Lutte contre la corruption
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Re: Lutte contre la corruption
pour la deuxieme hypothèse on pourrait y rajouter hunter biden à la caisse
steven21- Messages : 3580
Date d'inscription : 12/08/2015
Age : 44
Localisation : dijon
Re: Lutte contre la corruption
La Commission de Venise vient de publier un avis urgent sur la réforme de la Cour constitutionnelle d'Ukraine.
Cette information a été publiée sur le site de la Commission.
Dans l'avis, la Commission de Venise recommande, entre autres:
1. Rétablir la responsabilité d'une déclaration inexacte, mais décrire plus en détail les sanctions qui suivent telle ou telle violation dans la déclaration. Et, éventuellement, rétablir la peine sous forme d'emprisonnement pour des violations particulièrement graves;
2. Restaurer tous les pouvoirs de l’Agence nationale pour la prévention de la corruption (NACP), à l'exception du contrôle des déclarations des juges;
3. En ce qui concerne les juges, développer des garanties supplémentaires contre les pressions potentielles;
4. Améliorer le contrôle public sur le NACP;
5. Formuler plus clairement les pouvoirs du NACP en matière d'enquête sur les violations, y compris dans les déclarations des juges;
6. Il est possible d'attribuer à une tierce institution la fonction de contrôle sur le NAPC afin d'éviter les abus, y compris en termes de pression sur les juges. La Commission de haute qualification des juges peut aider à contrôler les déclarations des juges.
Les auteurs du document notent que la lutte contre la corruption est un élément important pour l’État ukrainien, mais soulignent que des lois anti-corruption ne doivent pas aller à l’encontre de la Constitution.
L'avis a été demandé par le Président Zelensky le 25 novembre 2020 et est soumis pour entérinement durant la session plénière de la Commission de Venise à laquelle le président Zelenskyy prévoit de participer le 11 décembre 2020.
Cette information a été publiée sur le site de la Commission.
Dans l'avis, la Commission de Venise recommande, entre autres:
1. Rétablir la responsabilité d'une déclaration inexacte, mais décrire plus en détail les sanctions qui suivent telle ou telle violation dans la déclaration. Et, éventuellement, rétablir la peine sous forme d'emprisonnement pour des violations particulièrement graves;
2. Restaurer tous les pouvoirs de l’Agence nationale pour la prévention de la corruption (NACP), à l'exception du contrôle des déclarations des juges;
3. En ce qui concerne les juges, développer des garanties supplémentaires contre les pressions potentielles;
4. Améliorer le contrôle public sur le NACP;
5. Formuler plus clairement les pouvoirs du NACP en matière d'enquête sur les violations, y compris dans les déclarations des juges;
6. Il est possible d'attribuer à une tierce institution la fonction de contrôle sur le NAPC afin d'éviter les abus, y compris en termes de pression sur les juges. La Commission de haute qualification des juges peut aider à contrôler les déclarations des juges.
Les auteurs du document notent que la lutte contre la corruption est un élément important pour l’État ukrainien, mais soulignent que des lois anti-corruption ne doivent pas aller à l’encontre de la Constitution.
L'avis a été demandé par le Président Zelensky le 25 novembre 2020 et est soumis pour entérinement durant la session plénière de la Commission de Venise à laquelle le président Zelenskyy prévoit de participer le 11 décembre 2020.
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: Lutte contre la corruption
Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé hier lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense un décret suspendant Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle, de ses fonctions pour deux mois.
Cette information a été communiquée par l’Office du président de l’Ukraine.
« Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé un décret suspendant Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle, de ses fonctions pour deux mois. Le président a franchi ce pas afin de restaurer la justice et de surmonter la crise constitutionnelle », peut-on lire dans le communiqué.
Comme Ukrinform l’a déjà relevé, le 28 décembre, Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle de l’Ukraine, ne s’est pas présenté à l’interrogatoire au Bureau du procureur général pour être interrogé dans le cadre d’affaire de la privatisation de l'usine d'énergie-mécanique de Zuevsky dans la région de Donetsk.
Les juges de la Cour constitutionnelle ont déjà déclaré que l'indépendance d'un juge de la Cour constitutionnelle était assurée, entre autres, par une procédure spéciale et des motifs de cessation des pouvoirs, de révocation de ses fonctions dans les conditions prescrites par la Constitution. Une réunion des juges aura lieu dans un proche avenir.
Cette information a été communiquée par l’Office du président de l’Ukraine.
« Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé un décret suspendant Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle, de ses fonctions pour deux mois. Le président a franchi ce pas afin de restaurer la justice et de surmonter la crise constitutionnelle », peut-on lire dans le communiqué.
Comme Ukrinform l’a déjà relevé, le 28 décembre, Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle de l’Ukraine, ne s’est pas présenté à l’interrogatoire au Bureau du procureur général pour être interrogé dans le cadre d’affaire de la privatisation de l'usine d'énergie-mécanique de Zuevsky dans la région de Donetsk.
Les juges de la Cour constitutionnelle ont déjà déclaré que l'indépendance d'un juge de la Cour constitutionnelle était assurée, entre autres, par une procédure spéciale et des motifs de cessation des pouvoirs, de révocation de ses fonctions dans les conditions prescrites par la Constitution. Une réunion des juges aura lieu dans un proche avenir.
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: Lutte contre la corruption
Caduce62 a écrit:Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé hier lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense un décret suspendant Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle, de ses fonctions pour deux mois.
Cette information a été communiquée par l’Office du président de l’Ukraine.
« Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé un décret suspendant Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle, de ses fonctions pour deux mois. Le président a franchi ce pas afin de restaurer la justice et de surmonter la crise constitutionnelle », peut-on lire dans le communiqué.
Comme Ukrinform l’a déjà relevé, le 28 décembre, Olexandre Toupitsky, président de la Cour constitutionnelle de l’Ukraine, ne s’est pas présenté à l’interrogatoire au Bureau du procureur général pour être interrogé dans le cadre d’affaire de la privatisation de l'usine d'énergie-mécanique de Zuevsky dans la région de Donetsk.
Les juges de la Cour constitutionnelle ont déjà déclaré que l'indépendance d'un juge de la Cour constitutionnelle était assurée, entre autres, par une procédure spéciale et des motifs de cessation des pouvoirs, de révocation de ses fonctions dans les conditions prescrites par la Constitution. Une réunion des juges aura lieu dans un proche avenir.
Deux mois, c'est du cinéma ! Une suspension n'entraîne pas la levée de l'immunité juridictionnelle. Quant à la légalité même de la mesure de suspension, il est à craindre qu'elle ne viole les dispositions constitutionnelles et légales ukrainiennes sur l'indépendance des juges. Si les députés avaient été prévoyants en votant la loi les dispositions légales sur la cour constitutionnelle, ils auraient dû prévoir une pareille hypothèse et organiser la levée de l'immunité par une procédure judiciaire spécifique suffisamment rapide. On verra ce que donnera la réunion des juges de la cour constitutionnelle, qui pourrait fort probablement déclarer illégal le décret de Zelensky, ce qui ne constituerait qu'un camouflet supplémentaire pour cet individu.
Gouverner, c'est prévoir, mais, en Ukraine, c'est s'en mettre plein les poches sans prévoir ce qui pourrait arriver dans le futur, sauf pour ce qui concerne l'immunité des guignols au pouvoir.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Lutte contre la corruption
« On a été trahis ! » : en Ukraine, l’essoufflement de la présidence Zelensky
Le chef de l’Etat, qui avait promis de lutter contre la corruption, se heurte à l’influence des oligarques dans son propre entourage, au risque de décevoir ses électeurs.
A l’heure dite, une foule de toques en fourrure et de doudounes s’est massée devant la mairie. Le thermomètre affiche – 17 °C en ce dimanche de janvier à Kryvyi Rih, dans le centre de l’Ukraine. Les manifestants prennent la parole à tour de rôle devant l’austère bâtiment. « On est très pauvres, les charges augmentent et la nation est menacée ; il faut s’y opposer », lance une femme au micro. « Zelensky a vendu notre ville aux oligarques ! », enchaîne un autre. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a grandi là, dans cette cité industrielle de 630 000 habitants hérissée de terrils et de cheminées d’usines, au ciel voilé par la pollution.
Parmi les quelque 300 personnes venues protester contre l’augmentation des charges, beaucoup avaient voté pour lui lors de l’élection présidentielle d’avril 2019, conquis par le discours anti-élites de cet ancien comédien, novice en politique, qui n’était connu jusqu’ici que pour son rôle de président dans une série télévisée.
Un an et demi plus tard, ses électeurs déchantent. « On a été trahis ! On pensait qu’il serait proche du peuple et nous débarrasserait de la corruption, mais il n’a rien fait, s’agace Irina Oumanska, une ouvrière de 33 ans. Je veux qu’il parte ! »
La présidence Zelensky montre des signes certains d’essoufflement. Sa promesse phare, l’éradication de la corruption, menace aujourd’hui de rester lettre morte, mettant en péril le soutien des bailleurs internationaux, vital, mais aussi les efforts engagés au lendemain de la révolution pro-européenne de Maïdan, en 2014.
Les premiers mois furent pourtant prometteurs. Allégement de l’immunité parlementaire, création du bureau d’enquête publique, mise en route de la Cour spéciale anticorruption… Des dizaines de réformes ont été menées tambour battant. Le gouvernement y a même gagné le surnom de « turbo régime ».
Porté par son score historique à la présidentielle (73 %) et la majorité absolue remportée au Parlement par son parti Serviteur du peuple – du jamais-vu jusqu’ici –, Volodymyr Zelensky était convaincu de pouvoir tout changer rapidement. Las, il se heurte aujourd’hui à un système plus grand que lui.
La Cour constitutionnelle, toute-puissante, lui oppose une résistance farouche. L’épisode le plus spectaculaire remonte à octobre 2020. Saisie par une cinquantaine de députés prorusses, elle a invalidé une série de mesures anticorruption en vigueur depuis plusieurs années, les jugeant trop sévères. Elle a notamment supprimé la responsabilité pénale pour les fonctionnaires reconnus coupables de déclarations de revenus mensongères.
La décision a fait scandale dans le pays et soulevé l’inquiétude des bailleurs internationaux. Une nouvelle loi, moins sévère, a été adoptée par la suite, mais un pan entier de l’édifice anticorruption s’est effondré.
« Cette crise a montré que les juges, dont certains sont eux-mêmes accusés de corruption, ne sont pas prêts à changer le système, analyse le politiste Volodymyr Fessenko. L’ampleur de la corruption est immense en Ukraine, il ne s’agit pas juste de quelques pots-de-vin. Zelensky est arrivé avec la volonté d’agir, mais sans programme concret. Or, remplacer les vieilles élites ne suffit pas. »
Assainir le système judiciaire, notoirement corrompu, relève du casse-tête. En décembre 2020, le président a proposé de remplacer les juges de la Cour constitutionnelle, mais la Commission de Venise, l’organe d’experts en droit constitutionnel du Conseil de l’Europe, s’y est opposée au nom de l’indépendance de la justice, pourtant largement inexistante en Ukraine.
La menace qui pèse sur la lutte contre la corruption vient aussi, désormais, de l’entourage du président lui-même. Moins d’un an après le début de son mandat, Volodymyr Zelensky a remanié son gouvernement en mars 2020, jugeant ses résultats décevants. Tous les réformateurs ont été licenciés. Un tournant.
Deux figures controversées, issues du clan de l’ancien président prorusse, Viktor Ianoukovitch, ont, quasi au même moment, fait leur entrée à des postes clés : Andrii Iermak, nommé chef du bureau présidentiel, et Oleg Tatarov, son adjoint. Le nom de ce dernier est bien connu des anciens manifestants de Maïdan : il était à l’époque porte-parole de la police et les qualifiait de « criminels ». « Quand on a vu partir le premier gouvernement et arriver Iermak et Tatarov, lui-même corrompu, on a compris qu’il n’y avait plus d’illusions à se faire », se souvient Roman Maselko, juriste et codirecteur de la fondation De Jure, spécialisée dans l’étude des réformes de la justice.
L’attitude du président lui-même interroge. Ainsi, en décembre 2020, il a fait bloquer l’instruction d’une enquête visant M. Tatarov dans une affaire de corruption. « Zelensky n’est pas clair sur tout ça, observe Daria Kaleniouk, codirectrice du Centre d’action contre la corruption (Antac). Il travaille avec des gens corrompus dont les intérêts vont à l’encontre de ceux de l’Ukraine. Pourquoi tolère-t-il ça ? »
Ce n’est pas tant la volonté du président qui est mise en cause que son inexpérience. « C’est un type bien, mais il n’y comprend rien », lâche Oleksandr Danyliouk, son ancien directeur du Conseil de sécurité nationale, qui a démissionné au bout de quatre mois. Ceux qui l’ont côtoyé pointent une autre faiblesse : « Il aime être aimé. » Acteur populaire habitué aux éloges, il aurait très mal vécu les premières critiques essuyées en tant que président. Au point, selon ses anciens collaborateurs, de vivre désormais dans une « bulle » et de ne prendre ses décisions qu’en fonction des sondages.
Dans son entourage, les plus aguerris savent exploiter ces travers : « Il y a des courtisans, et d’autres, plus influents, qui représentent des clans oligarchiques. Ceux-là sont organisés et savent lui fournir des arguments pour abandonner les réformes qui leur sont défavorables », analyse Ioulii Morozov, cofondateur du plus grand centre culturel et social de Kryvyi Rih et représentant du parti indépendant Syla Ludei (« La force des gens »).
Face à l’influence des oligarques, qui contrôlent des pans entiers de l’économie ukrainienne, Volodymyr Zelensky s’efforce de manœuvrer entre les intérêts des uns et des autres, et de trouver l’équilibre. Une fois élu, il a pris ses distances avec le milliardaire Ihor Kolomoïsky, propriétaire de la chaîne 1 + 1, qui diffusait sa série. Soucieux de prouver qu’il n’était pas sa marionnette, il ne lui a pas cédé PrivatBank, la plus grande banque d’Ukraine, que l’oligarque espérait récupérer après sa nationalisation en 2016. Une loi, surnommée « anti-Kolomoïsky », a même été adoptée pour empêcher la restitution des banques insolvables et nationalisées à leurs anciens détenteurs.
Le chef de l’Etat a également maintenu sa réforme foncière, malgré l’opposition d’autres oligarques. Il reste prudent malgré tout. « Il ne peut pas leur faire la guerre à tous, explique M. Fessenko. Ce serait trop risqué, parce qu’ils contrôlent toutes les chaînes télévisées. Il perdrait beaucoup. »
De leur côté, les oligarques ont déjà étendu leur empire à l’intérieur du Parlement. Ces jeux d’influence, doublés de divergences politiques croissantes au sein de la majorité, ont entraîné la fragmentation du parti présidentiel. « Zelensky ne contrôle plus son propre parti, constate Daria Kaleniouk. Au moins quatre-vingts députés sont désormais affiliés à Kolomoïsky et d’autres oligarques. Depuis, ils développent une rhétorique prorusse. » Comment expliquer ce retournement ? « Ils ont été achetés, affirme la militante anticorruption. C’est très facile d’acheter un député. » Le tarif tourne autour de « 2 000 dollars » (1 650 euros) mensuels, précise-t-elle, soit deux fois le montant de leur salaire.
De nombreux observateurs sont convaincus que la Russie, avec laquelle l’Ukraine est en guerre dans le Donbass, est à l’œuvre derrière ces tentatives de sabotage. « Moscou cherche à défaire le système anticorruption de l’Ukraine pour l’empêcher de s’ancrer en Europe, affirme le juriste Roman Maselko. Il sait que les crédits du Fonds monétaire international et de l’Union européenne [UE] en dépendent. S’ils s’arrêtent, l’Ukraine devra alors se retourner vers la Russie. »
Pour l’heure, le miracle qu’espéraient les électeurs de Volodymyr Zelensky n’a pas eu lieu. La catastrophe que prédisaient ses opposants non plus. Mais la crainte d’un retour en arrière est de plus en plus forte. L’ancien procureur général, Rouslan Ryabochapka, estimé par les militants anticorruption mais licencié lors du remaniement, se montre pessimiste. « La situation est proche de celle qui prévalait en 2013, quand Viktor Ianoukovitch a détourné l’Ukraine de l’Europe vers la Russie [il avait trahi sa promesse de signer l’accord d’association avec l’UE, déclenchant la révolution de Maïdan]. J’espère que Zelensky ne fera pas la même chose. Ce serait très dangereux pour la société. Elle ne sera pas prête à l’accepter. »
Faustine Vincent(Envoyée spéciale à Kiev et Kryvyi Rih (Ukraine))
Source : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/26/en-ukraine-le-desenchantement-mine-la-presidence-zelensky_6067584_3210.html
Le chef de l’Etat, qui avait promis de lutter contre la corruption, se heurte à l’influence des oligarques dans son propre entourage, au risque de décevoir ses électeurs.
A l’heure dite, une foule de toques en fourrure et de doudounes s’est massée devant la mairie. Le thermomètre affiche – 17 °C en ce dimanche de janvier à Kryvyi Rih, dans le centre de l’Ukraine. Les manifestants prennent la parole à tour de rôle devant l’austère bâtiment. « On est très pauvres, les charges augmentent et la nation est menacée ; il faut s’y opposer », lance une femme au micro. « Zelensky a vendu notre ville aux oligarques ! », enchaîne un autre. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a grandi là, dans cette cité industrielle de 630 000 habitants hérissée de terrils et de cheminées d’usines, au ciel voilé par la pollution.
Parmi les quelque 300 personnes venues protester contre l’augmentation des charges, beaucoup avaient voté pour lui lors de l’élection présidentielle d’avril 2019, conquis par le discours anti-élites de cet ancien comédien, novice en politique, qui n’était connu jusqu’ici que pour son rôle de président dans une série télévisée.
Un an et demi plus tard, ses électeurs déchantent. « On a été trahis ! On pensait qu’il serait proche du peuple et nous débarrasserait de la corruption, mais il n’a rien fait, s’agace Irina Oumanska, une ouvrière de 33 ans. Je veux qu’il parte ! »
Des premiers mois prometteurs
La présidence Zelensky montre des signes certains d’essoufflement. Sa promesse phare, l’éradication de la corruption, menace aujourd’hui de rester lettre morte, mettant en péril le soutien des bailleurs internationaux, vital, mais aussi les efforts engagés au lendemain de la révolution pro-européenne de Maïdan, en 2014.
Les premiers mois furent pourtant prometteurs. Allégement de l’immunité parlementaire, création du bureau d’enquête publique, mise en route de la Cour spéciale anticorruption… Des dizaines de réformes ont été menées tambour battant. Le gouvernement y a même gagné le surnom de « turbo régime ».
Porté par son score historique à la présidentielle (73 %) et la majorité absolue remportée au Parlement par son parti Serviteur du peuple – du jamais-vu jusqu’ici –, Volodymyr Zelensky était convaincu de pouvoir tout changer rapidement. Las, il se heurte aujourd’hui à un système plus grand que lui.
La Cour constitutionnelle, toute-puissante, lui oppose une résistance farouche. L’épisode le plus spectaculaire remonte à octobre 2020. Saisie par une cinquantaine de députés prorusses, elle a invalidé une série de mesures anticorruption en vigueur depuis plusieurs années, les jugeant trop sévères. Elle a notamment supprimé la responsabilité pénale pour les fonctionnaires reconnus coupables de déclarations de revenus mensongères.
« L’ampleur de la corruption est immense en Ukraine »
La décision a fait scandale dans le pays et soulevé l’inquiétude des bailleurs internationaux. Une nouvelle loi, moins sévère, a été adoptée par la suite, mais un pan entier de l’édifice anticorruption s’est effondré.
« Cette crise a montré que les juges, dont certains sont eux-mêmes accusés de corruption, ne sont pas prêts à changer le système, analyse le politiste Volodymyr Fessenko. L’ampleur de la corruption est immense en Ukraine, il ne s’agit pas juste de quelques pots-de-vin. Zelensky est arrivé avec la volonté d’agir, mais sans programme concret. Or, remplacer les vieilles élites ne suffit pas. »
Assainir le système judiciaire, notoirement corrompu, relève du casse-tête. En décembre 2020, le président a proposé de remplacer les juges de la Cour constitutionnelle, mais la Commission de Venise, l’organe d’experts en droit constitutionnel du Conseil de l’Europe, s’y est opposée au nom de l’indépendance de la justice, pourtant largement inexistante en Ukraine.
La menace qui pèse sur la lutte contre la corruption vient aussi, désormais, de l’entourage du président lui-même. Moins d’un an après le début de son mandat, Volodymyr Zelensky a remanié son gouvernement en mars 2020, jugeant ses résultats décevants. Tous les réformateurs ont été licenciés. Un tournant.
« Plus d’illusions à se faire »
Deux figures controversées, issues du clan de l’ancien président prorusse, Viktor Ianoukovitch, ont, quasi au même moment, fait leur entrée à des postes clés : Andrii Iermak, nommé chef du bureau présidentiel, et Oleg Tatarov, son adjoint. Le nom de ce dernier est bien connu des anciens manifestants de Maïdan : il était à l’époque porte-parole de la police et les qualifiait de « criminels ». « Quand on a vu partir le premier gouvernement et arriver Iermak et Tatarov, lui-même corrompu, on a compris qu’il n’y avait plus d’illusions à se faire », se souvient Roman Maselko, juriste et codirecteur de la fondation De Jure, spécialisée dans l’étude des réformes de la justice.
L’attitude du président lui-même interroge. Ainsi, en décembre 2020, il a fait bloquer l’instruction d’une enquête visant M. Tatarov dans une affaire de corruption. « Zelensky n’est pas clair sur tout ça, observe Daria Kaleniouk, codirectrice du Centre d’action contre la corruption (Antac). Il travaille avec des gens corrompus dont les intérêts vont à l’encontre de ceux de l’Ukraine. Pourquoi tolère-t-il ça ? »
Ce n’est pas tant la volonté du président qui est mise en cause que son inexpérience. « C’est un type bien, mais il n’y comprend rien », lâche Oleksandr Danyliouk, son ancien directeur du Conseil de sécurité nationale, qui a démissionné au bout de quatre mois. Ceux qui l’ont côtoyé pointent une autre faiblesse : « Il aime être aimé. » Acteur populaire habitué aux éloges, il aurait très mal vécu les premières critiques essuyées en tant que président. Au point, selon ses anciens collaborateurs, de vivre désormais dans une « bulle » et de ne prendre ses décisions qu’en fonction des sondages.
Dans son entourage, les plus aguerris savent exploiter ces travers : « Il y a des courtisans, et d’autres, plus influents, qui représentent des clans oligarchiques. Ceux-là sont organisés et savent lui fournir des arguments pour abandonner les réformes qui leur sont défavorables », analyse Ioulii Morozov, cofondateur du plus grand centre culturel et social de Kryvyi Rih et représentant du parti indépendant Syla Ludei (« La force des gens »).
Face à l’influence des oligarques, qui contrôlent des pans entiers de l’économie ukrainienne, Volodymyr Zelensky s’efforce de manœuvrer entre les intérêts des uns et des autres, et de trouver l’équilibre. Une fois élu, il a pris ses distances avec le milliardaire Ihor Kolomoïsky, propriétaire de la chaîne 1 + 1, qui diffusait sa série. Soucieux de prouver qu’il n’était pas sa marionnette, il ne lui a pas cédé PrivatBank, la plus grande banque d’Ukraine, que l’oligarque espérait récupérer après sa nationalisation en 2016. Une loi, surnommée « anti-Kolomoïsky », a même été adoptée pour empêcher la restitution des banques insolvables et nationalisées à leurs anciens détenteurs.
« Une rhétorique prorusse »
Le chef de l’Etat a également maintenu sa réforme foncière, malgré l’opposition d’autres oligarques. Il reste prudent malgré tout. « Il ne peut pas leur faire la guerre à tous, explique M. Fessenko. Ce serait trop risqué, parce qu’ils contrôlent toutes les chaînes télévisées. Il perdrait beaucoup. »
De leur côté, les oligarques ont déjà étendu leur empire à l’intérieur du Parlement. Ces jeux d’influence, doublés de divergences politiques croissantes au sein de la majorité, ont entraîné la fragmentation du parti présidentiel. « Zelensky ne contrôle plus son propre parti, constate Daria Kaleniouk. Au moins quatre-vingts députés sont désormais affiliés à Kolomoïsky et d’autres oligarques. Depuis, ils développent une rhétorique prorusse. » Comment expliquer ce retournement ? « Ils ont été achetés, affirme la militante anticorruption. C’est très facile d’acheter un député. » Le tarif tourne autour de « 2 000 dollars » (1 650 euros) mensuels, précise-t-elle, soit deux fois le montant de leur salaire.
De nombreux observateurs sont convaincus que la Russie, avec laquelle l’Ukraine est en guerre dans le Donbass, est à l’œuvre derrière ces tentatives de sabotage. « Moscou cherche à défaire le système anticorruption de l’Ukraine pour l’empêcher de s’ancrer en Europe, affirme le juriste Roman Maselko. Il sait que les crédits du Fonds monétaire international et de l’Union européenne [UE] en dépendent. S’ils s’arrêtent, l’Ukraine devra alors se retourner vers la Russie. »
Pour l’heure, le miracle qu’espéraient les électeurs de Volodymyr Zelensky n’a pas eu lieu. La catastrophe que prédisaient ses opposants non plus. Mais la crainte d’un retour en arrière est de plus en plus forte. L’ancien procureur général, Rouslan Ryabochapka, estimé par les militants anticorruption mais licencié lors du remaniement, se montre pessimiste. « La situation est proche de celle qui prévalait en 2013, quand Viktor Ianoukovitch a détourné l’Ukraine de l’Europe vers la Russie [il avait trahi sa promesse de signer l’accord d’association avec l’UE, déclenchant la révolution de Maïdan]. J’espère que Zelensky ne fera pas la même chose. Ce serait très dangereux pour la société. Elle ne sera pas prête à l’accepter. »
Faustine Vincent(Envoyée spéciale à Kiev et Kryvyi Rih (Ukraine))
Source : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/26/en-ukraine-le-desenchantement-mine-la-presidence-zelensky_6067584_3210.html
Gilles- Messages : 2455
Date d'inscription : 16/02/2019
Re: Lutte contre la corruption
Transparency International : l'Ukraine a progressé dans l'Indice de perception de la corruption
En 2020, l'Ukraine a gagné 3 points et, avec un score de 33, s'est classée 117e sur 180 pays dans l'Indice de perception de la corruption (IPC).
Cette information est indiquée sur le site Web de Transparency International Ukraine.
L'Egypte, l'Eswatini (Swaziland), le Népal, la Sierra Leone et la Zambie ont également reçu 33 points l'an dernier.
Les leaders de l'Indice de perception de la corruption sont restés les mêmes en 2020 : le Danemark et la Nouvelle-Zélande, marquant tous les deux 88 points. Au bas de la liste se trouvent la Somalie (12 pts), le Soudan du Sud (12 pts) et la Syrie (14 pts).
Parmi les voisins de l’Ukraine, la Moldavie avec 34 points est à la 115e place de l’Indice.
« Les autocraties européennes, le Bélarus (47 points, 63e place) et la Russie (30 points, 129e place) ont également amélioré leurs scores. La Russie est le seul pays voisin à être à la traîne derrière l'Ukraine. La Hongrie et la Roumanie ont toujours les mêmes scores : les deux pays ont 44 points et se classent 69e. Dans le même temps, les leaders de l’IPC de l’année dernière parmi nos voisins ont perdu des points : la Slovaquie a perdu 1 point et la Pologne 2 points », précise l’organisation.
Source : https://www.ukrinform.fr/rubric-society/3179956-transparency-international-lukraine-a-progresse-dans-lindice-de-perception-de-la-corruption.html
En 2020, l'Ukraine a gagné 3 points et, avec un score de 33, s'est classée 117e sur 180 pays dans l'Indice de perception de la corruption (IPC).
Cette information est indiquée sur le site Web de Transparency International Ukraine.
L'Egypte, l'Eswatini (Swaziland), le Népal, la Sierra Leone et la Zambie ont également reçu 33 points l'an dernier.
Les leaders de l'Indice de perception de la corruption sont restés les mêmes en 2020 : le Danemark et la Nouvelle-Zélande, marquant tous les deux 88 points. Au bas de la liste se trouvent la Somalie (12 pts), le Soudan du Sud (12 pts) et la Syrie (14 pts).
Parmi les voisins de l’Ukraine, la Moldavie avec 34 points est à la 115e place de l’Indice.
« Les autocraties européennes, le Bélarus (47 points, 63e place) et la Russie (30 points, 129e place) ont également amélioré leurs scores. La Russie est le seul pays voisin à être à la traîne derrière l'Ukraine. La Hongrie et la Roumanie ont toujours les mêmes scores : les deux pays ont 44 points et se classent 69e. Dans le même temps, les leaders de l’IPC de l’année dernière parmi nos voisins ont perdu des points : la Slovaquie a perdu 1 point et la Pologne 2 points », précise l’organisation.
Source : https://www.ukrinform.fr/rubric-society/3179956-transparency-international-lukraine-a-progresse-dans-lindice-de-perception-de-la-corruption.html
Gilles- Messages : 2455
Date d'inscription : 16/02/2019
Re: Lutte contre la corruption
Ukraine: la présidence vandalisée à l’issue d’une manifestation pour la réforme de la justice
Dans la nuit de samedi à dimanche 21 mars à Kiev, alors que des manifestants radicaux ont vandalisé la façade du bâtiment de la présidence, des échauffourées se sont déroulées à la fin d’une manifestation de soutien à un nationaliste emprisonné.
Le cas individuel de Serhiy Sternenko cristallise depuis des semaines un mouvement bien plus général dans la société, demandant une réforme profonde d’un système judiciaire totalement corrompu et politisé. Seulement, samedi soir, la société civile et les libéraux se sont laissé déborder par les nationalistes radicaux, qui cette fois s’en sont pris à un bâtiment des institutions.
Ils étaient plusieurs centaines à manifester dans la rue Bankova, le siège de la présidence ukrainienne, pour réclamer la libération de Serhiy Sternenko, un militant ultra-nationaliste d’Odessa, condamné à 7 ans de prison, mais aussi pour réclamer le départ de la procureure générale d’Ukraine, Irina Venediktova, et dénoncer l’emprise sur l’appareil judiciaire actuel, de personnalités de l’ancien régime Ianoukovitch.
En fin de meeting, des nationalistes radicaux ont joué des coudes, ils ont tagué la façade de la présidence avec des slogans anti-police et anti-système, et ils ont tenté de mettre le feu à la porte du bâtiment ainsi qu’à des fenêtres, alors que des fumées ont pénétré dans la présidence.
La corruption des tribunaux et l’injustice tout court, sont la préoccupation majeure des Ukrainiens, et le combat pour une réforme en profondeur du secteur judiciaire est porté par le courant libéral, démocrate, et les activistes anti-corruption.
Seulement, de manière récurrente, l’extrême-droite nationaliste se niche dans ces revendications portées par la majorité, en imposant ses méthodes et sa violence, qui eux sont minoritaires.
Les activistes libéraux et démocrates ont longtemps refusé de se pencher sur ce voisinage dérangeant, certains estimant que la fin justifie les moyens. mais ce dimanche ils se réveillent avec la gueule de bois, alors que leur manifestation pour la justice s’est terminée par une atteinte à un symbole de l’État.
Source : https://www.rfi.fr/fr/europe/20210321-ukraine-la-pr%C3%A9sidence-vandalis%C3%A9e-%C3%A0-l-issue-d-une-manifestation-pour-la-r%C3%A9forme-de-la-justice
Dans la nuit de samedi à dimanche 21 mars à Kiev, alors que des manifestants radicaux ont vandalisé la façade du bâtiment de la présidence, des échauffourées se sont déroulées à la fin d’une manifestation de soutien à un nationaliste emprisonné.
Le cas individuel de Serhiy Sternenko cristallise depuis des semaines un mouvement bien plus général dans la société, demandant une réforme profonde d’un système judiciaire totalement corrompu et politisé. Seulement, samedi soir, la société civile et les libéraux se sont laissé déborder par les nationalistes radicaux, qui cette fois s’en sont pris à un bâtiment des institutions.
Ils étaient plusieurs centaines à manifester dans la rue Bankova, le siège de la présidence ukrainienne, pour réclamer la libération de Serhiy Sternenko, un militant ultra-nationaliste d’Odessa, condamné à 7 ans de prison, mais aussi pour réclamer le départ de la procureure générale d’Ukraine, Irina Venediktova, et dénoncer l’emprise sur l’appareil judiciaire actuel, de personnalités de l’ancien régime Ianoukovitch.
Slogans anti-système et anti-police
En fin de meeting, des nationalistes radicaux ont joué des coudes, ils ont tagué la façade de la présidence avec des slogans anti-police et anti-système, et ils ont tenté de mettre le feu à la porte du bâtiment ainsi qu’à des fenêtres, alors que des fumées ont pénétré dans la présidence.
La corruption des tribunaux et l’injustice tout court, sont la préoccupation majeure des Ukrainiens, et le combat pour une réforme en profondeur du secteur judiciaire est porté par le courant libéral, démocrate, et les activistes anti-corruption.
Seulement, de manière récurrente, l’extrême-droite nationaliste se niche dans ces revendications portées par la majorité, en imposant ses méthodes et sa violence, qui eux sont minoritaires.
Les activistes libéraux et démocrates ont longtemps refusé de se pencher sur ce voisinage dérangeant, certains estimant que la fin justifie les moyens. mais ce dimanche ils se réveillent avec la gueule de bois, alors que leur manifestation pour la justice s’est terminée par une atteinte à un symbole de l’État.
Source : https://www.rfi.fr/fr/europe/20210321-ukraine-la-pr%C3%A9sidence-vandalis%C3%A9e-%C3%A0-l-issue-d-une-manifestation-pour-la-r%C3%A9forme-de-la-justice
ght85- Messages : 41
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Re: Lutte contre la corruption
ght85 a écrit:Ukraine: la présidence vandalisée à l’issue d’une manifestation pour la réforme de la justice
Dans la nuit de samedi à dimanche 21 mars à Kiev, alors que des manifestants radicaux ont vandalisé la façade du bâtiment de la présidence, des échauffourées se sont déroulées à la fin d’une manifestation de soutien à un nationaliste emprisonné.
...
Les activistes libéraux et démocrates ont longtemps refusé de se pencher sur ce voisinage dérangeant, certains estimant que la fin justifie les moyens. mais ce dimanche ils se réveillent avec la gueule de bois, alors que leur manifestation pour la justice s’est terminée par une atteinte à un symbole de l’État.
Rien d'étonnant à cela. La violence institutionnelle fait partie du système du pouvoir en place en Ukraine. Alors, comme dit le dicton "Qui sème le vent, récolte la tempête".
Thuramir- Messages : 3677
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Re: Lutte contre la corruption
Le cinquième président de l’Ukraine Petro Porochenko est accusé de trahison et de complicité avec le terrorisme, selon le Bureau d’investigation d’Ukraine.
« Le cinquième président de l'Ukraine est soupçonné d'avoir contribué aux activités des organisations terroristes des pseudos Républiques populaires de Donetsk et Louhansk en agissant par accord préalable avec un groupe d'individus, en particulier des représentants de la haute direction de la Fédération de Russie », ressort-il du communiqué publié sur le site du Bureau.
Les agents du Bureau d’investigation d’Ukraine et du Service de sécurité de l’Ukraine enquêtent sur une procédure pénale concernant l'organisation d'un plan criminel avec un groupe d’individus pour l'approvisionnement en charbon des territoires temporairement occupés et le financement des organisations terroristes des pseudos Républiques populaires de Donetsk et Louhansk » Le montant total d’affaires s’élève à 1,5 milliards de hryvnias.
La procédure pénale est effectuée conformément aux h.1 et h.3 de l'art. 258-5 (financement du terrorisme), partie 1 de l'art. 111 (haute trahison) et la partie 1 de l'art. 258-3 (assistance aux activités d'une organisation terroriste) du Code pénal de l’Ukraine.
« Le cinquième président de l'Ukraine est soupçonné d'avoir contribué aux activités des organisations terroristes des pseudos Républiques populaires de Donetsk et Louhansk en agissant par accord préalable avec un groupe d'individus, en particulier des représentants de la haute direction de la Fédération de Russie », ressort-il du communiqué publié sur le site du Bureau.
Les agents du Bureau d’investigation d’Ukraine et du Service de sécurité de l’Ukraine enquêtent sur une procédure pénale concernant l'organisation d'un plan criminel avec un groupe d’individus pour l'approvisionnement en charbon des territoires temporairement occupés et le financement des organisations terroristes des pseudos Républiques populaires de Donetsk et Louhansk » Le montant total d’affaires s’élève à 1,5 milliards de hryvnias.
La procédure pénale est effectuée conformément aux h.1 et h.3 de l'art. 258-5 (financement du terrorisme), partie 1 de l'art. 111 (haute trahison) et la partie 1 de l'art. 258-3 (assistance aux activités d'une organisation terroriste) du Code pénal de l’Ukraine.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Lutte contre la corruption
Matt a écrit:Tout le monde fustige l'Ukraine de corruption, mais il serait bien de commencer par balayer devant sa porte:
No comment
je l'ai toujours dit . Les leçons et critiques sur la corruption en Ukraine venant d'occident , c'est bien gentil mais avoir le cul propre serait beaucoup mieux avant d'ouvrir son bec . Même "l’exemplaire" Allemagne a de grosses casseroles en magouille.
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
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Re: Lutte contre la corruption
benoit77 a écrit:Matt a écrit:Tout le monde fustige l'Ukraine de corruption, mais il serait bien de commencer par balayer devant sa porte:
No comment
je l'ai toujours dit . Les leçons et critiques sur la corruption en Ukraine venant d'occident , c'est bien gentil mais avoir le cul propre serait beaucoup mieux avant d'ouvrir son bec . Même "l’exemplaire" Allemagne a de grosses casseroles en magouille.
Faut arreter de taper sur Gerhard Schröder
C'est pas parce qu'il a approuvé Nord Stream avec les russes en Septembre 2005 et qu'il a donne une garantie de pret de 1 milliard d'euros de la part de l'Allemagne et que juste apres il a quitte son poste de Chancellier et rejoint... le board de director de Nord Stream...
Il n'y avait aucun conflit d'interet, c'est juste une preuve de ses fantastiques compétences et un modele de reconversion professionnel !
julienp- Messages : 576
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Re: Lutte contre la corruption
julienp a écrit:
Faut arreter de taper sur Gerhard Schröder
C'est pas parce qu'il a approuvé Nord Stream avec les russes en Septembre 2005 et qu'il a donne une garantie de pret de 1 milliard d'euros de la part de l'Allemagne et que juste apres il a quitte son poste de Chancellier et rejoint... le board de director de Nord Stream...
Il n'y avait aucun conflit d'interet, c'est juste une preuve de ses fantastiques compétences et un modele de reconversion professionnel !
Je me demande si tu es un pince-sans-rire et que tu pratiques l'ironie la plus sombre ou bien, si tu crois réellement ce que tu écris...
Krispoluk- Messages : 9858
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Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Lutte contre la corruption
Durant mon existence, j'ai eu la chance de pouvoir converser longuement avec des français, anglais, irlandais, americains, russes, lithuaniens, hongrois, allemands et ukrainiens. les avis peuvent différés sur certains sujet et c'est logique, mais il y a une constante; toutes ces personnes m'ont dit que leur gouvernements etaient corrompus et que les oligarques ou multinationales menaient la danse. Je pense que tout est dit
Sté- Messages : 125
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Re: Lutte contre la corruption
De l'humour ou il faut rajouter "c'est une blague bien sur" ou mettre 10 smileys, je trouve ca tres beauf.Krispoluk a écrit:julienp a écrit:
Faut arreter de taper sur Gerhard Schröder
C'est pas parce qu'il a approuvé Nord Stream avec les russes en Septembre 2005 et qu'il a donne une garantie de pret de 1 milliard d'euros de la part de l'Allemagne et que juste apres il a quitte son poste de Chancellier et rejoint... le board de director de Nord Stream...
Il n'y avait aucun conflit d'interet, c'est juste une preuve de ses fantastiques compétences et un modele de reconversion professionnel !
Je me demande si tu es un pince-sans-rire et que tu pratiques l'ironie la plus sombre ou bien, si tu crois réellement ce que tu écris...
Ne pas arriver avec de trop gros sabots et un peu d'ambiguité c'est plus artistique
julienp- Messages : 576
Date d'inscription : 14/04/2017
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Matt, Thuramir, Krispoluk et Gilles aiment ce message
Re: Lutte contre la corruption
Malgré la perte de la région de Louhansk, le gouvernement ukrainien veut préparer l’après-guerre, notamment lors d’une conférence internationale à Lugano, en Suisse. Présent sur place, le Premier ministre ukrainien estime qu’il faudra au moins 750 milliards de dollars pour reconstruire le pays. Mais si la crise ukrainienne a suscité un élan de générosité sans précédent, la question de la gestion des fonds va très vite se poser, dans un pays gangrené par une corruption généralisée.
Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Selon Transparency International, l’Ukraine est le 58e pays le plus corrompu du monde, parmi 180 États. D’après l’ONG, un quart des Ukrainiens ont déjà dû payer un pot-de-vin à un agent public dans les douze derniers mois. Malgré les efforts réels engagés par Kiev pour enrayer le phénomène, on ne peut pas écarter totalement le risque qu’une partie de l’aide internationale soit détournée, estime Juhanni Grossman :
« Il faut de toute urgence renforcer les organismes qui combattent la corruption pour pouvoir accueillir des sommes aussi massives. Les institutions ukrainiennes ne sont pas aujourd’hui préparées à recevoir autant d’argent », résume ce chercheur à l’Institut de Bâle sur la gouvernance.
Mauvaise élève, l’Ukraine n’en est pas moins l’un des pays qui progressent le plus dans la lutte anti-corruption, surtout depuis la révolution de 2014. Un combat aussi vital que celui contre l’armée russe :
« La corruption qui mine l’Ukraine et les pays de la région est en grande partie un héritage de l’Union soviétique, poursuit le chercheur. La corruption et la kleptocratie sont utilisées par la Russie contre l'Ukraine. Donc, si vous ne luttez pas contre la corruption, vous ne pouvez pas lutter contre le Kremlin non plus. »
Quant aux oligarques ukrainiens, que Volodymyr Zelensky a tenté de mettre au pas après son élection, ils sont paradoxalement revenus en grâce depuis l’invasion russe ; un grand nombre d’entre eux ayant choisi de mettre leurs fortunes au service de l’effort de guerre de l’appareil d’État.
Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Selon Transparency International, l’Ukraine est le 58e pays le plus corrompu du monde, parmi 180 États. D’après l’ONG, un quart des Ukrainiens ont déjà dû payer un pot-de-vin à un agent public dans les douze derniers mois. Malgré les efforts réels engagés par Kiev pour enrayer le phénomène, on ne peut pas écarter totalement le risque qu’une partie de l’aide internationale soit détournée, estime Juhanni Grossman :
« Il faut de toute urgence renforcer les organismes qui combattent la corruption pour pouvoir accueillir des sommes aussi massives. Les institutions ukrainiennes ne sont pas aujourd’hui préparées à recevoir autant d’argent », résume ce chercheur à l’Institut de Bâle sur la gouvernance.
Mauvaise élève, l’Ukraine n’en est pas moins l’un des pays qui progressent le plus dans la lutte anti-corruption, surtout depuis la révolution de 2014. Un combat aussi vital que celui contre l’armée russe :
« La corruption qui mine l’Ukraine et les pays de la région est en grande partie un héritage de l’Union soviétique, poursuit le chercheur. La corruption et la kleptocratie sont utilisées par la Russie contre l'Ukraine. Donc, si vous ne luttez pas contre la corruption, vous ne pouvez pas lutter contre le Kremlin non plus. »
Quant aux oligarques ukrainiens, que Volodymyr Zelensky a tenté de mettre au pas après son élection, ils sont paradoxalement revenus en grâce depuis l’invasion russe ; un grand nombre d’entre eux ayant choisi de mettre leurs fortunes au service de l’effort de guerre de l’appareil d’État.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Lutte contre la corruption
Le président ukrainien explique avoir écarté Iryna Venediktova et Ivan Bakanov en raison de la collaboration avec la Russie de nombreux membres des agences qu’ils dirigeaient.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 00h55, mis à jour à 07h21
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a limogé dimanche 17 juillet au soir la procureure générale et le chef des services de sécurité du pays, en raison de soupçons de trahison de certains de leurs subordonnés au profit des Russes, à la veille d’une réunion de l’Union européenne (UE) visant à renforcer les sanctions contre Moscou.
« J’ai pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale », Iryna Venediktova, « et le chef des services de sécurité » (SBU), Ivan Bakanov, a déclaré M. Zelensky, alors que la Russie poursuit ses bombardements sur plusieurs villes ukrainiennes.
Les ordonnances limogeant Ivan Bakanov, ami d’enfance de Zelensky, et Iryna Venediktova, qui avait engagé des poursuites pour des crimes de guerre commis par l’armée russe en Ukraine, ont été publiés sur le site officiel du président. Dans un message posté sur Telegram, M. Zelensky explique avoir écarté les hauts responsables en raison de la collaboration avec la Russie de nombreux membres de leurs agences. Selon lui, une soixantaine de fonctionnaires des agences de Bakanov et Venediktova travaillent contre l’Ukraine, dans les territoires occupés par la Russie. Ce serait au total 651 cas de trahison et de collaboration qui concerneraient des procureurs et des responsables de l’application des lois.
« Chacune de ces questions recevra une réponse »
« Un tel éventail de crimes contre les fondements de la sécurité nationale de l’Etat (…) pose de très sérieuses questions aux dirigeants concernés », a déclaré le président ukrainien. « Chacune de ces questions recevra une réponse appropriée », a-t-il ajouté.
Volodymyr Zelensky a nommé Oleksy Symonenko nouveau procureur général dans un décret, qui a également été publié sur le site du président.
Iryna Venediktova a notamment dirigé l’enquête sur les atrocités présumées commises au début de l’invasion par les forces russes dans la ville de Boutcha, banlieue au nord-ouest de Kiev, devenues aux yeux de l’Occident un symbole des « crimes de guerre » russes en Ukraine.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 00h55, mis à jour à 07h21
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a limogé dimanche 17 juillet au soir la procureure générale et le chef des services de sécurité du pays, en raison de soupçons de trahison de certains de leurs subordonnés au profit des Russes, à la veille d’une réunion de l’Union européenne (UE) visant à renforcer les sanctions contre Moscou.
« J’ai pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale », Iryna Venediktova, « et le chef des services de sécurité » (SBU), Ivan Bakanov, a déclaré M. Zelensky, alors que la Russie poursuit ses bombardements sur plusieurs villes ukrainiennes.
Les ordonnances limogeant Ivan Bakanov, ami d’enfance de Zelensky, et Iryna Venediktova, qui avait engagé des poursuites pour des crimes de guerre commis par l’armée russe en Ukraine, ont été publiés sur le site officiel du président. Dans un message posté sur Telegram, M. Zelensky explique avoir écarté les hauts responsables en raison de la collaboration avec la Russie de nombreux membres de leurs agences. Selon lui, une soixantaine de fonctionnaires des agences de Bakanov et Venediktova travaillent contre l’Ukraine, dans les territoires occupés par la Russie. Ce serait au total 651 cas de trahison et de collaboration qui concerneraient des procureurs et des responsables de l’application des lois.
« Chacune de ces questions recevra une réponse »
« Un tel éventail de crimes contre les fondements de la sécurité nationale de l’Etat (…) pose de très sérieuses questions aux dirigeants concernés », a déclaré le président ukrainien. « Chacune de ces questions recevra une réponse appropriée », a-t-il ajouté.
Volodymyr Zelensky a nommé Oleksy Symonenko nouveau procureur général dans un décret, qui a également été publié sur le site du président.
Iryna Venediktova a notamment dirigé l’enquête sur les atrocités présumées commises au début de l’invasion par les forces russes dans la ville de Boutcha, banlieue au nord-ouest de Kiev, devenues aux yeux de l’Occident un symbole des « crimes de guerre » russes en Ukraine.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Lutte contre la corruption
AFP, publié le vendredi 03 février 2023 à 12h03
L'invasion russe a fortement réduit la corruption en Ukraine et provoqué un changement de mentalité "irréversible" dans ce pays, estime le chef d'une agence anticorruption ukrainienne, selon qui de récents scandales confirment cette tendance.
"Pendant les premiers mois de la guerre, nous avons constaté que la corruption avait pratiquement disparu", a déclaré Oleksandre Novikov, 42 ans, chef de l'Agence nationale de prévention de la corruption (ANPC), lors d'un entretien accordé à l'AFP après une série de perquisitions chez des personnalités et dans des administrations ukrainiennes.
Mais, passé le premier choc du conflit, "certains ont renoué avec les vieilles pratiques", regrette cet ex-procureur, à la tête de l'ANPC depuis trois ans.
Les autorités ukrainiennes ont perquisitionné mercredi au domicile du milliardaire sulfureux Igor Kolomoïski - dans une affaire de détournement de fonds impliquant des compagnies pétrolières -, à celui d'un ex-ministre de l'Intérieur et au fisc ukrainien, tandis que la direction des Douanes a été limogée.
De hauts responsables du ministère de la Défense ont également reçu la visite d'enquêteurs, une semaine après le limogeage d'une série de hauts responsables dans une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l'armée, premier scandale d'ampleur depuis l'invasion russe il y a près d'un an.
L'Ukraine, qui accueille vendredi un sommet avec l'Union européenne et dont l'effort de guerre dépend en grande partie du soutien européen et américain, semble chercher ainsi à rassurer ses alliés sur les risques de détournements de l'aide, alors que l'UE a fait de la lutte anticorruption une condition à l'accession de l'Ukraine au bloc européen
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué jeudi à Kiev les récents efforts de lutte anticorruption et la réaction "rapide" des autorités.
- Changement de mentalité -
Ces affaires montrent "que l'Ukraine combat la corruption", assure de son côté M. Novikov.
"Le niveau de la corruption a largement baissé ces dernières années", souligne-t-il, citant un sondage financé par l'Agence américaine pour le développement (USAID) et réalisé à l'été 2022, en pleine invasion.
Selon cette étude, 29% des Ukrainiens trouvent que le niveau de corruption dans leur pays est en baisse, contre seulement 4% l'année précédente. Par ailleurs, 64% de la population dit ne pas avoir été confrontée à ce fléau pendant les 12 derniers mois, contre 43% un an plus tôt.
Plus concrètement, l'agence de M. Novikov a reçu 1.300 plaintes portant sur la corruption présumée en 2021 contre 4.500 l'année d'avant.
Le nombre d'Ukrainiens jugeant que les pots-de-vin ne sont "jamais justifiés" est passé de 40% en 2021 à 64% l'année suivante. Et la part de la population prête à dénoncer les cas de corruption a presque doublé, de 44% à 84%, selon la même source.
"Un changement colossal de la conscience publique a eu lieu", se réjouit M. Novikov. Selon lui, cette évolution s'explique par la solidarité sans précédent dont font preuve les Ukrainiens depuis le début du conflit, et par le renforcement inédit de la confiance envers leurs autorités en cette période.
"Quand vous faites confiance à l'État et que vous le percevez comme le vôtre, vous ne tolérez plus aucune violation de sa part", analyse le responsable.
Tout n'est pourtant pas rose dans ce pays, classé à la 116e place sur 180 selon l'indice de perception de la corruption en 2022 établi par l'ONG Transparency International.
Selon Novikov, les pertes financières de l'Ukraine liées à la corruption étaient estimées à environ 7 milliards d'euros par an en 2020. "La plupart de ces pertes étaient liés au secteurs du fisc et des douanes. Depuis, aucun changement considérable n'a eu lieu", regrette le responsable.
En revanche, son agence "n'a trouvé aucune violation majeure dans l'utilisation de l'aide occidentale". Si des infractions concernant l'assistance humanitaire ont été découvertes, elles n'ont pas été "importantes ou systémiques", assure M. Novikov.
Il presse aussi le gouvernement de réinstaurer la publication en ligne des déclarations de revenus des responsables étatiques et l'utilisation du système des enchères électroniques pour les achats non-militaires de l'armée, suspendues pour la durée de la guerre.
"Ces instruments doivent être restaurés, et seulement après nos partenaires seront sûrs que leur aide est utilisée correctement", estime M. Novikov.
L'invasion russe a fortement réduit la corruption en Ukraine et provoqué un changement de mentalité "irréversible" dans ce pays, estime le chef d'une agence anticorruption ukrainienne, selon qui de récents scandales confirment cette tendance.
"Pendant les premiers mois de la guerre, nous avons constaté que la corruption avait pratiquement disparu", a déclaré Oleksandre Novikov, 42 ans, chef de l'Agence nationale de prévention de la corruption (ANPC), lors d'un entretien accordé à l'AFP après une série de perquisitions chez des personnalités et dans des administrations ukrainiennes.
Mais, passé le premier choc du conflit, "certains ont renoué avec les vieilles pratiques", regrette cet ex-procureur, à la tête de l'ANPC depuis trois ans.
Les autorités ukrainiennes ont perquisitionné mercredi au domicile du milliardaire sulfureux Igor Kolomoïski - dans une affaire de détournement de fonds impliquant des compagnies pétrolières -, à celui d'un ex-ministre de l'Intérieur et au fisc ukrainien, tandis que la direction des Douanes a été limogée.
De hauts responsables du ministère de la Défense ont également reçu la visite d'enquêteurs, une semaine après le limogeage d'une série de hauts responsables dans une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l'armée, premier scandale d'ampleur depuis l'invasion russe il y a près d'un an.
L'Ukraine, qui accueille vendredi un sommet avec l'Union européenne et dont l'effort de guerre dépend en grande partie du soutien européen et américain, semble chercher ainsi à rassurer ses alliés sur les risques de détournements de l'aide, alors que l'UE a fait de la lutte anticorruption une condition à l'accession de l'Ukraine au bloc européen
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué jeudi à Kiev les récents efforts de lutte anticorruption et la réaction "rapide" des autorités.
- Changement de mentalité -
Ces affaires montrent "que l'Ukraine combat la corruption", assure de son côté M. Novikov.
"Le niveau de la corruption a largement baissé ces dernières années", souligne-t-il, citant un sondage financé par l'Agence américaine pour le développement (USAID) et réalisé à l'été 2022, en pleine invasion.
Selon cette étude, 29% des Ukrainiens trouvent que le niveau de corruption dans leur pays est en baisse, contre seulement 4% l'année précédente. Par ailleurs, 64% de la population dit ne pas avoir été confrontée à ce fléau pendant les 12 derniers mois, contre 43% un an plus tôt.
Plus concrètement, l'agence de M. Novikov a reçu 1.300 plaintes portant sur la corruption présumée en 2021 contre 4.500 l'année d'avant.
Le nombre d'Ukrainiens jugeant que les pots-de-vin ne sont "jamais justifiés" est passé de 40% en 2021 à 64% l'année suivante. Et la part de la population prête à dénoncer les cas de corruption a presque doublé, de 44% à 84%, selon la même source.
"Un changement colossal de la conscience publique a eu lieu", se réjouit M. Novikov. Selon lui, cette évolution s'explique par la solidarité sans précédent dont font preuve les Ukrainiens depuis le début du conflit, et par le renforcement inédit de la confiance envers leurs autorités en cette période.
"Quand vous faites confiance à l'État et que vous le percevez comme le vôtre, vous ne tolérez plus aucune violation de sa part", analyse le responsable.
Tout n'est pourtant pas rose dans ce pays, classé à la 116e place sur 180 selon l'indice de perception de la corruption en 2022 établi par l'ONG Transparency International.
Selon Novikov, les pertes financières de l'Ukraine liées à la corruption étaient estimées à environ 7 milliards d'euros par an en 2020. "La plupart de ces pertes étaient liés au secteurs du fisc et des douanes. Depuis, aucun changement considérable n'a eu lieu", regrette le responsable.
En revanche, son agence "n'a trouvé aucune violation majeure dans l'utilisation de l'aide occidentale". Si des infractions concernant l'assistance humanitaire ont été découvertes, elles n'ont pas été "importantes ou systémiques", assure M. Novikov.
Il presse aussi le gouvernement de réinstaurer la publication en ligne des déclarations de revenus des responsables étatiques et l'utilisation du système des enchères électroniques pour les achats non-militaires de l'armée, suspendues pour la durée de la guerre.
"Ces instruments doivent être restaurés, et seulement après nos partenaires seront sûrs que leur aide est utilisée correctement", estime M. Novikov.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Lutte contre la corruption
https://www.lemonde.fr/international/live/2024/01/04/en-direct-guerre-en-ukraine-l-armee-ukrainienne-fait-etat-de-58-attaques-aeriennes-russes-en-vingt-quatre-heures_6208497_3210.html
« Le contre-espionnage, en collaboration avec la police nationale ukrainienne et le service d’information et de sécurité de la République de Moldavie, a neutralisé un groupe criminel international agissant en faveur de la Fédération de Russie », écrivent les Service de sécurité d’Ukraine (SBU), dans un communiqué.
« Les criminels amenaient les hommes en âge de servir dans l’armée depuis la région (ukrainienne) d’Odessa jusqu’à la frontière avec la Transnistrie », région séparatiste prorusse de Moldavie, poursuit-elle. « De là, ils les conduisaient le long de sentiers forestiers évitant les postes de contrôle (…) et emmenaient leurs clients à [Chisinau], la capitale moldave (…) A la suite d’une opération spéciale conjointe, les forces de l’ordre ont arrêté deux membres de gangs en Moldavie alors qu’ils accompagnaient un groupe de déserteurs », poursuit la police, selon laquelle les passeurs monnayaient leurs services entre 4 500 et 5 000 dollars et trouvaient leur clientèle via des chaînes Telegram.
Deux autres individus, qui s’apprêtaient à faire passer des Ukrainiens mobilisables à l’étranger, ont selon elle été identifiés à Odessa.
Depuis le début de l’offensive russe, en février 2022, les Ukrainiens âgés de 18 à 60 ans ont l’interdiction de quitter le territoire. Les déserteurs sont passibles de douze ans de prison et les ceux n’obéissent pas à l’ordre de mobilisation risquent cinq ans de réclusion.
Après deux ans de combats meurtriers et l’échec de la contre-offensive lancée au printemps, les forces ukrainiennes ont besoin de regarnir leurs rangs. Parallèlement, des voix s’élèvent dans la société pour réclamer une rotation des troupes déployées en démobilisant celles qui se trouvent au front depuis longtemps et en enrôlant de nouveaux appelés ou des volontaires. Certains réclament également des mesures pour encourager les Ukrainiens expatriés à regagner leur pays pour prendre les armes. Un texte sur le sujet est actuellement débattu au Parlement.
Un réseau de passeurs d’Ukrainiens mobilisables démantelé, selon les services de sécurité
Les services de sécurité ukrainiens ont annoncé jeudi l’arrestation de deux passeurs moldaves qui permettaient à des Ukrainiens de quitter le pays pour échapper à leur appel sous les drapeaux, en plein débat sur la nécessité d’augmenter les effectifs de l’armée.« Le contre-espionnage, en collaboration avec la police nationale ukrainienne et le service d’information et de sécurité de la République de Moldavie, a neutralisé un groupe criminel international agissant en faveur de la Fédération de Russie », écrivent les Service de sécurité d’Ukraine (SBU), dans un communiqué.
« Les criminels amenaient les hommes en âge de servir dans l’armée depuis la région (ukrainienne) d’Odessa jusqu’à la frontière avec la Transnistrie », région séparatiste prorusse de Moldavie, poursuit-elle. « De là, ils les conduisaient le long de sentiers forestiers évitant les postes de contrôle (…) et emmenaient leurs clients à [Chisinau], la capitale moldave (…) A la suite d’une opération spéciale conjointe, les forces de l’ordre ont arrêté deux membres de gangs en Moldavie alors qu’ils accompagnaient un groupe de déserteurs », poursuit la police, selon laquelle les passeurs monnayaient leurs services entre 4 500 et 5 000 dollars et trouvaient leur clientèle via des chaînes Telegram.
Deux autres individus, qui s’apprêtaient à faire passer des Ukrainiens mobilisables à l’étranger, ont selon elle été identifiés à Odessa.
Depuis le début de l’offensive russe, en février 2022, les Ukrainiens âgés de 18 à 60 ans ont l’interdiction de quitter le territoire. Les déserteurs sont passibles de douze ans de prison et les ceux n’obéissent pas à l’ordre de mobilisation risquent cinq ans de réclusion.
Après deux ans de combats meurtriers et l’échec de la contre-offensive lancée au printemps, les forces ukrainiennes ont besoin de regarnir leurs rangs. Parallèlement, des voix s’élèvent dans la société pour réclamer une rotation des troupes déployées en démobilisant celles qui se trouvent au front depuis longtemps et en enrôlant de nouveaux appelés ou des volontaires. Certains réclament également des mesures pour encourager les Ukrainiens expatriés à regagner leur pays pour prendre les armes. Un texte sur le sujet est actuellement débattu au Parlement.
Gilles- Messages : 2455
Date d'inscription : 16/02/2019
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