Et en Russie !
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Re: Et en Russie !
A ça, je répondrais qu'avant de vouloir courir (le but final), il faut apprendre à marcher.
C'est le plus difficile (surtout dans ce cas) et il y a un tas de choses à mettre en place, tu es mieux placé que moi pour le savoir.
En attendant, il faut "débroussailler" la voie, ce que font certains.
Si tous réagissent comme toi, rien ne se fera, par contre, si certain "tirent" le train, on va avancer . . . dans une voie (très) difficile, je le conçois bien.
C'est le plus difficile (surtout dans ce cas) et il y a un tas de choses à mettre en place, tu es mieux placé que moi pour le savoir.
En attendant, il faut "débroussailler" la voie, ce que font certains.
Si tous réagissent comme toi, rien ne se fera, par contre, si certain "tirent" le train, on va avancer . . . dans une voie (très) difficile, je le conçois bien.
Re: Et en Russie !
Instructif à ce sujet:
How the UN was fooled by Russia
Russia's place in the UN Security Council unlawful, argues Oleksandr Merezhko
At the UN Security Council Russia, represented by Mr. Churkin, while keeping a self-important air, in fact taunts Ukraine, blocking all important decisions by using the right of veto (for example, after the annexation of Crimea). The discussion on launching a peacekeeping operation in Ukraine will be obstructed in the similar fashion. It is not possible to exclude Russia from participation in the discussion and voting on Ukrainian issues on the ground of being a transgressor in the conflict, and Russia cannot be expelled from the Security Council – the UN Charter will not allow it. But there is one judicial mechanism that Ukraine can use to negate Russia’s veto power.
In 1991 Russia declared itself a successor-state of the USSR, and took its place in the UN Security Council. But, legally speaking, all former Soviet republics which are now independent states could be regarded as the USSR’s successor-states.
The difference between the succession and continuation is that in the first case occurs a transfer of rights and obligations from one state to another state. In the second case – we are talking about the state which changed, for example, its name, some borders, political system, but at the same time retained its identity.
Take Ukraine as the case. Ukraine exists as a state since the year of 1917. It changed the name: used to be Ukrainian Soviet Republic, now Ukraine. In the course of time its constitution, political order, some borders changed. But the core identity remained intact.
In Russia’s case the opposite is true. USSR and Russia are two different subjects of international law. In 1991 the USSR had ceased to exist. This is why logically and legally Russia cannot be a ‘continuation’ of the state that ceased to exist as a geopolitical entity. By taking place of the USSR in the UN Security Council Russia grossly violated the UN Charter. If one will read the relevant documents, only USSR is referenced there, and not a word about Russia.
According to the UN Charter, Russia should have appealed to the UN General Assembly and Security Council to start the membership application from scratch. For example, Serbia was forced to take this path after the disintegration of Yugoslavia. Even though Serbia was a part of the Federation of Soviet Republics of Yugoslavia (FSRY), no one took it for the whole FSRY. It did not happen in the case of Russia.
In 1991 the Commonwealth of Independent States (CIS) – an aggregate of former Soviet Republics – approved the resolution to support Russia’s bid to take over the USSR’s membership in the UN, including the membership in the Security Council and other international organizations. Then Yeltsyn simply sent the UN a notification that ‘we are just, you know, taking the USSR’s place’. No one protested (this is a separate question – why), and this can be the only justification for Russia’s objections, should its membership in the UN be declared unlawful.
There is a legal subtlety that annuls the validity of the above mentioned CIS resolution. An agreement of CIS heads of states is a political decision, not an international treaty. It must not contradict the UN Charter (article 103), and cannot be regarded as a legal ground for Russia’s membership in the UN.
Some Russian authors also concede that the CIS decision was a political one, but argue that at the time that was an only possible solution, that someone had to take over the USSR’s responsibilities etc. But those are not legal arguments. The UN Charter was violated, and this is the most important consideration.
This is why now Ukraine can and should rescind its decision to support Russian membership in the UN as the successor of the USSR, and the situation should return to the ‘status quo ante’. E.g. the question on who should take the place of the USSR in the United Nation should be re-opened. This, by the way, should also open path to the Security Council’s reform.
In short, if our diplomats will show the willpower, decisiveness, methodical approach, and see this matter to its end, we will be able to restore the international rule of law, and kick out the aggressor from the UN. It will give a huge relief to the other nations, who are also harassed by this impostor.
La version propagandisye du Kremlin:
Onu: la proposition de supprimer le droit de veto fait polémique
La proposition de supprimer le droit de veto pour les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies, saluée par l’Ukraine, est considérée par la Russie comme motivée par le contexte politique, a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU Vitali Tchourkine.
L'initiative sur la restriction du droit de veto
Actuellement, cinq membres permanents du Conseil de sécurité (la Russie, les Etats-Unis, la Chine, la France et le Royaume-Uni) ont le droit de veto. A l'époque, ces Etats sont devenus membres permanents du Conseil comme puissances vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.
Le représentant permanent de l'Ukraine auprès de l'ONU Iouri Serguéev a annoncé mercredi, sur Twitter, que l'initiative de priver les membres permanents du Conseil de sécurité de la possibilité d'employer le droit de veto lorsqu'il s'agit de réagir à des conflits induisant un grand nombre de victimes, est déjà soutenue par 67 pays de l'ONU sur 193.
Selon M.Serguéev, cela signifie que tous ces pays veulent "faire cesser le recours abusif de la Russie au droit de veto".
Une pétition sur cette initiative a été publiée sur Twitter. Elle souligne que l'initiative a été proposée d'abord par un des membres permanents, la France. Selon la pétition, il s'agit de restrictions volontaires à l'utilisation du droit de veto.
La pétition a été signée par l'Australie, le Canada, le Japon, le Mexique, la Turquie et d'autres pays. L'Ukraine semble être le pays le plus actif à soutenir cette idée de restriction.
Le droit de veto employé de façon active
"Nous avons défavorablement reçu cette initiative. Nous estimons que le droit de veto des cinq membres permanents est un mécanisme crucial qui pousse les délégations à élaborer des décisions par consensus", a déclaré M.Tchourkine.
Selon lui, l'an dernier, le Conseil de sécurité a adopté près de 60 résolutions, ainsi que beaucoup de déclarations de son président.
Pourtant, les arguments mentionnant que c'est la Russie qui emploie son droit de veto au Conseil de sécurité le plus souvent, sont tout à fait discutables. Selon les données officielles, depuis le début du fonctionnement du Conseil, l'Union des républiques socialistes soviétiques et puis son successeur, la Russie, ont utilisé leur droit de veto 103 fois (90 fois pour l'URSS et 13 fois pour la Russie).
Les Etats-Unis ont utilisé leur droit de veto 79 fois, mais si on compte l'utilisation de ce droit par les membres permanents du Conseil qui adhèrent à l'Organisation du traité atlantique nord (les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France), on obtient un chiffre plus élevé que celui de l'URSS et la Russie.
“Putin Version 3.1” – Stanovaya on the Kremlin leader’s modus operandi after Crimea
En Russie, des livres racontant le quotidien sous les bombes en Ukraine
Moscou (AFP)
"Tout compte fait, ce n'était pas une mauvaise semaine. Je ne suis pas morte", écrit Iana Kovitch le 16 janvier dans son "Journal du Donbass", récit d'une habitante de l'Est séparatiste de l'Ukraine qui raconte son quotidien pendant la guerre.
Ce roman compte parmi les premiers recueils de témoignages publiés au terme de seize mois de conflit dans le Donbass, cette région industrielle où soldats ukrainiens et rebelles séparatistes prorusses s'affrontent.
L'identité de l'écrivaine à l'origine du journal reste mystère, car elle utilise le pseudonyme "Iana Kovitch", qui sonne à l'oreille comme le nom de l'ancien président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch. Sa ville d'origine commence par un I. et pourrait être Ienakiyeve, ville frontalière du fief des rebelles, Donetsk.
Les pages du journal de Iana Kovitch sont parsemées d'humour noir, de petites histoires du quotidien, entre coupures d'eau et d'électricité, ainsi que de témoignages sur les nuits passées dans les caves.
Le journal décrit la vie de l'auteure et de civils du 1er août 2014, au plus fort des combats, au 3 mars 2015, juste après la signature des accords de Minsk qui ont permis l'instauration d'un cessez-le feu violé presque quotidiennement pendant des mois.
Publié par la maison d'édition pétersbourgeoise Limbus, le "Journal du Donbass" est applaudi en Russie.
"Un livre sans trucage, qui ne laisse planer aucun doute sur sa véracité", résume le quotidien russe Argumenty Nedeli, saluant "un document d'une importance particulière".
"Ces chapitres ont été écrits très récemment mais disposent déjà d'une valeur historique", ajoute le journal Troud.
- 'Nous ne partirons pas' -
Au c?ur du livre de Iana Kovitch: comment la guerre a provoqué une inversion totale des valeurs, dans cette région surtout célèbre pour ses footballeurs et ses discothèques aux couleurs criardes.
"Je ne rêve plus de m'acheter un 4x4 Land Cruiser. Ils brûlent aussi vite qu'une Lada quand ils sont frappés par un obus", écrit-elle. "N'est plus considéré comme cool d'avoir un appartement, une voiture ou un beau téléphone, ce qui est cool, c'est d'avoir une cave", pour se mettre à l'abri des bombes.
Certains passages racontent l'apprentissage du "tacatac" des armes, du son du canon, du vrombissement des avions militaires. Reconnaître ce bruit de fond de la guerre est presque devenu une seconde nature maintenant chez les habitants : "Si vous entendez +vziou-vziou-vziou+, c'est juste un Grad", une roquette, donc...
Le livre ne cache pas son parti pris pro-russe. Les "Ukrs", comme l'auteure appelle péjorativement les Ukrainiens, veulent "se débarrasser des habitants", accuse-t-elle. "Nous ne partirons pas et leur adressons un gros +Allez vous faire voir+ du fond de nos caves !"
Le livre décrit également des civils livrés à eux-mêmes en ces temps de guerre, qui risquent leur vie chaque jour.
Alors qu'environ 2.000 soldats ukrainiens ont péri depuis le début du conflit, plus de 5.000 habitants et combattants séparatistes ont trouvé la mort.
"Quand la guerre sera finie, je me promènerai dans la ville et j'embrasserai les gens, les arbres et les immeubles", imagine l'auteure.
- Ville témoin -
Témoignage intime, le "Journal du Donbass" se démarque de l'avalanche de livres sur le conflit ukrainien écrits en Russie, qui restaient encore très idéologiques. Dans la même veine que Iana Kovitch: le livre de Sergei Loiko, correspondant du Los Angeles Times à Kiev qui a couvert la bataille de l'aéroport de Donetsk et en a tiré un "Aéroport".
Le salon du livre de Moscou organisé la semaine dernière a confirmé que les ouvrages sur l'Ukraine étaient la grande tendance littéraire du moment.
L'éditeur moscovite Knijny Mir y exposait par exemple un livre dont une poupée d'enfant couverte de débris orne la couverture: "Les crimes sanglants de la Junte de Bandera", en référence à Stepan Bandera, figure historique des nationalistes ukrainiens.
Certains visiteurs ou exposants du salon sont toutefois choqués de voir le manque de diversité des livres publiés en cette rentrée.
"Aucun ne prend en compte la position du Maïdan, le mouvement pro-européen en Ukraine", qui a conduit à la chute de Viktor Ianoukovitch, relève le philosophe et écrivain Igor Tchoubaïs.
Maria Savelieva, venue au salon, considère "ce type de littérature à la limite de l'extrémisme". Et regrette que "tous les livres présents sur les stands du salon justifient l'agression de l'Ukraine par la Russie, qui a contribué à l'embrasement du conflit."
How the UN was fooled by Russia
Russia's place in the UN Security Council unlawful, argues Oleksandr Merezhko
At the UN Security Council Russia, represented by Mr. Churkin, while keeping a self-important air, in fact taunts Ukraine, blocking all important decisions by using the right of veto (for example, after the annexation of Crimea). The discussion on launching a peacekeeping operation in Ukraine will be obstructed in the similar fashion. It is not possible to exclude Russia from participation in the discussion and voting on Ukrainian issues on the ground of being a transgressor in the conflict, and Russia cannot be expelled from the Security Council – the UN Charter will not allow it. But there is one judicial mechanism that Ukraine can use to negate Russia’s veto power.
In 1991 Russia declared itself a successor-state of the USSR, and took its place in the UN Security Council. But, legally speaking, all former Soviet republics which are now independent states could be regarded as the USSR’s successor-states.
The difference between the succession and continuation is that in the first case occurs a transfer of rights and obligations from one state to another state. In the second case – we are talking about the state which changed, for example, its name, some borders, political system, but at the same time retained its identity.
Take Ukraine as the case. Ukraine exists as a state since the year of 1917. It changed the name: used to be Ukrainian Soviet Republic, now Ukraine. In the course of time its constitution, political order, some borders changed. But the core identity remained intact.
In Russia’s case the opposite is true. USSR and Russia are two different subjects of international law. In 1991 the USSR had ceased to exist. This is why logically and legally Russia cannot be a ‘continuation’ of the state that ceased to exist as a geopolitical entity. By taking place of the USSR in the UN Security Council Russia grossly violated the UN Charter. If one will read the relevant documents, only USSR is referenced there, and not a word about Russia.
According to the UN Charter, Russia should have appealed to the UN General Assembly and Security Council to start the membership application from scratch. For example, Serbia was forced to take this path after the disintegration of Yugoslavia. Even though Serbia was a part of the Federation of Soviet Republics of Yugoslavia (FSRY), no one took it for the whole FSRY. It did not happen in the case of Russia.
In 1991 the Commonwealth of Independent States (CIS) – an aggregate of former Soviet Republics – approved the resolution to support Russia’s bid to take over the USSR’s membership in the UN, including the membership in the Security Council and other international organizations. Then Yeltsyn simply sent the UN a notification that ‘we are just, you know, taking the USSR’s place’. No one protested (this is a separate question – why), and this can be the only justification for Russia’s objections, should its membership in the UN be declared unlawful.
There is a legal subtlety that annuls the validity of the above mentioned CIS resolution. An agreement of CIS heads of states is a political decision, not an international treaty. It must not contradict the UN Charter (article 103), and cannot be regarded as a legal ground for Russia’s membership in the UN.
Some Russian authors also concede that the CIS decision was a political one, but argue that at the time that was an only possible solution, that someone had to take over the USSR’s responsibilities etc. But those are not legal arguments. The UN Charter was violated, and this is the most important consideration.
This is why now Ukraine can and should rescind its decision to support Russian membership in the UN as the successor of the USSR, and the situation should return to the ‘status quo ante’. E.g. the question on who should take the place of the USSR in the United Nation should be re-opened. This, by the way, should also open path to the Security Council’s reform.
In short, if our diplomats will show the willpower, decisiveness, methodical approach, and see this matter to its end, we will be able to restore the international rule of law, and kick out the aggressor from the UN. It will give a huge relief to the other nations, who are also harassed by this impostor.
La version propagandisye du Kremlin:
Onu: la proposition de supprimer le droit de veto fait polémique
La proposition de supprimer le droit de veto pour les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies, saluée par l’Ukraine, est considérée par la Russie comme motivée par le contexte politique, a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU Vitali Tchourkine.
L'initiative sur la restriction du droit de veto
Actuellement, cinq membres permanents du Conseil de sécurité (la Russie, les Etats-Unis, la Chine, la France et le Royaume-Uni) ont le droit de veto. A l'époque, ces Etats sont devenus membres permanents du Conseil comme puissances vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.
Le représentant permanent de l'Ukraine auprès de l'ONU Iouri Serguéev a annoncé mercredi, sur Twitter, que l'initiative de priver les membres permanents du Conseil de sécurité de la possibilité d'employer le droit de veto lorsqu'il s'agit de réagir à des conflits induisant un grand nombre de victimes, est déjà soutenue par 67 pays de l'ONU sur 193.
Selon M.Serguéev, cela signifie que tous ces pays veulent "faire cesser le recours abusif de la Russie au droit de veto".
Une pétition sur cette initiative a été publiée sur Twitter. Elle souligne que l'initiative a été proposée d'abord par un des membres permanents, la France. Selon la pétition, il s'agit de restrictions volontaires à l'utilisation du droit de veto.
La pétition a été signée par l'Australie, le Canada, le Japon, le Mexique, la Turquie et d'autres pays. L'Ukraine semble être le pays le plus actif à soutenir cette idée de restriction.
Le droit de veto employé de façon active
"Nous avons défavorablement reçu cette initiative. Nous estimons que le droit de veto des cinq membres permanents est un mécanisme crucial qui pousse les délégations à élaborer des décisions par consensus", a déclaré M.Tchourkine.
Selon lui, l'an dernier, le Conseil de sécurité a adopté près de 60 résolutions, ainsi que beaucoup de déclarations de son président.
Pourtant, les arguments mentionnant que c'est la Russie qui emploie son droit de veto au Conseil de sécurité le plus souvent, sont tout à fait discutables. Selon les données officielles, depuis le début du fonctionnement du Conseil, l'Union des républiques socialistes soviétiques et puis son successeur, la Russie, ont utilisé leur droit de veto 103 fois (90 fois pour l'URSS et 13 fois pour la Russie).
Les Etats-Unis ont utilisé leur droit de veto 79 fois, mais si on compte l'utilisation de ce droit par les membres permanents du Conseil qui adhèrent à l'Organisation du traité atlantique nord (les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France), on obtient un chiffre plus élevé que celui de l'URSS et la Russie.
“Putin Version 3.1” – Stanovaya on the Kremlin leader’s modus operandi after Crimea
En Russie, des livres racontant le quotidien sous les bombes en Ukraine
Moscou (AFP)
"Tout compte fait, ce n'était pas une mauvaise semaine. Je ne suis pas morte", écrit Iana Kovitch le 16 janvier dans son "Journal du Donbass", récit d'une habitante de l'Est séparatiste de l'Ukraine qui raconte son quotidien pendant la guerre.
Ce roman compte parmi les premiers recueils de témoignages publiés au terme de seize mois de conflit dans le Donbass, cette région industrielle où soldats ukrainiens et rebelles séparatistes prorusses s'affrontent.
L'identité de l'écrivaine à l'origine du journal reste mystère, car elle utilise le pseudonyme "Iana Kovitch", qui sonne à l'oreille comme le nom de l'ancien président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch. Sa ville d'origine commence par un I. et pourrait être Ienakiyeve, ville frontalière du fief des rebelles, Donetsk.
Les pages du journal de Iana Kovitch sont parsemées d'humour noir, de petites histoires du quotidien, entre coupures d'eau et d'électricité, ainsi que de témoignages sur les nuits passées dans les caves.
Le journal décrit la vie de l'auteure et de civils du 1er août 2014, au plus fort des combats, au 3 mars 2015, juste après la signature des accords de Minsk qui ont permis l'instauration d'un cessez-le feu violé presque quotidiennement pendant des mois.
Publié par la maison d'édition pétersbourgeoise Limbus, le "Journal du Donbass" est applaudi en Russie.
"Un livre sans trucage, qui ne laisse planer aucun doute sur sa véracité", résume le quotidien russe Argumenty Nedeli, saluant "un document d'une importance particulière".
"Ces chapitres ont été écrits très récemment mais disposent déjà d'une valeur historique", ajoute le journal Troud.
- 'Nous ne partirons pas' -
Au c?ur du livre de Iana Kovitch: comment la guerre a provoqué une inversion totale des valeurs, dans cette région surtout célèbre pour ses footballeurs et ses discothèques aux couleurs criardes.
"Je ne rêve plus de m'acheter un 4x4 Land Cruiser. Ils brûlent aussi vite qu'une Lada quand ils sont frappés par un obus", écrit-elle. "N'est plus considéré comme cool d'avoir un appartement, une voiture ou un beau téléphone, ce qui est cool, c'est d'avoir une cave", pour se mettre à l'abri des bombes.
Certains passages racontent l'apprentissage du "tacatac" des armes, du son du canon, du vrombissement des avions militaires. Reconnaître ce bruit de fond de la guerre est presque devenu une seconde nature maintenant chez les habitants : "Si vous entendez +vziou-vziou-vziou+, c'est juste un Grad", une roquette, donc...
Le livre ne cache pas son parti pris pro-russe. Les "Ukrs", comme l'auteure appelle péjorativement les Ukrainiens, veulent "se débarrasser des habitants", accuse-t-elle. "Nous ne partirons pas et leur adressons un gros +Allez vous faire voir+ du fond de nos caves !"
Le livre décrit également des civils livrés à eux-mêmes en ces temps de guerre, qui risquent leur vie chaque jour.
Alors qu'environ 2.000 soldats ukrainiens ont péri depuis le début du conflit, plus de 5.000 habitants et combattants séparatistes ont trouvé la mort.
"Quand la guerre sera finie, je me promènerai dans la ville et j'embrasserai les gens, les arbres et les immeubles", imagine l'auteure.
- Ville témoin -
Témoignage intime, le "Journal du Donbass" se démarque de l'avalanche de livres sur le conflit ukrainien écrits en Russie, qui restaient encore très idéologiques. Dans la même veine que Iana Kovitch: le livre de Sergei Loiko, correspondant du Los Angeles Times à Kiev qui a couvert la bataille de l'aéroport de Donetsk et en a tiré un "Aéroport".
Le salon du livre de Moscou organisé la semaine dernière a confirmé que les ouvrages sur l'Ukraine étaient la grande tendance littéraire du moment.
L'éditeur moscovite Knijny Mir y exposait par exemple un livre dont une poupée d'enfant couverte de débris orne la couverture: "Les crimes sanglants de la Junte de Bandera", en référence à Stepan Bandera, figure historique des nationalistes ukrainiens.
Certains visiteurs ou exposants du salon sont toutefois choqués de voir le manque de diversité des livres publiés en cette rentrée.
"Aucun ne prend en compte la position du Maïdan, le mouvement pro-européen en Ukraine", qui a conduit à la chute de Viktor Ianoukovitch, relève le philosophe et écrivain Igor Tchoubaïs.
Maria Savelieva, venue au salon, considère "ce type de littérature à la limite de l'extrémisme". Et regrette que "tous les livres présents sur les stands du salon justifient l'agression de l'Ukraine par la Russie, qui a contribué à l'embrasement du conflit."
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Cela fait plus de cinquante ans que "certains" débroussaillent, comme tu écris, pour supprimer (en totalité ou en partie) le droit de veto des cinq membres permanents de l'ONU, et ils continuent à tirer le train... sur une voie de dépôt sans issue.Matt a écrit:A ça, je répondrais qu'avant de vouloir courir (le but final), il faut apprendre à marcher.
C'est le plus difficile (surtout dans ce cas) et il y a un tas de choses à mettre en place, tu es mieux placé que moi pour le savoir.
En attendant, il faut "débroussailler" la voie, ce que font certains.
Si tous réagissent comme toi, rien ne se fera, par contre, si certain "tirent" le train, on va avancer . . . dans une voie (très) difficile, je le conçois bien.
Bonne chance et ne transpire pas trop !
Dernière édition par Thuramir le Ven 18 Sep - 20:58, édité 1 fois
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Thuramir ,Thuramir a écrit:
Cela fait plus de cinquante ans que "certains" débroussaillent, comme tu écris, pour supprimer (en totalité ou en partie) le droit de veto des cinq membres permanents de l'ONU, et ils continuent à tirer le train... sur une voie de dépôt sans issue.
L'Ukraine est un des premiers membres fondateurs de l'ONU et n'a pas droit de véto !
En tant que juriste , je serais heureuse que vous fassiez un "topo" sur l'ONU et les droits de l'Ukraine ...
Merci pour votre réponse .
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
Re: Et en Russie !
Svoboda,Svoboda a écrit:Thuramir ,Thuramir a écrit:
Cela fait plus de cinquante que "certains" débroussaillent, comme tu écris, pour supprimer (en totalité ou en partie) le droit de veto des cinq membres permanents de l'ONU, et ils continuent à tirer le train... sur une voie de dépôt sans issue.
Sachant que l'Ukraine est un des premiers membres fondateurs de l'ONU et qu'elle n'a pas droit de véto ...
En tant que juriste , je serais heureuse que vous fassiez un "topo" sur l'ONU et les droits de l'Ukraine !
Merci pour votre réponse .
L’idée d’une Organisation des Nations Unies a été consacrée par la volonté de trois Etats à la Conférence de Dumbarton Oaks (aux Etats-Unis), qui s’est tenue du 21 août au 7 octobre 1944 : États-Unis, le Royaume-Uni, l'Union soviétique et la République de Chine.
L’ONU était censée remplacé la Société des Nations, qui avait échoué à prévenir les conflits armés dans les deux décades précédentes.
C’est le 26 juin 1945 que l’ONU a été fondée. Cinquante et un Etats ont signé la Charte fondatrice des Nations Unies (dont l’Ukraine, et la Pologne qui en a été le dernier Etat membre fondateur à signer).
Cinq Etats se sont arrogés (et ce dernier mot est très spécifiquement choisi) un droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU : les Etats-Unis, l’URSS, la Chine, le Royaume-Uni et la France.
Depuis 1954/1955, il y a eu le mouvement des Etats non alignés, et certains Etats de même que certaines organisations se battent pour limiter le droit de veto ou pour l’étendre à d’autres (comme l’Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud). C’est un vain combat, aucun des cinq Etats membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU n’étant prêt à changer un statu quo qui lui profite en fait et en droit.
Cela n’a pas changé depuis lors. L’ONU est une organisation d’Etats dans laquelle tous les Etats sont égaux, mais, pour paraphraser le dernier des commandements de la Ferme des Animaux d’Orwell, certains Etats sont plus égaux que d’autres.
Et donc, tous les Etats sont plus égaux que les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Ukraine étant comprise dans ce lot de « plus égaux que les cinq membres permanents ». C’est aussi simple et aussi cynique que cela !
Dernière édition par Thuramir le Ven 18 Sep - 21:36, édité 1 fois
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Svoboda a écrit:Thuramir ,Thuramir a écrit:
Cela fait plus de cinquante ans que "certains" débroussaillent, comme tu écris, pour supprimer (en totalité ou en partie) le droit de veto des cinq membres permanents de l'ONU, et ils continuent à tirer le train... sur une voie de dépôt sans issue.
Sachant que l'Ukraine est un des premiers membres fondateurs de l'ONU et qu'elle n'a pas droit de véto ...
En tant que juriste , je serais heureuse que vous fassiez un "topo" sur l'ONU et les droits de l'Ukraine !
Merci pour votre réponse .
Chère Madame Svoboda, les bases initiales de la future ONU ont été fixées lors de la conférence de Yalta en février 1945. Les statuts définitifs comprenant le droit de veto ont été adoptés à la conférence de Dumbarton Oaks en Août 1944. C'est à cette occasion que le droit de veto a été (auto) accordé aux vainqueurs de la 2e guerre mondiale : USA, URSS, GB et Chine Nationaliste. La France a été admise "in-extremis" à cause de sa longue histoire et de son empire colonial encore vaste à l'époque.
L'Ukraine ne pouvait théoriquement même pas obtenir un siège de membre ordinaire de l'ONU attendu qu'elle faisait partie d'un ensemble politique plus vaste, la fédération d'états ayant pour nom URSS. De même que la Californie ou le Texas ne pouvaient siéger comme membres ordinaires, attendus qu'il faisaient partie d'une autre fédération d'états aussi importante, appelée USA.
Cependant, à la conférence de Yalta, tenue quelques mois plus tôt, Staline a très habilement manœuvré (berné) Roosevelt et Churchill en leur imposant que l'Ukraine et la Biélorussie, dont "les populations avaient pris une part prépondérante dans la victoire finale sur le nazisme" soient acceptées comme membres de plein droit de l'ONU par dérogation aux règles ordinaires, ce qui fut fait. Quand à voir l'Ukraine dotée d'un droit de veto c'est totalement utopique, attendu que d'autres pays plus prépondérants sur la scène mondiale de l'époque auraient pu le revendiquer avec plus de succès comme le Canada ou l'Australie.
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
Krispoluk a écrit:
Chère Madame Svoboda, les bases initiales de la future ONU ont été fixées lors de la conférence de Yalta en février 1945. Les statuts définitifs comprenant le droit de veto ont été adoptés à la conférence de Dumbarton Oaks en Août 1944. C'est à cette occasion que le droit de veto a été (auto) accordé aux vainqueurs de la 2e guerre mondiale : USA, URSS, GB et Chine Nationaliste. La France a été admise "in-extremis" à cause de sa longue histoire et de son empire colonial encore vaste à l'époque.
L'Ukraine ne pouvait théoriquement même pas obtenir un siège de membre ordinaire de l'ONU attendu qu'elle faisait partie d'un ensemble politique plus vaste, la fédération d'états ayant pour nom URSS. De même que la Californie ou le Texas ne pouvaient siéger comme membres ordinaires, attendus qu'il faisaient partie d'une autre fédération d'états aussi importante, appelée USA.
Cependant, à la conférence de Yalta, tenue quelques mois plus tôt, Staline a très habilement manœuvré (berné) Roosevelt et Churchill en leur imposant que l'Ukraine et la Biélorussie, dont "les populations avaient pris une part prépondérante dans la victoire finale sur le nazisme" soient acceptées comme membres de plein droit de l'ONU par dérogation aux règles ordinaires, ce qui fut fait. Quand à voir l'Ukraine dotée d'un droit de veto c'est totalement utopique, attendu que d'autres pays plus prépondérants sur la scène mondiale de l'époque auraient pu le revendiquer avec plus de succès comme le Canada ou l'Australie.
Plus rapide ! J'ai gagné !
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Thuramir a écrit:Krispoluk a écrit:
Chère Madame Svoboda, les bases initiales de la future ONU ont été fixées lors de la conférence de Yalta en février 1945. Les statuts définitifs comprenant le droit de veto ont été adoptés à la conférence de Dumbarton Oaks en Août 1944. C'est à cette occasion que le droit de veto a été (auto) accordé aux vainqueurs de la 2e guerre mondiale : USA, URSS, GB et Chine Nationaliste. La France a été admise "in-extremis" à cause de sa longue histoire et de son empire colonial encore vaste à l'époque.
L'Ukraine ne pouvait théoriquement même pas obtenir un siège de membre ordinaire de l'ONU attendu qu'elle faisait partie d'un ensemble politique plus vaste, la fédération d'états ayant pour nom URSS. De même que la Californie ou le Texas ne pouvaient siéger comme membres ordinaires, attendus qu'il faisaient partie d'une autre fédération d'états aussi importante, appelée USA.
Cependant, à la conférence de Yalta, tenue quelques mois plus tôt, Staline a très habilement manœuvré (berné) Roosevelt et Churchill en leur imposant que l'Ukraine et la Biélorussie, dont "les populations avaient pris une part prépondérante dans la victoire finale sur le nazisme" soient acceptées comme membres de plein droit de l'ONU par dérogation aux règles ordinaires, ce qui fut fait. Quand à voir l'Ukraine dotée d'un droit de veto c'est totalement utopique, attendu que d'autres pays plus prépondérants sur la scène mondiale de l'époque auraient pu le revendiquer avec plus de succès comme le Canada ou l'Australie.
Plus rapide ! J'ai gagné !
M'en fous ! Je te niquerai sur le prochain coup
Amitiés mon ami
Krispoluk- Messages : 9858
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Re: Et en Russie !
Thuramir a écrit:Svoboda a écrit:
:D:D
Dernière édition par Svoboda le Ven 18 Sep - 22:50, édité 1 fois
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
Re: Et en Russie !
Fôte de phrape sans doute.
Mais comme noté dans l'article d'Euromaïdan, la Russie à usurpé le rôle de l'URSS et a pris de facto ses prérogatives.
En fait, pour être honnête, il aurait fallu remplacer l'URSS par les composantes de la CEI:
États membres
États observateurs
Anciens États membres de la CEI
wikipédia
Mais comme noté dans l'article d'Euromaïdan, la Russie à usurpé le rôle de l'URSS et a pris de facto ses prérogatives.
En fait, pour être honnête, il aurait fallu remplacer l'URSS par les composantes de la CEI:
États membres
- Biélorussie (1991), État membre fondateur ;
- Russie, (1991), État membre fondateur ;
- Arménie (1991) ;
- Azerbaïdjan (1991) ;
- Kazakhstan (1991) ;
- Kirghizistan (1991) ;
- Moldavie (1991) ;
- Ouzbékistan (1991) ;
- Tadjikistan (1991).
- Turkménistan (membre à part entière : 1991-1993 ; État participant : 1993-2007 ; État associé : depuis 2007). Le droit de vote lui est parfois accordé.États associés
États observateurs
- Mongolie (État observateur dans certains organes de la CEI2). Statut préliminaire de membre à part entière. Peut assister à certaines rencontres de la communauté.
Anciens États membres de la CEI
- Géorgie (1993-2009) : le 14 août 2008, à la suite de la Guerre d’Ossétie du Sud, le parlement géorgien a voté la sortie de la République de Géorgie de la CEI3, le retrait est effectif à partir du 18 août 20094.
- Ukraine (1991-2014), État fondateurN 1,5. Le 19 mars 2014, à la suite de Crise de Crimée et de l'indépendance de la Crimée, l'Ukraine annonce sa sortie de la CEI6.
wikipédia
Re: Et en Russie !
La Russie n'a rien usurpé du tout. C'est de l'accord unanime des autres Etats membres de l'ONU que cette succession d'Etats s'est faite.Matt a écrit:Fôte de phrape sans doute.
Mais comme noté dans l'article d'Euromaïdan, la Russie à usurpé le rôle de l'URSS et a pris de facto ses prérogatives.
En fait, pour être honnête, il aurait fallu remplacer l'URSS par les composantes de la CEI:
C'était aussi le seul des Etats issus de l'URSS qui conservait la puissance de feu nucléaire, et qui, de très loin, était le plus vaste et le plus peuplé.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Il semblerait que la Russie soit en train de "réorienter" le conflit du Donbass vers la Syrie ! Face à une situation totalement bloquée en Ukraine, réorienter la politique vers la Syrie, cela revient pour Moscou à "réintégrer" le camp "respectable" des démocraties occidentales. Calmer le jeu au Donbass comme semble le suggérer le calme (relatif) des armes au Donbass actuellement, c'est ouvrir une porte de sortie (ténue) au conflit. "L'accord" stratégico-militaire pour les frappes aériennes entre Russes et Américains sur la Syrie me paraît comme une tentative du Kremlin de régler (provisoirement) les différents qui l'opposent à l'Occident. Il semble que la Russie a souffert beaucoup plus que prévu des sanctions financières, économiques et diplomatiques et la pression des oligarques doit se faire chaque jour plus présente sur le "Leader Suprême" !!!
Face à une menace de déstabilisation interne, il a du "lâcher du lest"... La porte de sortie : relancer une lutte contre " l'extrémisme islamique en Syrie" et geler la situation au Donbass, quitte à la relancer quand il lui plaira...
Pour l'instant, il va se faire une nouvelle virginité comme "acteur incontournable" de la lutte anti-islamique au Moyen-Orient et peser dans les négociations (incontournables) avec Bachar El Assad ! C'est bien joué politiquement pour lui ! Il est très malin politiquement mais beaucoup moins bon au niveau économique (sanctions et prix du pétrole et du gaz)...
L'énorme épine de la Crimée et celle du Donbass vont lui rester dans le pied pendant longtemps encore...
Face à une menace de déstabilisation interne, il a du "lâcher du lest"... La porte de sortie : relancer une lutte contre " l'extrémisme islamique en Syrie" et geler la situation au Donbass, quitte à la relancer quand il lui plaira...
Pour l'instant, il va se faire une nouvelle virginité comme "acteur incontournable" de la lutte anti-islamique au Moyen-Orient et peser dans les négociations (incontournables) avec Bachar El Assad ! C'est bien joué politiquement pour lui ! Il est très malin politiquement mais beaucoup moins bon au niveau économique (sanctions et prix du pétrole et du gaz)...
L'énorme épine de la Crimée et celle du Donbass vont lui rester dans le pied pendant longtemps encore...
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
D'accord avec toi sur ce sujet.Krispoluk a écrit:. . .
L'énorme épine de la Crimée et celle du Donbass vont lui rester dans le pied pendant longtemps encore...
Son voyage à l'ONU entre dans ce cadre pour retrouver une "virgignité".
La Russie a déployé 28 avions de combat en Syrie
La Russie a déployé 28 avions de combat en Syrie, ont confirmé lundi à l'AFP des responsables américains.
"Il y a 28 avions russes de chasse et d'attaque au sol" déployés sur un terrain d'aviation dans la province de Lattaquié (ouest de la Syrie), un fief de Bachar al-Assad, a indiqué l'un de ces responsables sous couvert de l'anonymat.
Un second responsable américain a également confirmé le chiffre de 28 appareils de combat, ainsi que la présence "d'une vingtaine" d'hélicoptères russes de combat et de transport.
Ce responsable a également indiqué que la Russie opérait des drones au-dessus de la Syrie, sans donner plus de détails.
Depuis plusieurs semaines, Washington s'alarme du renforcement de la présence militaire russe en Syrie, un soutien pour le régime du président Bachar al-Assad.
Les Etats-Unis ont indiqué qu'une intervention directe des forces russes pour soutenir le régime syrien risquait "d'attirer encore plus d'extrémistes, d'enraciner Assad et de bloquer le chemin vers une résolution du conflit".
Le Kremlin de son côté appelle à une coalition plus large contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui inclurait la Syrie et l'Irak.
Les ministres de la Défense américain et russe, qui n'avaient encore jamais eu de contact direct depuis l'arrivée d'Ashton Carter en février, se sont parlé vendredi sur la Syrie.
Ils ont convenu de poursuivre ces discussions, notamment pour éviter tout risque d'incident entre les forces russes et les avions de la coalition luttant contre le groupe Etat islamique menée par les Américains.
Celle-ci mène quasi quotidiennement des bombardements contre les jihadistes en Syrie.
Après un tir d'obus dimanche sur le territoire de son ambassade à Damas, Moscou a appelé à "des actions concrètes" en Syrie, accusant les opposants au président syrien Bachar al-Assad d'en être responsables.
21/09/2015 19:48:50 - Washington (AFP) - © 2015 AFP
"Il y a 28 avions russes de chasse et d'attaque au sol" déployés sur un terrain d'aviation dans la province de Lattaquié (ouest de la Syrie), un fief de Bachar al-Assad, a indiqué l'un de ces responsables sous couvert de l'anonymat.
Un second responsable américain a également confirmé le chiffre de 28 appareils de combat, ainsi que la présence "d'une vingtaine" d'hélicoptères russes de combat et de transport.
Ce responsable a également indiqué que la Russie opérait des drones au-dessus de la Syrie, sans donner plus de détails.
Depuis plusieurs semaines, Washington s'alarme du renforcement de la présence militaire russe en Syrie, un soutien pour le régime du président Bachar al-Assad.
Les Etats-Unis ont indiqué qu'une intervention directe des forces russes pour soutenir le régime syrien risquait "d'attirer encore plus d'extrémistes, d'enraciner Assad et de bloquer le chemin vers une résolution du conflit".
Le Kremlin de son côté appelle à une coalition plus large contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui inclurait la Syrie et l'Irak.
Les ministres de la Défense américain et russe, qui n'avaient encore jamais eu de contact direct depuis l'arrivée d'Ashton Carter en février, se sont parlé vendredi sur la Syrie.
Ils ont convenu de poursuivre ces discussions, notamment pour éviter tout risque d'incident entre les forces russes et les avions de la coalition luttant contre le groupe Etat islamique menée par les Américains.
Celle-ci mène quasi quotidiennement des bombardements contre les jihadistes en Syrie.
Après un tir d'obus dimanche sur le territoire de son ambassade à Damas, Moscou a appelé à "des actions concrètes" en Syrie, accusant les opposants au président syrien Bachar al-Assad d'en être responsables.
21/09/2015 19:48:50 - Washington (AFP) - © 2015 AFP
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Re: Et en Russie !
Quelques news glanées sur twitter (à prendre avec les pincettes d'usage)
Russian imports plunge 39% as recession takes hold
Mais tout va bien n'est-ce pas!!
Russia threatens to deploy #nuclear missile system to #Kaliningrad
Russian imports plunge 39% as recession takes hold
Mais tout va bien n'est-ce pas!!
Russia threatens to deploy #nuclear missile system to #Kaliningrad
Re: Et en Russie !
Ils vont construire une nouvelle base, plus proche des terrorusses:
La Russie va bâtir une 2e grande base militaire près de l'Ukraine
BOGOUCHAR, Russie, 23 septembre (Reuters) - La Russie
prévoit la mise en place d'une deuxième grande base militaire à
proximité de sa frontière avec l'Ukraine, où l'Otan accuse les
troupes russes de prêter main forte aux séparatistes face à
l'armée de Kiev.
Cette nouvelle base abritera 5.000 hommes et des armes
lourdes, selon des documents publics et des employés travaillant
sur le site.
Elle se trouvera plus à l'est que celle en construction dans
la région de Belgorod, dont Reuters avait déjà fait état ce
mois-ci, mais elle sera située à proximité de la frontière avec
les zones séparatistes de l'est de l'Ukraine, au niveau de la
région de Louhansk.
Ces bases participent d'un renforcement militaire russe le
long d'une nouvelle ligne de confrontation avec l'Occident
allant de la mer Noire à la Baltique.
Une bien bonne:
Une série télévisée norvégienne agace Moscou
Dans "Occupied", la Norvège a interrompu l'exploitation pétrolière, notamment ici en mer du Nord (archives).
Photo: KEYSTONE/EPA/STATOIL HYDRO/HO
La Russie a fait part mercredi de son mécontentement à l'égard de la série télévisée "Occupied", qui peint l'occupation de la Norvège par des soldats russes. La fiction en dix épisodes a été créée par l'écrivain à succès Jo Nesbo, connu pour ses romans policiers.
"Occupied" présente une occupation de la Norvège par la Russie à la demande de l'Union européenne, afin de remettre en route l'exploitation pétrolière du pays, interrompue par un gouvernement soucieux d'écologie.
Cette production, qui est attendue comme l'un des événements télévisuels de l'automne, a bénéficié d'un budget de 90 millions de couronnes (environ 10,6 millions de francs) ce qui en fait la série la plus chère de l'histoire de la télévision norvégienne.
"Efforts héroïques de l'armée soviétique"
Dans un courrier adressé à TV2, l'ambassade de Russie à Oslo affirme: "Il est désolant qu'en cette année marquant le 70e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, des scénaristes, agissant comme s'ils avaient oublié les efforts héroïques de l'armée soviétique dans la libération de la Norvège des occupants nazis, intimident les téléspectateurs norvégiens avec une menace qui n'existe pas".
Les créateurs de la série ont expliqué que les actuelles tensions entre la Russie et l'Occident n'étaient pas à l'origine de la série, la rédaction du scénario ayant débuté avant les événements en Ukraine.
"Dans notre histoire, c'est l'UE qui donne à la Russie le feu vert pour envahir la Norvège et les Etats-Unis se sont retirés de l'OTAN. Il s'agit d'une fiction", a commenté le directeur de l'unité dramatique de TV2.
Et la dernière invention en date:
Russia Wants Texas and Puerto Rico to Secede
Après l'Alaska . . .
La Russie va bâtir une 2e grande base militaire près de l'Ukraine
BOGOUCHAR, Russie, 23 septembre (Reuters) - La Russie
prévoit la mise en place d'une deuxième grande base militaire à
proximité de sa frontière avec l'Ukraine, où l'Otan accuse les
troupes russes de prêter main forte aux séparatistes face à
l'armée de Kiev.
Cette nouvelle base abritera 5.000 hommes et des armes
lourdes, selon des documents publics et des employés travaillant
sur le site.
Elle se trouvera plus à l'est que celle en construction dans
la région de Belgorod, dont Reuters avait déjà fait état ce
mois-ci, mais elle sera située à proximité de la frontière avec
les zones séparatistes de l'est de l'Ukraine, au niveau de la
région de Louhansk.
Ces bases participent d'un renforcement militaire russe le
long d'une nouvelle ligne de confrontation avec l'Occident
allant de la mer Noire à la Baltique.
Une bien bonne:
Une série télévisée norvégienne agace Moscou
Dans "Occupied", la Norvège a interrompu l'exploitation pétrolière, notamment ici en mer du Nord (archives).
Photo: KEYSTONE/EPA/STATOIL HYDRO/HO
La Russie a fait part mercredi de son mécontentement à l'égard de la série télévisée "Occupied", qui peint l'occupation de la Norvège par des soldats russes. La fiction en dix épisodes a été créée par l'écrivain à succès Jo Nesbo, connu pour ses romans policiers.
"Occupied" présente une occupation de la Norvège par la Russie à la demande de l'Union européenne, afin de remettre en route l'exploitation pétrolière du pays, interrompue par un gouvernement soucieux d'écologie.
Cette production, qui est attendue comme l'un des événements télévisuels de l'automne, a bénéficié d'un budget de 90 millions de couronnes (environ 10,6 millions de francs) ce qui en fait la série la plus chère de l'histoire de la télévision norvégienne.
"Efforts héroïques de l'armée soviétique"
Dans un courrier adressé à TV2, l'ambassade de Russie à Oslo affirme: "Il est désolant qu'en cette année marquant le 70e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, des scénaristes, agissant comme s'ils avaient oublié les efforts héroïques de l'armée soviétique dans la libération de la Norvège des occupants nazis, intimident les téléspectateurs norvégiens avec une menace qui n'existe pas".
Les créateurs de la série ont expliqué que les actuelles tensions entre la Russie et l'Occident n'étaient pas à l'origine de la série, la rédaction du scénario ayant débuté avant les événements en Ukraine.
"Dans notre histoire, c'est l'UE qui donne à la Russie le feu vert pour envahir la Norvège et les Etats-Unis se sont retirés de l'OTAN. Il s'agit d'une fiction", a commenté le directeur de l'unité dramatique de TV2.
Et la dernière invention en date:
Russia Wants Texas and Puerto Rico to Secede
Après l'Alaska . . .
Александр- Messages : 5390
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Re: Et en Russie !
Poutine : "ne m'appelez pas le tsar"
Le président russe Vladimir Poutine ne veut pas qu'on l'appelle le "tsar", dit-il dans une interview à la chaîne américaine CBS. Lundi aura lieu une rencontre officielle entre Poutine et Obama. Cela n'était plus arrivé depuis 2 ans.
"Comme vous le savez, certains vous appellent un tsar (...) Ce nom vous convient-il ?", demande le journaliste Charlie Rose au chef du Kremlin, selon l'extrait de cet entretien à l'émission 60 Minutes. "Non cela ne me va pas", lui répond le président Poutine.
"La manière dont on me désigne n'a pas d'importance, qu'il s'agisse de supporteurs, d'amis ou d'opposants politiques. Ce qui est important, c'est ce que vous pensez de vous, ce que vous devez faire pour l'intérêt du pays qui vous a fait confiance en vous plaçant à la tête de l'Etat russe", a expliqué Vladimir Poutine. Interrogé encore par CBS sur ce qu'il "admire le plus à propos de l'Amérique", le président Poutine répond "la créativité". "La créativité lorsqu'il s'agit de régler vos problèmes", poursuit le chef de l'Etat russe qui loue également "l'ouverture d'esprit" des Américains et leurs "résultats incroyables dans le développement de leur pays". L'intégralité de cet entretien à CBS doit être diffusée dimanche, à la veille de la venue du président russe à New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.
Rencontre officielle Poutine-Obama lundi
Le président Vladimir Poutine rencontrera donc lundi son homologue américain Barack Obama à New York, où les deux chefs d'Etat doivent prononcer un discours devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, a annoncé jeudi le Kremlin. Un responsable américain a confirmé la rencontre entre les deux dirigeants, en soulignant qu'il serait "irresponsable" de rejeter le dialogue avec Moscou face à la situation en Ukraine et en Syrie. Il a précisé qu'elle avait été organisée "à la demande du président Poutine".
Il s'agit de la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis un entretien bilatéral en juin 2013 en Irlande du nord lors d'un G8. Depuis, l'affaire Snowden et surtout la crise ukrainienne ont empêché toute rencontre officielle entre les deux présidents. Ils se sont toutefois entretenus régulièrement au téléphone et ont échangé quelques mots en marge d'événements comme le 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie le 6 juin 2014. "Nous nous sommes mis d'accord pour un entretien avec Obama", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov aux agences de presse russes. Cette rencontre, prévue lundi, aura lieu car rejeter le dialogue avec Moscou serait "irresponsable" face à la situation en Ukraine et en Syrie, a estimé jeudi un responsable américain, en affirmant que la rencontre avait été calée à la demande de la partie russe. Cette rencontre interviendra après le discours du chef de l'Etat russe à l'Assemblée générale de l'ONU.
Vladimir Poutine vient à New York pour promouvoir son plan pour la Syrie, notamment pour bâtir une coalition élargie, comprenant l'armée de Bachar al-Assad, pour combattre le groupe Etat islamique. Depuis plus d'une semaine, l'activisme de Moscou en Syrie, diplomatique mais surtout, selon Washington, militaire, suscite l'inquiétude des Occidentaux. Les Etats-Unis estiment que Moscou, principal allié du régime de Damas, accroît son soutien à la Syrie en livrant à celui-ci de nouvelles armes. Mais surtout, les Américains s'inquiètent d'un déploiement d'avions, de tanks et de militaires russes dans le nord de la Syrie.
Moscou dément toute recrudescence militaire, tout en admettant soutenir Damas dans sa lutte contre les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) et lui livrer des armes, conformément aux contrats existants conclus avec le président Bachar al-Assad. L'armée syrienne a utilisé pour la première fois mercredi des drones fournis par la Russie, a affirmé une source de sécurité à Damas, sans donner davantage de précisions. Au cours de son discours à l'ONU lundi, le premier en une décennie, le président russe devrait consacrer une grande partie de son exposé à la Syrie, estiment les experts. "Pour le moment, le programme de Vladimir Poutine à New York se présente ainsi: il atterrit, il écoute les discours de ses collègues, il fait le sien, ensuite il s'entretient le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon", a précisé M. Peskov. "Puis il rencontre M. Abe et M. Obama".
Comment le Pentagone se prépare à une guerre contre la Russie
Barack Obama et Vladimir Poutine, à Beijing, le 11 novembre 2014 | REUTERS/Alexei Druzhinin/RIA Novosti/Kremlin
Selon les informations de notre partenaire Foreign Policy, pour la première fois depuis l'effondrement de l'Union soviétique, le département américain de la Défense révise et met à jour ses plans d'urgence pour se préparer à un conflit armé avec la Russie.
Le Pentagone est toujours en train de concevoir des plans d'urgence et envisage tous les scénarios possibles –allant de la confrontation armée avec la Corée du Nord à l'attaque de zombies. Mais ces plans sont aussi classés et testés selon un ordre de priorité et de probabilité. Après 1991, les simulations militaires d'une agression russe ont été remisées au placard. Bien tranquillement rangées sur leur étagère, elles ont pris la poussière à mesure que la Russie s'intégrait toujours plus solidement à l'Occident et devenait un partenaire potentiel sur un grand nombre de sujets. Aujourd'hui, selon plusieurs responsables passés et présents des départements d’État et de la Défense, le Pentagone dépoussière ces plans, les réévalue et les met au goût du jour –celui d'une réalité géopolitique post-annexion de la Crimée dans laquelle la Russie n'est plus un potentiel partenaire, mais une potentielle menace.
«Compte tenu de l'environnement sécuritaire actuel et des actions de la Russie, il faut évidemment actualiser les plans dont nous disposons afin de réagir à toute éventuelle agression visant un des alliés de l'Otan», résume un responsable militaire au courant de la réévaluation en cours.
«Avec l'invasion par la Russie de l'est de l'Ukraine, les États-Unis ont dépoussiéré leurs plans d'urgence, précise Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire à la politique de défense et cofondatrice du Center for a New American Security. Ils étaient tout à fait périmés.»
Concevoir une contre-offensive
Les nouveaux plans, selon le responsable militaire sus-cité, ont deux trajectoires. La première se focalise sur ce que les États-Unis seraient en mesure de faire, en tant que membre de l'Otan, si la Russie en venait à attaquer un autre membre de l'organisation; l'autre considère l'action américaine en dehors du chapiteau de l'Otan. Ces deux mises à jour se concentrent sur des incursions russes dans les pays baltes, un scénario considéré comme le front le plus plausible d'une nouvelle agression russe. Et elles ne cessent de se focaliser non pas sur une offensive traditionnelle mais sur le genre de tactique hybride mise en œuvre par la Russie en Crimée et dans l'est de l'Ukraine: des «petits hommes verts», la fabrication de mouvements protestataires et de la cyberguerre. «Ils essayent de voir dans quelles circonstances [le département américain de la Défense] pourrait répondre à une cyberattaque, déclare Julie Smith, qui était il y a encore peu la conseillère adjointe en sécurité nationale du vice-président Joe Biden. Quant à savoir réellement ce qui se passe aujourd'hui, le débat est des plus animés.»
Soit un contraste saisissant avec la politique de défense mise en œuvre depuis la fin de la Guerre froide.
Après l'implosion de l'Union soviétique, la Russie, sa principale héritière, n'a eu de cesse de se rapprocher de l'Otan, à l'origine conçue pour contrer les ambitions soviétiques en Europe. En 1994, la Russie allait ratifier le programme du Partenariat pour la paix de l'Otan. Trois ans plus tard, en mai 1997, la Russie et l'Otan signaient un accord encore plus poussé de coopération mutuelle, statuant qu'ils n'étaient plus adversaires. Depuis, l'Otan a multiplié les intégrations d'anciens pays membres du Pacte de Varsovie et a aussi conforté sa coopération avec la Russie: il y a eu des exercices militaires communs, de fréquentes consultations et même l'ouverture d'un point de transit de l'Otan à Oulianovsk, en Russie, pour permettre l'acheminement de matériel sur le théâtre des opérations afghan. Et même si le Kremlin a pu grincer des dents face à l'expansion de l'Otan, du point de vue occidental, la vie semblait plutôt rose.
[size=33]Après l'implosion de l'Union soviétique, la Russie n'a eu de cesse de se rapprocher de l'Otan[/size]
Selon Smith, après 2008 et la guerre de la Russie avec ses voisins de Géorgie, l'Otan allait légèrement modifier ses plans vis-à-vis de Moscou, ce que n'a pas fait le Pentagone. En préparation de sa Revue stratégique quadriennale de 2010 –qui définit l'allocation à long terme des ressources militaires des États-Unis en fonction de leurs objectifs de défense–, le bureau du Pentagone chargé de la préparation des manœuvres armées avait proposé à Robert Gates, alors secrétaire à la Défense, d'inclure un scénario envisageant une contre-offensive à une agression russe.
Gates l'avait exclu. «À l’époque, tout le monde pensait que les objectifs de la Russie étaient alignés sur les nôtres», explique David Ochmanek, qui, en tant que secrétaire adjoint à la Défense pour le déploiement de la force, était alors le responsable de ce bureau. «L'avenir de la Russie semblait se diriger vers toujours plus d'intégration à l'Occident.» Smith, qui œuvrait à la politique de l'Europe et de l'Otan, m'a dit:
Puis ce fut l'arrivée d'Obama et avec lui la relance des relations avec la Russie, une coopération accrue avec Moscou faisant feu de tout bois, des programmes spatiaux au désarmement nucléaire. Il y eut quelques ratés (comme la tentative russe de bouter les États-Unis hors de la base aérienne de Manas, au Kirghizistan) et une coopération loin d'être entière quant à la poudrière du Moyen-Orient (au mieux, les États-Unis ont réussi à obtenir une abstention de la Russie sur la question libyenne au Conseil de Sécurité de l'ONU). Mais, globalement, la Russie n'était ni un danger ni une priorité. Ou, pour le dire comme un employé du Sénat chargé des questions de politique étrangère, «de temps en temps, c'était un emmerdement, mais jamais une menace».
Quant à Ochmanek, il n'avait pas pensé à la Russie depuis des décennies. «En tant que planificateur, je peux vous dire que l'éventualité d'une agression russe n'était pas sur notre écran radar, m'a-t-il dit lors d'une entrevue dans des bureaux de Rand Corp, dans le nord de la Virginie, où il travaille désormais comme analyste senior en charge des questions de défense.
Certainement pas depuis 1991, et même pas vraiment dans les dernières années de Gorbatchev.» En 1989, Ochmanek pensait que Washington devait se focaliser sur l'Irak et la menace d'une invasion au Koweït, pas sur la probabilité toujours plus mince d'une offensive militaire soviétique. Ces trente dernières années, Ochmanek les a passées à faire la navette entre Rand, où il s'est occupé de planification militaire, et le Pentagone tout proche, où il a été chargé des mêmes questions à un niveau officiel; au départ au milieu des années 1990, en tant qu'assistant adjoint au secrétaire à la Défense chargé de la stratégie, puis pendant les cinq premières années de la présidence Obama, en tant que responsable de la planification militaire au sein du Pentagone.
[size=33]L’éventualité d'une agression russe n'était pas sur notre écran radar[/size]
David Ochmanek, responsable de la planification militaire au sein du Pentagone
C'était là qu'il était en février 2014 lorsque le président Vladimir Poutine allait le prendre au dépourvu, comme à peu près tous les responsables occidentaux, en envoyant ses petits hommes verts en Crimée et dans l'est de l'Ukraine:
Jeux de guerre: les bleus perdent
En juin 2014, un mois après son départ du Pentagone, Ochmanek fut appelé par l’armée de l’air afin de les conseiller sur les pays voisins de la Russie, en prévision d’une visite d’Obama en septembre à Tallinn, en Estonie. À la même période, l’armée avait contacté un collègue d’Ochmanek, également de la Rand, et les deux avaient travaillé ensemble à un «table top», sorte de jeu de guerre entre deux équipes: les rouges (la Russie) et les bleus (l’Otan). Le scénario était similaire à celui qui s’est déroulé en Crimée et dans l’est de l’Ukraine: une pression politique accrue de la Russie sur l’Estonie et la Lettonie (deux pays de l’Otan ayant des frontières communes avec la Russie et qui abritent d’importantes minorités russophones), suivies par l’apparition de provocateurs, de manifestations et de la prise de bâtiments gouvernementaux. «Notre question était: “Est-ce que l’Otan serait capable de défendre ces pays?”» se souvient Ochmanek.
Les résultats étaient plus que décevants. Compte tenu des récentes coupes dans les budgets consacrés à la défense des pays membres de l’Otan et du retrait américain de la région, Ochmanek affirme que l’équipe bleue était dépassée à deux contre un en matière d’hommes, même si toutes les troupes des États-Unis et de l’Otan stationnées en Europe étaient envoyées dans les pays baltes —en incluant la 82e division aéroportée, basée à Fort Bragg, en Caroline du Nord, et qui est censée être prête à partir dans les vingt-quatre heures.
«Nous n’avons tout simplement pas suffisamment de forces en Europe», explique Ochmanek. Il faut aussi prendre en compte le fait que les Russes ont les meilleurs missiles surface-air du monde et qu’ils n’ont pas peur d’utiliser l’artillerie lourde.
Après avoir passé huit heures à tester divers scénarios possibles, l’équipe bleue est rentrée chez elle, dépitée. «La conclusion, constate Ochmanek, c’est que nous serions dans l’incapacité de défendre les pays baltes.»
Ochmanek décida de rejouer le jeu une seconde fois, cette fois-ci en prenant pour hypothèse de départ que les États-Unis et l’Otan avaient déjà commencé à prendre des mesures pour renforcer leur position en Europe. Cela pouvait-il changer quelque chose? La conclusion était un peu plus optimiste, mais pas énormément:
Ochmanek a refait huit fois cet exercice de deux jours, y compris au Pentagone et à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, en compagnie d’officiers militaires. «Nous avons joué le jeu seize fois en tout, avec huit équipes différentes, explique Ochmanek, et nous en sommes toujours arrivés à la même conclusion.»
À en croire le responsable militaire susmentionné, le département américain de la Défense aurait désormais pris en compte les résultats de l’exercice dans ses prévisions, «afin de mieux comprendre une situation à laquelle peu d’entre nous avaient pensé en détail depuis plusieurs années». Interrogé sur les conclusions d’Ochmanek, il s’est dit confiant, sûr que l’Otan finirait par reprendre le territoire:
David Ochmanek
Il est donc clair que le Pentagone n’envisage aucun scénario dans lequel la Russie ne parvient pas d’abord à mettre la main sur au moins une partie du territoire balte. Le but est de faire de la dissuasion —le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a annoncé cet été que les États-Unis allaient envoyer des dizaines de chars, de véhicules blindés et d’obusiers dans les pays baltes et en Europe de l’Est— et, si cela échoue, de reprendre le territoire de l’Otan.
Le Pentagone envisage également plusieurs scénarios militaires hybrides et même une riposte nucléaire. «À voir la doctrine militaire russe publiée, je pense que les gens pensent à utiliser des armes nucléaires tactiques, d’une façon à laquelle on n’avait plus pensé depuis de nombreuses années, explique le responsable militaire. La doctrine en parle clairement et il serait donc irresponsable de ne pas la lire, au moins pour comprendre de quoi il retourne. Le fait que cela apparaisse dans la doctrine ne veut bien entendu pas dire que c’est ce qu’ils feraient, mais il serait irresponsable de ne pas au moins y réfléchir. Dès que la menace nucléaire est évoquée, c’est préoccupant, peu importe d’où ça vient.»
La déception face à ces discussions est forte chez les responsables de la sécurité et des affaires étrangères. Il y a de l’incrédulité à voir où nous en sommes arrivés après toutes ces années (et même ces décennies) de relations entre les États-Unis et la Russie.
«Beaucoup de gens au Pentagone sont mécontents de cette confrontation, affirme le responsable du département d’État. Ils étaient tout à fait satisfaits de la coopération militaire avec la Russie.» Il y en a également, d’après lui, qui pensent que cela détourne l’attention de la véritable menace (la Chine) et d’autres qui estiment qu’il est plus important de travailler avec la Russie sur le contrôle des armes que de protéger la souveraineté ukrainienne. Non seulement préféreraient-ils ne pas considérer Moscou comme un ennemi mais, en outre, ils s’agacent du fait que la simple mise en place de ces plans fait le jeu des fantasmes paranoïaques de Poutine à propos d’un rapport de force entre la Russie et l’Otan et/ou les États-Unis (rapport de force qui devient, de facto, une réalité). Avec les plans américains de confrontation avec la Russie, d’après l’employé du Sénat, Poutine «obtient ce qu’il a toujours voulu».
Pourtant, en dépit de ce changement de politique, l’optimisme caractéristique des Américains semble difficile à ébranler. «Nous aimerions collaborer avec la Russie. C’est la solution que nous préférerions tous: c’est bon pour nous, bon pour la Russie et bon pour le reste du monde, a déclaré le responsable de la Défense. Mais en tant que département de la Défense, nous ne sommes pas payés pour voir les choses en rose et nous devons donc être prêts au cas où nous tromperions sur les intentions de la Russie et qu’elle devenait un adversaire direct. Une fois encore, je ne dis pas que c’est ce qu’il va se passer, et ce n’est certainement pas ce que je souhaite, mais il faut que nous soyons prêts au cas où cela arriverait.»
Provocation ou préparation?
Pour l’instant, les plans du Pentagone ne sont rien d’autre: des plans. Mais ils sont aussi des signaux: des messages envoyés à la Russie pour lui dire que les États-Unis ne se tournent pas les pouces et des messages envoyés aux parlementaires américains, pour leur indiquer que les priorités en matière de politique étrangère ont radicalement changé depuis le dernier plan quadriennal de défense, publié alors que la guerre battait son plein en Ukraine, et qui mentionnait à peine la Russie. C’est aussi un message pour dire que le Pentagone trouve que les mesures de séquestration budgétaire entravent sa capacité à gérer correctement les menaces actuelles. En juillet, lors de son audition par la Commission sénatoriale des Forces armées en vue de la confirmation de sa nomination comme chef d’état-major interarmées, le général Joseph Dunford a fait sensation en déclarant que la Russie représentait une «menace existentielle» pour les États-Unis et en affirmant qu’il était nécessaire pour l’Amérique de mieux se préparer à une guerre hybride, du type de celle qu’a menée la Russie en Ukraine.
«C’est clairement un message adressé aux parlementaires, affirme Julie Smith. Lorsque je reviendrai vous demander une présence permanente en Europe ou un budget pour une présence européenne, ne venez pas dire: “Oh, quelle surprise. Je croyais que notre seul ennemi était l’État islamique.”» La déclaration de Dunford a fortement déplu à la Maison Blanche, qui l’a vue comme une provocation potentielle envers Moscou, mais c’était aussi un message envoyé aux autres. C’est au président, chef suprême des armées, de décider s’il souhaite ou non mettre ces plans de contingence en œuvre, mais les jours d’Obama dans le Bureau ovale sont comptés et le Pentagone ne souhaite pas prendre de risques.
Julia Ioffe et Foreign Policy
Le président russe Vladimir Poutine ne veut pas qu'on l'appelle le "tsar", dit-il dans une interview à la chaîne américaine CBS. Lundi aura lieu une rencontre officielle entre Poutine et Obama. Cela n'était plus arrivé depuis 2 ans.
"Comme vous le savez, certains vous appellent un tsar (...) Ce nom vous convient-il ?", demande le journaliste Charlie Rose au chef du Kremlin, selon l'extrait de cet entretien à l'émission 60 Minutes. "Non cela ne me va pas", lui répond le président Poutine.
"La manière dont on me désigne n'a pas d'importance, qu'il s'agisse de supporteurs, d'amis ou d'opposants politiques. Ce qui est important, c'est ce que vous pensez de vous, ce que vous devez faire pour l'intérêt du pays qui vous a fait confiance en vous plaçant à la tête de l'Etat russe", a expliqué Vladimir Poutine. Interrogé encore par CBS sur ce qu'il "admire le plus à propos de l'Amérique", le président Poutine répond "la créativité". "La créativité lorsqu'il s'agit de régler vos problèmes", poursuit le chef de l'Etat russe qui loue également "l'ouverture d'esprit" des Américains et leurs "résultats incroyables dans le développement de leur pays". L'intégralité de cet entretien à CBS doit être diffusée dimanche, à la veille de la venue du président russe à New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.
Rencontre officielle Poutine-Obama lundi
Le président Vladimir Poutine rencontrera donc lundi son homologue américain Barack Obama à New York, où les deux chefs d'Etat doivent prononcer un discours devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, a annoncé jeudi le Kremlin. Un responsable américain a confirmé la rencontre entre les deux dirigeants, en soulignant qu'il serait "irresponsable" de rejeter le dialogue avec Moscou face à la situation en Ukraine et en Syrie. Il a précisé qu'elle avait été organisée "à la demande du président Poutine".
Il s'agit de la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis un entretien bilatéral en juin 2013 en Irlande du nord lors d'un G8. Depuis, l'affaire Snowden et surtout la crise ukrainienne ont empêché toute rencontre officielle entre les deux présidents. Ils se sont toutefois entretenus régulièrement au téléphone et ont échangé quelques mots en marge d'événements comme le 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie le 6 juin 2014. "Nous nous sommes mis d'accord pour un entretien avec Obama", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov aux agences de presse russes. Cette rencontre, prévue lundi, aura lieu car rejeter le dialogue avec Moscou serait "irresponsable" face à la situation en Ukraine et en Syrie, a estimé jeudi un responsable américain, en affirmant que la rencontre avait été calée à la demande de la partie russe. Cette rencontre interviendra après le discours du chef de l'Etat russe à l'Assemblée générale de l'ONU.
Vladimir Poutine vient à New York pour promouvoir son plan pour la Syrie, notamment pour bâtir une coalition élargie, comprenant l'armée de Bachar al-Assad, pour combattre le groupe Etat islamique. Depuis plus d'une semaine, l'activisme de Moscou en Syrie, diplomatique mais surtout, selon Washington, militaire, suscite l'inquiétude des Occidentaux. Les Etats-Unis estiment que Moscou, principal allié du régime de Damas, accroît son soutien à la Syrie en livrant à celui-ci de nouvelles armes. Mais surtout, les Américains s'inquiètent d'un déploiement d'avions, de tanks et de militaires russes dans le nord de la Syrie.
Moscou dément toute recrudescence militaire, tout en admettant soutenir Damas dans sa lutte contre les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) et lui livrer des armes, conformément aux contrats existants conclus avec le président Bachar al-Assad. L'armée syrienne a utilisé pour la première fois mercredi des drones fournis par la Russie, a affirmé une source de sécurité à Damas, sans donner davantage de précisions. Au cours de son discours à l'ONU lundi, le premier en une décennie, le président russe devrait consacrer une grande partie de son exposé à la Syrie, estiment les experts. "Pour le moment, le programme de Vladimir Poutine à New York se présente ainsi: il atterrit, il écoute les discours de ses collègues, il fait le sien, ensuite il s'entretient le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon", a précisé M. Peskov. "Puis il rencontre M. Abe et M. Obama".
Comment le Pentagone se prépare à une guerre contre la Russie
Barack Obama et Vladimir Poutine, à Beijing, le 11 novembre 2014 | REUTERS/Alexei Druzhinin/RIA Novosti/Kremlin
Selon les informations de notre partenaire Foreign Policy, pour la première fois depuis l'effondrement de l'Union soviétique, le département américain de la Défense révise et met à jour ses plans d'urgence pour se préparer à un conflit armé avec la Russie.
Le Pentagone est toujours en train de concevoir des plans d'urgence et envisage tous les scénarios possibles –allant de la confrontation armée avec la Corée du Nord à l'attaque de zombies. Mais ces plans sont aussi classés et testés selon un ordre de priorité et de probabilité. Après 1991, les simulations militaires d'une agression russe ont été remisées au placard. Bien tranquillement rangées sur leur étagère, elles ont pris la poussière à mesure que la Russie s'intégrait toujours plus solidement à l'Occident et devenait un partenaire potentiel sur un grand nombre de sujets. Aujourd'hui, selon plusieurs responsables passés et présents des départements d’État et de la Défense, le Pentagone dépoussière ces plans, les réévalue et les met au goût du jour –celui d'une réalité géopolitique post-annexion de la Crimée dans laquelle la Russie n'est plus un potentiel partenaire, mais une potentielle menace.
«Compte tenu de l'environnement sécuritaire actuel et des actions de la Russie, il faut évidemment actualiser les plans dont nous disposons afin de réagir à toute éventuelle agression visant un des alliés de l'Otan», résume un responsable militaire au courant de la réévaluation en cours.
«Avec l'invasion par la Russie de l'est de l'Ukraine, les États-Unis ont dépoussiéré leurs plans d'urgence, précise Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire à la politique de défense et cofondatrice du Center for a New American Security. Ils étaient tout à fait périmés.»
Concevoir une contre-offensive
Les nouveaux plans, selon le responsable militaire sus-cité, ont deux trajectoires. La première se focalise sur ce que les États-Unis seraient en mesure de faire, en tant que membre de l'Otan, si la Russie en venait à attaquer un autre membre de l'organisation; l'autre considère l'action américaine en dehors du chapiteau de l'Otan. Ces deux mises à jour se concentrent sur des incursions russes dans les pays baltes, un scénario considéré comme le front le plus plausible d'une nouvelle agression russe. Et elles ne cessent de se focaliser non pas sur une offensive traditionnelle mais sur le genre de tactique hybride mise en œuvre par la Russie en Crimée et dans l'est de l'Ukraine: des «petits hommes verts», la fabrication de mouvements protestataires et de la cyberguerre. «Ils essayent de voir dans quelles circonstances [le département américain de la Défense] pourrait répondre à une cyberattaque, déclare Julie Smith, qui était il y a encore peu la conseillère adjointe en sécurité nationale du vice-président Joe Biden. Quant à savoir réellement ce qui se passe aujourd'hui, le débat est des plus animés.»
Soit un contraste saisissant avec la politique de défense mise en œuvre depuis la fin de la Guerre froide.
Après l'implosion de l'Union soviétique, la Russie, sa principale héritière, n'a eu de cesse de se rapprocher de l'Otan, à l'origine conçue pour contrer les ambitions soviétiques en Europe. En 1994, la Russie allait ratifier le programme du Partenariat pour la paix de l'Otan. Trois ans plus tard, en mai 1997, la Russie et l'Otan signaient un accord encore plus poussé de coopération mutuelle, statuant qu'ils n'étaient plus adversaires. Depuis, l'Otan a multiplié les intégrations d'anciens pays membres du Pacte de Varsovie et a aussi conforté sa coopération avec la Russie: il y a eu des exercices militaires communs, de fréquentes consultations et même l'ouverture d'un point de transit de l'Otan à Oulianovsk, en Russie, pour permettre l'acheminement de matériel sur le théâtre des opérations afghan. Et même si le Kremlin a pu grincer des dents face à l'expansion de l'Otan, du point de vue occidental, la vie semblait plutôt rose.
[size=33]Après l'implosion de l'Union soviétique, la Russie n'a eu de cesse de se rapprocher de l'Otan[/size]
Selon Smith, après 2008 et la guerre de la Russie avec ses voisins de Géorgie, l'Otan allait légèrement modifier ses plans vis-à-vis de Moscou, ce que n'a pas fait le Pentagone. En préparation de sa Revue stratégique quadriennale de 2010 –qui définit l'allocation à long terme des ressources militaires des États-Unis en fonction de leurs objectifs de défense–, le bureau du Pentagone chargé de la préparation des manœuvres armées avait proposé à Robert Gates, alors secrétaire à la Défense, d'inclure un scénario envisageant une contre-offensive à une agression russe.
Gates l'avait exclu. «À l’époque, tout le monde pensait que les objectifs de la Russie étaient alignés sur les nôtres», explique David Ochmanek, qui, en tant que secrétaire adjoint à la Défense pour le déploiement de la force, était alors le responsable de ce bureau. «L'avenir de la Russie semblait se diriger vers toujours plus d'intégration à l'Occident.» Smith, qui œuvrait à la politique de l'Europe et de l'Otan, m'a dit:
«Si, il y a cinq ans, vous aviez demandé aux militaires “donnez-nous un aperçu de vos pensées”, ils vous auraient répondu “du terrorisme, du terrorisme, du terrorisme –et un peu de Chine”.»
Quand Moscou s'échauffe
À l'époque, l'idée qui courait à Washington voulait que Mikheil Saakachvili, le président géorgien, avait provoqué les Russes et faisait de la réaction de Moscou un événement isolé. «Si on pouvait se dire qu'il y avait eu des complications et que la Russie avait débarqué en Géorgie, explique Smith, je crois que personne n'avait anticipé de redite.» Ce que confirme un responsable du département d’État: «On pensait qu'il n'y avait aucune menace pour l'Europe.» La Russie était un sujet rarement porté à l'attention du secrétaire à la Défense, résume-t-il.Puis ce fut l'arrivée d'Obama et avec lui la relance des relations avec la Russie, une coopération accrue avec Moscou faisant feu de tout bois, des programmes spatiaux au désarmement nucléaire. Il y eut quelques ratés (comme la tentative russe de bouter les États-Unis hors de la base aérienne de Manas, au Kirghizistan) et une coopération loin d'être entière quant à la poudrière du Moyen-Orient (au mieux, les États-Unis ont réussi à obtenir une abstention de la Russie sur la question libyenne au Conseil de Sécurité de l'ONU). Mais, globalement, la Russie n'était ni un danger ni une priorité. Ou, pour le dire comme un employé du Sénat chargé des questions de politique étrangère, «de temps en temps, c'était un emmerdement, mais jamais une menace».
Quant à Ochmanek, il n'avait pas pensé à la Russie depuis des décennies. «En tant que planificateur, je peux vous dire que l'éventualité d'une agression russe n'était pas sur notre écran radar, m'a-t-il dit lors d'une entrevue dans des bureaux de Rand Corp, dans le nord de la Virginie, où il travaille désormais comme analyste senior en charge des questions de défense.
Certainement pas depuis 1991, et même pas vraiment dans les dernières années de Gorbatchev.» En 1989, Ochmanek pensait que Washington devait se focaliser sur l'Irak et la menace d'une invasion au Koweït, pas sur la probabilité toujours plus mince d'une offensive militaire soviétique. Ces trente dernières années, Ochmanek les a passées à faire la navette entre Rand, où il s'est occupé de planification militaire, et le Pentagone tout proche, où il a été chargé des mêmes questions à un niveau officiel; au départ au milieu des années 1990, en tant qu'assistant adjoint au secrétaire à la Défense chargé de la stratégie, puis pendant les cinq premières années de la présidence Obama, en tant que responsable de la planification militaire au sein du Pentagone.
[size=33]L’éventualité d'une agression russe n'était pas sur notre écran radar[/size]
David Ochmanek, responsable de la planification militaire au sein du Pentagone
C'était là qu'il était en février 2014 lorsque le président Vladimir Poutine allait le prendre au dépourvu, comme à peu près tous les responsables occidentaux, en envoyant ses petits hommes verts en Crimée et dans l'est de l'Ukraine:
La Crimée, ajoute-t-il, aura été «une surprise».«On ne l'avait pas prévu parce qu'on ne pensait pas que la Russie allait s'en prendre aux frontières européennes.»
Jeux de guerre: les bleus perdent
En juin 2014, un mois après son départ du Pentagone, Ochmanek fut appelé par l’armée de l’air afin de les conseiller sur les pays voisins de la Russie, en prévision d’une visite d’Obama en septembre à Tallinn, en Estonie. À la même période, l’armée avait contacté un collègue d’Ochmanek, également de la Rand, et les deux avaient travaillé ensemble à un «table top», sorte de jeu de guerre entre deux équipes: les rouges (la Russie) et les bleus (l’Otan). Le scénario était similaire à celui qui s’est déroulé en Crimée et dans l’est de l’Ukraine: une pression politique accrue de la Russie sur l’Estonie et la Lettonie (deux pays de l’Otan ayant des frontières communes avec la Russie et qui abritent d’importantes minorités russophones), suivies par l’apparition de provocateurs, de manifestations et de la prise de bâtiments gouvernementaux. «Notre question était: “Est-ce que l’Otan serait capable de défendre ces pays?”» se souvient Ochmanek.
Les résultats étaient plus que décevants. Compte tenu des récentes coupes dans les budgets consacrés à la défense des pays membres de l’Otan et du retrait américain de la région, Ochmanek affirme que l’équipe bleue était dépassée à deux contre un en matière d’hommes, même si toutes les troupes des États-Unis et de l’Otan stationnées en Europe étaient envoyées dans les pays baltes —en incluant la 82e division aéroportée, basée à Fort Bragg, en Caroline du Nord, et qui est censée être prête à partir dans les vingt-quatre heures.
«Nous n’avons tout simplement pas suffisamment de forces en Europe», explique Ochmanek. Il faut aussi prendre en compte le fait que les Russes ont les meilleurs missiles surface-air du monde et qu’ils n’ont pas peur d’utiliser l’artillerie lourde.
Après avoir passé huit heures à tester divers scénarios possibles, l’équipe bleue est rentrée chez elle, dépitée. «La conclusion, constate Ochmanek, c’est que nous serions dans l’incapacité de défendre les pays baltes.»
Ochmanek décida de rejouer le jeu une seconde fois, cette fois-ci en prenant pour hypothèse de départ que les États-Unis et l’Otan avaient déjà commencé à prendre des mesures pour renforcer leur position en Europe. Cela pouvait-il changer quelque chose? La conclusion était un peu plus optimiste, mais pas énormément:
Même sans prendre en compte les récentes coupes dans le budget de la défense américaine, en raison des mesures dites de «séquestration», et le projet du Pentagone de réduire ses troupes de 40.000 hommes, la logistique de la distance pose problème. Il faudrait entre un et deux mois pour mobiliser les troupes américaines et leur faire franchir l’Atlantique. Et les Russes, comme le remarque Ochmanek, «pourraient faire beaucoup de dégâts durant ce temps».«Nous pouvons défendre les capitales, nous pouvons gêner la Russie et nous pouvons sans aucun doute donner un “coup de main”, affirme Ochmanek. Mais la dynamique reste la même.»
Ochmanek a refait huit fois cet exercice de deux jours, y compris au Pentagone et à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, en compagnie d’officiers militaires. «Nous avons joué le jeu seize fois en tout, avec huit équipes différentes, explique Ochmanek, et nous en sommes toujours arrivés à la même conclusion.»
À en croire le responsable militaire susmentionné, le département américain de la Défense aurait désormais pris en compte les résultats de l’exercice dans ses prévisions, «afin de mieux comprendre une situation à laquelle peu d’entre nous avaient pensé en détail depuis plusieurs années». Interrogé sur les conclusions d’Ochmanek, il s’est dit confiant, sûr que l’Otan finirait par reprendre le territoire:
«Je suis certain que, à la fin, l’Otan finirait par l’emporter et restaurerait l’intégrité territoriale de tout pays membre, a-t-il affirmé. Je ne peux pas garantir que ce serait facile ou sans risque. Mon travail est de m’assurer que nous puissions réduire ces risques.»
Protéger les pays baltes
[size=33]Nous ne sommes pas payés pour voir les choses en rose[/size]David Ochmanek
Il est donc clair que le Pentagone n’envisage aucun scénario dans lequel la Russie ne parvient pas d’abord à mettre la main sur au moins une partie du territoire balte. Le but est de faire de la dissuasion —le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a annoncé cet été que les États-Unis allaient envoyer des dizaines de chars, de véhicules blindés et d’obusiers dans les pays baltes et en Europe de l’Est— et, si cela échoue, de reprendre le territoire de l’Otan.
Le Pentagone envisage également plusieurs scénarios militaires hybrides et même une riposte nucléaire. «À voir la doctrine militaire russe publiée, je pense que les gens pensent à utiliser des armes nucléaires tactiques, d’une façon à laquelle on n’avait plus pensé depuis de nombreuses années, explique le responsable militaire. La doctrine en parle clairement et il serait donc irresponsable de ne pas la lire, au moins pour comprendre de quoi il retourne. Le fait que cela apparaisse dans la doctrine ne veut bien entendu pas dire que c’est ce qu’ils feraient, mais il serait irresponsable de ne pas au moins y réfléchir. Dès que la menace nucléaire est évoquée, c’est préoccupant, peu importe d’où ça vient.»
La déception face à ces discussions est forte chez les responsables de la sécurité et des affaires étrangères. Il y a de l’incrédulité à voir où nous en sommes arrivés après toutes ces années (et même ces décennies) de relations entre les États-Unis et la Russie.
«Beaucoup de gens au Pentagone sont mécontents de cette confrontation, affirme le responsable du département d’État. Ils étaient tout à fait satisfaits de la coopération militaire avec la Russie.» Il y en a également, d’après lui, qui pensent que cela détourne l’attention de la véritable menace (la Chine) et d’autres qui estiment qu’il est plus important de travailler avec la Russie sur le contrôle des armes que de protéger la souveraineté ukrainienne. Non seulement préféreraient-ils ne pas considérer Moscou comme un ennemi mais, en outre, ils s’agacent du fait que la simple mise en place de ces plans fait le jeu des fantasmes paranoïaques de Poutine à propos d’un rapport de force entre la Russie et l’Otan et/ou les États-Unis (rapport de force qui devient, de facto, une réalité). Avec les plans américains de confrontation avec la Russie, d’après l’employé du Sénat, Poutine «obtient ce qu’il a toujours voulu».
Pourtant, en dépit de ce changement de politique, l’optimisme caractéristique des Américains semble difficile à ébranler. «Nous aimerions collaborer avec la Russie. C’est la solution que nous préférerions tous: c’est bon pour nous, bon pour la Russie et bon pour le reste du monde, a déclaré le responsable de la Défense. Mais en tant que département de la Défense, nous ne sommes pas payés pour voir les choses en rose et nous devons donc être prêts au cas où nous tromperions sur les intentions de la Russie et qu’elle devenait un adversaire direct. Une fois encore, je ne dis pas que c’est ce qu’il va se passer, et ce n’est certainement pas ce que je souhaite, mais il faut que nous soyons prêts au cas où cela arriverait.»
Provocation ou préparation?
Pour l’instant, les plans du Pentagone ne sont rien d’autre: des plans. Mais ils sont aussi des signaux: des messages envoyés à la Russie pour lui dire que les États-Unis ne se tournent pas les pouces et des messages envoyés aux parlementaires américains, pour leur indiquer que les priorités en matière de politique étrangère ont radicalement changé depuis le dernier plan quadriennal de défense, publié alors que la guerre battait son plein en Ukraine, et qui mentionnait à peine la Russie. C’est aussi un message pour dire que le Pentagone trouve que les mesures de séquestration budgétaire entravent sa capacité à gérer correctement les menaces actuelles. En juillet, lors de son audition par la Commission sénatoriale des Forces armées en vue de la confirmation de sa nomination comme chef d’état-major interarmées, le général Joseph Dunford a fait sensation en déclarant que la Russie représentait une «menace existentielle» pour les États-Unis et en affirmant qu’il était nécessaire pour l’Amérique de mieux se préparer à une guerre hybride, du type de celle qu’a menée la Russie en Ukraine.
«C’est clairement un message adressé aux parlementaires, affirme Julie Smith. Lorsque je reviendrai vous demander une présence permanente en Europe ou un budget pour une présence européenne, ne venez pas dire: “Oh, quelle surprise. Je croyais que notre seul ennemi était l’État islamique.”» La déclaration de Dunford a fortement déplu à la Maison Blanche, qui l’a vue comme une provocation potentielle envers Moscou, mais c’était aussi un message envoyé aux autres. C’est au président, chef suprême des armées, de décider s’il souhaite ou non mettre ces plans de contingence en œuvre, mais les jours d’Obama dans le Bureau ovale sont comptés et le Pentagone ne souhaite pas prendre de risques.
Julia Ioffe et Foreign Policy
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: Et en Russie !
Александр a écrit:
Comment le Pentagone se prépare à une guerre contre la Russie
Ceci dit, ce n'est que la mise en œuvre d’un vieil adage romain : « Si vis pacem, para bellum ».
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Et en Russie !
Tout à fait et d'autant plus que les "vieilles recettes" n'étaient plus du tout d'actualité.
Une mise à jour s'imposait.
Une mise à jour s'imposait.
Re: Et en Russie !
J'ai vu sur le net hier que les avions russes ne pouvaient plus survoler l'Ukraine.
Re: Et en Russie !
La Russie a libéré samedi, par un échange d'espions sur un pont digne de la Guerre froide, un agent estonien arrêté selon elle sur son sol mais enlevé en Estonie selon Tallinn, dont la condamnation avait provoqué l'indignation des Occidentaux.
La remise en liberté surprise d'Eston Kohver, à deux jours d'une visite de Vladimir Poutine à New York où il doit présenter un plan pour la Syrie devant l'Assemblée générale de l'ONU et rencontrer Barack Obama, a été saluée par Bruxelles et Washington.
Un mois après avoir été condamné à 15 ans de prison par un tribunal russe, l'agent du contre-espionnage estonien a été rendu aux autorités de son pays au milieu d'un pont sur la rivière Piusa séparant la Russie de l'Estonie, ont annoncé les services spéciaux russes (FSB) dans un communiqué cité par les agences russes.
Il a été échangé contre Aleksei Dressen, ancien responsable de la sécurité estonienne qui purgeait depuis 2012 une peine de 16 ans pour avoir espionné au profit de Moscou, a précisé la même source.
La télévision publique russe a diffusé des images de l'échange, les deux hommes traversant le pont en béton escortés chacun d'un agent au visage flouté puis M. Kohver s'engouffrant dans une berline noire.
"Je suis heureux d'être de retour à la maison", s'est réjoui Eston Kohver, visiblement en bonne santé, lors d'une brève déclaration devant la presse à Tallinn, remerciant les autorités estoniennes pour avoir oeuvré à sa libération.
Le FSB avait annoncé en septembre 2014 avoir arrêté cet agent dans le nord-ouest de la Russie, près de la frontière estonienne, en possession d'un pistolet, de munitions, "d'équipement spécial pour des enregistrements illégaux", ainsi que "de matériel apparemment destiné à une mission d'espionnage".
Les autorités estoniennes avaient pour leur part affirmé qu'il travaillait sur une affaire de contrebande impliquant la mafia russe quand il avait été attaqué à coups de grenades assourdissantes par des hommes armés qui l'avaient conduit de force en Russie.
Son arrestation en pleine crise ukrainienne, source de préoccupation particulière pour les ex-républiques soviétiques que sont les pays baltes, puis sa condamnation le 19 août dernier avaient été vivement dénoncées autant par Tallinn que par l'Union européenne et les Etats-Unis.
- Geste politique? -
Le gouvernement estionien, qui s'était fortement mobilisé en sa faveur, n'a pas caché sa satisfaction et le président Toomas Hendrik Ilves a fait l'éloge d'un agent "solide et loyal". Son "retour à la maison est une bonne nouvelle pour l'Estonie et pour toute l'Europe", a insisté la ministre des Affaires étrangères Marina Kaljurand.
La Commission européenne s'est dite "satisfaite", dans un communiqué, du retour de M. Kohver qui avait été "enlevé par les services de sécurité russes". "Un mal a été corrigé", a approuvé la chef de la diplomatie suédoise Margot Wallström.
L'ambassade des Etats-Unis à Tallinn a salué une "bonne nouvelle".
L'avocat russe de l'agent, Mark Feïguine, a expliqué sa libération par des motivations politiques de la part de la Russie à deux jours de l'intervention très attendue de Vladimir Poutine devant l'ONU. "Il n'y a pas d'autre raison", a-t-il écrit sur Twitter.
Selon le ministre estonien de l'Intérieur Hanno Pevkur, la décision a été prise directement par les présidents des deux pays.
L'agent russe libéré en échange d'Eston Kohver, Aleksei Dressen, avait été arrêté début 2012 alors qu'il s'apprêtait à monter dans un avion pour Moscou avec sa femme, et condamné quelques mois plus tard pour trahison.
Recruté alors qu'il rendait visite aux parents de sa femme près de Moscou, il collectait illégalement des informations classées confidentielles depuis l'indépendance de l'Estonie vis-à-vis de l'Union soviétique en 1991, tandis que son épouse servait de courrier.
Selon une source dans les services spéciaux russes interrogée par l'agence Interfax, "en 20 ans de travail, il a transmis à Moscou une quantité énorme de documents précieux concernant les opérations secrètes de la CIA et du Mi-6 britannique contre la Russie depuis les pays baltes".
Le dernier échange d'espions médiatisé impliquant la Russie remonte à juillet 2010. Moscou avait alors échangé avec les Etats-Unis à l'aéroport de Vienne dix agents secrets dont la très médiatique Anna Chapman, contre quatre espions officiant pour Washington en Russie.
La remise en liberté surprise d'Eston Kohver, à deux jours d'une visite de Vladimir Poutine à New York où il doit présenter un plan pour la Syrie devant l'Assemblée générale de l'ONU et rencontrer Barack Obama, a été saluée par Bruxelles et Washington.
Un mois après avoir été condamné à 15 ans de prison par un tribunal russe, l'agent du contre-espionnage estonien a été rendu aux autorités de son pays au milieu d'un pont sur la rivière Piusa séparant la Russie de l'Estonie, ont annoncé les services spéciaux russes (FSB) dans un communiqué cité par les agences russes.
Il a été échangé contre Aleksei Dressen, ancien responsable de la sécurité estonienne qui purgeait depuis 2012 une peine de 16 ans pour avoir espionné au profit de Moscou, a précisé la même source.
La télévision publique russe a diffusé des images de l'échange, les deux hommes traversant le pont en béton escortés chacun d'un agent au visage flouté puis M. Kohver s'engouffrant dans une berline noire.
"Je suis heureux d'être de retour à la maison", s'est réjoui Eston Kohver, visiblement en bonne santé, lors d'une brève déclaration devant la presse à Tallinn, remerciant les autorités estoniennes pour avoir oeuvré à sa libération.
Le FSB avait annoncé en septembre 2014 avoir arrêté cet agent dans le nord-ouest de la Russie, près de la frontière estonienne, en possession d'un pistolet, de munitions, "d'équipement spécial pour des enregistrements illégaux", ainsi que "de matériel apparemment destiné à une mission d'espionnage".
Les autorités estoniennes avaient pour leur part affirmé qu'il travaillait sur une affaire de contrebande impliquant la mafia russe quand il avait été attaqué à coups de grenades assourdissantes par des hommes armés qui l'avaient conduit de force en Russie.
Son arrestation en pleine crise ukrainienne, source de préoccupation particulière pour les ex-républiques soviétiques que sont les pays baltes, puis sa condamnation le 19 août dernier avaient été vivement dénoncées autant par Tallinn que par l'Union européenne et les Etats-Unis.
- Geste politique? -
Le gouvernement estionien, qui s'était fortement mobilisé en sa faveur, n'a pas caché sa satisfaction et le président Toomas Hendrik Ilves a fait l'éloge d'un agent "solide et loyal". Son "retour à la maison est une bonne nouvelle pour l'Estonie et pour toute l'Europe", a insisté la ministre des Affaires étrangères Marina Kaljurand.
La Commission européenne s'est dite "satisfaite", dans un communiqué, du retour de M. Kohver qui avait été "enlevé par les services de sécurité russes". "Un mal a été corrigé", a approuvé la chef de la diplomatie suédoise Margot Wallström.
L'ambassade des Etats-Unis à Tallinn a salué une "bonne nouvelle".
L'avocat russe de l'agent, Mark Feïguine, a expliqué sa libération par des motivations politiques de la part de la Russie à deux jours de l'intervention très attendue de Vladimir Poutine devant l'ONU. "Il n'y a pas d'autre raison", a-t-il écrit sur Twitter.
Selon le ministre estonien de l'Intérieur Hanno Pevkur, la décision a été prise directement par les présidents des deux pays.
L'agent russe libéré en échange d'Eston Kohver, Aleksei Dressen, avait été arrêté début 2012 alors qu'il s'apprêtait à monter dans un avion pour Moscou avec sa femme, et condamné quelques mois plus tard pour trahison.
Recruté alors qu'il rendait visite aux parents de sa femme près de Moscou, il collectait illégalement des informations classées confidentielles depuis l'indépendance de l'Estonie vis-à-vis de l'Union soviétique en 1991, tandis que son épouse servait de courrier.
Selon une source dans les services spéciaux russes interrogée par l'agence Interfax, "en 20 ans de travail, il a transmis à Moscou une quantité énorme de documents précieux concernant les opérations secrètes de la CIA et du Mi-6 britannique contre la Russie depuis les pays baltes".
Le dernier échange d'espions médiatisé impliquant la Russie remonte à juillet 2010. Moscou avait alors échangé avec les Etats-Unis à l'aéroport de Vienne dix agents secrets dont la très médiatique Anna Chapman, contre quatre espions officiant pour Washington en Russie.
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
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Localisation : chez les Ch'tis
Re: Et en Russie !
Comme de bien entendu, le guébiste essaye de se refaire une virgignité . . . perdue depuis longtemps.
Qui sera dupe?
Obama en premier, on le sait. Mais qui va suivre?
Merkel? J'en doute, elle connait son "fonctionnement".
Hollande? J'en ai peur.
Cameron? Il est bien conseillé, la preuve, jamais il n'a prit position (officielle) sur l'Ukraine.
Et ensuite? Pas le Pape, il a décrété qu'il n'attendrait plus le guébiste s'il est en retard.
Qui sera dupe?
Obama en premier, on le sait. Mais qui va suivre?
Merkel? J'en doute, elle connait son "fonctionnement".
Hollande? J'en ai peur.
Cameron? Il est bien conseillé, la preuve, jamais il n'a prit position (officielle) sur l'Ukraine.
Et ensuite? Pas le Pape, il a décrété qu'il n'attendrait plus le guébiste s'il est en retard.
Re: Et en Russie !
Les compagnies aériennes russes sont interdites de vol en Ukraine
L'interdiction de vol des compagnies aériennes russes - comme Aeroflot ou sa nouvelle acquisition Transaero - en Ukraine rentre dans le cadre des sanctions prises par Kiev contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes de l'Est ukrainien. Le Premier ministre, Arseni Iatseniouk, a indiqué lors du conseil des ministres que "Conformément à une décision du Conseil de sécurité nationale, le gouvernement de l'Ukraine adopte une décision visant à interdire les vols de compagnies russes, principalement Aeroflot et Transaero, vers l'Ukraine". En outre, les entreprises publiques ukrainiennes n'ont plus le droit d'utiliser des logiciels russes, comme ceux de la société spécialisée en cybersécurité Kaspersky Lab.
Les voyageurs d'affaires ne pourront pas facilement organiser des déplacements professionnels entre la Russie et l'Ukraine. Le gouvernement ukrainien a interdit, le 25 septembre 2015, aux compagnies aériennes russes d'assurer des vols vers ses aéroports.
L'interdiction de vol des compagnies aériennes russes - comme Aeroflot ou sa nouvelle acquisition Transaero - en Ukraine rentre dans le cadre des sanctions prises par Kiev contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes de l'Est ukrainien. Le Premier ministre, Arseni Iatseniouk, a indiqué lors du conseil des ministres que "Conformément à une décision du Conseil de sécurité nationale, le gouvernement de l'Ukraine adopte une décision visant à interdire les vols de compagnies russes, principalement Aeroflot et Transaero, vers l'Ukraine". En outre, les entreprises publiques ukrainiennes n'ont plus le droit d'utiliser des logiciels russes, comme ceux de la société spécialisée en cybersécurité Kaspersky Lab.
pyxous- Messages : 743
Date d'inscription : 03/01/2015
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Re: Et en Russie !
Pour se détendre : l'élection du meilleur ouvrier de l'année en Russie
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
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Re: Et en Russie !
pyxous a écrit:Les compagnies aériennes russes sont interdites de vol en UkraineLes voyageurs d'affaires ne pourront pas facilement organiser des déplacements professionnels entre la Russie et l'Ukraine. Le gouvernement ukrainien a interdit, le 25 septembre 2015, aux compagnies aériennes russes d'assurer des vols vers ses aéroports.
- Par Lefigaro.fr avec AFP Mis à jour le 28/09/2015 à 23:21 Publié le 28/09/2015 à 23:16
La Russie a annoncé aujourd'hui avoir pris la décision de fermer son espace aérien aux compagnies ukrainiennes à partir du 25 octobre, en réponse à l'interdiction par Kiev de deux compagnies aériennes russes sur son territoire. "Conformément aux instructions du Premier ministre russe Dmitri Medvedev, le ministère des Transports a demandé à l'agence fédérale du transport aérien d'informer les compagnies aériennes assurant des vols à destination de la Russie qu'il leur sera interdit d'utiliser l'espace aérien russe à compter du 25 octobre", a indiqué à l'agence officielle de presse Tass un porte-parole du ministère.
Selon le porte-parole, cette mesure est une réponse à la décision des autorités ukrainiennes, annoncée la semaine dernière, d'interdire sur leur territoire les compagnies aériennes russes Aeroflot et Transaero à compter de la même date. Le transit des avions des compagnies russes, dont la première, Aeroflot, qui vient d'acheter sa concurrente Transaero, sera aussi prohibé si ces appareils "transportent du matériel militaire, à double usage (militaire et civil) ou bien des soldats russes", selon Kiev. "La fermeture des liaison aériennes entre la Russie et l'Ukraine serait un acte de folie. Malheureusement, on l'a vu au cours des 20 derniers mois, on ne peut écarter cette possibilité", avait alors commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
pyxous- Messages : 743
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