Tchernobyl
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Re: Tchernobyl
J'avais toujours pensé que Tchernobyl serait un des lieux les plus sur de la planète en cas de conflit mondial... Ce n'est vraisemblablement pas le cas!
Par contre, ce qui est inquiétante, c'est l'augmentation de la radioactivité... Tchernobyl n'étant pas très loin de Kyiv, j'espère que cette augmentation ne servira pas d'écran de fumée pour une attaque "sale" sur Kyiv...
Par contre, ce qui est inquiétante, c'est l'augmentation de la radioactivité... Tchernobyl n'étant pas très loin de Kyiv, j'espère que cette augmentation ne servira pas d'écran de fumée pour une attaque "sale" sur Kyiv...
Gilles- Messages : 2455
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Re: Tchernobyl
Je peux pas dire publiquement ce que les russes ont en tête pour tchernobil, ce que je peux dire c'est que les biélorusses morfleront avec l'ukraine. et toute l’Europe après.
benoit77- Messages : 2859
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Re: Tchernobyl
benoit77 a écrit:Je peux pas dire publiquement ce que les russes ont en tête pour tchernobil, ce que je peux dire c'est que les biélorusses morfleront avec l'ukraine. et toute l’Europe après.
Je suis Limousin, je ne peux m'empêcher de penser à ce que les Nazis ont fait à Oradour-sur-glane lorsqu'il se sont retirés... Si Poutine doit reculer, on ne sait pas quel sera sa réaction...
Gilles- Messages : 2455
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Re: Tchernobyl
"14h16 : Vladimir Poutine annonce mettre en alerte la « force de dissuasion » nucléaire russe
Menace réelle ou arme de communication massive ? Le président russe Vladimir Poutine a annoncé ce dimanche mettre en alerte la « force de dissuasion » de l’armée russe, qui peut comprendre une composante nucléaire, au quatrième jour de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
« J’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat », a déclaré le président russe lors d’un entretien avec ses chefs militaires retransmis à la télévision."
J'en avais parlé il y a quelques jours... Je prie pour me tromper...
Menace réelle ou arme de communication massive ? Le président russe Vladimir Poutine a annoncé ce dimanche mettre en alerte la « force de dissuasion » de l’armée russe, qui peut comprendre une composante nucléaire, au quatrième jour de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
« J’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat », a déclaré le président russe lors d’un entretien avec ses chefs militaires retransmis à la télévision."
J'en avais parlé il y a quelques jours... Je prie pour me tromper...
Gilles- Messages : 2455
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Re: Tchernobyl
Excellente nouvelle : les occupants vont connaître des rayonnements importants dans la zone d'exclusion de Tchernobyl
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Tchernobyl
AFP, publié le mercredi 09 mars 2022 à 09h13
Les systèmes permettant de contrôler à distance les matériaux nucléaires de la centrale de Tchernobyl en Ukraine ont cessé de transmettre des données à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), a-t-elle indiqué mardi.
La Russie a envahi l'Ukraine le 24 février, prenant le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl, lieu de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire en 1986.
Rafael Grossi, le chef de l'AIEA - organisme de surveillance des Nations unies dans le domaine du nucléaire - "a indiqué que la transmission à distance des données des systèmes de contrôle des garanties installés à la centrale nucléaire de Tchernobyl avait été coupée", a affirmé l'AIEA dans un communiqué.
L'AIEA utilise le terme "garanties" pour décrire les mesures techniques qu'elle applique aux matières et activités nucléaires, dans le but de dissuader la propagation des armes nucléaires par la détection précoce de l'utilisation abusive de ces matières.
Plus de 200 techniciens et gardes sont bloqués sur le site, travaillant 13 jours d'affilée sous surveillance russe.
L'organisme a demandé à la Russie de les autoriser à effectuer des rotations, le repos et les horaires fixes étant essentiels à la sécurité du site.
"Je suis profondément préoccupé par la situation difficile et stressante dans laquelle se trouve le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl et par les risques potentiels que cela comporte pour la sécurité nucléaire", a averti M. Grossi.
Avec une transmission de données à distance coupée et le régulateur ukrainien ne pouvant contacter la centrale que par courrier électronique, M. Grossi a réitéré son offre de se rendre sur le site, ou ailleurs, pour obtenir de toutes les parties un "engagement en faveur de la sûreté et de la sécurité" des centrales électriques ukrainiennes.
L'armée russe occupe depuis vendredi également la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud-est de l'Ukraine, où des frappes de son artillerie, selon les Ukrainiens, ont provoqué un incendie - dont Moscou nie être à l'origine.
L'agence de presse russe RIA Novosti a publié mercredi plusieurs vidéos avec des déclarations à la presse d'un responsable de la Garde nationale russe, tournées devant la centrale de Zaporojie.
"Actuellement, la centrale fonctionne normalement. L'administration du site remplit ses fonctions. La situation est entièrement contrôlée par la Garde nationale russe", a-t-il assuré sur ces images.
"Un grand nombre d'armements et de munitions, y compris des armes lourdes, ont été découverts dans les réacteurs de la centrale", a-t-il également affirmé.
Zaporojie est la plus importante centrale d'Europe. Ses réacteurs ont été mis en service entre 1984 et 1995. Ils sont de conception moderne comparé à Tchnernobyl, première centrale construite dans le pays, en 1970, où les réacteurs étaient bien moins sécurisés.
Les systèmes permettant de contrôler à distance les matériaux nucléaires de la centrale de Tchernobyl en Ukraine ont cessé de transmettre des données à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), a-t-elle indiqué mardi.
La Russie a envahi l'Ukraine le 24 février, prenant le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl, lieu de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire en 1986.
Rafael Grossi, le chef de l'AIEA - organisme de surveillance des Nations unies dans le domaine du nucléaire - "a indiqué que la transmission à distance des données des systèmes de contrôle des garanties installés à la centrale nucléaire de Tchernobyl avait été coupée", a affirmé l'AIEA dans un communiqué.
L'AIEA utilise le terme "garanties" pour décrire les mesures techniques qu'elle applique aux matières et activités nucléaires, dans le but de dissuader la propagation des armes nucléaires par la détection précoce de l'utilisation abusive de ces matières.
Plus de 200 techniciens et gardes sont bloqués sur le site, travaillant 13 jours d'affilée sous surveillance russe.
L'organisme a demandé à la Russie de les autoriser à effectuer des rotations, le repos et les horaires fixes étant essentiels à la sécurité du site.
"Je suis profondément préoccupé par la situation difficile et stressante dans laquelle se trouve le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl et par les risques potentiels que cela comporte pour la sécurité nucléaire", a averti M. Grossi.
Avec une transmission de données à distance coupée et le régulateur ukrainien ne pouvant contacter la centrale que par courrier électronique, M. Grossi a réitéré son offre de se rendre sur le site, ou ailleurs, pour obtenir de toutes les parties un "engagement en faveur de la sûreté et de la sécurité" des centrales électriques ukrainiennes.
L'armée russe occupe depuis vendredi également la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud-est de l'Ukraine, où des frappes de son artillerie, selon les Ukrainiens, ont provoqué un incendie - dont Moscou nie être à l'origine.
L'agence de presse russe RIA Novosti a publié mercredi plusieurs vidéos avec des déclarations à la presse d'un responsable de la Garde nationale russe, tournées devant la centrale de Zaporojie.
"Actuellement, la centrale fonctionne normalement. L'administration du site remplit ses fonctions. La situation est entièrement contrôlée par la Garde nationale russe", a-t-il assuré sur ces images.
"Un grand nombre d'armements et de munitions, y compris des armes lourdes, ont été découverts dans les réacteurs de la centrale", a-t-il également affirmé.
Zaporojie est la plus importante centrale d'Europe. Ses réacteurs ont été mis en service entre 1984 et 1995. Ils sont de conception moderne comparé à Tchnernobyl, première centrale construite dans le pays, en 1970, où les réacteurs étaient bien moins sécurisés.
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Re: Tchernobyl
Message de la CRIIRAD du 18 mars 2022
Le point également sur la situation des sites nucléaires de Tchernobyl et Zaporijjia.
Surveillance des niveaux de rayonnement ambiant
En Europe et dans les pays limitrophes de l’Ukraine (notamment la Russie et la Biélorussie), la consultation des réseaux de surveillance, effectué deux fois par jour depuis le 24 février par le laboratoire de la CRIIRAD, n’a pas montré de valeurs anormales.
Par ailleurs, toutes les balises du réseau de contrôle exploité par le laboratoire de la CRIIRAD entre Genève et Avignon étaient (et restent) opérationnelles et n’ont pas indiqué d’anomalies.
En Ukraine, à ce jour la CRIIRAD n’a relevé aucune anomalie radiologique sur les capteurs en fonctionnement à l’exception :
En revanche, les niveaux de radiations mesurés par le réseau de capteurs des centrales nucléaires ukrainiennes ne sont toujours pas mis à jour. Les dernières valeurs disponibles datent du 28 février pour la centrale de Zaporjjia, du 4 mars pour les autres centrales en service (Khmelnitski, Konstantinovka et Rivne). Le laboratoire de la CRIIRAD a concentré son attention sur les capteurs fonctionnels les plus proches, qui ne montrent pas de valeurs anormales, mais ils sont distants de plusieurs kilomètres à plusieurs dizaines de kilomètres des sites.
Les résultats du réseau de capteurs qui surveille la zone d’exclusion (et les installations nucléaires de Tchernobyl) ne sont plus mis à jour depuis le 9 mars, à l’exception du capteur de la ville de Tchernobyl (situé à 15 kilomètres au sud-est de l’ancienne centrale nucléaire). Il indique des valeurs stables (de l’ordre de 0,2 µSv/h), mais au mieux un seul résultat par jour est publié (sur les 6 derniers jours, les valeurs disponibles sont celles du 13 mars 8h00, du 14 mars 8h00, du 17 mars 8h00 et du 18 mars 8h00).
L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) a indiqué dans son communiqué du 15 mars que la télétransmission des données des systèmes de surveillance installés à l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl ne fonctionnait toujours pas mais que ces données étaient transférées au siège de l'AIEA depuis les autres centrales nucléaires d'Ukraine. Il est regrettable que l’AIEA n’assure pas, si elle en dispose, la publication des données relatives à la situation radiologique dans la zone d’exclusion et sur le site de Tchernobyl. La CRIIRAD préfèrerait disposer des chiffres bruts plutôt que des commentaires de cette agence (voir ci-après « À propos des évaluations de risque de l’AIEA »).
La CRIIRAD maintient son dispositif de surveillance renforcé pour ce week-end et effectuera une mise à jour de ses communiqués si la situation le nécessite.
Site nucléaire de Tchernobyl
Les forces russes ont pris le contrôle du site le 24 février. Le SNRIU, organisme ukrainien de contrôle de la sûreté nucléaire (communiqué en date du 17 mars 16h30), indique ne pas connaître la situation réelle du site : le système automatisé de surveillance des radiations de la zone d’exclusion n’a pas été rétabli à ce jour, il n’y a aucun contact avec le personnel de la centrale présent directement sur le site pour le 22ème jour consécutif sans rotation.
La direction de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl a toutefois précisé au SNRIU que l’alimentation électrique externe du site a été rétablie le 14 mars, grâce à la réparation de l’une des deux lignes à haute tension qui avaient été endommagées. Cette ligne fournit également de l’électricité à la ville voisine de Slavutich. Le SNRIU a ajouté qu’on ne sait pas encore s’il sera possible de réparer la deuxième ligne à haute tension.
Centrale nucléaire de Zaporijjia
Selon le SNRIU, la rotation des équipes est opérationnelle à la centrale nucléaire de Zaporijjia. L’exploitation de la centrale est assurée exclusivement par son personnel, qui doit toutefois composer avec la présence de militaires en arme et de représentants de la société d’État ROSATOM, le géant russe du secteur nucléaire (regroupant quelques 300 entreprises et plus de 275 000 personnes). Rappelons à cette occasion, qu’en décembre dernier le groupe français Framatome (filiale 75% d’EDF) annonçait la signature d’un nouvel accord de coopération de long terme avec ROSATOM (accord ciblé sur les technologies de fabrication de combustible et les systèmes de contrôle-commande des réacteurs nucléaires.
L’évolution de la situation des alimentations électriques externes est assez préoccupante.
Le communiqué du SNRIU en date du 18 mars 15h00 précise que sur les 4 lignes électriques à haute tension (750 kV) connectées à la centrale, 3 sont endommagées (Zaporizhzhia, South Donbas et Kakhovka).
Le SNRIU mentionne également l’existence d’une ligne de couplage entre la centrale nucléaire et la centrale thermique de Zaporijjia, qui a dû être déconnectée le 17 mars entre 14h00 et 20h00 en raison de dommages (heureusement réparés assez rapidement). Cette ligne est utilisée en cas de défaillance des quatre lignes haute tension régulières.
La situation électrique est donc dégradée par rapport au fonctionnement normal.
Kiev
Dans sa note d’information du 14 mars, la CRIIRAD faisait état d’une anomalie radiologique enregistrée dans l’agglomération de Kiev, sur le capteur de la station Vulytsia Teodoro Draizera, le 12 mars entre 12h et 18h (valeurs comprises entre 0,47 et 0,62 µSv/h contre 0,15 à 0,30 µSv/h habituellement).
Depuis cette date, les valeurs sont restées dans leur gamme de variation habituelle.
L’origine de l’augmentation observée le 12 mars reste inconnue.
À propos des évaluations de risque de l’AIEA
L’origine des pics de rayonnement ambiant enregistrés les 24 et 25 février dans la zone d’exclusion de Tchernobyl n’est toujours pas élucidée. Le laboratoire de la CRIIRAD considère, sans pouvoir conclure, qu’il est possible, sinon probable, qu’une partie au moins des élévations ne soient pas réelles mais imputables à des perturbations des dispositifs de mesure (ce qui n’exclut pas de réels problèmes dans certains secteurs).
Nous renvoyons le lecteur à nos précédents communiqués car nous souhaitons revenir ici sur les informations diffusées à cette occasion par l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cet organisme a été créé en 1957 avec une double mission (largement contradictoire) : promouvoir le nucléaire civil et contrôler (dans la mesure de ses moyens) le nucléaire militaire.
Dans son communiqué du vendredi 25 février, l’AIEA fait état des informations que lui a communiquées plus tôt dans la journée l’organisme de réglementation ukrainien (SNRIU) concernant des « mesures de rayonnements plus élevées sur le site de Tchernobyl». Le communiqué précise que « l’organisme de réglementation ukrainien a expliqué qu’elles pouvaient être dues au passage de véhicules militaires lourds remuant des sols encore contaminés par l’accident de 1986 ».
L’AIEA ne met pas en doute la réalité des hausses du niveau de radiation et ajoute son propre commentaire : « L’AIEA estime que les relevés de l’organisme de réglementation - jusqu’à 9,46 microSieverts par heure - sont faibles et restent dans la plage opérationnelle mesurée dans la zone d’exclusion depuis sa création, et qu’il n’y a donc aucun danger pour le public ».
Cette déclaration soulève plusieurs problèmes :
À cette date, de nombreux points de mesures font état de débits de dose gamma nettement supérieurs à la valeur que l’AIEA présente comme un maximum. Les données du réseau officiel de l’Agence d'État ukrainienne pour la gestion de la zone interdite (DAZV) sont sans ambiguïté : le maximum n’était pas de 9,46 µSv/h mais de 65,5 µSv/h le 24/02 à 21h50 (avec d’autres emplacements à plus de 50 µSv/h).
L’AIEA indiquant qu’elle est en contact permanent avec le SNRIU, il est possible qu’elle dispose également, lorsqu’elle rédige son communiqué, de valeurs encore plus élevées mesurées le 25/02 au matin (maximum de 93 µSv/h). Ce qui est établi, c’est que ces données existent et sont publiées sur les sites ukrainiens : la CRIIRAD en dispose dès le début de l’après-midi du 25 février.
Ce qui est également certain, c’est que toutes ces mesures sont disponibles quand l’AIEA publie son 3ème communiqué, le samedi 26 février. À cette date, dans la zone de la centrale de Tchernobyl, la plupart des capteurs n’envoient plus de résultats, mais les dernières données disponibles montrent des niveaux d’irradiation alarmants : 93 Sv/h, 92,7 µSv/h et 72,2 µSv/h le 25/02 à 10h40 sur le site nucléaire de Tchernobyl par exemple. Or, l’AIEA ne mentionne plus aucun chiffre, se contentant de répéter l’information publiée la veille : « Vendredi, l’organisme de réglementation a signalé des niveaux de rayonnements plus élevés sur le site de Tchernobyl, peut-être dus au passage de véhicules militaires lourds remuant des sols contaminés, mais l’AIEA a estimé que les relevés restaient faibles et qu’il n’y avait aucun danger pour le public ».
Il est tout à fait improbable que l’AIEA se réfère à d’autres sources d’information que celle du réseau de mesure officiel ukrainien et, même dans cette hypothèse, elle ne saurait ignorer les données de référence et devrait justifier le fait qu’elle n’en tienne pas compte.
Question essentielle : pourquoi l’AIEA ne fait pas état des résultats les plus préoccupants ?
De fait, il est impossible de considérer que des débits de dose de 70 ou 90 µSv/h sont « faibles » et « sans danger pour le public » (à ce niveau d’irradiation, une douzaine d’heures de présence suffiraient pour délivrer la dose maximale tolérable sur une année), a fortiori quand la cause des élévations des débits de dose n’est pas connue et qu’il est probable que s’ajoutent des risques de contamination par inhalation susceptibles d’augmenter fortement les doses de radiations. De tels niveaux d’irradiation nécessitent des mesures de protection d’urgence.
Et contrairement à la CRIIRAD, qui a mentionné dans ces différents communiqués la possibilité que ces élévations ne soient pas réelles, l’AIEA n’a jamais évoqué cette éventualité et ses commentaires portent sur des résultats censés correspondre au niveau d’irradiation ambiant. Dans ce contexte, l’AIEA devra s’expliquer sur ses omissions et ses commentaires biaisés. Ce nouvel épisode vient rappeler que cette Agence, fidèle à sa mission de promotion du nucléaire, s’est toujours employée à minimiser les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl et plus généralement les effets des faibles doses de rayonnement.
Rédaction : Corinne Castanier, Julien Syren
Relecture : Jérémie Motte
Le laboratoire de la CRIIRAD fait le bilan de la surveillance exercée quotidiennement depuis le 24 février sur les réseaux de surveillance ukrainiens et européens.
Le point également sur la situation des sites nucléaires de Tchernobyl et Zaporijjia.
Surveillance des niveaux de rayonnement ambiant
En Europe et dans les pays limitrophes de l’Ukraine (notamment la Russie et la Biélorussie), la consultation des réseaux de surveillance, effectué deux fois par jour depuis le 24 février par le laboratoire de la CRIIRAD, n’a pas montré de valeurs anormales.
Par ailleurs, toutes les balises du réseau de contrôle exploité par le laboratoire de la CRIIRAD entre Genève et Avignon étaient (et restent) opérationnelles et n’ont pas indiqué d’anomalies.
En Ukraine, à ce jour la CRIIRAD n’a relevé aucune anomalie radiologique sur les capteurs en fonctionnement à l’exception :
- des élévations des taux de radiation qui se sont produites dans la nuit du 24 au 25 février sur certains capteurs de la zone d’exclusion de Tchernobyl (voir communiqués de la CRIIRAD du 25 février 2022),
- d’une anomalie radiologique enregistrée à Kiev dans la journée du 12 mars (voir note d’information de la CRIIRAD du 14 mars 2022).
En revanche, les niveaux de radiations mesurés par le réseau de capteurs des centrales nucléaires ukrainiennes ne sont toujours pas mis à jour. Les dernières valeurs disponibles datent du 28 février pour la centrale de Zaporjjia, du 4 mars pour les autres centrales en service (Khmelnitski, Konstantinovka et Rivne). Le laboratoire de la CRIIRAD a concentré son attention sur les capteurs fonctionnels les plus proches, qui ne montrent pas de valeurs anormales, mais ils sont distants de plusieurs kilomètres à plusieurs dizaines de kilomètres des sites.
Les résultats du réseau de capteurs qui surveille la zone d’exclusion (et les installations nucléaires de Tchernobyl) ne sont plus mis à jour depuis le 9 mars, à l’exception du capteur de la ville de Tchernobyl (situé à 15 kilomètres au sud-est de l’ancienne centrale nucléaire). Il indique des valeurs stables (de l’ordre de 0,2 µSv/h), mais au mieux un seul résultat par jour est publié (sur les 6 derniers jours, les valeurs disponibles sont celles du 13 mars 8h00, du 14 mars 8h00, du 17 mars 8h00 et du 18 mars 8h00).
L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) a indiqué dans son communiqué du 15 mars que la télétransmission des données des systèmes de surveillance installés à l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl ne fonctionnait toujours pas mais que ces données étaient transférées au siège de l'AIEA depuis les autres centrales nucléaires d'Ukraine. Il est regrettable que l’AIEA n’assure pas, si elle en dispose, la publication des données relatives à la situation radiologique dans la zone d’exclusion et sur le site de Tchernobyl. La CRIIRAD préfèrerait disposer des chiffres bruts plutôt que des commentaires de cette agence (voir ci-après « À propos des évaluations de risque de l’AIEA »).
La CRIIRAD maintient son dispositif de surveillance renforcé pour ce week-end et effectuera une mise à jour de ses communiqués si la situation le nécessite.
Site nucléaire de Tchernobyl
Les forces russes ont pris le contrôle du site le 24 février. Le SNRIU, organisme ukrainien de contrôle de la sûreté nucléaire (communiqué en date du 17 mars 16h30), indique ne pas connaître la situation réelle du site : le système automatisé de surveillance des radiations de la zone d’exclusion n’a pas été rétabli à ce jour, il n’y a aucun contact avec le personnel de la centrale présent directement sur le site pour le 22ème jour consécutif sans rotation.
La direction de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl a toutefois précisé au SNRIU que l’alimentation électrique externe du site a été rétablie le 14 mars, grâce à la réparation de l’une des deux lignes à haute tension qui avaient été endommagées. Cette ligne fournit également de l’électricité à la ville voisine de Slavutich. Le SNRIU a ajouté qu’on ne sait pas encore s’il sera possible de réparer la deuxième ligne à haute tension.
Centrale nucléaire de Zaporijjia
Selon le SNRIU, la rotation des équipes est opérationnelle à la centrale nucléaire de Zaporijjia. L’exploitation de la centrale est assurée exclusivement par son personnel, qui doit toutefois composer avec la présence de militaires en arme et de représentants de la société d’État ROSATOM, le géant russe du secteur nucléaire (regroupant quelques 300 entreprises et plus de 275 000 personnes). Rappelons à cette occasion, qu’en décembre dernier le groupe français Framatome (filiale 75% d’EDF) annonçait la signature d’un nouvel accord de coopération de long terme avec ROSATOM (accord ciblé sur les technologies de fabrication de combustible et les systèmes de contrôle-commande des réacteurs nucléaires.
L’évolution de la situation des alimentations électriques externes est assez préoccupante.
Le communiqué du SNRIU en date du 18 mars 15h00 précise que sur les 4 lignes électriques à haute tension (750 kV) connectées à la centrale, 3 sont endommagées (Zaporizhzhia, South Donbas et Kakhovka).
Le SNRIU mentionne également l’existence d’une ligne de couplage entre la centrale nucléaire et la centrale thermique de Zaporijjia, qui a dû être déconnectée le 17 mars entre 14h00 et 20h00 en raison de dommages (heureusement réparés assez rapidement). Cette ligne est utilisée en cas de défaillance des quatre lignes haute tension régulières.
La situation électrique est donc dégradée par rapport au fonctionnement normal.
Kiev
Dans sa note d’information du 14 mars, la CRIIRAD faisait état d’une anomalie radiologique enregistrée dans l’agglomération de Kiev, sur le capteur de la station Vulytsia Teodoro Draizera, le 12 mars entre 12h et 18h (valeurs comprises entre 0,47 et 0,62 µSv/h contre 0,15 à 0,30 µSv/h habituellement).
Depuis cette date, les valeurs sont restées dans leur gamme de variation habituelle.
L’origine de l’augmentation observée le 12 mars reste inconnue.
À propos des évaluations de risque de l’AIEA
L’origine des pics de rayonnement ambiant enregistrés les 24 et 25 février dans la zone d’exclusion de Tchernobyl n’est toujours pas élucidée. Le laboratoire de la CRIIRAD considère, sans pouvoir conclure, qu’il est possible, sinon probable, qu’une partie au moins des élévations ne soient pas réelles mais imputables à des perturbations des dispositifs de mesure (ce qui n’exclut pas de réels problèmes dans certains secteurs).
Nous renvoyons le lecteur à nos précédents communiqués car nous souhaitons revenir ici sur les informations diffusées à cette occasion par l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cet organisme a été créé en 1957 avec une double mission (largement contradictoire) : promouvoir le nucléaire civil et contrôler (dans la mesure de ses moyens) le nucléaire militaire.
Dans son communiqué du vendredi 25 février, l’AIEA fait état des informations que lui a communiquées plus tôt dans la journée l’organisme de réglementation ukrainien (SNRIU) concernant des « mesures de rayonnements plus élevées sur le site de Tchernobyl». Le communiqué précise que « l’organisme de réglementation ukrainien a expliqué qu’elles pouvaient être dues au passage de véhicules militaires lourds remuant des sols encore contaminés par l’accident de 1986 ».
L’AIEA ne met pas en doute la réalité des hausses du niveau de radiation et ajoute son propre commentaire : « L’AIEA estime que les relevés de l’organisme de réglementation - jusqu’à 9,46 microSieverts par heure - sont faibles et restent dans la plage opérationnelle mesurée dans la zone d’exclusion depuis sa création, et qu’il n’y a donc aucun danger pour le public ».
Cette déclaration soulève plusieurs problèmes :
À cette date, de nombreux points de mesures font état de débits de dose gamma nettement supérieurs à la valeur que l’AIEA présente comme un maximum. Les données du réseau officiel de l’Agence d'État ukrainienne pour la gestion de la zone interdite (DAZV) sont sans ambiguïté : le maximum n’était pas de 9,46 µSv/h mais de 65,5 µSv/h le 24/02 à 21h50 (avec d’autres emplacements à plus de 50 µSv/h).
L’AIEA indiquant qu’elle est en contact permanent avec le SNRIU, il est possible qu’elle dispose également, lorsqu’elle rédige son communiqué, de valeurs encore plus élevées mesurées le 25/02 au matin (maximum de 93 µSv/h). Ce qui est établi, c’est que ces données existent et sont publiées sur les sites ukrainiens : la CRIIRAD en dispose dès le début de l’après-midi du 25 février.
Ce qui est également certain, c’est que toutes ces mesures sont disponibles quand l’AIEA publie son 3ème communiqué, le samedi 26 février. À cette date, dans la zone de la centrale de Tchernobyl, la plupart des capteurs n’envoient plus de résultats, mais les dernières données disponibles montrent des niveaux d’irradiation alarmants : 93 Sv/h, 92,7 µSv/h et 72,2 µSv/h le 25/02 à 10h40 sur le site nucléaire de Tchernobyl par exemple. Or, l’AIEA ne mentionne plus aucun chiffre, se contentant de répéter l’information publiée la veille : « Vendredi, l’organisme de réglementation a signalé des niveaux de rayonnements plus élevés sur le site de Tchernobyl, peut-être dus au passage de véhicules militaires lourds remuant des sols contaminés, mais l’AIEA a estimé que les relevés restaient faibles et qu’il n’y avait aucun danger pour le public ».
Il est tout à fait improbable que l’AIEA se réfère à d’autres sources d’information que celle du réseau de mesure officiel ukrainien et, même dans cette hypothèse, elle ne saurait ignorer les données de référence et devrait justifier le fait qu’elle n’en tienne pas compte.
Question essentielle : pourquoi l’AIEA ne fait pas état des résultats les plus préoccupants ?
De fait, il est impossible de considérer que des débits de dose de 70 ou 90 µSv/h sont « faibles » et « sans danger pour le public » (à ce niveau d’irradiation, une douzaine d’heures de présence suffiraient pour délivrer la dose maximale tolérable sur une année), a fortiori quand la cause des élévations des débits de dose n’est pas connue et qu’il est probable que s’ajoutent des risques de contamination par inhalation susceptibles d’augmenter fortement les doses de radiations. De tels niveaux d’irradiation nécessitent des mesures de protection d’urgence.
Et contrairement à la CRIIRAD, qui a mentionné dans ces différents communiqués la possibilité que ces élévations ne soient pas réelles, l’AIEA n’a jamais évoqué cette éventualité et ses commentaires portent sur des résultats censés correspondre au niveau d’irradiation ambiant. Dans ce contexte, l’AIEA devra s’expliquer sur ses omissions et ses commentaires biaisés. Ce nouvel épisode vient rappeler que cette Agence, fidèle à sa mission de promotion du nucléaire, s’est toujours employée à minimiser les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl et plus généralement les effets des faibles doses de rayonnement.
Rédaction : Corinne Castanier, Julien Syren
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Ukraine : bilan de la situation radiologique après 3 semaines de guerre |
Lolo992- Messages : 30
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Re: Tchernobyl
Le problème des 2 sites est ce qu'il s'y passera si poutler perd sa guerre.
Je crains des actes de sabotages....
Je crains des actes de sabotages....
benoit77- Messages : 2859
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Re: Tchernobyl
Orange avec Media Services, publié le vendredi 01 avril 2022 à 11h40
Selon le président de l'agence d'Etat ukrainienne Energatoam les soldats russes sont arrivés à la centrale nucléaire avec une méconnaissance de la situation à Tchernobyl après la catastrophe de 1986. Ils auraient effectué des travaux de "fortification" dans une zone encore extrêmement radioactive.
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu'ils occupaient depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février en emmenant des otages, ont annoncé jeudi 31 mars dans la soirée des responsables à Kiev. "En quittant la centrale nucléaire de Tchernobyl, les occupants russes ont pris avec eux des membres de la Garde Nationale qu'ils retenaient en otages depuis le 24 février", a déclaré sur Telegram l'agence d'Etat ukrainienne Energoatom, citant des employés.
Le patron ukrainien de l'énergie nucléaire évoque "des taches de radiation localisées" à Tchernobylpar BFMTV
"Il y a des tâches de radiation très localisés sur le site ce qui veut dire qu'ils ont peut-être pénétré dans une zone hautement irradiée.
C'est peut-être pour ça qu'ils ont quitté la centrale en réalisant qu'ils avaient été irradiés de façon importante", a expliqué Patro Kotin président d'Energoatom sur BFMTV. "Les Russes sont entrés dans la forêt, le territoire le plus irradié après la catastrophe, c'est là où les morceaux de combustible étaient tombés après l'explosion. C'est aussi là que se trouvent plusieurs lieux d'enfouissement de déchets nucléaires très radioactifs", a déclaré le président d'Energoatom sur BFMTV.
Il avance que les soldats "construisaient des fortifications dans cette forêt où la radioactivité est si élevée", mais ne reconnaît ne pas avoir d'éléments suffisants pour le certifier. Il évoque toutefois des cas de "maladie liée la radioactivité" dans le camp des belligérants.
Comment expliquer une telle prise de risque de la part des forces russes ? Pour Petro Kotin, c'est à mettre sur le compte de l'ignorance. "Les militaires russes sur place avaient un niveau d'information et de conscience extrêmement bas. Ce sont des militaires, pas des physiciens, ni des ingénieurs. Ils ne comprenaient pas ce qu'ils faisaient"
Une inspection de la centrale en quête de potentiels "engins explosifs"
Jeudi, l'agence d'Etat ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale avait annoncé le départ des troupes russes. "Il n'y a plus de personnes étrangères (au service) dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl", site de la pire catastrophe nucléaire civile de l'Histoire, avait indiqué sur Facebook l'agence d'Etat.
L'agence avait indiqué peu avant que les troupes russes avaient commencé leur départ de la centrale, située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev. En quittant la centrale, les Russes se sont livrés au "pillage de locaux, vol des équipements et d'autres objets précieux", a accusé l'agence.
Des spécialistes ukrainiens vont désormais inspecter la centrale en quête de potentiels "engins explosifs", selon la même source. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s'est inquiétée dimanche de l'absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars.
Le site toujours fortement contaminé après la catastrophe de 1986
Un réacteur de la centrale de Tchernobyl a explosé en 1986 contaminant une bonne partie de l'Europe mais surtout l'Ukraine, la Russie et le Bélarus. Baptisée zone d'exclusion, le territoire dans le rayon de 30 kilomètres autour de la centrale est toujours fortement contaminée et il est interdit d'y habiter en permanence. Son dernier réacteur opérationnel a été fermé en 2000. Le réacteur accidenté, recouvert d'une chape d'acier étanche et contenant du magma hautement radioactif, est contrôlé en permanence par des spécialistes. Deux centres de stockage du combustible nucléaire se trouvent par ailleurs dans la zone d'exclusion.
Selon le président de l'agence d'Etat ukrainienne Energatoam les soldats russes sont arrivés à la centrale nucléaire avec une méconnaissance de la situation à Tchernobyl après la catastrophe de 1986. Ils auraient effectué des travaux de "fortification" dans une zone encore extrêmement radioactive.
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu'ils occupaient depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février en emmenant des otages, ont annoncé jeudi 31 mars dans la soirée des responsables à Kiev. "En quittant la centrale nucléaire de Tchernobyl, les occupants russes ont pris avec eux des membres de la Garde Nationale qu'ils retenaient en otages depuis le 24 février", a déclaré sur Telegram l'agence d'Etat ukrainienne Energoatom, citant des employés.
Le patron ukrainien de l'énergie nucléaire évoque "des taches de radiation localisées" à Tchernobylpar BFMTV
"Il y a des tâches de radiation très localisés sur le site ce qui veut dire qu'ils ont peut-être pénétré dans une zone hautement irradiée.
C'est peut-être pour ça qu'ils ont quitté la centrale en réalisant qu'ils avaient été irradiés de façon importante", a expliqué Patro Kotin président d'Energoatom sur BFMTV. "Les Russes sont entrés dans la forêt, le territoire le plus irradié après la catastrophe, c'est là où les morceaux de combustible étaient tombés après l'explosion. C'est aussi là que se trouvent plusieurs lieux d'enfouissement de déchets nucléaires très radioactifs", a déclaré le président d'Energoatom sur BFMTV.
Il avance que les soldats "construisaient des fortifications dans cette forêt où la radioactivité est si élevée", mais ne reconnaît ne pas avoir d'éléments suffisants pour le certifier. Il évoque toutefois des cas de "maladie liée la radioactivité" dans le camp des belligérants.
Comment expliquer une telle prise de risque de la part des forces russes ? Pour Petro Kotin, c'est à mettre sur le compte de l'ignorance. "Les militaires russes sur place avaient un niveau d'information et de conscience extrêmement bas. Ce sont des militaires, pas des physiciens, ni des ingénieurs. Ils ne comprenaient pas ce qu'ils faisaient"
Une inspection de la centrale en quête de potentiels "engins explosifs"
Jeudi, l'agence d'Etat ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale avait annoncé le départ des troupes russes. "Il n'y a plus de personnes étrangères (au service) dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl", site de la pire catastrophe nucléaire civile de l'Histoire, avait indiqué sur Facebook l'agence d'Etat.
L'agence avait indiqué peu avant que les troupes russes avaient commencé leur départ de la centrale, située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev. En quittant la centrale, les Russes se sont livrés au "pillage de locaux, vol des équipements et d'autres objets précieux", a accusé l'agence.
Des spécialistes ukrainiens vont désormais inspecter la centrale en quête de potentiels "engins explosifs", selon la même source. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s'est inquiétée dimanche de l'absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars.
Le site toujours fortement contaminé après la catastrophe de 1986
Un réacteur de la centrale de Tchernobyl a explosé en 1986 contaminant une bonne partie de l'Europe mais surtout l'Ukraine, la Russie et le Bélarus. Baptisée zone d'exclusion, le territoire dans le rayon de 30 kilomètres autour de la centrale est toujours fortement contaminée et il est interdit d'y habiter en permanence. Son dernier réacteur opérationnel a été fermé en 2000. Le réacteur accidenté, recouvert d'une chape d'acier étanche et contenant du magma hautement radioactif, est contrôlé en permanence par des spécialistes. Deux centres de stockage du combustible nucléaire se trouvent par ailleurs dans la zone d'exclusion.
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
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Re: Tchernobyl
AFP, publié le mercredi 01 juin 2022 à 17h12
C'était une journée comme une autre à la centrale de Tchernobyl pour Oleksiï Chelesty, mais au matin du 24 février, le son des explosions et l'arrivée des soldats russes envahissant le pays a tout changé.
Plus de 100 employés se sont alors retrouvés pris au piège sur le site de la centrale ukrainienne, théâtre du pire accident nucléaire civil de l'histoire en 1986, les forces de Moscou avançant depuis la frontière bélarusse vers Kiev.
La capture de Tchernobyl a conduit à des semaines difficiles qui ont vu l'électricité être brièvement coupée et le personnel être surveillé de près par les nouveaux maîtres des lieux.
"Nous n'étions pas prêts mentalement pour ça, mais nous n'avions pas d'autre issue possible", raconte Oleksiï Chelesty à l'AFP.
En tant que chef de l'équipe de nuit, il supervise une dizaine de personnes chargées de surveiller l'approvisionnement en électricité du site, où les restes radioactifs du réacteur accidenté ont été recouverts d'un sarcophage géant.
Du fait de la catastrophe de 1986, des milliers d'employés ukrainiens épaulés par des experts internationaux sont chargés de surveiller quotidiennement les niveaux de radioactivité. Ils suivent depuis des années un programme précis.
Lorsque les troupes russes se sont emparées de la centrale en retenant les travailleurs en captivité, ils ont également coupé le site du monde.
"Je comprenais qu'un accident était possible, mais la pression émotionnelle et psychologique ne me permettait pas d'y penser. Nous essayions simplement de faire notre travail et de contrôler tous les paramètres pour que rien ne se produise", indique M. Chelesty.
- Tranchées radioactives -
La période la plus pénible de l'occupation a commencé le 9 mars, lorsque l'électricité a été coupée sur le site en raison de combats à proximité. Selon les experts, un accident de l'ampleur de 1986 était toutefois exclu, en l'absence de réacteur en état de marche.
Pendant des jours, les travailleurs ont d'abord compté sur leurs réserves de diesel, puis sur le carburant fourni par les Russes, jusqu'à ce qu'ils soient en mesure d'acheminer de l'électricité depuis le Bélarus voisin.
Pendant tout ce temps, les Ukrainiens piégés sur le site n'ont pu obtenir que des bribes de ce qui se passait à l'extérieur de Tchernobyl en écoutant les émissions de radio et en appelant occasionnellement chez eux via l'un des téléphones fixes de la centrale.
"C'était mentalement et émotionnellement difficile", explique Oleksiï Chelesty, révélant que les employés étaient étroitement surveillés et contraints de naviguer par un réseau complexe de points de contrôle russes, ce qui compliquait les déplacements sur le site.
Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie d'avoir fait preuve d'un mépris total de la sécurité pendant son occupation de Tchernobyl, affirmant que les soldats russes ont creusé des tranchées et installé des camps dans la zone contaminée, recevant ainsi de fortes doses de radioactivité.
"Ils ont creusé le sol nu contaminé par les radiations, ramassé du sable radioactif dans des sacs pour leurs fortifications, ils ont respiré cette poussière", a assuré le ministre de l'Énergie German Galouchtchenko en avril.
Le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, avait lui fait état d'une "augmentation des niveaux" de radioactivité à Tchernobyl, mais insisté sur le fait que la situation était sous contrôle et ne présentait pas de danger.
Oleksiï Chelesty n'est pour sa part pas en mesure de confirmer les violations imputées aux Russes, car contraint le plus souvent à rester à son poste de travail.
- "Inquiets et nerveux" -
La ville voisine de la centrale, Slavoutytch, où résident la plupart des familles des employés a elle été encerclée par les forces russes.
Le maire Iouri Fomitchev a dû gérer les périlleuses relations avec les troupes de Moscou tout en s'efforçant de rassurer les familles des travailleurs.
"J'ai dû les calmer et expliquer qu'il fallait être patient", explique-t-il.
Pour nombre d'habitants de Slavoutytch, ville construite après l'accident de 1986 pour accueillir les évacués de la centrale, les nouvelles péripéties de Tchernobyl a comme un effet de déjà-vu.
"Nous étions inquiets, nerveux", résume Tamara Chyrobokova, 75 ans, ancienne employée de Tchernobyl installée à Slavoutytch après la catastrophe, se disant comme de nombreux Ukrainiens "choquée" que la Russie ait attaqué son pays.
Tout cet épisode a laissé perplexe Oleksiï Chelesty, libéré après des négociations quelques jours avant que les Russes ne se retirent de la région pour concentrer leurs forces sur les fronts est et sud.
Les militaires russes "ont dit qu'ils essayaient de me libérer, mais je n'ai pas compris de quoi", ironise Oleksiï, faisant référence aux affirmations de Moscou, qui clame vouloir "dénazifier" le pays.
C'était une journée comme une autre à la centrale de Tchernobyl pour Oleksiï Chelesty, mais au matin du 24 février, le son des explosions et l'arrivée des soldats russes envahissant le pays a tout changé.
Plus de 100 employés se sont alors retrouvés pris au piège sur le site de la centrale ukrainienne, théâtre du pire accident nucléaire civil de l'histoire en 1986, les forces de Moscou avançant depuis la frontière bélarusse vers Kiev.
La capture de Tchernobyl a conduit à des semaines difficiles qui ont vu l'électricité être brièvement coupée et le personnel être surveillé de près par les nouveaux maîtres des lieux.
"Nous n'étions pas prêts mentalement pour ça, mais nous n'avions pas d'autre issue possible", raconte Oleksiï Chelesty à l'AFP.
En tant que chef de l'équipe de nuit, il supervise une dizaine de personnes chargées de surveiller l'approvisionnement en électricité du site, où les restes radioactifs du réacteur accidenté ont été recouverts d'un sarcophage géant.
Du fait de la catastrophe de 1986, des milliers d'employés ukrainiens épaulés par des experts internationaux sont chargés de surveiller quotidiennement les niveaux de radioactivité. Ils suivent depuis des années un programme précis.
Lorsque les troupes russes se sont emparées de la centrale en retenant les travailleurs en captivité, ils ont également coupé le site du monde.
"Je comprenais qu'un accident était possible, mais la pression émotionnelle et psychologique ne me permettait pas d'y penser. Nous essayions simplement de faire notre travail et de contrôler tous les paramètres pour que rien ne se produise", indique M. Chelesty.
- Tranchées radioactives -
La période la plus pénible de l'occupation a commencé le 9 mars, lorsque l'électricité a été coupée sur le site en raison de combats à proximité. Selon les experts, un accident de l'ampleur de 1986 était toutefois exclu, en l'absence de réacteur en état de marche.
Pendant des jours, les travailleurs ont d'abord compté sur leurs réserves de diesel, puis sur le carburant fourni par les Russes, jusqu'à ce qu'ils soient en mesure d'acheminer de l'électricité depuis le Bélarus voisin.
Pendant tout ce temps, les Ukrainiens piégés sur le site n'ont pu obtenir que des bribes de ce qui se passait à l'extérieur de Tchernobyl en écoutant les émissions de radio et en appelant occasionnellement chez eux via l'un des téléphones fixes de la centrale.
"C'était mentalement et émotionnellement difficile", explique Oleksiï Chelesty, révélant que les employés étaient étroitement surveillés et contraints de naviguer par un réseau complexe de points de contrôle russes, ce qui compliquait les déplacements sur le site.
Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie d'avoir fait preuve d'un mépris total de la sécurité pendant son occupation de Tchernobyl, affirmant que les soldats russes ont creusé des tranchées et installé des camps dans la zone contaminée, recevant ainsi de fortes doses de radioactivité.
"Ils ont creusé le sol nu contaminé par les radiations, ramassé du sable radioactif dans des sacs pour leurs fortifications, ils ont respiré cette poussière", a assuré le ministre de l'Énergie German Galouchtchenko en avril.
Le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, avait lui fait état d'une "augmentation des niveaux" de radioactivité à Tchernobyl, mais insisté sur le fait que la situation était sous contrôle et ne présentait pas de danger.
Oleksiï Chelesty n'est pour sa part pas en mesure de confirmer les violations imputées aux Russes, car contraint le plus souvent à rester à son poste de travail.
- "Inquiets et nerveux" -
La ville voisine de la centrale, Slavoutytch, où résident la plupart des familles des employés a elle été encerclée par les forces russes.
Le maire Iouri Fomitchev a dû gérer les périlleuses relations avec les troupes de Moscou tout en s'efforçant de rassurer les familles des travailleurs.
"J'ai dû les calmer et expliquer qu'il fallait être patient", explique-t-il.
Pour nombre d'habitants de Slavoutytch, ville construite après l'accident de 1986 pour accueillir les évacués de la centrale, les nouvelles péripéties de Tchernobyl a comme un effet de déjà-vu.
"Nous étions inquiets, nerveux", résume Tamara Chyrobokova, 75 ans, ancienne employée de Tchernobyl installée à Slavoutytch après la catastrophe, se disant comme de nombreux Ukrainiens "choquée" que la Russie ait attaqué son pays.
Tout cet épisode a laissé perplexe Oleksiï Chelesty, libéré après des négociations quelques jours avant que les Russes ne se retirent de la région pour concentrer leurs forces sur les fronts est et sud.
Les militaires russes "ont dit qu'ils essayaient de me libérer, mais je n'ai pas compris de quoi", ironise Oleksiï, faisant référence aux affirmations de Moscou, qui clame vouloir "dénazifier" le pays.
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