Covid-19
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Re: Covid-19
Krispoluk a écrit:Tu nous livreras tes impressions avant de trépasser, quand même ?Gilles a écrit:
J'avais cru comprendre que le vaccins le plus adapté à ce type de stratégie était le Sputnik...
Moi qui ne voulait pas des vaccins à ARNm... Je crois que je ne vais plus avoir le choix...
Je ne vais pas trépasser tout de suite! Il faut que j'aille consoler ta copine quand tu l'auras largué!
Gilles- Messages : 2454
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Krispoluk aime ce message
Re: Covid-19
Gilles a écrit:Krispoluk a écrit:Tu nous livreras tes impressions avant de trépasser, quand même ?Gilles a écrit:
J'avais cru comprendre que le vaccins le plus adapté à ce type de stratégie était le Sputnik...
Moi qui ne voulait pas des vaccins à ARNm... Je crois que je ne vais plus avoir le choix...
Je ne vais pas trépasser tout de suite! Il faut que j'aille consoler ta copine quand tu l'auras largué!
Thuramir- Messages : 3677
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Re: Covid-19
Covid-19 : la Chine émet des doutes sur l’efficacité de ses propres vaccins
Pour la première fois, un scientifique chinois haut placé a reconnu publiquement samedi que les vaccins chinois avaient une efficacité relativement faible comparée à ceux fabriqués selon le procédé de l’ARN messager, comme celui de Pfizer-BioNTech.
Le Monde avec AP
Publié hier à 18h26, mis à jour à 06h00
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/11/la-chine-emet-des-doutes-sur-l-efficacite-de-ses-propres-vaccins_6076395_3210.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2S41ORrd1HgbvRudAJ0H9Z08_zxffI-RqrPxYgO4pdvjsUmLw17sBxV6U#Echobox=1618160051
C’est un aveu de faiblesse rare de la part d’un haut responsable chinois. Le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, a reconnu, samedi 10 avril, que l’efficacité des vaccins chinois était faible. Ils « n’ont pas des taux de protection très élevés », a-t-il déclaré lors d’une conférence dans la ville de Chengdu, dans le sud-ouest du pays. Raison pour laquelle le gouvernement chinois envisagerait de les mélanger pour les renforcer.
C’est la première fois qu’un scientifique chinois haut placé reconnaît publiquement que les vaccins chinois, qui utilisent un virus pour déclencher le système immunitaire, ont une efficacité relativement faible comparée aux vaccins fabriqués selon le procédé expérimental de l’ARN messager. Les propos de Gao Fu viennent saper les efforts du gouvernement chinois, qui ne cesse de vanter les mérites des vaccins nationaux et qui distribue des centaines de millions de doses à l’étranger, tout en semant le doute sur les alternatives occidentales, en particulier le vaccin Pfizer-BioNTech de type ARN.
« La question de savoir si nous devrions utiliser différents vaccins issus de différentes lignes techniques pour le processus de vaccination est désormais officiellement à l’étude », a ajouté M. Gao. Un autre responsable du Centre de contrôle et de prévention des maladies, Wang Huaqing, a déclaré que des développeurs chinois travaillaient sur des vaccins à base d’ARN messager. « Les vaccins à ARN développés dans notre pays sont également entrés dans la phase d’essai clinique », a-t-il expliqué, sans donner de calendrier pour une éventuelle utilisation.
Des combinaisons à l’étude
Les experts affirment que le mélange de vaccins, ou l’immunisation séquentielle, pourrait renforcer leur efficacité. En Grande-Bretagne, des chercheurs étudient ainsi une éventuelle combinaison du vaccin Pfizer-BioNTech et du vaccin traditionnel d’AstraZeneca.
En Chine, les vaccins fabriqués par Sinovac, une entreprise privée, et Sinopharm, une entreprise d’Etat, ont constitué la majorité des vaccins chinois distribués dans plusieurs dizaines de pays, dont le Mexique, la Turquie, l’Indonésie, la Hongrie et le Brésil.
Des chercheurs brésiliens ont constaté que l’efficacité du vaccin Sinovac pour prévenir les infections symptomatiques ne dépassait pas 50,4 % – soit près du seuil de 50 % à partir duquel les experts de la santé estiment qu’un vaccin est utile. En comparaison, le vaccin Pfizer-BioNTech s’est révélé efficace à 97 %.
Un porte-parole de Sinovac, Liu Peicheng, a reconnu que des niveaux d’efficacité variables avaient été constatés, tout en précisant que cela pouvait être dû à l’âge des personnes participant à une étude, à la souche du virus et à d’autres facteurs.
Si M. Gao n’a donné aucun détail sur d’éventuels changements de stratégie, il a cité l’ARN messager comme une possibilité. « Tout le monde devrait considérer les avantages que les vaccins à ARN peuvent apporter à l’humanité, a-t-il déclaré. Nous devons le suivre attentivement et ne pas l’ignorer simplement parce que nous disposons déjà de plusieurs types de vaccins. » Gao Fu avait auparavant mis en doute la sécurité des vaccins à ARN messager, tout comme les médias d’Etat chinois et les blogs scientifiques.
Selon les experts de la santé, il est peu probable que les vaccins chinois soient vendus aux Etats-Unis, en Europe occidentale et au Japon, en raison de la complexité du processus d’approbation. De son côté, Pékin n’a pas encore approuvé l’utilisation de vaccins étrangers en Chine.
Au 2 avril, quelque 34 millions de personnes en Chine avaient reçu les deux doses requises pour les vaccins chinois et environ 65 millions en avaient reçu une, selon M. Gao. La Chine s’est fixée pour objectif d’injecter une première dose à 40 % de sa population (soit 560 millions d’habitants) d’ici à la fin du mois de juin.
Je pense qu'il va bientôt séjourner en "camp de rééducation" Est-ce mieux que de tomber "accidentellement" d'une fenêtre comme en Russie
Pour la première fois, un scientifique chinois haut placé a reconnu publiquement samedi que les vaccins chinois avaient une efficacité relativement faible comparée à ceux fabriqués selon le procédé de l’ARN messager, comme celui de Pfizer-BioNTech.
Le Monde avec AP
Publié hier à 18h26, mis à jour à 06h00
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/11/la-chine-emet-des-doutes-sur-l-efficacite-de-ses-propres-vaccins_6076395_3210.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2S41ORrd1HgbvRudAJ0H9Z08_zxffI-RqrPxYgO4pdvjsUmLw17sBxV6U#Echobox=1618160051
C’est un aveu de faiblesse rare de la part d’un haut responsable chinois. Le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, a reconnu, samedi 10 avril, que l’efficacité des vaccins chinois était faible. Ils « n’ont pas des taux de protection très élevés », a-t-il déclaré lors d’une conférence dans la ville de Chengdu, dans le sud-ouest du pays. Raison pour laquelle le gouvernement chinois envisagerait de les mélanger pour les renforcer.
C’est la première fois qu’un scientifique chinois haut placé reconnaît publiquement que les vaccins chinois, qui utilisent un virus pour déclencher le système immunitaire, ont une efficacité relativement faible comparée aux vaccins fabriqués selon le procédé expérimental de l’ARN messager. Les propos de Gao Fu viennent saper les efforts du gouvernement chinois, qui ne cesse de vanter les mérites des vaccins nationaux et qui distribue des centaines de millions de doses à l’étranger, tout en semant le doute sur les alternatives occidentales, en particulier le vaccin Pfizer-BioNTech de type ARN.
« La question de savoir si nous devrions utiliser différents vaccins issus de différentes lignes techniques pour le processus de vaccination est désormais officiellement à l’étude », a ajouté M. Gao. Un autre responsable du Centre de contrôle et de prévention des maladies, Wang Huaqing, a déclaré que des développeurs chinois travaillaient sur des vaccins à base d’ARN messager. « Les vaccins à ARN développés dans notre pays sont également entrés dans la phase d’essai clinique », a-t-il expliqué, sans donner de calendrier pour une éventuelle utilisation.
Des combinaisons à l’étude
Les experts affirment que le mélange de vaccins, ou l’immunisation séquentielle, pourrait renforcer leur efficacité. En Grande-Bretagne, des chercheurs étudient ainsi une éventuelle combinaison du vaccin Pfizer-BioNTech et du vaccin traditionnel d’AstraZeneca.
En Chine, les vaccins fabriqués par Sinovac, une entreprise privée, et Sinopharm, une entreprise d’Etat, ont constitué la majorité des vaccins chinois distribués dans plusieurs dizaines de pays, dont le Mexique, la Turquie, l’Indonésie, la Hongrie et le Brésil.
Des chercheurs brésiliens ont constaté que l’efficacité du vaccin Sinovac pour prévenir les infections symptomatiques ne dépassait pas 50,4 % – soit près du seuil de 50 % à partir duquel les experts de la santé estiment qu’un vaccin est utile. En comparaison, le vaccin Pfizer-BioNTech s’est révélé efficace à 97 %.
Un porte-parole de Sinovac, Liu Peicheng, a reconnu que des niveaux d’efficacité variables avaient été constatés, tout en précisant que cela pouvait être dû à l’âge des personnes participant à une étude, à la souche du virus et à d’autres facteurs.
Si M. Gao n’a donné aucun détail sur d’éventuels changements de stratégie, il a cité l’ARN messager comme une possibilité. « Tout le monde devrait considérer les avantages que les vaccins à ARN peuvent apporter à l’humanité, a-t-il déclaré. Nous devons le suivre attentivement et ne pas l’ignorer simplement parce que nous disposons déjà de plusieurs types de vaccins. » Gao Fu avait auparavant mis en doute la sécurité des vaccins à ARN messager, tout comme les médias d’Etat chinois et les blogs scientifiques.
Selon les experts de la santé, il est peu probable que les vaccins chinois soient vendus aux Etats-Unis, en Europe occidentale et au Japon, en raison de la complexité du processus d’approbation. De son côté, Pékin n’a pas encore approuvé l’utilisation de vaccins étrangers en Chine.
Au 2 avril, quelque 34 millions de personnes en Chine avaient reçu les deux doses requises pour les vaccins chinois et environ 65 millions en avaient reçu une, selon M. Gao. La Chine s’est fixée pour objectif d’injecter une première dose à 40 % de sa population (soit 560 millions d’habitants) d’ici à la fin du mois de juin.
Je pense qu'il va bientôt séjourner en "camp de rééducation" Est-ce mieux que de tomber "accidentellement" d'une fenêtre comme en Russie
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
Le tribunal administratif d’Orléans n’a pas accédé à la requête d’un habitant de Villemandeur (Centre-Val de Loire) qui voulait choisir le vaccin qui lui serait administré contre le Covid-19, au motif que “la liberté de choisir les vaccins est insusceptible de se rattacher aux libertés fondamentales”.
Dans son ordonnance, rendue le 8 avril, le juge des référés du tribunal administratif d’Orléans a mis fin aux espoirs d’un habitant de Villemandeur, qui souhaitait recevoir le vaccin anti-Covid de son choix, raconte La République du Centre. L’homme se plaignait de se voir administrer le vaccin d’AstraZeneca, comme il lui avait été imposé par la plateforme Doctolib, lors de sa prise de rendez-vous. Il disait préférer le Pfizer.
La juge a rejeté cette requête estimant que son auteur n’était “pas fondé à demander qu’il soit ordonné au ministre chargé de la Santé de mettre fin au caractère obligatoire des critères d’attribution des vaccins”.
Remplacement de la 2ème dose du vaccin AstraZeneca : la HAS recommande un schéma mixte
Pour la magistrate, “la liberté de choisir les vaccins est insusceptible de se rattacher aux libertés fondamentales”. La campagne de vaccination étant en outre tributaire des approvisionnements, elle considère que le requérant “n’est pas fondé à se prévaloir de l’atteinte grave et manifestement illégale qui serait portée à sa liberté de choisir le traitement vaccinal”.
Le vaccin d’AstraZeneca suscite la méfiance de la population. L’Agence européenne du médicament a reconnu que les cas de thromboses “sont des effets possibles de la vaccination”, même si, pour l’institution, la balance bénéfices/risques de ce sérum reste très largement en faveur de son utilisation.
Dans son ordonnance, rendue le 8 avril, le juge des référés du tribunal administratif d’Orléans a mis fin aux espoirs d’un habitant de Villemandeur, qui souhaitait recevoir le vaccin anti-Covid de son choix, raconte La République du Centre. L’homme se plaignait de se voir administrer le vaccin d’AstraZeneca, comme il lui avait été imposé par la plateforme Doctolib, lors de sa prise de rendez-vous. Il disait préférer le Pfizer.
La juge a rejeté cette requête estimant que son auteur n’était “pas fondé à demander qu’il soit ordonné au ministre chargé de la Santé de mettre fin au caractère obligatoire des critères d’attribution des vaccins”.
Remplacement de la 2ème dose du vaccin AstraZeneca : la HAS recommande un schéma mixte
Pour la magistrate, “la liberté de choisir les vaccins est insusceptible de se rattacher aux libertés fondamentales”. La campagne de vaccination étant en outre tributaire des approvisionnements, elle considère que le requérant “n’est pas fondé à se prévaloir de l’atteinte grave et manifestement illégale qui serait portée à sa liberté de choisir le traitement vaccinal”.
Le vaccin d’AstraZeneca suscite la méfiance de la population. L’Agence européenne du médicament a reconnu que les cas de thromboses “sont des effets possibles de la vaccination”, même si, pour l’institution, la balance bénéfices/risques de ce sérum reste très largement en faveur de son utilisation.
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
AFP
publié le mardi 13 avril 2021
Si sa plus forte contagiosité est confirmée, le variant venu du Royaume-Uni pose question quant à ses formes graves.
Plus contagieux, mais pas plus dangereux ? Deux études diffusées mardi 13 avril affirment que le variant "britannique" du coronavirus n'entraîne pas plus de formes graves de Covid-19, à rebours des conclusions de précédents travaux de recherche. Elles confirment toutefois qu'il est bien plus transmissible que les souches précédentes.
Les auteurs de la première étude, publiée dans The Lancet Infectious Diseases, ont analysé les données de 341 malades du Covid hospitalisés à Londres entre le 9 novembre et le 20 décembre, en pleine émergence du variant 501Y.V1, désormais dominant dans une grande partie de l'Europe. 58% d'entre eux étaient infectés par ce variant, aussi connu par le nom de sa lignée, B.1.1.7, et 42%, par d'autres souches. 36% des patients du premier groupe sont tombés gravement malades ou sont décédés, contre 38% dans le deuxième groupe, ce qui suggère que le B.1.1.7 n'est pas associé à une plus grande gravité.
Les chercheurs ont en revanche montré que les échantillons provenant de patients infectés par le variant contenaient en moyenne une plus grande quantité de virus, indice d'une transmissibilité plus élevée.
La seconde étude, parue dans The Lancet Public Health, a analysé les données de près de 37.000 utilisateurs britanniques d'une application mobile conçue pour signaler ses symptômes du Covid, diagnostiqués positifs entre le 28 septembre et le 27 décembre. A partir du nombre de personnes ayant rapporté des symptômes chaque semaine dans une zone donnée, elle conclut que le variant "britannique" présentait un taux de reproduction 1,35 fois plus élevé, c'est-à-dire que chaque patient contaminé infectait en moyenne 35% de personnes en plus qu'avec les souches du virus qui circulaient auparavant.
Le variant n'a en revanche pas entraîné de symptômes plus graves ou une plus grande probabilité d'avoir des symptômes prolongés ("Covid long").
Dans un commentaire portant sur la première étude, trois chercheurs du Centre national des maladies infectieuses (NCID) de Singapour soulignent que ses conclusions contrastent avec trois précédents articles, qui associent le variant "britannique" à une probabilité plus élevée de décès et de formes graves de Covid.
Ils notent que l'étude parue dans le Lancet a l'avantage d'avoir utilisé des séquençages complets du virus dans ses analyses mais que sa conclusion "rassurante" doit "être confirmée par des études de plus grande ampleur". "Cette étude se concentre sur les résultats cliniques d'un groupe de personnes déjà hospitalisées avec le Covid-19", observe toutefois l'épidémiologiste Nicholas Davies, cité par le Science Media Centre britannique.
Elle "ne dément pas les éléments déjà rassemblés par de précédentes études", qui tendent à montrer que "l'infection par le B.1.1.7 est globalement associée à un risque plus élevé de mortalité, d'hospitalisation et d'admission aux urgences parmi l'ensemble des individus testés positifs au Sars-CoV-2", ajoute-t-il.
publié le mardi 13 avril 2021
Si sa plus forte contagiosité est confirmée, le variant venu du Royaume-Uni pose question quant à ses formes graves.
Plus contagieux, mais pas plus dangereux ? Deux études diffusées mardi 13 avril affirment que le variant "britannique" du coronavirus n'entraîne pas plus de formes graves de Covid-19, à rebours des conclusions de précédents travaux de recherche. Elles confirment toutefois qu'il est bien plus transmissible que les souches précédentes.
Les auteurs de la première étude, publiée dans The Lancet Infectious Diseases, ont analysé les données de 341 malades du Covid hospitalisés à Londres entre le 9 novembre et le 20 décembre, en pleine émergence du variant 501Y.V1, désormais dominant dans une grande partie de l'Europe. 58% d'entre eux étaient infectés par ce variant, aussi connu par le nom de sa lignée, B.1.1.7, et 42%, par d'autres souches. 36% des patients du premier groupe sont tombés gravement malades ou sont décédés, contre 38% dans le deuxième groupe, ce qui suggère que le B.1.1.7 n'est pas associé à une plus grande gravité.
Les chercheurs ont en revanche montré que les échantillons provenant de patients infectés par le variant contenaient en moyenne une plus grande quantité de virus, indice d'une transmissibilité plus élevée.
La seconde étude, parue dans The Lancet Public Health, a analysé les données de près de 37.000 utilisateurs britanniques d'une application mobile conçue pour signaler ses symptômes du Covid, diagnostiqués positifs entre le 28 septembre et le 27 décembre. A partir du nombre de personnes ayant rapporté des symptômes chaque semaine dans une zone donnée, elle conclut que le variant "britannique" présentait un taux de reproduction 1,35 fois plus élevé, c'est-à-dire que chaque patient contaminé infectait en moyenne 35% de personnes en plus qu'avec les souches du virus qui circulaient auparavant.
Le variant n'a en revanche pas entraîné de symptômes plus graves ou une plus grande probabilité d'avoir des symptômes prolongés ("Covid long").
Dans un commentaire portant sur la première étude, trois chercheurs du Centre national des maladies infectieuses (NCID) de Singapour soulignent que ses conclusions contrastent avec trois précédents articles, qui associent le variant "britannique" à une probabilité plus élevée de décès et de formes graves de Covid.
Ils notent que l'étude parue dans le Lancet a l'avantage d'avoir utilisé des séquençages complets du virus dans ses analyses mais que sa conclusion "rassurante" doit "être confirmée par des études de plus grande ampleur". "Cette étude se concentre sur les résultats cliniques d'un groupe de personnes déjà hospitalisées avec le Covid-19", observe toutefois l'épidémiologiste Nicholas Davies, cité par le Science Media Centre britannique.
Elle "ne dément pas les éléments déjà rassemblés par de précédentes études", qui tendent à montrer que "l'infection par le B.1.1.7 est globalement associée à un risque plus élevé de mortalité, d'hospitalisation et d'admission aux urgences parmi l'ensemble des individus testés positifs au Sars-CoV-2", ajoute-t-il.
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
La recherche des cas contacts, un outil qui a déjà son histoire...
La recherche des cas contacts constitue un instrument de lutte contre les épidémies/pandémies qui a été déployé, dans la seconde moitié du XXème siècle, pour différents objectifs de contrôle de la diffusion des virus et bactéries. La variole est un cas célèbre (World Health Organization (WHO) , 2010). Alors qu’un vaccin existe depuis de nombreuses années, les autorités de santé et en particulier l’OMS constatent que la maladie reste endémique dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie. En 1966, l’OMS lance un programme d’éradication de la variole basé sur la combinaison d’une recherche systématique des contacts des personnes infectées par des équipes d’agents de santé et la vaccination localisée des proches, et zones de résidences du cas contact. La variole a été considérée éradiquée en 1980.
La recherche des contacts est couramment utilisée pour isoler les cas de tuberculose. En 2018 on comptait encore 10 millions de personnes contaminées par cette maladie respiratoire. La recherche manuelle se concentre sur les proches du ou de la malade ainsi que sur les lieux fermés qu’il (elle) a pu fréquenter afin d’éviter tout cluster et apporter rapidement des traitements thérapeutiques efficaces.
Dans le cas du VIH, le contact tracing a été utilisé dans de nombreux pays dans des objectifs d’identification de possibles futurs cas mais aussi de prévention : l’information sur un possible risque de contamination est assorti de conseils pour se faire tester, prévenir ses partenaires et adopter des gestes de protection. Au Québec et aux Etats-Unis, plusieurs solutions ont été expérimentées : les contacts sont prévenus soit par le cas infecté lui-même, soit par des agents de santé, soit plus récemment par des informations sur les réseaux sociaux connus des contacts potentiels du patient. Les publications scientifiques concernant le contact tracing pour le VIH relèvent la difficile adhésion des personnes infectées à la démarche et le nécessaire anonymat.
Plus récemment, le virus Ebola a donné lieu aux premiers tests de recherche de contact via le téléphone portable. Tandis que des solutions basées sur le téléphone portable se diffusaient pour surveiller la vaccination, renseigner sur l'état des patients et aider les professionnels de santé, des universitaires américains et anglais ont lancé plusieurs solutions d'applications pour collecter et analyser les données de contact-tracing. En effet, le contact tracing via le "papier-crayon", s’est avéré source de nombreuses erreurs, ainsi que des délais incompatibles avec l'urgence requise. Le système digital est un peu différent de ce que nous connaissons pour la covid19, mêlant agents de santé qui gèrent eux l’application et système d’information reliant les principaux acteurs locaux de la lutte contre la pandémie.
La recherche des cas contacts constitue un instrument de lutte contre les épidémies/pandémies qui a été déployé, dans la seconde moitié du XXème siècle, pour différents objectifs de contrôle de la diffusion des virus et bactéries. La variole est un cas célèbre (World Health Organization (WHO) , 2010). Alors qu’un vaccin existe depuis de nombreuses années, les autorités de santé et en particulier l’OMS constatent que la maladie reste endémique dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie. En 1966, l’OMS lance un programme d’éradication de la variole basé sur la combinaison d’une recherche systématique des contacts des personnes infectées par des équipes d’agents de santé et la vaccination localisée des proches, et zones de résidences du cas contact. La variole a été considérée éradiquée en 1980.
La recherche des contacts est couramment utilisée pour isoler les cas de tuberculose. En 2018 on comptait encore 10 millions de personnes contaminées par cette maladie respiratoire. La recherche manuelle se concentre sur les proches du ou de la malade ainsi que sur les lieux fermés qu’il (elle) a pu fréquenter afin d’éviter tout cluster et apporter rapidement des traitements thérapeutiques efficaces.
Dans le cas du VIH, le contact tracing a été utilisé dans de nombreux pays dans des objectifs d’identification de possibles futurs cas mais aussi de prévention : l’information sur un possible risque de contamination est assorti de conseils pour se faire tester, prévenir ses partenaires et adopter des gestes de protection. Au Québec et aux Etats-Unis, plusieurs solutions ont été expérimentées : les contacts sont prévenus soit par le cas infecté lui-même, soit par des agents de santé, soit plus récemment par des informations sur les réseaux sociaux connus des contacts potentiels du patient. Les publications scientifiques concernant le contact tracing pour le VIH relèvent la difficile adhésion des personnes infectées à la démarche et le nécessaire anonymat.
Plus récemment, le virus Ebola a donné lieu aux premiers tests de recherche de contact via le téléphone portable. Tandis que des solutions basées sur le téléphone portable se diffusaient pour surveiller la vaccination, renseigner sur l'état des patients et aider les professionnels de santé, des universitaires américains et anglais ont lancé plusieurs solutions d'applications pour collecter et analyser les données de contact-tracing. En effet, le contact tracing via le "papier-crayon", s’est avéré source de nombreuses erreurs, ainsi que des délais incompatibles avec l'urgence requise. Le système digital est un peu différent de ce que nous connaissons pour la covid19, mêlant agents de santé qui gèrent eux l’application et système d’information reliant les principaux acteurs locaux de la lutte contre la pandémie.
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
Caillots sanguins : Washington préconise une pause dans l'utilisation du vaccin de Johnson & Johnson
L'Agence américaine des médicaments avait pourtant déclaré vendredi dernier qu'il n'y avait pas de lien de causalité établi entre les thromboses et l'injection de ce vaccin.
Par Le Figaro avec AFP
Publié il y a 2 heures, mis à jour il y a 13 minutes
Les autorités sanitaires américaines ont recommandé mardi 13 avril «une pause» dans l'utilisation du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson afin d'enquêter sur l'apparition de cas graves de caillots sanguins chez plusieurs personnes aux États-Unis.
L'Agence américaine des médicaments (FDA) «est en train d'enquêter sur six cas rapportés aux États-Unis de personnes ayant développé des cas sévères de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin» et, pendant l'enquête, «nous recommandons une pause», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Les Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays, se réuniront ce mercredi afin d'évaluer ces cas. L'agence américaine des médicaments passera ensuite en revue leurs conclusions. «Tant que cette procédure est en cours, nous recommandons une pause», a ajouté la FDA, précisant agir «par souci de précaution».
L'agence américaine des médicaments avait pourtant affirmé vendredi dernier ne pas avoir établi de lien de causalité à ce stade entre la formation de caillots sanguins et l'injection du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson. Dans les cas rapportés, les scientifiques ont observé une thrombose veineuse cérébrale, soit l'obstruction par un caillot d'un ou plusieurs sinus veineux cérébraux, en association avec des bas niveaux de plaquettes dans le sang, souligne l'institution. Les six personnes concernées par ces événements thromboemboliques graves sont des femmes dont l'âge de 18 à 48 ans, et leurs symptômes sont apparus 6 à 13 jours après l'injection.
Les traitements habituellement utilisés pour soigner les caillots sanguins, comme l'héparine, peuvent se révéler dangereux quand il s'agit des types de caillots détectés par la FDA qui requièrent donc un traitement alternatif, préviennent les autorités sanitaires américaines.
Des cas «extrêmement rares»
Plus de 6,8 millions de doses du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain et ce type d'effets secondaires graves apparaît pour le moment «extrêmement rare», a fait savoir la FDA. De nombreuses personnes aux États-Unis qui devaient recevoir une injection du sérum de Johnson & Johnson commençaient à recevoir dès mardi matin des messages annulant leur rendez-vous vaccinal.
Cette annonce survient alors que l'Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué la semaine dernière elle aussi enquêter sur des liens entre le vaccin de «J&J» et des cas de caillots sanguins. Le vaccin unidose de Johnson & Johnson a été autorisé en urgence aux États-Unis fin février, après ceux à deux doses de Pfizer/BioNTech et de Moderna. Il s'est révélé efficace à 66% pour prévenir les formes modérées à sévères du Covid-19, selon des essais cliniques réalisés sur environ 40.000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays à travers le monde.
A «vecteur viral», le sérum de «J&J» utilise comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter des instructions génétiques d'une partie du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite, éduquant le système immunitaire à le reconnaître.
L'Agence américaine des médicaments avait pourtant déclaré vendredi dernier qu'il n'y avait pas de lien de causalité établi entre les thromboses et l'injection de ce vaccin.
Par Le Figaro avec AFP
Publié il y a 2 heures, mis à jour il y a 13 minutes
Les autorités sanitaires américaines ont recommandé mardi 13 avril «une pause» dans l'utilisation du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson afin d'enquêter sur l'apparition de cas graves de caillots sanguins chez plusieurs personnes aux États-Unis.
L'Agence américaine des médicaments (FDA) «est en train d'enquêter sur six cas rapportés aux États-Unis de personnes ayant développé des cas sévères de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin» et, pendant l'enquête, «nous recommandons une pause», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Les Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays, se réuniront ce mercredi afin d'évaluer ces cas. L'agence américaine des médicaments passera ensuite en revue leurs conclusions. «Tant que cette procédure est en cours, nous recommandons une pause», a ajouté la FDA, précisant agir «par souci de précaution».
L'agence américaine des médicaments avait pourtant affirmé vendredi dernier ne pas avoir établi de lien de causalité à ce stade entre la formation de caillots sanguins et l'injection du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson. Dans les cas rapportés, les scientifiques ont observé une thrombose veineuse cérébrale, soit l'obstruction par un caillot d'un ou plusieurs sinus veineux cérébraux, en association avec des bas niveaux de plaquettes dans le sang, souligne l'institution. Les six personnes concernées par ces événements thromboemboliques graves sont des femmes dont l'âge de 18 à 48 ans, et leurs symptômes sont apparus 6 à 13 jours après l'injection.
Les traitements habituellement utilisés pour soigner les caillots sanguins, comme l'héparine, peuvent se révéler dangereux quand il s'agit des types de caillots détectés par la FDA qui requièrent donc un traitement alternatif, préviennent les autorités sanitaires américaines.
Des cas «extrêmement rares»
Plus de 6,8 millions de doses du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain et ce type d'effets secondaires graves apparaît pour le moment «extrêmement rare», a fait savoir la FDA. De nombreuses personnes aux États-Unis qui devaient recevoir une injection du sérum de Johnson & Johnson commençaient à recevoir dès mardi matin des messages annulant leur rendez-vous vaccinal.
Cette annonce survient alors que l'Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué la semaine dernière elle aussi enquêter sur des liens entre le vaccin de «J&J» et des cas de caillots sanguins. Le vaccin unidose de Johnson & Johnson a été autorisé en urgence aux États-Unis fin février, après ceux à deux doses de Pfizer/BioNTech et de Moderna. Il s'est révélé efficace à 66% pour prévenir les formes modérées à sévères du Covid-19, selon des essais cliniques réalisés sur environ 40.000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays à travers le monde.
A «vecteur viral», le sérum de «J&J» utilise comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter des instructions génétiques d'une partie du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite, éduquant le système immunitaire à le reconnaître.
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
AFP, publié le mardi 13 avril 2021 à 20h01
Après AstraZeneca, Johnson & Johnson: ces deux vaccins contre le Covid-19, basés sur la même technologie, sont suspectés de provoquer un type très rare de caillots sanguins. Le point sur ce qu'on en sait.
- Qu'a-t-on observé?
Dans le cas d'AstraZeneca comme de Johnson & Johnson, les soupçons sont nés après des cas de thromboses (formation de caillots sanguins) chez quelques personnes vaccinées.
Il ne s'agit pas de thromboses banales, comme par exemple de simple phlébites, mais de thromboses très inhabituelles.
D'une part, elles sont atypiques par leur localisation: elles touchent "des veines du cerveau (thrombose des sinus veineux cérébraux)" et, dans une moindre mesure, de l'abdomen, a indiqué le 7 avril l'Agence européenne des médicaments (EMA) au sujet d'AstraZeneca.
Idem pour Johnson & Johnson, avec lequel ce sont également "des thromboses des sinus veineux cérébraux" qui ont été observées, ont souligné mardi les autorités sanitaires américaines, FDA et CDC, qui ont suspendu l'utilisation de ce vaccin aux Etats-Unis.
Outre leur localisation, ces thromboses intriguent car elles s'accompagnent d'une chute du niveau de plaquettes sanguines, les cellules qui aident le sang à coaguler.
Paradoxalement, cela peut donc provoquer des hémorragies en plus des caillots sanguins.
"Le traitement de ce type particulier de caillots sanguins est différent de celui qui serait habituellement administré", avertissent ainsi la FDA et les CDC.
Le 7 avril, l'EMA a reconnu pour la première fois que ces problèmes sanguins très rares pouvaient être provoqués par le vaccin AstraZeneca.
Les deux vaccins sont "la cause probable" de ces événements très atypiques, a de son côté estimé mardi un responsable de la FDA américaine, Peter Marks.
Le vaccin de Johnson & Johnson est autorisé dans l'Union européenne (sous le nom de Janssen) mais pas encore administré. Celui d'AstraZeneca est utilisé dans l'UE, mais pas encore autorisé aux Etats-Unis.
- Quelles raisons?
Même si rien n'est encore prouvé, il est de plus en plus vraisemblable que ces problèmes sanguins soient liés à la technique sur laquelle sont basés ces deux vaccins.
Tous deux sont des vaccins dits à "vecteur viral": on prend comme support un autre virus, qu'on modifie afin qu'il transporte dans l'organisme des informations génétiques permettant de combattre le Covid.
Et tous deux utilisent comme support un type de virus très courant appelé adénovirus. AstraZeneca a opté pour un adénovirus de chimpanzé, Johnson & Johnson pour un adénovirus humain.
Le fait que des problèmes similaires aient été observés avec ces vaccins "pourrait suggérer que le problème vient du vecteur adénovirus", a jugé sur Twitter David Fisman, épidémiologiste à l'université de Toronto.
"Tout laisse penser que c'est lié au vecteur adénovirus", a renchéri, également sur Twitter, Mathieu Molimard, spécialiste français de pharmacologie. En effet, "ces cas n'existent pas à ce jour avec les vaccins ARN", ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna, qui utilisent une autre technique, l'ARN messager.
Reste à savoir si ce type de problèmes sanguins est également observé avec le vaccin russe Spoutnik V, qui utilise lui aussi deux adénovirus comme vecteurs. Il est autorisé dans une soixantaine de pays pour l'instant, mais pas dans l'Union européenne ni aux Etats-Unis.
- Quels mécanismes?
Les spécialistes penchent pour une réponse immunitaire anormale et puissante provoquée par ces vaccins.
Dans une étude publiée en ligne le 28 mars et portant sur AstraZeneca, des chercheurs allemands et autrichiens ont fait le rapprochement avec un autre mécanisme déjà connu.
Le phénomène observé "ressemble cliniquement à la thrombopénie induite par l'héparine (TIH)", écrivent ces chercheurs emmenés par Andreas Greinacher (université de Greifswald).
La TIH est une réaction immunitaire grave et rare déclenchée chez certains patients par un médicament anticoagulant, l'héparine.
C'est "une explication plausible", a commenté l'EMA le 7 avril, en appelant à de nouvelles études.
Les chercheurs allemands et autrichiens proposent même de donner un nom au phénomène observé avec le vaccin AstraZeneca (l'acronyme anglais VIPIT).
- Quel est le risque?
C'est la question essentielle.
Dans le cas d'AstraZeneca, on recense à la date du 4 avril 222 cas de ces thromboses atypiques sur 34 millions d'injections réalisées dans l'Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) et le Royaume-Uni, selon l'EMA. Cela s'est soldé par 18 décès (en date du 22 mars).
Les thromboses se sont produites "dans les deux semaines après la vaccination", selon l'EMA.
Dans le cas de Johnson & Johnson, les autorités américaines ont recensé six cas (dont un décès) sur plus de 6,8 millions de doses administrées aux Etats-Unis, "et les symptômes sont survenus de 6 à 13 jours après la vaccination", selon la FDA et les CDC.
Mais comme pour tout médicament, connaître le risque ne suffit pas: il faut le comparer avec les avantages apportés par le produit. C'est ce qu'on appelle la balance bénéfices-risques.
"Le Covid-19 entraîne un risque d'hospitalisation et de décès. La combinaison caillots sanguins/plaquettes basses qui a fait l'objet de signalements est très rare, et les bénéfices globaux du vaccin dans la prévention du Covid-19 l'emportent sur les risques d'effets secondaires", a insisté l'EMA le 7 avril au sujet d'AstraZeneca.
- Des facteurs de risque?
Dans les deux cas, les femmes jeunes semblent particulièrement concernées.
La plupart des cas observés avec AstraZeneca concernent des "femmes de moins de 60 ans", selon l'EMA. Et les six cas recensés aux Etats-Unis en lien avec Johnson & Johnson sont "des femmes âgées de 18 à 48 ans".
Mais il est trop tôt pour en tirer une conclusion. "Selon les éléments dont on dispose actuellement, on n'a pas identifié de facteur de risques spécifique", a commenté l'EMA au sujet d'AstraZeneca.
Pour autant, après une première vague de suspension mi-mars, plusieurs pays ont décidé de ne plus administrer le vaccin d'AstraZeneca en-dessous d'un certain âge: 30 ans pour le Royaume-Uni, 55 ans pour la France, la Belgique et le Canada, 60 ans pour l'Allemagne et les Pays-Bas ou 65 ans pour la Suède et la Finlande.
"Nous n'avons pas qu'un seul vaccin, nous en avons plusieurs. C'est pourquoi réserver l'AstraZeneca aux personnes les plus âgées me semble avoir du sens", a commenté une virologue de l'université Goethe de Francfort, Sandra Ciesek, dans le magazine Science.
Là encore, ce raisonnement est basé sur la balance bénéfices-risques, laquelle varie selon les âges: plus on vieillit, plus on a un risque de faire une forme grave du Covid, et plus on a donc intérêt à se faire vacciner avec AstraZeneca, malgré le risque d'effets secondaires.
Les autorités sanitaires britanniques ont diffusé un tableau comparatif pour étayer ce raisonnement. Il compare d'une part le risque d'admission en soins intensifs et de l'autre le risque d'effets secondaires que fait courir le vaccin, en fonction des âges et sur une durée de 16 semaines.
Selon ce tableau, quand le virus circule fortement, le risque causé par le Covid est six fois plus grand que celui causé par le vaccin dans la tranche d'âge 20-29 ans. Mais il devient 600 fois plus important quand on passe à la tranche d'âge 60-69 ans.
La Norvège et le Danemark ont fait un choix plus radical que les seules limites d'âge, en suspendant carrément le vaccin AstraZeneca pour l'instant.
Après AstraZeneca, Johnson & Johnson: ces deux vaccins contre le Covid-19, basés sur la même technologie, sont suspectés de provoquer un type très rare de caillots sanguins. Le point sur ce qu'on en sait.
- Qu'a-t-on observé?
Dans le cas d'AstraZeneca comme de Johnson & Johnson, les soupçons sont nés après des cas de thromboses (formation de caillots sanguins) chez quelques personnes vaccinées.
Il ne s'agit pas de thromboses banales, comme par exemple de simple phlébites, mais de thromboses très inhabituelles.
D'une part, elles sont atypiques par leur localisation: elles touchent "des veines du cerveau (thrombose des sinus veineux cérébraux)" et, dans une moindre mesure, de l'abdomen, a indiqué le 7 avril l'Agence européenne des médicaments (EMA) au sujet d'AstraZeneca.
Idem pour Johnson & Johnson, avec lequel ce sont également "des thromboses des sinus veineux cérébraux" qui ont été observées, ont souligné mardi les autorités sanitaires américaines, FDA et CDC, qui ont suspendu l'utilisation de ce vaccin aux Etats-Unis.
Outre leur localisation, ces thromboses intriguent car elles s'accompagnent d'une chute du niveau de plaquettes sanguines, les cellules qui aident le sang à coaguler.
Paradoxalement, cela peut donc provoquer des hémorragies en plus des caillots sanguins.
"Le traitement de ce type particulier de caillots sanguins est différent de celui qui serait habituellement administré", avertissent ainsi la FDA et les CDC.
Le 7 avril, l'EMA a reconnu pour la première fois que ces problèmes sanguins très rares pouvaient être provoqués par le vaccin AstraZeneca.
Les deux vaccins sont "la cause probable" de ces événements très atypiques, a de son côté estimé mardi un responsable de la FDA américaine, Peter Marks.
Le vaccin de Johnson & Johnson est autorisé dans l'Union européenne (sous le nom de Janssen) mais pas encore administré. Celui d'AstraZeneca est utilisé dans l'UE, mais pas encore autorisé aux Etats-Unis.
- Quelles raisons?
Même si rien n'est encore prouvé, il est de plus en plus vraisemblable que ces problèmes sanguins soient liés à la technique sur laquelle sont basés ces deux vaccins.
Tous deux sont des vaccins dits à "vecteur viral": on prend comme support un autre virus, qu'on modifie afin qu'il transporte dans l'organisme des informations génétiques permettant de combattre le Covid.
Et tous deux utilisent comme support un type de virus très courant appelé adénovirus. AstraZeneca a opté pour un adénovirus de chimpanzé, Johnson & Johnson pour un adénovirus humain.
Le fait que des problèmes similaires aient été observés avec ces vaccins "pourrait suggérer que le problème vient du vecteur adénovirus", a jugé sur Twitter David Fisman, épidémiologiste à l'université de Toronto.
"Tout laisse penser que c'est lié au vecteur adénovirus", a renchéri, également sur Twitter, Mathieu Molimard, spécialiste français de pharmacologie. En effet, "ces cas n'existent pas à ce jour avec les vaccins ARN", ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna, qui utilisent une autre technique, l'ARN messager.
Reste à savoir si ce type de problèmes sanguins est également observé avec le vaccin russe Spoutnik V, qui utilise lui aussi deux adénovirus comme vecteurs. Il est autorisé dans une soixantaine de pays pour l'instant, mais pas dans l'Union européenne ni aux Etats-Unis.
- Quels mécanismes?
Les spécialistes penchent pour une réponse immunitaire anormale et puissante provoquée par ces vaccins.
Dans une étude publiée en ligne le 28 mars et portant sur AstraZeneca, des chercheurs allemands et autrichiens ont fait le rapprochement avec un autre mécanisme déjà connu.
Le phénomène observé "ressemble cliniquement à la thrombopénie induite par l'héparine (TIH)", écrivent ces chercheurs emmenés par Andreas Greinacher (université de Greifswald).
La TIH est une réaction immunitaire grave et rare déclenchée chez certains patients par un médicament anticoagulant, l'héparine.
C'est "une explication plausible", a commenté l'EMA le 7 avril, en appelant à de nouvelles études.
Les chercheurs allemands et autrichiens proposent même de donner un nom au phénomène observé avec le vaccin AstraZeneca (l'acronyme anglais VIPIT).
- Quel est le risque?
C'est la question essentielle.
Dans le cas d'AstraZeneca, on recense à la date du 4 avril 222 cas de ces thromboses atypiques sur 34 millions d'injections réalisées dans l'Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) et le Royaume-Uni, selon l'EMA. Cela s'est soldé par 18 décès (en date du 22 mars).
Les thromboses se sont produites "dans les deux semaines après la vaccination", selon l'EMA.
Dans le cas de Johnson & Johnson, les autorités américaines ont recensé six cas (dont un décès) sur plus de 6,8 millions de doses administrées aux Etats-Unis, "et les symptômes sont survenus de 6 à 13 jours après la vaccination", selon la FDA et les CDC.
Mais comme pour tout médicament, connaître le risque ne suffit pas: il faut le comparer avec les avantages apportés par le produit. C'est ce qu'on appelle la balance bénéfices-risques.
"Le Covid-19 entraîne un risque d'hospitalisation et de décès. La combinaison caillots sanguins/plaquettes basses qui a fait l'objet de signalements est très rare, et les bénéfices globaux du vaccin dans la prévention du Covid-19 l'emportent sur les risques d'effets secondaires", a insisté l'EMA le 7 avril au sujet d'AstraZeneca.
- Des facteurs de risque?
Dans les deux cas, les femmes jeunes semblent particulièrement concernées.
La plupart des cas observés avec AstraZeneca concernent des "femmes de moins de 60 ans", selon l'EMA. Et les six cas recensés aux Etats-Unis en lien avec Johnson & Johnson sont "des femmes âgées de 18 à 48 ans".
Mais il est trop tôt pour en tirer une conclusion. "Selon les éléments dont on dispose actuellement, on n'a pas identifié de facteur de risques spécifique", a commenté l'EMA au sujet d'AstraZeneca.
Pour autant, après une première vague de suspension mi-mars, plusieurs pays ont décidé de ne plus administrer le vaccin d'AstraZeneca en-dessous d'un certain âge: 30 ans pour le Royaume-Uni, 55 ans pour la France, la Belgique et le Canada, 60 ans pour l'Allemagne et les Pays-Bas ou 65 ans pour la Suède et la Finlande.
"Nous n'avons pas qu'un seul vaccin, nous en avons plusieurs. C'est pourquoi réserver l'AstraZeneca aux personnes les plus âgées me semble avoir du sens", a commenté une virologue de l'université Goethe de Francfort, Sandra Ciesek, dans le magazine Science.
Là encore, ce raisonnement est basé sur la balance bénéfices-risques, laquelle varie selon les âges: plus on vieillit, plus on a un risque de faire une forme grave du Covid, et plus on a donc intérêt à se faire vacciner avec AstraZeneca, malgré le risque d'effets secondaires.
Les autorités sanitaires britanniques ont diffusé un tableau comparatif pour étayer ce raisonnement. Il compare d'une part le risque d'admission en soins intensifs et de l'autre le risque d'effets secondaires que fait courir le vaccin, en fonction des âges et sur une durée de 16 semaines.
Selon ce tableau, quand le virus circule fortement, le risque causé par le Covid est six fois plus grand que celui causé par le vaccin dans la tranche d'âge 20-29 ans. Mais il devient 600 fois plus important quand on passe à la tranche d'âge 60-69 ans.
La Norvège et le Danemark ont fait un choix plus radical que les seules limites d'âge, en suspendant carrément le vaccin AstraZeneca pour l'instant.
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Re: Covid-19
Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
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FAKE DE LA SEMAINE
Aujourd’hui, nous allons parler des fakes en général. Qualifiée parfois d’épidémie dans l’épidémie, la désinformation fleurit un peu partout, au grand dam des chercheurs qui aspirent enfin à des vacances, des médecins qui n’en peuvent plus de répéter les mêmes choses en boucle et des vulgarisateurs qui sont obligés de mettre les bouchées doubles.
Des efforts qui illustrent parfaitement la loi de Brandolini et cela d’autant plus que des récents travaux de l’ONG The Center for Countering Digital Hate montrent que l’essentiel de la désinformation circulant sur les réseaux sociaux est en réalité le fruit d’une petite poignée de personnes.
En ce qui concerne les publications antivaxx sur Facebook, les trois-quarts des contenus sont issus de…12 comptes seulement. Si on regroupe le réseau social avec YouTube, Twitter et Instagram, les messages de désinformation sur ce sujet touchaient près de 60 millions de personnes fin décembre, les deux tiers d’entre eux l’étant par le biais de seulement 20 comptes influents.
Et ça ne risque pas de s’arrêter : le rapport de l’ONG estime en effet que les plateformes en question n’agissent pas sur près de 95% du contenu de désinformation lié au Covid ou aux vaccins qui leur ont été signalés (sachant que tous les contenus de désinformation ne leur sont pas forcément signalés, on peut sans problème affirmer que la situation réelle est encore pire que ça).
Face à la polémique qui enfle, Facebook s’est défendu, affirmant avoir supprimé 12 millions de contenus trompeurs depuis le début de l’épidémie et avoir désactivé plus d’1,3 milliard de faux comptes rien que sur le dernier trimestre de l’année 2020. De toute évidence, cela ne suffira pas…
***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Cette semaine, puisqu’on ne peut pas voyager, je vous emmène en voyage… chez nous. Mais loin. Mais chez nous.
Et oui, quand je parle de la situation en France, j’ai très très peu parlé des territoires d’outre-mer (pardon à Laetitia qui a attendu ce point au moins 3 semaines). Faisons donc un bref tour de la situation.
*Clipperton, là il n’y a personne : pas de Covid, bien entendu, mais faute d’occupation et comme il n’est pas dit que la marine fasse son petit tour cette année pour aller y lever le drapeau au moins une fois (oui, on fait ça chaque année si vous ne le saviez pas), il y a fort à parier que le Mexique va encore venir nous enquiquiner pour réclamer cette île. Ce que je considère comme hors de question d’un point de vue scientifique : Clipperton est un trésor, abritant le seul lagon d’eau douce du monde. Je considère l’idée de lancer une pétition pour exiger une base scientifique là-bas.
*Terres australes et antarctiques françaises : si des cas de Covid ont bien réussi à atteindre des bases scientifiques, les bases françaises ne sont pas concernées. Les TAAF sont à l’heure actuelle uniquement peuplées de militaires, de scientifiques et de manchots adélie (ce qui est globalement la même chose) tous parfaitement sains.
*Nouméa, toujours un cas : le seul territoire sui generis de France ne fait rien comme tout le monde. Après avoir passé un an sans cas sur son sol, l’apparition soudaine de 9 contaminations a replongé début mars l’île dans un confinement qui vient tout juste de s’achever, alors que celui en métropole commence. Les cas seraient arrivés après le voyage d’une famille à Wallis-et-Futuna, qu’on pensait épargné.
*Wallis-et-Futuna, justement on parlait de toi : considéré jusqu’ici épargné, le…territoire (de plusieurs îles que j’ai très envie d’appeler un archipel mais qui n’est pas un archipel) est frappé depuis le mois de mars 2021, suite à un voyage d’un habitant en métropole. De 1 cas le 6 mars, le territoire passe à 430 cas et 5 morts en un mois. 45% de la population est vaccinée à ce jour, dans ce territoire prioritaire dû à la vulnérabilité de la population et aux faibles infrastructures médicales lourdes.
*Polynésie, l’occasion des records : lorsque les cas sont arrivés en Polynésie française, Papeete savait qu’elle n’avait pas les moyens de faire face à un afflux de malades, et s’est donc majoritairement reposée sur les mesures barrière et une application stricte du confinement. Pour rapatrier les touristes coincés par les mesures sanitaires, Air Tahiti Nui effectuera ainsi le 7 mars 2020 le plus long vol intérieur de l’histoire de l’aviation en reliant Papeete-Paris sans escale. Si le confinement a pris fin, le virus circule encore faiblement et la vie n’a pas encore repris son cours normal et de nombreuses restrictions sont toujours à l’œuvre, comme la fermeture des discothèques, l’interdiction des rassemblements de plus de 15 personnes y compris pour les veillées funéraires ou encore l’usage des salles des fêtes.
*Saint-Martin, petit mais atteint : le virus touche l’île en mars 2020 et a depuis occasionné près de 1700 cas et 12 morts. Depuis peu, quelques cas de variants anglais et sudafricains ont été détectés, toutefois il n’y a plus de cluster actif sur le territoire.
*Saint-Barthélemy, petit mais atteint aussi : l’île jumelle de Saint-Martin a été atteinte en même temps que sa sœur, mais ne déplore que 900 cas et 1 seul mort. Une donne qui pourrait changer avec la détection de quelques cas de variants anglais depuis mars.
*Saint-Pierre-et-Miquelon, tous vivants : sauf si je me suis embrouillée dans mes tableaux (Edit : après vérification de l’équipe, je me suis bien embrouillée dans mes tableaux : à l’heure au j’écris ces lignes et malgré plusieurs cas graves, Nouméa également tient bon dans cette catégorie), il s’agit à l’heure actuelle du seul territoire français peuplé de manière permanente (souvenez-vous, on ne compte pas là où il y a que des scientifiques et des pingouins) qui n’ait aucun mort à déplorer. Un 24e cas a été détecté en janvier, et depuis, c’est le calme complet.
*La Guadeloupe, sinistrée : à l’inverse de cet exemple apaisant, la Guadeloupe est le département d’outre-mer le plus sinistré. Certes, il est le second plus peuplé, mais il n’est pas le plus touché en nombre de cas, on aurait donc pu s’attendre à un résultat plus clément. Avec 183 morts et un taux de positivité de plus de 10%, la Guadeloupe paye un lourd tribut parmi les DOM-TOM.
*Guyane, l’expérience du couvre-feu : ce n’est pas le cas de la Guyane, moins peuplée, plus touchée mais avec moins de victimes à déplorer (moitié de morts en moins pour 50% de cas en plus). A noter que la Guyane est le premier territoire de France sur lequel a été expérimenté le principe du couvre-feu pour réduire la circulation du virus. Cette mesure visait à gérer une épidémie en situation géographique difficile (frontières poreuses avec le Brésil, communautés indigènes vulnérables isolées) et a donné de bons résultats en faisant drastiquement chuter les cas en quelques semaines. Pour l’instant la situation est calme mais la proximité avec le Brésil inquiète et les cas repartent à la hausse chez les plus âgés dans un territoire très faiblement vacciné.
*Mayotte, cas d’école du confinement : si on veut un plus beau cas d’école, il faut se pencher sur Mayotte. Le territoire d’outre-mer le plus touché, avec presque 20.000 cas, a connu en janvier-février une telle flambée qu’il a fallu qu’on refasse l’échelle des graphiques parce que les barres ne tenaient plus dedans (je vous jure que c’est vrai). N’ayant clairement pas la capacité hospitalière pour faire face et ne pouvant attendre le secours de la métropole (oui, on peut envoyer un bateau-hôpital, mais ça prend des jours si c’est pas des semaines) Mayotte décide un confinement très strict pour protéger sa population alors que le seuil de positivité des tests dépassait les 17% et que les catégories d’âge les plus touchées s’envolaient à plus de 4000 cas pour 100.000 habitants. La chute des cas sera une des plus rapide qu’on ait vue (et de fait on a que deux barres qui ne rentrent pas dans les tableaux hebdomadaires) et l’île sort progressivement du confinement depuis la mi-mars. Si vous pensez que confiner ne sert à rien, je vous suggère d’aller demander aux habitants directement ce qu’ils pensent de votre avis. Mais pas maintenant, vous allez leur refiler vos microbes et ils n’ont pas besoin de ça.
*La Réunion, vaccinons vaccinons : la Réunion vaccine tant qu’elle peut et est en tête de la couverture des EPHAD en outre-mer avec 85% de primo-vaccinés. Toutefois, elle ne dépasse pas encore les 5% de vaccinés pour le reste de la population. Tout comme la Guyane et Mayotte, la vaccination y est compliquée par la présence importante de variants, brésilien pour la Guyane, sudafricain pour les deux autres, qui oblige à ne se servir que des vaccins ARN, compliqués à transporter dans les îles.
*Martinique, la flambée : enfin nous terminons notre tour d’horizon au chevet de la Martinique, qui nous inquiète. Un seuil de positivité de plus de 10%, plus de 150 cas pour 100.000 habitants, mais surtout une occupation hospitalière qui atteint déjà les 89%, les cas flambent sur l’île. L’inquiétude est grande car la population, même âgée, est très peu vaccinée (moins de 25% de primo-vaccinés dans les EPHAD) et que la géographie interdit, ou du moins complique, les transferts de patients en cas de saturation de l’hôpital. Le R0 est en baisse, mais l’inquiétude est toujours présente.
***
PISTES DE LA SEMAINE
*Origine : on a enfin quelques nouvelles du rapport de l’OMS. Sans surprise, il classe l’origine animale intermédiaire du virus comme étant « de probable à très probable », l’accident de laboratoire étant quant à lui considéré « extrêmement improbable ». L’animal intermédiaire n’a toutefois pas été identifié, les experts affirmant, sans surprise non plus, avoir manqué de latitude pour travailler convenablement à Pékin et affirmant que des travaux supplémentaires seront nécessaires. La seule nouveauté du rapport vient du fait que la transmission directe depuis l’hôte d’origine (la chauve-souris) est désormais considérée comme allant de « possible à probable ». Pas l’hypothèse privilégiée donc, mais une porte ouverte. L’hypothèse privilégiée par Pékin, la contamination via de la viande surgelée venue de l’étranger, est quant à elle simplement classée comme « possible », sans élément corroborant.
Source : AFP
*Gestes barrière : quand pourra-t-on enfin tomber le masque ? L’Institut Pasteur estime (dans une modélisation disponible ici https://modelisation-covid19.pasteur.fr/eval.../vaccination/) qu’un relâchement total pourrait être possible à l’automne, à condition d’avoir vacciné… 90% de la population adulte. Cette couverture permettrait, non pas d’éradiquer l’épidémie, mais de rester sous la barre du millier d’admissions journalières à l’hôpital. Si les mineurs devenaient vaccinables dans les mois à venir, le même objectif pourrait être atteint en vaccinant 90% des plus de 65 ans mais seulement 60% à 70% des 0-64 ans. Un objectif ambitieux, mais qui tente Israël, chez qui la vaccination des 12-15 ans pourrait débuter le mois prochain. En France, au vu de l’hésitation vaccinale sans égal du pays, il est qualifié d’irréaliste.
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IMPASSE DE LA SEMAINE
*Relâchement : la vaccination n’a pas que des bons côtés, elle a aussi des effets pervers et certains pays, le Chili en première ligne, sont en train d’en faire les frais. Bon, la bonne nouvelle, c’est que ça ne concerne pas tous les pays (et décidément Israël fait vraiment figure de premier de la classe ces temps-ci), la mauvaise est qu’il s’agit manifestement d’un effet attendu dès que la vaccination commence à atteindre un certain seuil (un seuil que nous sommes nous-mêmes en train d’atteindre…). Des cas plus jeunes car les personnes âgées sont protégées, mais plus nombreux du fait d’un relâchement (parfois encouragé par les pouvoirs publics) des gestes barrière car la population se croit protégée. Or, il est important de rappeler que la protection maximale est atteinte 14 jours après l’injection de la seconde dose et qu’avant cela l’immunité doit être considérée comme conditionnelle. Pour le cas du Chili spécifiquement, un autre problème émerge : l’efficacité du vaccin. Le pays, ayant dans l’idée de faire une campagne éclair, s’est appuyé sur un vaccin rapidement disponible, celui du laboratoire Sinovac. Sauf que, après un million de vaccinés et une étude en bonne et due forme, les chiffres ne sont pas bons : 2 semaines après la seconde injection, le vaccin chinois n’est efficace qu’à 54.4% (et seulement 27.7% après la première dose), loin en-dessous du trio de tête : AstraZeneca (70% en moyenne selon les variants et la classe d’âge), Moderna (94% en moyenne selon les variants) et Pfizer (95% en moyenne selon les variants).
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MAUVAISES NOUVELLES DE LA SEMAINE
*France : alors que l’épidémie commence à marquer le pas, Paris et Nice notamment commençant lentement leur plateau, les compteurs ne sont pas réjouissants. La France a franchi le cap des 5 millions de cas, ce qui, en excluant les recontaminations, veut dire que plus d’un Français sur 13 a été frappé par la maladie (ce qui est très cohérent avec mes expériences personnelles en cours, comme quoi chacun d’entre nous connait en moyenne une douzaine de personnes touchées). Inexorablement, le pays s’approche de la barre fatidique des 100.000 morts, et ce avec trois confinements et un an à vivre avec les gestes barrières (donc le prochain qui dit que les épidémiologistes ayant pronostiqué 300.000 morts si aucune mesure n’était prise sont des alarmistes aura le droit à un coup de pelle). L’épidémie touche désormais une proportion forte d’actifs, de jeunes, de femmes enceintes et d’adolescents (si les cas augmentent chez les enfants, ils sont encore relativement épargnés), et si c’est sans conteste à joindre aux mauvaises nouvelles, espérons que ça aura au moins le mérite de clouer le bec à ceux qui rabâchent que « c’est que les vieux qui meurent donc on s’en fout ».
Source : Santé Publique France et CovidTracker
*Monde : le monde approche les 135 millions de cas et les 3 millions de morts. Pour vous donner une idée, c’est comme si on avait rayé l’intégralité du Qatar ou de l’Albanie de la carte (ou si ça vous parle plus, c’est comme si on avait exterminé 9 fois la population de l’Islande). En termes de morts par habitants (sans tenir compte des différentes densités de population, donc c’est un indicatif imparfait), les pays les plus mortellement touchés à ce jour sont, dans l’ordre, un trio européen, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie, suivi par les deux pays ayant également le plus grand nombre absolu de morts, les Etats-Unis et le Brésil. Ce dernier, dans lequel la situation sanitaire est si catastrophique que le président est désormais sous le coup d’une enquête du Sénat, est de plus en plus qualifié de « boite de pétri du monde » : l’apparition de plusieurs variants brésilien est redoutée par la communauté scientifique.
Source : Johns Hopkins University
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BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Vaccination : la France a franchi le cap des 10 millions de primoinjections, 15% de la population est désormais partiellement protégée. Après quelques ralentissements qui ont fait reculer la date théorique de fin de vaccination, le rythme reprend cette semaine. Près des deux tiers des plus de 75 ans sont désormais au moins partiellement vaccinés, et plus d’un tiers des 65-74 ans ont reçu au moins une dose. La France se place dans la moyenne de ses voisins, au même niveau que la Belgique et l’Espagne, juste derrière l’Allemagne mais devant l’Italie ou la Suisse, faisant même légèrement mieux que la moyenne de l’Union Européenne.
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« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Ok, plus personne ne comprend rien de ce qui se passe avec AstraZeneca donc on fait un point.
*Est-ce qu’il y a un lien entre le vaccin et un surrisque de thrombose ? Pas exactement. Il y a un lien de corrélation (je vais y revenir) entre le vaccin et un certain type très rare et très particulier de thrombose. C’est pour ça que, par exemple, même si c’est très tentant, la comparaison avec le risque lié à la pilule n’est pas pertinente : on ne parle pas de la même maladie.
*Est-ce que le vaccin en est la cause ? Peut-être. Comme je l’avais expliqué lors de mon point sur la pharmacovigilance, on est ici sur un cas d’école du fonctionnement de la surveillance post-vaccinale. Des incidents surviennent, en plus grand nombre qu’attendu, il y a une corrélation (les deux évènements apparaissent en même temps), on va maintenant enquêter pour savoir s’il y a une causalité (l’un des évènements est la cause de l’autre) et surtout, si c’est le cas, comprendre le mécanisme à l’œuvre. Car pour l’instant, on n’en sait rien.
*Je dois recevoir ce vaccin, qu’est-ce que je risque ? A priori, rien de plus que d’ordinaire si vous êtes bien la population à qui le produit est destiné, à savoir les plus de 55 ans. Pour une raison qu’on ignore, les événements arrivent chez des sujets jeunes. Si vous avez reçu une première dose et que vous ne faites plus partie du public cible, votre seconde dose se fera par un vaccin à ARN, prenez contact avec votre médecin ou le centre de vaccination proche de chez vous pour plus d’information.
*Est-ce que la balance bénéfice-risque a bougé ? Non, le risque d’incident thrombotique, toutes catégories confondues, lié au vaccin en admettant que tous les incidents déclarés lui soit reliés (ce qui n’est pas prouvé), reste bien plus faible que le risque d’incident thrombotique lié au Covid. Et cela sans même parler des autres risques liés au Covid, la balance bénéfice-risque reste donc très largement favorable.
*Mais est-ce que c’est pas dangereux quand même ? Si, comme tout en fait, mais en admettant que tous les évènements déclarés soient liés au vaccin, si vous allez chez votre médecin pour vous faire piquer, vous avez moins de chance de mourir du vaccin que d’un accident de la route en y allant. Et ça ne vous empêche pas de prendre votre voiture. Tous les jours. Plusieurs fois par jour peut-être même.
*Et si autre chose apparait ? On fera comme pour ici : la pharmacovigilance fera remonter une corrélation, on l’examinera pour trouver la causalité, on modifiera les protocoles nécessaires et on (en l’occurrence je, car là tout de suite vous êtes chez moi) vous tiendra informés.
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FAKE DE LA SEMAINE
Aujourd’hui, nous allons parler des fakes en général. Qualifiée parfois d’épidémie dans l’épidémie, la désinformation fleurit un peu partout, au grand dam des chercheurs qui aspirent enfin à des vacances, des médecins qui n’en peuvent plus de répéter les mêmes choses en boucle et des vulgarisateurs qui sont obligés de mettre les bouchées doubles.
Des efforts qui illustrent parfaitement la loi de Brandolini et cela d’autant plus que des récents travaux de l’ONG The Center for Countering Digital Hate montrent que l’essentiel de la désinformation circulant sur les réseaux sociaux est en réalité le fruit d’une petite poignée de personnes.
En ce qui concerne les publications antivaxx sur Facebook, les trois-quarts des contenus sont issus de…12 comptes seulement. Si on regroupe le réseau social avec YouTube, Twitter et Instagram, les messages de désinformation sur ce sujet touchaient près de 60 millions de personnes fin décembre, les deux tiers d’entre eux l’étant par le biais de seulement 20 comptes influents.
Et ça ne risque pas de s’arrêter : le rapport de l’ONG estime en effet que les plateformes en question n’agissent pas sur près de 95% du contenu de désinformation lié au Covid ou aux vaccins qui leur ont été signalés (sachant que tous les contenus de désinformation ne leur sont pas forcément signalés, on peut sans problème affirmer que la situation réelle est encore pire que ça).
Face à la polémique qui enfle, Facebook s’est défendu, affirmant avoir supprimé 12 millions de contenus trompeurs depuis le début de l’épidémie et avoir désactivé plus d’1,3 milliard de faux comptes rien que sur le dernier trimestre de l’année 2020. De toute évidence, cela ne suffira pas…
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DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Cette semaine, puisqu’on ne peut pas voyager, je vous emmène en voyage… chez nous. Mais loin. Mais chez nous.
Et oui, quand je parle de la situation en France, j’ai très très peu parlé des territoires d’outre-mer (pardon à Laetitia qui a attendu ce point au moins 3 semaines). Faisons donc un bref tour de la situation.
*Clipperton, là il n’y a personne : pas de Covid, bien entendu, mais faute d’occupation et comme il n’est pas dit que la marine fasse son petit tour cette année pour aller y lever le drapeau au moins une fois (oui, on fait ça chaque année si vous ne le saviez pas), il y a fort à parier que le Mexique va encore venir nous enquiquiner pour réclamer cette île. Ce que je considère comme hors de question d’un point de vue scientifique : Clipperton est un trésor, abritant le seul lagon d’eau douce du monde. Je considère l’idée de lancer une pétition pour exiger une base scientifique là-bas.
*Terres australes et antarctiques françaises : si des cas de Covid ont bien réussi à atteindre des bases scientifiques, les bases françaises ne sont pas concernées. Les TAAF sont à l’heure actuelle uniquement peuplées de militaires, de scientifiques et de manchots adélie (ce qui est globalement la même chose) tous parfaitement sains.
*Nouméa, toujours un cas : le seul territoire sui generis de France ne fait rien comme tout le monde. Après avoir passé un an sans cas sur son sol, l’apparition soudaine de 9 contaminations a replongé début mars l’île dans un confinement qui vient tout juste de s’achever, alors que celui en métropole commence. Les cas seraient arrivés après le voyage d’une famille à Wallis-et-Futuna, qu’on pensait épargné.
*Wallis-et-Futuna, justement on parlait de toi : considéré jusqu’ici épargné, le…territoire (de plusieurs îles que j’ai très envie d’appeler un archipel mais qui n’est pas un archipel) est frappé depuis le mois de mars 2021, suite à un voyage d’un habitant en métropole. De 1 cas le 6 mars, le territoire passe à 430 cas et 5 morts en un mois. 45% de la population est vaccinée à ce jour, dans ce territoire prioritaire dû à la vulnérabilité de la population et aux faibles infrastructures médicales lourdes.
*Polynésie, l’occasion des records : lorsque les cas sont arrivés en Polynésie française, Papeete savait qu’elle n’avait pas les moyens de faire face à un afflux de malades, et s’est donc majoritairement reposée sur les mesures barrière et une application stricte du confinement. Pour rapatrier les touristes coincés par les mesures sanitaires, Air Tahiti Nui effectuera ainsi le 7 mars 2020 le plus long vol intérieur de l’histoire de l’aviation en reliant Papeete-Paris sans escale. Si le confinement a pris fin, le virus circule encore faiblement et la vie n’a pas encore repris son cours normal et de nombreuses restrictions sont toujours à l’œuvre, comme la fermeture des discothèques, l’interdiction des rassemblements de plus de 15 personnes y compris pour les veillées funéraires ou encore l’usage des salles des fêtes.
*Saint-Martin, petit mais atteint : le virus touche l’île en mars 2020 et a depuis occasionné près de 1700 cas et 12 morts. Depuis peu, quelques cas de variants anglais et sudafricains ont été détectés, toutefois il n’y a plus de cluster actif sur le territoire.
*Saint-Barthélemy, petit mais atteint aussi : l’île jumelle de Saint-Martin a été atteinte en même temps que sa sœur, mais ne déplore que 900 cas et 1 seul mort. Une donne qui pourrait changer avec la détection de quelques cas de variants anglais depuis mars.
*Saint-Pierre-et-Miquelon, tous vivants : sauf si je me suis embrouillée dans mes tableaux (Edit : après vérification de l’équipe, je me suis bien embrouillée dans mes tableaux : à l’heure au j’écris ces lignes et malgré plusieurs cas graves, Nouméa également tient bon dans cette catégorie), il s’agit à l’heure actuelle du seul territoire français peuplé de manière permanente (souvenez-vous, on ne compte pas là où il y a que des scientifiques et des pingouins) qui n’ait aucun mort à déplorer. Un 24e cas a été détecté en janvier, et depuis, c’est le calme complet.
*La Guadeloupe, sinistrée : à l’inverse de cet exemple apaisant, la Guadeloupe est le département d’outre-mer le plus sinistré. Certes, il est le second plus peuplé, mais il n’est pas le plus touché en nombre de cas, on aurait donc pu s’attendre à un résultat plus clément. Avec 183 morts et un taux de positivité de plus de 10%, la Guadeloupe paye un lourd tribut parmi les DOM-TOM.
*Guyane, l’expérience du couvre-feu : ce n’est pas le cas de la Guyane, moins peuplée, plus touchée mais avec moins de victimes à déplorer (moitié de morts en moins pour 50% de cas en plus). A noter que la Guyane est le premier territoire de France sur lequel a été expérimenté le principe du couvre-feu pour réduire la circulation du virus. Cette mesure visait à gérer une épidémie en situation géographique difficile (frontières poreuses avec le Brésil, communautés indigènes vulnérables isolées) et a donné de bons résultats en faisant drastiquement chuter les cas en quelques semaines. Pour l’instant la situation est calme mais la proximité avec le Brésil inquiète et les cas repartent à la hausse chez les plus âgés dans un territoire très faiblement vacciné.
*Mayotte, cas d’école du confinement : si on veut un plus beau cas d’école, il faut se pencher sur Mayotte. Le territoire d’outre-mer le plus touché, avec presque 20.000 cas, a connu en janvier-février une telle flambée qu’il a fallu qu’on refasse l’échelle des graphiques parce que les barres ne tenaient plus dedans (je vous jure que c’est vrai). N’ayant clairement pas la capacité hospitalière pour faire face et ne pouvant attendre le secours de la métropole (oui, on peut envoyer un bateau-hôpital, mais ça prend des jours si c’est pas des semaines) Mayotte décide un confinement très strict pour protéger sa population alors que le seuil de positivité des tests dépassait les 17% et que les catégories d’âge les plus touchées s’envolaient à plus de 4000 cas pour 100.000 habitants. La chute des cas sera une des plus rapide qu’on ait vue (et de fait on a que deux barres qui ne rentrent pas dans les tableaux hebdomadaires) et l’île sort progressivement du confinement depuis la mi-mars. Si vous pensez que confiner ne sert à rien, je vous suggère d’aller demander aux habitants directement ce qu’ils pensent de votre avis. Mais pas maintenant, vous allez leur refiler vos microbes et ils n’ont pas besoin de ça.
*La Réunion, vaccinons vaccinons : la Réunion vaccine tant qu’elle peut et est en tête de la couverture des EPHAD en outre-mer avec 85% de primo-vaccinés. Toutefois, elle ne dépasse pas encore les 5% de vaccinés pour le reste de la population. Tout comme la Guyane et Mayotte, la vaccination y est compliquée par la présence importante de variants, brésilien pour la Guyane, sudafricain pour les deux autres, qui oblige à ne se servir que des vaccins ARN, compliqués à transporter dans les îles.
*Martinique, la flambée : enfin nous terminons notre tour d’horizon au chevet de la Martinique, qui nous inquiète. Un seuil de positivité de plus de 10%, plus de 150 cas pour 100.000 habitants, mais surtout une occupation hospitalière qui atteint déjà les 89%, les cas flambent sur l’île. L’inquiétude est grande car la population, même âgée, est très peu vaccinée (moins de 25% de primo-vaccinés dans les EPHAD) et que la géographie interdit, ou du moins complique, les transferts de patients en cas de saturation de l’hôpital. Le R0 est en baisse, mais l’inquiétude est toujours présente.
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PISTES DE LA SEMAINE
*Origine : on a enfin quelques nouvelles du rapport de l’OMS. Sans surprise, il classe l’origine animale intermédiaire du virus comme étant « de probable à très probable », l’accident de laboratoire étant quant à lui considéré « extrêmement improbable ». L’animal intermédiaire n’a toutefois pas été identifié, les experts affirmant, sans surprise non plus, avoir manqué de latitude pour travailler convenablement à Pékin et affirmant que des travaux supplémentaires seront nécessaires. La seule nouveauté du rapport vient du fait que la transmission directe depuis l’hôte d’origine (la chauve-souris) est désormais considérée comme allant de « possible à probable ». Pas l’hypothèse privilégiée donc, mais une porte ouverte. L’hypothèse privilégiée par Pékin, la contamination via de la viande surgelée venue de l’étranger, est quant à elle simplement classée comme « possible », sans élément corroborant.
Source : AFP
*Gestes barrière : quand pourra-t-on enfin tomber le masque ? L’Institut Pasteur estime (dans une modélisation disponible ici https://modelisation-covid19.pasteur.fr/eval.../vaccination/) qu’un relâchement total pourrait être possible à l’automne, à condition d’avoir vacciné… 90% de la population adulte. Cette couverture permettrait, non pas d’éradiquer l’épidémie, mais de rester sous la barre du millier d’admissions journalières à l’hôpital. Si les mineurs devenaient vaccinables dans les mois à venir, le même objectif pourrait être atteint en vaccinant 90% des plus de 65 ans mais seulement 60% à 70% des 0-64 ans. Un objectif ambitieux, mais qui tente Israël, chez qui la vaccination des 12-15 ans pourrait débuter le mois prochain. En France, au vu de l’hésitation vaccinale sans égal du pays, il est qualifié d’irréaliste.
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IMPASSE DE LA SEMAINE
*Relâchement : la vaccination n’a pas que des bons côtés, elle a aussi des effets pervers et certains pays, le Chili en première ligne, sont en train d’en faire les frais. Bon, la bonne nouvelle, c’est que ça ne concerne pas tous les pays (et décidément Israël fait vraiment figure de premier de la classe ces temps-ci), la mauvaise est qu’il s’agit manifestement d’un effet attendu dès que la vaccination commence à atteindre un certain seuil (un seuil que nous sommes nous-mêmes en train d’atteindre…). Des cas plus jeunes car les personnes âgées sont protégées, mais plus nombreux du fait d’un relâchement (parfois encouragé par les pouvoirs publics) des gestes barrière car la population se croit protégée. Or, il est important de rappeler que la protection maximale est atteinte 14 jours après l’injection de la seconde dose et qu’avant cela l’immunité doit être considérée comme conditionnelle. Pour le cas du Chili spécifiquement, un autre problème émerge : l’efficacité du vaccin. Le pays, ayant dans l’idée de faire une campagne éclair, s’est appuyé sur un vaccin rapidement disponible, celui du laboratoire Sinovac. Sauf que, après un million de vaccinés et une étude en bonne et due forme, les chiffres ne sont pas bons : 2 semaines après la seconde injection, le vaccin chinois n’est efficace qu’à 54.4% (et seulement 27.7% après la première dose), loin en-dessous du trio de tête : AstraZeneca (70% en moyenne selon les variants et la classe d’âge), Moderna (94% en moyenne selon les variants) et Pfizer (95% en moyenne selon les variants).
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MAUVAISES NOUVELLES DE LA SEMAINE
*France : alors que l’épidémie commence à marquer le pas, Paris et Nice notamment commençant lentement leur plateau, les compteurs ne sont pas réjouissants. La France a franchi le cap des 5 millions de cas, ce qui, en excluant les recontaminations, veut dire que plus d’un Français sur 13 a été frappé par la maladie (ce qui est très cohérent avec mes expériences personnelles en cours, comme quoi chacun d’entre nous connait en moyenne une douzaine de personnes touchées). Inexorablement, le pays s’approche de la barre fatidique des 100.000 morts, et ce avec trois confinements et un an à vivre avec les gestes barrières (donc le prochain qui dit que les épidémiologistes ayant pronostiqué 300.000 morts si aucune mesure n’était prise sont des alarmistes aura le droit à un coup de pelle). L’épidémie touche désormais une proportion forte d’actifs, de jeunes, de femmes enceintes et d’adolescents (si les cas augmentent chez les enfants, ils sont encore relativement épargnés), et si c’est sans conteste à joindre aux mauvaises nouvelles, espérons que ça aura au moins le mérite de clouer le bec à ceux qui rabâchent que « c’est que les vieux qui meurent donc on s’en fout ».
Source : Santé Publique France et CovidTracker
*Monde : le monde approche les 135 millions de cas et les 3 millions de morts. Pour vous donner une idée, c’est comme si on avait rayé l’intégralité du Qatar ou de l’Albanie de la carte (ou si ça vous parle plus, c’est comme si on avait exterminé 9 fois la population de l’Islande). En termes de morts par habitants (sans tenir compte des différentes densités de population, donc c’est un indicatif imparfait), les pays les plus mortellement touchés à ce jour sont, dans l’ordre, un trio européen, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie, suivi par les deux pays ayant également le plus grand nombre absolu de morts, les Etats-Unis et le Brésil. Ce dernier, dans lequel la situation sanitaire est si catastrophique que le président est désormais sous le coup d’une enquête du Sénat, est de plus en plus qualifié de « boite de pétri du monde » : l’apparition de plusieurs variants brésilien est redoutée par la communauté scientifique.
Source : Johns Hopkins University
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BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Vaccination : la France a franchi le cap des 10 millions de primoinjections, 15% de la population est désormais partiellement protégée. Après quelques ralentissements qui ont fait reculer la date théorique de fin de vaccination, le rythme reprend cette semaine. Près des deux tiers des plus de 75 ans sont désormais au moins partiellement vaccinés, et plus d’un tiers des 65-74 ans ont reçu au moins une dose. La France se place dans la moyenne de ses voisins, au même niveau que la Belgique et l’Espagne, juste derrière l’Allemagne mais devant l’Italie ou la Suisse, faisant même légèrement mieux que la moyenne de l’Union Européenne.
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« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Ok, plus personne ne comprend rien de ce qui se passe avec AstraZeneca donc on fait un point.
*Est-ce qu’il y a un lien entre le vaccin et un surrisque de thrombose ? Pas exactement. Il y a un lien de corrélation (je vais y revenir) entre le vaccin et un certain type très rare et très particulier de thrombose. C’est pour ça que, par exemple, même si c’est très tentant, la comparaison avec le risque lié à la pilule n’est pas pertinente : on ne parle pas de la même maladie.
*Est-ce que le vaccin en est la cause ? Peut-être. Comme je l’avais expliqué lors de mon point sur la pharmacovigilance, on est ici sur un cas d’école du fonctionnement de la surveillance post-vaccinale. Des incidents surviennent, en plus grand nombre qu’attendu, il y a une corrélation (les deux évènements apparaissent en même temps), on va maintenant enquêter pour savoir s’il y a une causalité (l’un des évènements est la cause de l’autre) et surtout, si c’est le cas, comprendre le mécanisme à l’œuvre. Car pour l’instant, on n’en sait rien.
*Je dois recevoir ce vaccin, qu’est-ce que je risque ? A priori, rien de plus que d’ordinaire si vous êtes bien la population à qui le produit est destiné, à savoir les plus de 55 ans. Pour une raison qu’on ignore, les événements arrivent chez des sujets jeunes. Si vous avez reçu une première dose et que vous ne faites plus partie du public cible, votre seconde dose se fera par un vaccin à ARN, prenez contact avec votre médecin ou le centre de vaccination proche de chez vous pour plus d’information.
*Est-ce que la balance bénéfice-risque a bougé ? Non, le risque d’incident thrombotique, toutes catégories confondues, lié au vaccin en admettant que tous les incidents déclarés lui soit reliés (ce qui n’est pas prouvé), reste bien plus faible que le risque d’incident thrombotique lié au Covid. Et cela sans même parler des autres risques liés au Covid, la balance bénéfice-risque reste donc très largement favorable.
*Mais est-ce que c’est pas dangereux quand même ? Si, comme tout en fait, mais en admettant que tous les évènements déclarés soient liés au vaccin, si vous allez chez votre médecin pour vous faire piquer, vous avez moins de chance de mourir du vaccin que d’un accident de la route en y allant. Et ça ne vous empêche pas de prendre votre voiture. Tous les jours. Plusieurs fois par jour peut-être même.
*Et si autre chose apparait ? On fera comme pour ici : la pharmacovigilance fera remonter une corrélation, on l’examinera pour trouver la causalité, on modifiera les protocoles nécessaires et on (en l’occurrence je, car là tout de suite vous êtes chez moi) vous tiendra informés.
Caduce62- Messages : 15213
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: Covid-19
Je souhaite souligner la clairevoyance du gouvernement francais
Hier le premier ministre a en effet suspendu les vols entre le Bresil et la France entre ce matin et dimanche
Le Bresil sera sans aucun doute sorti de la pandemie d ici de la semaine
Hier le premier ministre a en effet suspendu les vols entre le Bresil et la France entre ce matin et dimanche
Le Bresil sera sans aucun doute sorti de la pandemie d ici de la semaine
richard- Messages : 2304
Date d'inscription : 01/01/2010
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Re: Covid-19
Cinq questions sur le P.1, le variant brésilien du SARS-CoV-2
Bien que cette nouvelle lignée du coronavirus ne représente que 0,5 % des contaminations en France métropolitaine, les autorités ont décidé de suspendre les liaisons aériennes avec le Brésil pour en contenir la propagation.
Par Aude Lasjaunias(avec AFP)
Publié aujourd’hui à 06h11, mis à jour à 14h21
https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/15/cinq-questions-sur-le-p-1-le-variant-bresilien-du-sars-cov-2_6076832_3244.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3m9Gygmj4Hz4ItN9QCNxQqRRZX6O0vCTkQzKawpUfDPLpCT3ItB6Oqyu0#Echobox=1618463149
Si, depuis le mois de mars, le variant dit « britannique » du SARS-CoV-2, le B.1.1.7, est devenu majoritaire en France métropolitaine, c’est une autre lignée du coronavirus à l’origine de l’épidémie de Covid-19 qui suscite l’inquiétude depuis quelques jours.
Originaire du Brésil, elle ne représente pour l’heure que 0,5 % des nouvelles contaminations dans l’Hexagone. Mais elle a conduit les autorités à décider la suspension des vols avec le géant de l’Amérique latine, à compter de mercredi 14 avril, pour une durée d’au moins cinq jours.
Ce variant, baptisé P.1, est encore mal connu des scientifiques. Plus contagieux que la lignée originelle du SARS-CoV-2, il soulève plusieurs interrogations, notamment sur une potentielle résistance aux vaccins existants contre les formes graves du Covid-19.
Où est apparu le P.1 ?
Le P.1 a émergé en décembre 2020 dans la région de Manaus, en Amazonie. Il n’a pourtant été identifié comme un nouveau variant qu’au mois de janvier au Japon, chez des voyageurs ayant séjourné dans ces zones du nord du Brésil.
« La vigilance sanitaire du Brésil est une des pires au monde en termes de séquençage, ce n’est pas pour rien que le variant P.1 a fini par être découvert au Japon », a ainsi expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Jesem Orellana, chercheur de la Fondation Institut Oswaldo Cruz (Fiocruz, l’équivalent brésilien de l’Institut Pasteur).
Selon les données du Réseau génomique de Fiocruz et du Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data, sa part dans les nouvelles contaminations au Brésil est passée de 28 % en janvier à 73 % au mois de mars. Le P.1 est désormais présent dans l’ensemble du pays, où la situation sanitaire n’a cessé de s’aggraver.
Il a également atteint de nombreux pays d’Amérique latine − Argentine, Chili, Uruguay, Paraguay, Pérou… −, y causant une flambée épidémique, mais aussi les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne ou encore la France. Dans son dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire du 13 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise qu’il est à l’origine de cas dans cinquante-deux pays du monde, soit sept fois plus que lors de son précédent rapport.
Pourquoi inquiète-t-il autant ?
« Le variant P.1 est vraiment plus contagieux et il s’est répandu à grande vitesse au Brésil, qui est un pays immense, où la pandémie est totalement hors de contrôle », a fait valoir auprès de l’AFP la microbiologiste Natalia Pasternak, directrice de l’Institut Questoes de Ciencia. Selon les données de Santé publique France, en date du 8 avril, les éléments préliminaires font état d’une augmentation de la transmissibilité de 40 à 120 %.
Comme le variant britannique, il est porteur de la mutation N501Y dans la protéine Spike, par laquelle le virus entre dans les cellules pour les infecter. « C’est un peu comme si c’était un passe-partout qui arrive à ouvrir plusieurs serrures à la fois », résume Jesem Orellana.
Et, tout comme le variant sud-africain, le P.1 possède la mutation E484K, qui, selon les résultats de certaines études, pourrait entraîner plus de réinfections que les autres lignées, un plus grand nombre d’anticorps étant nécessaire pour lui résister.
L’une des craintes des autorités sanitaires concerne la moindre efficacité des vaccins contre cette souche, ce que les spécialistes qualifient d’« échappement immunitaire ». « En clair, alors que l’on sait que la vaccination marche très bien sur le mutant [britannique], on voit une perte de protection avec les variants brésilien et sud-africain », explique dans Le Parisien le virologue Bruno Lina, membre du conseil scientifique français. En effet, une étude publiée le 20 mars dans la revue Cell a montré une perte de protection des anticorps de convalescents ou de personnes vaccinées face à ces variants. Reste à voir à quel point ce phénomène observé in vitro a des conséquences cliniques.
Le 9 avril, la Haute Autorité de santé a ainsi recommandé « l’utilisation exclusive des vaccins à ARN messager » (Pfizer-BioNTech et Moderna) − jugés plus efficaces − en Guyane, à Mayotte et à La Réunion, où ces variants représentaient respectivement 85 %, 83 % et 65 % des nouveaux cas la semaine dernière, selon l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF). Si les données de l’organisme et des agences régionales de santé (ARS) ne font pas toujours la distinction entre les variants sud-africains et brésiliens, l’ARS de Guyane précisait, dans son dernier bulletin épidémiologique, daté du 8 avril, que le P.1 y était la lignée majoritaire.
Est-il plus mortel que les autres lignées du SARS-CoV-2 ?
La mortalité chez les plus de 20 ans a fortement augmenté au Brésil en janvier et en février, suggérant une dangerosité accrue du variant. Cependant, aucune étude concluante n’a encore été publiée pour en attester.
Les investigations se poursuivent, fait ainsi valoir l’OMS. En effet, insiste l’organisation, « à l’instar d’observations similaires faites ailleurs avec d’autres CoV [variants of concern, variants d’intérêt], il sera important de démêler les changements dans la gravité de la maladie des impacts d’une transmissibilité accrue-incidence élevée qui ajoutent des pressions sur les systèmes de santé et ont un impact négatif sur l’issue clinique pour les patients ».
Dans des études préliminaires, Fiocruz a d’ailleurs constaté que le P.1 n’avait pas entraîné un taux de mortalité supérieur chez les personnes hospitalisées à Manaus, par comparaison au pic de la première vague, en avril 2020.
Si le nombre de morts a explosé au Brésil ces dernières semaines, cela relève plus des effets d’un relâchement de la population, qui adhère moins aux mesures de restriction et au respect des gestes barrières, et du poids que l’explosion des nouvelles contaminations − et mécaniquement du nombre de cas graves qui les accompagnent − fait peser sur les établissements de santé.
« D’un point de vue épidémiologique, ce variant est plus à même de déstabiliser des régions où il y a peu de contrôle de la circulation du virus, causant la saturation des hôpitaux », insiste Jesem Orellana. Ce fut notamment le cas à Manaus, zone mal équipée et frappée par une grave pénurie d’oxygène médical en janvier.
Quelle est la situation sanitaire au Brésil ?
La circulation effrénée du virus a entraîné l’apparition d’autres variants issus de la même lignée, à l’image du P.2, circulant notamment à Rio de Janeiro, ou du P.4, apparu récemment dans la région de Belo Horizonte, dans l’Etat voisin de Minas Gerais.
Pour endiguer leur propagation, les experts brésiliens estiment qu’il est indispensable de prendre des mesures drastiques. « L’idéal serait qu’on puisse allier confinement et vaccination de masse, comme au Royaume-Uni ou en Israël », avance ainsi Natalia Pasternak, dénonçant l’« absence de coordination nationale » de la part du gouvernement du président Jair Bolsonaro, qui n’a cessé de minimiser la pandémie.
Alors que la vaccination avance lentement au Brésil (au 7 avril à peine 10 % de la population avait reçu une première dose), près de 92 nouveaux variants y ont été identifiés, faisant du pays « un laboratoire à variants à ciel ouvert », selon l’expression des experts locaux – même si à ce stade, ce sont bien ceux appartenant à la série P.1 à P.4 qui sont les plus inquiétants.
Quelle est la situation en France ?
En France métropolitaine, selon la dernière enquête de séquençage, conduite le 16 mars sur 3 000 prélèvements positifs, le variant sud-africain (B.1.351) était responsable de 6,1 % des nouvelles contaminations, et le brésilien (P.1) d’à peine 0,5 %, contre 82,6 % pour le variant britannique (B.1.1.7). Les données issues du criblage de tous les tests PCR, qui ne différencient pas les variants sud-africain et brésilien, font état de 4,2 % des cas positifs correspondant à une suspicion d’une de ces deux lignées entre le 29 mars et le 4 avril.
L’équilibre actuel peut toutefois se renverser, mettent en garde plusieurs médecins. « Chaque fois qu’on laisse l’épidémie prendre de l’ampleur, on étend les capacités du virus à se répliquer », ce qui favorise l’émergence de nouveaux variants, avertit Bruno Lina.
Actuellement, en France, une quinzaine de variants sont particulièrement surveillés, dont quatre sont qualifiés de « préoccupants », équivalant aux « variants of concern » ou « VOC » de la terminologie anglo-saxonne : le britannique, le sud-africain et le P.1 et une version du B.1.1.7 porteuse de la mutation E484K. Sept sont « en cours d’évaluation » (variants of interest, VOI), dont le P.2 brésilien. Enfin cinq sont « à suivre », dont le P.3 brésilien.
Bien que cette nouvelle lignée du coronavirus ne représente que 0,5 % des contaminations en France métropolitaine, les autorités ont décidé de suspendre les liaisons aériennes avec le Brésil pour en contenir la propagation.
Par Aude Lasjaunias(avec AFP)
Publié aujourd’hui à 06h11, mis à jour à 14h21
https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/15/cinq-questions-sur-le-p-1-le-variant-bresilien-du-sars-cov-2_6076832_3244.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3m9Gygmj4Hz4ItN9QCNxQqRRZX6O0vCTkQzKawpUfDPLpCT3ItB6Oqyu0#Echobox=1618463149
Si, depuis le mois de mars, le variant dit « britannique » du SARS-CoV-2, le B.1.1.7, est devenu majoritaire en France métropolitaine, c’est une autre lignée du coronavirus à l’origine de l’épidémie de Covid-19 qui suscite l’inquiétude depuis quelques jours.
Originaire du Brésil, elle ne représente pour l’heure que 0,5 % des nouvelles contaminations dans l’Hexagone. Mais elle a conduit les autorités à décider la suspension des vols avec le géant de l’Amérique latine, à compter de mercredi 14 avril, pour une durée d’au moins cinq jours.
Ce variant, baptisé P.1, est encore mal connu des scientifiques. Plus contagieux que la lignée originelle du SARS-CoV-2, il soulève plusieurs interrogations, notamment sur une potentielle résistance aux vaccins existants contre les formes graves du Covid-19.
Où est apparu le P.1 ?
Le P.1 a émergé en décembre 2020 dans la région de Manaus, en Amazonie. Il n’a pourtant été identifié comme un nouveau variant qu’au mois de janvier au Japon, chez des voyageurs ayant séjourné dans ces zones du nord du Brésil.
« La vigilance sanitaire du Brésil est une des pires au monde en termes de séquençage, ce n’est pas pour rien que le variant P.1 a fini par être découvert au Japon », a ainsi expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Jesem Orellana, chercheur de la Fondation Institut Oswaldo Cruz (Fiocruz, l’équivalent brésilien de l’Institut Pasteur).
Selon les données du Réseau génomique de Fiocruz et du Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data, sa part dans les nouvelles contaminations au Brésil est passée de 28 % en janvier à 73 % au mois de mars. Le P.1 est désormais présent dans l’ensemble du pays, où la situation sanitaire n’a cessé de s’aggraver.
Il a également atteint de nombreux pays d’Amérique latine − Argentine, Chili, Uruguay, Paraguay, Pérou… −, y causant une flambée épidémique, mais aussi les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne ou encore la France. Dans son dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire du 13 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise qu’il est à l’origine de cas dans cinquante-deux pays du monde, soit sept fois plus que lors de son précédent rapport.
Pourquoi inquiète-t-il autant ?
« Le variant P.1 est vraiment plus contagieux et il s’est répandu à grande vitesse au Brésil, qui est un pays immense, où la pandémie est totalement hors de contrôle », a fait valoir auprès de l’AFP la microbiologiste Natalia Pasternak, directrice de l’Institut Questoes de Ciencia. Selon les données de Santé publique France, en date du 8 avril, les éléments préliminaires font état d’une augmentation de la transmissibilité de 40 à 120 %.
Comme le variant britannique, il est porteur de la mutation N501Y dans la protéine Spike, par laquelle le virus entre dans les cellules pour les infecter. « C’est un peu comme si c’était un passe-partout qui arrive à ouvrir plusieurs serrures à la fois », résume Jesem Orellana.
Et, tout comme le variant sud-africain, le P.1 possède la mutation E484K, qui, selon les résultats de certaines études, pourrait entraîner plus de réinfections que les autres lignées, un plus grand nombre d’anticorps étant nécessaire pour lui résister.
L’une des craintes des autorités sanitaires concerne la moindre efficacité des vaccins contre cette souche, ce que les spécialistes qualifient d’« échappement immunitaire ». « En clair, alors que l’on sait que la vaccination marche très bien sur le mutant [britannique], on voit une perte de protection avec les variants brésilien et sud-africain », explique dans Le Parisien le virologue Bruno Lina, membre du conseil scientifique français. En effet, une étude publiée le 20 mars dans la revue Cell a montré une perte de protection des anticorps de convalescents ou de personnes vaccinées face à ces variants. Reste à voir à quel point ce phénomène observé in vitro a des conséquences cliniques.
Le 9 avril, la Haute Autorité de santé a ainsi recommandé « l’utilisation exclusive des vaccins à ARN messager » (Pfizer-BioNTech et Moderna) − jugés plus efficaces − en Guyane, à Mayotte et à La Réunion, où ces variants représentaient respectivement 85 %, 83 % et 65 % des nouveaux cas la semaine dernière, selon l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF). Si les données de l’organisme et des agences régionales de santé (ARS) ne font pas toujours la distinction entre les variants sud-africains et brésiliens, l’ARS de Guyane précisait, dans son dernier bulletin épidémiologique, daté du 8 avril, que le P.1 y était la lignée majoritaire.
Est-il plus mortel que les autres lignées du SARS-CoV-2 ?
La mortalité chez les plus de 20 ans a fortement augmenté au Brésil en janvier et en février, suggérant une dangerosité accrue du variant. Cependant, aucune étude concluante n’a encore été publiée pour en attester.
Les investigations se poursuivent, fait ainsi valoir l’OMS. En effet, insiste l’organisation, « à l’instar d’observations similaires faites ailleurs avec d’autres CoV [variants of concern, variants d’intérêt], il sera important de démêler les changements dans la gravité de la maladie des impacts d’une transmissibilité accrue-incidence élevée qui ajoutent des pressions sur les systèmes de santé et ont un impact négatif sur l’issue clinique pour les patients ».
Dans des études préliminaires, Fiocruz a d’ailleurs constaté que le P.1 n’avait pas entraîné un taux de mortalité supérieur chez les personnes hospitalisées à Manaus, par comparaison au pic de la première vague, en avril 2020.
Si le nombre de morts a explosé au Brésil ces dernières semaines, cela relève plus des effets d’un relâchement de la population, qui adhère moins aux mesures de restriction et au respect des gestes barrières, et du poids que l’explosion des nouvelles contaminations − et mécaniquement du nombre de cas graves qui les accompagnent − fait peser sur les établissements de santé.
« D’un point de vue épidémiologique, ce variant est plus à même de déstabiliser des régions où il y a peu de contrôle de la circulation du virus, causant la saturation des hôpitaux », insiste Jesem Orellana. Ce fut notamment le cas à Manaus, zone mal équipée et frappée par une grave pénurie d’oxygène médical en janvier.
Quelle est la situation sanitaire au Brésil ?
La circulation effrénée du virus a entraîné l’apparition d’autres variants issus de la même lignée, à l’image du P.2, circulant notamment à Rio de Janeiro, ou du P.4, apparu récemment dans la région de Belo Horizonte, dans l’Etat voisin de Minas Gerais.
Pour endiguer leur propagation, les experts brésiliens estiment qu’il est indispensable de prendre des mesures drastiques. « L’idéal serait qu’on puisse allier confinement et vaccination de masse, comme au Royaume-Uni ou en Israël », avance ainsi Natalia Pasternak, dénonçant l’« absence de coordination nationale » de la part du gouvernement du président Jair Bolsonaro, qui n’a cessé de minimiser la pandémie.
Alors que la vaccination avance lentement au Brésil (au 7 avril à peine 10 % de la population avait reçu une première dose), près de 92 nouveaux variants y ont été identifiés, faisant du pays « un laboratoire à variants à ciel ouvert », selon l’expression des experts locaux – même si à ce stade, ce sont bien ceux appartenant à la série P.1 à P.4 qui sont les plus inquiétants.
Quelle est la situation en France ?
En France métropolitaine, selon la dernière enquête de séquençage, conduite le 16 mars sur 3 000 prélèvements positifs, le variant sud-africain (B.1.351) était responsable de 6,1 % des nouvelles contaminations, et le brésilien (P.1) d’à peine 0,5 %, contre 82,6 % pour le variant britannique (B.1.1.7). Les données issues du criblage de tous les tests PCR, qui ne différencient pas les variants sud-africain et brésilien, font état de 4,2 % des cas positifs correspondant à une suspicion d’une de ces deux lignées entre le 29 mars et le 4 avril.
L’équilibre actuel peut toutefois se renverser, mettent en garde plusieurs médecins. « Chaque fois qu’on laisse l’épidémie prendre de l’ampleur, on étend les capacités du virus à se répliquer », ce qui favorise l’émergence de nouveaux variants, avertit Bruno Lina.
Actuellement, en France, une quinzaine de variants sont particulièrement surveillés, dont quatre sont qualifiés de « préoccupants », équivalant aux « variants of concern » ou « VOC » de la terminologie anglo-saxonne : le britannique, le sud-africain et le P.1 et une version du B.1.1.7 porteuse de la mutation E484K. Sept sont « en cours d’évaluation » (variants of interest, VOI), dont le P.2 brésilien. Enfin cinq sont « à suivre », dont le P.3 brésilien.
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Re: Covid-19
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Vaccin contre le Covid-19 : une troisième dose de Pfizer « probablement » nécessaire, assure le PDG
En raison de l’incertitude liée aux variants, les personnes ayant reçu le vaccin de Pfizer pourraient recevoir une troisième dose d’ici à six mois, un an, puis une injection chaque année.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 06h36, mis à jour à 12h00
Les personnes ayant reçu le vaccin de Pfizer devront à nouveau recevoir une dose, a affirmé jeudi 15 avril le patron du géant pharmaceutique américain. « Une hypothèse vraisemblable est qu’une troisième dose sera probablement nécessaire, entre six mois et douze mois, et à partir de là, il y aura une vaccination à nouveau chaque année, mais tout cela doit être confirmé », a précisé Albert Bourla, président-directeur général (PDG) de Pfizer, dans des déclarations rendues publiques par la chaîne CNBC. « Et d’autre part, les variants joueront un rôle-clé. »
« Il est extrêmement important de réduire au maximum le nombre de personnes vulnérables au virus », a poursuivi M. Bourla.
L’alliance Pfizer-BioNTech avait déjà annoncé en février étudier les effets d’une troisième dose de son vaccin contre les variants dans une étude clinique. Administré en deux doses, ce vaccin utilise, comme celui de Moderna, la technologie novatrice de l’ARN messager, qui n’avait encore jamais été utilisée dans la vie réelle.
A ce stade, ces deux vaccins sont les plus performants avec une efficacité de 95 % pour celui de Pfizer-BioNTech et 94,1 % pour celui de Moderna contre le Covid-19, selon les études cliniques.
Un rappel du vaccin attendu aux Etats-Unis
Plus tôt dans la journée, le directeur de la cellule anti-Covid de l’administration Biden a lui aussi assuré que les Américains devaient s’attendre à recevoir un rappel du vaccin afin de les protéger contre les variants du coronavirus en circulation.
« Nous ne savons pas tout à ce stade », a reconnu le docteur David Kessler, lors d’une audition devant les parlementaires américains. « Nous étudions la durée de la réponse des anticorps », a-t-il précisé. « Elle semble forte, mais elle connaît une certaine baisse et les variants sont un défi. »
« Pour des raisons logistiques, et seulement pour des raisons logistiques, je pense que nous devrions envisager qu’il puisse y avoir un rappel », a fait savoir M. Kessler.
Vaccin contre le Covid-19 : une troisième dose de Pfizer « probablement » nécessaire, assure le PDG
En raison de l’incertitude liée aux variants, les personnes ayant reçu le vaccin de Pfizer pourraient recevoir une troisième dose d’ici à six mois, un an, puis une injection chaque année.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 06h36, mis à jour à 12h00
Les personnes ayant reçu le vaccin de Pfizer devront à nouveau recevoir une dose, a affirmé jeudi 15 avril le patron du géant pharmaceutique américain. « Une hypothèse vraisemblable est qu’une troisième dose sera probablement nécessaire, entre six mois et douze mois, et à partir de là, il y aura une vaccination à nouveau chaque année, mais tout cela doit être confirmé », a précisé Albert Bourla, président-directeur général (PDG) de Pfizer, dans des déclarations rendues publiques par la chaîne CNBC. « Et d’autre part, les variants joueront un rôle-clé. »
« Il est extrêmement important de réduire au maximum le nombre de personnes vulnérables au virus », a poursuivi M. Bourla.
L’alliance Pfizer-BioNTech avait déjà annoncé en février étudier les effets d’une troisième dose de son vaccin contre les variants dans une étude clinique. Administré en deux doses, ce vaccin utilise, comme celui de Moderna, la technologie novatrice de l’ARN messager, qui n’avait encore jamais été utilisée dans la vie réelle.
A ce stade, ces deux vaccins sont les plus performants avec une efficacité de 95 % pour celui de Pfizer-BioNTech et 94,1 % pour celui de Moderna contre le Covid-19, selon les études cliniques.
Un rappel du vaccin attendu aux Etats-Unis
Plus tôt dans la journée, le directeur de la cellule anti-Covid de l’administration Biden a lui aussi assuré que les Américains devaient s’attendre à recevoir un rappel du vaccin afin de les protéger contre les variants du coronavirus en circulation.
« Nous ne savons pas tout à ce stade », a reconnu le docteur David Kessler, lors d’une audition devant les parlementaires américains. « Nous étudions la durée de la réponse des anticorps », a-t-il précisé. « Elle semble forte, mais elle connaît une certaine baisse et les variants sont un défi. »
« Pour des raisons logistiques, et seulement pour des raisons logistiques, je pense que nous devrions envisager qu’il puisse y avoir un rappel », a fait savoir M. Kessler.
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Re: Covid-19
Six mois entre deux doses de vaccins à ARNm : la nouvelle proposition de l’Académie de médecine 2
Du fait de la situation épidémiologique et des difficultés d’approvisionnement en vaccins, l’Académie nationale de médecine propose d’espacer très largement – d’un intervalle de l’ordre de six mois - les deux doses de vaccins à ARN messager chez les personnes de moins de 55 ans. Ce délai, initialement de trois à quatre semaines, vient d’être repoussé à six semaines par les autorités sanitaires françaises.
La perspective d’une immunité collective semble encore lointaine, s’inquiète l’Académie nationale de médecine. En effet, la faible proportion de la population infectée par le Covid (environ 20%), l’insuffisance de couverture vaccinale et la prédominance du variant « britannique » à plus forte contagiosité « renforcent la perspective d’une circulation durable du Sars-CoV-2, qui peut être propice à l’émergence de nouveaux variants, avec ses conséquences délétères sur la santé publique et la vie économique du pays », soulignent les académiciens dans un communiqué. L’accélération de la campagne de vaccination de masse apparaît donc nécessaire « malgré les difficultés d’approvisionnement et la perte de confiance du public dans certains vaccins ».
Pour tenter de remédier à ces deux freins, l’Académie de médecine fait une proposition inédite : espacer très largement les deux injections de vaccins à ARN messager. Elle se fonde pour cela sur deux études récentes (avril 2021) qui démontrent la bonne efficacité d’une seule dose de vaccin à ARN messager. La première étude (Thompson MG et al. MMWR 2021, 70 ; 13 : 495-500), américaine, menée en population cible, a ainsi mis en évidence une efficacité protectrice de 80% avec une seule dose vaccin BioNtech/Pfizer ou Moderna deux semaines après l’injection (90% après la seconde dose). Dans la deuxième étude (Hall VJ et al. Lancet 2021 (preprint)), menée au Royaume-Uni auprès de personnels hospitaliers alors que le virus circulant était le variant B1.1.7, l’efficacité des 2 vaccins a été estimée à 72% 21 jours après une première dose (86% 7 jours après la seconde dose).
En janvier 2021, l’Académie de médecine avait déjà recommandé de différer l’injection de la seconde dose de vaccin à ARNm, mais de trois semaines, et uniquement chez les personnes âgées de moins de 50 ans. Aujourd’hui, du fait de la situation épidémiologique, et forte de ces nouvelles études, elle va beaucoup plus loin, car, selon elle, il y a urgence. Elle propose d’espacer les deux doses vaccinales « de l’ordre de six mois » chez les personnes de moins de 55 ans, ce qui « permettrait d’atteindre une immunité collective beaucoup plus rapidement avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante ». Elle recommande aussi un tel intervalle entre une infection (prouvée par RT-PCR) et la vaccination, contre trois à six mois comme cela est actuellement recommandé par les autorités sanitaires.
Ces mesures visent, en particulier, à permettre aux « personnes très exposées, notamment aux professionnels de l’enseignement » de bénéficier le plus tôt possible de cette vaccination.
Sources :
Académie nationale de médecine, 12 avril 2021
Du fait de la situation épidémiologique et des difficultés d’approvisionnement en vaccins, l’Académie nationale de médecine propose d’espacer très largement – d’un intervalle de l’ordre de six mois - les deux doses de vaccins à ARN messager chez les personnes de moins de 55 ans. Ce délai, initialement de trois à quatre semaines, vient d’être repoussé à six semaines par les autorités sanitaires françaises.
La perspective d’une immunité collective semble encore lointaine, s’inquiète l’Académie nationale de médecine. En effet, la faible proportion de la population infectée par le Covid (environ 20%), l’insuffisance de couverture vaccinale et la prédominance du variant « britannique » à plus forte contagiosité « renforcent la perspective d’une circulation durable du Sars-CoV-2, qui peut être propice à l’émergence de nouveaux variants, avec ses conséquences délétères sur la santé publique et la vie économique du pays », soulignent les académiciens dans un communiqué. L’accélération de la campagne de vaccination de masse apparaît donc nécessaire « malgré les difficultés d’approvisionnement et la perte de confiance du public dans certains vaccins ».
Pour tenter de remédier à ces deux freins, l’Académie de médecine fait une proposition inédite : espacer très largement les deux injections de vaccins à ARN messager. Elle se fonde pour cela sur deux études récentes (avril 2021) qui démontrent la bonne efficacité d’une seule dose de vaccin à ARN messager. La première étude (Thompson MG et al. MMWR 2021, 70 ; 13 : 495-500), américaine, menée en population cible, a ainsi mis en évidence une efficacité protectrice de 80% avec une seule dose vaccin BioNtech/Pfizer ou Moderna deux semaines après l’injection (90% après la seconde dose). Dans la deuxième étude (Hall VJ et al. Lancet 2021 (preprint)), menée au Royaume-Uni auprès de personnels hospitaliers alors que le virus circulant était le variant B1.1.7, l’efficacité des 2 vaccins a été estimée à 72% 21 jours après une première dose (86% 7 jours après la seconde dose).
En janvier 2021, l’Académie de médecine avait déjà recommandé de différer l’injection de la seconde dose de vaccin à ARNm, mais de trois semaines, et uniquement chez les personnes âgées de moins de 50 ans. Aujourd’hui, du fait de la situation épidémiologique, et forte de ces nouvelles études, elle va beaucoup plus loin, car, selon elle, il y a urgence. Elle propose d’espacer les deux doses vaccinales « de l’ordre de six mois » chez les personnes de moins de 55 ans, ce qui « permettrait d’atteindre une immunité collective beaucoup plus rapidement avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante ». Elle recommande aussi un tel intervalle entre une infection (prouvée par RT-PCR) et la vaccination, contre trois à six mois comme cela est actuellement recommandé par les autorités sanitaires.
Ces mesures visent, en particulier, à permettre aux « personnes très exposées, notamment aux professionnels de l’enseignement » de bénéficier le plus tôt possible de cette vaccination.
Sources :
Académie nationale de médecine, 12 avril 2021
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Re: Covid-19
Bienvenue à tous sur l'Echo du Covid
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FAKE DE LA SEMAINE
C’est un fake qui évolue à bas bruit depuis le mois de mars, mais commence à prendre de l’ampleur : un cardiologue américain affirme en vidéo qu’il n’existe aucune justification scientifique pour vacciner les moins de 50 ans et les patients guéris du Covid. Alors je vais clairement pas tout faire, parce que c’est long, c’est pénible et c’est un ramassis de bêtises qui me donnent des envies de fracasser mon ordi dès que je joue la vidéo (et je peux pas, j’en ai besoin). Attaquons donc les affirmations piliers.
1-« Il n’y a pas de raison scientifique de vacciner les moins de 50 ans » : Pour dire ça, il faut, premièrement, ne rien connaître à la vaccination et à ses principes. La vaccination peut être une mesure individuelle (dans le cas d’une maladie non-contagieuse, comme le tétanos) ou collective (dans le cas des maladies contagieuses), elle peut même être altruiste (si vous attrapez la rubéole, vous n’en aurez en vrai rien à faire, en revanche si vous le filez à une femme enceinte, le bébé peut naître très lourdement handicapé, s’il naît vivant ; la vaccination générale a pour but de faire barrière). Ici on est dans le cas d’une maladie contagieuse, la vaccination a donc à la fois une portée individuelle (protéger contre l’infection ou les formes graves) et collective (protéger les autres), donc, à moins qu’il existe une frontière invisible entre les moins et les plus de 50 ans, cette affirmation montre juste que ce monsieur ne sait pas de quoi il parle. Deuxièmement, on rappelle que, à l’heure actuelle, la proportion de jeunes, de femmes enceintes et d’adolescents hospitalisés avec des formes importantes voire graves ne cesse d’augmenter. Je sais pas vous, mais moi je me dis que si on peut empêcher ces gens-là de mourir, c’est cool. Troisièmement, pour les guéris de la maladie, et en particulier les survivants des formes graves, on ignore la quantité, la gravité et la durée de leurs séquelles. Avec 5 millions de contaminés en France (et on n’a pas fini), je vous laisse imaginer le merdier que ça va être si ne serait-ce que 10% de malades gardent des séquelles lourdes à vie. Si on peut éviter ça, c’est cool aussi.
2-« Une étude chinoise sur 11 millions de personnes a montré que les asymptomatiques ne contaminent personne» : Lire FranceSoir, c’est moche. Se prétendre scientifique et lire FranceSoir, c’est pire. Parce que à part chez eux, je n’ai trouvé ce chiffre nulle part. Les auteurs de l’étude (elle est là si vous voulez vérifier
https://www.nature.com/articles/s41467-020-19802-w?fbclid=IwAR27al3JnyiPcx1u0bOYv64wjr42YsDboSX9_P01r9grdneISlpSREzURv4
indiquent clairement que leurs travaux portent sur 300 personnes, que les résultats ne sont pas généralisables et, interrogés à ce sujet par l’AFP en janvier (à lire ici
https://factuel.afp.com/non-cette-etude-chinoise-ne-demontre-pas-que-les-asymptomatiques-ne-contaminent-personne?fbclid=IwAR0wdPjEsYbNg3nwsatQZO8OFBezejusppyIboUK_Ez--AtcLdid8TF6k2A
les auteurs ont réaffirmé qu’il était trompeur de conclure de leurs travaux que les asymptomatiques ne transmettaient pas le virus. Voilà, voilà…
3-« Les personnes guéries ont une immunité complète et durable, ça ne sert à rien de les vacciner » : ça, j’en ai parlé plusieurs fois et je vous invite à parcourir les archives de la page, mais concrètement l’immunité naturelle ne dure que quelques mois, on a des cas documentés de recontaminations et, dans toutes les infections connues à l’heure actuelle, l’immunité vaccinale et meilleure que l’immunité naturelle. Donc j’espère vraiment que ce type est meilleur cardiologue qu’immunologiste, parce que sinon ça craint.
***
DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Une découverte à prendre avec des pincettes cette semaine, et même des pincettes décontaminées, si possible. Une équipe de chercheurs aurait découvert (j’utilise un conditionnel car l’étude est encore en pré-print, à lire ici :https://arxiv.org/abs/2104.01533?fbclid=IwAR1tgqXKe9xodFvZUCDplWzRnHJlSs_9TvjPlKij-Pl5R0qB76H4Z0pweBY
d’autres coronavirus, encore inconnus et potentiellement dangereux pour l’humain dans des laboratoires d’universités agricoles, à Wuhan et Huazhong.
Qu’est-ce que cela signifie ? L’hypothèse la plus probable est que les chercheurs de ces universités ont, en faisant des prélèvements sur du bétail, des animaux domestiques ou de la faune sauvage, récupéré sans le savoir des virus en circulation au sein de ces espèces, certains peut-être transmissibles à l’humain. Si les coronavirus sont présents chez une multitude d’espèces sans nous occasionner la plupart du temps de dommage, c’est la proximité de ceux découverts avec d’autres nous ayant déjà causé du tort qui inquiète. L’un d’entre eux ressemble au virus de Nipah (pourtant d’une autre famille et qui donne des encéphalites et des infections respiratoires), un autre est étroitement lié au MERS (le troisième cousin de la famille du SRAS et du Sars-Cov2), un troisième ressemblant à s’y méprendre au virus de l’encéphalite japonaise (environ 68.000 cas chaque année, avec entre 20% et 30% de morts, malgré la performance du système de soins japonais).
Aucune explication n’est avancée à l’heure actuelle, mais en vertu de mon domaine de recherche, je peux vous donner mon hypothèse. La région est le lieu d’une très grande promiscuité entre les humains, des espèces domestiques, destinées ou non à la consommation, et des espèces sauvages, qu’elles soient autochtones, braconnées, détenues illégalement, importées etc. De tels lieux génèrent fatalement des brassages de flores commensales (les espèces qui vivent en nous de manière normale mais peuvent être pathogènes pour d’autres espèces), et il ne serait pas improbable qu’une famille de virus en particulier, avec tant d’hôtes si proches et si divers à disposition, mute allégrement, engendrant des formes plus ou moins sévères chez ses hôtes. Une affaire à suivre donc de très, mais alors vraiment très près.
***
PISTE DE LA SEMAINE
*Thromboses : vous vous souvenez quand je vous ai dit (la semaine dernière, suivez un peu) que si on avait plus d’info, on vous tiendrait au courant ? Et bien ce moment, c’est maintenant. On a une piste intéressante pour expliquer les thromboses très particulières (et très rares) qui semblent être corrélées avec les injections d’AstraZeneca. Le fait qu’il s’agisse de thromboses (donc de caillots de sang) associées à une chute des plaquettes (donc une baisse des trucs qui sont censés produire les caillots) semble très paradoxal mais a déjà été observé dans un cas particulier : les accidents d’héparine. L’héparine est un produit donné pour empêcher les caillots, il se fixe aux agents de coagulation appelés PF4 et les bloque. Voilà. SAUF QUE. Dans certains cas absolument imprévisibles puisqu’ils sont liés à des facteurs génétiques, le bloc héparine-PF4 est pris pour un ennemi par le système immunitaire qui l’attaque. Et attaque tous les PF4, pour faire bonne mesure, entraînant la chute du taux de plaquettes. Par un mécanisme très long et compliqué que je n’expliquerai pas ici (mais vous pouvez le trouver assez bien vulgarisé là :
https://www.lavoixdunord.fr/982577/article/2021-04-14/thromboses-atypiques-apres-vaccination-contre-la-covid-19-la-piste-de-l-auto?fbclid=IwAR0OCi2u5OuIY3bbltm02s3Ey-93vmOr_TLa0_zvJ7QlB-F_AZ8G9P1JUtg
les anticorps ainsi produits par le système immunitaire se fixent sur les plaquettes restantes et les activent, entraînant le déploiement pleine puissance de leurs (autres) facteurs de coagulation et la formation d’un caillot… causé donc par un médicament contre les caillots. C’est extrêmement rare mais très repérable, notamment grâce à la présence de ces fameux anticorps tournés contre les facteurs de coagulation… anticorps que l’on a retrouvé chez les patients atteints de cet effet secondaire du vaccin. Plusieurs questions vont donc se poser : qu’est-ce qui joue ici le rôle déclencheur de l’héparine (le vecteur viral, un adjuvant, un solvant) ? comment atteint-il le sang alors que l’injection est en intramusculaire ? va-t-on rencontrer le même problème avec le vaccin de Johnson&Johnson, bâti sur le même modèle ? y a-t-il un moyen de prévoir ce type d’effet secondaire, sachant que, dans le cas de l’héparine, c’est juste une question d’avoir ou pas les bons gènes et personne ne peut savoir ça avant que ça (littéralement) lui explose à la tête ? Les recherches ne sont pas près d’être bouclées.
***
IMPASSE DE LA SEMAINE
*Brésil : le pays plonge chaque semaine plus dans le chaos et, ce qu’il faut bien désormais nommer ainsi, l’horreur humanitaire. Après la pénurie d’oxygène, ayant entrainé la mort de nombreux patients en soins intensifs et conduit le Venezuela voisin (dont, on le rappelle, l’état économique est tel que les gens tressent des chapeaux avec leurs billets de banque…) à envoyer des camions entiers du précieux gaz par convoi humanitaire faute de réponse de l’état ; après une circulation du virus sans aucune entrave ayant facilité les mutations et nous ayant offert le variant le plus casse-gonades du moment ; voici venue la pénurie de sédatifs. Les hôpitaux du pays, ceux de Sao Paulo et Rio de Janeiro en première ligne, appellent le reste du monde à l’aide : faute de médicaments, ils en viennent à attacher à leurs lits et maintenir de force des patients en état grave pour les intuber sans anesthésie. Les réanimateurs sur place parlent de « mauvaises pratiques apparentées à une forme de torture ». Médecins Sans Frontière parle de catastrophe humanitaire, accentuée par le fait que les services de soins intensifs manquent toujours d’oxygène, et affirme que, bien que l’aide des pays étrangers (notamment des pays d’Europe, en tout particulier l’Espagne) soit en route, cela ne suffira pas à compenser une politique publique désastreuse. Rappelons que le président est sous le coup d’une enquête du Sénat pour sa gestion de la pandémie et que, chaque jour, entre 3.500 et 4.000 personnes meurent du Covid19 au Brésil.
Sources : Reuters et MSF
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MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France : c’est un palier symbolique, mais un bien triste palier. Plus de 100.000 de nos concitoyens sont morts du Covid depuis le début de l’épidémie. Et nous aurons encore à compter des morts, car nous ne sommes pas au bout. A l’heure actuelle, un cas se déclare en France toutes les 2 à 3 secondes. Un patient est hospitalisé toutes les 45 secondes, et un entre aux soins intensifs toutes les 3 minutes. Une personne continue de mourir toutes les 5 minutes du Covid en France.
Source : Santé Publique France
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BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Israël : quelques nouvelles du bon élève. Avec seulement 0.3% de tests positifs et plus que 221 malades demandant encore des soins lourds, Israël, avec plus de 57% de sa population primo-vaccinée, dont 85% des plus de 16 ans et près de 100% des plus de 75 ans, commence à voir le bout du tunnel. Les unités corona ferment une à une dans les hôpitaux et, malgré la réouverture des parcs et jardins, la réouverture partielle des restaurants ou les célébrations religieuses (Pourim en mars, la Pâque juive en avril), le R0 stagne aux alentours de 0.7/0.8. « On est enclins à penser qu’Israël a une sorte d’immunité collective grâce au vaccin » a déclaré le Pr. Cyrille Cohen, immunologiste de l’université de Bar-Ilan et conseil du gouvernement.
Source : conseil consultatif sur les essais de vaccins contre le Covid-19 au ministère israélien de la Santé
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« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Les conspis, ils ont Francis Lalanne. Nous, on a Mick Jagger et Dave Grohl. Et c’est pas pour me la péter, mais clairement c’est plus la classe.
Si vous aviez manqué ça, Mick Jagger vient de sortir un titre intitulé Easy Sleazy, composé avec Dave Grohl des Foo Fighters. Alors, en temps normal, j’essaye toujours de faire preuve d’objectivité dans les Echos des Labos. Mais là, c’est clairement demander beaucoup à la vulgarisatrice épuisée fan de hardrock et d’humour grinçant que je suis, que de rester objective quand l’ancien batteur de Nirvana et le chanteur des Rolling Stones décident de faire un morceau ensemble pour se moquer des théories du complot.
Donc je vais juste kiffer sans le moindre esprit critique et je vous encourage à faire de même. Pour une fois. Pour changer.
Le morceau est là : https://youtu.be/MN9YLLQl7gE
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FAKE DE LA SEMAINE
C’est un fake qui évolue à bas bruit depuis le mois de mars, mais commence à prendre de l’ampleur : un cardiologue américain affirme en vidéo qu’il n’existe aucune justification scientifique pour vacciner les moins de 50 ans et les patients guéris du Covid. Alors je vais clairement pas tout faire, parce que c’est long, c’est pénible et c’est un ramassis de bêtises qui me donnent des envies de fracasser mon ordi dès que je joue la vidéo (et je peux pas, j’en ai besoin). Attaquons donc les affirmations piliers.
1-« Il n’y a pas de raison scientifique de vacciner les moins de 50 ans » : Pour dire ça, il faut, premièrement, ne rien connaître à la vaccination et à ses principes. La vaccination peut être une mesure individuelle (dans le cas d’une maladie non-contagieuse, comme le tétanos) ou collective (dans le cas des maladies contagieuses), elle peut même être altruiste (si vous attrapez la rubéole, vous n’en aurez en vrai rien à faire, en revanche si vous le filez à une femme enceinte, le bébé peut naître très lourdement handicapé, s’il naît vivant ; la vaccination générale a pour but de faire barrière). Ici on est dans le cas d’une maladie contagieuse, la vaccination a donc à la fois une portée individuelle (protéger contre l’infection ou les formes graves) et collective (protéger les autres), donc, à moins qu’il existe une frontière invisible entre les moins et les plus de 50 ans, cette affirmation montre juste que ce monsieur ne sait pas de quoi il parle. Deuxièmement, on rappelle que, à l’heure actuelle, la proportion de jeunes, de femmes enceintes et d’adolescents hospitalisés avec des formes importantes voire graves ne cesse d’augmenter. Je sais pas vous, mais moi je me dis que si on peut empêcher ces gens-là de mourir, c’est cool. Troisièmement, pour les guéris de la maladie, et en particulier les survivants des formes graves, on ignore la quantité, la gravité et la durée de leurs séquelles. Avec 5 millions de contaminés en France (et on n’a pas fini), je vous laisse imaginer le merdier que ça va être si ne serait-ce que 10% de malades gardent des séquelles lourdes à vie. Si on peut éviter ça, c’est cool aussi.
2-« Une étude chinoise sur 11 millions de personnes a montré que les asymptomatiques ne contaminent personne» : Lire FranceSoir, c’est moche. Se prétendre scientifique et lire FranceSoir, c’est pire. Parce que à part chez eux, je n’ai trouvé ce chiffre nulle part. Les auteurs de l’étude (elle est là si vous voulez vérifier
https://www.nature.com/articles/s41467-020-19802-w?fbclid=IwAR27al3JnyiPcx1u0bOYv64wjr42YsDboSX9_P01r9grdneISlpSREzURv4
indiquent clairement que leurs travaux portent sur 300 personnes, que les résultats ne sont pas généralisables et, interrogés à ce sujet par l’AFP en janvier (à lire ici
https://factuel.afp.com/non-cette-etude-chinoise-ne-demontre-pas-que-les-asymptomatiques-ne-contaminent-personne?fbclid=IwAR0wdPjEsYbNg3nwsatQZO8OFBezejusppyIboUK_Ez--AtcLdid8TF6k2A
les auteurs ont réaffirmé qu’il était trompeur de conclure de leurs travaux que les asymptomatiques ne transmettaient pas le virus. Voilà, voilà…
3-« Les personnes guéries ont une immunité complète et durable, ça ne sert à rien de les vacciner » : ça, j’en ai parlé plusieurs fois et je vous invite à parcourir les archives de la page, mais concrètement l’immunité naturelle ne dure que quelques mois, on a des cas documentés de recontaminations et, dans toutes les infections connues à l’heure actuelle, l’immunité vaccinale et meilleure que l’immunité naturelle. Donc j’espère vraiment que ce type est meilleur cardiologue qu’immunologiste, parce que sinon ça craint.
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DECOUVERTE DE LA SEMAINE
Une découverte à prendre avec des pincettes cette semaine, et même des pincettes décontaminées, si possible. Une équipe de chercheurs aurait découvert (j’utilise un conditionnel car l’étude est encore en pré-print, à lire ici :https://arxiv.org/abs/2104.01533?fbclid=IwAR1tgqXKe9xodFvZUCDplWzRnHJlSs_9TvjPlKij-Pl5R0qB76H4Z0pweBY
d’autres coronavirus, encore inconnus et potentiellement dangereux pour l’humain dans des laboratoires d’universités agricoles, à Wuhan et Huazhong.
Qu’est-ce que cela signifie ? L’hypothèse la plus probable est que les chercheurs de ces universités ont, en faisant des prélèvements sur du bétail, des animaux domestiques ou de la faune sauvage, récupéré sans le savoir des virus en circulation au sein de ces espèces, certains peut-être transmissibles à l’humain. Si les coronavirus sont présents chez une multitude d’espèces sans nous occasionner la plupart du temps de dommage, c’est la proximité de ceux découverts avec d’autres nous ayant déjà causé du tort qui inquiète. L’un d’entre eux ressemble au virus de Nipah (pourtant d’une autre famille et qui donne des encéphalites et des infections respiratoires), un autre est étroitement lié au MERS (le troisième cousin de la famille du SRAS et du Sars-Cov2), un troisième ressemblant à s’y méprendre au virus de l’encéphalite japonaise (environ 68.000 cas chaque année, avec entre 20% et 30% de morts, malgré la performance du système de soins japonais).
Aucune explication n’est avancée à l’heure actuelle, mais en vertu de mon domaine de recherche, je peux vous donner mon hypothèse. La région est le lieu d’une très grande promiscuité entre les humains, des espèces domestiques, destinées ou non à la consommation, et des espèces sauvages, qu’elles soient autochtones, braconnées, détenues illégalement, importées etc. De tels lieux génèrent fatalement des brassages de flores commensales (les espèces qui vivent en nous de manière normale mais peuvent être pathogènes pour d’autres espèces), et il ne serait pas improbable qu’une famille de virus en particulier, avec tant d’hôtes si proches et si divers à disposition, mute allégrement, engendrant des formes plus ou moins sévères chez ses hôtes. Une affaire à suivre donc de très, mais alors vraiment très près.
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PISTE DE LA SEMAINE
*Thromboses : vous vous souvenez quand je vous ai dit (la semaine dernière, suivez un peu) que si on avait plus d’info, on vous tiendrait au courant ? Et bien ce moment, c’est maintenant. On a une piste intéressante pour expliquer les thromboses très particulières (et très rares) qui semblent être corrélées avec les injections d’AstraZeneca. Le fait qu’il s’agisse de thromboses (donc de caillots de sang) associées à une chute des plaquettes (donc une baisse des trucs qui sont censés produire les caillots) semble très paradoxal mais a déjà été observé dans un cas particulier : les accidents d’héparine. L’héparine est un produit donné pour empêcher les caillots, il se fixe aux agents de coagulation appelés PF4 et les bloque. Voilà. SAUF QUE. Dans certains cas absolument imprévisibles puisqu’ils sont liés à des facteurs génétiques, le bloc héparine-PF4 est pris pour un ennemi par le système immunitaire qui l’attaque. Et attaque tous les PF4, pour faire bonne mesure, entraînant la chute du taux de plaquettes. Par un mécanisme très long et compliqué que je n’expliquerai pas ici (mais vous pouvez le trouver assez bien vulgarisé là :
https://www.lavoixdunord.fr/982577/article/2021-04-14/thromboses-atypiques-apres-vaccination-contre-la-covid-19-la-piste-de-l-auto?fbclid=IwAR0OCi2u5OuIY3bbltm02s3Ey-93vmOr_TLa0_zvJ7QlB-F_AZ8G9P1JUtg
les anticorps ainsi produits par le système immunitaire se fixent sur les plaquettes restantes et les activent, entraînant le déploiement pleine puissance de leurs (autres) facteurs de coagulation et la formation d’un caillot… causé donc par un médicament contre les caillots. C’est extrêmement rare mais très repérable, notamment grâce à la présence de ces fameux anticorps tournés contre les facteurs de coagulation… anticorps que l’on a retrouvé chez les patients atteints de cet effet secondaire du vaccin. Plusieurs questions vont donc se poser : qu’est-ce qui joue ici le rôle déclencheur de l’héparine (le vecteur viral, un adjuvant, un solvant) ? comment atteint-il le sang alors que l’injection est en intramusculaire ? va-t-on rencontrer le même problème avec le vaccin de Johnson&Johnson, bâti sur le même modèle ? y a-t-il un moyen de prévoir ce type d’effet secondaire, sachant que, dans le cas de l’héparine, c’est juste une question d’avoir ou pas les bons gènes et personne ne peut savoir ça avant que ça (littéralement) lui explose à la tête ? Les recherches ne sont pas près d’être bouclées.
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IMPASSE DE LA SEMAINE
*Brésil : le pays plonge chaque semaine plus dans le chaos et, ce qu’il faut bien désormais nommer ainsi, l’horreur humanitaire. Après la pénurie d’oxygène, ayant entrainé la mort de nombreux patients en soins intensifs et conduit le Venezuela voisin (dont, on le rappelle, l’état économique est tel que les gens tressent des chapeaux avec leurs billets de banque…) à envoyer des camions entiers du précieux gaz par convoi humanitaire faute de réponse de l’état ; après une circulation du virus sans aucune entrave ayant facilité les mutations et nous ayant offert le variant le plus casse-gonades du moment ; voici venue la pénurie de sédatifs. Les hôpitaux du pays, ceux de Sao Paulo et Rio de Janeiro en première ligne, appellent le reste du monde à l’aide : faute de médicaments, ils en viennent à attacher à leurs lits et maintenir de force des patients en état grave pour les intuber sans anesthésie. Les réanimateurs sur place parlent de « mauvaises pratiques apparentées à une forme de torture ». Médecins Sans Frontière parle de catastrophe humanitaire, accentuée par le fait que les services de soins intensifs manquent toujours d’oxygène, et affirme que, bien que l’aide des pays étrangers (notamment des pays d’Europe, en tout particulier l’Espagne) soit en route, cela ne suffira pas à compenser une politique publique désastreuse. Rappelons que le président est sous le coup d’une enquête du Sénat pour sa gestion de la pandémie et que, chaque jour, entre 3.500 et 4.000 personnes meurent du Covid19 au Brésil.
Sources : Reuters et MSF
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MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*France : c’est un palier symbolique, mais un bien triste palier. Plus de 100.000 de nos concitoyens sont morts du Covid depuis le début de l’épidémie. Et nous aurons encore à compter des morts, car nous ne sommes pas au bout. A l’heure actuelle, un cas se déclare en France toutes les 2 à 3 secondes. Un patient est hospitalisé toutes les 45 secondes, et un entre aux soins intensifs toutes les 3 minutes. Une personne continue de mourir toutes les 5 minutes du Covid en France.
Source : Santé Publique France
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BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
*Israël : quelques nouvelles du bon élève. Avec seulement 0.3% de tests positifs et plus que 221 malades demandant encore des soins lourds, Israël, avec plus de 57% de sa population primo-vaccinée, dont 85% des plus de 16 ans et près de 100% des plus de 75 ans, commence à voir le bout du tunnel. Les unités corona ferment une à une dans les hôpitaux et, malgré la réouverture des parcs et jardins, la réouverture partielle des restaurants ou les célébrations religieuses (Pourim en mars, la Pâque juive en avril), le R0 stagne aux alentours de 0.7/0.8. « On est enclins à penser qu’Israël a une sorte d’immunité collective grâce au vaccin » a déclaré le Pr. Cyrille Cohen, immunologiste de l’université de Bar-Ilan et conseil du gouvernement.
Source : conseil consultatif sur les essais de vaccins contre le Covid-19 au ministère israélien de la Santé
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« QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »
Les conspis, ils ont Francis Lalanne. Nous, on a Mick Jagger et Dave Grohl. Et c’est pas pour me la péter, mais clairement c’est plus la classe.
Si vous aviez manqué ça, Mick Jagger vient de sortir un titre intitulé Easy Sleazy, composé avec Dave Grohl des Foo Fighters. Alors, en temps normal, j’essaye toujours de faire preuve d’objectivité dans les Echos des Labos. Mais là, c’est clairement demander beaucoup à la vulgarisatrice épuisée fan de hardrock et d’humour grinçant que je suis, que de rester objective quand l’ancien batteur de Nirvana et le chanteur des Rolling Stones décident de faire un morceau ensemble pour se moquer des théories du complot.
Donc je vais juste kiffer sans le moindre esprit critique et je vous encourage à faire de même. Pour une fois. Pour changer.
Le morceau est là : https://youtu.be/MN9YLLQl7gE
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
Covid : faut-il vacciner les enfants et adolescents ?
12 millions, c’est le nombre de scolaires - écoliers, collégiens et lycéens - en France, soit 20% de la population qui aujourd'hui, n’est pas inclue dans les projets vaccinaux contre le Covid-19. Faudra-t-il, à terme, les ajouter au calendrier vaccinal ? Eclairage de Vincent Maréchal, Professeur de virologie à Sorbonne-Université.
Les laboratoires pharmaceutiques ont commencé à tester des candidats vaccins chez les enfants et adolescents, de quelles données dispose-t-on aujourd’hui ?
Pr Vincent Maréchal : On a des premiers résultats émanant de chez Pfizer / BioNTech, avec un essai conduit auprès de 2 260 adolescents âgés de 12 à 15 ans et qui montre un taux de protection qui semble plutôt bon : 18 cas de Covid dans le groupe placebo, contre aucun dans le groupe vacciné. Même si la population étudiée reste limitée, on voit qu'on peut protéger aussi les adolescents contre des formes symptomatiques qui, sans être graves, n’en restent pas moins symptomatiques. On observe également que l’immunité chez les 12-15 ans est très bonne, et c’est quelque chose qu’il ne faut pas négliger… on a en effet une réponse immunitaire qui est même plus forte que celle du groupe d'âge 16-25 ans, sans effet secondaire grave. Sur la base de ces travaux, Pfizer/BioNTech vient d’adresser à la FDA une demande d’extension de son vaccin contre la Covid-19 aux adolescents âgés de 12 à 15 ans ; une demande devrait également être adressée très prochainement aux agences européennes.
En parallèle, des travaux sont en cours chez des populations plus jeunes… Pfizer / BioNTech prévoit un nouvel essai chez les 5-11 ans, AstraZeneca teste actuellement son vaccin chez les 6 - 17 ans, et la société Moderna a également lancé des essais chez les enfants âgés de 6 mois à 12 ans. On devrait avoir ces résultats dans la deuxième moitié de cette année.
En parallèle, certains pays se prépareraient à inclure les enfants dans le calendrier vaccinal…
Oui c’est le cas des États-Unis et d’Israël, avec semble-t-il, dans un premier temps, une extension de la vaccination aux adolescents. On a en effet aujourd’hui tendance à considérer que si les plus jeunes sont moins à risque d'être infectés et seraient moins vecteurs de l'infection, en revanche, on voit qu'à partir de l'école primaire, pour simplifier, et puis surtout à partir du collège et du lycée, les jeunes – et notamment les collégiens et les lycéens – transmettent efficacement le virus. En parallèle, chez l’adulte, des données commencent à émerger sur le rôle des vaccins sur la circulation virale…. On voit notamment sur des études récemment publiées qu’il y a une réduction d’environ 90 % des infections non symptomatiques, chez les vaccinés, et ça c’est très important parce que cette réduction-là va forcément jouer un rôle dans la circulation virale. On a également des études, notamment en Écosse, qui suggèrent que les personnels soignants ayant été vaccinés ont un bien moindre risque de transmettre le virus à leur entourage immédiat, notamment à la maison… et les enfants arrivent à la fin de cette logique. Si on se dit que le vaccin bloque la circulation virale, l’idée c’est qu’on arrive le plus vite possible à une immunité de cohorte.
La question se pose alors de savoir jusqu'où il faut aller pour obtenir cette immunité collective… c’est-à-dire peut-on réellement se passer de vacciner les enfants et adolescents pour l’atteindre ?
En l'absence de données précises sur le niveau d'immunité qui sera nécessaire pour bloquer la circulation, on est en effet obligé de se poser la question, à savoir jusqu’à quel âge faudra-t-il descendre ? Il y a quelques mois, on parlait d’un seuil d’immunité de cohorte à 50%...
Mais la barre semble progressivement se déplacer vers 60, 70, voire même 80% selon des évaluations récentes. Les dernières simulations réalisées à l’Institut Pasteur évoquent une couverture vaccinale requise à 90% des adultes, en prenant en compte la contagiosité élevée des variants actuels. Si vous considérez cela à l’échelle de la population française, sachant que nous avons 12 millions de scolaires, je ne serais pas étonné qu'on soit tout près d’envisager de vacciner les adolescents et les enfants.
Mais parmi ces 12 millions d’enfants et adolescents, un certain nombre a, de fait, déjà été infecté…
Certes, mais nous n’avons pas d’idée précise de leur niveau de protection et de la capacité de leur immunité naturelle à résister aux variants actuels. De fait, ce sont 12 millions de cibles potentielles qui viendront s'ajouter aux adultes qui ne voudront pas se faire vacciner. Les « vaccino-septiques » représenteraient 20 à 40% des adultes selon certaines enquêtes. Donc au final, attention à ne pas créer un trou dans la raquette… Entre les enfants et les vaccino-sceptiques, est-ce qu’on n’est pas en train de prendre le risque de faire circuler le virus à bas bruit avec un risque d'échappement du virus ?
Le vaccino-scepticisme justement… Ne craignez-vous pas qu’il soit d’autant plus un obstacle en France lorsqu’il s’agira pour les parents de faire vacciner leurs enfants ?
En effet, je pense que beaucoup de parents n'accepteraient absolument pas aujourd'hui, en France en tout cas, de faire vacciner leurs enfants. Pour le moment, on parle d’une population jeune, pas infantile… Mais on sait que plus on va descendre en âge, plus il sera difficile de convaincre les parents. Car, de fait, ce qu’on leur demande en faisant vacciner leurs enfants, c’est bien plus un bénéfice collectif qu’individuel, même si rappelons-le, au 31 mars, on comptait en France 442 cas de syndrome de type Kawasaki (appelé Syndrome Inflammatoires Multisystémique pédiatrique) chez les enfants et adolescents, et que certains d’entre eux ont des facteurs de risque. Aussi, il me semble qu’il est largement temps de se poser la question entre scientifiques, de commencer à en discuter, sans affoler personne... Mais il va nous falloir attendre que les campagnes vaccinales se déploient, en France et à l’étranger, observer les impacts qu’elles auront sur la circulation du virus avant d’engager une réflexion sur la vaccination des moins de 18 ans sans facteur de risque. Clairement, la réponse n’est pas évidente et je pense que la vaccination sera probablement lancée aux États-Unis sur des dizaines de millions d'enfants avant qu’en France une décision ne soit prise.
Sources :
D’après un entretien avec le Pr Vincent Maréchal*, Professeur de virologie à Sorbonne-Université
12 millions, c’est le nombre de scolaires - écoliers, collégiens et lycéens - en France, soit 20% de la population qui aujourd'hui, n’est pas inclue dans les projets vaccinaux contre le Covid-19. Faudra-t-il, à terme, les ajouter au calendrier vaccinal ? Eclairage de Vincent Maréchal, Professeur de virologie à Sorbonne-Université.
Les laboratoires pharmaceutiques ont commencé à tester des candidats vaccins chez les enfants et adolescents, de quelles données dispose-t-on aujourd’hui ?
Pr Vincent Maréchal : On a des premiers résultats émanant de chez Pfizer / BioNTech, avec un essai conduit auprès de 2 260 adolescents âgés de 12 à 15 ans et qui montre un taux de protection qui semble plutôt bon : 18 cas de Covid dans le groupe placebo, contre aucun dans le groupe vacciné. Même si la population étudiée reste limitée, on voit qu'on peut protéger aussi les adolescents contre des formes symptomatiques qui, sans être graves, n’en restent pas moins symptomatiques. On observe également que l’immunité chez les 12-15 ans est très bonne, et c’est quelque chose qu’il ne faut pas négliger… on a en effet une réponse immunitaire qui est même plus forte que celle du groupe d'âge 16-25 ans, sans effet secondaire grave. Sur la base de ces travaux, Pfizer/BioNTech vient d’adresser à la FDA une demande d’extension de son vaccin contre la Covid-19 aux adolescents âgés de 12 à 15 ans ; une demande devrait également être adressée très prochainement aux agences européennes.
En parallèle, des travaux sont en cours chez des populations plus jeunes… Pfizer / BioNTech prévoit un nouvel essai chez les 5-11 ans, AstraZeneca teste actuellement son vaccin chez les 6 - 17 ans, et la société Moderna a également lancé des essais chez les enfants âgés de 6 mois à 12 ans. On devrait avoir ces résultats dans la deuxième moitié de cette année.
En parallèle, certains pays se prépareraient à inclure les enfants dans le calendrier vaccinal…
Oui c’est le cas des États-Unis et d’Israël, avec semble-t-il, dans un premier temps, une extension de la vaccination aux adolescents. On a en effet aujourd’hui tendance à considérer que si les plus jeunes sont moins à risque d'être infectés et seraient moins vecteurs de l'infection, en revanche, on voit qu'à partir de l'école primaire, pour simplifier, et puis surtout à partir du collège et du lycée, les jeunes – et notamment les collégiens et les lycéens – transmettent efficacement le virus. En parallèle, chez l’adulte, des données commencent à émerger sur le rôle des vaccins sur la circulation virale…. On voit notamment sur des études récemment publiées qu’il y a une réduction d’environ 90 % des infections non symptomatiques, chez les vaccinés, et ça c’est très important parce que cette réduction-là va forcément jouer un rôle dans la circulation virale. On a également des études, notamment en Écosse, qui suggèrent que les personnels soignants ayant été vaccinés ont un bien moindre risque de transmettre le virus à leur entourage immédiat, notamment à la maison… et les enfants arrivent à la fin de cette logique. Si on se dit que le vaccin bloque la circulation virale, l’idée c’est qu’on arrive le plus vite possible à une immunité de cohorte.
La question se pose alors de savoir jusqu'où il faut aller pour obtenir cette immunité collective… c’est-à-dire peut-on réellement se passer de vacciner les enfants et adolescents pour l’atteindre ?
En l'absence de données précises sur le niveau d'immunité qui sera nécessaire pour bloquer la circulation, on est en effet obligé de se poser la question, à savoir jusqu’à quel âge faudra-t-il descendre ? Il y a quelques mois, on parlait d’un seuil d’immunité de cohorte à 50%...
Mais la barre semble progressivement se déplacer vers 60, 70, voire même 80% selon des évaluations récentes. Les dernières simulations réalisées à l’Institut Pasteur évoquent une couverture vaccinale requise à 90% des adultes, en prenant en compte la contagiosité élevée des variants actuels. Si vous considérez cela à l’échelle de la population française, sachant que nous avons 12 millions de scolaires, je ne serais pas étonné qu'on soit tout près d’envisager de vacciner les adolescents et les enfants.
Mais parmi ces 12 millions d’enfants et adolescents, un certain nombre a, de fait, déjà été infecté…
Certes, mais nous n’avons pas d’idée précise de leur niveau de protection et de la capacité de leur immunité naturelle à résister aux variants actuels. De fait, ce sont 12 millions de cibles potentielles qui viendront s'ajouter aux adultes qui ne voudront pas se faire vacciner. Les « vaccino-septiques » représenteraient 20 à 40% des adultes selon certaines enquêtes. Donc au final, attention à ne pas créer un trou dans la raquette… Entre les enfants et les vaccino-sceptiques, est-ce qu’on n’est pas en train de prendre le risque de faire circuler le virus à bas bruit avec un risque d'échappement du virus ?
Le vaccino-scepticisme justement… Ne craignez-vous pas qu’il soit d’autant plus un obstacle en France lorsqu’il s’agira pour les parents de faire vacciner leurs enfants ?
En effet, je pense que beaucoup de parents n'accepteraient absolument pas aujourd'hui, en France en tout cas, de faire vacciner leurs enfants. Pour le moment, on parle d’une population jeune, pas infantile… Mais on sait que plus on va descendre en âge, plus il sera difficile de convaincre les parents. Car, de fait, ce qu’on leur demande en faisant vacciner leurs enfants, c’est bien plus un bénéfice collectif qu’individuel, même si rappelons-le, au 31 mars, on comptait en France 442 cas de syndrome de type Kawasaki (appelé Syndrome Inflammatoires Multisystémique pédiatrique) chez les enfants et adolescents, et que certains d’entre eux ont des facteurs de risque. Aussi, il me semble qu’il est largement temps de se poser la question entre scientifiques, de commencer à en discuter, sans affoler personne... Mais il va nous falloir attendre que les campagnes vaccinales se déploient, en France et à l’étranger, observer les impacts qu’elles auront sur la circulation du virus avant d’engager une réflexion sur la vaccination des moins de 18 ans sans facteur de risque. Clairement, la réponse n’est pas évidente et je pense que la vaccination sera probablement lancée aux États-Unis sur des dizaines de millions d'enfants avant qu’en France une décision ne soit prise.
Sources :
D’après un entretien avec le Pr Vincent Maréchal*, Professeur de virologie à Sorbonne-Université
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
Non, l’Inde n’a pas un taux de létalité du Covid-19 inférieur aux autres pays.
Il est temps de mettre fin à ce mythe, insiste l’épidémiologiste Ramanan Laxminarayan, fondateur et directeur du Center for Disease Dynamics, Economics and Policy, au moment même où le pays affronte une propagation très importante de l’épidémie.
https://www.courrierinternational.com/article/entretien-linde-nest-pas-une-exception-le-covid-19-est-en-train-de-la-frapper-severement?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1618813863&fbclid=IwAR1F4AjnKHrFbFHN9qQQfcTeBwMCB6PdARBmMYMot_LPOn2YmFoZQ19NC3M
https://www.courrierinternational.com/article/video-pourquoi-linde-est-confrontee-un-tsunami-de-cas-de-covid-19?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1618903319&fbclid=IwAR0rvbDmoTd_aj5PyG3bWt9GIlSqscmFRqOLN75MJi7bNgXA5-JheaW-FpY
https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/19/c-est-un-cauchemar-en-inde-new-dehli-reconfinee-face-a-la-flambee-de-l-epidemie-de-covid-19_6077269_3244.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3J7RZYCY-aox7NN3-pVLOZ8FUOW5b3TmC1Pt9rbhCX186dgI2bLZywWJQ#Echobox=1618820083
Il est temps de mettre fin à ce mythe, insiste l’épidémiologiste Ramanan Laxminarayan, fondateur et directeur du Center for Disease Dynamics, Economics and Policy, au moment même où le pays affronte une propagation très importante de l’épidémie.
https://www.courrierinternational.com/article/entretien-linde-nest-pas-une-exception-le-covid-19-est-en-train-de-la-frapper-severement?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1618813863&fbclid=IwAR1F4AjnKHrFbFHN9qQQfcTeBwMCB6PdARBmMYMot_LPOn2YmFoZQ19NC3M
https://www.courrierinternational.com/article/video-pourquoi-linde-est-confrontee-un-tsunami-de-cas-de-covid-19?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1618903319&fbclid=IwAR0rvbDmoTd_aj5PyG3bWt9GIlSqscmFRqOLN75MJi7bNgXA5-JheaW-FpY
https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/19/c-est-un-cauchemar-en-inde-new-dehli-reconfinee-face-a-la-flambee-de-l-epidemie-de-covid-19_6077269_3244.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3J7RZYCY-aox7NN3-pVLOZ8FUOW5b3TmC1Pt9rbhCX186dgI2bLZywWJQ#Echobox=1618820083
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
🧠 Mr Raoult s’est un temps gargarisé de la relative faible mortalité COVID-19 sur le continent africain :
🩺 Evoquant prudemment un rôle de « l’écosystème »
🩺 Mais ne pouvant s’empêcher de citer « la prise d’antipaludiques »... Suivez mon regard (l’hydroxychloroquine 🤭)
🧠 Par ailleurs certaines personnes répètent à l’envi que les mesures de confinement n’ont aucun impact sur l’épidémie :
🩺 En se basant sur la faible mortalité en Afrique
🩺 Et la très forte mortalité en Europe (malgré les confinements, donc)
Ces hypothèses sont-elles séduisantes?
____________________________________________
🧠 Tout d’abord, qui meurt de la COVID-19?
Regardons les décès français :
0.01% interviennent avant 15 ans
0.6% interviennent avant 45 ans
78% interviennent après 75 ans
93% interviennent après 65 ans
➜ Les moins de 45 ans n’ont quasiment aucune chance de mourir, semble-t-il.
➜ Les plus de 75 ans représentent quasiment 4 décès sur 5.
Quid de la létalité selon l’âge?
0-9 ans ➜ ∼ 1 cas sur 85 000
10-19 ans ➜ ∼ 1 cas sur 47393
20-29 ans ➜ ∼ 1 cas sur 11390
30-39 ans ➜ ∼ 1 cas sur 4149
40-49 ans ➜ ∼ 1 cas sur 1385
50-59 ans ➜ ∼ 1 cas sur 391
60-69 ans ➜ ∼ 1 cas sur 119
70-79 ans ➜ ∼ 1 cas sur 29
80-89 ans ➜ ∼ 1 cas sur 8
90 ans + ➜ ∼ 1 cas sur 2
➜ Il ne s’agit bien entendu que d’estimations basées sur différents pays et sur différents postulats, mais l’ordre de grandeur est là : le risque de mourir est MASSIVEMENT plus élevé chez les personnes âgées, qu’il ne l’est chez les jeunes adultes, et a fortiori chez les adolescents et les enfants.
____________________________________________
🧠 À présent, quelques données démographiques :
Europe de l’ouest :
︎ 0-14 ans ➜ 16%
︎ 15-44 ans ➜ 36%
︎ 45-54 ans ➜ 28%
︎ 65-74 ans ➜ 11%
︎ 75 ans + ➜ 10%
Afrique subsaharienne :
︎ 0-14 ans ➜ 42%
︎ 15-44 ans ➜ 44%
︎ 45-54 ans ➜ 10%
︎ 65-74 ans ➜ 2.1%
︎ 75 ans + ➜ 0.8%
➜ En Afrique subsaharienne, 2 habitants sur 5 ont moins de 15 ans, 2 sur 3 ont moins de 30 ans, et près de 9 sur 10 ans ont moins de 45 ans.
➜ Ils ne sont que 3% à avoir plus de 65 ans, et 0.8% à avoir plus de 75 ans...
➜ A l’inverse, 1 européen sur 5 a plus de 65 ans, et 1 sur 10 a plus de 75 ans.
____________________________________________
🧠 A ce stade :
🩺 On comprend bien qu’en Afrique subsaharienne, il est très, très nettement plus probable que le virus infecte une personne de moins de 45 ans, voire de moins de 15 ans, qui n’a quasiment aucune chance de décéder.
🩺 Les personnes susceptibles de mourir sont en fait tout simplement extrêmement rares, ce qui n’est pas du tout le cas en Europe (0.8% contre 10%...)
🩺 Si l’on ajoute qu’une personne sur 4 souffre de la faim en Afrique subsaharienne... On peut postuler que l’obésité et le diabète ne sont pas les premiers de leurs soucis. Et tous deux sont des facteurs de risque de forme grave.
____________________________________________
🧠 Bien entendu, les données de létalité européennes ne sont pas transposables “pied à pied” au continent africain :
🩺 Le système de soins et l’accès aux soins ne sont par exemple pas comparables.
🩺 L’état de santé général de la population n’est bien sûr pas le même (mais obésité et diabète n’y sont pas monnaie courante...)
🩺 L’exhaustivité du décompte des cas (et donc de l’attribution des décès) n’est probablement pas non plus comparable.
🩺 La plupart des pays africains ont pris des mesures d’isolement et/ou de confinement (local ou national) beaucoup plus tôt dans l’épidémie que les pays européens.
Surtout, la très faible proportion de plus de 70 ans (cf infra) entraînera mécaniquement une augmentation de la PROPORTION de décès chez les 40-69 ans ans, et surtout chez les moins de 40 ans (puisqu’ils sont de loin les plus nombreux).
Mais pas de leur nombre en valeur absolue (l’accès aux soins et le système de santé, tous deux possiblement défaillants, en revanche, oui)
——————————————————
🧠 En conclusion :
🩺 Il n’est pas ici question d’attribuer exclusivement la faible mortalité à la pyramide des âges.
🩺 Mais ces données démographiques doivent inciter à la plus grande prudence au moment d’attribuer à tel ou tel traitement la relativement faible mortalité.
🩺 Tout comme il faut bien se garder de postuler que les mesures de confinement en Europe n’ont pas eu d’effet (d’ailleurs de nombreux pays africains ont appliqué des mesures de confinement très strictes, et beaucoup plus précoces qu’en Europe).
🧠 Une hypothèse raisonnable et plus économe serait de considérer la possibilité que l’extrême jeunesse de la population africaine puisse expliquer, au moins en grande partie, la rareté des formes graves et donc des décès (comme c’est le cas en Europe chez les moins de 45 ans).
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
«La face cachée de Didier Raoult» (RMC Story), entre narcissisme et folie des grandeurs
Par Journaliste Figaro Nathalie Chuc Mis à jour le 20/04/2021 à 10:46 Publié le 20/04/2021 à 07:00
«La face cachée de Didier Raoult» (RMC Story), entre narcissisme et folie des grandeurs
DECRYPTAGE - La chaîne diffuse ce 20/04 à 21h05 sur RMC [url=https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/chaine/1048/Tous_les_programmes_de_RMC Story.html]Programme TV de RMC Story[/url]
un portrait inédit sur le professeur de microbiologie, spécialiste des maladies infectieuses, directeur et administrateur de l’IHU Méditerranée Infection.
«La face cachée de Didier Raoult : les dessous d’une incroyable controverse» (TV Presse/RMC Story) est un documentaire fouillé qui trace le portrait du, désormais célèbre, directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Le film est le fruit de plusieurs mois d’enquête menée par Manon Bachelot et Nicolas Vescovacci.
Le film rappelle la chronologie des faits et explique notamment pourquoi, témoignages et faits à l’appui, l’épidémiologiste est considéré par certains de ses confrères comme un grand falsificateur et un charlatan. Les journalistes de TV Presse n’ont pas réussi à joindre le principal intéressé qui n’a pas donné suite à leurs requêtes. Le documentaire survole la carrière du Professeur Raoult qualifié «d’homme de réseaux», qui aurait notamment des liens privilégiés avec les différents gouvernements successifs, depuis qu’il a écrit, en 2002, un rapport alarmant sur le bioterrorisme. En 2010, le président Nicolas Sarkozy le décore de la légion d’honneur. Il reçoit la subvention de plus de 72 millions d’euros pour son IHU de Marseille.
Le 25 février 2020, le professeur Didier Raoult affirme sur sa chaîne Youtube avoir trouvé une solution miracle face à l’épidémie. Il est alors inconnu du grand public et bien sûr tout le monde a envie d’y croire. L’homme fait même la couverture de Paris Match et de Libération. Le documentaire souligne que Didier Raoult n’est pas un novice ne matière de communication. Il est même déjà passé à la télé, notamment dans les années 90, où il est difficilement reconnaissable, avec sa mèche sage peignée sur le côté et son impeccable costume cravate. Depuis quarante ans, ce professeur se passionne pour les bactéries et les virus. En 2010, il a même reçu le grand prix de l’Inserm pour l’ensemble de ses travaux. L’année précédente, il tient des propos que l’on peut qualifier de visionnaires en évoquant la possibilité de l’arrivée, un jour, d’un «virus respiratoire mutant», en prophétisant notre probable incapacité à empêcher la contamination par manque de savoir-faire et d’organisation sociale. Il est étonnant, alors, comme le démontre le film, qu’en 2019, il méprise la crise qui se joue en Chine en se plaignant que le monde entier fasse tout un plat pour «trois Chinois qui meurent». Et d’ajouter que le virus allait disparaître au printemps.
Il annoncera par la suite que la chloroquine est le remède miracle avant de changer de version quelques jours plus tard pour parler désormais d’un traitement à l’hydroxychloroquine. Damien Barraud, médecin-réanimateur à Metz, est interrogé dans le documentaire. L’homme a maintes fois dénoncé les propos de Raoult sur Twitter. Selon le Dr. Barraud, ce traitement à l’hydroxychloroquine est basé sur une pseudo-étude qu’il qualifie de «fraude caractérisée». Élisabeth Bik, elle aussi intervenante dans le film, est une microbiologiste, spécialiste de l’intégrité scientifique: elle a découvert de nombreuses fraudes dans les publications scientifiques du professeur Raoult, et, ce, depuis 1994. Il a d’ailleurs été interdit de publication pendant une année dans une revue scientifique pour avoir trafiqué des résultats. On apprend aussi qu’il est une «usine à publier» et que plus l’on publie, plus l’on obtient des financements. Trois anciens salariés du IHU témoignent également anonymement pour dénoncer le climat délétère qui y régnerait selon eux: «nous étions considérés comme de la merde», l’un affirme y avoir laissé sa santé. Sont aussi évoquées des humiliations de la part de Raoult pendant les réunions, etc. Le film met aussi en lumière la «stratégie d’intimidation» de la part des amis du professeur contre tous ceux qui osent le critiquer. Cela va même jusqu’aux menaces de mort.
Entre narcissisme, folie des grandeurs et recherche de fonds démesuré, le professeur Raoult ne s’est-il pas perdu en chemin?
Par Journaliste Figaro Nathalie Chuc Mis à jour le 20/04/2021 à 10:46 Publié le 20/04/2021 à 07:00
«La face cachée de Didier Raoult» (RMC Story), entre narcissisme et folie des grandeurs
DECRYPTAGE - La chaîne diffuse ce 20/04 à 21h05 sur RMC [url=https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/chaine/1048/Tous_les_programmes_de_RMC Story.html]Programme TV de RMC Story[/url]
un portrait inédit sur le professeur de microbiologie, spécialiste des maladies infectieuses, directeur et administrateur de l’IHU Méditerranée Infection.
«La face cachée de Didier Raoult : les dessous d’une incroyable controverse» (TV Presse/RMC Story) est un documentaire fouillé qui trace le portrait du, désormais célèbre, directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Le film est le fruit de plusieurs mois d’enquête menée par Manon Bachelot et Nicolas Vescovacci.
Le film rappelle la chronologie des faits et explique notamment pourquoi, témoignages et faits à l’appui, l’épidémiologiste est considéré par certains de ses confrères comme un grand falsificateur et un charlatan. Les journalistes de TV Presse n’ont pas réussi à joindre le principal intéressé qui n’a pas donné suite à leurs requêtes. Le documentaire survole la carrière du Professeur Raoult qualifié «d’homme de réseaux», qui aurait notamment des liens privilégiés avec les différents gouvernements successifs, depuis qu’il a écrit, en 2002, un rapport alarmant sur le bioterrorisme. En 2010, le président Nicolas Sarkozy le décore de la légion d’honneur. Il reçoit la subvention de plus de 72 millions d’euros pour son IHU de Marseille.
Le 25 février 2020, le professeur Didier Raoult affirme sur sa chaîne Youtube avoir trouvé une solution miracle face à l’épidémie. Il est alors inconnu du grand public et bien sûr tout le monde a envie d’y croire. L’homme fait même la couverture de Paris Match et de Libération. Le documentaire souligne que Didier Raoult n’est pas un novice ne matière de communication. Il est même déjà passé à la télé, notamment dans les années 90, où il est difficilement reconnaissable, avec sa mèche sage peignée sur le côté et son impeccable costume cravate. Depuis quarante ans, ce professeur se passionne pour les bactéries et les virus. En 2010, il a même reçu le grand prix de l’Inserm pour l’ensemble de ses travaux. L’année précédente, il tient des propos que l’on peut qualifier de visionnaires en évoquant la possibilité de l’arrivée, un jour, d’un «virus respiratoire mutant», en prophétisant notre probable incapacité à empêcher la contamination par manque de savoir-faire et d’organisation sociale. Il est étonnant, alors, comme le démontre le film, qu’en 2019, il méprise la crise qui se joue en Chine en se plaignant que le monde entier fasse tout un plat pour «trois Chinois qui meurent». Et d’ajouter que le virus allait disparaître au printemps.
Il annoncera par la suite que la chloroquine est le remède miracle avant de changer de version quelques jours plus tard pour parler désormais d’un traitement à l’hydroxychloroquine. Damien Barraud, médecin-réanimateur à Metz, est interrogé dans le documentaire. L’homme a maintes fois dénoncé les propos de Raoult sur Twitter. Selon le Dr. Barraud, ce traitement à l’hydroxychloroquine est basé sur une pseudo-étude qu’il qualifie de «fraude caractérisée». Élisabeth Bik, elle aussi intervenante dans le film, est une microbiologiste, spécialiste de l’intégrité scientifique: elle a découvert de nombreuses fraudes dans les publications scientifiques du professeur Raoult, et, ce, depuis 1994. Il a d’ailleurs été interdit de publication pendant une année dans une revue scientifique pour avoir trafiqué des résultats. On apprend aussi qu’il est une «usine à publier» et que plus l’on publie, plus l’on obtient des financements. Trois anciens salariés du IHU témoignent également anonymement pour dénoncer le climat délétère qui y régnerait selon eux: «nous étions considérés comme de la merde», l’un affirme y avoir laissé sa santé. Sont aussi évoquées des humiliations de la part de Raoult pendant les réunions, etc. Le film met aussi en lumière la «stratégie d’intimidation» de la part des amis du professeur contre tous ceux qui osent le critiquer. Cela va même jusqu’aux menaces de mort.
Entre narcissisme, folie des grandeurs et recherche de fonds démesuré, le professeur Raoult ne s’est-il pas perdu en chemin?
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
Caduce62 a écrit:«La face cachée de Didier Raoult» (RMC Story), entre narcissisme et folie des grandeurs
Par Journaliste Figaro Nathalie Chuc Mis à jour le 20/04/2021 à 10:46 Publié le 20/04/2021 à 07:00
«La face cachée de Didier Raoult» (RMC Story), entre narcissisme et folie des grandeurs
DECRYPTAGE - La chaîne diffuse ce 20/04 à 21h05 sur RMC [url=https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/chaine/1048/Tous_les_programmes_de_RMC Story.html]Programme TV de RMC Story[/url]
un portrait inédit sur le professeur de microbiologie, spécialiste des maladies infectieuses, directeur et administrateur de l’IHU Méditerranée Infection.
«La face cachée de Didier Raoult : les dessous d’une incroyable controverse» (TV Presse/RMC Story) est un documentaire fouillé qui trace le portrait du, désormais célèbre, directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Le film est le fruit de plusieurs mois d’enquête menée par Manon Bachelot et Nicolas Vescovacci.
Le film rappelle la chronologie des faits et explique notamment pourquoi, témoignages et faits à l’appui, l’épidémiologiste est considéré par certains de ses confrères comme un grand falsificateur et un charlatan. Les journalistes de TV Presse n’ont pas réussi à joindre le principal intéressé qui n’a pas donné suite à leurs requêtes. Le documentaire survole la carrière du Professeur Raoult qualifié «d’homme de réseaux», qui aurait notamment des liens privilégiés avec les différents gouvernements successifs, depuis qu’il a écrit, en 2002, un rapport alarmant sur le bioterrorisme. En 2010, le président Nicolas Sarkozy le décore de la légion d’honneur. Il reçoit la subvention de plus de 72 millions d’euros pour son IHU de Marseille.
Le 25 février 2020, le professeur Didier Raoult affirme sur sa chaîne Youtube avoir trouvé une solution miracle face à l’épidémie. Il est alors inconnu du grand public et bien sûr tout le monde a envie d’y croire. L’homme fait même la couverture de Paris Match et de Libération. Le documentaire souligne que Didier Raoult n’est pas un novice ne matière de communication. Il est même déjà passé à la télé, notamment dans les années 90, où il est difficilement reconnaissable, avec sa mèche sage peignée sur le côté et son impeccable costume cravate. Depuis quarante ans, ce professeur se passionne pour les bactéries et les virus. En 2010, il a même reçu le grand prix de l’Inserm pour l’ensemble de ses travaux. L’année précédente, il tient des propos que l’on peut qualifier de visionnaires en évoquant la possibilité de l’arrivée, un jour, d’un «virus respiratoire mutant», en prophétisant notre probable incapacité à empêcher la contamination par manque de savoir-faire et d’organisation sociale. Il est étonnant, alors, comme le démontre le film, qu’en 2019, il méprise la crise qui se joue en Chine en se plaignant que le monde entier fasse tout un plat pour «trois Chinois qui meurent». Et d’ajouter que le virus allait disparaître au printemps.
Il annoncera par la suite que la chloroquine est le remède miracle avant de changer de version quelques jours plus tard pour parler désormais d’un traitement à l’hydroxychloroquine. Damien Barraud, médecin-réanimateur à Metz, est interrogé dans le documentaire. L’homme a maintes fois dénoncé les propos de Raoult sur Twitter. Selon le Dr. Barraud, ce traitement à l’hydroxychloroquine est basé sur une pseudo-étude qu’il qualifie de «fraude caractérisée». Élisabeth Bik, elle aussi intervenante dans le film, est une microbiologiste, spécialiste de l’intégrité scientifique: elle a découvert de nombreuses fraudes dans les publications scientifiques du professeur Raoult, et, ce, depuis 1994. Il a d’ailleurs été interdit de publication pendant une année dans une revue scientifique pour avoir trafiqué des résultats. On apprend aussi qu’il est une «usine à publier» et que plus l’on publie, plus l’on obtient des financements. Trois anciens salariés du IHU témoignent également anonymement pour dénoncer le climat délétère qui y régnerait selon eux: «nous étions considérés comme de la merde», l’un affirme y avoir laissé sa santé. Sont aussi évoquées des humiliations de la part de Raoult pendant les réunions, etc. Le film met aussi en lumière la «stratégie d’intimidation» de la part des amis du professeur contre tous ceux qui osent le critiquer. Cela va même jusqu’aux menaces de mort.
Entre narcissisme, folie des grandeurs et recherche de fonds démesuré, le professeur Raoult ne s’est-il pas perdu en chemin?
C'est plus la peine de poster ce genre de chose, Steven est absent!
Gilles- Messages : 2454
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Caduce62, Krispoluk et julienp aiment ce message
Re: Covid-19
Voyages en Corse, en Outre-mer et bientôt en Europe : comment va fonctionner TousAntiCovid Carnet
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/voyages-en-corse-outre-mer-et-bientot-europe-comment-va-fonctionner-tousanticovid-carnet-20210419?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1cV7fbiJVLyIOrxXdAnPZWAyhMuaXLXp7bkcZzEdyIRYoY-o4FDd7A2OE#Echobox=1618841300
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-cinq-questions-sur-l-application-tousanticovid-carnet-premiere-etape-vers-le-pass-sanitaire_4378273.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1618853055&fbclid=IwAR0pLWW4Ch2Yn2uPC-nQrdqAS-INQtGNKZKc3hEQwlhfUp37phy_0cNUn6k#xtor=CS1-746
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/voyages-en-corse-outre-mer-et-bientot-europe-comment-va-fonctionner-tousanticovid-carnet-20210419?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1cV7fbiJVLyIOrxXdAnPZWAyhMuaXLXp7bkcZzEdyIRYoY-o4FDd7A2OE#Echobox=1618841300
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-cinq-questions-sur-l-application-tousanticovid-carnet-premiere-etape-vers-le-pass-sanitaire_4378273.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&Echobox=1618853055&fbclid=IwAR0pLWW4Ch2Yn2uPC-nQrdqAS-INQtGNKZKc3hEQwlhfUp37phy_0cNUn6k#xtor=CS1-746
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Re: Covid-19
Covid-19 : le (très) cher protocole du professeur Raoult fait polémique
Orange avec 6Medias , publié le mercredi 21 avril 2021 à 17h35
France 2 a recueilli les témoignages de plusieurs patients atteints du Covid-19 ayant été traités dans l'institut hospitalo-universitaire du professeur Didier Raoult à Marseille (Bouches-du-Rhône). Ils affirment avoir dû payer des frais de santé très élevés.
La crise sanitaire liée au Covid-19 a touché de nombreuses personnes à Marseille (Bouches-du-Rhône). Au début de l'épidémie, l'une des solutions envisagées était de soigner les patients avec de l'hydroxychloroquine. Une thèse particulièrement mise en avant et défendue bec et ongles par le désormais célèbre professeur Didier Raoult. Un an plus tard, France 2 a enquêté auprès de ses patients du printemps 2020 et a constaté la facture très salée que certains ont reçue depuis.
La chaîne de télévision est en effet parvenue à obtenir les témoignages de deux patients pris en charge au sein de l'institut hospitalo-universitaire où travaille le professeur Raoult. Ces personnes affirment avoir dû payer des sommes très élevées pour recevoir le traitement.
Au moment d'arriver au sein de l'établissement médical, l'un des patients confie qu'il ne dispose pas de mutuelle. On lui répond qu'il y aura « peut-être un petit truc à payer ». Finalement, il découvre que la facture totale s'élève à 1 264 euros. 80% de la somme sont payés par la sécurité sociale, les 252 euros qu'il reste par le patient. « Si j'avais su que ça coûtait aussi cher, je ne l'aurais pas fait (...) D'autant plus que j'étais asymptomatique », rajoute-t-il auprès de France 2.
« Des montants faramineux »
Un autre patient a assuré, lui, avoir dû payer 758 des 3 800 euros réclamés par l'établissement. Il évoque des « montants faramineux ». « 3 800 euros pour trois consultations, deux électrocardiogrammes, trois tests PCR et une prise de sang... c'est pas possible », s'agace celui à qui l'institut n'a toujours pas envoyé certains comptes-rendus d'hospitalisation, pourtant obligatoire.
France 2 précise que ces prises en charge étaient facturées séparément et en actes externes avec un forfait de 1 264 euros l'hospitalisation de jour. Or, la chaîne a vérifié si cela était une méthode adaptée auprès de Katia Delahaye, formatrice professionnelle en facturation hospitalière. Elle explique qu'hormis en cas d'état critique et sans « surveillance médicale particulière », l'IHU aurait dû facturer une consultation de spécialité, ce qui coûterait seulement « 200 à 300 euros maximum ».
Contacté par France 2, l'hôpital réfute ces accusations en assurant que sa facturation n'a pas coûté plus cher que prévu à la sécurité sociale. « Ce qui nous guide, c'est la meilleure prise en charge pour le patient, pas la meilleure facturation possible pour l'hôpital », déclare Pierre Pinzelli, secrétaire général de l'AP-HM. Il se dit prêt à être contrôlé par l'Assurance Maladie si elle le souhaite. De son côté, cette dernière n'a pas répondu aux sollicitations de France 2.
Le journal Libération révèle qu'en 2020, 58% des hospitalisations de jour (pour inflammations respiratoires) concernaient l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille, dont l'IHU de Didier Raoult dépend.
"Il n'y a qu'a Marseille que l'on peut voir un tel système mafieux" dixit un de mes copains cardio et marseillais !!
Orange avec 6Medias , publié le mercredi 21 avril 2021 à 17h35
France 2 a recueilli les témoignages de plusieurs patients atteints du Covid-19 ayant été traités dans l'institut hospitalo-universitaire du professeur Didier Raoult à Marseille (Bouches-du-Rhône). Ils affirment avoir dû payer des frais de santé très élevés.
La crise sanitaire liée au Covid-19 a touché de nombreuses personnes à Marseille (Bouches-du-Rhône). Au début de l'épidémie, l'une des solutions envisagées était de soigner les patients avec de l'hydroxychloroquine. Une thèse particulièrement mise en avant et défendue bec et ongles par le désormais célèbre professeur Didier Raoult. Un an plus tard, France 2 a enquêté auprès de ses patients du printemps 2020 et a constaté la facture très salée que certains ont reçue depuis.
La chaîne de télévision est en effet parvenue à obtenir les témoignages de deux patients pris en charge au sein de l'institut hospitalo-universitaire où travaille le professeur Raoult. Ces personnes affirment avoir dû payer des sommes très élevées pour recevoir le traitement.
Au moment d'arriver au sein de l'établissement médical, l'un des patients confie qu'il ne dispose pas de mutuelle. On lui répond qu'il y aura « peut-être un petit truc à payer ». Finalement, il découvre que la facture totale s'élève à 1 264 euros. 80% de la somme sont payés par la sécurité sociale, les 252 euros qu'il reste par le patient. « Si j'avais su que ça coûtait aussi cher, je ne l'aurais pas fait (...) D'autant plus que j'étais asymptomatique », rajoute-t-il auprès de France 2.
« Des montants faramineux »
Un autre patient a assuré, lui, avoir dû payer 758 des 3 800 euros réclamés par l'établissement. Il évoque des « montants faramineux ». « 3 800 euros pour trois consultations, deux électrocardiogrammes, trois tests PCR et une prise de sang... c'est pas possible », s'agace celui à qui l'institut n'a toujours pas envoyé certains comptes-rendus d'hospitalisation, pourtant obligatoire.
France 2 précise que ces prises en charge étaient facturées séparément et en actes externes avec un forfait de 1 264 euros l'hospitalisation de jour. Or, la chaîne a vérifié si cela était une méthode adaptée auprès de Katia Delahaye, formatrice professionnelle en facturation hospitalière. Elle explique qu'hormis en cas d'état critique et sans « surveillance médicale particulière », l'IHU aurait dû facturer une consultation de spécialité, ce qui coûterait seulement « 200 à 300 euros maximum ».
Contacté par France 2, l'hôpital réfute ces accusations en assurant que sa facturation n'a pas coûté plus cher que prévu à la sécurité sociale. « Ce qui nous guide, c'est la meilleure prise en charge pour le patient, pas la meilleure facturation possible pour l'hôpital », déclare Pierre Pinzelli, secrétaire général de l'AP-HM. Il se dit prêt à être contrôlé par l'Assurance Maladie si elle le souhaite. De son côté, cette dernière n'a pas répondu aux sollicitations de France 2.
Le journal Libération révèle qu'en 2020, 58% des hospitalisations de jour (pour inflammations respiratoires) concernaient l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille, dont l'IHU de Didier Raoult dépend.
"Il n'y a qu'a Marseille que l'on peut voir un tel système mafieux" dixit un de mes copains cardio et marseillais !!
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
AFP, publié le mercredi 21 avril 2021 à 16h58
La France a indiqué mercredi qu'elle comptait donner en avril à des pays africains environ 100.000 doses de vaccins AstraZeneca, dans le cadre du système Covax, et compte leur en livrer 500.000 en tout d'ici mi-juin.
En offrant ces doses, mises en flacon en Italie, la France inaugurera ainsi le mécanisme européen de partage de doses avec Covax, a précisé la présidence française.
Les accords avec Covax concernent pour commencer des vaccins AstraZeneca mais ce mécanisme de partage devrait au final porter sur l'ensemble du panier de vaccins dont dispose l'Europe, selon Paris.
Le programme Covax est actuellement freiné par la décision de l'Inde, qui devait produire des doses pour Covax, de bloquer pour l'instant ses exportations de vaccins, a rappelé la France.
La semaine dernière, le programme international Covax a lancé une campagne pour collecter 2 milliards de dollars supplémentaires afin de pouvoir réserver des doses de vaccins anti-Covid.
Covax permet aux 92 pays les plus pauvres d'obtenir des doses de vaccins, grâce à des fonds réunis par des donateurs. Il est co-dirigé par l'OMS, l'alliance vaccinale Gavi et la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations.
Le but du programme est de distribuer suffisamment de doses pour vacciner jusqu'à 27% de la population dans les 92 pays les plus pauvres d'ici la fin de l'année.
Le système Covax a déjà fourni plus de 38 millions de doses à 113 pays.
La France a indiqué mercredi qu'elle comptait donner en avril à des pays africains environ 100.000 doses de vaccins AstraZeneca, dans le cadre du système Covax, et compte leur en livrer 500.000 en tout d'ici mi-juin.
En offrant ces doses, mises en flacon en Italie, la France inaugurera ainsi le mécanisme européen de partage de doses avec Covax, a précisé la présidence française.
Les accords avec Covax concernent pour commencer des vaccins AstraZeneca mais ce mécanisme de partage devrait au final porter sur l'ensemble du panier de vaccins dont dispose l'Europe, selon Paris.
Le programme Covax est actuellement freiné par la décision de l'Inde, qui devait produire des doses pour Covax, de bloquer pour l'instant ses exportations de vaccins, a rappelé la France.
La semaine dernière, le programme international Covax a lancé une campagne pour collecter 2 milliards de dollars supplémentaires afin de pouvoir réserver des doses de vaccins anti-Covid.
Covax permet aux 92 pays les plus pauvres d'obtenir des doses de vaccins, grâce à des fonds réunis par des donateurs. Il est co-dirigé par l'OMS, l'alliance vaccinale Gavi et la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations.
Le but du programme est de distribuer suffisamment de doses pour vacciner jusqu'à 27% de la population dans les 92 pays les plus pauvres d'ici la fin de l'année.
Le système Covax a déjà fourni plus de 38 millions de doses à 113 pays.
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Covid-19
Caduce62 a écrit:Covid-19 : le (très) cher protocole du professeur Raoult fait polémique
« Des montants faramineux »
Un autre patient a assuré, lui, avoir dû payer 758 des 3 800 euros réclamés par l'établissement. Il évoque des « montants faramineux ». « 3 800 euros pour trois consultations, deux électrocardiogrammes, trois tests PCR et une prise de sang... c'est pas possible », s'agace celui à qui l'institut n'a toujours pas envoyé certains comptes-rendus d'hospitalisation, pourtant obligatoire.
France 2 précise que ces prises en charge étaient facturées séparément et en actes externes avec un forfait de 1 264 euros l'hospitalisation de jour. Or, la chaîne a vérifié si cela était une méthode adaptée auprès de Katia Delahaye, formatrice professionnelle en facturation hospitalière. Elle explique qu'hormis en cas d'état critique et sans « surveillance médicale particulière », l'IHU aurait dû facturer une consultation de spécialité, ce qui coûterait seulement « 200 à 300 euros maximum ».
Contacté par France 2, l'hôpital réfute ces accusations en assurant que sa facturation n'a pas coûté plus cher que prévu à la sécurité sociale. « Ce qui nous guide, c'est la meilleure prise en charge pour le patient, pas la meilleure facturation possible pour l'hôpital », déclare Pierre Pinzelli, secrétaire général de l'AP-HM. Il se dit prêt à être contrôlé par l'Assurance Maladie si elle le souhaite. De son côté, cette dernière n'a pas répondu aux sollicitations de France 2.
Le journal Libération révèle qu'en 2020, 58% des hospitalisations de jour (pour inflammations respiratoires) concernaient l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille, dont l'IHU de Didier Raoult dépend.
"Il n'y a qu'a Marseille que l'on peut voir un tel système mafieux" dixit un de mes copains cardio et marseillais !!
Ce n'est pas pour rien que "Marseillais" rime bien avec "pigeonnerais"...
Thuramir- Messages : 3677
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Re: Covid-19
Mon cri du coeur : Steven reviens !
Depuis que tu es parti, le Doc a pris le contrôle total du topic "Covid 19" et ne rencontre plus d'opposition et de contradicteurs...
On s'ennuie !
Plus de polémiques, plus de noms d'oiseaux, plus de confrontations "viriles"
La fréquentation du Forum est en chute libre, on est en train de crever à petit feu ...
Par pitié, Steven reviens !
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Krispoluk- Messages : 9851
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Gilles aime ce message
Caduce62- Messages : 15213
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