Odessa

[jrobroy]

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/22/ukraine-odessa-ville-gangster_5439776_3210.html

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[Caduce62]

Ukraine : Odessa, ville gangster

Par Benoît Vitkine
Publié hier à 12h32

Dans cette ville ukrainienne gangrenée par la violence et la corruption, le maire et son clan représentent pourtant tout ce que la révolution de 2014 voulait liquider.

Se pourrait-il que ces rangées de babouchkas permanentées constituent le dernier rempart contre la chute du maire d’Odessa, le redoutable Guennadi Troukhanov ? A chacune de ses convocations au tribunal du district de Malinovski, les vieilles femmes surgissent en essaim pour occuper les bancs de la petite salle d’audience, empêchant ainsi l’accès aux journalistes et activistes locaux identifiés comme leurs ennemis.

« Odessa n’a jamais eu de meilleur maire, sussure Marina Ivanovna, 71 ans, lors d’une interruption de séance. Lorsque ma sœur est tombée malade, la mairie a même envoyé un taxi pour récupérer les documents dont elle avait besoin. » Une autre interrompt la conversation : « C’est maintenant ! », glisse-t-elle, entraînant les grands-mères dans son sillage.

« On ne les a jamais prises la main dans le sac, mais c’est le moment où elles reçoivent leur paye pour la journée, assure alors Tatiana Guerassimova, une activiste locale qui assiste vaillamment à l’intégralité des audiences. Il y a quelques semaines, c’était pire : on devait faire face à des jeunes gars musclés. Avec les vieilles, on arrive au moins à jouer des coudes pour s’asseoir. Sinon c’est long, huit heures debout ! »



Le 13 mars, au tribunal d’Odessa, le maire, Guennadi Troukhanov, en discussion avec l'un de ses avocats avant l'ouverture de son procés pour détournement de fonds publics. 

Mme Guerassimova a été le fer de lance de l’enquête citoyenne sur les événements du 2 mai 2014. Lors de cette journée tragique, tache sombre de l’histoire récente d’Odessa, 42 séparatistes prorusses sont morts, brûlés dans l’incendie de leur quartier général, la Maison des syndicats. Les conclusions du groupe d’experts réunis par Tatiana Guerassimova lui ont valu le respect des deux camps, renvoyés dos à dos pour leurs responsabilités partagées dans ce drame.

Depuis, la militante s’est donné pour mission de surveiller le déroulement du procès pour détournement de fonds publics de Guennadi Troukhanov, maire d’Odessa depuis 2014 et réélu en 2015. Avec l’accélération du rythme des audiences, désormais quotidiennes, c’est devenu un travail à plein temps. « C’est du jamais vu, commente Tatiana Guerassimova. Notre crainte est que l’équipe du maire ait décidé d’en finir au plus vite avec ces juges qu’elle contrôle pour clore le procès avant la création, à Kiev, du Tribunal spécial anticorruption. »

Les déboires de M. Troukhanov, 54 ans, sont scrutés au-delà de la métropole du sud de l’Ukraine. Ce maître incontesté d’Odessa est en effet l’un des alliés du président Petro Porochenko, lequel brigue un deuxième mandat lors de l’élection prévue le 31 mars. Pour le camp réformateur, l’homme est surtout emblématique de l’échec du président Porochenko à briser le système oligarchique corrompu qui prévaut dans le pays.

Ironie de l’histoire, M. Troukhanov est jugé pour son projet de « mairie européenne » – comprendre : efficace et transparente – censée regrouper, pour les citoyens, des services auparavant éparpillés dans une vingtaine de lieux à travers Odessa. Problème : le bâtiment dévolu à ce projet a coûté à la mairie la somme effarante de 185 millions de hryvnias (près de 6 millions d’euros), quand l’ancien propriétaire – une entreprise lituanienne – n’avait déboursé, quelques mois plus tôt et pour le même bien, que 11,5 millions de hryvnias. L’écart a fait réagir le Bureau national anticorruption, seule institution indépendante d’Ukraine capable de s’attaquer à de gros poissons, qui a instruit l’affaire.

« Les malversations sont évidentes, elles sautent aux yeux, relève Vladislav Serdiouk, ancien sous-colonel de police qui dénonce de longue date l’omniprésence de la corruption dans sa ville. Le clan [du maire] Troukhanov est devenu trop avide. Cela l’a rendu imprudent. » Le maire, lui, admet du bout des lèvres qu’une faute a peut-être été commise par ses services, mais il dément toute responsabilité personnelle. Pour se défendre, il fait visiter au Monde les locaux rutilants du nouveau centre de services : « Que les handicapés aient enfin accès aux services de la mairie, cela a-t-il vraiment un prix ? » Selon M. Troukhanov, la tempête judiciaire qui le vise résulte d’une « commande politique ». Derrière cette « cabale », affirme le maire, se trouverait un homme d’affaires d’origine syrienne, Adnan Kivan, qui aurait juré de le détruire après avoir en vain tenté de le corrompre.


Mark Gordienko, dirigeant du « Conseil de sécurité citoyenne » d’Odessa, montre sa chevalière de  « biker », dans le bureau de l'organisation.

Troukhanov, victime d’un règlement de comptes ? La thèse n’est pas complètement farfelue. Cet ancien officier soviétique a beau avoir une longue carrière politique derrière lui, il appartient surtout à un clan puissant qui a méthodiquement mis la main sur Odessa, rognant année après année les positions des groupes concurrents. Derrière le maire et son sourire charmeur se tiendrait ainsi, de l’avis de nombre d’observateurs, un autre homme, secret, qui n’apparaît que sur de rares clichés photographiques publics. Vladimir Galanternik, qui navigue entre Londres et Odessa, contrôlerait dans la métropole ukrainienne des dizaines d’immeubles, de centres commerciaux et d’hôtels, à travers des structures offshore et des prête-noms. Son empire, difficile à évaluer, n’a cessé de croître depuis l’arrivée à la mairie de Guennadi Troukhanov, s’élevant entre les vieux bâtiments décrépis mais encore majestueux de l’époque tsariste.

Le politologue Yaroslav Katolik évoque lui aussi la présence d’un « clan »dans l’entourage du maire d’Odessa. « Jamais dans la ville un groupe n’avait été aussi puissant, assure-t-il. En plus du conseil municipal, le clan Troukhanov-Galanternik contrôle l’essentiel du marché immobilier et du commerce, la police, la justice, la plupart des médias locaux… Kiev a tout fait pour éviter qu’Odessa ne devienne un territoire séparatiste, mais il a laissé la région se transformer en une petite République autonome. »

Un membre du groupe de Mark Gordienko, le « Conseil de sécurité citoyenne » dans le local de l'organisation.

L’ascension de Troukhanov doit en effet beaucoup à la situation d’urgence à laquelle l’Ukraine s’est trouvée confrontée en 2014, dans la foulée de l’annexion de la Crimée et du début de la guerre du Donbass. Face à ces convulsions, Odessa à la réputation rebelle, où l’on se dit plus volontiers « pro-odessite » que « pro-ukrainien », s’est révélée fragile. Le mouvement séparatiste prorusse y a été puissant, jusqu’au drame de l’incendie de la Maison des syndicats. En clair, Kiev s’est résigné pour tenir la ville à faire alliance avec les barons locaux les mieux organisés, ceux-là mêmes que la « révolution de Maïdan », qui a entraîné, en février 2014, la chute du président Viktor Ianoukovytch, se promettait de chasser.

L’année suivante, le nouveau gouverneur de l’oblast d’Odessa, l’ancien président géorgien Mikheïl Saakachvili, a bien tenté de reprendre le contrôle. Le turbulent homme politique n’avait-il pas réussi, en Géorgie, à soumettre la ville portuaire de Batoumi, elle aussi tenue par la pègre ? De l’avis général, son passage a été marqué par un nettoyage en profondeur de la police et des douanes, mais le Géorgien a vite jeté l’éponge, dénonçant le manque de soutien de Kiev. Il était aussi, probablement, trop ambitieux pour se cantonner dans le sud ukrainien. Après son départ, en novembre 2016, les policiers corrompus sont revenus. Beaucoup ont même été promus.

« Il y avait certes urgence, mais nul besoin de leur donner carte blanche », regrette Vladislav Serdiouk. Cet ancien policier a donné rendez-vous dans le luxueux restaurant Babelfish, propriété de Vladimir Galanternik, connu pour disposer d’une salle insonorisée, aux murs blindés. C’est en sortant du Babelfish qu’un ancien ministre des transports a reçu une balle dans la fesse, en 2014. Ce jour de mi-mars 2019, la rumeur veut que le magnat Galanternik soit en ville. De fait, en à peine deux heures, une petite dizaine de fonctionnaires et d’élus locaux défilent dans l’établissement, tête basse, avant de disparaître derrière une porte solidement gardée.


A Odessa, le complexe hôtelier Ark SPA Palace appartient à l’homme d’affaires Vladimir Galanternik. Il abrite aussi l'appartement du maire de la ville, Guennadi Troukhanov.

« Voilà la mafia dans toute sa splendeur ! », résume M. Serdiouk en déroulant le pedigree de chacun des arrivants. « Une mafia intelligente… », précise-t-il. De l’avis de l’ancien officier et de plusieurs autres sources, le clan Troukhanov-Galanternik se tient prudemment à l’écart des nombreuses activités criminelles qui fleurissent à Odessa : les plus juteuses – la prostitution et la contrebande sur le port – resteraient ainsi la chasse gardée de, respectivement, la police et des services de sécurité.

Il n’en a pas toujours été ainsi. Dans les années 1990, Guennadi Troukhanov dirige une société de sécurité privée, Kapitan, dont les liens avec les truands sont de notoriété publique. A cette époque où les cadavres se ramassent par dizaines chaque mois, le marché est porteur. Le futur maire d’Odessa est alors allié à une autre figure très secrète de la ville : Alexandre Anguert, surnommé « l’Ange », au casier judiciaire bien rempli. M. Troukhanov, qui a gardé de ces années sa carrure sportive, a beau assurer qu’Anguert n’est qu’une « connaissance », un rapport de la police italienne de 1998 fait figurer les deux hommes parmi les cadres de ce qu’elle nomme la « mafia du pétrole ». De la même façon, si le maire insiste n’avoir jamais été un homme d’affaires, des fuites de documents successives, au moment des « Panama Papers » et des « Paradise Papers », l’ont relié à plusieurs transactions immobilières représentant des millions d’euros.


Une jeune femme sur la plage de langeron, à Odessa.

« Le parcours de ce groupe est typique de celui des bandits qui ont su lire Mario Puzo [l’auteur des romans et scénario du Parrain] : ils ont compris à temps qu’un comptable bien formé valait dix hommes de main armés de kalachnikov, s’amuse Alexandre Sibirtsev, un journaliste spécialisé dans l’histoire de la criminalité locale. Ils se sont imposés par la violence, en respectant une hiérarchie stricte : à l’époque, Anguert était le chef. Aujourd’hui, les trois [Troukhanov, Anguert et Galanternik] sont devenus de “respectables” partenaires d’affaires. Et ils ont envoyé le moins compromis à la mairie. » Le journaliste observe l’évolution du légendaire monde criminel odessite avec un certain romantisme, mais cela ne l’empêche pas de rester prudent : à sa ceinture ou dans la boîte à gants de sa voiture, un pistolet accompagne toujours ses pérégrinations dans l’ancienne ville impériale, où les quartiers interlopes côtoient les rues rutilantes du centre arpentées par les touristes.


Le journaliste et historien de la criminalité Alexandre Sibirtsev sur la plage Arcadia, à Odessa.

Odessa la cosmopolite, Odessa la marchande a toujours eu un rapport particulier au banditisme. Depuis sa fondation par Catherine II de Russie, le crime a toujours été partie intégrante de son identité, au point d’être porté au rang de folklore dans la littérature et le cinéma soviétiques. Les petits gangsters juifs, grecs ou arméniens y étaient décrits comme rusés et roublards, escrocs attendrissants ou amateurs de couteaux aiguisés. En plus d’un musée de la contrebande, la ville se targue de posséder le seul édifice au monde sacralisant la pratique des pots-de-vin : le « Monument à l’orange » commémore la livraison d’une cargaison d’agrumes censée avoir acheté la bienveillance de la cour impériale.

Ce passé coloré explique sans doute la relative bienveillance des habitants d’Odessa vis-à-vis des déboires actuels de leur maire. Une activiste pourtant résolument engagée dans le camp libéral et réformateur estime ainsi que M. Troukhanov est « prêt à faire des choses pour la ville, mais il est malheureusement prisonnier de son passé ». Selon les sondages d’opinions, près de 60 % des électeurs conservent d’ailleurs une bonne image de Guennadi Troukhanov. Le politologue Yaroslav Katolik rappelle toutefois le rôle joué dans cette popularité par des médias locaux sous contrôle, sans oublier les effets de la décentralisation promue par le président Porochenko : en transférant des moyens importants aux autorités locales, Kiev leur a permis d’apparaître aux yeux de leurs administrés comme particulièrement efficaces.



Dans le 2e cimetière d’Odessa, les tombes de membres de clans mafieux, tués en 1998.

Pour ceux qui contestent l’ordre en vigueur à Odessa, la situation n’a plus rien à voir avec le folklore propagé à l’époque khrouchtchévienne. Depuis 2017, l’Ukraine a connu une recrudescence des attaques contre les militants anticorruption, avec une trentaine de cas recensés. Si le meurtre à l’acide de l’activiste Kateryna Gandziouk, dans la ville voisine de Kherson, a particulièrement choqué l’opinion ukrainienne, c’est bien Odessa qui détient le record, avec une dizaine d’agressions, dont une par balles, en septembre 2018, qui a failli tuer Oleg Mykhaïlik, le coordinateur local de plusieurs partis libéraux d’opposition.


Vitali Ustimenko, 25 ans, se bat contre la privatisation des plages d’Odessa. Plages de Langeron. Il a été plusieurs fois agressé dont une fois au couteau le 5 juin 2018 pour ses activités militantes.

Svetlana Podpalaya a été aspergée de gaz lacrymogène dans une rue d’Odessa en juin 2017, avant d’être frappée à plusieurs reprises au visage. Cette militante écologiste de 51 ans ne sait même pas auquel des combats qu’elle mène attribuer cette attaque brutale. Mme Podpalaya s’était d’abord fait remarquer en menant la fronde contre les travaux menés par Vladimir Galanternik sur la plage Laguna, où l’homme possède une villa. A l’époque de l’agression, elle était aussi engagée dans la défense du Théâtre d’été, un espace vert du centre-ville où une entreprise détenue, selon elle, par M. Galanternik avait le projet de construire un centre commercial, grâce au soutien de la mairie. En novembre 2017, quelque 500 manifestants ont réussi à geler le projet. « Pour une demi-victoire comme celle-là, nous avons encaissé beaucoup de défaites », soupire la militante.

« Des agressions se produisent ailleurs, dans d’autres villes, mais elles sont plus violentes à Odessa, et l’impunité y est totale », estime l’activiste anticorruption Vitali Ustimenko, 24 ans, victime de plusieurs attaques. En juin 2018, il a reçu des coups de poinçon au crâne et à la jambe. Ses assaillants ont certes été arrêtés, mais M. Ustimenko note qu’aucune recherche n’a été effectuée pour retrouver les commanditaires. « Seul le clan de Troukhanov et Galanternik peut se permettre cela », accuse-t-il, assurant que les deux hommes ont offert des appartements à tous les procureurs de la ville. L’activiste a lui aussi choisi de se concentrer sur la défense des espaces verts et des plages de la mer Noire, massivement bétonnées ces dernières années, à l’image de la mythique plage Arcadia transformée en un gigantesque parc de loisirs où les pizzerias voisinent avec les discothèques. « L’argent volé dans les caisses, ça pourra toujours s’arrêter ; le patrimoine détruit, c’est définitif », commente, fataliste, le jeune homme.


Svetlana Podpalaya, 51 ans, dans le Théatre d’été, au centre d’Odessa. Elle a été agressée en juin 2017 dans la rue en raison de son engagement pour la cause écologiste.

Dans ces agressions, le maire rejette une fois encore toute responsabilité, et préfère mettre en cause des « activistes autoproclamés » qui « devraient se comporter mieux et, par exemple, cesser de s’en prendre à la police ». Dans le cas précis de l’écologiste Svetlana Podpalaya, M. Troukhanov évoque, contre toute évidence, l’existence d’un mari « notoirement violent ». Il peut se permettre d’afficher une certaine sérénité, d’autant qu’il est parvenu à diviser le camp des activistes pro-Maïdan et à rallier sous sa bannière une partie des groupes patriotiques apparus à Odessa en 2014. En 2015, ces groupes, autrefois alliés, en sont même venus aux mains, quand un « Maïdan anti-Troukhanov » a été violemment dispersé par des hommes armés de bâtons.

Caractéristique du marigot odessite et illustrant à merveille ces allégeances mouvantes et intéressées, le « Conseil de sécurité citoyenne » est un groupe mené par un biker célèbre en ville, portant le nom de Mark Gordienko. Soupçonné depuis longtemps de flirter avec le banditisme, l’homme a été l’un de ceux qui, en 2014, se sont opposés aux prorusses. Depuis son QG de la rue de Grèce, éternel cigare à la bouche, il reconnaît avoir ensuite soutenu le maire « au nom de l’unité de la ville », et assure : « La société civile a toujours été dépendante du monde des affaires, et elle le sera toujours. Personne n’est parfaitement pur, pas même ceux qui se posent aujourd’hui en victimes. » Les avis divergent quant à l’état des relations entre M. Gordienko et le maire, mais s’accordent sur un point : le biker et la troupe de jeunes gens qu’il dirige tenteraient actuellement de récupérer le marché de la « protection » des casinos de la ville.

L’avenir du pacte passé entre Kiev et les élites d’Odessa dépendra fortement de l’issue du scrutin présidentiel du 31 mars, pour lequel Petro Porochenko apparaît en difficulté. Contrairement aux autres acteurs d’importance, M. Troukhanov ne semble pas avoir misé sur plusieurs chevaux à la fois. Il ne cache pas son soutien à M. Porochenko et, de l’avis des spécialistes, tente de mobiliser ses électeurs en faveur du président sortant, y compris en faisant jouer les réseaux clientélistes qui structurent la ville.



Entrée du port d'Odessa.

Pour Petro Porochenko, ce soutien est à double tranchant. La situation d’Odessa n’est certes pas représentative de celle qui prévaut dans le reste de l’Ukraine, le crime organisé y est sensiblement plus puissant qu’ailleurs, mais la facilité avec laquelle le président s’est entendu avec les représentants de l’ancien régime est, elle, emblématique de son bilan en demi-teinte. Bon président en temps de crise, qui aura su éviter l’écroulement de l’armée ou du système financier du pays, M. Porochenko restera aussi l’homme qui n’a pas su protéger des coups les enfants de Maïdan, ceux-là mêmes qui, il y a cinq ans, l’avaient porté au pouvoir.

Benoît Vitkine
Odessa (Ukraine), envoyé spécial

[travellergillou76]

Odeeeeessaaaa, ton univers impitoyable!

Glorifie la loi du plus fort

[Krispoluk]

Excellent article de ce Benoît Vitkine, décidément très talentueux et perspicace ! J'avais déjà remarqué son talent dans d'autres articles de sa plume...

Le cas d'Odessa est très différent de celui d'autres métropoles ukrainiennes car c'est une ville cosmopolite, bigarrée, composée de vagues d'immigrants de toute la méditerranée et de tout l'ex-empire russe. Le fait qu'elle ait été longtemps le premier port de commerce de l'empire et de la Russie, devait forcément attirer le crime organisé et les ambitions avides des parrains locaux...

Il est vrai que Porochenko a signé "un pacte secret" avec les parrains locaux : "vous ne soutenez pas les volontés séparatistes des groupes pro-russes et je vous fiche une paix relative sur vos business obscurs, tant que vous ne franchissez pas des limites indécentes...  "

Un grain de sable est apparu dans les rouages quand Porochenko a nommé Sakaaschvili gouverneur d'Odessa pour combattre la corruption et que celui-ci a pris son rôle de "nettoyeur des écuries d'Augias" à coeur... Les parrains locaux ont saisi leur téléphone pour appeler Porochenko: "C'est lui ou nous   S'il ne dégage pas, on ne répond de rien, devant les légitimes revendications indépendantistes des russophones odessistes opprimés par les fascistes ukrainiens..." Porochenko a cédé et limogé Sakaaschvili... 

Alors Odessa plate-forme ukrainienne de la contrebande, c'est archi-certain. Déjà, être le premier port d'import-export de l'Ukraine amène de fortes convoitises, maintenant, le business de la prostitution ? Bof !!! Ce fut vrai il y a 10 ou 20 ans, maintenant ? Cela existe comme dans beaucoup d'autres villes ukrainiennes mais compte-tenu du statut d'Odessa de resort de tourisme et de vacances, cela ne me parait pas être un envahissement du vice charnel à Odessa   On est très loin de Pattaya ou même d'Amsterdam...   

Non, non, je ne suis pas un spécialiste de la chose mais je sais écouter, observer et en tirer mes conclusions   

Alors je compte bien passer y mes vacances cet été, avec ma petite chérie et l'ambiance particulière que je hume à Odessa a tout pour exciter mes cinq sens et rendre plus croustillants encore, les délicieux moments de ce séjour que j'espère idyllique... 

[Matt]

Suis entièrement d'accord avec toi Kris, il faut relativiser les choses. Odessa n'est pas plus dangereuse qu'une autre ville d'Ukraine ou d'autres villes européennes.

[jrobroy]

merci bien Caduce !

pour ma part je constate une petite recrudescence d agressions (y compris des francais) liquides téléphones depuis deux ans.

[Thuramir]

Certes, mon cher Chris, mais se rendre à Odessa comme touriste et profiter de son ambiance est bien différent qu'y vivre et y travailler. C'est pour ceux qui y vivent et qui y travaillent que les problèmes les plus séreux se posent.

Par ailleurs, dans le Journal du Dimanche de ce jour, il y a un excellent article sur la corruption en Ukraine et la protection des corrompus par Poroshenko et un groupe de députés.

[Krispoluk]

Certes, mon cher Chris, mais se rendre à Odessa comme touriste et profiter de son ambiance est bien différent qu'y vivre et y travailler. C'est pour ceux qui y vivent et qui y travaillent que les problèmes les plus séreux se posent.

Par ailleurs, dans le Journal du Dimanche de ce jour, il y a un excellent article sur la corruption en Ukraine et la protection des corrompus par Poroshenko et un groupe de députés.

Oui, je sais bien mais il ne faut pas exagérer aussi, les problèmes du quotidien liés à la criminalité. La criminalité d'Odessa a mué et c'est maintenant de la criminalité "en col blanc" : magouilles immobilières, contrebande à partir du port, trafic de drogue, la prostitution, bof ! En Ukraine, ça doit pas rapporter des masses... "Protection" des entreprises et racket des concurrents, bon, c'est partout en Ukraine. Je ne pense pas que cela impacte, autant que cela, la vie des gens "ordinaires" (salariés)? 

Maintenant, cela n'exclut pas la petite criminalité "de rue" des petits voyous qui guettent les touristes fortunés...

Bon, de toute façon, je le saurai cet été. Je me suis lié d'amitié profonde avec Pavel et Irina que j'ai rencontrés en 2016. Odessites de naissance, qui sont parfaitement trilingues : ukrainien, russe, français. Pavel a une longue expérience de la France. Il a travaillé pour beaucoup d'entreprises françaises comme commercial ou "facilitateur d'affaires". Je dirai qu'il a même acquis une certaine mentalité française, par "osmose", à force de cotoyer de nombreux français. 
Je serai en mesure de lui poser toutes les questions utiles sur la situation réelle à Odessa et je vous ferai un rapport au retour...    

Euh... Concernant l'article (sans nul doute intéressant) du Journal du Dimanche, tu as la flemme de poster le lien pour que tout le monde puisse en profiter ??? 

[jrobroy]

le lien le lien !

[travellergillou76]

Alors Odessa plate-forme ukrainienne de la contrebande, c'est archi-certain. Déjà, être le premier port d'import-export de l'Ukraine amène de fortes convoitises, maintenant, le business de la prostitution ? Bof !!! Ce fut vrai il y a 10 ou 20 ans, maintenant ? Cela existe comme dans beaucoup d'autres villes ukrainiennes mais compte-tenu du statut d'Odessa de resort de tourisme et de vacances, cela ne me parait pas être un envahissement du vice charnel à Odessa   On est très loin de Pattaya ou même d'Amsterdam...   

Je confirme. Je pensai trouver des sex shop et prostituées à tous les coins de rue avant d'y aller à l'automne 2017. Certes il y a bien quelques établissements "chauds" mais rien d'envahissant. Le centre ville est plutôt élégant (magnifique théâtre). Après quand on s'éloigne c'est beaucoup moins chatoyant.
Ca ne m'a pas donné l'impression d'être un ville du vice.
Le quartier rouge d'Amsterdam est beaucoup plus voyant en comparaison.

[Caduce62]

Ce matin, en avant-première du Printemps Français, l’Ambassadrice de France en Ukraine Isabelle Dumont, a pris part à une visite d’Odessa intitulée « Un air de France : promenades architecturales », événement qui s’inscrit dans le programme du Printemps Français 2019. 

Ce projet, soutenu par l’Institut français et l’Ambassade de France, a été initié par la plateforme citoyenne « Les Odessites Ensemble » et mis en œuvre par Kateryna Mikheïtseva, curatrice du projet, en lien avec l’Alliance Française d’Odessa. Le but de cette initiative est de mettre en valeur l’héritage français présent dans le patrimoine architectural d’Odessa. Cette visite s’est déroulée en présence de représentants de l’administration locale et régionale.
Vous aussi, participez à l’une de ces visites les 6, 11, 14 et 18 avril à 11h ! Point de départ : 7, ruelle Nekrassov. Inscriptions et informations : +380 95 938 1049 / ekaterina89art@gmail.com.

Гражданская платформа "Одесситы вместе"
Alliance Française Odessa / Альянс Франсез Одесса
Французький інститут в Україні / Institut français d'Ukraine

[Thuramir]

le lien le lien !

Pas de lien : je l'ai acheté en version papier. 

[Thuramir]

A défaut, je peux toujours le scanner pour le poster ici.

[Krispoluk]

A défaut, je peux toujours le scanner pour le poster ici.

Ben, qu'est-ce que t'attends !!! 

Tout le monde l'espère... 

Quand on met l'eau à la bouche des gens, il faut savoir assurer le service "après-vente" hein !!! 

[Matt]

Certes, mon cher Chris, mais se rendre à Odessa comme touriste et profiter de son ambiance est bien différent qu'y vivre et y travailler. C'est pour ceux qui y vivent et qui y travaillent que les problèmes les plus séreux se posent.

Par ailleurs, dans le Journal du Dimanche de ce jour, il y a un excellent article sur la corruption en Ukraine et la protection des corrompus par Poroshenko et un groupe de députés.

J'ai vus ça aussi sur d'autres sites web. Ce qui confirme ce qu'on savait déjà.
Sans l'air d'y toucher, le président continue et entretien la corruption en Ukraine.

[Krispoluk]

J'ai vus ça aussi sur d'autres sites web. Ce qui confirme ce qu'on savait déjà.
Sans l'air d'y toucher, le président continue et entretien la corruption en Ukraine.

Il essaye simplement de sauvegarder ses propres intérêts et ceux des oligarques qui le soutiennent encore !

Il sait parfaitement que, s'il est battu aux présidentielles, c'est un autre clan (mafieux ?) celui de Youlia qui lui succèdera...

Comme je l'ai déjà écrit, malgré ses nombreux défauts, j'ai plus tendance à faire confiance à Poro, qui a largement démontré son opposition et sa fermeté face à Poutine, que Youlia qui est une girouette sans cervelle (sinon ses propres intérêts...)

Qui vivra, verra... 

[.]

Comme écrit sur un autre Topic 
Si je viens à Odessa (dans 2 semaine) est-ce que je pourrais rencontrer vos amis ?
L’idée d’aller à la mer me plaît bien, l’idée de me retrouver tout seul moins.

[Krispoluk]

Comme écrit sur un autre Topic 
Si je viens à Odessa (dans 2 semaine) est-ce que je pourrais rencontrer vos amis ?
L’idée d’aller à la mer me plaît bien, l’idée de me retrouver tout seul moins.

Ouais, t'inquiètes ! Je te donnerai les bons contacts pour ne pas paniquer en restant seul (je te connais bien maintenant...) 

[.]

Comme écrit sur un autre Topic 
Si je viens à Odessa (dans 2 semaine) est-ce que je pourrais rencontrer vos amis ?
L’idée d’aller à la mer me plaît bien, l’idée de me retrouver tout seul moins.

Ouais, t'inquiètes ! Je te donnerai les bons contacts pour ne pas paniquer en restant seul (je te connais bien maintenant...) 

Super ! Ça me rassure, bon j’attends ton appel, je vais regarder en attendant le prix d’avion et un Airbnb pas cher.
On en parle par téléphone

[jrobroy]

Comme écrit sur un autre Topic 
Si je viens à Odessa (dans 2 semaine) est-ce que je pourrais rencontrer vos amis ?
L’idée d’aller à la mer me plaît bien, l’idée de me retrouver tout seul moins.

bien sur on t'attend

[.]

Comme écrit sur un autre Topic 
Si je viens à Odessa (dans 2 semaine) est-ce que je pourrais rencontrer vos amis ?
L’idée d’aller à la mer me plaît bien, l’idée de me retrouver tout seul moins.

bien sur on t'attend

Bien vu que Krissounet a l’air très occupé,
Pourrais tu me donner un ordre de budget bouffe et sortie en sachant que je suis quelqu’un de normal ?
Pour 7 jour 
Merci d’avance

[.]

Comme écrit sur un autre Topic 
Si je viens à Odessa (dans 2 semaine) est-ce que je pourrais rencontrer vos amis ?
L’idée d’aller à la mer me plaît bien, l’idée de me retrouver tout seul moins.

bien sur on t'attend

« On »???

Je t’ai envoyé un mp

[jrobroy]

moi et les beautés locales !

[Caduce62]

Un nouveau monument apparaît à Odessa !!

La sculpture de 4 mètres de haut est située à l'entrée de la bibliothèque scientifique d'Odessa. Il montre une figurine tenant une pyramide de 37 livres. La base porte une inscription en anglais : " plus de livres, moins de peur." la sculpture a été créée par le sculpteur Mykhail Reva.

[Caduce62]

Odessa la nuit

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