En Biélorussie
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Re: En Biélorussie
- INTERNATIONAL
- BIÉLORUSSIE
[size=49]En Biélorussie, la répression se poursuit après la présidentielle, 700 manifestants arrêtés mercredi
Au moins 6 700 personnes ont été interpellées depuis le 9 août et l’annonce de la réélection d’Alexandre Loukachenko, que les manifestants accusent de fraude.[/size]
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 12h45, mis à jour à 14h05
Temps deLecture 2 min.
Mardi 11 août 2020, des membres des forces de l’ordre interpellent un manifestant lors d’un rassemblement contre les résultats de l’élection présidentielle en Biélorussie. AP
La répression se poursuit contre les manifestants qui s’opposent à l’élection, frauduleuse selon eux, d’Alexandre Loukachenko, autocrate qui règne sur le pays depuis plus d’un quart de siècle. Le ministère biélorusse de l’intérieur a annoncé, jeudi 13 août, l’arrestation de quelque 700 manifestants de plus la veille, quatrième jour d’une contestation violemment réprimée, faisant deux morts.
Au moins 6 700 personnes ont été interpellées depuis le 9 août et l’annonce du résultat de l’élection présidentielle, qui a offert un sixième triomphe à Loukachenko avec 80,23 % des suffrages. Pour ses partisans, c’est une novice en politique, Svetlana Tikhanovskaïa, qui a gagné, après une campagne qui a suscité une ferveur jamais vue dans l’ex-République soviétique. Cette modeste femme au foyer, qui s’était présentée pour remplacer son mari emprisonné, a dû fuir le pays mardi après avoir été menacée par les autorités.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Figure de la révolte biélorusse, Svetlana Tsikhanovskaïa contrainte de fuir son pays
Le ministère biélorusse de l’intérieur a estimé que la contestation faiblissait « mais le niveau d’agressivité à l’égard des forces de l’ordre reste élevé », relevant que 103 policiers avaient été blessés, dont 28 sont hospitalisés. Aucun bilan détaillé n’a été publié concernant les manifestants contre lesquels balles en caoutchouc, matraques et grenades sonores sont utilisées sans retenue.
Mercredi soir, les autorités biélorusses ont confirmé la mort d’une personne en détention, arrêtée durant la contestation, un décès qui s’ajoute à celui d’un manifestant lundi. Elles ont aussi reconnu un incident au cours duquel des balles réelles ont été tirées mardi, blessant une personne à Brest, dans l’ouest du pays.
Lire aussi Présidentielle en Biélorussie : l’Union européenne dénonce une élection « ni libre ni équitable » et menace de sanctions
Des célébrités prennent position
Des nouvelles manifestations s’organisaient néanmoins jeudi pour dénoncer la victoire de l’homme à poigne de Biélorussie. Dans la matinée, dans plusieurs villes du pays et notamment à Minsk, des dizaines de personnes sortaient pour le deuxième jour consécutif en ordre dispersé pour constituer d’éphémères chaînes humaines pacifiques, fleurs à la main, une forme de contestation qui a été moins violemment réprimée que les manifestations nocturnes.
A Minsk, ces foules, fleurs ou ballons blancs à la main, soutenues par les klaxons d’automobilistes, se sont rassemblées en chaînes longues de dizaines ou de centaines de personnes suivant les endroits, en bas d’entreprises, le long d’avenues ou autour de stations de métro. Ces chaînes sont majoritairement constituées de femmes, vêtues le plus souvent de blanc.
Des célébrités locales ont ces derniers jours multiplié les critiques à l’égard des autorités. La quadruple championne olympique de biathlon Darya Domracheva s’est adressée sur son compte Instagram aux « dirigeants des forces antiémeutes : ARRETEZ LA VIOLENCE ! Ne permettez pas que l’horreur se poursuive dans les rues ». Plus tard, elle a publié un deuxième message appelant « les deux parties » au calme. L’écrivaine Svetlana Alexievitch, seule Biélorusse distinguée par un prix Nobel, a accusé, mercredi, le président Alexandre Loukachenko d’entraîner son pays vers « la guerre civile ».
Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Biélorussie, « ils tirent sur les gens comme sur des canards »
Les Etats-Unis et l’UE ont dénoncé les fraudes électorales et la répression, les Européens menaçant Minsk de sanctions. L’Ukraine voisine a pour sa part appelé ses ressortissants à éviter de se rendre en Biélorussie, et réclamé la libération « immédiate » de deux défenseurs ukrainiens des droits de l’homme qui ont été incarcérés.
Le Monde avec AFP
travellergillou76- Messages : 2193
Date d'inscription : 30/12/2015
Re: En Biélorussie
Interview.La prix Nobel Svetlana Alexievitch conseille au président biélorusse de partir
BELOROUSSKI PARTIZAN - MINSK
Publié le 13/08/2020 - 14:57
Svetlana Alexievitch, l’écrivaine biélorusse, lauréate du prix Nobel de littérature en 2015, a accordée une interview à Radio Svoboda, la rédaction russophone de Radio Free Europe. Elle livre son sentiment sur la situation politique en Biélorussie, pays dirigé d’une main de fer par Alexandre Loukachenko. Un entretien repris par le site indépendant biélorusse Belorousski partizan.
Svetlana Alexievitch : De mon point de vue, le pouvoir a déclaré la guerre à son peuple. Je vois la société se radicaliser. Et la manière dont se comportent les forces de l’ordre… Personne n’aurait pu imaginer une chose pareille. Nous avons vu comment cela s’est passé dans d’autres pays, mais chez nous ils ont tiré sur une voiture où se trouvait un enfant, il y a du sang partout, une femme enceinte a été tabassée ; lors des arrestations, les personnes sont étouffées à coups de genoux – ce qui a provoqué le soulèvement de la population noire aux États-Unis.
Les gens se font arrêter dans la rue. Ils sont parqués dans des stades sans eau ni nourriture. Des personnes pourtant absolument pacifiques. Aujourd’hui [lors de la manifestation], des femmes ont formé une chaîne et ont scandé : “Nous voulons connaître la vérité sur les élections, ne tuez pas nos hommes.” Elles portaient des fleurs et ont prié devant la flamme éternelle sur la place de la Victoire. Lorsqu’elles ont commencé à se disperser, la police antiémeute les a attaquées. Et je ne parle même pas de ce qui se passe la nuit. Cela ressemble vraiment à des actions de guerre.
BELOROUSSKI PARTIZAN - MINSK
Publié le 13/08/2020 - 14:57
Svetlana Alexievitch, l’écrivaine biélorusse, lauréate du prix Nobel de littérature en 2015, a accordée une interview à Radio Svoboda, la rédaction russophone de Radio Free Europe. Elle livre son sentiment sur la situation politique en Biélorussie, pays dirigé d’une main de fer par Alexandre Loukachenko. Un entretien repris par le site indépendant biélorusse Belorousski partizan.
Svetlana Alexievitch : De mon point de vue, le pouvoir a déclaré la guerre à son peuple. Je vois la société se radicaliser. Et la manière dont se comportent les forces de l’ordre… Personne n’aurait pu imaginer une chose pareille. Nous avons vu comment cela s’est passé dans d’autres pays, mais chez nous ils ont tiré sur une voiture où se trouvait un enfant, il y a du sang partout, une femme enceinte a été tabassée ; lors des arrestations, les personnes sont étouffées à coups de genoux – ce qui a provoqué le soulèvement de la population noire aux États-Unis.
Les gens se font arrêter dans la rue. Ils sont parqués dans des stades sans eau ni nourriture. Des personnes pourtant absolument pacifiques. Aujourd’hui [lors de la manifestation], des femmes ont formé une chaîne et ont scandé : “Nous voulons connaître la vérité sur les élections, ne tuez pas nos hommes.” Elles portaient des fleurs et ont prié devant la flamme éternelle sur la place de la Victoire. Lorsqu’elles ont commencé à se disperser, la police antiémeute les a attaquées. Et je ne parle même pas de ce qui se passe la nuit. Cela ressemble vraiment à des actions de guerre.
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Re: En Biélorussie
Biélorussie : les protestataires libérés affirment avoir été torturés
Les manifestations contre la victoire, jugée frauduleuse par l'opposition, d'Alexandre Loukachenko ont donné lieu à au moins 6700 arrestations.
Par Le Figaro avec AFP
Publié il y a 36 min, mis à jour il y a 13 min
Depuis dimanche soir, le Bélarus est le théâtre de manifestations de protestation contre la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans. SERGEI GAPON / AFP
Des centaines de contestataires, libérés après avoir été détenus en Biélorussie lors des protestations contre la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko, ont raconté vendredi 14 août des scènes de tortures subies en prison.
À LIRE AUSSI : Biélorussie: l’étrange fuite de Mme Tikhanovskaïa, l’opposante au président Loukachenko
Privés d'eau, de nourriture et de sommeil en détention, torturés à l'électricité et brûlés aux cigarettes, ils ont été détenus par des dizaines dans les cellules destinées à quatre ou six personnes, ont témoigné plusieurs contestataires libérés auprès de l'AFP. «On m'a frappé très fort sur la tête (...), mon dos est couvert de bleus après des coups de matraque», a déclaré à l'AFP Maxim Dovjenko, 25 ans, en assurant qu'il n'avait même pas participé aux manifestations, mais était sur les lieux au moment de la répression policière.
Mikhaïl Tchernenkov, entrepreneur de 43 ans, a montré ses fesses entièrement bleues à un photographe, racontant à l'AFP avoir été torturé à l'électricité et frappé avec des matraques.
Des centaines de personnes ont raconté avoir été torturées. SERGEI GAPON / AFP
[size]Dans un communiqué, l'ONG Amnesty International a rapporté jeudi des cas de manifestants «mis à nu, battus et menacés de viol» lors de leur détention dans les geôles du régime.
Jeudi soir, les autorités ont annoncé avoir libéré plus de 1000 manifestants au total, la présidente du Sénat, Natalia Kotchanova, ayant affirmé à la télévision publique que ces contestataires avaient été relâchés avec l'obligation de ne pas participer à des rassemblements non autorisés. Pour sa part, le ministre de l'Intérieur, Iouri Karaev, a présenté jeudi ses excuses pour les violences commises contre «des passants» qui n'étaient pas impliqués dans les protestations.
Depuis dimanche soir, la Biélorussie est le théâtre de manifestations de protestation contre la réélection d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans dans cette ex-république soviétique. Les protestations contre sa victoire - officiellement avec 80% des voix - jugée frauduleuse par les contestataires ont été violemment réprimées par les forces anti-émeutes, faisant deux morts, des dizaines de blessés et donnant lieu à au moins 6700 arrestations.[/size]
travellergillou76- Messages : 2193
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Re: En Biélorussie
[size=49]« Cela pourrait être la fin » : la Biélorussie se met en grève pour faire tomber Loukachenko
Cheminots, acteurs, ouvriers, employés des secteurs informatique, automobile ou chimique… Les salariés de plus d’une vingtaine d’entreprises se sont joints aux blocages et aux manifestations.[/size]
Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 04h48, mis à jour à 11h17
Temps deLecture 4 min.
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Manifestation contre les violences policières et la falsification du scrutin présidentiel à Minsk, le 13 août. SERGEI GAPON / AFP
Ce ne furent d’abord que quelques signaux : une démission au sein des forces de l’ordre ; un blocage dans une usine ; des fleurs, que les femmes apportaient pour honorer les victimes de la répression policière ; et ces « V » de la victoire que certains soldats de l’armée osaient discrètement faire depuis les fenêtres de leur camion, en signe de solidarité avec les manifestants. Puis, au fil des heures, ces signaux sont devenus un phénomène. Une vague. Un espoir. Les images de policiers jetant leur uniforme se sont multipliées, les démissions de fonctionnaires se sont enchaînées, les manifestations pacifiques ont grossi à Minsk et en province, et la grève a pris. Soudain, la Biélorussie s’est mise à y croire.
Jeudi 13 août, au lendemain d’une quatrième nuit de révolte violemment réprimée, les citoyens avides de démocratie, ces femmes, ces ouvriers, ces étudiants, qui se battent depuis dimanche et l’élection présidentielle qui a octroyé un sixième mandat à l’autocrate Alexandre Loukachenko, ont cru au départ possible du président honni.
Lire aussi Déni démocratique en Biélorussie
« Cela pourrait être la fin », estime l’analyste politique Artyom Shraibman. Chacun sait qu’annoncer le crépuscule du régime est encore prématuré. Alexandre Loukachenko a démontré que la brutalité et l’arbitraire étaient, plus que jamais, inhérents à sa façon de gouverner. Après plus de 6 700 arrestations menées ces trois derniers jours – parfois de simples passants coupables d’avoir croisé les OMON, la police antiémeute, au mauvais endroit, au mauvais moment –, les forces de l’ordre ont continué jeudi, en pleine journée, à matraquer les vitres des voitures, à molester les manifestants et à disperser les foules.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Biélorussie, « ils tirent sur les gens comme sur des canards »
Mais, alors qu’Internet avait été rétabli – sans doute pour éviter l’effondrement de l’économie –, les images diffusées sur les réseaux sociaux ont démontré aux Biélorusses la puissance de la rue, le courage et la force de gens ordinaires. Les protestations de la nuit précédente avaient faibli sous le coup de la terreur exercée par le régime, qui a admis l’utilisation de balles réelles. Celles du jour suivant ont montré d’immenses files de femmes et d’hommes qui se sont formées spontanément dans les rues de Minsk et des villes de province. La police, qui la nuit n’avait guère d’état d’âme à frapper des gens sans défense, a semblé parfois démunie. Les images symboliques d’un peuple uni contre son dictateur se sont alors enchaînées, comme cette prière de représentants des Eglises chrétienne orthodoxe, catholique, protestante contre les violences à Minsk.
C’est à ce moment-là, aussi, que dans les villes industrielles, les ouvriers se sont rassemblés. Au sein du groupe Belaz, fabriquant d’engins miniers, de camions, il y eut une réunion de travailleurs d’un genre que l’on n’avait pas vu depuis l’époque soviétique. Une grève a été programmée si quatre revendications n’étaient pas respectées d’ici à lundi : la démission du président et de son gouvernement, l’arrêt des violences policières, la libération des prisonniers politiques et l’organisation de nouvelles élections. Le symbole est fort. Belaz est l’un des joyaux industriels du pays. L’un des endroits où l’on avait toujours voté pour Loukachenko.
Manifestation contre les violences policières à Minsk, le 13 août. SERGEI GAPON / AFP
« Belaz est en grève. Un effet domino va suivre. On peut dire maintenant avec certitude que Loukachenko a perdu le contrôle de la situation », s’est emballé le journaliste et commentateur biélorusse Franak Viacorka, sur Twitter. L’effet domino a, de fait, opéré. Cheminots, acteurs, ouvriers, employés des secteurs informatique, automobile ou chimique… se sont joints aux blocages et aux manifestations. A maints endroits, les leaders posaient la question : « Qui a voté pour Svetlana Tsikanovskaïa [l’opposante de Loukachenko] ? » Toutes les mains se levaient. Pour ceux qui en doutaient encore, il devenait clair que le scrutin présidentiel avait été biaisé.
Les télévisions nationales, considérées comme des organes de propagande, ont, elles aussi, été submergées par ce réveil démocratique. Jeudi, plusieurs présentateurs, jusqu’ici soumis ou acquis au régime, se sont fait les avocats de l’opposition ou les critiques des violences policières, avant d’annoncer leur licenciement des groupes publics. Parmi eux, Vladimir Burko qui, pendant cinq ans, a présenté un programme pour vanter l’arsenal militaire de la présidence. Mercredi, la vedette du petit écran avait appelé les militaires à « réfléchir » avant de suivre les ordres du chef d’Etat. Le pays a également recensé la première démission d’un membre de l’administration présidentielle, Artyom Proskalovich, qui, sur Instagram, explique sans détour : « Je ne considère plus possible d’être avocat dans la fonction publique. »
« Les manifestations prennent de l’ampleur. La population n’a plus de doute sur le fait qu’on lui a volé son vote. Les entreprises publiques, qui sont le socle de Loukachenko, se dérobent sous ses pieds, note Andrei Yeliseyeu, directeur de recherche au sein du think tank EAST Center. Qu’adviendra-t-il ? Le système Loukachenko permet difficilement d’imaginer une négociation avec l’opposition. Et s’il opte pour une réponse brutale, comme il l’a fait jusqu’à présent, cela peut très mal se terminer pour tout le monde. »
Pour l’heure, les autorités ont semblé vouloir, pour la première fois depuis l’élection, apaiser les esprits. Si Loukachenko reste pour l’heure invisible et inaudible, la présidente du Sénat, Natalia Kotchanova, a appelé à « cesser l’autodestruction ». « Nous n’avons pas besoin d’un combat, nous n’avons pas besoin d’une guerre », a-t-elle déclaré à la télévision publique, tandis que le ministre de l’intérieur, Youri Karaev, présentait ses excuses pour les violences policières commises contre « des passants » n’ayant pas pris part aux manifestations. Dans la soirée, plus d’un millier de personnes ont été relâchées « avec l’obligation de ne pas participer à des manifestations non autorisées ». Un geste de mansuétude bien mince au regard des atrocités commises par le régime, dont ces prisonniers font déjà le récit.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Biélorussie, Loukachenko tente d’éteindre par la force la révolte de « son » peuple
Claire Gatinois
Cheminots, acteurs, ouvriers, employés des secteurs informatique, automobile ou chimique… Les salariés de plus d’une vingtaine d’entreprises se sont joints aux blocages et aux manifestations.[/size]
Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 04h48, mis à jour à 11h17
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Manifestation contre les violences policières et la falsification du scrutin présidentiel à Minsk, le 13 août. SERGEI GAPON / AFP
Ce ne furent d’abord que quelques signaux : une démission au sein des forces de l’ordre ; un blocage dans une usine ; des fleurs, que les femmes apportaient pour honorer les victimes de la répression policière ; et ces « V » de la victoire que certains soldats de l’armée osaient discrètement faire depuis les fenêtres de leur camion, en signe de solidarité avec les manifestants. Puis, au fil des heures, ces signaux sont devenus un phénomène. Une vague. Un espoir. Les images de policiers jetant leur uniforme se sont multipliées, les démissions de fonctionnaires se sont enchaînées, les manifestations pacifiques ont grossi à Minsk et en province, et la grève a pris. Soudain, la Biélorussie s’est mise à y croire.
Jeudi 13 août, au lendemain d’une quatrième nuit de révolte violemment réprimée, les citoyens avides de démocratie, ces femmes, ces ouvriers, ces étudiants, qui se battent depuis dimanche et l’élection présidentielle qui a octroyé un sixième mandat à l’autocrate Alexandre Loukachenko, ont cru au départ possible du président honni.
Lire aussi Déni démocratique en Biélorussie
La puissance de la rue
« Cela pourrait être la fin », estime l’analyste politique Artyom Shraibman. Chacun sait qu’annoncer le crépuscule du régime est encore prématuré. Alexandre Loukachenko a démontré que la brutalité et l’arbitraire étaient, plus que jamais, inhérents à sa façon de gouverner. Après plus de 6 700 arrestations menées ces trois derniers jours – parfois de simples passants coupables d’avoir croisé les OMON, la police antiémeute, au mauvais endroit, au mauvais moment –, les forces de l’ordre ont continué jeudi, en pleine journée, à matraquer les vitres des voitures, à molester les manifestants et à disperser les foules.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Biélorussie, « ils tirent sur les gens comme sur des canards »
Mais, alors qu’Internet avait été rétabli – sans doute pour éviter l’effondrement de l’économie –, les images diffusées sur les réseaux sociaux ont démontré aux Biélorusses la puissance de la rue, le courage et la force de gens ordinaires. Les protestations de la nuit précédente avaient faibli sous le coup de la terreur exercée par le régime, qui a admis l’utilisation de balles réelles. Celles du jour suivant ont montré d’immenses files de femmes et d’hommes qui se sont formées spontanément dans les rues de Minsk et des villes de province. La police, qui la nuit n’avait guère d’état d’âme à frapper des gens sans défense, a semblé parfois démunie. Les images symboliques d’un peuple uni contre son dictateur se sont alors enchaînées, comme cette prière de représentants des Eglises chrétienne orthodoxe, catholique, protestante contre les violences à Minsk.
C’est à ce moment-là, aussi, que dans les villes industrielles, les ouvriers se sont rassemblés. Au sein du groupe Belaz, fabriquant d’engins miniers, de camions, il y eut une réunion de travailleurs d’un genre que l’on n’avait pas vu depuis l’époque soviétique. Une grève a été programmée si quatre revendications n’étaient pas respectées d’ici à lundi : la démission du président et de son gouvernement, l’arrêt des violences policières, la libération des prisonniers politiques et l’organisation de nouvelles élections. Le symbole est fort. Belaz est l’un des joyaux industriels du pays. L’un des endroits où l’on avait toujours voté pour Loukachenko.
Manifestation contre les violences policières à Minsk, le 13 août. SERGEI GAPON / AFP
« Belaz est en grève. Un effet domino va suivre. On peut dire maintenant avec certitude que Loukachenko a perdu le contrôle de la situation », s’est emballé le journaliste et commentateur biélorusse Franak Viacorka, sur Twitter. L’effet domino a, de fait, opéré. Cheminots, acteurs, ouvriers, employés des secteurs informatique, automobile ou chimique… se sont joints aux blocages et aux manifestations. A maints endroits, les leaders posaient la question : « Qui a voté pour Svetlana Tsikanovskaïa [l’opposante de Loukachenko] ? » Toutes les mains se levaient. Pour ceux qui en doutaient encore, il devenait clair que le scrutin présidentiel avait été biaisé.
Réveil démocratique
Les télévisions nationales, considérées comme des organes de propagande, ont, elles aussi, été submergées par ce réveil démocratique. Jeudi, plusieurs présentateurs, jusqu’ici soumis ou acquis au régime, se sont fait les avocats de l’opposition ou les critiques des violences policières, avant d’annoncer leur licenciement des groupes publics. Parmi eux, Vladimir Burko qui, pendant cinq ans, a présenté un programme pour vanter l’arsenal militaire de la présidence. Mercredi, la vedette du petit écran avait appelé les militaires à « réfléchir » avant de suivre les ordres du chef d’Etat. Le pays a également recensé la première démission d’un membre de l’administration présidentielle, Artyom Proskalovich, qui, sur Instagram, explique sans détour : « Je ne considère plus possible d’être avocat dans la fonction publique. »
« Les manifestations prennent de l’ampleur. La population n’a plus de doute sur le fait qu’on lui a volé son vote. Les entreprises publiques, qui sont le socle de Loukachenko, se dérobent sous ses pieds, note Andrei Yeliseyeu, directeur de recherche au sein du think tank EAST Center. Qu’adviendra-t-il ? Le système Loukachenko permet difficilement d’imaginer une négociation avec l’opposition. Et s’il opte pour une réponse brutale, comme il l’a fait jusqu’à présent, cela peut très mal se terminer pour tout le monde. »
Pour l’heure, les autorités ont semblé vouloir, pour la première fois depuis l’élection, apaiser les esprits. Si Loukachenko reste pour l’heure invisible et inaudible, la présidente du Sénat, Natalia Kotchanova, a appelé à « cesser l’autodestruction ». « Nous n’avons pas besoin d’un combat, nous n’avons pas besoin d’une guerre », a-t-elle déclaré à la télévision publique, tandis que le ministre de l’intérieur, Youri Karaev, présentait ses excuses pour les violences policières commises contre « des passants » n’ayant pas pris part aux manifestations. Dans la soirée, plus d’un millier de personnes ont été relâchées « avec l’obligation de ne pas participer à des manifestations non autorisées ». Un geste de mansuétude bien mince au regard des atrocités commises par le régime, dont ces prisonniers font déjà le récit.
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Claire Gatinois
travellergillou76- Messages : 2193
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Re: En Biélorussie
Si tu parcours mon mur fb, il y a pleins de choses dans ce sens.
Lundi je pensais un Maïdan biélorusse, maintenant j'en suis sûr. Mais la répression est très forte, 6700 arrestations, ceux qui sont libérés ont été torturé et ils le montrent et témoignent.
Lundi je pensais un Maïdan biélorusse, maintenant j'en suis sûr. Mais la répression est très forte, 6700 arrestations, ceux qui sont libérés ont été torturé et ils le montrent et témoignent.
Re: En Biélorussie
[size=49]Les manifestations se poursuivent en Biélorussie, Loukachenko s’est entretenu avec Poutine
Plusieurs milliers de manifestants étaient à nouveau rassemblés samedi à Minsk, la capitale de la Biélorussie, pour protester contre la réélection du président Alexandre Loukachenko.[/size]
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 13h01, mis à jour à 15h24
Temps deLecture 4 min.
Des manifestants rendent hommage, samedi 15 août, à Alexandre Taraïkovski, sur la place où il a été tué lors des récentes manifestations contre la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko VASILY FEDOSENKO / REUTERS
Près d’une semaine après la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko, les manifestations se poursuivent en Biélorussie, rassemblant toujours plus de monde, malgré la violente répression dont les opposants font l’objet. La principale candidate d’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, a de son côté appelé à des manifestations « pacifiques de masse » dans tout le pays pendant le week-end.
Plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel, samedi 15 août, à Minsk, la capitale de la Biélorussie. Des milliers de personnes se sont réunies autour de la station de métro Pouchkinskaïa, à l’ouest du centre de Minsk, pour rendre hommage à Alexandre Taraïkovski, un manifestant ayant trouvé la mort à proximité lors d’une manifestation lundi dernier.
« Non à la violence ! », « Vive la Biélorussie », scandaient les manifestants, portant des fleurs ou faisant le « V » de la victoire avec les doigts. Au même moment, entre 500 et 700 personnes sont réunies avec la famille du défunt autour de son cercueil, exposé dans un autre quartier de la capitale, selon une journaliste de l’Agence France-Presse sur place. La foule s’est ensuite dispersée pour se rendre à la station de métro Pouchkinskaïa.
Elena German, la compagne d’Alexandre Taraïkovski – mort lors des affrontements – lors de ses funérailles à Minsk, en Biélorussie, samedi 15 août 2020. Sergei Grits / AP
L’annonce, dimanche 9 août, de la réélection à un sixième mandat de M. Loukachenko, dirigeant autoritaire au pouvoir depuis 1994, a déclenché des manifestations quotidiennes, réprimées sans ménagement par les forces de l’ordre. Des milliers d’arrestations ont été rapportées, ainsi qu’un nombre inconnu de blessés et deux morts parmi les manifestants. Tous les témoignages dénoncent l’extrême brutalité de la répression menée par les forces spéciales du régime.
Côté biélorusse, Minsk s’est dit prêt à un « dialogue constructif » avec l’étranger, vendredi. Le président Alexandre Loukachenko s’est entretenu par téléphone samedi avec son homologue russe, Vladimir Poutine, a rapporté l’agence étatique Belta.
Selon Loukachenko, son pays fait face à une « révolution de couleur » (le nom donné par le Kremlin à plusieurs mouvements populaires selon lui soutenus depuis l’étranger qui ont abouti à des changements de pouvoir dans des pays de l’ex-URSS ces 20 dernières années), avec des « éléments d’interférence extérieure. »
« Les présidents ont discuté de la situation en cours à l’intérieur et l’extérieur de la Biélorussie », a indiqué l’agence biélorusse Belta, sur sa chaîne Telegram, peu de temps après que le président Loukachenko a demandé à s’entretenir avec Poutine pour évoquer la « menace » visant, selon lui, son pays et « toute notre région ».
Le Kremlin s’est dit samedi « confiant » dans une résolution rapide de la crise. « Les deux parties ont exprimé leur confiance dans une résolution prochaine des problèmes en cours » en Biélorussie, a rapporté dans un communiqué la présidence russe, après l’entretien téléphonique. Selon l’allié de Minsk, « le plus important est que ces problèmes ne profitent pas à des forces destructrices cherchant à porter atteinte à [leur] collaboration mutuellement avantageuse » .
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Cela pourrait être la fin » : la Biélorussie se met en grève pour faire tomber Loukachenko
Après avoir commencé à relâcher des centaines de personnes arrêtées depuis lundi, Alexandre Loukachenko a appelé les forces de sécurité à une « certaine retenue ». Au cours d’une réunion gouvernementale, il a accusé la Pologne, les Pays-Bas et l’Ukraine d’être à l’origine des manifestations, ainsi que l’opposant russe Alexeï Navalny et l’organisation de l’ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski. « Une agression est en cours contre notre pays ! », a soutenu le chef de l’Etat.
Lire aussi Déni démocratique en Biélorussie
Mme Tikhanovskaïa, elle, revendique la victoire à la présidentielle et demande au président Alexandre Loukachenko de céder la place. Cette novice en politique, qui avait pris la suite de son mari après son incarcération, a dénoncé des fraudes massives lors du scrutin, à l’issue duquel elle a officiellement recueilli 10 % des voix, contre 80 % pour le chef de l’Etat sortant.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Figure de la révolte biélorusse, Svetlana Tsikhanovskaïa contrainte de fuir son pays
En raison de pressions politiques, Mme Tikhanovskaïa a rejoint en début de semaine la Lituanie voisine et annoncé qu’elle ne participerait aux manifestations en cours dans son pays pour éviter toute « provocation » du pouvoir à Minsk. Elle dénonce une « vague [de répression] sanguinaire », juge la situation « critique » et appelle « le pouvoir à cesser cela et à passer au dialogue ». « Plus jamais les Biélorusses ne voudront vivre sous [ce] pouvoir », a-t-elle martelé.
Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (UE) ont approuvé, vendredi 14 août, le principe de nouvelles sanctions contre la Biélorussie pour faire cesser la répression menée par le président Alexandre Loukachenko contre ses opposants, depuis sa réélection contestée à un sixième mandat.
« L’UE va maintenant lancer un processus de sanctions contre les responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l’élection », a annoncé la ministre des affaires étrangères suédoise, Ann Linde, à l’issue d’une vidéoconférence avec ses homologues. Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, a assuré dans un message sur son compte Twitter le « plein engagement de la France sur le principe de sanctions individuelles ciblées et le soutien aux droits et aux libertés du peuple biélorusse ».
Une liste de personnes accusées d’avoir organisé et procédé aux répressions va être établie et elle sera soumise pour approbation aux Etats membres, cette décision n’étant pas du ressort des ministres.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Union européenne prend des sanctions contre les responsables de la répression en Biélorussie
Le Monde avec AFP
Plusieurs milliers de manifestants étaient à nouveau rassemblés samedi à Minsk, la capitale de la Biélorussie, pour protester contre la réélection du président Alexandre Loukachenko.[/size]
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 13h01, mis à jour à 15h24
Temps deLecture 4 min.
Des manifestants rendent hommage, samedi 15 août, à Alexandre Taraïkovski, sur la place où il a été tué lors des récentes manifestations contre la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko VASILY FEDOSENKO / REUTERS
Près d’une semaine après la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko, les manifestations se poursuivent en Biélorussie, rassemblant toujours plus de monde, malgré la violente répression dont les opposants font l’objet. La principale candidate d’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, a de son côté appelé à des manifestations « pacifiques de masse » dans tout le pays pendant le week-end.
Plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel, samedi 15 août, à Minsk, la capitale de la Biélorussie. Des milliers de personnes se sont réunies autour de la station de métro Pouchkinskaïa, à l’ouest du centre de Minsk, pour rendre hommage à Alexandre Taraïkovski, un manifestant ayant trouvé la mort à proximité lors d’une manifestation lundi dernier.
« Non à la violence ! », « Vive la Biélorussie », scandaient les manifestants, portant des fleurs ou faisant le « V » de la victoire avec les doigts. Au même moment, entre 500 et 700 personnes sont réunies avec la famille du défunt autour de son cercueil, exposé dans un autre quartier de la capitale, selon une journaliste de l’Agence France-Presse sur place. La foule s’est ensuite dispersée pour se rendre à la station de métro Pouchkinskaïa.
Elena German, la compagne d’Alexandre Taraïkovski – mort lors des affrontements – lors de ses funérailles à Minsk, en Biélorussie, samedi 15 août 2020. Sergei Grits / AP
L’annonce, dimanche 9 août, de la réélection à un sixième mandat de M. Loukachenko, dirigeant autoritaire au pouvoir depuis 1994, a déclenché des manifestations quotidiennes, réprimées sans ménagement par les forces de l’ordre. Des milliers d’arrestations ont été rapportées, ainsi qu’un nombre inconnu de blessés et deux morts parmi les manifestants. Tous les témoignages dénoncent l’extrême brutalité de la répression menée par les forces spéciales du régime.
Loukachenko s’est entretenu avec Poutine
Côté biélorusse, Minsk s’est dit prêt à un « dialogue constructif » avec l’étranger, vendredi. Le président Alexandre Loukachenko s’est entretenu par téléphone samedi avec son homologue russe, Vladimir Poutine, a rapporté l’agence étatique Belta.
Selon Loukachenko, son pays fait face à une « révolution de couleur » (le nom donné par le Kremlin à plusieurs mouvements populaires selon lui soutenus depuis l’étranger qui ont abouti à des changements de pouvoir dans des pays de l’ex-URSS ces 20 dernières années), avec des « éléments d’interférence extérieure. »
« Les présidents ont discuté de la situation en cours à l’intérieur et l’extérieur de la Biélorussie », a indiqué l’agence biélorusse Belta, sur sa chaîne Telegram, peu de temps après que le président Loukachenko a demandé à s’entretenir avec Poutine pour évoquer la « menace » visant, selon lui, son pays et « toute notre région ».
Le Kremlin s’est dit samedi « confiant » dans une résolution rapide de la crise. « Les deux parties ont exprimé leur confiance dans une résolution prochaine des problèmes en cours » en Biélorussie, a rapporté dans un communiqué la présidence russe, après l’entretien téléphonique. Selon l’allié de Minsk, « le plus important est que ces problèmes ne profitent pas à des forces destructrices cherchant à porter atteinte à [leur] collaboration mutuellement avantageuse » .
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Cela pourrait être la fin » : la Biélorussie se met en grève pour faire tomber Loukachenko
Après avoir commencé à relâcher des centaines de personnes arrêtées depuis lundi, Alexandre Loukachenko a appelé les forces de sécurité à une « certaine retenue ». Au cours d’une réunion gouvernementale, il a accusé la Pologne, les Pays-Bas et l’Ukraine d’être à l’origine des manifestations, ainsi que l’opposant russe Alexeï Navalny et l’organisation de l’ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski. « Une agression est en cours contre notre pays ! », a soutenu le chef de l’Etat.
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Situation « critique » selon Svetlana Tikhanovskaïa
Mme Tikhanovskaïa, elle, revendique la victoire à la présidentielle et demande au président Alexandre Loukachenko de céder la place. Cette novice en politique, qui avait pris la suite de son mari après son incarcération, a dénoncé des fraudes massives lors du scrutin, à l’issue duquel elle a officiellement recueilli 10 % des voix, contre 80 % pour le chef de l’Etat sortant.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Figure de la révolte biélorusse, Svetlana Tsikhanovskaïa contrainte de fuir son pays
En raison de pressions politiques, Mme Tikhanovskaïa a rejoint en début de semaine la Lituanie voisine et annoncé qu’elle ne participerait aux manifestations en cours dans son pays pour éviter toute « provocation » du pouvoir à Minsk. Elle dénonce une « vague [de répression] sanguinaire », juge la situation « critique » et appelle « le pouvoir à cesser cela et à passer au dialogue ». « Plus jamais les Biélorusses ne voudront vivre sous [ce] pouvoir », a-t-elle martelé.
L’Union européenne donne son feu vert à de nouvelles sanctions
Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (UE) ont approuvé, vendredi 14 août, le principe de nouvelles sanctions contre la Biélorussie pour faire cesser la répression menée par le président Alexandre Loukachenko contre ses opposants, depuis sa réélection contestée à un sixième mandat.
« L’UE va maintenant lancer un processus de sanctions contre les responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l’élection », a annoncé la ministre des affaires étrangères suédoise, Ann Linde, à l’issue d’une vidéoconférence avec ses homologues. Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, a assuré dans un message sur son compte Twitter le « plein engagement de la France sur le principe de sanctions individuelles ciblées et le soutien aux droits et aux libertés du peuple biélorusse ».
Une liste de personnes accusées d’avoir organisé et procédé aux répressions va être établie et elle sera soumise pour approbation aux Etats membres, cette décision n’étant pas du ressort des ministres.
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Le Monde avec AFP
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Re: En Biélorussie
AFP, publié le samedi 15 août 2020 à 21h07
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, en difficulté face à un mouvement de contestation post-électoral, a indiqué samedi que son homologue russe Vladimir Poutine lui avait assuré une "aide" pour préserver la sécurité du Bélarus.
Dans la soirée, au moins 3.000 personnes étaient rassemblées devant la siège de la télévision publique, dans la capitale Minsk, pour réclamer "la vérité" et protester contre la réélection de Loukachenko.
"Non à la violence!", ont scandé les contestataires, certains faisant le "V" de la victoire.
Des gerbes de fleurs, décorées de rubans blancs et rouges, les couleurs de l'opposition, ont été déposées près d'un mémorial improvisé. Des manifestants sont aussi venus avec des photos montrant les blessures de personnes torturées lors de leur détention cette semaine.Plus tôt dans la journée, plus de 700 personnes s'étaient réunies en silence autour du cercueil du manifestant décédé, dans un autre quartier de Minsk.
"Tu n'es pas notre président, tu as bu le sang du peuple. Pars !", a lancé à l'AFP Janna, 50 ans, en pleurs, s'adressant à Alexandre Loukachenko.
Sa principale rivale à la présidentielle, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, avait appelé à des rassemblements pacifiques samedi et dimanche à travers le pays.
- "Révolution de couleur" -
Pour sa part, Alexandre Loukachenko a parlé dans la journée avec Vladimir Poutine par téléphone, le Kremlin se disant "confiant" que la crise trouverait une solution prochaine.
"Nous nous sommes entendus avec lui (Vladimir Poutine): dès notre première demande, une aide complète sera fournie (par la Russie) pour assurer la sécurité du Bélarus", a affirmé M. Loukachenko, cité par l'agence publique Belta.
Le président bélarusse, confronté à la plus grande vague de protestation depuis son arrivée au pouvoir en 1994, a évoqué un accord militaire liant son pays à Moscou via l'Union de la Russie et du Bélarus, une alliance intergouvernementale, et l'Organisation du traité de sécurité collective (OTCS).
"Quand il est question de la dimension militaire, nous avons un accord avec la Fédération russe dans le cadre de l'Union (de la Russie et du Bélarus) et de l'OTCS", a souligné M. Loukachenko.
Après cette conversation téléphonique, le Kremlin s'est dit "confiant" que la crise politique dans le pays trouverait une solution prochaine.
"Si la Russie se mêle de l'affaire, c'est que le président n'arrive plus à s'en sortir seul face au peuple. Il cherche de l'aide à l'Est", a estimé Alexeï Linitch, un manifestant de 27 ans interrogé par l'AFP à Minsk.
Plus tôt dans la journée, le président Loukachenko a dit faire face à une "révolution de couleur" -- le nom donné à plusieurs soulèvements dans l'ex-URSS ces 20 dernières années -- avec des "éléments d'interférence extérieure."
Il a par ailleurs rejeté "toute médiation étrangère", faisant référence à un plan de médiation proposé par la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, membres de l'UE voisins du Bélarus.
Samedi, les Etats-Unis et Varsovie ont appelé Minsk au dialogue avec la société civile.
La veille, l'Union européenne avait ordonné des sanctions contre des responsables bélarusses liés à la répression ou des fraudes électorales.
Depuis jeudi, la mobilisation s'est étendue au Bélarus: des chaînes humaines et rassemblements contre la violence et les fraudes ont fleuri dans le pays, tandis que des ouvriers d'usines emblématiques ont lancé des actions de solidarité et des débrayages.
Contrairement aux manifestations du début de semaine, violemment réprimées, ces actions se sont déroulés sans heurts et arrestations, les autorités bélarusses ayant donné des signes de recul.
Ces dernières ont ainsi annoncé la libération de plus de 2.000 des 6.700 personnes interpellées.
Le président Loukachenko a même appelé à une "certaine retenue" contre les protestataires, qu'il avait auparavant qualifiés de "moutons".
Svetlana Tikhanovskaïa, qui revendique la victoire à la présidentielle du 9 août, a elle annoncé la création d'un comité pour organiser le transfert du pouvoir et appelé à un dialogue avec les autorités.
- Tortures -
Le Bélarus est le théâtre d'une vague de protestation d'une ampleur inédite contre la réélection dimanche de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans dans cette ex-république soviétique.
Sa victoire - officiellement avec 80% des voix - a été perçue comme truquée alors qu'une immense mobilisation en faveur de sa rivale inattendue, Svetlana Tikhanovskaïa, a enflammé le Bélarus avant le scrutin.
Cette dernière, officiellement créditée de 10% des voix, a dénoncé des fraudes massives.
Les quatre premières soirées de manifestations avaient été matées par les forces antiémeutes, faisant au moins deux morts et 150 blessés hospitalisés vendredi.
Des personnes libérées ont raconté à l'AFP des conditions de détention atroces. Privées d'eau, de nourriture et de sommeil, passées à tabac ou brûlées avec des cigarettes, elles étaient incarcérées par dizaines dans des cellules prévues pour quatre ou six.
Novice en politique, Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, professeur d'anglais de formation, a quitté le Bélarus après avoir subi des menaces du pouvoir, selon ses soutiens. Son mari, qu'elle avait remplacé dans la course à la présidence, est emprisonné depuis mai.
Le pouvoir bélarusse a reçu le soutien de Moscou qui a dénoncé des tentatives d'"ingérence étrangère" visant à déstabiliser le Bélarus, un allié historique de la Russie, malgré des tensions récurrentes entre les deux pays.
Le chef de l'État bélarusse avait notamment accusé la Russie de vouloir réduire son pays à l'état de vassal et de s'ingérer dans le scrutin du 9 août en faveur de ses adversaires.
Alexandre Loukachenko, 65 ans, n'a jamais laissé aucune opposition s'ancrer. La précédente vague de contestation, en 2010, avait elle aussi été sévèrement réprimée.
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, en difficulté face à un mouvement de contestation post-électoral, a indiqué samedi que son homologue russe Vladimir Poutine lui avait assuré une "aide" pour préserver la sécurité du Bélarus.
Dans la soirée, au moins 3.000 personnes étaient rassemblées devant la siège de la télévision publique, dans la capitale Minsk, pour réclamer "la vérité" et protester contre la réélection de Loukachenko.
"Non à la violence!", ont scandé les contestataires, certains faisant le "V" de la victoire.
Des gerbes de fleurs, décorées de rubans blancs et rouges, les couleurs de l'opposition, ont été déposées près d'un mémorial improvisé. Des manifestants sont aussi venus avec des photos montrant les blessures de personnes torturées lors de leur détention cette semaine.Plus tôt dans la journée, plus de 700 personnes s'étaient réunies en silence autour du cercueil du manifestant décédé, dans un autre quartier de Minsk.
"Tu n'es pas notre président, tu as bu le sang du peuple. Pars !", a lancé à l'AFP Janna, 50 ans, en pleurs, s'adressant à Alexandre Loukachenko.
Sa principale rivale à la présidentielle, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, avait appelé à des rassemblements pacifiques samedi et dimanche à travers le pays.
- "Révolution de couleur" -
Pour sa part, Alexandre Loukachenko a parlé dans la journée avec Vladimir Poutine par téléphone, le Kremlin se disant "confiant" que la crise trouverait une solution prochaine.
"Nous nous sommes entendus avec lui (Vladimir Poutine): dès notre première demande, une aide complète sera fournie (par la Russie) pour assurer la sécurité du Bélarus", a affirmé M. Loukachenko, cité par l'agence publique Belta.
Le président bélarusse, confronté à la plus grande vague de protestation depuis son arrivée au pouvoir en 1994, a évoqué un accord militaire liant son pays à Moscou via l'Union de la Russie et du Bélarus, une alliance intergouvernementale, et l'Organisation du traité de sécurité collective (OTCS).
"Quand il est question de la dimension militaire, nous avons un accord avec la Fédération russe dans le cadre de l'Union (de la Russie et du Bélarus) et de l'OTCS", a souligné M. Loukachenko.
Après cette conversation téléphonique, le Kremlin s'est dit "confiant" que la crise politique dans le pays trouverait une solution prochaine.
"Si la Russie se mêle de l'affaire, c'est que le président n'arrive plus à s'en sortir seul face au peuple. Il cherche de l'aide à l'Est", a estimé Alexeï Linitch, un manifestant de 27 ans interrogé par l'AFP à Minsk.
Plus tôt dans la journée, le président Loukachenko a dit faire face à une "révolution de couleur" -- le nom donné à plusieurs soulèvements dans l'ex-URSS ces 20 dernières années -- avec des "éléments d'interférence extérieure."
Il a par ailleurs rejeté "toute médiation étrangère", faisant référence à un plan de médiation proposé par la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, membres de l'UE voisins du Bélarus.
Samedi, les Etats-Unis et Varsovie ont appelé Minsk au dialogue avec la société civile.
La veille, l'Union européenne avait ordonné des sanctions contre des responsables bélarusses liés à la répression ou des fraudes électorales.
Depuis jeudi, la mobilisation s'est étendue au Bélarus: des chaînes humaines et rassemblements contre la violence et les fraudes ont fleuri dans le pays, tandis que des ouvriers d'usines emblématiques ont lancé des actions de solidarité et des débrayages.
Contrairement aux manifestations du début de semaine, violemment réprimées, ces actions se sont déroulés sans heurts et arrestations, les autorités bélarusses ayant donné des signes de recul.
Ces dernières ont ainsi annoncé la libération de plus de 2.000 des 6.700 personnes interpellées.
Le président Loukachenko a même appelé à une "certaine retenue" contre les protestataires, qu'il avait auparavant qualifiés de "moutons".
Svetlana Tikhanovskaïa, qui revendique la victoire à la présidentielle du 9 août, a elle annoncé la création d'un comité pour organiser le transfert du pouvoir et appelé à un dialogue avec les autorités.
- Tortures -
Le Bélarus est le théâtre d'une vague de protestation d'une ampleur inédite contre la réélection dimanche de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans dans cette ex-république soviétique.
Sa victoire - officiellement avec 80% des voix - a été perçue comme truquée alors qu'une immense mobilisation en faveur de sa rivale inattendue, Svetlana Tikhanovskaïa, a enflammé le Bélarus avant le scrutin.
Cette dernière, officiellement créditée de 10% des voix, a dénoncé des fraudes massives.
Les quatre premières soirées de manifestations avaient été matées par les forces antiémeutes, faisant au moins deux morts et 150 blessés hospitalisés vendredi.
Des personnes libérées ont raconté à l'AFP des conditions de détention atroces. Privées d'eau, de nourriture et de sommeil, passées à tabac ou brûlées avec des cigarettes, elles étaient incarcérées par dizaines dans des cellules prévues pour quatre ou six.
Novice en politique, Svetlana Tikhanovskaïa, 37 ans, professeur d'anglais de formation, a quitté le Bélarus après avoir subi des menaces du pouvoir, selon ses soutiens. Son mari, qu'elle avait remplacé dans la course à la présidence, est emprisonné depuis mai.
Le pouvoir bélarusse a reçu le soutien de Moscou qui a dénoncé des tentatives d'"ingérence étrangère" visant à déstabiliser le Bélarus, un allié historique de la Russie, malgré des tensions récurrentes entre les deux pays.
Le chef de l'État bélarusse avait notamment accusé la Russie de vouloir réduire son pays à l'état de vassal et de s'ingérer dans le scrutin du 9 août en faveur de ses adversaires.
Alexandre Loukachenko, 65 ans, n'a jamais laissé aucune opposition s'ancrer. La précédente vague de contestation, en 2010, avait elle aussi été sévèrement réprimée.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: En Biélorussie
Caduce62 a écrit:AFP, publié le samedi 15 août 2020 à 21h07
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, en difficulté face à un mouvement de contestation post-électoral, a indiqué samedi que son homologue russe Vladimir Poutine lui avait assuré une "aide" pour préserver la sécurité du Bélarus.
Interventions soviétiques :
Allemagne de l'Est : 1953
Hongrie : 1956
Tchécoslovaquie : 1968
Lituanie : janvier 1991
Intervention russe :
Bélarus : août 2020 ???
Thuramir- Messages : 3677
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Re: En Biélorussie
Je pense que le père Loukachenko aura du mal à s'en sortir cette fois ci, même s'il est un sacré animal politique.
Sa chute serait un évènement majeur qui fragiliserait énormément Vladimir Poutine qui espère rester au pouvoir au moins aussi longtemps.
Quel mauvais exemple donné par le peuple bielorusse au peuple russe!
Cela créerait une fenêtre d'opportunité aux occidentaux pour faire reculer une Russie affaiblie comme dans les années 80/90, y compris sur la question ukrainienne.
Mais assez de spéculation car Loukachenko est toujours en place
Sa chute serait un évènement majeur qui fragiliserait énormément Vladimir Poutine qui espère rester au pouvoir au moins aussi longtemps.
Quel mauvais exemple donné par le peuple bielorusse au peuple russe!
Cela créerait une fenêtre d'opportunité aux occidentaux pour faire reculer une Russie affaiblie comme dans les années 80/90, y compris sur la question ukrainienne.
Mais assez de spéculation car Loukachenko est toujours en place
travellergillou76- Messages : 2193
Date d'inscription : 30/12/2015
Re: En Biélorussie
J'ai vus par plusieurs sources qu'il y aurait de nouvelles élections, mais sans Loukachenko, mais un autre prorusse, qui serait battu et demanderait l'aide du grand frère.
Il y a encore eu des aller-retour entre Minsk et la Russie par des Illiouchins.
Que transportaient t'ils?
Il y a encore eu des aller-retour entre Minsk et la Russie par des Illiouchins.
Que transportaient t'ils?
Re: En Biélorussie
Le politologue russe Dmitri Orechkine esquisse quelques scénarios possibles concernant le destin de Loukachenko : régner jusqu’à la mort, boire “un thé très amer” ou transférer le pouvoir à la Russie.
Pendant qu’en Biélorussie les manifestations se poursuivent contre la réélection d’Alexandre Loukachenko pour un nouveau mandat présidentiel, la question de la scène finale du règne du “Batka” [père] se pose. Le politologue Dmitri Orechkine émet des hypothèses à ce sujet.
La situation de Loukachenko n’est pas enviable : hors de question de démissionner, ou un triste sort l’attend. Il est donc condamné à s’accrocher au pouvoir jusqu’à la fin de ses jours. Reste à savoir s’il parviendra à le garder. Cela sera possible tant qu’il aura suffisamment de ressources pour acheter la loyauté des forces de sécurité et des fonctionnaires. Or il a de moins en moins d’argent pour cela, et ça n’ira pas en s’arrangeant parce que la Biélorussie accuse un retard de développement par rapport aux pays voisins.
Pendant qu’en Biélorussie les manifestations se poursuivent contre la réélection d’Alexandre Loukachenko pour un nouveau mandat présidentiel, la question de la scène finale du règne du “Batka” [père] se pose. Le politologue Dmitri Orechkine émet des hypothèses à ce sujet.
La situation de Loukachenko n’est pas enviable : hors de question de démissionner, ou un triste sort l’attend. Il est donc condamné à s’accrocher au pouvoir jusqu’à la fin de ses jours. Reste à savoir s’il parviendra à le garder. Cela sera possible tant qu’il aura suffisamment de ressources pour acheter la loyauté des forces de sécurité et des fonctionnaires. Or il a de moins en moins d’argent pour cela, et ça n’ira pas en s’arrangeant parce que la Biélorussie accuse un retard de développement par rapport aux pays voisins.
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
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Localisation : chez les Ch'tis
Re: En Biélorussie
Aujourd'hui, lors d'un discours dans une usine, il a annoncé qu'il faudrait le tuer pour avoir d'autres élections.
En attendant, l'UE ne reconnaît pas sa réélection et exhorte la Russie à ne pas intervenir.
En attendant, l'UE ne reconnaît pas sa réélection et exhorte la Russie à ne pas intervenir.
Re: En Biélorussie
Dimanche à Kabarovsk, on chantait "longue vie au Bélarus ".
Parce que là aussi, ça continue.
Parce que là aussi, ça continue.
Re: En Biélorussie
Alors les gars, je ne veux pas tirer la couverture à moi, mais tout cela, je l'avais largement anticipé !
Le 29 juillet j'écrivais :
"Est-ce que le Kremlin possède des informations que nous n'avons pas, sur l'état réel de délitement de la société socio-politique Biélorusse et qui pourrait faire un craindre un possible 2e Maïdan à Minsk...
Cette éventualité constituerait une défaite politique majeure pour Moscou, face à la contagion possible à d'autres alliés mais aussi des autres républiques "intérieures"...
D'où le pré-positionnement de troupes de choc du Kremlin, les "SS" de Poutine afin de parer à toute éventualité et au besoin, "rétablir l'orthodoxie slavo-kremlinesque" au cas où..."
Et le 30 :
"Oui mais c'est justement là que réside le danger, une élection truquée comme elle va l'être avec un Loukatchenko réélu à 96%, ça peut être un électrochoc populaire et le début de manifestations et un nouveau Maïdan.
On a l'impression que le pouvoir en Biélorussie est monolithique mais i y a peut-être des forces à l'oeuvre à l'intérieur : police, armée qui en ont marre de Louka et préparent déjà son éviction...
Voir la Roumanie de Ceausescu : le "conducator" a fini fusillé par ses propres troupes !"
Bon, ça se déroule conformément aux prévisions. Les principaux soutiens de Louka vont le lâcher l'un après l'autre. Ne pas oublier que les flics et l'armée ont aussi de la famille parmi les manifestants donc à la question de tirer dessus ?
Je suis persuadé qu'il y aura un point d'inflexion quand une majorité de "serviteurs de l'Etat" aura basculé dans le camp de l'opposition, les choses vont s'accélérer très rapidement car les autres ne voudront pas être les "derniers soutiens fanatiques" de Louka quand leur monde s'écroule et ils ne voudront pas avoir le sang du peuple sur leurs mains...
Les Biélorusses ont 2 exemples à leurs frontières avec la Pologne dans l'UE très prospère économiquement et l'Ukraine libérée du "soviétisme". Nul doute que la majorité de la population aspire à rejoindre ces exemples !
Maintenant une intervention russe en Biélorussie ? Je n'y crois pas un seul instant...
Nous ne sommes plus à l'époque de la guerre froide : Prague, Budapest.
Le "Risk/Reward" est beaucoup trop dangereux pour Poutine. D'un côté il perd un "allié" politique en Biélorussie, de l'autre il devra faire face à une levée de boucliers sans précédent à l'ONU et au niveau international et cela pourrait sonner le glas de son régime...
Alors il doit faire des cauchemars actuellement car la perte de la Biélorussie, ça constituera une défaite politique majeure pour lui !
Le 29 juillet j'écrivais :
"Est-ce que le Kremlin possède des informations que nous n'avons pas, sur l'état réel de délitement de la société socio-politique Biélorusse et qui pourrait faire un craindre un possible 2e Maïdan à Minsk...
Cette éventualité constituerait une défaite politique majeure pour Moscou, face à la contagion possible à d'autres alliés mais aussi des autres républiques "intérieures"...
D'où le pré-positionnement de troupes de choc du Kremlin, les "SS" de Poutine afin de parer à toute éventualité et au besoin, "rétablir l'orthodoxie slavo-kremlinesque" au cas où..."
Et le 30 :
"Oui mais c'est justement là que réside le danger, une élection truquée comme elle va l'être avec un Loukatchenko réélu à 96%, ça peut être un électrochoc populaire et le début de manifestations et un nouveau Maïdan.
On a l'impression que le pouvoir en Biélorussie est monolithique mais i y a peut-être des forces à l'oeuvre à l'intérieur : police, armée qui en ont marre de Louka et préparent déjà son éviction...
Voir la Roumanie de Ceausescu : le "conducator" a fini fusillé par ses propres troupes !"
Bon, ça se déroule conformément aux prévisions. Les principaux soutiens de Louka vont le lâcher l'un après l'autre. Ne pas oublier que les flics et l'armée ont aussi de la famille parmi les manifestants donc à la question de tirer dessus ?
Je suis persuadé qu'il y aura un point d'inflexion quand une majorité de "serviteurs de l'Etat" aura basculé dans le camp de l'opposition, les choses vont s'accélérer très rapidement car les autres ne voudront pas être les "derniers soutiens fanatiques" de Louka quand leur monde s'écroule et ils ne voudront pas avoir le sang du peuple sur leurs mains...
Les Biélorusses ont 2 exemples à leurs frontières avec la Pologne dans l'UE très prospère économiquement et l'Ukraine libérée du "soviétisme". Nul doute que la majorité de la population aspire à rejoindre ces exemples !
Maintenant une intervention russe en Biélorussie ? Je n'y crois pas un seul instant...
Nous ne sommes plus à l'époque de la guerre froide : Prague, Budapest.
Le "Risk/Reward" est beaucoup trop dangereux pour Poutine. D'un côté il perd un "allié" politique en Biélorussie, de l'autre il devra faire face à une levée de boucliers sans précédent à l'ONU et au niveau international et cela pourrait sonner le glas de son régime...
Alors il doit faire des cauchemars actuellement car la perte de la Biélorussie, ça constituera une défaite politique majeure pour lui !
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: En Biélorussie
A mon avis la Russie ne va pas "perdre" la Bielorussie comme elle a perdu l'Ukraine. La Bielorussie essaiera après Loukachenko (si il chute) de maintenir une position d'équilibre entre Russie et Europe qui correspond à ses intérêts.
Alors il doit faire des cauchemars actuellement car la perte de la Biélorussie, ça constituera une défaite politique majeure pour lui !
C'est Poutine le perdant en cas de chute de Loukachenko car c'est lui qui deviendra le "dernier dictateur d'Europe" et vivra avec une cible dans le dos. Tous ses opposants vont reprendre espoir.
travellergillou76- Messages : 2193
Date d'inscription : 30/12/2015
Re: En Biélorussie
travellergillou76 a écrit:A mon avis la Russie ne va pas "perdre" la Bielorussie comme elle a perdu l'Ukraine. La Bielorussie essaiera après Loukachenko (si il chute) de maintenir une position d'équilibre entre Russie et Europe qui correspond à ses intérêts.
Alors il doit faire des cauchemars actuellement car la perte de la Biélorussie, ça constituera une défaite politique majeure pour lui !
C'est Poutine le perdant en cas de chute de Loukachenko car c'est lui qui deviendra le "dernier dictateur d'Europe" et vivra avec une cible dans le dos. Tous ses opposants vont reprendre espoir.
Oui enfin je pense quand même que si Louka chute, le régime changera radicalement. Je ne crois pas à la victoire d'un inféodé à Moscou.
ça sera un changement radical en raison de l'argumentation développée ci-dessus : le peuple Belarus aspire à autre chose, comme en Ukraine ou en Pologne proches.
Le "grand écart" avec un successeur "libéral" de Louka ? Le seul avantage c'est l'énergie à bas prix de la Russie. Par contre si le régime se libéralise et se démocratise, l'Occident va se précipiter avec la BM, le FMI, l'UE pour soutenir le nouveau régime.
Comme le Belarus est plus développé que l'Ukraine et qu'il y a moins de problèmes style Donbass (pays plus homogène), l'affaire devrait être plus facile qu'en Ukraine...
Enfin, qui vivra, verra !
Krispoluk- Messages : 9858
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Re: En Biélorussie
Le peuple de Bélarus refuse les arguments de Lukachenko et continue de protester.
Ce dimanche, c'était une marée humaine à Minsk.
C'est bien un nouveau майдан qui est en route.
Ce dimanche, c'était une marée humaine à Minsk.
C'est bien un nouveau майдан qui est en route.
Re: En Biélorussie
FLASH :red_circle:#Bélarus : le ministère des affaires étrangères du pays retire les accréditations de tous les journalistes étrangers présents sur place à Minsk.
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) August 29, 2020
steven21- Messages : 3580
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Re: En Biélorussie
steven21 a écrit:FLASH :red_circle:#Bélarus : le ministère des affaires étrangères du pays retire les accréditations de tous les journalistes étrangers présents sur place à Minsk.
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) August 29, 2020
Question à 10 balles : est-ce que "étrangers" ça comprend aussi : la Russie, la Chine, le Kazakhstan et le Venezuela ???
Krispoluk- Messages : 9858
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Caduce62- Messages : 15239
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Matt aime ce message
Re: En Biélorussie
En Biélorussie, le message d’intimidation envoyé par Loukachenko sonne de plus en plus comme un aveu d’impuissance
Par Benoît Vitkine et Alexandra Goubariova Publié aujourd’hui à 05h53, mis à jour à 10h48
Temps de Lecture 6 min.
Cela commence à ressembler à une routine, presque à un théorème scientifique : plus Alexandre Loukachenko tente d’intimider les Biélorusses, plus ceux-ci sont nombreux à descendre dans la rue pour exiger son départ. Dimanche 30 août, des dizaines de milliers d’entre eux ont de nouveau manifesté à Minsk et ailleurs dans le pays, malgré la détermination des autorités à les en empêcher et le climat de peur que tente d’installer le pouvoir.
Les 9 millions d’habitants de ce pays semblent même s’être habitués aux outrances que leur réserve semaine après semaine M. Loukachenko. Le chef de l’Etat, qui fêtait dimanche ses 66 ans, dont vingt-six au pouvoir, a répété son coup d’éclat de la semaine précédente. Dans la soirée, il est de nouveau apparu dans le palais présidentiel, le corps ceint d’un gilet pare-balles, fusil automatique à la main, posture menaçante. Comme pour donner plus de poids à ces images rebattues, des blindés armés de canons entraient dans la capitale au même moment, dans la soirée. Ils se sont ensuite dispersés dans la ville sans intervenir dans le face-à-face entre le dirigeant et son peuple.
Aveu d’impuissance
Le message envoyé par Alexandre Loukachenko est certes limpide, mais il sonne de plus en plus comme un aveu d’impuissance. Non seulement la menace ne fonctionne plus, mais elle semble galvaniser le mouvement de protestation. Trois semaines après sa réélection frauduleuse, le 9 août, point de départ d’une contestation inédite, le président biélorusse paraissait en effet vouloir siffler la fin de partie. Immobiles les semaines précédentes, les forces antiémeutes avaient, semble-t-il, reçu l’ordre d’empêcher un rassemblement de se former. Déployés en masse et appuyés par des véhicules, les policiers ont tenté, dès la fin de matinée, de bloquer les différents cortèges qui affluaient vers la place de l’Indépendance.
L’un des lieux de rassemblement habituels, le monument à la libération de Minsk, devant le Musée de la guerre, était ainsi entièrement bouclé, gardé par de jeunes soldats. A quelques mètres des barbelés, Valentina, infirmière tout juste à la retraite, attend de voir par quel côté elle pourra passer. Cette femme de 60 ans a rejoint la protestation dès le soir du 9 août, choquée par l’ampleur de la fraude électorale. Les violences qui ont suivi, du côté des forces de l’ordre, ont renforcé sa détermination. Cela ne l’empêche pas de regarder avec compassion les conscrits qui gardent la place. « Ils sont tout équipés, avec cette chaleur… et bloqués ici, eux qui n’ont même pas 18 ans… »
Par Benoît Vitkine et Alexandra Goubariova Publié aujourd’hui à 05h53, mis à jour à 10h48
Temps de Lecture 6 min.
Cela commence à ressembler à une routine, presque à un théorème scientifique : plus Alexandre Loukachenko tente d’intimider les Biélorusses, plus ceux-ci sont nombreux à descendre dans la rue pour exiger son départ. Dimanche 30 août, des dizaines de milliers d’entre eux ont de nouveau manifesté à Minsk et ailleurs dans le pays, malgré la détermination des autorités à les en empêcher et le climat de peur que tente d’installer le pouvoir.
Les 9 millions d’habitants de ce pays semblent même s’être habitués aux outrances que leur réserve semaine après semaine M. Loukachenko. Le chef de l’Etat, qui fêtait dimanche ses 66 ans, dont vingt-six au pouvoir, a répété son coup d’éclat de la semaine précédente. Dans la soirée, il est de nouveau apparu dans le palais présidentiel, le corps ceint d’un gilet pare-balles, fusil automatique à la main, posture menaçante. Comme pour donner plus de poids à ces images rebattues, des blindés armés de canons entraient dans la capitale au même moment, dans la soirée. Ils se sont ensuite dispersés dans la ville sans intervenir dans le face-à-face entre le dirigeant et son peuple.
Aveu d’impuissance
Le message envoyé par Alexandre Loukachenko est certes limpide, mais il sonne de plus en plus comme un aveu d’impuissance. Non seulement la menace ne fonctionne plus, mais elle semble galvaniser le mouvement de protestation. Trois semaines après sa réélection frauduleuse, le 9 août, point de départ d’une contestation inédite, le président biélorusse paraissait en effet vouloir siffler la fin de partie. Immobiles les semaines précédentes, les forces antiémeutes avaient, semble-t-il, reçu l’ordre d’empêcher un rassemblement de se former. Déployés en masse et appuyés par des véhicules, les policiers ont tenté, dès la fin de matinée, de bloquer les différents cortèges qui affluaient vers la place de l’Indépendance.
L’un des lieux de rassemblement habituels, le monument à la libération de Minsk, devant le Musée de la guerre, était ainsi entièrement bouclé, gardé par de jeunes soldats. A quelques mètres des barbelés, Valentina, infirmière tout juste à la retraite, attend de voir par quel côté elle pourra passer. Cette femme de 60 ans a rejoint la protestation dès le soir du 9 août, choquée par l’ampleur de la fraude électorale. Les violences qui ont suivi, du côté des forces de l’ordre, ont renforcé sa détermination. Cela ne l’empêche pas de regarder avec compassion les conscrits qui gardent la place. « Ils sont tout équipés, avec cette chaleur… et bloqués ici, eux qui n’ont même pas 18 ans… »
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
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