En Syrie
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Re: En Syrie
Ben tient, l'habituelle rhétorique russe qui dénie la réalité. . .
Les syriens trouvent où leur "chimie"?
Les syriens trouvent où leur "chimie"?
Re: En Syrie
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1111274/syrie-attaque-gaz-innervant-chlore-douma-bachar-al-assad-oiac
steven21- Messages : 3580
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Re: En Syrie
http://www.medialens.org/index.php/alerts/alert-archive/2018/874-no-nerve-agents-found-the-opcw-interim-report-on-douma.html
steven21- Messages : 3580
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Re: En Syrie
"Le 'Wir schaffen das'* de Merkel est le plus grand coup moral que l'Europe ait jamais infligé à l'EI"
* "On peut le faire"
"L'histoire est truffée de moments auxquels 'on ne s'était pas attendu'", déclare Koert Debeuf, historien et directeur du Tahrir Institute for Middle East Policy. Dans son dernier livre intitulé "Tribalisation", il explique pourquoi une guerre mondiale n'est plus impensable.
Koert Debeuf ID PHOTO AGENCY/DIETER TELEMANS
Son bras retient une porte contre laquelle se pousse une foule frénétique. Il peut hurler tant qu'il veut, la foule déchaînée ne se calme pas. Le rêve récurrent de Koert Debeuf en dit long sur sa méfiance à l'égard des grands groupes et la psychologie de masse. Dès 1895, le médecin, psychologue et sociologue français Gustave Le Bon décrit la psychologie de masse comme une force intolérante, autoritaire et conservatrice, par laquelle les membres individuels d'un groupe perdent leur capacité de penser de manière rationnelle et critique, ce qui en fait les victimes faciles de démagogues. Ce n'est pas un hasard, écrit Debeuf dans son nouveau livre "Tribalisation. Why war is coming" si le leader fasciste italien Benito Mussolini était un grand admirateur de Gustave Le Bon.
L'historien et ancien conseiller du Premier ministre libéral Guy Verhofstadt, cite un nombre élevé de sources psychologiques dans son livre. "La tribalisation est beaucoup plus motivée par la psychologie que par la politique ou l'économie", explique Debeuf, qui occupe également le poste de directeur du Tahrir Institute for Middle East Policy Europe. Il décrit la tribalisation comme le processus par lequel les gens se replient dans leur tribu après un événement traumatisant. Cela peut être défini religieusement, idéologiquement ou racialement. Les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont été une expérience traumatisante. "Les gens sentent le sol se dérober sous leurs pieds et cherchent alors un point de repère. Cela revient souvent à se replier sur ce que l'on connaît. La mondialisation joue un rôle important dans le processus de tribalisation, dit Debeuf. La connectivité croissante des personnes, des cultures et des économies signifie qu'un événement dramatique a facilement une portée mondiale. Il compare la réaction à ce qui se passe en cas de décès dans les familles. "Après le choc et l'étourdissement initial de la solidarité lors des funérailles, on assiste parfois à l'éclatement de violentes querelles."
Le tribalisme mène-t-il inévitablement à la guerre, comme le suggère le sous-titre de votre livre?
Presque toujours, nous enseigne l'histoire. Le tribalisme ne peut pas se passer d'ennemis. Pour l'État islamique, les États-Unis et Israël sont le diable: pour un partisan de Pegida en Allemagne, un politicien qui reconnaît les mosquées est un "traître à la patrie". Cette image hostile se précise toujours, car sinon le tribalisme perd de son urgence. De cette manière, quelque chose de bon en soi devient un sentiment de communauté et de groupe, quelque chose de dangereux qui ne peut que dégénérer. Comme le tribalisme des années 1930, exprimé dans le nazisme et le communisme. Vous ne m'entendrez pas dire que "les années 1930 sont de retour", mais on ne peut pas nier que le tribalisme reprend.
Vous avez un exemple?
Dans sa lettre d'adieu, le sénateur américain John McCain, récemment décédé, parlait de "conflits tribaux" aux États-Unis depuis la disparition progressive du terrain d'entente entre les démocrates et les républicains. Ils ne sont plus des opposants politiques, mais des ennemis. Ou prenez la constatation alarmante de la géographe canadienne Élisabeth Vallet selon laquelle le nombre de murs et de clôtures aux frontières terrestres a été multiplié par cinq depuis la chute du Mur de Berlin: de 15 en 1989 à 70 aujourd'hui. J'ai publié un premier texte sur la tribalisation en 2015, quand j'ai commencé à remarquer qu'il y avait beaucoup de conflits dans le monde. Ensuite, j'ai examiné les rapports économiques et montré que la globalisation stagne et même se détériore pour la première fois depuis la crise pétrolière de 1975. En conséquence, le commerce international est également en perte de vitesse. Et si les marchandises ne franchissent pas les frontières, les armées le font, a déclaré l'économiste français Frédéric Bastiat au 19e siècle.
Ces tendances suffisent-elles à affirmer catégoriquement qu'il y aura la guerre?
Je ne dis pas que la guerre est inévitable, mais l'histoire est remplie de "moments auxquels on ne s'attendait pas". Rappelez-vous Neville Chamberlain, le Premier ministre britannique et prédécesseur de Winston Churchill, qui, après une visite au chancelier allemand Adolf Hitler en septembre 1938, brandissait un document garantissant "la paix pour notre temps". Un an plus tard, les nazis envahissaient la Pologne. Vous estimez qu'il est maintenant possible que l'étincelle s'enflamme à nouveau - entre les États-Unis et Israël d'une part et l'Iran de l'autre, ou entre les États-Unis et la Corée du Nord. Mais aussi entre la Chine et le Japon ou la Chine et l'Inde. Ou prenez la Russie, qui peut entrer en collision avec l'Europe ou la Turquie. Ou il peut être dans un endroit où nous ne l'attendons pas du tout, comme à Sarajevo en 1914.
Et pourtant, au moment où vous parlez, après le 11 septembre et l'invasion américaine de l'Irak (2003), il semblait que la démocratie gagnerait du terrain et que le nombre de conflits armés baisserait. Qu'est-il arrivé?
Comme je l'ai dit, il faut comparer ce processus avec un décès dans la famille: le véritable coup vient souvent après les funérailles. J'ai assisté à ce moment charnière en tant que rédacteur du discours du Premier ministre Guy Verhofstadt (Open VLD). Le traité de Nice a été signé en 2001 sous notre présidence européenne. Nous pensons que la Constitution européenne de 2005 irait tout aussi bien. Parce que le sentiment a vécu: l'Europe ne peut qu'aller mieux. Jusqu'à ce que les Néerlandais et les Français votent non à la Constitution. C'était un choc, surtout parce que nous avons déterminé que le drapeau et l'hymne européens étaient des pierres d'achoppement. Les discussions sur les drapeaux sont inquiétantes, car elles concernent principalement les tribus. En 2005, il s'agissait aussi du "plombier polonais qui vient prendre notre travail", tout comme en 2016 lors de la campagne Brexit.
Les dirigeants européens ont-ils suffisamment compris que de nombreux Européens estimaient que l'intégration européenne était assez rapide?
Avons-nous dû arrêter tout le processus parce que les tribalistes ont suscité la crainte des gens vis-à-vis des plombiers polonais? L'union est devenue meilleure que le traité de Lisbonne, qui a finalement remplacé la constitution. Par exemple, en fournissant les instruments avec lesquels nous pouvons maintenant nous attaquer à la Pologne et à la Hongrie, qui se tribalisent de plus en plus.
Pour le moment, l'Europe a surtout été particulièrement dure envers la Grèce lors de la crise financière de 2010. Se pourrait-il que la Commission européenne se préoccupe davantage de la santé des banques que de celles de ses États de droit?
La crise grecque a créé un grave danger: la zone euro pouvait soudainement s'effondrer. Une grenouille jetée dans de l'eau bouillante sautera immédiatement hors du récipient. Mais si la grenouille se trouve dans un chaudron qui se réchauffe lentement, comme cela se produit en Hongrie, en Pologne et dans certains cas aussi en Autriche et en Italie, elle y restera et mourra. Cette lenteur est inhérente au processus de tribalisation. J'estime que nous entrons progressivement dans une phase aiguë. Le Brexit le prouve. Il est un exemple classique de ce que la tribalisation fait aux gens: elle les fait se tirer une balle dans le pied.
Trouvez-vous que les partisans du Brexit et les électeurs de Donald Trump sont tous irrationnels?
Ils sont saisis par des idées tribales irrationnelles telles que "reprendre les choses en main". Donald Trump, Recep Tayyip Erdogan, Mohammed ben Salmane, Benyamin Netanyahou, Narendra Modi, Ali Khamenei: tous sont anti-libéraux, tribaux, autoritaires et imprévisibles. Et donc dangereux. (il réfléchit) Je pense que c'est mon séjour au Moyen-Orient qui fait que je ressens aussi vivement ce processus. Au cours de ces cinq années, j'ai vu de mes propres yeux comment l'euphorie de la liberté retrouvée peut rapidement se transformer en massacre démentiel.
Vous parlez de l'Égypte, où la place Tahrir était à la fois le théâtre de joie et de violence ?
(hoche la tête) Je frémis en y repensant. J'ai vécu de près les jours d'espoir après la destitution de Hosni Moubarak. Il est normal qu'il y ait eu des heurts après ces semaines enchantées. On ne peut pas passer d'une dictature militaire à une démocratie libérale en une nuit. Mais lorsque des centaines de Frères musulmans ont occupé la place Rabaa au Caire en 2013 pour protester contre l'emprisonnement de leur président élu démocratiquement, Mohamed Morsi, le général Abdul Fatah al Sisi a massacré au moins 800 hommes. Et cela a été applaudi! Y compris par des gens très intelligents, même des amis. L'un d'eux a tweeté: "Tuez-les tous!"
Vous analysez la tribalisation, mais vous admettez que vous n'avez pas la réponse.
Le problème, c'est qu'au fond, nous avons déjà la réponse: la société inclusive. Personne en Europe n'a autant blessé l'EI que la chancelière allemande Angela Merkel avec son "wir schaffen dass". Ce n'était absolument pas une erreur, comme le font valoir les dirigeants de son parti frère CSU. Au contraire, c'était le plus grand coup moral que l'Europe ait jamais infligé à l'EI! Et certainement quand il y a eu des bannières accueillant les réfugiés dans les stades de football par la suite. L'EI n'a jamais diffusé autant de vidéos qu'à cette époque-là. Et pourquoi ? Parce que leur propagande tribale, qui prétend que l'Europe est un bloc islamophobe où les musulmans ne sont pas les bienvenus, a été réfutée. (En colère) Ceux qui critiquent Merkel ignorent les faits. Sur le million de réfugiés que l'Allemagne a accueilli il y a trois ans, quelque 300 000 travaillent. Et en plus, en 2017, l'Allemagne a délivré un visa de travail à 3600 Égyptiens. C'est une grande réussite. Est-ce que je dis que tout est rose en Allemagne? Absolument pas, car là aussi, le discours tribal gagne du terrain.
Même en Allemagne, qui a un lourd passé, le discours libéral sur les droits de l'homme et la globalisation est menacé ?
Pourtant, je m'oppose à l'idée que le discours sur les droits de l'homme, l'unification européenne et le droit international est dépassé. Pourquoi pensez-vous que tant de gens veulent venir en Europe?
Peut-être parce que c'est la région la plus riche du monde?
It's not the economy, stupid! (rires) Tous les Égyptiens que je connais et qui veulent émigrer ont un bon travail. Ils veulent se rendre en Europe pour notre liberté politique, notre liberté d'expression et notre état de droit. Notre modèle a certainement encore de l'attrait.
Ces quatre dernières semaines, cette thèse a été vivement critiquée par des intellectuels non occidentaux interrogés par Knack.
Critiquaient-ils notre modèle ou notre hypocrisie? Je pense que c'est notre hypocrisie. C'est aussi ce que j'entends au Moyen-Orient.
Comment les États-Unis peuvent-ils critiquer les pratiques de torture ailleurs dans le monde tout en gardant la prison de Guantanamo Bay?
Enfin, vous vous dévoilez dans votre livre lorsque vous avouez que votre arrière-grand-père était nazi et que votre grand-oncle a été tué sur le front de l'Est. Pourquoi faites-vous cela?
Cela m'a beaucoup influencé. Mon arrière-grand-père était mon héros, avec sa bibliothèque en quatre langues et un cercle d'amis auquel appartenaient de grands littérateurs flamands comme Ernest Claes. J'ai repris son féroce esprit flamand, y compris le lion flamand noir dans mon kot et les pèlerinages de l'Yser. Jusqu'à ce que plusieurs années après sa mort, je retrouve une photo de lui en uniforme nazi. Cela a été un tel choc que je me suis détourné de tous les nationalismes et de tous les drapeaux. Je n'en ai plus jamais arboré. Sauf au Caire, mais le drapeau égyptien représentait la révolution. Tout comme le drapeau français après la Révolution française.
Vous n'êtes donc pas un cosmopolite libéral de naissance?
Absolument pas. Moi aussi, j'avais de nombreux de préjugés à propos de l'islam. Surtout après le 11 septembre, quand j'ai commencé à me renseigner sur le terrorisme. Je pensais aussi que "le musulman" était un Arabe à barbe qui criait. Jusqu'à ce que je visite la mosquée des Omeyyades à Damas, où les gens viennent prier et pique-niquer avec leurs familles. Je n'avais jamais vu d'endroit aussi paisible. Je ne blâme pas les gens pour leurs préjugés. Tout le monde en a, c'est un fait. Mais c'est aussi un fait qu'ils ont tort. C'est aux dirigeants politiques à s'y opposer. Qui ne fait pas cela est un suiveur, pas un leader.
Les cosmopolites sont souvent accusés de ne pas être conscients de la peur que la globalisation génère auprès de nombreuses personnes.
Je pense que je la sens mieux parce que je suis cosmopolite. À pratiquement chaque attentat majeur de ces dernières années, j'ai craint pour la vie de mes amis, de ma famille ou la mienne. Les attaques à New York et à Londres? J'ai des amis qui vivent tout près. Au Caire, l'EI a commis son premier attentat à cinquante mètres de notre maison. Et ici à Bruxelles, ma femme et moi-même prenons le métro tous les jours à Maelbeek.
Vous savez, ce n'est pas parce que l'on choisit de vraies solutions, comme Merkel, que l'on se détourne de la peur. C'est ce que les tribalistes nous font croire et ce qu'affirment de nombreux politiciens: Nicolas Sarkozy poursuivait le Front national, Jeremy Corbyn s'est à peine prononcé contre le Brexit et Sebastian Kurz forme un gouvernement en Autriche avec la droite radicale FPÖ. Et quel est le résultat? Comme pour Chamberlain: un sursis.
* "On peut le faire"
"L'histoire est truffée de moments auxquels 'on ne s'était pas attendu'", déclare Koert Debeuf, historien et directeur du Tahrir Institute for Middle East Policy. Dans son dernier livre intitulé "Tribalisation", il explique pourquoi une guerre mondiale n'est plus impensable.
Koert Debeuf ID PHOTO AGENCY/DIETER TELEMANS
Son bras retient une porte contre laquelle se pousse une foule frénétique. Il peut hurler tant qu'il veut, la foule déchaînée ne se calme pas. Le rêve récurrent de Koert Debeuf en dit long sur sa méfiance à l'égard des grands groupes et la psychologie de masse. Dès 1895, le médecin, psychologue et sociologue français Gustave Le Bon décrit la psychologie de masse comme une force intolérante, autoritaire et conservatrice, par laquelle les membres individuels d'un groupe perdent leur capacité de penser de manière rationnelle et critique, ce qui en fait les victimes faciles de démagogues. Ce n'est pas un hasard, écrit Debeuf dans son nouveau livre "Tribalisation. Why war is coming" si le leader fasciste italien Benito Mussolini était un grand admirateur de Gustave Le Bon.
L'historien et ancien conseiller du Premier ministre libéral Guy Verhofstadt, cite un nombre élevé de sources psychologiques dans son livre. "La tribalisation est beaucoup plus motivée par la psychologie que par la politique ou l'économie", explique Debeuf, qui occupe également le poste de directeur du Tahrir Institute for Middle East Policy Europe. Il décrit la tribalisation comme le processus par lequel les gens se replient dans leur tribu après un événement traumatisant. Cela peut être défini religieusement, idéologiquement ou racialement. Les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont été une expérience traumatisante. "Les gens sentent le sol se dérober sous leurs pieds et cherchent alors un point de repère. Cela revient souvent à se replier sur ce que l'on connaît. La mondialisation joue un rôle important dans le processus de tribalisation, dit Debeuf. La connectivité croissante des personnes, des cultures et des économies signifie qu'un événement dramatique a facilement une portée mondiale. Il compare la réaction à ce qui se passe en cas de décès dans les familles. "Après le choc et l'étourdissement initial de la solidarité lors des funérailles, on assiste parfois à l'éclatement de violentes querelles."
Le tribalisme mène-t-il inévitablement à la guerre, comme le suggère le sous-titre de votre livre?
Presque toujours, nous enseigne l'histoire. Le tribalisme ne peut pas se passer d'ennemis. Pour l'État islamique, les États-Unis et Israël sont le diable: pour un partisan de Pegida en Allemagne, un politicien qui reconnaît les mosquées est un "traître à la patrie". Cette image hostile se précise toujours, car sinon le tribalisme perd de son urgence. De cette manière, quelque chose de bon en soi devient un sentiment de communauté et de groupe, quelque chose de dangereux qui ne peut que dégénérer. Comme le tribalisme des années 1930, exprimé dans le nazisme et le communisme. Vous ne m'entendrez pas dire que "les années 1930 sont de retour", mais on ne peut pas nier que le tribalisme reprend.
Vous avez un exemple?
Dans sa lettre d'adieu, le sénateur américain John McCain, récemment décédé, parlait de "conflits tribaux" aux États-Unis depuis la disparition progressive du terrain d'entente entre les démocrates et les républicains. Ils ne sont plus des opposants politiques, mais des ennemis. Ou prenez la constatation alarmante de la géographe canadienne Élisabeth Vallet selon laquelle le nombre de murs et de clôtures aux frontières terrestres a été multiplié par cinq depuis la chute du Mur de Berlin: de 15 en 1989 à 70 aujourd'hui. J'ai publié un premier texte sur la tribalisation en 2015, quand j'ai commencé à remarquer qu'il y avait beaucoup de conflits dans le monde. Ensuite, j'ai examiné les rapports économiques et montré que la globalisation stagne et même se détériore pour la première fois depuis la crise pétrolière de 1975. En conséquence, le commerce international est également en perte de vitesse. Et si les marchandises ne franchissent pas les frontières, les armées le font, a déclaré l'économiste français Frédéric Bastiat au 19e siècle.
Ces tendances suffisent-elles à affirmer catégoriquement qu'il y aura la guerre?
Je ne dis pas que la guerre est inévitable, mais l'histoire est remplie de "moments auxquels on ne s'attendait pas". Rappelez-vous Neville Chamberlain, le Premier ministre britannique et prédécesseur de Winston Churchill, qui, après une visite au chancelier allemand Adolf Hitler en septembre 1938, brandissait un document garantissant "la paix pour notre temps". Un an plus tard, les nazis envahissaient la Pologne. Vous estimez qu'il est maintenant possible que l'étincelle s'enflamme à nouveau - entre les États-Unis et Israël d'une part et l'Iran de l'autre, ou entre les États-Unis et la Corée du Nord. Mais aussi entre la Chine et le Japon ou la Chine et l'Inde. Ou prenez la Russie, qui peut entrer en collision avec l'Europe ou la Turquie. Ou il peut être dans un endroit où nous ne l'attendons pas du tout, comme à Sarajevo en 1914.
Et pourtant, au moment où vous parlez, après le 11 septembre et l'invasion américaine de l'Irak (2003), il semblait que la démocratie gagnerait du terrain et que le nombre de conflits armés baisserait. Qu'est-il arrivé?
Comme je l'ai dit, il faut comparer ce processus avec un décès dans la famille: le véritable coup vient souvent après les funérailles. J'ai assisté à ce moment charnière en tant que rédacteur du discours du Premier ministre Guy Verhofstadt (Open VLD). Le traité de Nice a été signé en 2001 sous notre présidence européenne. Nous pensons que la Constitution européenne de 2005 irait tout aussi bien. Parce que le sentiment a vécu: l'Europe ne peut qu'aller mieux. Jusqu'à ce que les Néerlandais et les Français votent non à la Constitution. C'était un choc, surtout parce que nous avons déterminé que le drapeau et l'hymne européens étaient des pierres d'achoppement. Les discussions sur les drapeaux sont inquiétantes, car elles concernent principalement les tribus. En 2005, il s'agissait aussi du "plombier polonais qui vient prendre notre travail", tout comme en 2016 lors de la campagne Brexit.
Les dirigeants européens ont-ils suffisamment compris que de nombreux Européens estimaient que l'intégration européenne était assez rapide?
Avons-nous dû arrêter tout le processus parce que les tribalistes ont suscité la crainte des gens vis-à-vis des plombiers polonais? L'union est devenue meilleure que le traité de Lisbonne, qui a finalement remplacé la constitution. Par exemple, en fournissant les instruments avec lesquels nous pouvons maintenant nous attaquer à la Pologne et à la Hongrie, qui se tribalisent de plus en plus.
Pour le moment, l'Europe a surtout été particulièrement dure envers la Grèce lors de la crise financière de 2010. Se pourrait-il que la Commission européenne se préoccupe davantage de la santé des banques que de celles de ses États de droit?
La crise grecque a créé un grave danger: la zone euro pouvait soudainement s'effondrer. Une grenouille jetée dans de l'eau bouillante sautera immédiatement hors du récipient. Mais si la grenouille se trouve dans un chaudron qui se réchauffe lentement, comme cela se produit en Hongrie, en Pologne et dans certains cas aussi en Autriche et en Italie, elle y restera et mourra. Cette lenteur est inhérente au processus de tribalisation. J'estime que nous entrons progressivement dans une phase aiguë. Le Brexit le prouve. Il est un exemple classique de ce que la tribalisation fait aux gens: elle les fait se tirer une balle dans le pied.
Trouvez-vous que les partisans du Brexit et les électeurs de Donald Trump sont tous irrationnels?
Ils sont saisis par des idées tribales irrationnelles telles que "reprendre les choses en main". Donald Trump, Recep Tayyip Erdogan, Mohammed ben Salmane, Benyamin Netanyahou, Narendra Modi, Ali Khamenei: tous sont anti-libéraux, tribaux, autoritaires et imprévisibles. Et donc dangereux. (il réfléchit) Je pense que c'est mon séjour au Moyen-Orient qui fait que je ressens aussi vivement ce processus. Au cours de ces cinq années, j'ai vu de mes propres yeux comment l'euphorie de la liberté retrouvée peut rapidement se transformer en massacre démentiel.
Vous parlez de l'Égypte, où la place Tahrir était à la fois le théâtre de joie et de violence ?
(hoche la tête) Je frémis en y repensant. J'ai vécu de près les jours d'espoir après la destitution de Hosni Moubarak. Il est normal qu'il y ait eu des heurts après ces semaines enchantées. On ne peut pas passer d'une dictature militaire à une démocratie libérale en une nuit. Mais lorsque des centaines de Frères musulmans ont occupé la place Rabaa au Caire en 2013 pour protester contre l'emprisonnement de leur président élu démocratiquement, Mohamed Morsi, le général Abdul Fatah al Sisi a massacré au moins 800 hommes. Et cela a été applaudi! Y compris par des gens très intelligents, même des amis. L'un d'eux a tweeté: "Tuez-les tous!"
Vous analysez la tribalisation, mais vous admettez que vous n'avez pas la réponse.
Le problème, c'est qu'au fond, nous avons déjà la réponse: la société inclusive. Personne en Europe n'a autant blessé l'EI que la chancelière allemande Angela Merkel avec son "wir schaffen dass". Ce n'était absolument pas une erreur, comme le font valoir les dirigeants de son parti frère CSU. Au contraire, c'était le plus grand coup moral que l'Europe ait jamais infligé à l'EI! Et certainement quand il y a eu des bannières accueillant les réfugiés dans les stades de football par la suite. L'EI n'a jamais diffusé autant de vidéos qu'à cette époque-là. Et pourquoi ? Parce que leur propagande tribale, qui prétend que l'Europe est un bloc islamophobe où les musulmans ne sont pas les bienvenus, a été réfutée. (En colère) Ceux qui critiquent Merkel ignorent les faits. Sur le million de réfugiés que l'Allemagne a accueilli il y a trois ans, quelque 300 000 travaillent. Et en plus, en 2017, l'Allemagne a délivré un visa de travail à 3600 Égyptiens. C'est une grande réussite. Est-ce que je dis que tout est rose en Allemagne? Absolument pas, car là aussi, le discours tribal gagne du terrain.
Même en Allemagne, qui a un lourd passé, le discours libéral sur les droits de l'homme et la globalisation est menacé ?
Pourtant, je m'oppose à l'idée que le discours sur les droits de l'homme, l'unification européenne et le droit international est dépassé. Pourquoi pensez-vous que tant de gens veulent venir en Europe?
Peut-être parce que c'est la région la plus riche du monde?
It's not the economy, stupid! (rires) Tous les Égyptiens que je connais et qui veulent émigrer ont un bon travail. Ils veulent se rendre en Europe pour notre liberté politique, notre liberté d'expression et notre état de droit. Notre modèle a certainement encore de l'attrait.
Ces quatre dernières semaines, cette thèse a été vivement critiquée par des intellectuels non occidentaux interrogés par Knack.
Critiquaient-ils notre modèle ou notre hypocrisie? Je pense que c'est notre hypocrisie. C'est aussi ce que j'entends au Moyen-Orient.
Comment les États-Unis peuvent-ils critiquer les pratiques de torture ailleurs dans le monde tout en gardant la prison de Guantanamo Bay?
Enfin, vous vous dévoilez dans votre livre lorsque vous avouez que votre arrière-grand-père était nazi et que votre grand-oncle a été tué sur le front de l'Est. Pourquoi faites-vous cela?
Cela m'a beaucoup influencé. Mon arrière-grand-père était mon héros, avec sa bibliothèque en quatre langues et un cercle d'amis auquel appartenaient de grands littérateurs flamands comme Ernest Claes. J'ai repris son féroce esprit flamand, y compris le lion flamand noir dans mon kot et les pèlerinages de l'Yser. Jusqu'à ce que plusieurs années après sa mort, je retrouve une photo de lui en uniforme nazi. Cela a été un tel choc que je me suis détourné de tous les nationalismes et de tous les drapeaux. Je n'en ai plus jamais arboré. Sauf au Caire, mais le drapeau égyptien représentait la révolution. Tout comme le drapeau français après la Révolution française.
Vous n'êtes donc pas un cosmopolite libéral de naissance?
Absolument pas. Moi aussi, j'avais de nombreux de préjugés à propos de l'islam. Surtout après le 11 septembre, quand j'ai commencé à me renseigner sur le terrorisme. Je pensais aussi que "le musulman" était un Arabe à barbe qui criait. Jusqu'à ce que je visite la mosquée des Omeyyades à Damas, où les gens viennent prier et pique-niquer avec leurs familles. Je n'avais jamais vu d'endroit aussi paisible. Je ne blâme pas les gens pour leurs préjugés. Tout le monde en a, c'est un fait. Mais c'est aussi un fait qu'ils ont tort. C'est aux dirigeants politiques à s'y opposer. Qui ne fait pas cela est un suiveur, pas un leader.
Les cosmopolites sont souvent accusés de ne pas être conscients de la peur que la globalisation génère auprès de nombreuses personnes.
Je pense que je la sens mieux parce que je suis cosmopolite. À pratiquement chaque attentat majeur de ces dernières années, j'ai craint pour la vie de mes amis, de ma famille ou la mienne. Les attaques à New York et à Londres? J'ai des amis qui vivent tout près. Au Caire, l'EI a commis son premier attentat à cinquante mètres de notre maison. Et ici à Bruxelles, ma femme et moi-même prenons le métro tous les jours à Maelbeek.
Vous savez, ce n'est pas parce que l'on choisit de vraies solutions, comme Merkel, que l'on se détourne de la peur. C'est ce que les tribalistes nous font croire et ce qu'affirment de nombreux politiciens: Nicolas Sarkozy poursuivait le Front national, Jeremy Corbyn s'est à peine prononcé contre le Brexit et Sebastian Kurz forme un gouvernement en Autriche avec la droite radicale FPÖ. Et quel est le résultat? Comme pour Chamberlain: un sursis.
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: En Syrie
Donc, c'est un homme de goût !Krispoluk a écrit:Il n'empêche que ce gros boeuf mal rasé de Dupont Moretti se tape Isabelle Boulay, hein !
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: En Syrie
Un avion russe avec 14 militaires à bord disparait des radars en Syrie
https://actu.orange.fr/monde/un-avion-russe-avec-14-militaires-a-bord-disparait-des-radars-en-syrie-CNT0000016BVNC.html
https://actu.orange.fr/monde/un-avion-russe-avec-14-militaires-a-bord-disparait-des-radars-en-syrie-CNT0000016BVNC.html
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: En Syrie
benoit77 a écrit:Un avion russe avec 14 militaires à bord disparait des radars en Syrie
https://actu.orange.fr/monde/un-avion-russe-avec-14-militaires-a-bord-disparait-des-radars-en-syrie-CNT0000016BVNC.html
Syrian regime accidentally shoots down Russian military plane
By Barbara Starr and Ryan Browne, CNN
Updated 0007 GMT (0807 HKT) September 18, 2018
https://edition.cnn.com/2018/09/17/politics/syrian-regime-shoots-down-russian-plane/index.html?no-st=1537253705
(CNN)A Russian maritime patrol aircraft with multiple personnel on board was inadvertently shot down by Syrian regime anti-aircraft artillery on Monday after the Syrians came under attack by Israeli missiles, according to a US official with knowledge of the incident
The US official said the regime was actually trying to stop a barrage of Israeli missiles. A second official confirmed that Israel was responsible for the missile strikes on the Syrian regime.
The Russian state news agency TASS reported that a Russian IL-20 military aircraft with 14 personnel on board disappeared over the Mediterranean on Monday. According to TASS, the ministry of defense specified that "the mark of IL-20 went off the radars disappeared during the attack of four Israeli F-16 aircraft on Syrian targets in the province of Latakia."
The Israelis had fired multiple missiles against targets in the coastal area of Latakia where Russian has based much of its military presence, including aircraft. In an attempt to strike back against the Israelis, the Syrians launched extensive anti-aircraft fire, the official said and the Russian aircraft was hit.
The US found out about the incident because Syrian forces broadcast an emergency search and rescue radio call on an international frequency. The US then got a direct message from another country about the type of aircraft and circumstances of the incident. The official would not identify that country, but it is likely that Russia is the only nation that would know exactly what type of aircraft was shot down.
A spokesman for the Pentagon told CNN that the missiles were not fired by the US military but would not speak as to who was behind the strikes. An Israel Defense Forces spokesman declined to comment on the reports.
The aircraft was shot down by an anti-aircraft system the Russians sold to the Syrians several years ago, the official said. The Syrian air defense network in western Syria is very densely populated with anti-aircraft missile and radar systems.
In February, the two-man crew of an Israeli F-16 ejected from their aircraft when a missile exploded near them, damaging their aircraft as they finished conducting a mission against Syrian forces.
An Israeli defense official told CNN earlier this month that Israel has struck Syria 200 times in the past 18 months to prevent the deployment of Iranian weapons in the region.
Natalie Gallon and Radina Gigova contributed reporting.
Le régime syrien abat accidentellement un avion militaire russe:
(CNN) Une batterie anti-aérienne du régime syrien a abattu par inadvertance un avion de patrouille maritime russe avec plusieurs personnes à son bord, après que les Syriens ont été attaqués par des missiles israéliens, selon un responsable américain.
Le responsable américain a déclaré que le régime essayait en fait d’arrêter un barrage de missiles israéliens. Un deuxième responsable a confirmé qu'Israël était responsable des frappes de missiles contre le régime syrien.
L'agence de presse russe TASS a rapporté qu'un avion militaire russe IL-20 avec 14 personnes à bord a disparu au-dessus de la Méditerranée lundi. Selon le TASS, le ministère de la Défense a précisé que "la marque d'IL-20 avait disparu des radars lors de l'attaque de quatre F-16 israéliens sur des cibles syriennes dans la province de Lattaquié".
Les Israéliens ont tiré plusieurs missiles contre des cibles dans la zone côtière de Lattaquié, où la Russie a basé une grande partie de sa présence militaire, y compris des avions. Dans une tentative de riposter contre les Israéliens, les Syriens ont lancé des tirs antiaériens importants, a indiqué le responsable et l’avion russe a été touché.
Les États-Unis ont été informés de l'incident parce que les forces syriennes ont diffusé un appel radio d'urgence sur une fréquence internationale. Les États-Unis ont ensuite reçu un message direct d'un autre pays sur le type d'aéronef et les circonstances de l'incident. Le fonctionnaire n’identifierait pas ce pays, mais il est probable que la Russie soit le seul pays à savoir exactement quel type d’avion a été abattu.
Un porte-parole du Pentagone a déclaré à CNN que les missiles n’avaient pas été tirés par l’armée américaine mais qu’ils ne parleraient pas de ceux qui étaient derrière les frappes. Un porte-parole des forces de défense israéliennes a refusé de commenter les rapports.
L'avion a été abattu par un système anti-aérien que les Russes ont vendu aux Syriens il y a plusieurs années, a indiqué le responsable. Le réseau syrien de défense aérienne dans l’ouest de la Syrie est très densément peuplé de systèmes de missiles anti-aériens et de radars.
En février, l’équipage de deux hommes d’un F-16 israélien a été éjecté de son appareil lorsqu'un missile a explosé près d’eux, endommageant leur appareil alors qu’il achevait de mener une mission contre les forces syriennes.
Un responsable israélien de la défense a déclaré à CNN plus tôt ce mois-ci qu'Israël avait frappé la Syrie 200 fois au cours des 18 derniers mois pour empêcher le déploiement d'armes iraniennes dans la région.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: En Syrie
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Krispoluk- Messages : 9858
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Re: En Syrie
La Russie va livrer des systèmes antiaériens S-300 à l’armée syrienne
Cette annonce de Moscou survient une semaine après la destruction par erreur d’un avion russe à la suite d’un raid de l’aviation israélienne.
LE MONDE | 24.09.2018 à 12h39 • Mis à jour le 24.09.2018 à 14h24
La Russie a annoncé lundi 24 septembre qu’elle livrerait prochainement des systèmes modernes de défense antiaérienne S-300 à l’armée syrienne. Cette annonce du ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, intervient quelques jours après la destruction par erreur d’un avion russe à la suite d’un raid de l’aviation israélienne.
« Les forces armées syriennes seront fournies d’ici à deux semaines en systèmes modernes S-300. Ils sont capables d’intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 km et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs », a précisé M. Choïgou. Moscou va également brouiller les communications de tout avion voulant frapper la Syrie depuis la mer Méditerranée.
« Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats, a déclaré le ministre de la défense. Dans le cas contraire, nous réagirons de manière appropriée face à la situation. »
Le Kremlin dénonce « les actes prémédités » d’Israël
Lundi 17 septembre, la défense antiaérienne syrienne a visé par erreur un Iliouchine Il-20 au-dessus de la Méditerranée, tuant les 15 militaires qui se trouvaient à bord. Au même moment, des missiles israéliens ciblaient des dépôts de munitions dans la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest).
Moscou avait fait porter la responsabilité à l’armée israélienne et menacé de mesures de rétorsion, le président russe, Vladimir Poutine, expliquant qu’il s’agirait de renforcer les défenses de l’armée russe déployées en Syrie. Le Kremlin accuse Israël d’être responsable de la destruction de son avion, affirmant que l’armée israélienne l’avait prévenu seulement une minute avant les frappes et que les avions israéliens s’étaient servis de l’Iliouchine II-20 comme « boucliers » contre les missiles syriens.
Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a renchéri en assurant que « les actes prémédités des pilotes israéliens sont en cause » dans la destruction de l’avion russe. « Ce qui ne peut que porter préjudice à nos relations » avec Israël, a-t-il regretté. « L’avion n’a pas été abattu par un missile israélien, Dieu merci », mais cela « a été rendu possible par les actes des pilotes israéliens », a-t-il ajouté. Il a cependant souligné que les livraisons de S-300 n’étaient « dirigées envers aucun pays tiers, mais destinées à défendre les militaires » russes.
L’armée israélienne nie depuis le début la version russe, répondant dimanche dans un communiqué que ses avions ne « s’étaient pas cachés derrière un quelconque appareil et que les appareils israéliens se trouvaient dans l’espace israélien au moment où l’avion russe a été abattu ».
Damas et Moscou ont signé en 2010 un accord pour la livraison de S-300, mais la Syrie n’avait toujours pas pris possession de ce matériel en raison de l’opposition d’Israël, a expliqué M. Choïgou, ajoutant que « la situation a changé » au vu des événements des derniers jours.
L’armée russe intervient en Syrie depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar Al-Assad, ce qui lui a permis de reprendre le contrôle d’une grande partie de son territoire. Actuellement, les S-300 opérés par les Russes sont déployés autour de la base navale russe de Tartous (dans l’ouest de la Syrie), des S-400 plus modernes étant déployés sur la base aérienne de Hmeimim.
Cette annonce de Moscou survient une semaine après la destruction par erreur d’un avion russe à la suite d’un raid de l’aviation israélienne.
LE MONDE | 24.09.2018 à 12h39 • Mis à jour le 24.09.2018 à 14h24
La Russie a annoncé lundi 24 septembre qu’elle livrerait prochainement des systèmes modernes de défense antiaérienne S-300 à l’armée syrienne. Cette annonce du ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, intervient quelques jours après la destruction par erreur d’un avion russe à la suite d’un raid de l’aviation israélienne.
« Les forces armées syriennes seront fournies d’ici à deux semaines en systèmes modernes S-300. Ils sont capables d’intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 km et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs », a précisé M. Choïgou. Moscou va également brouiller les communications de tout avion voulant frapper la Syrie depuis la mer Méditerranée.
« Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats, a déclaré le ministre de la défense. Dans le cas contraire, nous réagirons de manière appropriée face à la situation. »
Le Kremlin dénonce « les actes prémédités » d’Israël
Lundi 17 septembre, la défense antiaérienne syrienne a visé par erreur un Iliouchine Il-20 au-dessus de la Méditerranée, tuant les 15 militaires qui se trouvaient à bord. Au même moment, des missiles israéliens ciblaient des dépôts de munitions dans la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest).
Moscou avait fait porter la responsabilité à l’armée israélienne et menacé de mesures de rétorsion, le président russe, Vladimir Poutine, expliquant qu’il s’agirait de renforcer les défenses de l’armée russe déployées en Syrie. Le Kremlin accuse Israël d’être responsable de la destruction de son avion, affirmant que l’armée israélienne l’avait prévenu seulement une minute avant les frappes et que les avions israéliens s’étaient servis de l’Iliouchine II-20 comme « boucliers » contre les missiles syriens.
Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a renchéri en assurant que « les actes prémédités des pilotes israéliens sont en cause » dans la destruction de l’avion russe. « Ce qui ne peut que porter préjudice à nos relations » avec Israël, a-t-il regretté. « L’avion n’a pas été abattu par un missile israélien, Dieu merci », mais cela « a été rendu possible par les actes des pilotes israéliens », a-t-il ajouté. Il a cependant souligné que les livraisons de S-300 n’étaient « dirigées envers aucun pays tiers, mais destinées à défendre les militaires » russes.
L’armée israélienne nie depuis le début la version russe, répondant dimanche dans un communiqué que ses avions ne « s’étaient pas cachés derrière un quelconque appareil et que les appareils israéliens se trouvaient dans l’espace israélien au moment où l’avion russe a été abattu ».
Damas et Moscou ont signé en 2010 un accord pour la livraison de S-300, mais la Syrie n’avait toujours pas pris possession de ce matériel en raison de l’opposition d’Israël, a expliqué M. Choïgou, ajoutant que « la situation a changé » au vu des événements des derniers jours.
L’armée russe intervient en Syrie depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar Al-Assad, ce qui lui a permis de reprendre le contrôle d’une grande partie de son territoire. Actuellement, les S-300 opérés par les Russes sont déployés autour de la base navale russe de Tartous (dans l’ouest de la Syrie), des S-400 plus modernes étant déployés sur la base aérienne de Hmeimim.
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Re: En Syrie
Punaise, j'ai loupé ça.
Bon, plus sérieusement (et c'est pas bon). .e vous livre le titre en français, googoole permet de traduire:
Poutine a jugé possible de se passer des hostilités à grande échelle en Syrie
I hate Russia of putin
Bon, plus sérieusement (et c'est pas bon). .e vous livre le titre en français, googoole permet de traduire:
Poutine a jugé possible de se passer des hostilités à grande échelle en Syrie
I hate Russia of putin
Re: En Syrie
Les bénévoles de informnapalm avaient une question évidente : pourquoi les A-124 ont-ils fait un détour vers l'oblast de Mourmansk ? La réponse était simple : à olenegorsk, à seulement 5 km de la base aérienne de olenya est la base du 583ème régiment de missiles anti-avion (unité militaire 36226), qui est équipé de deux types de S300. Avec un haut degré de probabilité, nous pouvons supposer que le ministère de la défense de la fédération de Russie a décidé de donner à la Syrie les systèmes appartenant à cette unité militaire.
https://informnapalm.org/en/russia-deploys-583th-anti-aircraft-missile-regiments-s-300-systems-to-syria/ #Russianweapons, #russianmilitaryforces
https://informnapalm.org/en/russia-deploys-583th-anti-aircraft-missile-regiments-s-300-systems-to-syria/ #Russianweapons, #russianmilitaryforces
Caduce62- Messages : 15239
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Re: En Syrie
Le trafic Russie - Iran - Syrie
https://home.treasury.gov/news/press-releases/sm553?fbclid=IwAR0E-fVMwoI7N7QiFoqJ-wqOTeF7vCsD6wweNCTJGG9Qp-wuCWrs5z1WEI0#.W_XbUIA_PBA.facebook
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Caduce62- Messages : 15239
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Re: En Syrie
La Russie lance des frappes aériennes en Syrie après une attaque au "chlore"
Par L'Obs
Publié le 25 novembre 2018 à 15h13
La Russie a mené des frappes aériennes en Syrie contre les positions de "terroristes" syriens qu'elle accuse d'avoir mené une attaque au chlore samedi à Alep (nord-ouest), tenue par le régime de Damas, a annoncé dimanche le ministère russe de la Défense.
"Des frappes aériennes ont été menées par des avions de l'armée russe", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense Igor Konachenkov cité par l'agence russe TASS, précisant que "suite aux frappes, toutes les cibles des combattants ont été détruites".
"Explosifs contenant apparemment du chlore"
Ces frappes ont eu lieu suite à ce que le ministère de la Défense russe affirme être une attaque des ces "combattants" - terme utilisé par la Russie pour désigner les rebelles syriens - avec des armes contenant du chlore.
Samedi soir des "groupes terroristes", se trouvant dans la zone tampon d'Idleb (nord-ouest) contrôlée par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham, ont tiré à l'aide de lance-grenades des "explosifs contenant apparemment du chlore", a déclaré Igor Konachenkov, citant une source militaire russe sur place.
Des médias d'Etat syriens et une ONG ont rapporté qu'une centaine de Syriens avaient été hospitalisés pour des difficultés respiratoires à Alep après avoir inhalé des "gaz toxiques".
"Selon des informations préliminaires, confirmées par les symptômes d'empoisonnement présentés par les victimes, les obus tirés sur les quartiers résidentiels d'Alep contenaient du chlore", a déclaré Igor Konachenkov.
Des chimistes militaires russes sont arrivés dans cette région pour porter assistance aux victimes et évaluer la situation, a-t-il ajouté.
Selon lui, 46 personnes, dont huit enfants, ont souffert d'exposition aux produits chimiques et ont été hospitalisées. Durant le conflit syrien, qui dure depuis sept ans, les pays occidentaux ont accusé à de nombreuses occasions Damas d'avoir fait usage d'armes chimiques contre la population civile, des accusation toujours réfutées par le régime de Damas et son principal soutien, la Russie.
(avec AFP)
Par L'Obs
Publié le 25 novembre 2018 à 15h13
La Russie a mené des frappes aériennes en Syrie contre les positions de "terroristes" syriens qu'elle accuse d'avoir mené une attaque au chlore samedi à Alep (nord-ouest), tenue par le régime de Damas, a annoncé dimanche le ministère russe de la Défense.
"Des frappes aériennes ont été menées par des avions de l'armée russe", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense Igor Konachenkov cité par l'agence russe TASS, précisant que "suite aux frappes, toutes les cibles des combattants ont été détruites".
"Explosifs contenant apparemment du chlore"
Ces frappes ont eu lieu suite à ce que le ministère de la Défense russe affirme être une attaque des ces "combattants" - terme utilisé par la Russie pour désigner les rebelles syriens - avec des armes contenant du chlore.
Samedi soir des "groupes terroristes", se trouvant dans la zone tampon d'Idleb (nord-ouest) contrôlée par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham, ont tiré à l'aide de lance-grenades des "explosifs contenant apparemment du chlore", a déclaré Igor Konachenkov, citant une source militaire russe sur place.
Des médias d'Etat syriens et une ONG ont rapporté qu'une centaine de Syriens avaient été hospitalisés pour des difficultés respiratoires à Alep après avoir inhalé des "gaz toxiques".
"Selon des informations préliminaires, confirmées par les symptômes d'empoisonnement présentés par les victimes, les obus tirés sur les quartiers résidentiels d'Alep contenaient du chlore", a déclaré Igor Konachenkov.
Des chimistes militaires russes sont arrivés dans cette région pour porter assistance aux victimes et évaluer la situation, a-t-il ajouté.
Selon lui, 46 personnes, dont huit enfants, ont souffert d'exposition aux produits chimiques et ont été hospitalisées. Durant le conflit syrien, qui dure depuis sept ans, les pays occidentaux ont accusé à de nombreuses occasions Damas d'avoir fait usage d'armes chimiques contre la population civile, des accusation toujours réfutées par le régime de Damas et son principal soutien, la Russie.
(avec AFP)
Caduce62- Messages : 15239
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Re: En Syrie
Retrait américain de Syrie : Paris et Londres inquiets, Moscou jubile
AFP, publié le jeudi 20 décembre 2018 à 13h40
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, alliés des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), ont vivement réagi jeudi à la décision du président Donald Trump de retirer les troupes américaines stationnées en Syrie, Moscou la jugeant en revanche fondée.
"La coalition internationale contre Daech (acronyme arabe de l'EI) a fait d'énormes progrès (...) Mais il reste beaucoup à faire et nous ne devons pas perdre de vue la menace qu'ils posent", a averti la diplomatie britannique.
"Daech n'est pas rayé de la carte, ni ses racines d'ailleurs, il faut vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste", a renchéri la ministre française des Armées Florence Parly.
Sans surprise, le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est à la manoeuvre en Syrie au côté du régime de Damas, a estimé pour sa part que la décision de retrait américaine était "juste".
"Donald a raison. Je suis d'accord avec lui", a dit M. Poutine. "Nous avons porté des coups sérieux à l'EI en Syrie", a-t-il poursuivi.
La Turquie et l'Iran, autres acteurs clés en Syrie, se sont aussi concertés jeudi sur l'impact potentiel de ce retrait lors d'une rencontre de leurs présidents Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani à Ankara.
Prenant de court ses alliés, Donald Trump a estimé mercredi que l'heure était venue de ramener "à la maison" les soldats américains déployés en Syrie. "Maintenant, nous avons gagné, il est temps de rentrer", a-t-il lancé.
Quelque 2.000 soldats américains sont actuellement dans le nord de la Syrie, essentiellement des forces spéciales présentes pour combattre le groupe EI et entraîner les forces locales dans les zones reprises aux jihadistes.
- Une chance pour l'EI ? -
L'EI a vu son "califat" auto-proclamé se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives, après une montée en puissance fulgurante en 2014. Il a été chassé le 14 décembre de son fief de Hajine, à la frontière irakiennne, par une force dominée par les Kurdes et soutenue par Washington.
Mais l'organisation conserve quelques réduits et reste redoutable en raison de sa capacité à frapper fort avec des attentats particulièrement meurtriers dans des pays de la région et à l'étranger.
Pour les Kurdes syriens, le retrait américain va offrir une chance à l'EI, qui est largement passée à la clandestiné, de se reconstruire sur le terrain.
"Cela aura un impact négatif sur la campagne antiterroriste", ont déclaré les Forces démocratiques syriennes (FDS), l'alliance arabo-kurde en première ligne contre l'EI sur le terrain.
La milice kurde YPG, épine dorsale des FDS mais ennemi juré d'Ankara, est sous la menace d'une nouvelle offensive turque qui la détournerait de la lutte anti-EI, a fortiori si les soldats américains ne sont plus là pour faire tampon.
La France et le Royaume-Uni ont déclaré qu'ils restaient engagés dans la coalition anti-EI sous commandement américain, notamment sa campagne de frappes aériennes.
"La campagne militaire contre Daech continue", a souligné le porte-parole des armées françaises, le colonel Patrik Steiger.
"L'annonce du président américain n'a à ce stade aucune incidence sur la continuation de la participation française à la campagne militaire contre Daech au sein de la coalition", a-t-il noté.
- La France "reste" en Syrie -
Washington n'a communiqué aucune information concernant l'impact que la décision de retrait pourrait avoir sur les frappes aériennes menées en Syrie depuis fin 2014.
"Pour le moment bien sûr, nous restons en Syrie", a également souligné la ministre française Nathalie Loiseau.
Outre des frappes aériennes, la France effectue des tirs d'artillerie depuis l'Irak et a dépêché des forces spéciales sur le terrain, selon le Pentagone. Paris ne communique par principe jamais sur ses forces spéciales en opérations.
Un retrait américain - dont le calendrier n'est pas encore connu - laissera les coudées franches sur le terrain aux forces appuyées par la Russie et l'Iran d'un côté et la Turquie de l'autre.
L'Iran est avec la Russie un allié du régime de Damas, alors que la Turquie soutient une partie des rebelles en lutte contre le président syrien Bachar al-Assad.
Donald Trump l'avait martelé sur les estrades de campagne: il estime que l'engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient coûte des milliards de dollars qui seraient mieux dépensés au profit du contribuable américain, et qu'il faut laisser d'autres acteurs, notamment les pays arabes du Golfe, faire le travail sur place.
Plusieurs membres de son administration plaidaient toutefois pour le maintien d'une présence en Syrie et nombre d'élus du camp républicain ont vivement regretté son arbitrage soudain dans la direction opposée.
La semaine dernière encore, l'émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale antijihadistes Brett McGurk assurait que les Américains avaient vocation à rester encore pendant un bon moment en Syrie.
A plusieurs reprises, le ministre américain de la Défense Jim Mattis a aussi mis en garde contre un départ précipité de Syrie, évoquant le risque de "laisser un vide qui puisse être exploité par le régime Assad ou ses soutiens".
AFP, publié le jeudi 20 décembre 2018 à 13h40
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, alliés des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), ont vivement réagi jeudi à la décision du président Donald Trump de retirer les troupes américaines stationnées en Syrie, Moscou la jugeant en revanche fondée.
"La coalition internationale contre Daech (acronyme arabe de l'EI) a fait d'énormes progrès (...) Mais il reste beaucoup à faire et nous ne devons pas perdre de vue la menace qu'ils posent", a averti la diplomatie britannique.
"Daech n'est pas rayé de la carte, ni ses racines d'ailleurs, il faut vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste", a renchéri la ministre française des Armées Florence Parly.
Sans surprise, le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est à la manoeuvre en Syrie au côté du régime de Damas, a estimé pour sa part que la décision de retrait américaine était "juste".
"Donald a raison. Je suis d'accord avec lui", a dit M. Poutine. "Nous avons porté des coups sérieux à l'EI en Syrie", a-t-il poursuivi.
La Turquie et l'Iran, autres acteurs clés en Syrie, se sont aussi concertés jeudi sur l'impact potentiel de ce retrait lors d'une rencontre de leurs présidents Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani à Ankara.
Prenant de court ses alliés, Donald Trump a estimé mercredi que l'heure était venue de ramener "à la maison" les soldats américains déployés en Syrie. "Maintenant, nous avons gagné, il est temps de rentrer", a-t-il lancé.
Quelque 2.000 soldats américains sont actuellement dans le nord de la Syrie, essentiellement des forces spéciales présentes pour combattre le groupe EI et entraîner les forces locales dans les zones reprises aux jihadistes.
- Une chance pour l'EI ? -
L'EI a vu son "califat" auto-proclamé se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives, après une montée en puissance fulgurante en 2014. Il a été chassé le 14 décembre de son fief de Hajine, à la frontière irakiennne, par une force dominée par les Kurdes et soutenue par Washington.
Mais l'organisation conserve quelques réduits et reste redoutable en raison de sa capacité à frapper fort avec des attentats particulièrement meurtriers dans des pays de la région et à l'étranger.
Pour les Kurdes syriens, le retrait américain va offrir une chance à l'EI, qui est largement passée à la clandestiné, de se reconstruire sur le terrain.
"Cela aura un impact négatif sur la campagne antiterroriste", ont déclaré les Forces démocratiques syriennes (FDS), l'alliance arabo-kurde en première ligne contre l'EI sur le terrain.
La milice kurde YPG, épine dorsale des FDS mais ennemi juré d'Ankara, est sous la menace d'une nouvelle offensive turque qui la détournerait de la lutte anti-EI, a fortiori si les soldats américains ne sont plus là pour faire tampon.
La France et le Royaume-Uni ont déclaré qu'ils restaient engagés dans la coalition anti-EI sous commandement américain, notamment sa campagne de frappes aériennes.
"La campagne militaire contre Daech continue", a souligné le porte-parole des armées françaises, le colonel Patrik Steiger.
"L'annonce du président américain n'a à ce stade aucune incidence sur la continuation de la participation française à la campagne militaire contre Daech au sein de la coalition", a-t-il noté.
- La France "reste" en Syrie -
Washington n'a communiqué aucune information concernant l'impact que la décision de retrait pourrait avoir sur les frappes aériennes menées en Syrie depuis fin 2014.
"Pour le moment bien sûr, nous restons en Syrie", a également souligné la ministre française Nathalie Loiseau.
Outre des frappes aériennes, la France effectue des tirs d'artillerie depuis l'Irak et a dépêché des forces spéciales sur le terrain, selon le Pentagone. Paris ne communique par principe jamais sur ses forces spéciales en opérations.
Un retrait américain - dont le calendrier n'est pas encore connu - laissera les coudées franches sur le terrain aux forces appuyées par la Russie et l'Iran d'un côté et la Turquie de l'autre.
L'Iran est avec la Russie un allié du régime de Damas, alors que la Turquie soutient une partie des rebelles en lutte contre le président syrien Bachar al-Assad.
Donald Trump l'avait martelé sur les estrades de campagne: il estime que l'engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient coûte des milliards de dollars qui seraient mieux dépensés au profit du contribuable américain, et qu'il faut laisser d'autres acteurs, notamment les pays arabes du Golfe, faire le travail sur place.
Plusieurs membres de son administration plaidaient toutefois pour le maintien d'une présence en Syrie et nombre d'élus du camp républicain ont vivement regretté son arbitrage soudain dans la direction opposée.
La semaine dernière encore, l'émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale antijihadistes Brett McGurk assurait que les Américains avaient vocation à rester encore pendant un bon moment en Syrie.
A plusieurs reprises, le ministre américain de la Défense Jim Mattis a aussi mis en garde contre un départ précipité de Syrie, évoquant le risque de "laisser un vide qui puisse être exploité par le régime Assad ou ses soutiens".
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Re: En Syrie
Le coup de poignard de Trump vis-à-vis des Kurdes
Editorial. Contrairement aux dires du président américain, l’organisation Etat islamique n’a pas été vaincue. Sur le terrain, ce sont les forces kurdes, les meilleures alliées de la coalition internationale en Syrie, qui vont en faire les frais.
Par Le Monde Publié aujourd’hui à 11h22
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/26/le-coup-de-poignard-de-trump-vis-a-vis-des-kurdes_5402291_3232.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1i2YBsc9iN91wROi5kCxT1JpaOwPhp8GtnWDtrOqn0zzxZMILxfMoFGTM#Echobox=1545822707
Editorial du « Monde ». Seul contre tous ou presque, Donald Trump a ordonné le retrait de l’armée américaine de Syrie. « Nous avons vaincu l’Etat islamique en Syrie », a tweeté le président des Etats-Unis le 19 décembre, ajoutant plus tard dans une vidéo : « Nous avons gagné. Il est temps que nos troupes rentrent à la maison. Ils rentrent tous, et ils rentrent maintenant. »
En rappelant les 2 000 militaires engagés en Syrie, M. Trump honore une de ses principales promesses de campagne. Il envisage également le rapatriement de la moitié du contingent déployé en Afghanistan. Depuis la réponse désastreuse de George W. Bush aux attaques du 11 septembre 2001, qui privilégia guerres et invasions par rapport à une action antiterroriste plus subtile et clandestine, deux présidents américains successifs, Barack Obama et Donald Trump, ont été élus en promettant de mettre fin à ces interventions militaires.
Le problème est que la décision de M. Trump est, en l’état actuel du conflit, extrêmement dangereuse. Contrairement à ses affirmations, l’organisation Etat islamique (EI) n’a pas été vaincue. Elle a perdu depuis deux ans les villes et le territoire de son « califat », mais son chef, Abou Bakr Al-Baghdadi, est toujours vivant, et son état-major contrôlerait encore 20 000 à 30 000 combattants dans la région de la frontière irako-syenne.
L’autre problème est que la décision présidentielle américaine ne satisfait que Moscou, Téhéran et Damas d’un côté, et Ankara de l’autre, mais personne dans le camp de la coalition anti-EI. Paris et Londres ont fait part de leur émoi. Et c’est à Washington que les oppositions sont les plus vives. Le secrétaire à la défense, James Mattis, et l’envoyé spécial du département d’Etat au sein de la coalition anti-djihadiste, Brett McGurk, ont immédiatement démissionné. Et, même dans le camp des « faucons » proches du président, notamment représenté par son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, l’ambiance doit être morose. Alors que, sous M. Obama, l’engagement en Syrie était strictement cantonné à la lutte contre l’EI, M. Bolton venait tout juste d’affirmer qu’elle avait d’autres objectifs à long terme, tels qu’obtenir le départ du pays de l’armée iranienne et de ses supplétifs. Pour lui aussi, le désaveu est total.
C’est comme si Donald Trump avait pris sa décision seul, en fonction des intérêts de Moscou et d’Ankara, et sans rien négocier en échange. Vladimir Poutine, qui a estimé que « Donald a raison », en est d’ores et déjà le grand vainqueur. Quant à Recep Tayyip Erdogan, c’est après une conversation avec lui que M. Trump a annoncé sa décision : la Turquie devient le bras armé de Washington dans la lutte contre l’EI en Syrie. Elle obtient au passage, comme M. Erdogan s’est empressé de le déclarer, le feu vert trumpien pour combattre les Kurdes.
La décision de Trump est une honte, un coup de poignard dans le dos. Les forces kurdes ont été les meilleures alliées de la coalition internationale en Syrie. Elles luttent encore chaque jour contre les djihadistes, et gardent des milliers de prisonniers susceptibles de se disperser dans le monde, notamment en Europe. Lâchées par les Américains, elles vont se retrouver prises en étau entre Ankara et Damas. Chacun est désormais prévenu : la parole d’un président américain ne vaut rien. Vous pouvez participer à une guerre décrétée comme étant « juste » par le monde entier, perdre des milliers de combattants, et être lâché par un simple Tweet. Cette trahison est la meilleure nouvelle pour le mouvement djihadiste depuis longtemps.
Le Monde
Editorial. Contrairement aux dires du président américain, l’organisation Etat islamique n’a pas été vaincue. Sur le terrain, ce sont les forces kurdes, les meilleures alliées de la coalition internationale en Syrie, qui vont en faire les frais.
Par Le Monde Publié aujourd’hui à 11h22
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/26/le-coup-de-poignard-de-trump-vis-a-vis-des-kurdes_5402291_3232.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1i2YBsc9iN91wROi5kCxT1JpaOwPhp8GtnWDtrOqn0zzxZMILxfMoFGTM#Echobox=1545822707
Editorial du « Monde ». Seul contre tous ou presque, Donald Trump a ordonné le retrait de l’armée américaine de Syrie. « Nous avons vaincu l’Etat islamique en Syrie », a tweeté le président des Etats-Unis le 19 décembre, ajoutant plus tard dans une vidéo : « Nous avons gagné. Il est temps que nos troupes rentrent à la maison. Ils rentrent tous, et ils rentrent maintenant. »
En rappelant les 2 000 militaires engagés en Syrie, M. Trump honore une de ses principales promesses de campagne. Il envisage également le rapatriement de la moitié du contingent déployé en Afghanistan. Depuis la réponse désastreuse de George W. Bush aux attaques du 11 septembre 2001, qui privilégia guerres et invasions par rapport à une action antiterroriste plus subtile et clandestine, deux présidents américains successifs, Barack Obama et Donald Trump, ont été élus en promettant de mettre fin à ces interventions militaires.
Le problème est que la décision de M. Trump est, en l’état actuel du conflit, extrêmement dangereuse. Contrairement à ses affirmations, l’organisation Etat islamique (EI) n’a pas été vaincue. Elle a perdu depuis deux ans les villes et le territoire de son « califat », mais son chef, Abou Bakr Al-Baghdadi, est toujours vivant, et son état-major contrôlerait encore 20 000 à 30 000 combattants dans la région de la frontière irako-syenne.
L’autre problème est que la décision présidentielle américaine ne satisfait que Moscou, Téhéran et Damas d’un côté, et Ankara de l’autre, mais personne dans le camp de la coalition anti-EI. Paris et Londres ont fait part de leur émoi. Et c’est à Washington que les oppositions sont les plus vives. Le secrétaire à la défense, James Mattis, et l’envoyé spécial du département d’Etat au sein de la coalition anti-djihadiste, Brett McGurk, ont immédiatement démissionné. Et, même dans le camp des « faucons » proches du président, notamment représenté par son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, l’ambiance doit être morose. Alors que, sous M. Obama, l’engagement en Syrie était strictement cantonné à la lutte contre l’EI, M. Bolton venait tout juste d’affirmer qu’elle avait d’autres objectifs à long terme, tels qu’obtenir le départ du pays de l’armée iranienne et de ses supplétifs. Pour lui aussi, le désaveu est total.
C’est comme si Donald Trump avait pris sa décision seul, en fonction des intérêts de Moscou et d’Ankara, et sans rien négocier en échange. Vladimir Poutine, qui a estimé que « Donald a raison », en est d’ores et déjà le grand vainqueur. Quant à Recep Tayyip Erdogan, c’est après une conversation avec lui que M. Trump a annoncé sa décision : la Turquie devient le bras armé de Washington dans la lutte contre l’EI en Syrie. Elle obtient au passage, comme M. Erdogan s’est empressé de le déclarer, le feu vert trumpien pour combattre les Kurdes.
La décision de Trump est une honte, un coup de poignard dans le dos. Les forces kurdes ont été les meilleures alliées de la coalition internationale en Syrie. Elles luttent encore chaque jour contre les djihadistes, et gardent des milliers de prisonniers susceptibles de se disperser dans le monde, notamment en Europe. Lâchées par les Américains, elles vont se retrouver prises en étau entre Ankara et Damas. Chacun est désormais prévenu : la parole d’un président américain ne vaut rien. Vous pouvez participer à une guerre décrétée comme étant « juste » par le monde entier, perdre des milliers de combattants, et être lâché par un simple Tweet. Cette trahison est la meilleure nouvelle pour le mouvement djihadiste depuis longtemps.
Le Monde
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Re: En Syrie
Explosion à Chypre-Nord d'un probable missile russe tiré depuis la Syrie
Par Le Figaro avec AFP Mis à jour le 01/07/2019 à 14:27 Publié le 01/07/2019 à 11:45
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/explosion-a-chypre-nord-d-un-probable-missile-russe-tire-depuis-la-syrie-20190701?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2e-nUB3vdG0UuywHudmejVTtXa2OagM3pxewX28kN-QXaaMaFjaFwoAqs#Echobox=1561976153
Les autorités de Chypre-Nord ont indiqué ce lundi qu'une explosion survenue dans la nuit était vraisemblablement due à un missile de fabrication russe tiré depuis la Syrie, qui se serait abattu à une dizaine de kilomètres de la capitale Nacosie, après avoir manqué sa cible. Après avoir envisagé plusieurs hypothèses, dont la chute d'un drone, les autorités de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), non reconnue par la communauté internationale, privilégient désormais la piste d'un missile russe, a indiqué son chef de la diplomatie, Kudret Ozersay.
«D'après nos premières évaluations, il s'agirait d'un missile de fabrication russe tiré par un système de défense anti-aérienne lors d'une attaque aérienne contre la Syrie hier (dimanche) soir et qui, après avoir manqué sa cible, aurait fini sa course dans notre pays», a-t-il déclaré dans un communiqué. Kudret Ozersay a indiqué que les enquêteurs avaient relevé des inscriptions «identiques à celles trouvées sur un missile de type S-200 tombé en Turquie en juillet 2018». Le S-200 est un système de défense anti-aérienne de fabrication russe.
Pas très efficace
L'explosion de cet engin, qui n'a pas fait de victime, a provoqué un important incendie, selon les médias locaux. La chute de cet objet coïncide avec un raid mené dans la nuit de dimanche à lundi par l'aviation israélienne près de Damas, une attaque qui a été rapportée par l'agence de presse officielle syrienne Sana et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG.
Sana a indiqué que les défenses anti-aériennes syriennes, notamment pourvues de systèmes russes, avaient été activées pour «faire face» aux missiles tirés par les avions. L'île de Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. L'ensemble de Chypre, situé à plus d'une centaine de kilomètres des côtes syriennes, est considéré comme un territoire européen. Mais la République de Chypre, membre de l'UE, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud. Au nord se trouve la RTCN autoproclamée et reconnue par Ankara.
Le Figaro avec AFP
Par Le Figaro avec AFP Mis à jour le 01/07/2019 à 14:27 Publié le 01/07/2019 à 11:45
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/explosion-a-chypre-nord-d-un-probable-missile-russe-tire-depuis-la-syrie-20190701?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2e-nUB3vdG0UuywHudmejVTtXa2OagM3pxewX28kN-QXaaMaFjaFwoAqs#Echobox=1561976153
Les autorités de Chypre-Nord ont indiqué ce lundi qu'une explosion survenue dans la nuit était vraisemblablement due à un missile de fabrication russe tiré depuis la Syrie, qui se serait abattu à une dizaine de kilomètres de la capitale Nacosie, après avoir manqué sa cible. Après avoir envisagé plusieurs hypothèses, dont la chute d'un drone, les autorités de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), non reconnue par la communauté internationale, privilégient désormais la piste d'un missile russe, a indiqué son chef de la diplomatie, Kudret Ozersay.
«D'après nos premières évaluations, il s'agirait d'un missile de fabrication russe tiré par un système de défense anti-aérienne lors d'une attaque aérienne contre la Syrie hier (dimanche) soir et qui, après avoir manqué sa cible, aurait fini sa course dans notre pays», a-t-il déclaré dans un communiqué. Kudret Ozersay a indiqué que les enquêteurs avaient relevé des inscriptions «identiques à celles trouvées sur un missile de type S-200 tombé en Turquie en juillet 2018». Le S-200 est un système de défense anti-aérienne de fabrication russe.
Pas très efficace
L'explosion de cet engin, qui n'a pas fait de victime, a provoqué un important incendie, selon les médias locaux. La chute de cet objet coïncide avec un raid mené dans la nuit de dimanche à lundi par l'aviation israélienne près de Damas, une attaque qui a été rapportée par l'agence de presse officielle syrienne Sana et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG.
Sana a indiqué que les défenses anti-aériennes syriennes, notamment pourvues de systèmes russes, avaient été activées pour «faire face» aux missiles tirés par les avions. L'île de Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce. L'ensemble de Chypre, situé à plus d'une centaine de kilomètres des côtes syriennes, est considéré comme un territoire européen. Mais la République de Chypre, membre de l'UE, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud. Au nord se trouve la RTCN autoproclamée et reconnue par Ankara.
Le Figaro avec AFP
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Re: En Syrie
AFP, publié le jeudi 25 juillet 2019 à 15h13
Au moins douze civils, dont trois enfants, ont été tués jeudi dans des bombardements du régime de Bachar al-Assad et de son allié russe visant le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Soutenu par l'aviation russe, le pouvoir syrien pilonne depuis près de trois mois la province d'Idleb dominée par des jihadistes, ainsi que les zones adjacentes dans les régions limitrophes d'Alep, Hama et Lattaquié.
Depuis le début de l'escalade fin avril, plus de 730 civils, dont 180 enfants, ont été tués dans les bombardements du régime ou de la Russie sur la région d'Idleb, selon l'OSDH, et 330.000 personnes ont fui les violences, d'après l'ONU.
Jeudi, sept des victimes ont été tuées dans des raids aériens russes, dont cinq dans la ville de Maaret al-Noomane et ses alentours, a indiqué l'OSDH.
Et les frappes du régime syrien ont tué cinq autres civils, dont deux enfants, dans la province voisine d'Alep, d'après la même source.
La région d'Idleb qui échappe au pouvoir d'Assad est contrôlée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda). D'autres factions rebelles et jihadistes y sont présentes.
Cette région accueille des centaines de milliers de personnes ayant fui les combats dans d'autres zones de la Syrie en guerre ou ayant refusé de rester dans des localités rebelles reprises par le régime.
Lundi, près de 50 civils ont péri dans les bombardements, dont 38 sur un marché à Maaret al-Noomane, selon l'OSDH.
L'ONG avait pointé du doigt l'aviation russe pour ce drame sur un marché mais Moscou a démenti toute implication.
Jeudi, l'ONG Save the Children a déploré l'effusion de sang, indiquant que le nombre d'enfants tués à Idleb ces quatre dernières semaines dépassait désormais le bilan recensé sur l'ensemble de l'année 2018.
"La situation actuelle à Idleb est un cauchemar", a déploré Sonia Khush, directrice de l'ONG en Syrie.
Dans le même temps, l'opposition syrienne en exil, réunie à Istanbul, a déploré "un massacre en moyenne par jour".
Son chef, Anas Abdah, a évoqué un "génocide" lors d'une conférence de presse.
Ces violences interviennent malgré un accord conclu en septembre 2018 entre la Russie et la Turquie, marraine de certains groupes rebelles, visant à éviter à Idleb une offensive d'envergure des forces loyales à Damas.
L'initiative prévoyait une "zone démilitarisée" pour séparer les territoires tenus par les jihadistes et les rebelles des zones gouvernementales attenantes.
Déclenchée en 2011 par la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes.
Au moins douze civils, dont trois enfants, ont été tués jeudi dans des bombardements du régime de Bachar al-Assad et de son allié russe visant le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Soutenu par l'aviation russe, le pouvoir syrien pilonne depuis près de trois mois la province d'Idleb dominée par des jihadistes, ainsi que les zones adjacentes dans les régions limitrophes d'Alep, Hama et Lattaquié.
Depuis le début de l'escalade fin avril, plus de 730 civils, dont 180 enfants, ont été tués dans les bombardements du régime ou de la Russie sur la région d'Idleb, selon l'OSDH, et 330.000 personnes ont fui les violences, d'après l'ONU.
Jeudi, sept des victimes ont été tuées dans des raids aériens russes, dont cinq dans la ville de Maaret al-Noomane et ses alentours, a indiqué l'OSDH.
Et les frappes du régime syrien ont tué cinq autres civils, dont deux enfants, dans la province voisine d'Alep, d'après la même source.
La région d'Idleb qui échappe au pouvoir d'Assad est contrôlée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda). D'autres factions rebelles et jihadistes y sont présentes.
Cette région accueille des centaines de milliers de personnes ayant fui les combats dans d'autres zones de la Syrie en guerre ou ayant refusé de rester dans des localités rebelles reprises par le régime.
Lundi, près de 50 civils ont péri dans les bombardements, dont 38 sur un marché à Maaret al-Noomane, selon l'OSDH.
L'ONG avait pointé du doigt l'aviation russe pour ce drame sur un marché mais Moscou a démenti toute implication.
Jeudi, l'ONG Save the Children a déploré l'effusion de sang, indiquant que le nombre d'enfants tués à Idleb ces quatre dernières semaines dépassait désormais le bilan recensé sur l'ensemble de l'année 2018.
"La situation actuelle à Idleb est un cauchemar", a déploré Sonia Khush, directrice de l'ONG en Syrie.
Dans le même temps, l'opposition syrienne en exil, réunie à Istanbul, a déploré "un massacre en moyenne par jour".
Son chef, Anas Abdah, a évoqué un "génocide" lors d'une conférence de presse.
Ces violences interviennent malgré un accord conclu en septembre 2018 entre la Russie et la Turquie, marraine de certains groupes rebelles, visant à éviter à Idleb une offensive d'envergure des forces loyales à Damas.
L'initiative prévoyait une "zone démilitarisée" pour séparer les territoires tenus par les jihadistes et les rebelles des zones gouvernementales attenantes.
Déclenchée en 2011 par la répression par le régime de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: En Syrie
Moscou espère pouvoir tirer profit de l’offensive turque dans le Nord syrien
La Russie pense pouvoir renforcer sa position dominante dans le règlement du conflit et favoriser un rapprochement des Kurdes avec Damas.
Par Benoît Vitkine Publié hier à 20h39, mis à jour hier à 21h01
En se proposant comme médiateur dans la crise, Moscou espère renforcer sa position dominante dans le dossier syrien. « Nous allons désormais défendre la nécessité d’établir un dialogue entre la Turquie et la Syrie », a affirmé jeudi 10 octobre Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, tout en disant « comprendre l’inquiétude de la Turquie concernant la sécurité de ses frontières ». Dans un premier temps, Moscou s’était contenté de timides appels à la retenue, M. Poutine conseillant notamment à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, de « bien réfléchir », lors d’un entretien téléphonique mercredi.
« La situation actuelle a tout pour renforcer Moscou, assure Alexandre Choumiline, directeur du Centre d’études sur le Moyen-Orient de l’Académie des sciences de Russie. La Russie sait tirer parti des erreurs des autres et prendre les espaces laissés vides, comme en 2013 après la décision de Barack Obama de ne pas frapper Damas [en dépit des “lignes rouges” fixées par les Etats-Unis]. Aujourd’hui, Washington est à nouveau en retrait et en position de faiblesse. Quant à la Turquie, elle va se retrouver de plus en plus isolée. »
Quand bien même les intérêts d’Ankara et de Moscou sont divergents sur la Syrie et leurs relations fluctuantes, la Russie peut ainsi se réjouir de voir une nouvelle faille se creuser entre Turcs et Américains, alliés au sein de l’OTAN. La décision turque de se munir du système de défense aérienne russe S-400 avait déjà provoqué une crise entre les deux pays, à l’été.
La priorité russe reste toutefois de protéger son allié Bachar Al-Assad, à Damas, et d’étendre le territoire contrôlé par ce dernier. Les derniers développements dans le nord du pays pourraient offrir là aussi une fenêtre d’opportunité. Moscou n’a jamais rompu le contact avec les groupes kurdes, essayant de les convaincre d’accepter une tutelle de Damas. La méfiance des Kurdes et l’intransigeance de Damas quant au degré de souveraineté accordé aux zones kurdes ont jusque-là fait échec à ce projet, mais la pression mise par l’offensive turque pourrait changer la donne. Sergueï Lavrov a ainsi affirmé, jeudi, vouloir établir des contacts entre Damas et les organisations kurdes.
Les risques d’une déstabilisation rapide
« Les Kurdes sont pour Moscou une variable d’ajustement utile, comme ils le sont pour Washington, estime encore M. Choumiline. Et, dans la situation actuelle, Moscou est prêt à les abandonner face à des intérêts supérieurs. Ce fut déjà le cas début 2018 à Afrin, quand les forces russes ont laissé les YPG dans la ville face à l’opération turque “Bouclier de l’Euphrate”. »
La Russie pense pouvoir renforcer sa position dominante dans le règlement du conflit et favoriser un rapprochement des Kurdes avec Damas.
Par Benoît Vitkine Publié hier à 20h39, mis à jour hier à 21h01
En se proposant comme médiateur dans la crise, Moscou espère renforcer sa position dominante dans le dossier syrien. « Nous allons désormais défendre la nécessité d’établir un dialogue entre la Turquie et la Syrie », a affirmé jeudi 10 octobre Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, tout en disant « comprendre l’inquiétude de la Turquie concernant la sécurité de ses frontières ». Dans un premier temps, Moscou s’était contenté de timides appels à la retenue, M. Poutine conseillant notamment à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, de « bien réfléchir », lors d’un entretien téléphonique mercredi.
« La situation actuelle a tout pour renforcer Moscou, assure Alexandre Choumiline, directeur du Centre d’études sur le Moyen-Orient de l’Académie des sciences de Russie. La Russie sait tirer parti des erreurs des autres et prendre les espaces laissés vides, comme en 2013 après la décision de Barack Obama de ne pas frapper Damas [en dépit des “lignes rouges” fixées par les Etats-Unis]. Aujourd’hui, Washington est à nouveau en retrait et en position de faiblesse. Quant à la Turquie, elle va se retrouver de plus en plus isolée. »
Quand bien même les intérêts d’Ankara et de Moscou sont divergents sur la Syrie et leurs relations fluctuantes, la Russie peut ainsi se réjouir de voir une nouvelle faille se creuser entre Turcs et Américains, alliés au sein de l’OTAN. La décision turque de se munir du système de défense aérienne russe S-400 avait déjà provoqué une crise entre les deux pays, à l’été.
La priorité russe reste toutefois de protéger son allié Bachar Al-Assad, à Damas, et d’étendre le territoire contrôlé par ce dernier. Les derniers développements dans le nord du pays pourraient offrir là aussi une fenêtre d’opportunité. Moscou n’a jamais rompu le contact avec les groupes kurdes, essayant de les convaincre d’accepter une tutelle de Damas. La méfiance des Kurdes et l’intransigeance de Damas quant au degré de souveraineté accordé aux zones kurdes ont jusque-là fait échec à ce projet, mais la pression mise par l’offensive turque pourrait changer la donne. Sergueï Lavrov a ainsi affirmé, jeudi, vouloir établir des contacts entre Damas et les organisations kurdes.
Les risques d’une déstabilisation rapide
« Les Kurdes sont pour Moscou une variable d’ajustement utile, comme ils le sont pour Washington, estime encore M. Choumiline. Et, dans la situation actuelle, Moscou est prêt à les abandonner face à des intérêts supérieurs. Ce fut déjà le cas début 2018 à Afrin, quand les forces russes ont laissé les YPG dans la ville face à l’opération turque “Bouclier de l’Euphrate”. »
Caduce62- Messages : 15239
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Re: En Syrie
Comme le disais le général de Gaulle, "il n'y a pas de solutions simples dans un moyen-orient compliqué !"
Ceux qui l'ont cru, se sont cassé les dents. Poutine ne fera pas de miracle non plus, il doit conjuguer deux problématiques opposées : les Syriens allés des Kurdes d'un côté et la Turquie qui a toujours considéré la minorité Kurde de l'est comme le plus grand danger pour son unité territoriale.
On lui souhaite bon courage !
Ceux qui l'ont cru, se sont cassé les dents. Poutine ne fera pas de miracle non plus, il doit conjuguer deux problématiques opposées : les Syriens allés des Kurdes d'un côté et la Turquie qui a toujours considéré la minorité Kurde de l'est comme le plus grand danger pour son unité territoriale.
On lui souhaite bon courage !
Krispoluk- Messages : 9858
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