Et en Russie !
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Re: Et en Russie !
Thuramir a écrit: « Le pouvoir tend à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes méchants. » (John Emerich Edward Dalberg-Acton, dit Lord Acton).
De récentes études ont démontré que le pouvoir et la responsabilité annihilent les notions et valeurs humaines et sociales.
Une expérience avec des volontaires devant faire souffrir des "collègues" pour obtenir des résultats à l'aide de décharges électriques (fictive mais simulée par les acteur/collègues complices). Le résultat est sans appel : les volontaires avaient presque tous perdu toutes empathies devant la souffrance des faux-collègues. Virant limite au sadisme parfois.
Ce n'est non plus pour rien que certaines entreprises passent par des tests dans le but de sélectionner des psycho rigides sans cœur pour certains postes.
Grand patron prévoyant un (des) gros plan social , prendrez-vous une âme sensible pour virer quelques milliers de personnes ? non, la plupart du temps. Un psycho rigide sans une once d'empathie est alors un profil demandé.
En politique, c'est pire. être "élu" fait prendre la grosse tête . l'histoire regorge de dirigeants qui rapidement s'imagine maître du monde.
Quand ces dirigeants suppriment les gardes-fous dans leur intérêt/idéologie cela peut-être nullissime comme Berlusconi en Italie ou dantesque comme Hitler .
C'est dangereux quand c'est un Poutine ou un Erdogan. cela peut conduire au pire.
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: Et en Russie !
benoit77 a écrit:Thuramir a écrit: « Le pouvoir tend à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes méchants. » (John Emerich Edward Dalberg-Acton, dit Lord Acton).
De récentes études ont démontré que le pouvoir et la responsabilité annihilent les notions et valeurs humaines et sociales.
Une expérience avec des volontaires devant faire souffrir des "collègues" pour obtenir des résultats à l'aide de décharges électriques (fictive mais simulée par les acteur/collègues complices). Le résultat est sans appel : les volontaires avaient presque tous perdu toutes empathies devant la souffrance des faux-collègues. Virant limite au sadisme parfois.
Ce n'est non plus pour rien que certaines entreprises passent par des tests dans le but de sélectionner des psycho rigides sans cœur pour certains postes.
Grand patron prévoyant un (des) gros plan social , prendrez-vous une âme sensible pour virer quelques milliers de personnes ? non, la plupart du temps. Un psycho rigide sans une once d'empathie est alors un profil demandé.
En politique, c'est pire. être "élu" fait prendre la grosse tête . l'histoire regorge de dirigeants qui rapidement s'imagine maître du monde.
Quand ces dirigeants suppriment les gardes-fous dans leur intérêt/idéologie cela peut-être nullissime comme Berlusconi en Italie ou dantesque comme Hitler .
C'est dangereux quand c'est un Poutine ou un Erdogan. cela peut conduire au pire.
2 petites nuances : l'expérience que tu cites n'avait pas pour but d'observer les "cobayes" à qui on donnait tout pouvoir mais à mesurer leur degré de soumission à la hiérarchie (en l'occurrence médicale) jusqu'où accepter d'accomplir des ordres et à quel moment se rebeller contre des ordres contraires à l'éthique et à la morale.
En ce qui concerne le pouvoir absolu (ou presque), il est fort heureusement des dirigeants politiques qui n'ont jamais cédé aux sirènes du pouvoir absolu, de Cincinnatus, dans la Rome antique, en passant par Abraham Lincoln, jusqu'à Churchill, De Gaulle ou Gandhi au siècle dernier. Malheureusement ce sont les dirigeants les plus sanguinaires qui laissent souvent le plus grand souvenir dans l'histoire...
Krispoluk- Messages : 9787
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
Krispoluk a écrit:
2 petites nuances : l'expérience que tu cites n'avait pas pour but d'observer les "cobayes" à qui on donnait tout pouvoir mais à mesurer leur degré de soumission à la hiérarchie (en l'occurrence médicale) jusqu'où accepter d'accomplir des ordres et à quel moment se rebeller contre des ordres contraires à l'éthique et à la morale.
L’expérience de Milgram sur la soumission date des années 60. Bien qu’inspiré des mêmes travaux, ce n'est pas cela que démontrait expérience récente (- de 10 ans) dont je parle mais son "inverse" si puis-je dire.
La propension des uns à se soumettre et des autres à dominer est exploité de tout temps mais pas seulement. Cette expérience avait pour objectifs de démontrer que la perversité et l’abolition du discernement sont aussi "naturel" chez certains, pas forcement liées ou conditionnés par une autorité tierce comme dans l'expérience de Milgram.
Les tyrans du monde n'ont pas tous eu besoin d'ordre d'une hiérarchie pour agir en sadique. Si ce n'est l’impérieux ordre dicté par leur propre folie obsessionnelle.
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: Et en Russie !
benoit77 a écrit:Krispoluk a écrit:
2 petites nuances : l'expérience que tu cites n'avait pas pour but d'observer les "cobayes" à qui on donnait tout pouvoir mais à mesurer leur degré de soumission à la hiérarchie (en l'occurrence médicale) jusqu'où accepter d'accomplir des ordres et à quel moment se rebeller contre des ordres contraires à l'éthique et à la morale.
L’expérience de Milgram sur la soumission date des années 60. Bien qu’inspiré des mêmes travaux, ce n'est pas cela que démontrait expérience récente (- de 10 ans) dont je parle mais son "inverse" si puis-je dire.
La propension des uns à se soumettre et des autres à dominer est exploité de tout temps mais pas seulement. Cette expérience avait pour objectifs de démontrer que la perversité et l’abolition du discernement sont aussi "naturel" chez certains, pas forcement liées ou conditionnés par une autorité tierce comme dans l'expérience de Milgram.
Les tyrans du monde n'ont pas tous eu besoin d'ordre d'une hiérarchie pour agir en sadique. Si ce n'est l’impérieux ordre dicté par leur propre folie obsessionnelle.
Ok ! On ne parlait pas de la même chose alors...
Krispoluk- Messages : 9787
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
Krispoluk a écrit:
En ce qui concerne le pouvoir absolu (ou presque), il est fort heureusement des dirigeants politiques qui n'ont jamais cédé aux sirènes du pouvoir absolu, de Cincinnatus, dans la Rome antique, en passant par Abraham Lincoln, jusqu'à Churchill, De Gaulle ou Gandhi au siècle dernier. Malheureusement ce sont les dirigeants les plus sanguinaires qui laissent souvent le plus grand souvenir dans l'histoire...
Mais les personnes que tu cites ne disposaient pas du pouvoir absolu (même si leurs pouvoirs étaient étendus), car il existait des contre-pouvoirs institutionnels (pour Cincinatus, le monde d'alors n'était absolument pas comparable au monde des temps modernes, et son pouvoir se limitait à une ville, Rome et ses alentours), contrairement à d’autres qui n'en avaient pas, comme Hitler, Staline, etc. Aujourd'hui, en Russie, il n'existe pas de réel contre-pouvoir, ce qui explique aussi son évolution actuelle. La Chine est également un exemple, encore que l'on ne connaisse pas réellement les contre-pouvoirs de fait qui s'y exercent, vu le culte du secret et de la discrétion qui y règne. Enfin, la Corée du Nord est un autre exemple considérablement plus effrayant dans sa réalité.
Thuramir- Messages : 3676
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Caduce62- Messages : 15059
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Re: Et en Russie !
Le Parti communiste russe défie Poutine avec un candidat issu la nouvelle génération
Ingénieur en mécanique de 57 ans Pavel Groudinine a été préféré à Guennadi Ziouganov.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/12/23/le-parti-communiste-russe-defie-poutine-avec-un-candidat-issu-la-nouvelle-generation_5234014_3214.html
Ingénieur en mécanique de 57 ans Pavel Groudinine a été préféré à Guennadi Ziouganov.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/12/23/le-parti-communiste-russe-defie-poutine-avec-un-candidat-issu-la-nouvelle-generation_5234014_3214.html
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: Et en Russie !
AFP, publié le dimanche 24 décembre 2017 à 19h13
L'opposant numéro un russe, Alexeï Navalny, a mobilisé dimanche des milliers de ses soutiens en Russie, en cherchant à imposer sa candidature face à Vladimir Poutine à la présidentielle de mars 2018, malgré son inéligibilité.
"Les élections sans nous, ce ne sont pas des élections", a lancé M. Navalny, arrivé vers 17H00 GMT à la Commission électorale centrale pour déposer son dossier, après que plus de 15.000 partisans de ce blogueur anticorruption, aux accents parfois nationalistes, se sont rassemblés pendant la journée dans une vingtaine de villes pour lui apporter son soutien.
"Nous avons déposé le dossier", a déclaré à l'AFP Kira Iarmych, la porte-parole de M. Navalny.
En vertu de la loi russe, la Commission électorale centrale a désormais cinq jours pour étudier ce dossier et dire s'il sera accepté.
"Je suis très heureux. Je suis fier de vous annoncer que je suis ici le candidat de toute la Russie", a affirmé l'opposant plus tôt dans la journée devant plus de 700 de ses partisans réunis sous un chapiteau sur les bords de la Moskova à Moscou, alors que son équipe de campagne avait eu le plus grand mal à trouver des locaux pour un tel rassemblement.
L'opposant de 41 ans a été déclaré en octobre inéligible jusqu'en 2028 par la Commission électorale en raison d'une condamnation pour détournement de fonds, une affaire qu'il juge montée de toutes pièces.
Souhaitant briguer la présidence en tant que candidat auto-désigné, l'opposant a besoin, en vertu de la législation russe, d'être soutenu dans une ville par un groupe d'au moins 500 électeurs pour pouvoir demander à la Commission électorale centrale de l'inscrire sur la liste officielle des candidats.
- 'Grand afflux de candidats' -
La Commission électorale centrale, censée fermer ses portes dimanche à 12H00 GMT, a décidé exceptionnellement de prolonger sa journée de travail pour plusieurs heures "en raison d'un grand afflux de candidats souhaitant déposer leur dossier".
Les candidats auto-désignés en Russie ont jusqu'au 7 janvier pour déposer leur dossier, alors que ceux désignés par un parti doivent le faire le 12 janvier au maximum.
Alexeï Navalny avait assuré qu'il obtiendrait le soutien d'au moins 500 électeurs dans chacune des villes prévues pour les manifestations, rendant d'autant plus difficile, selon lui, un refus de l'enregistrement de sa candidature par les autorités électorales, en dépit de son inéligibilité.
Selon les services de l'opposant, ils étaient plus de 900 à Ekaterinbourg (Oural), 800 à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest) et plus de 700 à Novossibirsk (Sibérie occidentale). Des manifestations ont eu lieu aussi à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) et Vladivostok (Extrême-Orient).
Alexeï Navalny a menacé de nouveau dimanche d'appeler au boycott du scrutin si sa candidature n'était pas validée. Il faut "empêcher les élections si elles sont malhonnêtes", a-t-il averti.
Les autorités électorales russes rétorquent qu'avec sa condamnation seul "un miracle" lui permettrait d'enregistrer sa candidature.
"Un tel homme doit être président ou participer au moins au débat pour poser les questions difficiles", estime pour sa part Iouri Bertchenko, un participant à la réunion de soutien à Moscou.
- Elections honnêtes -
Entre 200 et 300 personnes ont également manifesté dans la capitale russe, à l'appel d'un autre opposant Ilia Iachine, qui soutient M. Navalny. Les manifestants ont scandé "Poutine est un voleur !" et réclamé des élections "honnêtes", avant de se disperser paisiblement, a constaté un journaliste de l'AFP.
En dépit de problèmes comme la corruption, la protection médicale de piètre qualité ou encore un niveau de pauvreté grandissant, les sondages prévoient une très large victoire de Vladimir Poutine, avec un taux d'approbation de 80%.
Nombre de Russes voient en M. Poutine, 65 ans, qui a annoncé ce mois-ci qu'il serait candidat à un quatrième mandat, l'homme d'une certaine prospérité, notamment grâce à la manne pétrolière, et celui du retour de la Russie sur la scène internationale.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles Alexeï Navalny ne concourait pas à l'élection, M. Poutine a accusé l'opposition de vouloir fomenter un "coup d'Etat", une tentative selon lui vouée à l'échec.
Alexeï Navalny, condamné de nombreuses fois, a connu de courtes périodes de détention cette année pour des manifestations non autorisées.
Il a fait pendant des mois une campagne qui lui a permis de gagner une fidèle base de soutiens, souvent très jeunes, et a organisé en mars et juin des manifestations d'une ampleur inédite depuis les protestations de 2011 et 2012, qui ont débouché sur des centaines d'arrestations.
L'opposant numéro un russe, Alexeï Navalny, a mobilisé dimanche des milliers de ses soutiens en Russie, en cherchant à imposer sa candidature face à Vladimir Poutine à la présidentielle de mars 2018, malgré son inéligibilité.
"Les élections sans nous, ce ne sont pas des élections", a lancé M. Navalny, arrivé vers 17H00 GMT à la Commission électorale centrale pour déposer son dossier, après que plus de 15.000 partisans de ce blogueur anticorruption, aux accents parfois nationalistes, se sont rassemblés pendant la journée dans une vingtaine de villes pour lui apporter son soutien.
"Nous avons déposé le dossier", a déclaré à l'AFP Kira Iarmych, la porte-parole de M. Navalny.
En vertu de la loi russe, la Commission électorale centrale a désormais cinq jours pour étudier ce dossier et dire s'il sera accepté.
"Je suis très heureux. Je suis fier de vous annoncer que je suis ici le candidat de toute la Russie", a affirmé l'opposant plus tôt dans la journée devant plus de 700 de ses partisans réunis sous un chapiteau sur les bords de la Moskova à Moscou, alors que son équipe de campagne avait eu le plus grand mal à trouver des locaux pour un tel rassemblement.
L'opposant de 41 ans a été déclaré en octobre inéligible jusqu'en 2028 par la Commission électorale en raison d'une condamnation pour détournement de fonds, une affaire qu'il juge montée de toutes pièces.
Souhaitant briguer la présidence en tant que candidat auto-désigné, l'opposant a besoin, en vertu de la législation russe, d'être soutenu dans une ville par un groupe d'au moins 500 électeurs pour pouvoir demander à la Commission électorale centrale de l'inscrire sur la liste officielle des candidats.
- 'Grand afflux de candidats' -
La Commission électorale centrale, censée fermer ses portes dimanche à 12H00 GMT, a décidé exceptionnellement de prolonger sa journée de travail pour plusieurs heures "en raison d'un grand afflux de candidats souhaitant déposer leur dossier".
Les candidats auto-désignés en Russie ont jusqu'au 7 janvier pour déposer leur dossier, alors que ceux désignés par un parti doivent le faire le 12 janvier au maximum.
Alexeï Navalny avait assuré qu'il obtiendrait le soutien d'au moins 500 électeurs dans chacune des villes prévues pour les manifestations, rendant d'autant plus difficile, selon lui, un refus de l'enregistrement de sa candidature par les autorités électorales, en dépit de son inéligibilité.
Selon les services de l'opposant, ils étaient plus de 900 à Ekaterinbourg (Oural), 800 à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest) et plus de 700 à Novossibirsk (Sibérie occidentale). Des manifestations ont eu lieu aussi à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) et Vladivostok (Extrême-Orient).
Alexeï Navalny a menacé de nouveau dimanche d'appeler au boycott du scrutin si sa candidature n'était pas validée. Il faut "empêcher les élections si elles sont malhonnêtes", a-t-il averti.
Les autorités électorales russes rétorquent qu'avec sa condamnation seul "un miracle" lui permettrait d'enregistrer sa candidature.
"Un tel homme doit être président ou participer au moins au débat pour poser les questions difficiles", estime pour sa part Iouri Bertchenko, un participant à la réunion de soutien à Moscou.
- Elections honnêtes -
Entre 200 et 300 personnes ont également manifesté dans la capitale russe, à l'appel d'un autre opposant Ilia Iachine, qui soutient M. Navalny. Les manifestants ont scandé "Poutine est un voleur !" et réclamé des élections "honnêtes", avant de se disperser paisiblement, a constaté un journaliste de l'AFP.
En dépit de problèmes comme la corruption, la protection médicale de piètre qualité ou encore un niveau de pauvreté grandissant, les sondages prévoient une très large victoire de Vladimir Poutine, avec un taux d'approbation de 80%.
Nombre de Russes voient en M. Poutine, 65 ans, qui a annoncé ce mois-ci qu'il serait candidat à un quatrième mandat, l'homme d'une certaine prospérité, notamment grâce à la manne pétrolière, et celui du retour de la Russie sur la scène internationale.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles Alexeï Navalny ne concourait pas à l'élection, M. Poutine a accusé l'opposition de vouloir fomenter un "coup d'Etat", une tentative selon lui vouée à l'échec.
Alexeï Navalny, condamné de nombreuses fois, a connu de courtes périodes de détention cette année pour des manifestations non autorisées.
Il a fait pendant des mois une campagne qui lui a permis de gagner une fidèle base de soutiens, souvent très jeunes, et a organisé en mars et juin des manifestations d'une ampleur inédite depuis les protestations de 2011 et 2012, qui ont débouché sur des centaines d'arrestations.
Caduce62- Messages : 15059
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Re: Et en Russie !
Purges sous Staline : des académiciens russes s'alarment d'une réhabilitation
Par L'Obs
Publié le 24 décembre 2017 à 16h00
Des académiciens russes se sont alarmés samedi 23 décembre de propos récents tenus par le chef des services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnikov, sur les purges massives de Staline dans les années trente, y voyant une tentative de justification, la première depuis des décennies.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site internet du quotidien "Kommersant", plus d'une trentaine de membres de l'Académie des Sciences redoutent qu'une "révision" du rôle de la police secrète de Staline soit intentionnelle et invitent l'opinion publique à se joindre à leurs protestations.
Centenaire de la police secrète
Dans une interview accordée cette semaine au quotidien "Rossiiskaya Gazeta", Alexandre Bortnikov avait déclaré que les archives mettaient en évidence qu'une "part significative" des dossiers criminels de cette époque "avaient objectivement un aspect" criminel.
Sans vouloir "blanchir qui que ce soit", le chef du FSB avait dénoncé en particulier les "liens existant entre des conspirateurs de coup d'Etat et des agences de sécurité étrangères".
Cette interview avait été donnée à l'occasion du centième anniversaire de la Tchéka, la première police secrète mise en place pour écraser toute opposition au régime soviétique.
Le FSB a succédé, après la chute de l'URSS, au KGB, les services secrets soviétiques, dont le président russe Vladimir Poutine fut un officier.
Un million de morts
Les historiens estiment qu'un million environ de personnes ont péri lors des sanglantes purges staliniennes des années trente, sur un total de quelque 20 millions de victimes pendant les trente années du pouvoir de Staline, disparu en 1953.
"Apparemment, pour la première fois depuis le 20e Congrès du Parti communiste (soviétique) en 1956, l'un de nos hauts fonctionnaires justifie les purges massives des années 30 et 40, qui s'accompagnèrent de sentences erronées, de tortures et d'exécutions de centaines de milliers de compatriotes innocents", soulignent les académiciens dans leur lettre ouverte.
Les académiciens russes se sont insurgés aussi contre le fait qu'Alexandre Bortnikov ait omis d'évoquer l'arrestation et l'exécution de millions de citoyens soviétiques sous Staline, dont des scientifiques et d'importants responsables de l'armée.
Ne pas "revivre les horreurs des années 30"
"Les objectifs de M. Bortnikov dans son interview extensive ne nous sont pas clairs. De quoi s'agit-il? D'une recommandation au nouveau président? De l'expression d'une nostalgie envers des temps passés ou celle d'une propagande pour une nouvelle doctrine", poursuit la lettre ouverte.
Vladimir Poutine a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de mars 2018 pour un quatrième mandat.
"Quoi qu'il en soit, nous protestons fermement contre une révision de la perception inhumaine et dirigée contre le peuple qu'ont eue les purges et nous appelons toutes les personnes sensées - qui ne veulent pas voir leurs enfants revivre les horreurs des années 30 - à se joindre à notre protestation", poursuivent les signataires.
60 ans après la mort de Staline, la Russie reste hantée par son passé
Un expert des services de sécurité russes, Andreï Soldatov, a qualifié l'interview d'Alexandre Bortnikov de "très dangereuse".
"Ces deux à trois dernières années, [Vladimir] Poutine a fait consciemment du FSB un instrument de répressions sélectives", a-t-il dit à l'AFP, dénonçant l'implication des services de sécurité dans "presque toutes" les affaires criminelles importantes.
Par L'Obs
Publié le 24 décembre 2017 à 16h00
Des académiciens russes se sont alarmés samedi 23 décembre de propos récents tenus par le chef des services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnikov, sur les purges massives de Staline dans les années trente, y voyant une tentative de justification, la première depuis des décennies.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site internet du quotidien "Kommersant", plus d'une trentaine de membres de l'Académie des Sciences redoutent qu'une "révision" du rôle de la police secrète de Staline soit intentionnelle et invitent l'opinion publique à se joindre à leurs protestations.
Centenaire de la police secrète
Dans une interview accordée cette semaine au quotidien "Rossiiskaya Gazeta", Alexandre Bortnikov avait déclaré que les archives mettaient en évidence qu'une "part significative" des dossiers criminels de cette époque "avaient objectivement un aspect" criminel.
Sans vouloir "blanchir qui que ce soit", le chef du FSB avait dénoncé en particulier les "liens existant entre des conspirateurs de coup d'Etat et des agences de sécurité étrangères".
Cette interview avait été donnée à l'occasion du centième anniversaire de la Tchéka, la première police secrète mise en place pour écraser toute opposition au régime soviétique.
Le FSB a succédé, après la chute de l'URSS, au KGB, les services secrets soviétiques, dont le président russe Vladimir Poutine fut un officier.
Un million de morts
Les historiens estiment qu'un million environ de personnes ont péri lors des sanglantes purges staliniennes des années trente, sur un total de quelque 20 millions de victimes pendant les trente années du pouvoir de Staline, disparu en 1953.
"Apparemment, pour la première fois depuis le 20e Congrès du Parti communiste (soviétique) en 1956, l'un de nos hauts fonctionnaires justifie les purges massives des années 30 et 40, qui s'accompagnèrent de sentences erronées, de tortures et d'exécutions de centaines de milliers de compatriotes innocents", soulignent les académiciens dans leur lettre ouverte.
Les académiciens russes se sont insurgés aussi contre le fait qu'Alexandre Bortnikov ait omis d'évoquer l'arrestation et l'exécution de millions de citoyens soviétiques sous Staline, dont des scientifiques et d'importants responsables de l'armée.
Ne pas "revivre les horreurs des années 30"
"Les objectifs de M. Bortnikov dans son interview extensive ne nous sont pas clairs. De quoi s'agit-il? D'une recommandation au nouveau président? De l'expression d'une nostalgie envers des temps passés ou celle d'une propagande pour une nouvelle doctrine", poursuit la lettre ouverte.
Vladimir Poutine a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de mars 2018 pour un quatrième mandat.
"Quoi qu'il en soit, nous protestons fermement contre une révision de la perception inhumaine et dirigée contre le peuple qu'ont eue les purges et nous appelons toutes les personnes sensées - qui ne veulent pas voir leurs enfants revivre les horreurs des années 30 - à se joindre à notre protestation", poursuivent les signataires.
60 ans après la mort de Staline, la Russie reste hantée par son passé
Un expert des services de sécurité russes, Andreï Soldatov, a qualifié l'interview d'Alexandre Bortnikov de "très dangereuse".
"Ces deux à trois dernières années, [Vladimir] Poutine a fait consciemment du FSB un instrument de répressions sélectives", a-t-il dit à l'AFP, dénonçant l'implication des services de sécurité dans "presque toutes" les affaires criminelles importantes.
Caduce62- Messages : 15059
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
Présidentielle, sans surprise, Navalny out :
https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/russie-alexei-navalny-principal-opposant-a-vladimir-poutine-interdit-de-se-presenter-a-la-presidentielle_2531067.html
https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/russie-alexei-navalny-principal-opposant-a-vladimir-poutine-interdit-de-se-presenter-a-la-presidentielle_2531067.html
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: Et en Russie !
Russie : Alexeï Navalny rassemble ses partisans dans plusieurs villes
L’opposant numéro un à Vladimir Poutine ne renonce pas à son objectif de se présenter à l’élection présidentielle, malgré l’inéligibilité qui pèse sur lui.
Le Monde.fr avec AFP | 24.12.2017 à 13h01 • Mis à jour le 24.12.2017 à 13h46
Plusieurs milliers de partisans d’Alexeï Navalny, le principal opposant russe, se sont rassemblés dimanche 24 décembre dans 20 villes du pays pour affirmer leur soutien à l’avocat charismatique et blogueur anticorruption.
« Je suis très heureux. Je suis fier de vous annoncer que je suis ici le candidat de toute la Russie », a lancé l’opposant devant plus de 700 de ses partisans réunis sous un chapiteau sur les bords de la Moskova à Moscou, alors que son équipe de campagne avait eu le plus grand mal à trouver des locaux pour un tel rassemblement. « Nous sommes prêts à gagner et nous gagnerons ces élections », a poursuivi l’avocat charismatique. Selon son équipe, deux membres de la Commission électorale centrale assistaient au meeting.
Alexeï Navalny, 41 ans, a été déclaré en octobre inéligible jusqu’en 2028 par la Commission électorale centrale en raison d’une condamnation de justice pour détournement de fonds, une affaire qu’il juge montée de toutes pièces. Souhaitant briguer la présidence, l’opposant a besoin, en vertu de la législation russe, d’être soutenu dans une ville par un groupe d’au moins 500 électeurs pour pouvoir demander à la commission de l’inscrire sur la liste officielle des candidats.
Avec ces manifestations de soutien, Alexeï Navalny espère faire pression sur la commission électorale pour que sa candidature soit enregistrée malgré son inéligibilité.
Des rassemblements ont eu lieu dans des villes telles que Vladivostok (Extrême-Orient), Irkoutsk, Krasnoïarsk (Sibérie), mais aussi Moscou et Saint-Pétersbourg (nord-ouest). Plus de 900 soutiens se sont réunis à Ekaterinbourg (Oural), 800 à Rostov-sur-le-Don et plus de 700 à Novossibirsk, selon son équipe.
Alexeï Navalny a menacé de nouveau d’appeler au boycott du scrutin si sa candidature n’était pas validée. Il faut « empêcher les élections si elles sont malhonnêtes », a-t-il averti. Pour l’opposant, il est hors de question qu’il renonce. « Ne pas nous laisser participer au scrutin est impossible », avait-t-il lancé cette semaine sur son blog.
Les autorités électorales russes rétorquent qu’avec la condamnation portée à son encontre, seul « un miracle » lui permettrait d’enregistrer sa candidature.
Alexeï Navalny a de nombreuses fois été condamné par la justice et a connu de courtes périodes de détention cette année pour des manifestations non autorisées. Il a mené pendant des mois une campagne qui lui a permis de gagner une fidèle base de soutiens, souvent très jeunes, par le biais de vidéos virales exposant la corruption des élites.
Il a également organisé en mars et juin des manifestations d’une ampleur inédite depuis les protestations de 2011 et 2012, qui ont débouché sur des centaines d’arrestations.
Le président russe Vladimir Poutine, 65 ans, a annoncé pour sa part ce mois-ci qu’il présentait sa candidature pour un quatrième mandat. Interrogé sur les raisons pour lesquelles Alexeï Navalny ne concourait pas à l’élection, Vladimir Poutine, qui n’a jamais cité le nom de l’opposant en public, a accusé l’opposition de vouloir fomenter un « coup d’Etat », mais que cela était voué à l’échec.
L’opposant numéro un à Vladimir Poutine ne renonce pas à son objectif de se présenter à l’élection présidentielle, malgré l’inéligibilité qui pèse sur lui.
Le Monde.fr avec AFP | 24.12.2017 à 13h01 • Mis à jour le 24.12.2017 à 13h46
Plusieurs milliers de partisans d’Alexeï Navalny, le principal opposant russe, se sont rassemblés dimanche 24 décembre dans 20 villes du pays pour affirmer leur soutien à l’avocat charismatique et blogueur anticorruption.
« Je suis très heureux. Je suis fier de vous annoncer que je suis ici le candidat de toute la Russie », a lancé l’opposant devant plus de 700 de ses partisans réunis sous un chapiteau sur les bords de la Moskova à Moscou, alors que son équipe de campagne avait eu le plus grand mal à trouver des locaux pour un tel rassemblement. « Nous sommes prêts à gagner et nous gagnerons ces élections », a poursuivi l’avocat charismatique. Selon son équipe, deux membres de la Commission électorale centrale assistaient au meeting.
Alexeï Navalny, 41 ans, a été déclaré en octobre inéligible jusqu’en 2028 par la Commission électorale centrale en raison d’une condamnation de justice pour détournement de fonds, une affaire qu’il juge montée de toutes pièces. Souhaitant briguer la présidence, l’opposant a besoin, en vertu de la législation russe, d’être soutenu dans une ville par un groupe d’au moins 500 électeurs pour pouvoir demander à la commission de l’inscrire sur la liste officielle des candidats.
Avec ces manifestations de soutien, Alexeï Navalny espère faire pression sur la commission électorale pour que sa candidature soit enregistrée malgré son inéligibilité.
Des rassemblements ont eu lieu dans des villes telles que Vladivostok (Extrême-Orient), Irkoutsk, Krasnoïarsk (Sibérie), mais aussi Moscou et Saint-Pétersbourg (nord-ouest). Plus de 900 soutiens se sont réunis à Ekaterinbourg (Oural), 800 à Rostov-sur-le-Don et plus de 700 à Novossibirsk, selon son équipe.
Alexeï Navalny a menacé de nouveau d’appeler au boycott du scrutin si sa candidature n’était pas validée. Il faut « empêcher les élections si elles sont malhonnêtes », a-t-il averti. Pour l’opposant, il est hors de question qu’il renonce. « Ne pas nous laisser participer au scrutin est impossible », avait-t-il lancé cette semaine sur son blog.
Les autorités électorales russes rétorquent qu’avec la condamnation portée à son encontre, seul « un miracle » lui permettrait d’enregistrer sa candidature.
Alexeï Navalny a de nombreuses fois été condamné par la justice et a connu de courtes périodes de détention cette année pour des manifestations non autorisées. Il a mené pendant des mois une campagne qui lui a permis de gagner une fidèle base de soutiens, souvent très jeunes, par le biais de vidéos virales exposant la corruption des élites.
Il a également organisé en mars et juin des manifestations d’une ampleur inédite depuis les protestations de 2011 et 2012, qui ont débouché sur des centaines d’arrestations.
Le président russe Vladimir Poutine, 65 ans, a annoncé pour sa part ce mois-ci qu’il présentait sa candidature pour un quatrième mandat. Interrogé sur les raisons pour lesquelles Alexeï Navalny ne concourait pas à l’élection, Vladimir Poutine, qui n’a jamais cité le nom de l’opposant en public, a accusé l’opposition de vouloir fomenter un « coup d’Etat », mais que cela était voué à l’échec.
Caduce62- Messages : 15059
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Re: Et en Russie !
AFP, publié le samedi 30 décembre 2017 à 19h28
Les services de sécurité russes ont annoncé samedi avoir interpellé l'auteur présumé de l'attentat qui a fait 18 blessés mercredi à Saint-Pétersbourg, un déséquilibré selon des médias russes, bien que l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) ait revendiqué l'opération.
Les services russes, le FSB, ont annoncé avoir arrêté "lors d'une opération spéciale" samedi l'auteur présumé de cette attaque qui a secoué à quatre jours du réveillon du Nouvel an la deuxième ville du pays, frappée en avril par un attentat meurtrier.
"Le suspect est en train d'être interrogé", a indiqué Svetlana Petrenko, une porte-parole du Comité d'enquête, organe chargé des principales investigations criminelles en Russie.
Selon une source proche du dossier interrogée par l'agence Interfax, le suspect est "un habitant de Saint-Pétersbourg de 35 ans du nom de Dmitri Loukianenko". Il serait membre "du mouvement nationaliste occultiste +New Age+", selon cette source.
"Le suspect est enregistré dans une clinique psychiatrique et menait une vie asociale", a ajouté une source au sein des forces de l'ordre citée par l'agence publique TASS.
Selon le site d'information local Fontanka.ru, l'auteur présumé a déjà été condamné pour possession de stupéfiants.
Ce profil semble trancher avec celui d'un partisan de l'organisation Etat islamique, qui a revendiqué cet attentat via un communiqué diffusé par son organe de propagande Amaq.
- 'Liquider sur place' -
Dix-huit personnes ont été blessées dans l'explosion mercredi soir d'une bombe artisanale d'une puissance équivalent à 200 grammes de TNT placée dans un casier de la consigne d'un supermarché de Saint-Pétersbourg. Huit d'entre elles étaient toujours hospitalisées samedi.
Fontanka.ru avait diffusé jeudi des images de vidéosurveillance montrant un homme en veste à capuche avec un sac à dos visiblement lourd, qui quitte ensuite les lieux sans son sac.
La Russie a été menacée à plusieurs reprises par l'EI et par la branche syrienne d'Al-Qaïda après le début de son intervention militaire en Syrie, le 30 septembre 2015.
Saint-Pétersbourg a été visée par un attentat dans son métro qui a fait 15 morts et des dizaines de blessés le 3 avril et qui a été revendiqué par un groupe peu connu lié à Al-Qaïda.
L'auteur présumé de cette attaque, Akbarjon Djalilov, un homme de 22 ans originaire du Kirghizstan, une ex-république soviétique d'Asie centrale, a également été tué dans l'attentat.
Mi-décembre, les services de sécurité russes avaient annoncé avoir démantelé, à l'aide de renseignements fournis par la CIA, une cellule de l'EI préparant des attentats le 16 décembre à Saint-Pétersbourg, notamment dans la très touristique cathédrale Notre-Dame-de-Kazan.
Après l'annonce mi-décembre par le président russe Vladimir Poutine d'un retrait partiel de ses troupes, les services de sécurité ont dit craindre une arrivée de jihadistes de retour de Syrie et d'Irak maintenant que l'EI a perdu la quasi-totalité de son territoire.
Près de 4.500 citoyens russes sont partis à l'étranger pour combattre dans les groupes jihadistes, selon le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov.
Aux Russes, originaires en majorité des républiques musulmanes instables du Caucase, partis combattre en Irak et en Syrie, s'ajoutent plusieurs milliers de combattants issus des pays d'Asie centrale, qui comptent une importante diaspora en Russie.
Après l'attentat de mercredi, Vladimir Poutine a ordonné aux services de sécurité du pays de "liquider les bandits sur place" au moment de leur arrestation en Russie, "en cas de menace à la vie ou à la santé" des forces de l'ordre.
Les services de sécurité russes ont annoncé samedi avoir interpellé l'auteur présumé de l'attentat qui a fait 18 blessés mercredi à Saint-Pétersbourg, un déséquilibré selon des médias russes, bien que l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) ait revendiqué l'opération.
Les services russes, le FSB, ont annoncé avoir arrêté "lors d'une opération spéciale" samedi l'auteur présumé de cette attaque qui a secoué à quatre jours du réveillon du Nouvel an la deuxième ville du pays, frappée en avril par un attentat meurtrier.
"Le suspect est en train d'être interrogé", a indiqué Svetlana Petrenko, une porte-parole du Comité d'enquête, organe chargé des principales investigations criminelles en Russie.
Selon une source proche du dossier interrogée par l'agence Interfax, le suspect est "un habitant de Saint-Pétersbourg de 35 ans du nom de Dmitri Loukianenko". Il serait membre "du mouvement nationaliste occultiste +New Age+", selon cette source.
"Le suspect est enregistré dans une clinique psychiatrique et menait une vie asociale", a ajouté une source au sein des forces de l'ordre citée par l'agence publique TASS.
Selon le site d'information local Fontanka.ru, l'auteur présumé a déjà été condamné pour possession de stupéfiants.
Ce profil semble trancher avec celui d'un partisan de l'organisation Etat islamique, qui a revendiqué cet attentat via un communiqué diffusé par son organe de propagande Amaq.
- 'Liquider sur place' -
Dix-huit personnes ont été blessées dans l'explosion mercredi soir d'une bombe artisanale d'une puissance équivalent à 200 grammes de TNT placée dans un casier de la consigne d'un supermarché de Saint-Pétersbourg. Huit d'entre elles étaient toujours hospitalisées samedi.
Fontanka.ru avait diffusé jeudi des images de vidéosurveillance montrant un homme en veste à capuche avec un sac à dos visiblement lourd, qui quitte ensuite les lieux sans son sac.
La Russie a été menacée à plusieurs reprises par l'EI et par la branche syrienne d'Al-Qaïda après le début de son intervention militaire en Syrie, le 30 septembre 2015.
Saint-Pétersbourg a été visée par un attentat dans son métro qui a fait 15 morts et des dizaines de blessés le 3 avril et qui a été revendiqué par un groupe peu connu lié à Al-Qaïda.
L'auteur présumé de cette attaque, Akbarjon Djalilov, un homme de 22 ans originaire du Kirghizstan, une ex-république soviétique d'Asie centrale, a également été tué dans l'attentat.
Mi-décembre, les services de sécurité russes avaient annoncé avoir démantelé, à l'aide de renseignements fournis par la CIA, une cellule de l'EI préparant des attentats le 16 décembre à Saint-Pétersbourg, notamment dans la très touristique cathédrale Notre-Dame-de-Kazan.
Après l'annonce mi-décembre par le président russe Vladimir Poutine d'un retrait partiel de ses troupes, les services de sécurité ont dit craindre une arrivée de jihadistes de retour de Syrie et d'Irak maintenant que l'EI a perdu la quasi-totalité de son territoire.
Près de 4.500 citoyens russes sont partis à l'étranger pour combattre dans les groupes jihadistes, selon le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov.
Aux Russes, originaires en majorité des républiques musulmanes instables du Caucase, partis combattre en Irak et en Syrie, s'ajoutent plusieurs milliers de combattants issus des pays d'Asie centrale, qui comptent une importante diaspora en Russie.
Après l'attentat de mercredi, Vladimir Poutine a ordonné aux services de sécurité du pays de "liquider les bandits sur place" au moment de leur arrestation en Russie, "en cas de menace à la vie ou à la santé" des forces de l'ordre.
Caduce62- Messages : 15059
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Re: Et en Russie !
Entre "daesh" et tous les zozos lessivés du ciboulot partie faire la gueguerre dans le dombass (ou syrie) mais revenu totalement cinglés avec des armements en poches, je souhaite bonne chance aux russes ordinaires.
et pour faire le ménage, on peut compter sur Poutine
Sur qu'il fera le nécessaire pour avoir une belle et grande Féodération de Russie
Navalny fera mieux quand il sera au pouvoir ............... en 2046
http://www.liberation.fr/planete/2017/12/30/russie-comment-l-opposant-navalny-a-mis-la-lutte-anticorruption-a-la-mode_1619500?google_editors_picks=true
et pour faire le ménage, on peut compter sur Poutine
Sur qu'il fera le nécessaire pour avoir une belle et grande Féodération de Russie
Navalny fera mieux quand il sera au pouvoir ............... en 2046
http://www.liberation.fr/planete/2017/12/30/russie-comment-l-opposant-navalny-a-mis-la-lutte-anticorruption-a-la-mode_1619500?google_editors_picks=true
benoit77- Messages : 2859
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Re: Et en Russie !
Guerre froide à l'ambassade de Russie à Paris
C'est une véritable guerre de succession qui se déroule au "bunker", le surnom donné à la gigantesque ambassade de Russie, située dans le très chic 16e arrondissement de la capitale. Selon nos informations, le nouvel ambassadeur russe en France, Alexeï Mechkov - il est officiellement entré en fonction le 18 décembre - et son prédécesseur, Alexandre Orlov, rendent coup pour coup depuis plusieurs semaines. "C'est du grand n'importe quoi, les deux hommes se détestent", précise un familier des affaires franco-russes.
L'acrimonie entre les deux diplomates est née du refus d'Alexandre Orlov, en poste depuis 2008, de voir lui succéder son compatriote, ancien ambassadeur en Italie. Imposé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dont il a été le vice-ministre, Mechkov s'est ensuite échiné à faire en sorte que son prédécesseur ne soit pas nommé directeur du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe de Paris comme il l'espérait. Un poste qui a finalement échu à un autre diplomate russe : Leonid Kadychev. Une porte de sortie honorable a toutefois été trouvée pour Alexandre Orlov puisqu'il a été nommé Secrétaire général exécutif du Dialogue de Trianon, forum franco-russe des sociétés civiles. Mais cette nomination n'a pas été sans faire de remous du côté du "bunker". "Mechkov a refusé que l'ambassade finance un bureau parisien à Orlov au titre de ses nouvelles fonctions, indique ce même observateur. On se demande jusqu'où vont finir ces gamineries".
Interviewé par Challenges en mai dernier, le francophile Alexandre Orlov qui nourrit de solides attaches avec la droite française, notamment François Fillon, avait confié éprouver de "la sympathie" pour Jean-Luc Mélenchon et de "l'amitié" pour Jean-Pierre Chevènement. Il avait également jugé de manière fort peu diplomatique que François Hollande n'avait "pas été conséquent" durant son quinquennat et avait "manqué de ténacité pour imposer sa propre marque à la politique étrangère de la France".
https://www.challenges.fr/france/guerre-froide-a-l-ambassade-de-russie-a-paris_558086
Rien ne va plus entre le nouvel ambassadeur de Russie en France, Alexeï Mechkov, et son prédécesseur, Alexandre Orlov, qui rendent coup pour coup.
C'est une véritable guerre de succession qui se déroule au "bunker", le surnom donné à la gigantesque ambassade de Russie, située dans le très chic 16e arrondissement de la capitale. Selon nos informations, le nouvel ambassadeur russe en France, Alexeï Mechkov - il est officiellement entré en fonction le 18 décembre - et son prédécesseur, Alexandre Orlov, rendent coup pour coup depuis plusieurs semaines. "C'est du grand n'importe quoi, les deux hommes se détestent", précise un familier des affaires franco-russes.
L'acrimonie entre les deux diplomates est née du refus d'Alexandre Orlov, en poste depuis 2008, de voir lui succéder son compatriote, ancien ambassadeur en Italie. Imposé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dont il a été le vice-ministre, Mechkov s'est ensuite échiné à faire en sorte que son prédécesseur ne soit pas nommé directeur du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe de Paris comme il l'espérait. Un poste qui a finalement échu à un autre diplomate russe : Leonid Kadychev. Une porte de sortie honorable a toutefois été trouvée pour Alexandre Orlov puisqu'il a été nommé Secrétaire général exécutif du Dialogue de Trianon, forum franco-russe des sociétés civiles. Mais cette nomination n'a pas été sans faire de remous du côté du "bunker". "Mechkov a refusé que l'ambassade finance un bureau parisien à Orlov au titre de ses nouvelles fonctions, indique ce même observateur. On se demande jusqu'où vont finir ces gamineries".
Interviewé par Challenges en mai dernier, le francophile Alexandre Orlov qui nourrit de solides attaches avec la droite française, notamment François Fillon, avait confié éprouver de "la sympathie" pour Jean-Luc Mélenchon et de "l'amitié" pour Jean-Pierre Chevènement. Il avait également jugé de manière fort peu diplomatique que François Hollande n'avait "pas été conséquent" durant son quinquennat et avait "manqué de ténacité pour imposer sa propre marque à la politique étrangère de la France".
https://www.challenges.fr/france/guerre-froide-a-l-ambassade-de-russie-a-paris_558086
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: Et en Russie !
Un article qui date un peu, mais éclairant:
Douguine, prophète du Kremlin: "Tout est fake news. Il faut éliminer le journalisme"
"Vous prononcez le mot démocratie comme s'il était sacré. Vous trouvez certainement que les antidémocrates ne sont pas humains!" Notre confrère de Knack s'est entretenu avec Alexandre Douguine, le prophète autoproclamé de Vladimir Poutine qui rêve d'un empire eurasien où il n'y a pas de place pour les journalistes.
Alexandre Douguine © Franky Verdickt
Alexandre Douguine n'est pas l'idéologue maison de Vladimir Poutine. "Ou du moins pas littéralement", admet-il. "À l'heure actuelle, je n'occupe pas de position officielle au sein de l'appareil d'État. Je n'ai pas de ligne directe avec Poutine, je ne l'ai même jamais rencontré. Mais j'ai mes façons de communiquer."
Pourtant, le terme "idéologue maison" n'est pas mal choisi, estime Douguine. "Si vous comparez mes théories et mes écrits à mon travail, vous pouvez uniquement en conclure que Poutine a suivi pratiquement toutes mes propositions politiques. Il a resserré les liens avec l'Iran et la Turquie et il a annexé la Crimée, ce que je lui recommande depuis des années. Il mise sur les normes et les valeurs traditionnelles. Il a fondé l'Union eurasienne, qui doit constituer la base d'un empire eurasien. Il y a dix ans, j'étais à Washington pour un débat, et on m'a introduit en ces termes: 'Ne regardez pas la position de monsieur Douguine, regardez ses écrits et comparez-les aux actes de Poutine'. C'est tout à fait ça."
En Russie, Douguine est surtout populaire dans les cercles militaires, où la lecture de sa "Quatrième théorie politique" est obligatoire pour les futurs officiers. Cette théorie succède à trois idéologies politiques - le libéralisme, le communisme et le fascisme - qui d'après lui ont perdu leur légitimité. La quatrième théorie politique doit combiner les éléments des trois théories précédentes, même si Douguine semble surtout détester la démocratie libérale. La quatrième théorie politique doit devenir l'idéologie dominante en Eurasie, une alliance géopolitique entre la Russie et l'Europe, qui, tout comme dans 1984 de George Orwell, doit endiguer ce qu'il appelle l'impérialisme américain.
Vous avez qualifié l'investiture de Trump de "l'une des meilleures journées de votre vie". Êtes-vous toujours de cet avis?
Alexandre Douguine: Je pouvais à peine en croire mes oreilles! Pour moi, l'élection de Trump est la preuve que le peuple américain est toujours en vie. Je suis très heureux de l'avènement du trumpisme, même si aujourd'hui il est pris en otage par le Deep State (l'État dans l'État, NLDR). Aujourd'hui, Trump se trouve dans la camisole de force des globalistes américains, on dirait un personnage de Vol au-dessus d'un nid de coucou. Et pourtant, rien que son élection a été une gifle énorme pour l'interventionnisme américain. Grâce à lui, l'Amérique n'est plus le centre de la globalisation. Même s'il n'arrive qu'à implémenter un centième de ce qu'il a promis, ce serait un soutien incroyable pour le projet eurasien.
Assistons-nous à la fin du libéralisme?
Ce n'est certainement pas encore la fin, mais les aspects négatifs du libéralisme se manifestent de plus en plus clairement. C'est une sorte de fascisme libéral qui considère tout le monde qui ne possède pas au moins un iPhone 6 comme moins humain. La modernité se voit elle-même comme un objectif final, alors que pour les traditionalistes c'est un choix. Heureusement, de plus en plus de personnes comprennent que le libéralisme est fondamentalement une erreur.
Quelle est pour vous l'erreur du libéralisme?
Il a privé l'homme de toute forme d'identité collective. La religion, les valeurs traditionnelles, la hiérarchie, la conscience nationale: il faut s'en débarrasser. Tout devient optionnel: on peut choisir sa religion, sa nation, et aujourd'hui même son sexe.
Les transgenres sont tout de même une réalité...
Au contraire, c'est l'idéologie pure. L'homme invente ces concepts et la réalité s'y adapte. Les transgenres et l'homosexualité sont une idéologie politique, ils sont le dernier stade du libéralisme.
L'homosexualité a toujours existé, non?
C'est de la propagande politique pure qui impose des normes de manière totalitaire à la société.
Dans une démocratie libérale, personne n'est contraint à être homosexuel, non?
À partir du moment où on autorise quelque chose, la norme change. Au fond, les normes sont une sorte de schéma qu'il faut suivre, et si vous tolérez autre chose que la norme, vous en faites automatiquement une nouvelle norme. Si vous autorisez l'homosexualité, vous détruisez la société hétérosexuelle, parce que vous lui enlevez une forme d'identité collective. L'objectif ultime du libéralisme, c'est d'éliminer l'humanité: vous donnez le choix aux gens de poursuivre leur vie comme un cyborg, ou comme un animal.
Il n'y a tout de même personne qui propose ça sincèrement?
Nous devons comprendre que le libéralisme est un produit de la modernité. Les concepts tels que le racisme, l'esclavage et le totalitarisme sont des concepts européens nés dans la modernité. Quand le libéralisme était encore contraire au fascisme et au communisme, on aurait dit un système antitotalitaire. Mais à présent qu'il n'y a plus de grands ennemis idéologiques, le libéralisme montre son vrai visage. Les idéologues tels que George Soros et Karl Popper divisent le monde en deux groupes: les sociétés ouvertes et fermées. Tout comme les communistes divisaient le monde en capitalistes et prolétaires et les nazis faisaient la distinction entre les ariens et les non-ariens, ils divisent le monde en progressistes - les bons - et les conservateurs - les mauvais.
Cela ne rime à rien, non? Dans une démocratie libérale, les conservateurs ont tout à fait le droit d'avoir des idées conservatrices.
Dans une démocratie libérale, seuls les conservateurs libéraux sont les bienvenus. Ceux qui ne le sont pas sont immédiatement marginalisés et criminalisés. Les gens comme moi, qui préconisent une démocratie non libérale, sont immédiatement traités de fascistes et de stalinistes. Nous sommes les nouveaux juifs et ouvriers du goulag. Votre société soi-disant ouverte n'accepte que les partisans de la société ouverte.
Mais les partis conservateurs sont tout de même autorisés dans les sociétés occidentales?
Le débat est mené uniquement parmi les partisans du libéralisme. On peut être libéral de droite et libéral de gauche. On peut être libéral d'extrême droite ou libéral d'extrême gauche. Mais il est impossible d'être non libéral.
Considérez-vous le Front national comme un parti libéral?
Le FN est un parti libéral d'extrême droite, car il est pour la république et la démocratie. Mais même lui est diabolisé et conspué parce qu'il n'est pas assez libéral.
N'est-il pas normal que les opposants politiques se critiquent entre eux? Le FN peut tout de même simplement participer aux élections.
Mais ses adeptes sont diabolisés, ce sont des parias! La même chose vaut pour les personnes qui soutiennent Trump. Si vous êtes dans un café à New York et vous dites que vous avez voté Trump, vous risquez de vous prendre une gifle.
Si vous êtes dans un café à Moscou et vous dites que vous détestez Poutine, vous risquez aussi de vous prendre une gifle.
Je ne suis pas d'accord avec cette analogie. En Russie, on peut parfaitement être anti-Poutine. Le seul moment où nous défendons Poutine, c'est quand nous sommes confrontés aux haïsseurs de l'extérieur. C'est une forme de solidarité russe collective.
Selon votre interprétation, l'Eurasie est-elle une démocratie?
Vous prononcez le mot démocratie comme s'il était sacré. Vous trouvez certainement que les antidémocrates ne sont pas humains!
C'est une simple question. Votre interprétation de l'Eurasie est-elle démocratique?
Ah, c'est quoi démocratique? Disons-le ainsi: pour moi, l'Eurasie ne doit pas être non démocratique. Le taux démocratique de l'Eurasie dépend de ce que décide la société.
N'est-il pas logique qu'une telle décision découle d'un processus démocratique?
Je trouve qu'une société doit pouvoir décider d'être régie par un monarque ou un dictateur. Le résultat d'une telle décision ne doit pas forcément être une démocratie. La seule véritable décision démocratique en Russie a été prise à l'époque du Zemski Sobor, l'assemblée russe qui a élu le premier tsar des Romanov au 17e siècle. Nous avons choisi un monarque, et nous en avons toujours été contents.
Que se passe-t-il si une société change d'avis?
Tant qu'il n'y a pas de révolution, il y a un accord tacite qui légitime l'autorité du régime. Les libéraux veulent mettre fin à l'histoire et imposer leur idéologie à tout le monde alors que l'histoire politique est ouverte: la démocratie n'est pas une valeur universelle incontestable que le monde entier n'a qu'à accepter.
Ne trouvez-vous pas problématique que la Russie n'ait pas d'élections impartiales?
Nos élections sont absolument impartiales, car chez nous elles ne servent pas à amener un nouveau régime au pouvoir. En tant que société, nous sommes plus ou moins contents de Poutine. Alors peu importe le pourcentage exact de gens qui votent pour lui.
Pourtant, vous êtes régulièrement critique vis-à-vis de Poutine?
Je trouve qu'il ne fait pas ce qu'il a à faire, mais cela ne signifie pas que je ne trouve pas qu'il soit le seul leader légitime possible de la Russie. L'esprit russe fonctionne à plusieurs niveaux. Pour nous, la contradiction n'est pas inacceptable.
Quelle est votre principale critique envers Poutine?
Je lui reproche d'avoir créé un système où il soit le seul individu capable de prendre une décision. En soi, c'est mieux que le chaos total, mais c'est instable. Poutine se comporte comme s'il était immortel. Malheureusement, il ne l'est pas.
Vous plaidez en faveur d'une dynastie Poutine.
C'est impossible, car pour cela il faut les institutions, et pour fonder ces institutions il faut formuler les principes de votre vision de la société. Il ne le fait pas. Le plus grand problème de Poutine, c'est qu'il n'a pas d'idéologie. C'est un leader génial qui a transformé un pays qui se désagrégeait en puissance souveraine. Aujourd'hui, chacun doit deviner ce qu'il signifie par "démocratie", "tradition", "religion" ou "modernisation". Et celui qui devine mal, est puni. En 2014, j'ai été éjecté de l'université parce que j'ai critiqué sa politique étrangère. Mais je me suis résigné, je ne m'intéresse pas à ma carrière.
Êtes-vous content de la politique étrangère de Poutine?
Je la trouve généralement équilibrée. Sa plus grande erreur c'est de ne pas avoir poursuivi la libération de l'Est de l'Ukraine. Il aurait pu pénétrer beaucoup plus loin en Ukraine. On savait à l'avance qu'il y aurait des sanctions économiques. Aujourd'hui, nous payons un prix lourd pour un produit relativement limité.
Voyez-vous un successeur possible?
Dans le système de Poutine, il n'y a pas de place pour un successeur. Il craint de nommer un héritier qui soit aussi fort que lui, parce qu'il pourrait l'éclipser. Il était impossible de trouver un meilleur dirigeant que lui, mais nous en avons trouvé de pires. Entre 2008 et 2012, Dmitri Medvedev a pratiquement détruit le système, et il est toujours Premier ministre. C'est un danger que Poutine manipule: si vous ne me soutenez pas, je mets le monstre libéral sur le trône, et notre stratégie au Moyen-Orient tombe à l'eau. Rien n'a été réglé formellement. Le problème, c'est que Poutine parie sur deux systèmes: il est tant eurasianiste que libéral. Dans le paradigme économique, il trouve le libéralisme nettement plus important. Il devrait faire un testament où il explique son idée à son héritier.
Vous souhaitez que Poutine détermine à quel point la Russie peut être occidentale.
(hoche la tête) Il doit traduire son intuition individuelle en une doctrine destinée à sécuriser l'ordre futur. Il n'a tout simplement pas d'idéologie déclarée, et cela devient de plus en plus problématique. Chaque Russe sent que cette approche hyper individuelle de Poutine représente un risque énorme. La propagande à la télévision russe devient de plus en plus stupide. Les talk-shows politiques sur Pervyj Kanal (la principale chaîne publique, NLDR) sont carrément stupides. Les présentateurs sont une bande de libéraux qui se font passer pour des conservateurs par considérations financières. C'est une espèce de jeu: si Poutine change d'avis, il faut changer toute la machine de propagande. Là, ils invitent en permanence les mêmes idiots américains et ukrainiens pour faire passer l'Occident pour stupide. Ce n'est plus convaincant. Comprenez-moi bien: l'Occident est mauvais, mais nous devons au moins prendre la peine de l'étudier.
Ne craignez-vous pas que pour beaucoup de Russes les libertés occidentales paraissent attrayantes?
Les Russes sont plus constants que vous ne le pensez. Dans les années nonante, les Russes ont été séduits par le libéralisme, mais ils ont rapidement senti la réalité amère. Nous ne devons pas craindre les Russes et leur présenter une caricature de la réalité à laquelle personne ne croit. C'est pourquoi je trouve la télévision russe actuelle aussi répugnante.
Cette critique vaut-elle également pour Russia Today et Sputnik?
C'est tout à fait différent. RT et Sputnik font parfaitement leur travail. Ils promeuvent une alternative à l'agenda libéral globaliste. Ils élargissent l'opinion démocratique. Nous nous défendons uniquement contre l'élargissement agressif de la société moderne. L'Occident devrait accepter que la forme de société libérale soit optionnelle.
Ne trouvez-vous pas problématique que des médias comme Russia Today et Sputnik inventent tout le temps des événements?
Les médias mentent en permanence. Tout est fake news. On ne peut approcher la réalité de manière neutre. L'esprit humain fonctionne toujours avec de l'information procédée. Si vous cherchez la vérité, je vous conseille de devenir philosophe: vous aurez une vie intéressante. Celui qui travaille dans les médias est par définition un menteur.
De quelle façon est-ce que je mens, monsieur Douguine?
Vous mentez parce que vous faites passer une réalité codée définie par la société, par les détenteurs de pouvoir qui contrôlent les médias. Antonio Gramsci dirait: vous mentez parce que vous avez conclu un pacte historique avec le capitalisme. Tout est idéologique, dit le marxisme, et l'idéologie est une fausse conscience: un mensonge pur.
Mais il y a les faits, tout de même? Si demain Moscou lâche une bombe sur Bruxelles, et j'écris que Moscou a lâché une bombe sur Bruxelles, ce n'est pas un mensonge?
(ricane) D'abord et avant tout, vous ne pourrez rien écrire si cela arrive. Vous serez mort.
Mettons que je survive.
Même alors, il vous faut recueillir des informations et vérifier les sources. Qui paiera votre billet pour accéder aux ruines? Comment allez-vous prouver que Moscou est derrière les bombardements et non Oussama ben Laden? Aujourd'hui, il n'est même pas clair qui étaient les auteurs du 11 septembre! D'abord, c'étaient les Saoudiens, mais à présent le président Trump a suggéré qu'il fallait une nouvelle enquête. Pourquoi est-ce nécessaire? Parce que tout est fake news.
Vous êtes sérieux là?
Dans notre société, on ne peut jamais être vraiment sûr que l'avion avec lequel Moscou a soi-disant lâché la bombe ait été détourné au dernier moment par des musulmans. Vous connaissez le film Conspiracy Theory?
Non.
C'est un film extrêmement intéressant dont le personnage principal voit des complots partout, et qui est traité de fou. Mais finalement, il s'avère qu'il est le seul à avoir eu raison depuis le début.
Mais c'est de la fiction, non?
Non, c'est le paradigme de la réalité. Nous vivons dans une réalité virtuelle du fake news. Le journalisme aussi est un produit typique de la modernité. La vérité est difficile à trouver, et pour la trouver nous devons éliminer le journalisme.
Vous voulez supprimer le journalisme?
Il y a des sociétés sans journalisme qui ne sont pas pires que la société occidentale. En même temps je réalise que les mensonges peuvent être diffusés de millions de façons. Nous cherchons tout au plus la sécurité, la tolérance, le confort, et peut-être un peu de justice sociale. Le libéralisme ne s'occupe que d'efficacité et d'accélération, et plus de la recherche de la vérité.
L'autoritarisme s'intéresse encore beaucoup moins à la vérité.
Au contraire, dans l'autoritarisme il y a encore un choix. Le totalitarisme, la théocratie, la société de castes: dans les systèmes autoritaires, nous avons le choix entre plusieurs mensonges, ce qui est nettement plus agréable. En démocratie libérale, il n'y a qu'un mensonge à croire: l'assertion que la démocratie est la moins pire de toutes les formes de gouvernement. (réfléchit) Vous savez, le mal est surtout en nous. Nous mettons trop d'espoir et de confiance en la technologie épistémologique. Par exemple, je suis très préoccupé par la confiance aveugle des sociétés en les réseaux sociaux.
Vous aussi vous êtes un fervent utilisateur des réseaux sociaux.
J'essaie de transformer le poison en remède.
La Russie utilise les réseaux sociaux pour influencer les élections étrangères.
(ricane) Je crains que vous nous surestimiez. Oui, la Russie essaie de s'armer contre les attaques technologiques de l'Occident, mais nous n'y parvenons guère. Au fond, c'est une réaction à la guerre en réseau américaine des années nonante. Il vous faudra encore un peu de patience. Notre cyberprogramme n'en est qu'à ses balbutiements, et on nous accuse déjà d'avoir piraté les élections!
Douguine, prophète du Kremlin: "Tout est fake news. Il faut éliminer le journalisme"
"Vous prononcez le mot démocratie comme s'il était sacré. Vous trouvez certainement que les antidémocrates ne sont pas humains!" Notre confrère de Knack s'est entretenu avec Alexandre Douguine, le prophète autoproclamé de Vladimir Poutine qui rêve d'un empire eurasien où il n'y a pas de place pour les journalistes.
Alexandre Douguine © Franky Verdickt
Alexandre Douguine n'est pas l'idéologue maison de Vladimir Poutine. "Ou du moins pas littéralement", admet-il. "À l'heure actuelle, je n'occupe pas de position officielle au sein de l'appareil d'État. Je n'ai pas de ligne directe avec Poutine, je ne l'ai même jamais rencontré. Mais j'ai mes façons de communiquer."
Pourtant, le terme "idéologue maison" n'est pas mal choisi, estime Douguine. "Si vous comparez mes théories et mes écrits à mon travail, vous pouvez uniquement en conclure que Poutine a suivi pratiquement toutes mes propositions politiques. Il a resserré les liens avec l'Iran et la Turquie et il a annexé la Crimée, ce que je lui recommande depuis des années. Il mise sur les normes et les valeurs traditionnelles. Il a fondé l'Union eurasienne, qui doit constituer la base d'un empire eurasien. Il y a dix ans, j'étais à Washington pour un débat, et on m'a introduit en ces termes: 'Ne regardez pas la position de monsieur Douguine, regardez ses écrits et comparez-les aux actes de Poutine'. C'est tout à fait ça."
En Russie, Douguine est surtout populaire dans les cercles militaires, où la lecture de sa "Quatrième théorie politique" est obligatoire pour les futurs officiers. Cette théorie succède à trois idéologies politiques - le libéralisme, le communisme et le fascisme - qui d'après lui ont perdu leur légitimité. La quatrième théorie politique doit combiner les éléments des trois théories précédentes, même si Douguine semble surtout détester la démocratie libérale. La quatrième théorie politique doit devenir l'idéologie dominante en Eurasie, une alliance géopolitique entre la Russie et l'Europe, qui, tout comme dans 1984 de George Orwell, doit endiguer ce qu'il appelle l'impérialisme américain.
Vous avez qualifié l'investiture de Trump de "l'une des meilleures journées de votre vie". Êtes-vous toujours de cet avis?
Alexandre Douguine: Je pouvais à peine en croire mes oreilles! Pour moi, l'élection de Trump est la preuve que le peuple américain est toujours en vie. Je suis très heureux de l'avènement du trumpisme, même si aujourd'hui il est pris en otage par le Deep State (l'État dans l'État, NLDR). Aujourd'hui, Trump se trouve dans la camisole de force des globalistes américains, on dirait un personnage de Vol au-dessus d'un nid de coucou. Et pourtant, rien que son élection a été une gifle énorme pour l'interventionnisme américain. Grâce à lui, l'Amérique n'est plus le centre de la globalisation. Même s'il n'arrive qu'à implémenter un centième de ce qu'il a promis, ce serait un soutien incroyable pour le projet eurasien.
Assistons-nous à la fin du libéralisme?
Ce n'est certainement pas encore la fin, mais les aspects négatifs du libéralisme se manifestent de plus en plus clairement. C'est une sorte de fascisme libéral qui considère tout le monde qui ne possède pas au moins un iPhone 6 comme moins humain. La modernité se voit elle-même comme un objectif final, alors que pour les traditionalistes c'est un choix. Heureusement, de plus en plus de personnes comprennent que le libéralisme est fondamentalement une erreur.
Quelle est pour vous l'erreur du libéralisme?
Il a privé l'homme de toute forme d'identité collective. La religion, les valeurs traditionnelles, la hiérarchie, la conscience nationale: il faut s'en débarrasser. Tout devient optionnel: on peut choisir sa religion, sa nation, et aujourd'hui même son sexe.
Les transgenres sont tout de même une réalité...
Au contraire, c'est l'idéologie pure. L'homme invente ces concepts et la réalité s'y adapte. Les transgenres et l'homosexualité sont une idéologie politique, ils sont le dernier stade du libéralisme.
L'homosexualité a toujours existé, non?
C'est de la propagande politique pure qui impose des normes de manière totalitaire à la société.
Dans une démocratie libérale, personne n'est contraint à être homosexuel, non?
À partir du moment où on autorise quelque chose, la norme change. Au fond, les normes sont une sorte de schéma qu'il faut suivre, et si vous tolérez autre chose que la norme, vous en faites automatiquement une nouvelle norme. Si vous autorisez l'homosexualité, vous détruisez la société hétérosexuelle, parce que vous lui enlevez une forme d'identité collective. L'objectif ultime du libéralisme, c'est d'éliminer l'humanité: vous donnez le choix aux gens de poursuivre leur vie comme un cyborg, ou comme un animal.
Il n'y a tout de même personne qui propose ça sincèrement?
Nous devons comprendre que le libéralisme est un produit de la modernité. Les concepts tels que le racisme, l'esclavage et le totalitarisme sont des concepts européens nés dans la modernité. Quand le libéralisme était encore contraire au fascisme et au communisme, on aurait dit un système antitotalitaire. Mais à présent qu'il n'y a plus de grands ennemis idéologiques, le libéralisme montre son vrai visage. Les idéologues tels que George Soros et Karl Popper divisent le monde en deux groupes: les sociétés ouvertes et fermées. Tout comme les communistes divisaient le monde en capitalistes et prolétaires et les nazis faisaient la distinction entre les ariens et les non-ariens, ils divisent le monde en progressistes - les bons - et les conservateurs - les mauvais.
Cela ne rime à rien, non? Dans une démocratie libérale, les conservateurs ont tout à fait le droit d'avoir des idées conservatrices.
Dans une démocratie libérale, seuls les conservateurs libéraux sont les bienvenus. Ceux qui ne le sont pas sont immédiatement marginalisés et criminalisés. Les gens comme moi, qui préconisent une démocratie non libérale, sont immédiatement traités de fascistes et de stalinistes. Nous sommes les nouveaux juifs et ouvriers du goulag. Votre société soi-disant ouverte n'accepte que les partisans de la société ouverte.
Mais les partis conservateurs sont tout de même autorisés dans les sociétés occidentales?
Le débat est mené uniquement parmi les partisans du libéralisme. On peut être libéral de droite et libéral de gauche. On peut être libéral d'extrême droite ou libéral d'extrême gauche. Mais il est impossible d'être non libéral.
Considérez-vous le Front national comme un parti libéral?
Le FN est un parti libéral d'extrême droite, car il est pour la république et la démocratie. Mais même lui est diabolisé et conspué parce qu'il n'est pas assez libéral.
N'est-il pas normal que les opposants politiques se critiquent entre eux? Le FN peut tout de même simplement participer aux élections.
Mais ses adeptes sont diabolisés, ce sont des parias! La même chose vaut pour les personnes qui soutiennent Trump. Si vous êtes dans un café à New York et vous dites que vous avez voté Trump, vous risquez de vous prendre une gifle.
Si vous êtes dans un café à Moscou et vous dites que vous détestez Poutine, vous risquez aussi de vous prendre une gifle.
Je ne suis pas d'accord avec cette analogie. En Russie, on peut parfaitement être anti-Poutine. Le seul moment où nous défendons Poutine, c'est quand nous sommes confrontés aux haïsseurs de l'extérieur. C'est une forme de solidarité russe collective.
Selon votre interprétation, l'Eurasie est-elle une démocratie?
Vous prononcez le mot démocratie comme s'il était sacré. Vous trouvez certainement que les antidémocrates ne sont pas humains!
C'est une simple question. Votre interprétation de l'Eurasie est-elle démocratique?
Ah, c'est quoi démocratique? Disons-le ainsi: pour moi, l'Eurasie ne doit pas être non démocratique. Le taux démocratique de l'Eurasie dépend de ce que décide la société.
N'est-il pas logique qu'une telle décision découle d'un processus démocratique?
Je trouve qu'une société doit pouvoir décider d'être régie par un monarque ou un dictateur. Le résultat d'une telle décision ne doit pas forcément être une démocratie. La seule véritable décision démocratique en Russie a été prise à l'époque du Zemski Sobor, l'assemblée russe qui a élu le premier tsar des Romanov au 17e siècle. Nous avons choisi un monarque, et nous en avons toujours été contents.
Que se passe-t-il si une société change d'avis?
Tant qu'il n'y a pas de révolution, il y a un accord tacite qui légitime l'autorité du régime. Les libéraux veulent mettre fin à l'histoire et imposer leur idéologie à tout le monde alors que l'histoire politique est ouverte: la démocratie n'est pas une valeur universelle incontestable que le monde entier n'a qu'à accepter.
Ne trouvez-vous pas problématique que la Russie n'ait pas d'élections impartiales?
Nos élections sont absolument impartiales, car chez nous elles ne servent pas à amener un nouveau régime au pouvoir. En tant que société, nous sommes plus ou moins contents de Poutine. Alors peu importe le pourcentage exact de gens qui votent pour lui.
Pourtant, vous êtes régulièrement critique vis-à-vis de Poutine?
Je trouve qu'il ne fait pas ce qu'il a à faire, mais cela ne signifie pas que je ne trouve pas qu'il soit le seul leader légitime possible de la Russie. L'esprit russe fonctionne à plusieurs niveaux. Pour nous, la contradiction n'est pas inacceptable.
Quelle est votre principale critique envers Poutine?
Je lui reproche d'avoir créé un système où il soit le seul individu capable de prendre une décision. En soi, c'est mieux que le chaos total, mais c'est instable. Poutine se comporte comme s'il était immortel. Malheureusement, il ne l'est pas.
Vous plaidez en faveur d'une dynastie Poutine.
C'est impossible, car pour cela il faut les institutions, et pour fonder ces institutions il faut formuler les principes de votre vision de la société. Il ne le fait pas. Le plus grand problème de Poutine, c'est qu'il n'a pas d'idéologie. C'est un leader génial qui a transformé un pays qui se désagrégeait en puissance souveraine. Aujourd'hui, chacun doit deviner ce qu'il signifie par "démocratie", "tradition", "religion" ou "modernisation". Et celui qui devine mal, est puni. En 2014, j'ai été éjecté de l'université parce que j'ai critiqué sa politique étrangère. Mais je me suis résigné, je ne m'intéresse pas à ma carrière.
Êtes-vous content de la politique étrangère de Poutine?
Je la trouve généralement équilibrée. Sa plus grande erreur c'est de ne pas avoir poursuivi la libération de l'Est de l'Ukraine. Il aurait pu pénétrer beaucoup plus loin en Ukraine. On savait à l'avance qu'il y aurait des sanctions économiques. Aujourd'hui, nous payons un prix lourd pour un produit relativement limité.
Voyez-vous un successeur possible?
Dans le système de Poutine, il n'y a pas de place pour un successeur. Il craint de nommer un héritier qui soit aussi fort que lui, parce qu'il pourrait l'éclipser. Il était impossible de trouver un meilleur dirigeant que lui, mais nous en avons trouvé de pires. Entre 2008 et 2012, Dmitri Medvedev a pratiquement détruit le système, et il est toujours Premier ministre. C'est un danger que Poutine manipule: si vous ne me soutenez pas, je mets le monstre libéral sur le trône, et notre stratégie au Moyen-Orient tombe à l'eau. Rien n'a été réglé formellement. Le problème, c'est que Poutine parie sur deux systèmes: il est tant eurasianiste que libéral. Dans le paradigme économique, il trouve le libéralisme nettement plus important. Il devrait faire un testament où il explique son idée à son héritier.
Vous souhaitez que Poutine détermine à quel point la Russie peut être occidentale.
(hoche la tête) Il doit traduire son intuition individuelle en une doctrine destinée à sécuriser l'ordre futur. Il n'a tout simplement pas d'idéologie déclarée, et cela devient de plus en plus problématique. Chaque Russe sent que cette approche hyper individuelle de Poutine représente un risque énorme. La propagande à la télévision russe devient de plus en plus stupide. Les talk-shows politiques sur Pervyj Kanal (la principale chaîne publique, NLDR) sont carrément stupides. Les présentateurs sont une bande de libéraux qui se font passer pour des conservateurs par considérations financières. C'est une espèce de jeu: si Poutine change d'avis, il faut changer toute la machine de propagande. Là, ils invitent en permanence les mêmes idiots américains et ukrainiens pour faire passer l'Occident pour stupide. Ce n'est plus convaincant. Comprenez-moi bien: l'Occident est mauvais, mais nous devons au moins prendre la peine de l'étudier.
Ne craignez-vous pas que pour beaucoup de Russes les libertés occidentales paraissent attrayantes?
Les Russes sont plus constants que vous ne le pensez. Dans les années nonante, les Russes ont été séduits par le libéralisme, mais ils ont rapidement senti la réalité amère. Nous ne devons pas craindre les Russes et leur présenter une caricature de la réalité à laquelle personne ne croit. C'est pourquoi je trouve la télévision russe actuelle aussi répugnante.
Cette critique vaut-elle également pour Russia Today et Sputnik?
C'est tout à fait différent. RT et Sputnik font parfaitement leur travail. Ils promeuvent une alternative à l'agenda libéral globaliste. Ils élargissent l'opinion démocratique. Nous nous défendons uniquement contre l'élargissement agressif de la société moderne. L'Occident devrait accepter que la forme de société libérale soit optionnelle.
Ne trouvez-vous pas problématique que des médias comme Russia Today et Sputnik inventent tout le temps des événements?
Les médias mentent en permanence. Tout est fake news. On ne peut approcher la réalité de manière neutre. L'esprit humain fonctionne toujours avec de l'information procédée. Si vous cherchez la vérité, je vous conseille de devenir philosophe: vous aurez une vie intéressante. Celui qui travaille dans les médias est par définition un menteur.
De quelle façon est-ce que je mens, monsieur Douguine?
Vous mentez parce que vous faites passer une réalité codée définie par la société, par les détenteurs de pouvoir qui contrôlent les médias. Antonio Gramsci dirait: vous mentez parce que vous avez conclu un pacte historique avec le capitalisme. Tout est idéologique, dit le marxisme, et l'idéologie est une fausse conscience: un mensonge pur.
Mais il y a les faits, tout de même? Si demain Moscou lâche une bombe sur Bruxelles, et j'écris que Moscou a lâché une bombe sur Bruxelles, ce n'est pas un mensonge?
(ricane) D'abord et avant tout, vous ne pourrez rien écrire si cela arrive. Vous serez mort.
Mettons que je survive.
Même alors, il vous faut recueillir des informations et vérifier les sources. Qui paiera votre billet pour accéder aux ruines? Comment allez-vous prouver que Moscou est derrière les bombardements et non Oussama ben Laden? Aujourd'hui, il n'est même pas clair qui étaient les auteurs du 11 septembre! D'abord, c'étaient les Saoudiens, mais à présent le président Trump a suggéré qu'il fallait une nouvelle enquête. Pourquoi est-ce nécessaire? Parce que tout est fake news.
Vous êtes sérieux là?
Dans notre société, on ne peut jamais être vraiment sûr que l'avion avec lequel Moscou a soi-disant lâché la bombe ait été détourné au dernier moment par des musulmans. Vous connaissez le film Conspiracy Theory?
Non.
C'est un film extrêmement intéressant dont le personnage principal voit des complots partout, et qui est traité de fou. Mais finalement, il s'avère qu'il est le seul à avoir eu raison depuis le début.
Mais c'est de la fiction, non?
Non, c'est le paradigme de la réalité. Nous vivons dans une réalité virtuelle du fake news. Le journalisme aussi est un produit typique de la modernité. La vérité est difficile à trouver, et pour la trouver nous devons éliminer le journalisme.
Vous voulez supprimer le journalisme?
Il y a des sociétés sans journalisme qui ne sont pas pires que la société occidentale. En même temps je réalise que les mensonges peuvent être diffusés de millions de façons. Nous cherchons tout au plus la sécurité, la tolérance, le confort, et peut-être un peu de justice sociale. Le libéralisme ne s'occupe que d'efficacité et d'accélération, et plus de la recherche de la vérité.
L'autoritarisme s'intéresse encore beaucoup moins à la vérité.
Au contraire, dans l'autoritarisme il y a encore un choix. Le totalitarisme, la théocratie, la société de castes: dans les systèmes autoritaires, nous avons le choix entre plusieurs mensonges, ce qui est nettement plus agréable. En démocratie libérale, il n'y a qu'un mensonge à croire: l'assertion que la démocratie est la moins pire de toutes les formes de gouvernement. (réfléchit) Vous savez, le mal est surtout en nous. Nous mettons trop d'espoir et de confiance en la technologie épistémologique. Par exemple, je suis très préoccupé par la confiance aveugle des sociétés en les réseaux sociaux.
Vous aussi vous êtes un fervent utilisateur des réseaux sociaux.
J'essaie de transformer le poison en remède.
La Russie utilise les réseaux sociaux pour influencer les élections étrangères.
(ricane) Je crains que vous nous surestimiez. Oui, la Russie essaie de s'armer contre les attaques technologiques de l'Occident, mais nous n'y parvenons guère. Au fond, c'est une réaction à la guerre en réseau américaine des années nonante. Il vous faudra encore un peu de patience. Notre cyberprogramme n'en est qu'à ses balbutiements, et on nous accuse déjà d'avoir piraté les élections!
Re: Et en Russie !
Complétement taré ce type ! si seulement ces "explications" pouvaient le conduire en psychiatrie d'urgence !
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: Et en Russie !
Matt a écrit:Un article qui date un peu, mais éclairant:
Douguine, prophète du Kremlin: "Tout est fake news. Il faut éliminer le journalisme"
Un psychiatre, et de toute urgence, s'il-vous-plaît !
Thuramir- Messages : 3676
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Surement un coup de la CIA :
https://www.numerama.com/sciences/317477-comment-la-russie-a-perdu-un-satellite-a-45-millions-de-dollars-a-cause-dune-erreur-humaine.html
https://www.numerama.com/sciences/317477-comment-la-russie-a-perdu-un-satellite-a-45-millions-de-dollars-a-cause-dune-erreur-humaine.html
benoit77- Messages : 2859
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Caduce62- Messages : 15059
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Localisation : chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
10 choses sur ce que le Kremlin appelle une "élection"
Soldiers of the National Guard of Russia (aka Russian Guard), a 500,000-strong internal security structure subordinated to Putin personally
Soldats de la Garde nationale de Russie (alias Garde russe), une structure de sécurité interne de 500 000 hommes subordonnée à Poutine
Aleksey Shaburov, a Yekaterinburg commentator, says that people are making a mistake treating the March 2018 voting as if it were a real election. It isn’t, and he offers ten things to remember because that is the reality in Russia today. They are:
1. The presidential elections are not about deciding the question of power. That question has already been decided and Vladimir Putin will remain in office at least another six years. But that doesn’t mean the voting won’t have other consequences including the redistribution of posts depending on how well officials deliver the percentages the Kremlin wants.
2. Any strategy that is directed at affecting the outcome of the vote is “senseless and condemned to defeat.” For example, “a boycott will lower the rate of participation but raise the percentage of the victor.” In other words, “the authorities will be able to come out the winner from any ‘protest’ strategy.” No one except the powers that be has “any electoral resources.”
3. The other reasons people give for taking part – raising issues or ensuring that the polls are honest – are to be respected but will have no influence on the distribution of power or ultimately affect the views of many other Russians.
4. Many think that voting for an “opposition” candidate will “send a signal” to the authorities and “force it to change its policies.” Any signal that might be sent has been sent in demonstrations since 2011 and the regime hasn’t changed its policies as a result.
5. The powers that be are prepared to accept “only one kind of signal: the signals about the complete support for itself. All other signals will be viewed as hostile and spark aggression in response.
6. “The only political action which the authorities are afraid of are street protests,” like those currently taking place in Iran.
7. “The only politician with whom the authorities now connect a danger of street protests is Alexei Navalny.” They fear he will organize street protests after the voting.
8. All other politicians who have been given permission to run have had to commit in public to not planning any “street methods of struggle.”
9. “The striving not to allow protests explains other actions of the powers in the pre-election period,” including the unprecedented raids on Navalny’s campaign operation.
10. “The main message” the authorities want all Russians to receive is this: “’It is better to vote than to protest.” And they will use every possible channel “official and unofficial” to deliver it.
Aleksey Shaburov, un commentateur d'Ekaterinbourg, dit que les gens commettent une erreur en traitant le scrutin de mars 2018 comme s'il s'agissait d'une véritable élection. Il ne l'est pas, et il offre dix choses à se rappeler parce que c'est la réalité en Russie aujourd'hui. Elles sont:
1. Les élections présidentielles ne consistent pas à décider de la question du pouvoir. Cette question a déjà été tranchée et Vladimir Poutine restera au pouvoir encore six ans. Mais cela ne signifie pas que le vote n'aura pas d'autres conséquences, y compris la redistribution des postes, en fonction de la façon dont les fonctionnaires fournissent les pourcentages souhaités par le Kremlin.
2. Toute stratégie visant à influer sur le résultat du vote est «insensée et condamnée à la défaite». Par exemple, «un boycott abaissera le taux de participation mais augmentera le pourcentage du vainqueur.» En d'autres termes, «le les autorités seront en mesure de sortir le vainqueur de toute stratégie de «protestation». «Personne, sauf les pouvoirs en place, n'a de« ressources électorales ».
3. Les autres raisons que les gens invoquent pour prendre part à des réunions ou s'assurer que les sondages sont honnêtes doivent être respectées mais n'auront aucune influence sur la répartition du pouvoir ou, en fin de compte, sur les opinions de nombreux autres Russes.
4. Beaucoup pensent que voter pour un candidat «d'opposition» «enverra un signal» aux autorités et «l'obligera à changer ses politiques». Tout signal qui pourrait être envoyé a été envoyé dans des manifestations depuis 2011 et le régime n'a pas changé ses politiques en conséquence.
5. Les pouvoirs en place sont prêts à accepter "un seul type de signal: les signaux sur le support complet pour lui-même. Tous les autres signaux seront considérés comme hostiles et déclencheront une agression en réponse.
6. "La seule action politique dont les autorités ont peur sont les manifestations de rue", comme celles qui se déroulent actuellement en Iran.
7. "Le seul politicien avec lequel les autorités relient désormais un danger de manifestations de rue est Alexei Navalny." Ils craignent qu'il organise des manifestations de rue après le vote.
8. Tous les autres politiciens qui ont reçu la permission de courir ont dû s'engager en public à ne pas planifier de "méthodes de lutte de rue".
9. "La volonté de ne pas autoriser les protestations explique d'autres actions des pouvoirs dans la période pré-électorale", y compris les raids sans précédent sur l'opération de campagne de Navalny.
10. "Le message principal" que les autorités veulent que tous les Russes reçoivent est le suivant: "Il vaut mieux voter que protester." Et ils utiliseront tous les canaux possibles "officiels et non officiels" pour le livrer.
Soldiers of the National Guard of Russia (aka Russian Guard), a 500,000-strong internal security structure subordinated to Putin personally
Soldats de la Garde nationale de Russie (alias Garde russe), une structure de sécurité interne de 500 000 hommes subordonnée à Poutine
Aleksey Shaburov, a Yekaterinburg commentator, says that people are making a mistake treating the March 2018 voting as if it were a real election. It isn’t, and he offers ten things to remember because that is the reality in Russia today. They are:
1. The presidential elections are not about deciding the question of power. That question has already been decided and Vladimir Putin will remain in office at least another six years. But that doesn’t mean the voting won’t have other consequences including the redistribution of posts depending on how well officials deliver the percentages the Kremlin wants.
2. Any strategy that is directed at affecting the outcome of the vote is “senseless and condemned to defeat.” For example, “a boycott will lower the rate of participation but raise the percentage of the victor.” In other words, “the authorities will be able to come out the winner from any ‘protest’ strategy.” No one except the powers that be has “any electoral resources.”
3. The other reasons people give for taking part – raising issues or ensuring that the polls are honest – are to be respected but will have no influence on the distribution of power or ultimately affect the views of many other Russians.
4. Many think that voting for an “opposition” candidate will “send a signal” to the authorities and “force it to change its policies.” Any signal that might be sent has been sent in demonstrations since 2011 and the regime hasn’t changed its policies as a result.
5. The powers that be are prepared to accept “only one kind of signal: the signals about the complete support for itself. All other signals will be viewed as hostile and spark aggression in response.
6. “The only political action which the authorities are afraid of are street protests,” like those currently taking place in Iran.
7. “The only politician with whom the authorities now connect a danger of street protests is Alexei Navalny.” They fear he will organize street protests after the voting.
8. All other politicians who have been given permission to run have had to commit in public to not planning any “street methods of struggle.”
9. “The striving not to allow protests explains other actions of the powers in the pre-election period,” including the unprecedented raids on Navalny’s campaign operation.
10. “The main message” the authorities want all Russians to receive is this: “’It is better to vote than to protest.” And they will use every possible channel “official and unofficial” to deliver it.
Aleksey Shaburov, un commentateur d'Ekaterinbourg, dit que les gens commettent une erreur en traitant le scrutin de mars 2018 comme s'il s'agissait d'une véritable élection. Il ne l'est pas, et il offre dix choses à se rappeler parce que c'est la réalité en Russie aujourd'hui. Elles sont:
1. Les élections présidentielles ne consistent pas à décider de la question du pouvoir. Cette question a déjà été tranchée et Vladimir Poutine restera au pouvoir encore six ans. Mais cela ne signifie pas que le vote n'aura pas d'autres conséquences, y compris la redistribution des postes, en fonction de la façon dont les fonctionnaires fournissent les pourcentages souhaités par le Kremlin.
2. Toute stratégie visant à influer sur le résultat du vote est «insensée et condamnée à la défaite». Par exemple, «un boycott abaissera le taux de participation mais augmentera le pourcentage du vainqueur.» En d'autres termes, «le les autorités seront en mesure de sortir le vainqueur de toute stratégie de «protestation». «Personne, sauf les pouvoirs en place, n'a de« ressources électorales ».
3. Les autres raisons que les gens invoquent pour prendre part à des réunions ou s'assurer que les sondages sont honnêtes doivent être respectées mais n'auront aucune influence sur la répartition du pouvoir ou, en fin de compte, sur les opinions de nombreux autres Russes.
4. Beaucoup pensent que voter pour un candidat «d'opposition» «enverra un signal» aux autorités et «l'obligera à changer ses politiques». Tout signal qui pourrait être envoyé a été envoyé dans des manifestations depuis 2011 et le régime n'a pas changé ses politiques en conséquence.
5. Les pouvoirs en place sont prêts à accepter "un seul type de signal: les signaux sur le support complet pour lui-même. Tous les autres signaux seront considérés comme hostiles et déclencheront une agression en réponse.
6. "La seule action politique dont les autorités ont peur sont les manifestations de rue", comme celles qui se déroulent actuellement en Iran.
7. "Le seul politicien avec lequel les autorités relient désormais un danger de manifestations de rue est Alexei Navalny." Ils craignent qu'il organise des manifestations de rue après le vote.
8. Tous les autres politiciens qui ont reçu la permission de courir ont dû s'engager en public à ne pas planifier de "méthodes de lutte de rue".
9. "La volonté de ne pas autoriser les protestations explique d'autres actions des pouvoirs dans la période pré-électorale", y compris les raids sans précédent sur l'opération de campagne de Navalny.
10. "Le message principal" que les autorités veulent que tous les Russes reçoivent est le suivant: "Il vaut mieux voter que protester." Et ils utiliseront tous les canaux possibles "officiels et non officiels" pour le livrer.
Re: Et en Russie !
Matt a écrit:
6. "La seule action politique dont les autorités ont peur sont les manifestations de rue", comme celles qui se déroulent actuellement en Iran.
7. "Le seul politicien avec lequel les autorités relient désormais un danger de manifestations de rue est Alexei Navalny." Ils craignent qu'il organise des manifestations de rue après le vote.
Oui, c'est la seule et unique crainte de Poutine, due à des précédents cuisants :
- Son expérience personnelle des manifestations de masse à Leipzig en 1989
- Le Maïdan en Ukraine,
et présents : l'Iran
Si Navalny va trop loin, il finira sans doute suicidé en sautant par la fenêtre du 10e étage après avoir pris du poison et s'être tiré 2 balles dans la tête...
Krispoluk- Messages : 9787
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
Ne pas perdre de vue Ksenia Sobchak
Ksenia Sobchak, d'héritière mondaine à candidate à la présidence
Ksenia Sobchak, d'héritière mondaine à candidate à la présidence
Re: Et en Russie !
Matt a écrit:Ne pas perdre de vue Ksenia Sobchak
Ksenia Sobchak, d'héritière mondaine à candidate à la présidence
Adriana Karembeu, candidate à la Présidentielle en France ? Ouaf... Ouaf... Ouaf...
Krispoluk- Messages : 9787
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Re: Et en Russie !
Elle a pas mal de partisans et ses idées ont nos valeurs (ce qui l'exclus directement) . . .
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