Journée de la femme

[Caduce62]

N'avez vous pas oublié le gros bouquet de rose

[Matt]

Que nenni va, pour ça que pas présent hier soir.

[Caduce62]

Actualité : Ukraine : une féministe frappe un député en direct à la TV

Mardi dernier, en Ukraine, une militante féministe s'en est pris physiquement à un député sur un plateau télé qui l'avait traitée de "prostituée alcoolique ...

Date : 09-03-2012
Source / Média : Yahoo! France

Bien fait

[Caduce62]

Bonne fête à toutes celles que l'on aime : Mère, soeur, épouses, filles et amies   

[Thuramir]

Et bonne fête à toutes les femmes d'Ukraine.

[Matt]

Sorry en Français, pas eu beaucoup de temps aujourd'hui.

[uki]

Bonjour,
Je me demandais, y-a-t'il des opérations spéciales pour la journée de la femme en Ukraine ?  

[Matt]

C'est un héritage de l'URSS, c'est un jour férié.
La femme était considérée comme la "mère", porteuse de la famille, tout un symbôle.
Derrière il y a toute une tradition de cadeau et de repos pour elles.

[uki]

Oh Merci Matt pour ces informations précises
Je ne savais pas du tout !

[Caduce62]

A voir le nombre d'hommes faire la queue aux boutiques de fleuristes, c'est le plus gros chiffre d'affaire de l'année  

[Caduce62]

C'est aujourd'hui le 8 Mars 

[Thuramir]

[Krispoluk]

Actualité : Ukraine : une féministe frappe un député en direct à la TV

Mardi dernier, en Ukraine, une militante féministe s'en est pris physiquement à un député sur un plateau télé qui l'avait traitée de "prostituée alcoolique ...

Date : 09-03-2012
Source / Média : Yahoo! France

Bien fait

Si on n'a plus le droit de dire la vérité où va-t-on ?   

[pyxous]

Si vous demandez à une femme ukrainienne avec quoi elle associe la fête de 8 mars, elle vous répondra : avec des fleurs, du chocolat et des hommes.

Le 8 mars, la journée internationale des droits de la femme est célébrée par l’Organisation des Nations Unies depuis 1977. Vous connaissez, certainement, l’origine de cette fête qui est entrée dans l’histoire des célébrations depuis 1910 grâce à Clara Zetkin.
En Ukraine, le 8 mars a été déclaré jour férié à partir de1966. Au fil des années, l’aspect politique de cette fête s’est estompé et la journée du 8 mars est devenue la célébration de la beauté des femmes, du printemps, de la joie de vivre… Le jour du printemps, quand tout fleurit et se renouvelle, des hommes reconnaissants s’empressent de féliciter leurs mères, épouses, sœurs et collègues.
Selon les recherches sociologiques, 80% des Ukrainiens célèbrent la Journée de la femme le 8 mars en Ukraine. Cette fête est la plus populaire et la plus importante émotionnellement après le Nouvel An. Et donc, il y a 20% de la population ukrainienne qui ignore sa célébration sous prétexte que cette fête soviétique ne doit pas avoir place dans le calendrier ukrainien.
En tout cas, malgré le froid, l’ambiance est au rendez-vous dans les rues des villes ukrainiennes la veille et pendant la journée du 8 mars : les hommes font la queue pour acheter des fleurs, des cartes postales, des billets de théâtre. Les belles femmes tenant un bouquet de fleurs captent le regard des passants, et la musique des rues accentue la magie de la fête! Toute la journée les femmes reçoivent des compliments et des cadeaux, leurs hommes – maris, fils, petit-fils, frères, amoureux, collègues, chefs, inconnus… tous doivent se montrer courtois et plus attentifs que d’habitude!
Lors de cette journée, la générosité d’un homme ukrainien n’a pas de limite. Les fleuristes se frottent les mains car selon les statistiques menées, les hommes dépensent pour des tulipes, des chrysanthèmes, des mimosas, des narcisses et des orchidées environ un demi-milliard de hryvnia, équivalent de 50 millions d’euros.
Puisque les Ukrainiens sont connus pour être des « fêtards », les fêtes importantes sont alors célébrées la veille, pendant et après! Le 7 mars, la veille du grand jour, une ambiance particulièrement joyeuse s’installe aux bureaux. Les femmes se prêtent beaucoup d’attention et se rendent très belles ce jour : elles portent leurs meilleures robes ou tailleurs avec des talons aiguilles, elles sont bien maquillées, et optent même des tenues extravagantes!
Leur collègues hommes préparent un pot, courent à tout allure pour acheter des fleurs à toutes les femmes, des bouteilles du champagne et du chocolat. Les chefs, petits et grands, préparent leur discours et certains prévoient des cadeaux de valeur pour les femmes de leurs entreprises. Et si pour une raison ou une autre, vous, les hommes, vous oubliez la signification profonde de cette date, méfiez-vous, car les femmes ukrainiennes ne vous le pardonneront jamais !
Les grands patrons occidentaux diraient que l’atmosphère festive du 7 mars dans une entreprise ukrainienne nuit à la productivité des salariés. Et bien au contraire! C’est une journée idéale pour des relations publiques et privées. En effet, de petits signes d’attention envers les clientes et les partenaires féminins qui s’expriment par un appel, un mail, des cartes postales envoyées, des cadeaux, permettent de renforcer des liens au sein d’équipes, de nouer et renouer des contacts.
Le 8 mars, c’est à la maison que la fête continue. Les hommes sont censés exécuter les tâches habituellement féminines : faire la cuisine, s’occuper des enfants, faire le ménage, céder à tous les caprices de leurs femmes! Je vois sourire les hommes français car pour eux, ces taches sont devenues presqu’une normalité de la vie quotidienne après Mai 68 et des soutiens-gorge brûlés. Un homme ukrainien reste un homme traditionnel. On peut lui reprocher beaucoup de choses, mais pas un savoir faire de surprendre sa femme pour lui faire plaisir et pour ça, leur imagination et leurs portefeuilles sont « open-bar ».
Donc pour terminer cet article, les hommes, n’oubliez pas de gâter vos Femmes en ce jour du 8 mars !

[Caduce62]

[Caduce62]

Bonne fête 

[Caduce62]

[Caduce62]

Journée du 8 mars Les femmes belges appelées à la grève générale au travail comme à la maison

Pour la journée des droits des femmes, le collecti.e.f 8 maars appelle les femmes belges à mener une grève générale. Les syndicats FGTB et CSC soutiennent la grève.

La Voix du Nord | 05/03/2019

L’an dernier, une grève basée sur le même principe avait été suivie par 5 millions de femmes en Espagne.
   
Pour la journée des droits des femmes, le 8 mars, de nombreux événements seront organisés (spectacles, salons, expositions…) dans le Nord et le Pas-de-Calais et le reste de la France. Chez nos voisins belges, l’événement risque d’être plus marquant, où du moins, plus voyant. Créé il y a quelques mois, le collecti.e.f 8 maars, composé de femmes belges, appelle à une grève générale. Cette grève, soutenue par les syndicats FGTB et CSC (syndicats professionnels les plus importants du pays), ne devrait pas s’arrêter au monde professionnel.

Un précédent en 1975
« L’idée c’est que les femmes s’arrêtent de faire tout ce qu’elles font d’habitude », a résumé Zoé, membre du collectif, auprès de 20 minutes. « En 2019, en Belgique, il est injustifiable que les travailleuses, parce que nées femmes, subissent des conditions de travail, de rémunération et des pensions inférieures aux hommes »  ont expliqué de leur côté les deux syndicats dans un communiqué commun.

Les femmes belges sont donc invitées à déposer un préavis de grève, à ne pas accomplir les tâches domestiques et à participer à des actions pour faire valoir leurs droits. Une belle façon de montrer leur rôle essentiel dans la société. Des manifestations seront également organisées dans les principales villes du pays. Une marche est prévue à 17 h à la gare centrale de Bruxelles.

En 1975, les femmes islandaises avaient déjà entrepris une telle grève. Elle avait été menée pendant 24 heures, le 24 octobre, pour obtenir l’égalité avec les hommes. Le pays tout entier s’était retrouvé à l’arrêt. « Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête », estiment de nombreuses femmes.

Ca s'annonce mal pour Matt 

[Caduce62]

[Caduce62]

Et c'est surtout :

[Krispoluk]

N'oubliez-pas vos femmes, belles-mères, maîtresses ou simplement copines, hein ! Sinon, gare au retour de bâton ! 

Ci après un lien pour une sélection de cartes du 8 mars.

https://www.google.com/search?q=%D0%BE%D1%82%D0%BA%D1%80%D1%8B%D1%82%D0%BA%D0%B8+%D0%BD%D0%B0+8+%D0%BC%D0%B0%D1%80%D1%82%D0%B0&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=GsAdWC9OvnaXoM%253A%252C_k3nUrLzjJ8mcM%252C_&vet=1&usg=AI4_-kQUbTNCNq8bDPz5n59cWKyRjlAvIQ&sa=X&ved=2ahUKEwjXtZL504XoAhVVD2MBHXXFC90Q9QEwA3oECAkQIg#imgrc=bqbddn_2udB09M

[Matt]

C'est fait et madame est très contente. 

[Caduce62]

La Journée de la femme en Ukraine est sérieusement dans les limbes


Célébrer ou ne pas célébrer? Les femmes ukrainiennes sont maintenant aux prises avec la question. Photo: mega-polis.in.ua

10/03/2018 - 03:33 • OP-ED

http://euromaidanpress.com/2018/03/10/the-last-8th-of-march-womens-day-in-ukraine-is-seriously-in-limbo/?fbclid=IwAR2zcxzDIqei8IeFASoibJo93UEEtOxU13APCyjKWa62L20ZJgpH0ROHTsg

Note de l'éditeur
Un an après la publication de cet article en 2018, le 8 mars 2019, la Journée internationale de la femme était toujours un jour férié et un jour de congé. Néanmoins, le débat sur le statut de la fête reprend là où 2018 s'était arrêté: ce n'est plus seulement une journée de la féminité, mais pas encore uniquement une journée des droits des femmes.

Journée internationale de la femme, traverse une crise d'identité en Ukraine. Le 8 mars 2018 est la dernière fois qu'il sera célébré comme jour férié et jour de congé, dans le cadre des mesures de décommunisation de l'Ukraine. Et sa signification même est maintenant en évolution.

La fête est venue en Ukraine pendant l'URSS, où elle avait une signification politique prononcée. La femme a été libérée de son rôle domestique traditionnel et a gagné une place sur le lieu de travail. La libération était cependant obligatoire - les femmes sans enfant qui ne travaillaient pas étaient punies pour être des «parasites sociaux». Les cartes postales de l'époque donnent une idée de comment c'était.

Mais à la fin de la période soviétique, quelque chose s'est produit.

La fête de la «femme équitable de l'URSS» s'est métamorphosée en fête de «beauté, fleurs, douceur et printemps», c'est-à-dire en une sorte de fête de la fécondité, où la régénération de la nature est célébrée, tout comme la féminité des femmes. . La fête des droits des femmes est devenue une raison pour les fêtes de célébration - peut-être pour le seul jour de l'année, préparées par des hommes, et des cadeaux, de préférence chers.


Voici un exemple de «texte pour les salutations du 8 mars», prêt pour les hommes à copier-coller et spammer leurs contacts féminins sur les réseaux sociaux: «Chères, belles, douces femmes! Que ce jour, le 8 mars, vous apporte la bonne humeur et l'accomplissement de vos désirs les plus secrets! Que ce soit un début pour de nouveaux commencements, qui ne vous apporteront que du bonheur! Puissiez-vous toujours recevoir des compliments sincères et des paroles aimables! Bonnes vacances de printemps! ”

Et la plupart des femmes les attendaient. Pour beaucoup, c'était le seul jour de l'année où elle recevrait un peu d'attention et d'appréciation juste pour être une femme. Les faibles tentatives de revigorer le contexte politique de l'époque ont été accueillies sans enthousiasme.

Les visiteurs en Ukraine vers le 8 mars auront remarqué les pèlerinages d'hommes chez les marchands de fleurs de rue: il était considéré comme blasphématoire de laisser votre femme, ou en fait, n'importe quelle femme, se passer de bouquet ce jour-là.

Mais le lendemain serait comme ça - la «libération» soviétique des tâches ménagères traditionnelles, essentiellement, signifiait que la femme devenait super-femme et tirait son travail comme un homme, plus les enfants, plus la maison, le tout sur sa tendre épaules. La bande dessinée ci-dessous est, hélas, plus que réaliste.



Gauche: 8 mars; à droite: 9 mars

Le cynisme de la situation n'est pas passé inaperçu et est progressivement devenu le résultat de la «soviétisme» de la fête. La tradition largement répandue de la présence de fleurs a été ridiculisée à la fois par la gauche, qui a exigé qu'elle soit dépouillée de ses insinuations féminines, et la droite, qui a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'un héritage communiste que l'Ukraine devait rejeter après Euromaidan.

Ensuite, Volodymyr Viatrovych, le controversé directeur de l'Institut du souvenir national, a suggéré que le 8 mars soit retiré de la liste des jours fériés avec un jour de congé, dans le cadre des tentatives visant à éliminer les traces du passé soviétique de l'Ukraine, non seulement dans les rues mais aussi eh bien, pratiquement n'importe où. Et il l'a enlevé.

8 jours de congé


Rouge: jour de congé; Orange: jour de congé pour les femmes; jaune: vacances sans jour de repos. 2018 est la dernière année où l'Ukraine sera rouge.

Maintenant, les Ukrainiens ont du mal à développer une nouvelle philosophie. Et ça devient incontrôlable. Les hommes ne savent plus quoi faire.

Beaucoup de femmes ont aimé la fête traditionnelle "soviétique" avec des fleurs. Et ils sont en colère qu'il ne soit plus là.


"Le 8 mars, les hommes devraient tout faire pour leurs chères femmes: leur acheter des cadeaux, des fleurs, organiser des animations." Extrait d'une interview d'un animateur de télévision ukrainien régional, 6 mars 2018. Photo: volyn24.com

Le monde du commerce a le cœur brisé, mais essaie toujours de commercialiser des poêles à frire, des mélangeurs, des aspirateurs et des machines à laver comme cadeaux acceptables pour les hommes pour acheter leurs dames. Certains, comme Tefal, suggèrent que les dames les gagnent elles-mêmes.


D'autres tentent (avec humour) de tirer le meilleur parti du «8 mars dernier». «Alors maintenant, nous ne pouvons pas offrir de cadeaux, ni casseroles, ni couteaux, ni fleurs? Si vous avez annulé nos vacances, vous pourriez tout aussi bien annuler les femmes. »

[Caduce62]

http://euromaidanpress.com/2019/03/09/ukraine-ussr-international-womens-day-history/?fbclid=IwAR0rcjFv2109gAr7bTJZfwduyRv-9c2xhPRG0AzCz3dj6ttY3roSXtEsDNg

[size=55]Comment la Journée internationale de la femme est devenue une célébration de la «féminité éternelle»[/size]

En Union soviétique, le sens de la Journée internationale de la femme s'est métamorphosé d'une journée de lutte pour les droits des femmes à une fête de la féminité éternelle.  

09/03/2019 - 03:49 • HISTOIRE , UKRAINE

Article par: Oksana Kis

Source: dt.ua

Traduit par: Adapté par Iryna Matviyishyn

Edité par: Alya Shandra

Note de l'éditeur

En Ukraine, la signification de la Journée de la femme est dans les limbes. Les célébrations soviétiques de ce jour férié, tournées autour des fleurs, des cadeaux et des louanges de qualités féminines telles que la douceur et la beauté, sont pressées par la signification politique initiale du 8 mars en tant que jour pour marquer la lutte pour les droits des femmes. Mais comment la signification politique initiale de la fête a-t-elle été perdue en premier lieu? Dans son article «Vacances volées: transformations historiques des sens du 8 mars», la chercheuse féministe ukrainienne Oksana Kis étudie comment les appels à quitter la cuisine ont été remplacés par «les vacances du printemps, de l'amour et de la féminité éternelle» en Union soviétique.

Clara Zetkin

En août 1910, pour attirer l'attention sur la question de l'égalité des droits des femmes, Clara Zetkin a eu l'idée de célébrer la Journée de la femme chaque année au début du mois de mars.

Depuis que 100 participants à la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague ont accepté sa proposition, le sens de cette fête a changé à plusieurs reprises. De tels changements étaient particulièrement frappants en URSS, un pays qui proclamait le socialisme comme public. Trouvons comment la journée de solidarité des femmes dans la lutte contre la discrimination sexuelle s'est transformée en vacances de «printemps, d'amour et de féminité éternelle».

Outre de nombreuses organisations féminines puissantes, l'Empire russe pré-révolutionnaire était plein de femmes actives et conscientes de différents mouvements politiques pro-gauchistes. Comme ils ont traité la question de l'égalité des femmes très au sérieux, un certain nombre de partis politiques ont été contraints d'inclure cette revendication dans leurs programmes. Il ne faut pas oublier que la révolution bourgeoise de février dans la Russie tsariste, qui a finalement conduit au renversement de la monarchie et a initié des transformations démocratiques, a commencé par des manifestations de masse de rue de femmes réclamant «du pain et la paix».

La manifestation «Pain et Paix»

Cet événement important à Petrograd a eu lieu le 23 février 1917 selon le calendrier julien. Plus tard, en octobre 1917, lorsque les bolcheviks sont arrivés au pouvoir, ils ont été forcés de rembourser les femmes pour leur soutien et de reconnaître leur contribution aux événements révolutionnaires déclarant l'égalité des droits politiques, sociaux et civiques pour les femmes au niveau législatif. Néanmoins, en réalité, les bolcheviks considéraient le potentiel de la femme organisée et consciente comme un instrument. Ils aspiraient à en prendre le contrôle et à l'utiliser pour renforcer leur propre influence politique sur la société.

Début de la période soviétique: absorption par l'État et propagande

La première étape dans cette voie fut une décision prise en 1921 qui donna au 8 mars le statut de jour férié officiel. Mais sa signification a commencé à être systématiquement érodée dans les toutes premières années de la domination soviétique, tout d'abord en raison du passage des accents de l'égalité des sexes à la lutte des classes. Les affiches politiques de l'époque désignaient cette journée comme la journée de solidarité des «travailleuses», des «femmes prolétaires», etc.

Pendant ce temps, les femmes étaient en fait privées de toute initiative en termes de définition du format et de la possibilité réelle d'organiser des événements massifs en commémoration de la Journée internationale de la femme. Ces initiatives ont été transmises aux conseils de femmes, des structures spéciales au sein des unités du parti qui ont été créées en 1919 pour 

élargir la participation des femmes à l'appui de la politique bolchevique. Certes, dans les années 1920, la célébration du 8 mars était toujours liée à l'égalité des droits des femmes. Cette journée a été l'occasion de souligner les problèmes auxquels les femmes sont confrontées dans les domaines social, éducatif, politique et autres.

La rhétorique politique de cette époque était riche en slogans sur «la libération des femmes de l'esclavage de cuisine» et la solidarité des ouvriers et des paysans dans la lutte de classe contre leur asservissement. En fait, cela correspondait aux priorités de la politique de genre des premières décennies du régime soviétique. Le projet d'émancipation soviétique visait à une mobilisation massive des femmes pour la construction du communisme qui exigeait leur éducation et leur formation, ainsi que leur large engagement dans la sphère publique. Il était basé sur l'idée d'égaliser les femmes et les hommes en nivelant, brouillant et éliminant toute différence entre les sexes.

Par conséquent, les femmes devaient être libérées en étant «tirées» vers l'être humain idéal qu'est le travailleur masculin.

«Travailleuse, soyez dans les premiers rangs des bâtisseurs du socialisme, augmentez votre niveau d’alphabétisation et votre culture, améliorez votre qualification»

Les affiches propagandistes de cette époque affichent l'image masculine d'une femme prolétarienne dépourvue de traits féminins traditionnels annoncés comme des «restes bourgeois». Le discours officiel, présenté dans la presse à l'époque, a imposé l'idée que le Parti communiste et le gouvernement soviétique accordaient des droits aux femmes, les libéraient du joug patriarcal, les élevaient à un niveau supérieur, leur donnait l'occasion de s'épanouir, et bientôt. Par conséquent, les femmes devaient rendre hommage avec leur travail altruiste, justifiant des attentes élevées et prouvant qu'elles méritaient le crédit de confiance accordé.

Au cours de cette période, la conscience publique a consolidé l'idée que l'État soviétique et le Parti communiste accordaient leurs droits aux femmes, au lieu que les femmes les gagnent ou les défendent seules pendant les transformations révolutionnaires.

Bientôt, il est devenu clair que les efforts soutenus par l'État pour rendre la corvée quotidienne communautaire (création de cantines publiques, blanchisseries, jardins d'enfants, etc.), comme promis dans la mise en œuvre des grands plans d'émancipation, ont échoué. L'État a donc dû ajuster son cours sur l'émancipation des femmes en insistant sur le rôle des femmes dans l'établissement de la vie socialiste et dans l'éducation de leurs enfants dans l'esprit communiste.

"Rejoignez la randonnée des enfants d'âge préscolaire, élevez une prochaine génération communiste, construisez une nouvelle vie domestique"

Dans les années 1930, la commémoration du 8 mars est devenue plus explicite au niveau officiel. Les assemblées solennelles des collectifs de travail et des unités du parti se sont déroulées selon des scénarios unifiés, adoptés et introduits d'en haut par les autorités centrales.

Après l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution stalinienne de l'URSS (1936) et la proclamation officielle de la résolution de la «question des femmes», le 8 mars s'est transformé en une occasion de passer en revue les meilleures réalisations des femmes soviétiques évaluées sur leur quantité et leur qualité dans des rapports spéciaux de la direction du parti. La fête est devenue de plus en plus propagandiste, avec de moins en moins de possibilités de discuter des problèmes des femmes et de s'exprimer sur les faits de discrimination fondée sur le sexe.

"Vive la femme égale de l'URSS, participante active à l'administration publique, aux affaires économiques et culturelles de l'Etat!"

Dans le même temps, en raison des problèmes démographiques survenus en URSS à la suite des répressions politiques de masse et de la famine de l'Holodomor de 1932-1933, les dirigeants du pays ont été contraints de prendre des mesures pour augmenter le taux de natalité. La presse de cette période a publié de plus en plus de publications pour souligner la valeur de la maternité et encourager les femmes à consacrer plus d’attention à leurs fonctions maternelles.

«GLOIRE à l'héroïque femme soviétique!»

Le thème de la maternité dans les célébrations du 8 mars a acquis une importance particulière après la Seconde Guerre mondiale, ce qui correspond assez bien au renforcement de la politique pro-nataliste du parti et du gouvernement. Compte tenu de la crise démographique provoquée par la guerre, en 1944, un certain nombre d'incitations étatiques ont été introduites pour les mères de nombreux enfants et célibataires. Parmi ceux-ci figuraient un titre honorifique de «Mère Héroïne», une médaille de «Mère Gloire» ou «Pour la maternité» qui prévoyait un certain nombre d'avantages sociaux et d'aide considérables.

«Gloire à la mère héroïne!»

La rhétorique officielle d'après-guerre était fondamentalement différente de celle des deux décennies précédentes. Au lieu d'appeler à éliminer la divergence entre les sexes, il a commencé à approuver ces différences entre les sexes et à souligner leur importance sociale.

L'image d'un brave défenseur de la patrie s'opposait à l'image d'une femme-mère attentionnée, aimante et fidèle, qui devenait de plus en plus féminine dans la propagande visuelle de l'époque. Cette tendance à la polarisation des rôles de genre (avec des notions typiques qui se renforcent mutuellement d'un «vrai homme» et d'une «vraie femme») a dominé l'idéologie de genre de l'État jusqu'aux dernières années de l'existence de l'URSS.

La période de la guerre froide a été marquée par une utilisation encore plus active de l'image de la «femme soviétique libre» dans la propagande soviétique.

Au début des années 1960, les cartes postales de voeux et les affiches à l'occasion du 8 mars abondaient en images de femmes souriantes (souvent avec des enfants), représentant diverses races et nationalités de pays du camp socialiste qui revendiquaient sa solidarité dans la lutte pour la paix dans le monde. et témoigné des privilèges de l'ordre socialiste d'État.

Les célébrations du 8 mars se sont déroulées sous les mêmes slogans exaltés, tels que «Les femmes soviétiques sont les femmes les plus heureuses et les plus égales du monde!», En contraste avec la situation misérable des femmes exploitées et discriminées des États capitalistes. La commémoration de la Journée internationale de la femme dans les collectifs de travail s'est accompagnée de glorifications du parti et du gouvernement pour leur souci inlassable des femmes et de la récompense des travailleuses de choc et des gagnantes des concours socialistes pour leurs réalisations professionnelles au profit de la patrie socialiste.

1965, lorsque le 8 mars est officiellement devenu un jour de congé, a marqué le tournant dans la signification et le style de la commémoration de la Journée de la femme. En fait, cette décision a déplacé de telles célébrations de l'espace public vers un cadre privé et familial. La période du «dégel de Khrouchtchev» a apporté une certaine libéralisation de la vie publique, une amélioration du bien-être, une «réhabilitation» des valeurs, autrefois qualifiées de «vestiges bourgeois», et des pratiques consuméristes (comme la mode, les cosmétiques, le design d'intérieur, les éléments d'étiquette, etc.). C'est probablement à ce moment-là que la tradition de féliciter les femmes avec des fleurs le 8 mars, de leur offrir des bonbons et autres trucs agréables a été conçue.

Dans le contexte des félicitations personnelles, la rhétorique officielle sur la «travailleuse» était inappropriée, tout en faisant l'éloge d'une femme-mère (qui à l'époque était déjà devenue le cœur de l'image de la «super-femme soviétique») était pleinement conforme à la l'esprit des vacances en famille. Ainsi, à partir de la fin des années 1960, on peut parler avec confiance de la transformation du 8 mars en un jour férié semblable à la fête des mères.

Si jusque-là, les vœux festifs du 8 mars avaient coïncidé sporadiquement avec ceux des mères, les années 1970 ont construit une association stable et sans équivoque entre cette fête et la maternité. Les jardins d'enfants ont introduit une tradition consistant à organiser des vacances pour les enfants avec de la poésie et des chansons en l'honneur de leurs mères bien-aimées bienveillantes à la veille du 8 mars, et la presse abondait en publications sur les mères-héroïnes ces jours-là.

Fin de la période soviétique et dépolitisation finale

Placée dans le milieu familial privé, la fête dérivait encore plus vers la dépolitisation de son sens. Peu à peu, cela se transforme en une journée d'honneur pour toutes les femmes. À la fin des années 1970, en plus de la pratique des élèves de féliciter leurs instituteurs, les garçons ont commencé une nouvelle façon de féliciter leurs camarades de classe. Un bouquet de perce-neige et une peluche sont devenus des attributs réguliers de la fête.

L'image d'une jeune femme ou d'une fille insouciante, heureuse de recevoir les salutations festives d'un garçon, a rapidement remplacé les images de femmes travailleuses et de mères-héroïnes attentionnées, typiques des époques précédentes.

Cette tendance à «rajeunir» l'héroïne de la fête a été suivie d'une disparition complète des indices sur sa signification politique. Après tout, une petite fille ne peut pas être politiquement active. Ainsi, des éléments tels que des fleurs, des bonbons et des cadeaux ont rempli l'espace symbolique de la fête.

La dépolitisation ultime de la Journée de la femme ne s'est pas tant déroulée au niveau des célébrations officielles que dans la sphère privée. Bien que dans les collectifs ouvriers, les célébrations avec des discours typiques remplis de clichés de propagande fussent encore une chose, le 8 mars est devenu une fête familiale à part entière avec des rituels pour satisfaire les femmes.

Sur le plan visuel, une rupture définitive avec le sens politique originel de la Journée de la femme s'est produite lorsqu'il n'y avait plus de mention de femmes dans les cartes postales, ni dans les images ni dans les textes. Les personnages de fées et les animaux de bande dessinée ont envahi les cartes postales soviétiques tardives, et le printemps est devenu le thème principal des salutations. Les fleurs et les paysages printaniers s'associent à l'éveil de la nature, tandis que les liens avec les femmes s'estompent à chaque fois davantage, peut-être, à l'exception de la jeunesse et de la prospérité de la beauté des femmes.

Il est difficile de dire à quel point ces tendances à la dépolitisation du 8 mars ont été délibérées, ainsi que dans quelle mesure elles ont été orchestrées d'en haut. Néanmoins, étant donné que tous les documents imprimés en URSS faisaient l'objet d'une censure politique et auraient dû être approuvés par les autorités compétentes, on peut supposer que ce processus n'était pas si spontané ou arbitraire.

Quoi qu'il en soit, contrairement aux idées originales que les féministes mettaient dans cette fête au début du XXe siècle, la Journée internationale de la femme était remplie de significations, d'attributs et de rituels qui encadraient sa célébration d'une manière très spécifique en URSS à la fin des années 1980.

En 70 ans de gouvernance soviétique, le 8 mars a perdu son potentiel de protestation politique. Non seulement elle a été appropriée par l'État communiste, mais elle a également été domestiquée et transformée en une fête du «printemps, de la féminité éternelle et de l'amour».

Les vacances volées ont été retournées contre les femmes elles-mêmes. Dans le pays, où la «question des femmes» avait été considérée comme résolue il y a longtemps, une exaltation hypocrite et un don des femmes se produisaient un jour par an dans des circonstances d'exploitation, de discrimination et de mépris omniprésents pour les nombreux besoins et problèmes des femmes.

Pendant ce temps dans le monde

Pendant ce temps, dans les années 1970, le monde a été englouti par la soi-disant «deuxième vague de féminisme» et les organisations de femmes ont fait pression vigoureusement sur leurs gouvernements et organisations internationales, exigeant de mettre en pratique l'égalité des droits et des chances. Ces efforts massifs et déterminés ont conduit à des changements dans les lois nationales en Europe et en Amérique du Nord.

De plus, afin d'attirer l'attention sur les problèmes de discrimination à l'égard des femmes, l'ONU a proclamé 1975 Année de la femme et, en 1977, l'Assemblée générale des Nations Unies a approuvé la résolution n ° 32/142 suggérant à ses États membres de célébrer chaque année la Journée internationale de la femme. En 1979, l'Assemblée générale des Nations Unies a approuvé la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes qui a été ratifiée par 150 pays, dont la RSS d'Ukraine en 1980. De cette manière, ses États parties ont non seulement reconnu l'existence de discrimination à l’égard des femmes, mais se sont également engagés à prendre des mesures et à s’efforcer d’éliminer les inégalités fondées sur le sexe.

Depuis 1996, sous les auspices des Nations Unies, la Journée internationale de la femme est célébrée chaque année avec un certain slogan pour souligner l'un des problèmes auxquels les femmes sont confrontées sur leur chemin vers l'égalité.

Par exemple, en mars 2000, le thème du 8 mars était «Les femmes s'unissent pour la paix» et en 2013, la célébration de la Journée de la femme s'est déroulée sous la devise des Nations Unies «Une promesse est une promesse: il est temps d'agir pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes». Le problème de la violence à l'égard des femmes est extrêmement pertinent pour l'Ukraine et concerne non seulement les pratiques répandues et honteuses de la violence domestique, mais aussi la traite des femmes, la prostitution, le harcèlement sexuel, etc. également pertinent pour les défis modernes [exemples ajustés et édités en fonction de la date de publication].

Légende: Marche féministe à Kiev, 2017. Photo: Novoye Vermya

Pourtant, depuis de nombreuses années, les organisations de femmes ukrainiennes luttent pour mettre fin à la pratique hypocrite et humiliante des célébrations de style soviétique tardif du 8 mars et pour restaurer sa signification politique authentique de la Journée internationale de solidarité des femmes qui défendrait leurs propres droits et vaincrait le genre. discrimination fondée sur la discrimination. Pourtant, pour de nombreux Ukrainiens, il n'est pas si facile de renoncer à la rare opportunité de recevoir une attention et des cadeaux en ce jour.

Note de l'éditeur

Alors que le paradigme soviétique tardif du 8 mars est toujours dominant en Ukraine, après Euromaïdan, la signification politique de la Journée de la femme a fait l'objet de plus d'attention. De nombreuses femmes refusent de la célébrer comme la fête du printemps de la «féminité» et mettent plutôt l'accent sur les droits des femmes. En 2018, l'Institut ukrainien de la mémoire nationale a tenté d'annuler le statut du 8 mars en tant que jour férié dans le cadre des mesures de décommunisation; cependant, en 2019, il était toujours célébré comme un jour de congé.

Lire la suite: La Journée de la femme en Ukraine est sérieusement dans les limbes

Oksana Kis, PhD, est une historienne et anthropologue ukrainienne, féministe, experte de la plateforme d'experts du genre «KRONA». Elle est également directrice du centre de recherche de Lviv «Femme et société» (ONG) et présidente de l'Association ukrainienne pour la recherche en histoire des femmes.

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