Carte postale d'Ukraine. Des trains pas comme les autres
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Carte postale d'Ukraine. Des trains pas comme les autres
Carte postale d'Ukraine. Des trains pas comme les autres
Nouvel Observateur le 21-06-2012 Par Samuel Auffray
Les trains Express flambant neufs reliant Kiev à Dontesk roulent à vide. Pas un supporter dans les wagons. Coup de com' raté.
Le quai 14 de la gare de Kiev... (SA - Le nouvel Observateur)
16h30 mercredi. La gare de Kiev est bondée. Le quai 14 où patiente le train express 152 est vide. Au même moment, Florent Malouda se remémore les vieux démons de Knysna face aux médias à deux jours de France-Espagne, il n'y a pas l'ombre d'un supporter français ou d'un aficionado espagnol en partance vers la région du Donbass.
Monté à bord du bolide livré juste à temps par la Corée du Sud pour l’événement footballistique, la première impression est excellente. Ouverture de porte tactile, prises de courant, rangées spacieuses. Tout le monde pourra roupiller. Pas négligeable à l'approche d'un voyage de sept heures d'ouest en est à travers l'Ukraine. Mais les rames restent désespérément vides. Tellement, que si j'avais la chance de partager ce moment avec un camarade, je lui dirais : "C'est très calme, on dirait Donetsk. les chiens en moins, la clim' en plus".
Huit wagons pour une cinquantaine de passagers. Le personnel, lui, est nombreux. Par trois, des gardes arpentent les rames dans leurs uniformes beiges, logo de l’Euro cousu sur la manche du biceps droit. Il ne parlent pas, ne répondent pas aux questions. Les wagons de seconde classe ressemblent plus à ceux des TER qu'à ceux des TGV. Des jeunes filles et des jeunes hommes proposent une collation à intervalles rapprochés : café, thé, coca, bière. Sans sourire. Le nettoyage est permanent. Polo jaune et salopette bleue, un moustachu laisse à peine le temps d'achever un "Americano" bien dilué.
Au plafond des écrans diffusent en boucle une propagande soignée : chaînes de montage locales dernier cri et mini-films à la gloire de l’organisation de la compétition européenne. Personne ne regarde. Suis-je bête, le train est vide.
Mon seul compagnon de galère, sponsorisé par la scuderia Ferrari, a passé les deux tiers du voyage le téléphone vissé à l'oreille, ne bougeant que les orteils dans ses mocassins blancs immaculés.
Pour la 179ème fois, les spots repassent à l‘écran. La vitesse oscille entre 180 et 50 km/h. Le train s'arrêtera deux fois au milieu de nulle part. Les gares semblent avoir été placées là pour décorer. Comme ce train qui n'existe que pour épater le touriste. 40 euros le billet contre 5,80 pour un voyage de nuit de douze heures dans un train ordinaire. A perte de vue, le même panorama. Des arbres, encore des arbres.
Débarqué à Donestk, le ciel souhaite la bienvenue en se zébrant d'éclairs. Les mêmes qui ont traversé le vestiaire français après la débâcle suédoise ? Florent Malouda n'a pas donné de détails.
Nouvel Observateur le 21-06-2012 Par Samuel Auffray
Les trains Express flambant neufs reliant Kiev à Dontesk roulent à vide. Pas un supporter dans les wagons. Coup de com' raté.
Le quai 14 de la gare de Kiev... (SA - Le nouvel Observateur)
16h30 mercredi. La gare de Kiev est bondée. Le quai 14 où patiente le train express 152 est vide. Au même moment, Florent Malouda se remémore les vieux démons de Knysna face aux médias à deux jours de France-Espagne, il n'y a pas l'ombre d'un supporter français ou d'un aficionado espagnol en partance vers la région du Donbass.
Monté à bord du bolide livré juste à temps par la Corée du Sud pour l’événement footballistique, la première impression est excellente. Ouverture de porte tactile, prises de courant, rangées spacieuses. Tout le monde pourra roupiller. Pas négligeable à l'approche d'un voyage de sept heures d'ouest en est à travers l'Ukraine. Mais les rames restent désespérément vides. Tellement, que si j'avais la chance de partager ce moment avec un camarade, je lui dirais : "C'est très calme, on dirait Donetsk. les chiens en moins, la clim' en plus".
Huit wagons pour une cinquantaine de passagers. Le personnel, lui, est nombreux. Par trois, des gardes arpentent les rames dans leurs uniformes beiges, logo de l’Euro cousu sur la manche du biceps droit. Il ne parlent pas, ne répondent pas aux questions. Les wagons de seconde classe ressemblent plus à ceux des TER qu'à ceux des TGV. Des jeunes filles et des jeunes hommes proposent une collation à intervalles rapprochés : café, thé, coca, bière. Sans sourire. Le nettoyage est permanent. Polo jaune et salopette bleue, un moustachu laisse à peine le temps d'achever un "Americano" bien dilué.
Au plafond des écrans diffusent en boucle une propagande soignée : chaînes de montage locales dernier cri et mini-films à la gloire de l’organisation de la compétition européenne. Personne ne regarde. Suis-je bête, le train est vide.
Mon seul compagnon de galère, sponsorisé par la scuderia Ferrari, a passé les deux tiers du voyage le téléphone vissé à l'oreille, ne bougeant que les orteils dans ses mocassins blancs immaculés.
Pour la 179ème fois, les spots repassent à l‘écran. La vitesse oscille entre 180 et 50 km/h. Le train s'arrêtera deux fois au milieu de nulle part. Les gares semblent avoir été placées là pour décorer. Comme ce train qui n'existe que pour épater le touriste. 40 euros le billet contre 5,80 pour un voyage de nuit de douze heures dans un train ordinaire. A perte de vue, le même panorama. Des arbres, encore des arbres.
Débarqué à Donestk, le ciel souhaite la bienvenue en se zébrant d'éclairs. Les mêmes qui ont traversé le vestiaire français après la débâcle suédoise ? Florent Malouda n'a pas donné de détails.
Caduce62- Messages : 15238
Date d'inscription : 05/01/2010
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