En Ukraine, Ioulia Timochenko peut être arrêtée à tout moment

**Matt** Mer 25 Mai - 10:24

En Ukraine, Ioulia Timochenko peut être arrêtée à tout moment

Elle est assignée à résidence depuis décembre 2010.

Les fidèles de
l’ex-premier ministre ukrainienne ont alerté l’opinion internationale
mardi 24 mai. « Le pouvoir a arrêté Ioulia Timochenko », annonçait le
site Internet de son parti. Le parquet général a rectifié aussitôt,
précisant avoir seulement autorisé l’interpellation, et sous-entendant
qu’elle n’était pas effective. Il justifie sa décision en expliquant
qu’elle « se soustrait depuis longtemps à l’enquête ».C’est le
dernier épisode d’une saga judiciaire aux forts relents politiques. Chef
du gouvernement de février à septembre 2005, puis de décembre 2007 à
mars 2010, Ioulia Timochenko, 50 ans, a été inculpée en décembre dernier
pour « abus de pouvoir ayant infligé d’importantes pertes à l’État ».
Depuis, elle vit en résidence surveillée, à Kiev.Le parquet lui
reproche alors d’avoir détourné les recettes de la vente au Japon de
quotas d’émission de CO2. Ces dernières étaient destinées à
l’environnement, Ioulia Timochenko les aurait utilisées pour financer
les retraites. En avril, nouveau dossier. Celui-ci porte sur des
contrats gaziers. En les signant, Ioulia Timochenko aurait outrepassé
ses pouvoirs et entraîné des pertes financières pour l’État – de plus
130 millions d’euros, précise le parquet.
Acharnement judiciaire

Pour
ses partisans, Ioulia Timochenko est victime d’un acharnement
judiciaire destiné à la sortir du jeu politique. De fait, l’« égérie de
la révolution orange » et le chef de l’État, Viktor Ianoukovitch, ne
sont pas des alliés politiques. Ioulia Timochenko tient son surnom des
manifestations de décembre 2004. À l’époque, la contestation des
résultats de la présidentielle conduit à un « troisième tour ». Il
se soldera par la victoire de Viktor Iouchtchenko, dont Ioulia
Timochenko deviendra premier ministre, et par la défaite de Viktor
Ianoukovitch. Lors de la présidentielle de 2010, l’affrontement sera
direct : Ioulia Timochenko et Viktor Ianoukovitch sont face à face au
second tour. Cette fois-ci, ce dernier l’emportera, mais de justesse. Il
récolte 48,95 % des voix, contre 45,47 % pour sa rivale.« Ioulia
Timochenko est une rivale dangereuse pour Viktor Ianoukovitch, il
s’agit de la tuer politiquement », explique à « La Croix » Alexandra
Goujon, maître de conférence à l’université de Bourgogne. L’entreprise
avait commencé par des arrestations dans son entourage, comme celle de
l’ancien ministre de l’intérieur, Iouri Loutsenko.
Jugée populiste

Après
avoir vu ses proches écartés de contrats, entre 2004 et 2010, Viktor
Ianoukovitch, de retour au pouvoir, et à la présidence de surcroît – il
était premier ministre de 2002 à 2004 – pourrait aussi en profiter pour
orchestrer des représailles. Ioulia Timochenko et son entourage
en seraient la cible. « Il y a des règlements de comptes économiques,
poursuit Alexandra Goujon. Quelles qu’elles soient, toutes les équipes
au pouvoir font profiter ceux qui financent leur campagne. »Si
l’Union européenne et les États-Unis surveillent la situation des droits
de l’homme en Ukraine, Ioulia Timochenko ne fait pas l’unanimité parmi
les diplomates. Considérée comme un bon rempart contre l’influence
russe, elle peut être aussi jugée populiste et peu compétente en matière
économique.

MARIANNE MEUNIER

Ukraine : Timochenko quitte le parquet après le démenti de son arrestation

KIEV - L'opposante ukrainienne et ex-Premier ministre Ioulia Timochenko a
quitté le parquet de Kiev après y avoir passé la journée, son
arrestation, annoncée par son parti, ayant finalement été démentie par
les autorités.

A sa sortie après sept heures au parquet, Mme Timochenko a affirmé avoir été relâchée sous la pression du public.

Ils
ont révisé leur décision de me mettre en prison sous la pression du
public, a-t-elle affirmé, citée par l'agence de presse Interfax.

Ils
m'ont fouillée de façon humiliante, a ajouté l'opposante, qui doit à
nouveau se rendre au parquet, mercredi, pour prendre connaissance des
éléments de son dossier.

Plus tôt dans la journée, son parti, le
bloc Timochenko, avait annoncé son arrestation dans un communiqué sur
son site internet. Le mouvement a ensuite fait marche arrière, évoquant
une tentative d'arrestation.

Le parquet a démenti, assurant que
Mme Timochenko était convoquée dans le cadre de l'enquête sur des abus
de pouvoir présumés au moment de la conclusion d'accords gaziers avec
Moscou en 2009.

Une fois que les procédures liées à l'enquête
seront terminées, Timochenko va pouvoir quitter librement le bâtiment du
parquet, avait déclaré à la presse l'adjoint du procureur général,
Renat Kouzmine.

Il a confirmé que le parquet avait obtenu le feu
vert d'un tribunal pour arrêter l'opposante, qu'il a accusée d'entraver
l'enquête en ne se présentant pas aux convocations. Il a cependant
précisé que Mme Timochenko s'était rendue par elle-même au parquet
mardi.

Des diplomates occidentaux ont été informés de cette
situation en raison de l'importance attachée à cette affaire par les
institutions démocratiques européennes, a ajouté M. Kouzmine.

Mme
Timochenko, qui a été un des chefs de la Révolution orange
pro-occidentale de 2004, est inculpée d'abus de pouvoir qui auraient
infligé d'importantes pertes financières à l'Etat ukrainien lorsqu'elle
était Premier ministre.

Le parquet ukrainien a ouvert plusieurs enquêtes judiciaires contre elle.

Assignée
à résidence à Kiev, l'opposante affirme que les poursuites dont elle
est l'objet sont orchestrées par son adversaire politique, le président
Viktor Ianoukovitch, dont elle était la principale rivale à la
présidentielle 2010.

Mme Timochenko a dirigé le gouvernement de
février à septembre 2005, puis de décembre 2007 à mars 2010. Elle a été
limogée après avoir été battue à la présidentielle par M. Ianoukovitch.

Nombre d'autres anciens hauts responsables de son gouvernement sont visés par des enquêtes pour abus de pouvoir.

L'équipe
présidentielle assure lutter ainsi contre la corruption, alors que
l'opposition dénonce des mesures de répression politique. Les Etats-Unis
et les Européens ont exprimé leur inquiétude quant à une application
sélective de la justice dans cette ex-république soviétique.

AFP

Pas encore fini cette histoire. Evil or Very Mad

**Matt** Ven 27 Mai - 12:51

Interpellation de Timochenko : l'UE se dit inquiète

KIEV - L'Union européenne a exprimé jeudi son inquiétude après la
décision d'un tribunal ukrainien d'autoriser l'interpellation de
l'ex-Premier ministre devenue opposante, Ioulia Timochenko, inculpée
d'abus de pouvoir dans cette ex-république soviétique.

La représentation de l'UE à Kiev est en contact avec le gouvernement
ukrainien afin d'exprimer notre inquiétude en raison de soupçons sur
l'existence d'une motivation politique dans cette affaire, a indiqué le
service de presse du chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

L'UE va continuer de souligner devant les autorités ukrainiennes la
nécessité de respecter l'Etat de droit, a-t-il poursuivi. Le communiqué
souligne aussi l'importance d'assurer le maximum de transparence au
cours des enquêtes, des poursuites et des procès.

L'Ukraine a aussitôt affirmé que Mme Timochenko n'était pas poursuivie pour des
raisons politiques, et a jugé que l'UE avait émis ces critiques en
raison d'un manque d'informations sur la lutte contre la corruption en
Ukraine.

L'intonation négative dans les commentaires de certaines
personnalités politiques européennes est due à un manque d'informations
sur le déroulement réel des enquêtes contre la corruption en Ukraine, a
déclaré la diplomatie ukrainienne dans un communiqué, ajoutant qu'elle
était prête à combler ce déficit.

Pour Kiev, les poursuites de Mme Timochenko ne reflètent que l'égalité de tous les citoyens devant la loi.

Mme Timochenko a été convoquée mardi au parquet et y a passé plus de sept
heures. Son service de presse a dénoncé une tentative d'arrestation
alors que l'opposante a affirmé n'avoir été relâchée que sous la
pression du public.

Le parquet a admis avoir obtenu le feu vert
d'une cour pour interpeller Mme Timochenko. Il a assuré qu'il ne
comptait pas faire arrêter l'ancien Premier ministre.

Mme Timochenko, qui a été un des chefs de la Révolution orange
pro-occidentale de 2004, est inculpée d'abus de pouvoir qui auraient
entraîné de lourdes pertes financières pour l'Etat ukrainien lorsqu'elle
était Premier ministre. Le parquet a ouvert plusieurs enquêtes
judiciaires contre elle.

Assignée à résidence à Kiev, l'opposante
affirme que les poursuites dont elle est l'objet sont orchestrées par
son adversaire politique, le président Viktor Ianoukovitch, dont elle
était la principale rivale à la présidentielle 2010.

Et la suite?

Thuramir Ven 27 Mai - 21:33

La suite consiste à maintenir la pression sur elle de manière constante, en espérant qu'elle finisse par craquer. C'est tellement évident. En Ukraine, Ioulia Timochenko peut être arrêtée à tout moment GoateeDevilCool