemple, que la France avait peur que les marins russes volent le Mistral, que des disques durs avaient disparu du navire, ce genre de bobards… Du grand n’importe quoi. Ces infos n’avaient pas le moindre fondement. Aucun d’entre nous ne s’est jamais trouvé en permanence sur le Mistral.
MK Saint-Pétersbourg : Et les habitants de Saint-Nazaire vous ont-ils exprimé une quelconque hostilité ?
Officier : Nous avions peur qu’il y ait des manifestations, des provocations. Et oui, il y a eu des cas où des types pas très corrects, en passant le long de notre territoire en voiture, ont ralenti et nous ont crié quelque chose depuis leurs fenêtres. Une fois, une manifestation a été organisée – une cinquantaine de personnes se sont approchées du Vladivostok avec des affiches et un mégaphone, puis se sont dirigées vers le Smolny. Notre commandement nous a ordonné de ne pas descendre à terre et de relever les hublots. Ces gens ont crié quelque chose dans leur mégaphone en direction du navire silencieux puis sont repartis.
MK Saint-Pétersbourg : Vous alliez souvent dans la ville ? Et en uniforme ou en civil ?
Officier : Les officiers y allaient souvent, les matelots et les adjudants plus rarement, tous en habit civil, et en groupes. Les déplacements en solitaire étaient interdits. Mais ce sont les mesures d’organisation habituelles en cas de stationnement de militaires sur le territoire d’un État étranger. Pendant les permissions, parfois, nous communiquions avec des Français. Et pas seulement avec eux : Saint-Nazaire est une ville de stationnement naval, on y rencontre beaucoup d’immigrés polonais, baltes, ukrainiens et d’autres pays d’Europe orientale et des ex-républiques soviétiques. Certains sont installés en France. Nous n’avons rencontré aucune hostilité de la part des gens simples. Je considère que notre séjour en France peut être qualifié d’exemplaire. Même quand le Mistral ne nous a pas été livré à temps, les équipages ne se sont pas permis la moindre attitude négative. (…)
MK Saint-Pétersbourg : Parlez-nous plus en détail du Mistral lui-même. Que pensez-vous de ce navire ?
Officier : En septembre, nous avons réalisé deux sorties en mer de dix jours chacune. Le navire nous a fait bonne impression en termes de confort et de commodité d’utilisation. Ça ne ferait pas de mal à notre construction navale militaire d’emprunter certains aspects de l’expérience française. Et avant tout sur l’introduction des technologies contemporaines. Bien évidemment qu’un pays, quand il vend son équipement militaire à un autre (et même si c’est à un allié), en minimise toujours les caractéristiques. Tout le monde le fait, et les Français aussi. Cela concerne en premier lieu les équipements de pointe. Par exemple, le radar qu’ils ont installé sur le Mistral avait des caractéristiques réduites. Je ferai remarquer que les stations russes analogues surpassent la technologie française en termes de portée, et aussi de précision. En revanche, leur système de traitement des données, équivalent de notre BIOuS, est assez intéressant. Il effectue un large spectre de tâches, autant en matière de navigation que de gestion des troupes de débarquement et de suivi des appareils volants. Tout fonctionne vite et bien. L’interface est claire et les écrans sont sensoriels. L’ergonomie des lieux de travail est aussi bien pensée chez les Français, et la puissance de calcul de l’équipement est élevée : tous les composants sont modernes. Ils ont aussi installé un équipement d’observation infrarouge très intéressant. Sur le plan de l’énergie et du mouvement, le Mistral répond enfin aux tendances actuelles du développement de la construction navale : il est entièrement électrique.
MK Saint-Pétersbourg : La Russie a-t-elle besoin de navires de ce type, selon vous ?
Officier : Je pense que oui. Le Mistral n’est pas le meilleur navire du monde dans sa classe, mais ce n’est de loin pas le moins bon. Il est capable de prendre à son bord jusqu’à un millier d’hommes, une vingtaine d’hélicoptères, plusieurs véhicules blindés et deux vedettes de débarquement de troupes. Il peut servir de navire de communication et de gestion. Et il ne faut pas oublier non plus que deux navires, c’est environ 400 emplois de matelots contractuels, d’enseignes et d’officiers.
MK Saint-Pétersbourg : Aurions-nous des problèmes de chômage dans la flotte russe, une surabondance d’équipages et un manque de navires ?
Officier : Non, ces gens seront évidemment replacés et réemployés ici ou là. Mais déjà en France, de nombreux membres des équipages des Mistral disaient qu’ils quitteraient la flotte à la fin de leur contrat. Parce qu’on leur proposerait certainement des fonctions sans perspectives. Je sais que certains avaient l’intention de donner immédiatement leur rapport de démission. Et puis, il y autre chose : même si la France rembourse effectivement l’argent, j’ai du mal à croire que ces fonds iront aux besoins de la construction navale militaire et ne seront pas rangés, bien au chaud, dans les poches d’untel ou d’untel. Selon moi, ce contrat était avantageux pour tout le monde. Pour les Français, parce qu’ils avaient fixé leur prix, et pour nous, parce que ce prix nous convenait.
MK Saint-Pétersbourg : Et pourquoi la Russie ne pouvait-elle pas construire des navires de ce type elle-même ?
Officier : J’estime que notre industrie navale militaire connaît aujourd’hui un certain nombre de problèmes très sérieux. Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, beaucoup d’entreprises se sont retrouvées de l’autre côté de nos frontières – et les chaînes de production ont été soit brisées, soit très sérieusement compliquées. De plus, les écoles scientifiques ont été confrontées à l’absence de renouvellement générationnel, comme beaucoup d’institutions en Russie. La succession a été brisée. Aujourd’hui, Dieu merci, l’école commence à renaître. Mais nous avons de toute façon perdu plus gros que ce que nous retrouvons actuellement. Un autre problème est que notre industrie militaire aime beaucoup se surestimer et faire peur sur la collaboration avec l’Occident.
MK Saint-Pétersbourg : Votre formation s’est terminée début octobre mais vous êtes restés en France jusqu’au 18 décembre. Qu’y faisiez-vous ?
Officier : Nos cours se sont officiellement terminés le 4 octobre, on nous a remis des certificats de formation. Après ça, nous nous sommes simplement maintenus en forme en attendant la fin de l’incertitude. Nous avons travaillé avec les documents ; les commandants distrayaient les hommes – en les obligeant à rédiger des résumés sur leur formation, en conduisant des vérifications d’uniformes, des cours d’entraînement au maniement des armes, des compétitions sportives, des excursions dans la ville. Mais l’humeur des hommes empirait malgré tout, du fait de la situation d’incertitude.
Tout le monde – autant les Français que nous – espérait jusqu’au bout que les navires seraient finalement livrés à la Russie. Le premier, le Vladivostok, est entièrement prêt. Nous avons accepté tous ses systèmes – il suffisait de lever le drapeau russe et de rentrer à la maison. J’en dirai même plus. Le Sébastopol aussi est prêt – ils prévoyaient de le livrer à l’automne 2015, mais les Français ont accéléré les rythmes de construction sans rien dire à personne et déjà effectué les premiers tests de navigation. Peut-être qu’ils espéraient livrer les deux navires en même temps.
Quand nos dirigeants ont finalement compris que la France ferait traîner les choses jusqu’au bout, ils ont décidé que ça coûterait moins cher d’attendre la fin de toute cette histoire à la maison. Et le 18 décembre, nous avons solennellement, en musique, quitté Saint-Nazaire.
MK Saint-Pétersbourg : Ces chantiers navals ont-ils beaucoup de commandes ?
Officier : Mais non, à part les deux Mistral, on n’aurait vraiment pas dit qu’ils construisaient quelque chose de sérieux. Pourtant, à l’approche de l’automne, une affiche publicitaire a été hissée sur un des hangars, qui disait : « Saint-Nazaire construit le plus grand liner du monde ». C’est une entreprise américaine qui a passé une grosse commande aux chantiers navals.
MK Saint-Pétersbourg : En compensation pour le contrat rompu avec la Russie ?
Officier : Je ne sais pas, peut-être.
MK Saint-Pétersbourg : Sur le plan matériel, en France, vous avez gagné ou perdu ?
Officier : Nous avons tous reçu notre solde. Nous vivions à bord du Smolny, qui est un territoire russe. Notre séjour en France était considéré non comme une mission à l’étranger, mais comme une période de service actif. Ce qui fait que nous ne touchions pas de primes de mission. On nous a simplement versé les majorations prévues en cas de service actif. Au cours de ces 210 jours, tous les soldats, en fonction de leur grade et de leur occupation, ont reçu entre 100 et 300 000 roubles chacun [entre 1630 et 4890 euros, ndlr].
MK Saint-Pétersbourg : C’est-à-dire que vous n’auriez pas été contre le fait de rester encore un peu en France ?
Officier : Vous savez, chez les militaires, on ne discute pas les ordres ; mais si on nous avait proposé de rester encore pour un moment – non. Personnellement, j’aurais été contre. Et très franchement, si j’avais su que tout se passerait comme ça, j’aurais carrément refusé ce voyage.
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Tibo- Messages : 225
Date d'inscription : 07/05/2014
Re: Et en Russie !
Désabusé le marin . . .
Александр- Messages : 5390
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Re: Et en Russie !
Les gesticulations nucléaires de Vladimir Poutine
Le président russe a annoncé que la Russie allait renforcer sa force de frappe, les Etats-Unis s'en inquiètent.
Si ce n’est pas une course à l’armement, cela peut commencer à y ressembler. Du moins dans la rhétorique et les intentions. Il y a quelques jours, le quotidien américain The New York Times a révélé que le Pentagone est en train d’étudier un projet de déploiement d’armes lourdes en Europe de l’Est.
Mardi, Vladimir Poutine a profité de l’inauguration d’un grand salon militaire non loin de Moscou pour annoncer que la Russie allait renforcer sa force de frappe nucléaire. «Cette année, plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, capables de résister aux systèmes de défense anti-aérienne les plus sophistiqués, seront déployés au sein des forces nucléaires russes», a déclaré le président russe, tout en saluant la mise en service de toute une série de nouveaux engins hypersophistiqués, dont un sous-marin lanceur d’ogives nucléaires, le Vladimir Monomaque.
Une riposte aux projets américains
Pour l’Otan, ces propos sont belliqueux — le secrétaire général Jens Stoltenberg les a jugés «déstabilisants et dangereux». Soit. Mais contiennent-ils quelque chose de radicalement nouveau ? «Le déploiement des missiles dont a parlé Vladimir Poutine était prévu, il relève du programme de réarmement pour 2020 [lancé en 2011, ndlr]. Il n’y a là aucune surprise», a commenté le directeur du Centre d’étude des tendances stratégiques, Ivan Konovalov. Volontiers provocateur, Poutine a donc simplement présenté un déploiement nucléaire qui était de toute façon au programme comme une décision récente, une riposte aux projets américains.
Pour l’expert miliaire Pavel Felgenhauer la nouveauté est ailleurs : « la nouvelle, ce n’est pas la fabrication des missiles, c’est qu’il y en ait moins que prévu au départ. Il devait y en avoir plus de 50. Ça veut dire qu’il y a des problèmes soit financiers, soit technologiques », suppose-t-il.
Une stratégie héritée de la guerre froide
En plus de frimer avec ses nouvelles fusées, Poutine a également rappelé, un peu plus tard dans la journée de mardi, que la Russie se tenait prête à se défendre contre l’Otan qui «arrive à ses frontières». «Si quelqu’un place sous la menace certains de nos territoires, nous devons pointer nos forces armées et notre force de frappe vers les territoires d’où vient la menace», a-t-il prévenu.
Là encore, Poutine a recours à la stratégie de la corde raide, héritée de la guerre froide, qu’il utilise allègrement et de plus en plus, à mesure que les relations avec l’Occident se détériorent sur fond de crise ukrainienne. «Mais pour que cette stratégie fonctionne, il faut être crédible, prévient Felgenhauer. C’est-à-dire paraitre suffisamment fou pour avoir recours à une arme de destruction massive qui anéantira la Russie aussi. Il faut surtout que le potentiel nucléaire soit pris au sérieux. C’est pourquoi le nucléaire est considéré comme essentiel dans le programme de réarmement qui est en cours actuellement.»
Le budget militaire russe représente aujourd’hui 21% du budget total de la Russie, il a doublé par rapport à 2010. Pour moderniser son arsenal, Moscou compte dépenser plus de 331 milliards d’euros d’ici à 2020. «Mais la crise ukrainienne n’y est pour rien, assure Konovalov. La confrontation actuelle avec l’Occident n’a aucune incidence sur le plan de réarmement. Il n’y a pas de dépenses supplémentaires, tous les contrats qui sont réalisés en ce moment ont été conclus plus tôt. Le programme d’Etat pour 2020 n’a pas été modifié, aucun nouveau point n’est apparu.
L’objectif est de renouveler à 70% tout l’arsenal militaire.» Car la Russie se prépare, à plus long terme, à une guerre totale pour les ressources. «L’Etat-major russe l’a pronostiquée pour après 2025, rappelle Felgenhauer. Le Kremlin est convaincu que la Russie sera attaquée de tous les côtés, à l’arme nucléaire notamment, d’où la nécessité de se préparer.»
Joute verbale
Pour l’heure, comme à son habitude, Moscou pointe du doigt Washington et l’accuse d’entrainer la Russie dans une course aux armements dont elle ne veut pas. «La Russie tente d’une façon ou d’une autre de réagir aux menaces potentielles, mais sans aller au-delà. […] Nous sommes opposés à toute course aux armements car cela affaiblirait nos capacités économiques. Nous sommes contre cela par principe», a affirmé le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov lors d’un point presse.
Pour Konovalov, nous ne sommes qu’à l’étape d’une joute verbale : «Si les Etats-Unis installent vraiment leurs armes lourdes en Europe de l’Est, alors la Russie aura une réponse proportionnelle, c’est évident. Mais pour l’instant, il s’agit plutôt d’une guerre de nerfs, analyse l’expert. Cette guerre est d’ailleurs provoquée et entretenue par les Américains, qui tâtent les positions de la Russie pour voir jusqu’où ils peuvent aller dans la confrontation.»
Russie et Allemagne s'accusent de relancer la Guerre froide
La Russie a accusé mercredi l'OTAN de ranimer le spectre de la Guerre froide en accaparant des territoires proches de sa frontière afin de remettre en cause l'équilibre des pouvoirs, une initiative qui, dit-elle, la contraint à prendre des mesures pour assurer sa sécurité.
L'Allemagne a réagi à ces déclarations et à l'annonce mardi par Vladimir Poutine de l'ajout de 40 missiles balistiques intercontinentaux à l'arsenal russe en estimant que le Kremlin obéissait à un réflexe de style soviétique.
« Ce n'est pas la Russie qui s'approche des frontières d'un autre. C'est l'infrastructure militaire de l'OTAN qui s'approche des frontières de la Russie », a affirmé Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe.
« Tout cela (...) contraint Moscou à prendre des mesures pour préserver ses intérêts, sa sécurité. » — Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a accusé Vladimir Poutine d'avoir des réflexes hérités de la Guerre froide.
« Les vieux réflexes de cette époque sont à l'évidence plus vivaces que nous le pensions jusqu'à l'année dernière », a commenté Steinmeier. « Je ne peux que mettre en garde contre la tentation de céder à de tels réflexes et d'entrer dans une spirale rapide des mots et des actes », a-t-il ajouté.
Selon Dmitri Peskov, l'Occident s'appuie de plus en plus souvent sur une rhétorique « contre-productive et conflictuelle » digne de la période de la Guerre froide face à une Russie qui n'a jamais cherché le conflit.
La Russie ne souhaite pas s'engager dans une course à l'armement, notamment parce que cela pénaliserait son économie, a par ailleurs déclaré mercredi un conseiller en politique du président Vladimir Poutine.
« La Russie ne s'inscrit pas dans une course à l'armement », a dit Youri Ouchakov. « La Russie cherche à réagir à certaines menaces, mais rien de plus. Nous n'entrons pas dans une course à l'armement parce que cela pénaliserait les capacités de notre sphère économique ».
Le général Philip Breedlove, commandant suprême des forces de l'OTAN, s'est lui aussi indigné de l'annonce de Vladimir Poutine concernant les nouveaux missiles intercontinentaux.
« Ce n'est pas comme cela que se comporte une puissance nucléaire responsable », a-t-il estimé.
« Exacerber les tensions nucléaires par la rhétorique n'est pas un comportement responsable et nous demandons à ces nations de gérer ce type d'armes de façon responsable », a ajouté l'officier américain.
Le "plus grand renforcement" de l'Otan depuis la guerre froide
Face à de nouvelles menaces, l'Otan fait son plus grand effort de défense depuis la fin de la guerre froide, a estimé aujourd'hui le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, venu en Pologne pour assister au premier grand exercice de la nouvelle Force de réaction très rapide de l'Alliance. "L'Otan est en train de faire face à un nouvel environnement sécuritaire, causé par la violence, la tourmente et l'instabilité dans le sud - EI en Irak, en Syrie, en Afrique du Nord - mais causé également par le comportement de la Russie, plus assertive, qui a utilisé la force pour changer des frontières, pour annexer la Crimée et pour déstabiliser l'Ukraine orientale", a déclaré Stoltenberg à Zagan (ouest). "L'Otan doit y répondre. Nous répondons, et nous le faisons en mettant en oeuvre le plus grand renforcement de nos défenses collectives depuis la fin de la guerre froide. La force de réaction très rapide en est un élément clé. Il est formidable de voir qu'elle est fonctionnelle et qu'elle s'exerce ici en Pologne", a-t-il ajouté.
Le premier exercice "complet" de la nouvelle force (VJTF: "Very High Readiness Joint Task Force") de l'Alliance atlantique a réuni depuis la semaine dernière environ 2.100 soldats néerlandais, tchèques, allemands, norvégiens, polonais, lituaniens, belges, américains et hongrois, de différentes formations, arrivés en Pologne par différentes voies de transport aérien, routier et ferroviaire. Le scénario de l'exercice prévoit la défense d'un pays allié contre une agression externe.
Le président russe a annoncé que la Russie allait renforcer sa force de frappe, les Etats-Unis s'en inquiètent.
Si ce n’est pas une course à l’armement, cela peut commencer à y ressembler. Du moins dans la rhétorique et les intentions. Il y a quelques jours, le quotidien américain The New York Times a révélé que le Pentagone est en train d’étudier un projet de déploiement d’armes lourdes en Europe de l’Est.
Mardi, Vladimir Poutine a profité de l’inauguration d’un grand salon militaire non loin de Moscou pour annoncer que la Russie allait renforcer sa force de frappe nucléaire. «Cette année, plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, capables de résister aux systèmes de défense anti-aérienne les plus sophistiqués, seront déployés au sein des forces nucléaires russes», a déclaré le président russe, tout en saluant la mise en service de toute une série de nouveaux engins hypersophistiqués, dont un sous-marin lanceur d’ogives nucléaires, le Vladimir Monomaque.
Une riposte aux projets américains
Pour l’Otan, ces propos sont belliqueux — le secrétaire général Jens Stoltenberg les a jugés «déstabilisants et dangereux». Soit. Mais contiennent-ils quelque chose de radicalement nouveau ? «Le déploiement des missiles dont a parlé Vladimir Poutine était prévu, il relève du programme de réarmement pour 2020 [lancé en 2011, ndlr]. Il n’y a là aucune surprise», a commenté le directeur du Centre d’étude des tendances stratégiques, Ivan Konovalov. Volontiers provocateur, Poutine a donc simplement présenté un déploiement nucléaire qui était de toute façon au programme comme une décision récente, une riposte aux projets américains.
Pour l’expert miliaire Pavel Felgenhauer la nouveauté est ailleurs : « la nouvelle, ce n’est pas la fabrication des missiles, c’est qu’il y en ait moins que prévu au départ. Il devait y en avoir plus de 50. Ça veut dire qu’il y a des problèmes soit financiers, soit technologiques », suppose-t-il.
Une stratégie héritée de la guerre froide
En plus de frimer avec ses nouvelles fusées, Poutine a également rappelé, un peu plus tard dans la journée de mardi, que la Russie se tenait prête à se défendre contre l’Otan qui «arrive à ses frontières». «Si quelqu’un place sous la menace certains de nos territoires, nous devons pointer nos forces armées et notre force de frappe vers les territoires d’où vient la menace», a-t-il prévenu.
Là encore, Poutine a recours à la stratégie de la corde raide, héritée de la guerre froide, qu’il utilise allègrement et de plus en plus, à mesure que les relations avec l’Occident se détériorent sur fond de crise ukrainienne. «Mais pour que cette stratégie fonctionne, il faut être crédible, prévient Felgenhauer. C’est-à-dire paraitre suffisamment fou pour avoir recours à une arme de destruction massive qui anéantira la Russie aussi. Il faut surtout que le potentiel nucléaire soit pris au sérieux. C’est pourquoi le nucléaire est considéré comme essentiel dans le programme de réarmement qui est en cours actuellement.»
Le budget militaire russe représente aujourd’hui 21% du budget total de la Russie, il a doublé par rapport à 2010. Pour moderniser son arsenal, Moscou compte dépenser plus de 331 milliards d’euros d’ici à 2020. «Mais la crise ukrainienne n’y est pour rien, assure Konovalov. La confrontation actuelle avec l’Occident n’a aucune incidence sur le plan de réarmement. Il n’y a pas de dépenses supplémentaires, tous les contrats qui sont réalisés en ce moment ont été conclus plus tôt. Le programme d’Etat pour 2020 n’a pas été modifié, aucun nouveau point n’est apparu.
L’objectif est de renouveler à 70% tout l’arsenal militaire.» Car la Russie se prépare, à plus long terme, à une guerre totale pour les ressources. «L’Etat-major russe l’a pronostiquée pour après 2025, rappelle Felgenhauer. Le Kremlin est convaincu que la Russie sera attaquée de tous les côtés, à l’arme nucléaire notamment, d’où la nécessité de se préparer.»
Joute verbale
Pour l’heure, comme à son habitude, Moscou pointe du doigt Washington et l’accuse d’entrainer la Russie dans une course aux armements dont elle ne veut pas. «La Russie tente d’une façon ou d’une autre de réagir aux menaces potentielles, mais sans aller au-delà. […] Nous sommes opposés à toute course aux armements car cela affaiblirait nos capacités économiques. Nous sommes contre cela par principe», a affirmé le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov lors d’un point presse.
Pour Konovalov, nous ne sommes qu’à l’étape d’une joute verbale : «Si les Etats-Unis installent vraiment leurs armes lourdes en Europe de l’Est, alors la Russie aura une réponse proportionnelle, c’est évident. Mais pour l’instant, il s’agit plutôt d’une guerre de nerfs, analyse l’expert. Cette guerre est d’ailleurs provoquée et entretenue par les Américains, qui tâtent les positions de la Russie pour voir jusqu’où ils peuvent aller dans la confrontation.»
Russie et Allemagne s'accusent de relancer la Guerre froide
La Russie a accusé mercredi l'OTAN de ranimer le spectre de la Guerre froide en accaparant des territoires proches de sa frontière afin de remettre en cause l'équilibre des pouvoirs, une initiative qui, dit-elle, la contraint à prendre des mesures pour assurer sa sécurité.
L'Allemagne a réagi à ces déclarations et à l'annonce mardi par Vladimir Poutine de l'ajout de 40 missiles balistiques intercontinentaux à l'arsenal russe en estimant que le Kremlin obéissait à un réflexe de style soviétique.
« Ce n'est pas la Russie qui s'approche des frontières d'un autre. C'est l'infrastructure militaire de l'OTAN qui s'approche des frontières de la Russie », a affirmé Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe.
« Tout cela (...) contraint Moscou à prendre des mesures pour préserver ses intérêts, sa sécurité. » — Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a accusé Vladimir Poutine d'avoir des réflexes hérités de la Guerre froide.
« Les vieux réflexes de cette époque sont à l'évidence plus vivaces que nous le pensions jusqu'à l'année dernière », a commenté Steinmeier. « Je ne peux que mettre en garde contre la tentation de céder à de tels réflexes et d'entrer dans une spirale rapide des mots et des actes », a-t-il ajouté.
Selon Dmitri Peskov, l'Occident s'appuie de plus en plus souvent sur une rhétorique « contre-productive et conflictuelle » digne de la période de la Guerre froide face à une Russie qui n'a jamais cherché le conflit.
La Russie ne souhaite pas s'engager dans une course à l'armement, notamment parce que cela pénaliserait son économie, a par ailleurs déclaré mercredi un conseiller en politique du président Vladimir Poutine.
« La Russie ne s'inscrit pas dans une course à l'armement », a dit Youri Ouchakov. « La Russie cherche à réagir à certaines menaces, mais rien de plus. Nous n'entrons pas dans une course à l'armement parce que cela pénaliserait les capacités de notre sphère économique ».
Le général Philip Breedlove, commandant suprême des forces de l'OTAN, s'est lui aussi indigné de l'annonce de Vladimir Poutine concernant les nouveaux missiles intercontinentaux.
« Ce n'est pas comme cela que se comporte une puissance nucléaire responsable », a-t-il estimé.
« Exacerber les tensions nucléaires par la rhétorique n'est pas un comportement responsable et nous demandons à ces nations de gérer ce type d'armes de façon responsable », a ajouté l'officier américain.
Le "plus grand renforcement" de l'Otan depuis la guerre froide
Face à de nouvelles menaces, l'Otan fait son plus grand effort de défense depuis la fin de la guerre froide, a estimé aujourd'hui le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, venu en Pologne pour assister au premier grand exercice de la nouvelle Force de réaction très rapide de l'Alliance. "L'Otan est en train de faire face à un nouvel environnement sécuritaire, causé par la violence, la tourmente et l'instabilité dans le sud - EI en Irak, en Syrie, en Afrique du Nord - mais causé également par le comportement de la Russie, plus assertive, qui a utilisé la force pour changer des frontières, pour annexer la Crimée et pour déstabiliser l'Ukraine orientale", a déclaré Stoltenberg à Zagan (ouest). "L'Otan doit y répondre. Nous répondons, et nous le faisons en mettant en oeuvre le plus grand renforcement de nos défenses collectives depuis la fin de la guerre froide. La force de réaction très rapide en est un élément clé. Il est formidable de voir qu'elle est fonctionnelle et qu'elle s'exerce ici en Pologne", a-t-il ajouté.
Le premier exercice "complet" de la nouvelle force (VJTF: "Very High Readiness Joint Task Force") de l'Alliance atlantique a réuni depuis la semaine dernière environ 2.100 soldats néerlandais, tchèques, allemands, norvégiens, polonais, lituaniens, belges, américains et hongrois, de différentes formations, arrivés en Pologne par différentes voies de transport aérien, routier et ferroviaire. Le scénario de l'exercice prévoit la défense d'un pays allié contre une agression externe.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Sont de plus en plus fou:
Russia calls investigation into whether US moon landings happened
The increasingly tense relationship between the United States and Russia might be about to face a new challenge: a Russian investigation into American moon landings.
In an op-ed published by Russian newspaper Izvestia, Vladimir Markin, a spokesman for the government's official Investigative Committee, argued that such an investigation could reveal new insights into the historical space journeys.
According to a translation by the Moscow Times, Markin would support an inquiry into the disappearance of original footage from the first moon landing in 1969 and the whereabouts of lunar rock, which was brought back to Earth during several missions.
“We are not contending that they did not fly [to the moon], and simply made a film about it. But all of these scientific — or perhaps cultural — artifacts are part of the legacy of humanity, and their disappearance without a trace is our common loss. An investigation will reveal what happened,” Markin wrote, according to the Moscow Times translation.
The op-ed is unlikely to raise worries among Nasa officials. In 2009, Nasa itself admitted that it had erased the original video recordings of the first moon landing among 200,000 other tapes in order to save money, according to Reuters. However, Nasa has since restored copies of the landing, using recordings from other sources such as CBS News. The organization says that due to restoration efforts, the recordings' quality is superior to the original one that has gone missing.
Nasa did also emphasize the uniqueness of lunar soil and rock in the past. “They differ from Earth rocks in many respects,” David McKay, chief scientist for planetary science and exploration at Nasa's Johnson Space Center, where most of the material is stored, was quoted as saying by Nasa's website in 2001.
So, why is Investigative Committee member Markin speculating about conspiracy theories surrounding US moon landings that happened decades ago? In his op-ed, the Russian official also emphasized that “US authorities had crossed a line by launching a large-scale corruption probe targeting nine Fifa officials,” according to the Moscow Times.
On June 2, Fifa President Sepp Blatter announced that he would eventually step down amid an ongoing investigation into widespread corruption at the organization. "US prosecutors have declared themselves the supreme arbiters of international football affairs," Markin complained in his op-ed. The official went on to argue that US investigators had confused political bargaining with corruption. He specifically referred to media speculation that former German chancellor Gerhard Schroeder authorized military arms shipments to Saudi Arabia to help Germany win the 2006 World Cup bid.
Russia calls investigation into whether US moon landings happened
The increasingly tense relationship between the United States and Russia might be about to face a new challenge: a Russian investigation into American moon landings.
In an op-ed published by Russian newspaper Izvestia, Vladimir Markin, a spokesman for the government's official Investigative Committee, argued that such an investigation could reveal new insights into the historical space journeys.
According to a translation by the Moscow Times, Markin would support an inquiry into the disappearance of original footage from the first moon landing in 1969 and the whereabouts of lunar rock, which was brought back to Earth during several missions.
“We are not contending that they did not fly [to the moon], and simply made a film about it. But all of these scientific — or perhaps cultural — artifacts are part of the legacy of humanity, and their disappearance without a trace is our common loss. An investigation will reveal what happened,” Markin wrote, according to the Moscow Times translation.
The op-ed is unlikely to raise worries among Nasa officials. In 2009, Nasa itself admitted that it had erased the original video recordings of the first moon landing among 200,000 other tapes in order to save money, according to Reuters. However, Nasa has since restored copies of the landing, using recordings from other sources such as CBS News. The organization says that due to restoration efforts, the recordings' quality is superior to the original one that has gone missing.
Nasa did also emphasize the uniqueness of lunar soil and rock in the past. “They differ from Earth rocks in many respects,” David McKay, chief scientist for planetary science and exploration at Nasa's Johnson Space Center, where most of the material is stored, was quoted as saying by Nasa's website in 2001.
So, why is Investigative Committee member Markin speculating about conspiracy theories surrounding US moon landings that happened decades ago? In his op-ed, the Russian official also emphasized that “US authorities had crossed a line by launching a large-scale corruption probe targeting nine Fifa officials,” according to the Moscow Times.
On June 2, Fifa President Sepp Blatter announced that he would eventually step down amid an ongoing investigation into widespread corruption at the organization. "US prosecutors have declared themselves the supreme arbiters of international football affairs," Markin complained in his op-ed. The official went on to argue that US investigators had confused political bargaining with corruption. He specifically referred to media speculation that former German chancellor Gerhard Schroeder authorized military arms shipments to Saudi Arabia to help Germany win the 2006 World Cup bid.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
les popofs veulent surfer sur les théories conspi a 2 balles ???? bon tenez vous bien, demain poutine va dire que le garde du corps d'obama est un lézard et que hitler est allé se cacher de l'autre côté de la lune et qu'il attend son heure avant d'envahir la terre !! ;-)
mortimer- Messages : 94
Date d'inscription : 07/12/2014
Re: Et en Russie !
Quand on voit le dernier billet d'Orkenny, on a de quoi s'interroger sur leur santé mentale!!
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Voici rien que du prévisible dans les sanctions/réactions :
(Belga) Moscou prolongera son embargo sur les produits agricoles européens si l'Union européenne étend ses sanctions contre la Russie, a indiqué jeudi le ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaev.
"Nous voulons juste conserver le statu-quo: l'embargo sur les produits (agricoles) introduit en réponse au régime de sanctions -- bien sûr il s'agit d'une mesure symétrique", a dit M. Oulioukaev à l'agence officielle RIA Novosti.
L'embargo "pourrait être étendu et affiné", a-t-il ajouté. Interrogé sur la possibilité que la Russie impose des sanctions sur d'autres importations européennes, le ministre a répondu qu'il "pense que cela est peu probable".
Le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch a indiqué de son côté à RIA Novosti que la Russie "étendra les sanctions" si l'UE le fait. Interrogé sur la durée de cette extension, il a répondu ne pas s'intéresser à cette question des limites.
Les ambassadeurs des 28 États membres de l'Union européenne ont approuvé par "consensus" mercredi le prolongement des sanctions économiques prises contre la Russie en raison de la crise ukrainienne jusqu'au 31 janvier 2016, une mesure qui doit être formellement adoptée lundi par les ministres des Affaires étrangères.
La Russie a interdit l'importation de la plupart des produits agricoles et d'élevage en provenance de l'UE, ainsi que des États-Unis, d'Australie du Canada et de Norvège.
(Belga) Moscou prolongera son embargo sur les produits agricoles européens si l'Union européenne étend ses sanctions contre la Russie, a indiqué jeudi le ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaev.
"Nous voulons juste conserver le statu-quo: l'embargo sur les produits (agricoles) introduit en réponse au régime de sanctions -- bien sûr il s'agit d'une mesure symétrique", a dit M. Oulioukaev à l'agence officielle RIA Novosti.
L'embargo "pourrait être étendu et affiné", a-t-il ajouté. Interrogé sur la possibilité que la Russie impose des sanctions sur d'autres importations européennes, le ministre a répondu qu'il "pense que cela est peu probable".
Le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch a indiqué de son côté à RIA Novosti que la Russie "étendra les sanctions" si l'UE le fait. Interrogé sur la durée de cette extension, il a répondu ne pas s'intéresser à cette question des limites.
Les ambassadeurs des 28 États membres de l'Union européenne ont approuvé par "consensus" mercredi le prolongement des sanctions économiques prises contre la Russie en raison de la crise ukrainienne jusqu'au 31 janvier 2016, une mesure qui doit être formellement adoptée lundi par les ministres des Affaires étrangères.
La Russie a interdit l'importation de la plupart des produits agricoles et d'élevage en provenance de l'UE, ainsi que des États-Unis, d'Australie du Canada et de Norvège.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Au « Davos russe », des patrons inquiets
Au Forum économique international de Saint-Pétersbourg. les patrons russes sont inquiets mais le Premier ministre grec Alexis Tsipras y est la star de l’année - Olga Matseva/AFP
Alexis Tsipras en vedette au forum de Saint-Pétersbourg. Le climat des affaires russe reste morne.
Tête-à-tête avec le chef du Kremlin, entretien avec le PDG de Gazprom, discours à la tribune… Cette année, Aléxis Tsípras est la star du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Alors qu’Athènes aborde une échéance cruciale vis-à-vis de ses créanciers de l’Union européenne et du FMI, le Premier ministre grec a choisi de passer deux jours au « Davos russe ». Venu avec plusieurs ministres, Aléxis Tsípras doit s’entretenir avec le président Vladimir Poutine et s’exprimer à ses côtés jeudi matin devant le gratin d’affaires russe et international. Jeudi, il a déjà négocié avec Alexeï Miller, le patron de Gazprom proche du chef du Kremlin. Au menu : Turkish Stream , le futur gazoduc russe via la Turquie qui, se prolongeant jusqu’en Grèce, pourrait lui assurer un important rôle de transit.
Crédits russes envisagés
Les autorités russes ne cessent de répéter que la partie grecque n’a pas demandé d’aide financière. Mais des crédits russes sont bel et bien envisagés, dans le cadre de grands projets dont Vladimir Poutine et Aléxis Tsípras avaient dressé la liste lors de leur première rencontre en avril. Les revenus futurs tirés des activités de transit grâce à Turkish Stream pourraient servir à rembourser ensuite la Russie. « Tout cela n’est pas du business mais de la politique pure. Le Kremlin n’a pas les moyens de sortir Athènes de son imbroglio financier. Mais il peut l’aider politiquement. D’autant plus que cela lui permet de jouer sur les divisions au sein de l’Europe… », prévient David Iakobachvili. Ce président d’un fonds d’investissement russe était jeudi à Saint-Pétersbourg plus préoccupé par la crise économique russe, « car, ici, le pire est encore devant nous… »
Inquiétudes pour l’économie russe
Alors que le Kremlin, repris largement par les médias publics, minimise l’ampleur des difficultés économiques, de nombreux hommes d’affaires au Forum ne cachent pas leurs inquiétudes. « La chute du commerce avec l’Europe est une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Nous devons continuer à travailler ensemble », insiste Mikhaïl Mordachov, le patron du groupe sidérurgique Severstal. « C’est un fait qu’ avec la crise ukrainienne, les sanctions de Washington et de Bruxelles ont refroidi les appétits occidentaux pour la Russie », regrette Bernard Sucher, membre (américain) d’Aton, l’une des principales banques d’affaires russe. « Cela aggrave le problème fondamental de l’économie russe : l’insuffisance des investissements. »
« Nous ne cherchons pas à nous tourner vers l’Est, nous voulons faire du commerce autant avec l’Est qu’avec l’Ouest », a toutefois insisté le numéro deux du gouvernement, Igor Chouvalov, lors de la session d’ouverture du Forum. Dans les couloirs, les investisseurs américains et européens sont d’ailleurs plus nombreux que l’an passé et la présence des Asiatiques, Chinois en tête, est moins visible.
Plusieurs accords ont été signés, notamment dans le secteur énergétique. Gazprom a conclu avec ses principaux clients européens, l’anglo-néerlandais Shell, l’allemand E.ON et l’autrichien OMV, la construction d’un nouveau gazoduc via la mer Baltique. « La crise est là. Mais les affaires continuent… » reconnaît Reiner Hartmann, membre du comité de développement de E.ON. BP serait proche d’un accord pour acheter à Rosneft une part d’un gisement en Sibérie. Patrick Pouyanné, le patron de Total, pourrait également conclure aujourd’hui un accord avec le géant pétrolier russe.
Au Forum économique international de Saint-Pétersbourg. les patrons russes sont inquiets mais le Premier ministre grec Alexis Tsipras y est la star de l’année - Olga Matseva/AFP
Alexis Tsipras en vedette au forum de Saint-Pétersbourg. Le climat des affaires russe reste morne.
Tête-à-tête avec le chef du Kremlin, entretien avec le PDG de Gazprom, discours à la tribune… Cette année, Aléxis Tsípras est la star du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Alors qu’Athènes aborde une échéance cruciale vis-à-vis de ses créanciers de l’Union européenne et du FMI, le Premier ministre grec a choisi de passer deux jours au « Davos russe ». Venu avec plusieurs ministres, Aléxis Tsípras doit s’entretenir avec le président Vladimir Poutine et s’exprimer à ses côtés jeudi matin devant le gratin d’affaires russe et international. Jeudi, il a déjà négocié avec Alexeï Miller, le patron de Gazprom proche du chef du Kremlin. Au menu : Turkish Stream , le futur gazoduc russe via la Turquie qui, se prolongeant jusqu’en Grèce, pourrait lui assurer un important rôle de transit.
Crédits russes envisagés
Les autorités russes ne cessent de répéter que la partie grecque n’a pas demandé d’aide financière. Mais des crédits russes sont bel et bien envisagés, dans le cadre de grands projets dont Vladimir Poutine et Aléxis Tsípras avaient dressé la liste lors de leur première rencontre en avril. Les revenus futurs tirés des activités de transit grâce à Turkish Stream pourraient servir à rembourser ensuite la Russie. « Tout cela n’est pas du business mais de la politique pure. Le Kremlin n’a pas les moyens de sortir Athènes de son imbroglio financier. Mais il peut l’aider politiquement. D’autant plus que cela lui permet de jouer sur les divisions au sein de l’Europe… », prévient David Iakobachvili. Ce président d’un fonds d’investissement russe était jeudi à Saint-Pétersbourg plus préoccupé par la crise économique russe, « car, ici, le pire est encore devant nous… »
Inquiétudes pour l’économie russe
Alors que le Kremlin, repris largement par les médias publics, minimise l’ampleur des difficultés économiques, de nombreux hommes d’affaires au Forum ne cachent pas leurs inquiétudes. « La chute du commerce avec l’Europe est une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Nous devons continuer à travailler ensemble », insiste Mikhaïl Mordachov, le patron du groupe sidérurgique Severstal. « C’est un fait qu’ avec la crise ukrainienne, les sanctions de Washington et de Bruxelles ont refroidi les appétits occidentaux pour la Russie », regrette Bernard Sucher, membre (américain) d’Aton, l’une des principales banques d’affaires russe. « Cela aggrave le problème fondamental de l’économie russe : l’insuffisance des investissements. »
« Nous ne cherchons pas à nous tourner vers l’Est, nous voulons faire du commerce autant avec l’Est qu’avec l’Ouest », a toutefois insisté le numéro deux du gouvernement, Igor Chouvalov, lors de la session d’ouverture du Forum. Dans les couloirs, les investisseurs américains et européens sont d’ailleurs plus nombreux que l’an passé et la présence des Asiatiques, Chinois en tête, est moins visible.
Plusieurs accords ont été signés, notamment dans le secteur énergétique. Gazprom a conclu avec ses principaux clients européens, l’anglo-néerlandais Shell, l’allemand E.ON et l’autrichien OMV, la construction d’un nouveau gazoduc via la mer Baltique. « La crise est là. Mais les affaires continuent… » reconnaît Reiner Hartmann, membre du comité de développement de E.ON. BP serait proche d’un accord pour acheter à Rosneft une part d’un gisement en Sibérie. Patrick Pouyanné, le patron de Total, pourrait également conclure aujourd’hui un accord avec le géant pétrolier russe.
Re: Et en Russie !
Comme le rapporte Benoit:
"Igor Girkin aujourd'hui:
"Si Poutine ne gagne pas la guerre en Ukraine, il sera détruit politiquement et physiquement""
Igor Girkin: If Putin doesn't win war in Ukraine, he'll be destroyed politically and physically
"Igor Girkin aujourd'hui:
"Si Poutine ne gagne pas la guerre en Ukraine, il sera détruit politiquement et physiquement""
Igor Girkin: If Putin doesn't win war in Ukraine, he'll be destroyed politically and physically
Re: Et en Russie !
La stratégie de Poutine porte sur plusieurs plans. Voilà qui dévoile une partie de cette grande partie d'échecs stratégique internationale :
La Russie se pose en partenaire économique des Européens avant de recevoir Tsipras
AFP 18 JUIN 2015 À 12:21 (MIS À JOUR : 18 JUIN 2015 À 16:57)
La Russie a mis sur la table jeudi, lors du rendez-vous annuel de ses milieux d’affaires à Saint-Pétersbourg, un projet de gazoduc vers l’Allemagne, se posant en partenaire économique incontournable des Européens malgré les sanctions, avant d’accueillir le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Le chef du gouvernement de gauche radicale, critique des sanctions européennes et engagé dans de houleuses discussions avec les créanciers de la Grèce pour éviter un défaut de paiement, est arrivé dans l’après-midi au Forum économique international de Saint-Pétersbourg et a discrètement rencontré le patron de Gazprom Alexeï Miller.
Vendredi, il doit rencontrer Vladimir Poutine et pourrait à cette occasion signer un accord avec le géant public russe pour la construction d’un gazoduc de deux milliards de dollars sur le territoire grec, prolongeant le projet TurkStream entre la Russie et la Turquie.
«Il veut suggérer aux Européens que la Grèce a le choix: soit l’Europe la soutient, soit la Grèce pourrait prendre une autre direction», a estimé Charles Robertson, chef économiste de Renaissance Capital, interrogé par l’AFP, qui doute cependant d’un «soutien financier important».
A la veille de cet entretien, Gazprom a créé la surprise avec l’annonce d’un projet de gazoduc vers l’Allemagne en ouverture d’un Forum de Saint-Pétersbourg assombri par la récession que traverse la Russie et l’annonce d’une probable prolongation jusqu’en janvier prochain des sanctions européennes contre la Russie.
L’accord annoncé par Gazprom avec l’allemand EON, l’anglo-néerlandais Shell et l’autrichien OMV, qui reste pour l’instant au stade de la lettre d’intention, porte sur deux nouvelles branches au fond de la Baltique d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an. Cela reviendrait à doubler la capacité actuelle du gazoduc Nord Stream, lancé en 2011 et long de 1.220 kilomètres.
- La Russie ouverte aux Occidentaux -
Ce projet constitue un camouflet pour Bruxelles, en conflit avec Gazprom sur plusieurs fronts et qui multiplie les initiatives pour trouver de nouvelles sources d’approvisionnements et réduire sa dépendance au gaz russe.
De son côté, le groupe russe ne cesse de mettre en avant la diminution de la production locale en Europe et la tendance à l’augmentation de la demande pour cette ressource considérée comme relativement propre. Selon elle, d’ici à dix ans, le Vieux continent aura des besoins impossibles à combler par des importations des Etats-Unis ou d’Azerbaïdjan.
En s’alliant au nord avec Shell, EON et OMV, Moscou montre que malgré les tensions politiques, les industriels européens ne demandent qu’à coopérer avec la Russie.
Au delà des patrons de majors pétrolières et gazières (Shell mais aussi BP et Total), les autorités russes mettent en avant l’augmentation de la fréquentation du Forum économique international, avec plus de 1.700 entreprises représentées, signe selon elles de regain d’intérêt pour l’économie russe.
Ouvrant l’événement, le vice-Premier ministre Sergueï Prikhodko s’est ainsi félicité que certains partenaires de la Russie aient décidé d’agir «dans leur propre intérêt».
Il y a un an, l’événement avait été déserté après l’annexion de la Crimée et le début de la pire période de confrontation entre Moscou et les Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide en 1991. Isolée comme jamais dans la période post-soviétique et affaiblie par l’effondrement du marché pétrolier, l’économie russe traverse une profonde récession marquée surtout par une chute du pouvoir d’achat et de la consommation.
- Marché 'considérable' -
«Nous sommes au coeur de la tempête», a prévenu l’ancien ministre des Finances Alexeï Koudrine, très respecté des milieux économiques. «La croissance va revenir dans un an, mais nous nous trouverons dans un état pire qu’actuellement», a-t-il affirmé.
Si le produit intérieur brut est attendu en baisse d’environ 3% cette année, les autorités russes cependant ne cessent de souligner que le chaos économique promis par les Occidentaux n’a pas eu lieu. A l’inverse, Vladimir Poutine, qui devrait réaffirmer vendredi devant les investisseurs que la Russie leur est ouverte, répète à l’envi que les pays européens payent eux-mêmes un prix très élevé.
Les entreprises européennes, qui avaient investi massivement ces dernières années en Russie pour profiter de l’émergence de sa classe moyenne, protestent ouvertement contre l’introduction des sanctions. En grande majorité, elles assurent vouloir y rester implantées.
A Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a rencontré le ministre saoudien de la Défense le prince Mohammed ben Salmane. Après des années de tensions liées à la guerre en Syrie, le président russe a à cette occasion accepté une invitation à se rendre en Arabie saoudite. Le roi Salmane prévoit de son côté de se rendre à Moscou.
Gazprom veut construire un nouveau gazoduc entre la Russie et l’Allemagne avec EON, Shell et OMV
AFP 18 JUIN 2015 À 14:06 (MIS À JOUR : 18 JUIN 2015 À 14:53)
Le géant russe du gaz Gazprom a annoncé jeudi la signature d’un accord ouvrant la voie à un doublement des capacités de transport russe entre la Russie et l’Allemagne, apportant un camouflet à l’Union européenne qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe.
La lettre d’intention signée avec l’anglo-néerlandais Shell, l’allemand EON et l’autrichien OMV à l’occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg porte sur deux branches passant par la mer Baltique d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, ce qui reviendrait à doubler les volumes transportés actuellement par le gazoduc Nord Stream.
Il s’ajoute à un autre accord avec Shell prévoyant la mise en place d’une troisième ligne de production de gaz naturel liquéfié dans leur usine commune à Sakhaline, dans l’Extrême-Orient russe.
Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a souligné dans un communiqué que le nouveau gazoduc sous la Baltique devait «contribuer à améliorer la sécurité et la fiabilité des livraisons de gaz».
«Vu la diminution de la production locale dans les pays européens et l’augmentation de la demande, (les entreprises signataires) soulignent la nécessité de développer de nouvelles infrastructures pour garantir les livraisons aux consommateurs européens», a souligné Gazprom.
Gazprom ne cesse de répéter que les Européens auront besoin de davantage de gaz dans les années à venir et que la Russie est la seule à pouvoir répondre à cette demande à un prix compétitif malgré la volonté de Bruxelles de trouver de nouvelles sources d’approvisionnements.
Le groupe public a développé considérablement ses capacités vers l’Europe ces dernières années avec la mise en service de Nord Stream, gazoduc de 1.220 kilomètres lancé en 2011.
Pour desservir le sud de l’Europe, il comptait construire South Stream mais le projet s’est heurté à l’opposition de Bruxelles et a été abandonné brutalement fin 2014 en pleines tensions liées à la crise ukrainienne.
A la place, le groupe russe va construire un nouveau gazoduc vers la Turquie, dont la construction doit commencer dans les semaines à venir. Un accord pourrait être signé vendredi par le Premier ministre grec Alexis Tsipras pour le prolonger sur le territoire de la Grèce.
La Russie se pose en partenaire économique des Européens avant de recevoir Tsipras
AFP 18 JUIN 2015 À 12:21 (MIS À JOUR : 18 JUIN 2015 À 16:57)
La Russie a mis sur la table jeudi, lors du rendez-vous annuel de ses milieux d’affaires à Saint-Pétersbourg, un projet de gazoduc vers l’Allemagne, se posant en partenaire économique incontournable des Européens malgré les sanctions, avant d’accueillir le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Le chef du gouvernement de gauche radicale, critique des sanctions européennes et engagé dans de houleuses discussions avec les créanciers de la Grèce pour éviter un défaut de paiement, est arrivé dans l’après-midi au Forum économique international de Saint-Pétersbourg et a discrètement rencontré le patron de Gazprom Alexeï Miller.
Vendredi, il doit rencontrer Vladimir Poutine et pourrait à cette occasion signer un accord avec le géant public russe pour la construction d’un gazoduc de deux milliards de dollars sur le territoire grec, prolongeant le projet TurkStream entre la Russie et la Turquie.
«Il veut suggérer aux Européens que la Grèce a le choix: soit l’Europe la soutient, soit la Grèce pourrait prendre une autre direction», a estimé Charles Robertson, chef économiste de Renaissance Capital, interrogé par l’AFP, qui doute cependant d’un «soutien financier important».
A la veille de cet entretien, Gazprom a créé la surprise avec l’annonce d’un projet de gazoduc vers l’Allemagne en ouverture d’un Forum de Saint-Pétersbourg assombri par la récession que traverse la Russie et l’annonce d’une probable prolongation jusqu’en janvier prochain des sanctions européennes contre la Russie.
L’accord annoncé par Gazprom avec l’allemand EON, l’anglo-néerlandais Shell et l’autrichien OMV, qui reste pour l’instant au stade de la lettre d’intention, porte sur deux nouvelles branches au fond de la Baltique d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an. Cela reviendrait à doubler la capacité actuelle du gazoduc Nord Stream, lancé en 2011 et long de 1.220 kilomètres.
- La Russie ouverte aux Occidentaux -
Ce projet constitue un camouflet pour Bruxelles, en conflit avec Gazprom sur plusieurs fronts et qui multiplie les initiatives pour trouver de nouvelles sources d’approvisionnements et réduire sa dépendance au gaz russe.
De son côté, le groupe russe ne cesse de mettre en avant la diminution de la production locale en Europe et la tendance à l’augmentation de la demande pour cette ressource considérée comme relativement propre. Selon elle, d’ici à dix ans, le Vieux continent aura des besoins impossibles à combler par des importations des Etats-Unis ou d’Azerbaïdjan.
En s’alliant au nord avec Shell, EON et OMV, Moscou montre que malgré les tensions politiques, les industriels européens ne demandent qu’à coopérer avec la Russie.
Au delà des patrons de majors pétrolières et gazières (Shell mais aussi BP et Total), les autorités russes mettent en avant l’augmentation de la fréquentation du Forum économique international, avec plus de 1.700 entreprises représentées, signe selon elles de regain d’intérêt pour l’économie russe.
Ouvrant l’événement, le vice-Premier ministre Sergueï Prikhodko s’est ainsi félicité que certains partenaires de la Russie aient décidé d’agir «dans leur propre intérêt».
Il y a un an, l’événement avait été déserté après l’annexion de la Crimée et le début de la pire période de confrontation entre Moscou et les Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide en 1991. Isolée comme jamais dans la période post-soviétique et affaiblie par l’effondrement du marché pétrolier, l’économie russe traverse une profonde récession marquée surtout par une chute du pouvoir d’achat et de la consommation.
- Marché 'considérable' -
«Nous sommes au coeur de la tempête», a prévenu l’ancien ministre des Finances Alexeï Koudrine, très respecté des milieux économiques. «La croissance va revenir dans un an, mais nous nous trouverons dans un état pire qu’actuellement», a-t-il affirmé.
Si le produit intérieur brut est attendu en baisse d’environ 3% cette année, les autorités russes cependant ne cessent de souligner que le chaos économique promis par les Occidentaux n’a pas eu lieu. A l’inverse, Vladimir Poutine, qui devrait réaffirmer vendredi devant les investisseurs que la Russie leur est ouverte, répète à l’envi que les pays européens payent eux-mêmes un prix très élevé.
Les entreprises européennes, qui avaient investi massivement ces dernières années en Russie pour profiter de l’émergence de sa classe moyenne, protestent ouvertement contre l’introduction des sanctions. En grande majorité, elles assurent vouloir y rester implantées.
A Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a rencontré le ministre saoudien de la Défense le prince Mohammed ben Salmane. Après des années de tensions liées à la guerre en Syrie, le président russe a à cette occasion accepté une invitation à se rendre en Arabie saoudite. Le roi Salmane prévoit de son côté de se rendre à Moscou.
Gazprom veut construire un nouveau gazoduc entre la Russie et l’Allemagne avec EON, Shell et OMV
AFP 18 JUIN 2015 À 14:06 (MIS À JOUR : 18 JUIN 2015 À 14:53)
Le géant russe du gaz Gazprom a annoncé jeudi la signature d’un accord ouvrant la voie à un doublement des capacités de transport russe entre la Russie et l’Allemagne, apportant un camouflet à l’Union européenne qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe.
La lettre d’intention signée avec l’anglo-néerlandais Shell, l’allemand EON et l’autrichien OMV à l’occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg porte sur deux branches passant par la mer Baltique d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, ce qui reviendrait à doubler les volumes transportés actuellement par le gazoduc Nord Stream.
Il s’ajoute à un autre accord avec Shell prévoyant la mise en place d’une troisième ligne de production de gaz naturel liquéfié dans leur usine commune à Sakhaline, dans l’Extrême-Orient russe.
Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a souligné dans un communiqué que le nouveau gazoduc sous la Baltique devait «contribuer à améliorer la sécurité et la fiabilité des livraisons de gaz».
«Vu la diminution de la production locale dans les pays européens et l’augmentation de la demande, (les entreprises signataires) soulignent la nécessité de développer de nouvelles infrastructures pour garantir les livraisons aux consommateurs européens», a souligné Gazprom.
Gazprom ne cesse de répéter que les Européens auront besoin de davantage de gaz dans les années à venir et que la Russie est la seule à pouvoir répondre à cette demande à un prix compétitif malgré la volonté de Bruxelles de trouver de nouvelles sources d’approvisionnements.
Le groupe public a développé considérablement ses capacités vers l’Europe ces dernières années avec la mise en service de Nord Stream, gazoduc de 1.220 kilomètres lancé en 2011.
Pour desservir le sud de l’Europe, il comptait construire South Stream mais le projet s’est heurté à l’opposition de Bruxelles et a été abandonné brutalement fin 2014 en pleines tensions liées à la crise ukrainienne.
A la place, le groupe russe va construire un nouveau gazoduc vers la Turquie, dont la construction doit commencer dans les semaines à venir. Un accord pourrait être signé vendredi par le Premier ministre grec Alexis Tsipras pour le prolonger sur le territoire de la Grèce.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Et l'autre plan:
Le rêve eurasiatique de Moscou est-il un mirage?
«La Russie n'est pas entrée dans la modernité économique», analysait Nicolas Barré dans l'un de ses «Editos éco» : en quinze ans, Vladimir Poutine n'a pas vu plus loin que la stratégie à court terme des hydrocarbures... Et au plan international ? Fâché avec l'Europe, il préfère regarder vers la Chine et l'Eurasie. Vraie «vision» économique ou mirage?
Elle semble loin, l'embellie économique du premier mandat de Vladimir Poutine, quand les Russes voyaient leur pouvoir d'achat s'envoler – d'où une popularité encore inentamée, même si la hausse du prix des hydrocarbures en était plus responsable que le gouvernement... Après quinze ans au pouvoir, le président russe se heurte, pour son troisième mandat, à deux obstacles économiques majeurs : la chute du prix du baril de pétrole qui a fait plonger le rouble (même s'il s'est un peu remis de sa chute) et les conséquences des sanctions européennes et américaines liées au conflit en Ukraine.
Compter sur la vente du gaz et du pétrole ne suffit plus... Or, l'économie russe, peu ou pas diversifiée, repose toujours sur les hydrocarbures. La Russie, qui n'a pas suffisamment misé sur l'éducation ni réglé ses problèmes de corruption, n'apparaît plus forcément comme une grande puissance et attire moins les investisseurs étrangers. Une alliance avec la Chine et ce fameux projet d'Union économique eurasienne peuvent-ils lui redonner de l'influence ?
Grand rapprochement avec la Chine
Face à la récession qui s'installe et à l'isolement sur la scène internationale, Poutine joue la carte de la Chine, autre pays «émergent» des BRICS et nouveau banquier du monde. Un grand rapprochement mis en scène lors des commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie par la Russie, le 9 mai 2015. Et à replacer, comme le note Pierre Haski sur Rue89, «dans le contexte précis du conflit en Ukraine, des tensions entre la Russie et l’Occident, et des sanctions économiques européennes et américaines qui, doublées de la baisse des prix de l’énergie, ont sérieusement ébranlé l’économie russe. Moscou et Pékin ont un intérêt commun bien compris : montrer à Washington, et accessoirement aux Européens, qu’ils ne sont pas maîtres du monde et que, comme l’a proclamé Vladimir Poutine, "le monde n’est pas unipolaire"».
Les présidents chinois et russe le 8 mai 2015 à Moscou, à la veille de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945. © REUTERS/Sergei Karpukhin
Pour ne pas dépendre uniquement des acheteurs occidentaux, Moscou multiplie donc les accords commerciaux avec Pékin. En mai 2014 a été signé un accord de livraison de gaz russe vers la Chine (400 milliards de dollars sur trente ans). Pékin a accordé à la Russie une ligne de crédit chinoise d’un milliard de dollars à une banque d’investissements russe. Mais, note Pierre Haski, «aujourd’hui, dans le couple Pékin-Moscou, c’est Pékin qui a le dessus, disposant des ressources, des entreprises, du marché... Moscou a certes les ressources naturelles et les armements dont Pékin a besoin, mais plus les moyens, ni les entreprises, pour construire les infrastructures nécessaires ; à l’image de ce TGV Moscou-Kazan financé et construit par les Chinois».
«OCS» dans les relations sino-russes ?
Bien que «la Russie et la Chine imitent un "partenariat stratégique" et parlent de leurs "excellentes" relations "sans précédent"», en réalité, «les relations sino-russes deviennent de plus en plus sèches, on y perçoit de plus en plus d'éléments de concurrence ouverte», peut-on lire sur le site (très) proche du Kremlin Sputniknews, dans un papier d'opinion qui «ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction», est-il précisé. «Avant tout, poursuit l'auteur, il s'agit de la compétition pour l'influence en Asie centrale, c'est-à-dire dans la zone d'action de l'OCS, Organisation de coopération de Shanghai.»
L'OCS, parfois appelée «l'Otan orientale», n'est pas seulement une structure politico-militaire à visées sécuritaires qui regroupe la Russie, la Chine et les ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale : c'est aussi une organisation de coopération économique. «Dans l’OCS, un grand gagnant, la Chine, un perdant, la Russie, et de grands perdants, les pays d’Asie centrale», aurait prophétisé un diplomate français, cité par Diploweb. «La grande inquiétude pour la Russie est qu’un jour la Chine devienne leader dans l’OCS et dans la région d’Asie centrale, poursuit l'article. La Russie essaie de créer sa propre structure pour y devenir un leader absolu»... une Union eurasiatique économique, devenue la priorité de la politique étrangère russe.
Rêve eurasien ou mirage ?
Depuis la crise ukrainienne qui éloigne l'Europe de la Russie, la construction de cette Union eurasiatique chère à Vladimir Poutine et entrée en vigueur en janvier 2015 apparaît comme un «plan B» : les projets de partenariats économiques avec Ia Chine, mais aussi l'Inde et l'Iran, s'intensifient. «Le seul effet des sanctions [liées au conflit en Ukraine] aura été de précipiter un mouvement qui était prévisible sur les dix prochaines années : (...) développer de plus en plus ses liens avec les pays d’Asie et les pays émergents», se félicite l'auteure d'un billet optimistement intitulé «La Russie sort de la crise» dans son blog hébergé chez Mediapart. Mais selon l'analyste Chris Weafer, «le potentiel de cette union ne se concrétisera que si l'économie russe se redresse». Pour lui, cette dernière souffre surtout, et pour la première fois depuis quinze ans, d'un problème durable de croissance.
Les présidents de Russie Vladimir Poutine, du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev et de la Biélorussie Alexandre Loukachenko lors d'une réunion de l'Union économique eurasienne à Astana, la capitale kazakhe, en mai 2014. © AFP Photo/Ria Novosti - Pool/Michael Klimentyev
Ce rêve eurasien d'un pont entre l'Europe et l'Asie pacifique, d'un nouveau pôle d'influence mondiale structuré autour de la Russie a débuté avec l’Union douanière de 2010 qui réunissait le Kazakhstan et la Biélorussie. Mais du côté de l'«étranger proche», concept apparu dans la politique étrangère russe en 1996, personne n'est trop pressé de rejoindre le giron de l'ex-«grand frère», sans parler du rapport de force économique, trop inégal. Le président bulgare, par exemple, n'est pas client de ce «projet allant de Lisbonne à Vladivostok qui nie et exclut l'UE en tant que telle».
Poutine ne fait pas d'économie, mais de la politique
Outre qu'elle va avoir du mal à rivaliser avec l'UE, cette Union économique eurasiatique (ou eurasienne), UEEA, construite sur et contre le modèle européen ne témoignerait-elle pas d'une vision économique un peu courte ? Comme le rappelle Andreï Milekhine, président de la holding de recherche Romir, «il ne faut pas oublier que chez nous, la politique est placée au-dessus de l’économie». Et selon la politologue Cécile Vaissié, c'est tout le problème de l'économie russe : ses choix (ne) sont (que) politiques.
Le rêve eurasiatique de Moscou est-il un mirage?
«La Russie n'est pas entrée dans la modernité économique», analysait Nicolas Barré dans l'un de ses «Editos éco» : en quinze ans, Vladimir Poutine n'a pas vu plus loin que la stratégie à court terme des hydrocarbures... Et au plan international ? Fâché avec l'Europe, il préfère regarder vers la Chine et l'Eurasie. Vraie «vision» économique ou mirage?
Elle semble loin, l'embellie économique du premier mandat de Vladimir Poutine, quand les Russes voyaient leur pouvoir d'achat s'envoler – d'où une popularité encore inentamée, même si la hausse du prix des hydrocarbures en était plus responsable que le gouvernement... Après quinze ans au pouvoir, le président russe se heurte, pour son troisième mandat, à deux obstacles économiques majeurs : la chute du prix du baril de pétrole qui a fait plonger le rouble (même s'il s'est un peu remis de sa chute) et les conséquences des sanctions européennes et américaines liées au conflit en Ukraine.
Compter sur la vente du gaz et du pétrole ne suffit plus... Or, l'économie russe, peu ou pas diversifiée, repose toujours sur les hydrocarbures. La Russie, qui n'a pas suffisamment misé sur l'éducation ni réglé ses problèmes de corruption, n'apparaît plus forcément comme une grande puissance et attire moins les investisseurs étrangers. Une alliance avec la Chine et ce fameux projet d'Union économique eurasienne peuvent-ils lui redonner de l'influence ?
Grand rapprochement avec la Chine
Face à la récession qui s'installe et à l'isolement sur la scène internationale, Poutine joue la carte de la Chine, autre pays «émergent» des BRICS et nouveau banquier du monde. Un grand rapprochement mis en scène lors des commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie par la Russie, le 9 mai 2015. Et à replacer, comme le note Pierre Haski sur Rue89, «dans le contexte précis du conflit en Ukraine, des tensions entre la Russie et l’Occident, et des sanctions économiques européennes et américaines qui, doublées de la baisse des prix de l’énergie, ont sérieusement ébranlé l’économie russe. Moscou et Pékin ont un intérêt commun bien compris : montrer à Washington, et accessoirement aux Européens, qu’ils ne sont pas maîtres du monde et que, comme l’a proclamé Vladimir Poutine, "le monde n’est pas unipolaire"».
Les présidents chinois et russe le 8 mai 2015 à Moscou, à la veille de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945. © REUTERS/Sergei Karpukhin
Pour ne pas dépendre uniquement des acheteurs occidentaux, Moscou multiplie donc les accords commerciaux avec Pékin. En mai 2014 a été signé un accord de livraison de gaz russe vers la Chine (400 milliards de dollars sur trente ans). Pékin a accordé à la Russie une ligne de crédit chinoise d’un milliard de dollars à une banque d’investissements russe. Mais, note Pierre Haski, «aujourd’hui, dans le couple Pékin-Moscou, c’est Pékin qui a le dessus, disposant des ressources, des entreprises, du marché... Moscou a certes les ressources naturelles et les armements dont Pékin a besoin, mais plus les moyens, ni les entreprises, pour construire les infrastructures nécessaires ; à l’image de ce TGV Moscou-Kazan financé et construit par les Chinois».
«OCS» dans les relations sino-russes ?
Bien que «la Russie et la Chine imitent un "partenariat stratégique" et parlent de leurs "excellentes" relations "sans précédent"», en réalité, «les relations sino-russes deviennent de plus en plus sèches, on y perçoit de plus en plus d'éléments de concurrence ouverte», peut-on lire sur le site (très) proche du Kremlin Sputniknews, dans un papier d'opinion qui «ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction», est-il précisé. «Avant tout, poursuit l'auteur, il s'agit de la compétition pour l'influence en Asie centrale, c'est-à-dire dans la zone d'action de l'OCS, Organisation de coopération de Shanghai.»
L'OCS, parfois appelée «l'Otan orientale», n'est pas seulement une structure politico-militaire à visées sécuritaires qui regroupe la Russie, la Chine et les ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale : c'est aussi une organisation de coopération économique. «Dans l’OCS, un grand gagnant, la Chine, un perdant, la Russie, et de grands perdants, les pays d’Asie centrale», aurait prophétisé un diplomate français, cité par Diploweb. «La grande inquiétude pour la Russie est qu’un jour la Chine devienne leader dans l’OCS et dans la région d’Asie centrale, poursuit l'article. La Russie essaie de créer sa propre structure pour y devenir un leader absolu»... une Union eurasiatique économique, devenue la priorité de la politique étrangère russe.
Rêve eurasien ou mirage ?
Depuis la crise ukrainienne qui éloigne l'Europe de la Russie, la construction de cette Union eurasiatique chère à Vladimir Poutine et entrée en vigueur en janvier 2015 apparaît comme un «plan B» : les projets de partenariats économiques avec Ia Chine, mais aussi l'Inde et l'Iran, s'intensifient. «Le seul effet des sanctions [liées au conflit en Ukraine] aura été de précipiter un mouvement qui était prévisible sur les dix prochaines années : (...) développer de plus en plus ses liens avec les pays d’Asie et les pays émergents», se félicite l'auteure d'un billet optimistement intitulé «La Russie sort de la crise» dans son blog hébergé chez Mediapart. Mais selon l'analyste Chris Weafer, «le potentiel de cette union ne se concrétisera que si l'économie russe se redresse». Pour lui, cette dernière souffre surtout, et pour la première fois depuis quinze ans, d'un problème durable de croissance.
Les présidents de Russie Vladimir Poutine, du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev et de la Biélorussie Alexandre Loukachenko lors d'une réunion de l'Union économique eurasienne à Astana, la capitale kazakhe, en mai 2014. © AFP Photo/Ria Novosti - Pool/Michael Klimentyev
Ce rêve eurasien d'un pont entre l'Europe et l'Asie pacifique, d'un nouveau pôle d'influence mondiale structuré autour de la Russie a débuté avec l’Union douanière de 2010 qui réunissait le Kazakhstan et la Biélorussie. Mais du côté de l'«étranger proche», concept apparu dans la politique étrangère russe en 1996, personne n'est trop pressé de rejoindre le giron de l'ex-«grand frère», sans parler du rapport de force économique, trop inégal. Le président bulgare, par exemple, n'est pas client de ce «projet allant de Lisbonne à Vladivostok qui nie et exclut l'UE en tant que telle».
Poutine ne fait pas d'économie, mais de la politique
Outre qu'elle va avoir du mal à rivaliser avec l'UE, cette Union économique eurasiatique (ou eurasienne), UEEA, construite sur et contre le modèle européen ne témoignerait-elle pas d'une vision économique un peu courte ? Comme le rappelle Andreï Milekhine, président de la holding de recherche Romir, «il ne faut pas oublier que chez nous, la politique est placée au-dessus de l’économie». Et selon la politologue Cécile Vaissié, c'est tout le problème de l'économie russe : ses choix (ne) sont (que) politiques.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Merci pour les articles. Par contre il y a une bourde dans l'url du lien sputnik (les relations sino-russes deviennent de plus en plus sèches), un 'ttp//' en trop.
En passant, c'est surprenant de trouver un article potable sur sputnik..
En passant, c'est surprenant de trouver un article potable sur sputnik..
Tibo- Messages : 225
Date d'inscription : 07/05/2014
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