Pillages russes
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Pillages russes
À Marioupol, les occupants russes ont volé toutes les précieuses expositions du Musée des traditions locales et du Musée d'art de Kuindzhi, y compris dess peintures originales d'Arkhip Kuindzhi et d'Ivan Aivazovsky.
« Les occupants russes ont volé toutes les expositions de valeur du Musée des traditions locales et du Musée d'art. Sept chefs-d'œuvre originaux ont été conservés à Marioupol, qui, selon des informations préliminaires, ont été remis aux occupants par la directrice du musée des traditions locales de Marioupol, Natalia Kapusnikova, qui connaissait le lieu exact où les tableaux avaient été cachés », a dénoncé Petro Andruchtchenko, conseiller du maire de Marioupol.
Il a noté que le directeur du musée avait remis aux envahisseurs les originaux de trois peintures de Kuindzhi « Coucher de soleil rouge », « Automne », « Elbrus », la peinture originale d'Aivazovsky « Au large des côtes du Caucase », deux peintures originales de Dubovsky « Mer » et « Nuit sur la mer Baltique », ainsi qu’un buste de Kuindzhi du sculpteur Beklemishev et trois icônes uniques : Jésus-Christ le Tout-Puissant, la Mère de Dieu avec l'Enfant et Jean le Baptiste.
« Les occupants russes ont volé toutes les expositions de valeur du Musée des traditions locales et du Musée d'art. Sept chefs-d'œuvre originaux ont été conservés à Marioupol, qui, selon des informations préliminaires, ont été remis aux occupants par la directrice du musée des traditions locales de Marioupol, Natalia Kapusnikova, qui connaissait le lieu exact où les tableaux avaient été cachés », a dénoncé Petro Andruchtchenko, conseiller du maire de Marioupol.
Il a noté que le directeur du musée avait remis aux envahisseurs les originaux de trois peintures de Kuindzhi « Coucher de soleil rouge », « Automne », « Elbrus », la peinture originale d'Aivazovsky « Au large des côtes du Caucase », deux peintures originales de Dubovsky « Mer » et « Nuit sur la mer Baltique », ainsi qu’un buste de Kuindzhi du sculpteur Beklemishev et trois icônes uniques : Jésus-Christ le Tout-Puissant, la Mère de Dieu avec l'Enfant et Jean le Baptiste.
Caduce62- Messages : 15213
Date d'inscription : 05/01/2010
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Re: Pillages russes
L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a publié lundi dernier une liste actualisée des sites culturels endommagés par les hostilités dans huit régions ukrainiennes.
« En date du 25 avril, l’UNESCO confirme que 110 sites culturels ukrainiens ont été endommagés depuis le début de la guerre, le 24 février : 48 édifices religieux, 10 musées, 22 immeubles historiques, 11 bâtiments dédiés aux activités culturelles, 13 monuments et 6 bibliothèques », peut-on lire sur le site officiel de l’organisation.
La liste comprend des sites culturels détruits ou endommagés dans des régions de Kharkiv (32 sites), de Donetsk (26), de Kyiv (21), de Tchernihiv (13), de Soumy (, de Louhansk (7), de Zaporijjia (2) et de Jytomyr (2).
« En date du 25 avril, l’UNESCO confirme que 110 sites culturels ukrainiens ont été endommagés depuis le début de la guerre, le 24 février : 48 édifices religieux, 10 musées, 22 immeubles historiques, 11 bâtiments dédiés aux activités culturelles, 13 monuments et 6 bibliothèques », peut-on lire sur le site officiel de l’organisation.
La liste comprend des sites culturels détruits ou endommagés dans des régions de Kharkiv (32 sites), de Donetsk (26), de Kyiv (21), de Tchernihiv (13), de Soumy (, de Louhansk (7), de Zaporijjia (2) et de Jytomyr (2).
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Pillages russes
Des militaires de l'armée russe ont pillé le musée d'art de Kherson, indique l’administration du musée.
« Le musée d'art de Kherson a été pillé par les envahisseurs russes. Ils ont appelé cela « l’évacuation des objets d'art », mais ce n’est qu’un pillage sous le slogan de « l’évacuation ». Nous espérons découvrir dans un avenir proche ce qui a été exactement volé, mais il ne fait aucun doute que les plus précieux objets (XVII-XIX siècles) ont été emportés en premier lieu. La cargaison a été envoyée en Crimée, mais pas le fait que ce soit la dernière destination », indique le rapport.
On note que du 31 octobre au 3 novembre, les « autorités » autoproclamées de Kherson ont envoyé au musée trois à quatre douzaines de personnes qui en ont sorti des œuvres d'art et du matériel de bureau. L’administration du musée déplore que les tableaux ne fussent pas correctement emballés pour la transportation, mais enveloppés dans une sorte de chiffon.
« Le musée d'art de Kherson a été pillé par les envahisseurs russes. Ils ont appelé cela « l’évacuation des objets d'art », mais ce n’est qu’un pillage sous le slogan de « l’évacuation ». Nous espérons découvrir dans un avenir proche ce qui a été exactement volé, mais il ne fait aucun doute que les plus précieux objets (XVII-XIX siècles) ont été emportés en premier lieu. La cargaison a été envoyée en Crimée, mais pas le fait que ce soit la dernière destination », indique le rapport.
On note que du 31 octobre au 3 novembre, les « autorités » autoproclamées de Kherson ont envoyé au musée trois à quatre douzaines de personnes qui en ont sorti des œuvres d'art et du matériel de bureau. L’administration du musée déplore que les tableaux ne fussent pas correctement emballés pour la transportation, mais enveloppés dans une sorte de chiffon.
Caduce62- Messages : 15213
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Re: Pillages russes
Caduce ,
On pille tout en Ukraine , tout est bon à prendre ...
Véridique :
Des militaires russes n'ayant jamais vu de leur vie un W.C avec chasse boivent l'eau des chiottes car pour eux , c'est un appareil qui produit de l'eau gazeuse en tirant la chasse !
On pille tout en Ukraine , tout est bon à prendre ...
Véridique :
Des militaires russes n'ayant jamais vu de leur vie un W.C avec chasse boivent l'eau des chiottes car pour eux , c'est un appareil qui produit de l'eau gazeuse en tirant la chasse !
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
Re: Pillages russes
Les russes ont volé les restes de Potemkine , l'amant de l'impératrice Catherine ...tout est bon ...même des sous-vêtements et soutien-gorge de femmes...et j'en passe de plus belle !
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
Re: Pillages russes
Svoboda a écrit:Les russes ont volé les restes de Potemkine , l'amant de l'impératrice Catherine ...tout est bon ...même des sous-vêtements et soutien-gorge de femmes...et j'en passe de plus belle !
Ah ! Tu es de retour Svoboda !
C'est une histoire de symboles. Pour les russes, Potemkine est l'un des artisans de l'agrandissement de la Russie (de la colonisation, quoi ! ). C'est sous son gouvernement que la Russie a conquis les rivages de la mer Noire, fondé Odessa et conquis la Crimée sur les Tatars, donc Potemkine est un "héros russe" (comme Poutine, quoi ) Voilà pourquoi ils veulent rapatrier leur héros pour ne pas le laisser "vivre" sur la terre des Ukrops
J'ajouterai que ça ne dérange pas du tout les ukrainiens car pour eux, Potemkine est un avatar de la colonisation russe qu'ils haïssent maintenant. Donc que les russes emportent leur "convoi 200 Potemkine", ça les débarrasse !
Encore mieux... Savez-vous qu'à Odessa, la mairie est en train de démanteler la statue de Catherine 2 pour les raisons évoquées ci-dessus. Et ! Bonne blague ukrainienne, les ukrainiens ont proposé aux russes d'échanger le raton-laveur qu'ils ont volé dans le zoo de Kherson (avec d'autres animaux) pour l'échanger contre la statue de Catherine 2
Krispoluk- Messages : 9851
Date d'inscription : 03/06/2014
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Svoboda, Caduce62, julienp et Gilles aiment ce message
Re: Pillages russes
Mon symbole , c'est que je chie sur les restes de "Poutine"...Krispoluk a écrit:Svoboda a écrit:Les russes ont volé les restes de Potemkine , l'amant de l'impératrice Catherine ...tout est bon ...même des sous-vêtements et soutien-gorge de femmes...et j'en passe de plus belle !
Ah ! Tu es de retour Svoboda !
C'est une histoire de symboles.
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
Caduce62, myko et Gilles aiment ce message
Re: Pillages russes
Pour ceux qui doutent de mon histoire de raton-laveur, voici la vidéo du "rapt" du fameux raton-laveur du zoo de Kherson par un soldat russe filmé par un copain.
La pauvre bête a été déportée dans un zoo de Crimée Mais d'ici quelques mois, il pourra revenir enfin à la maison
Enfin, ce raton-laveur est en train de devenir un héros national en Ukraine - l'échange avec la statue de Catherine 2 d'Odessa - c'est le premier raton-laveur au monde à valoir plusieurs dizaines de milliers de $
Les ukrainiens en font beaucoup de plaisanteries, la dernière qui circule à Odessa :
"Vous savez pourquoi les russes volent aussi les ratons-laveurs ? C'est parce qu'on leur a dit qu'ils sont capables de faire la lessive !"
La pauvre bête a été déportée dans un zoo de Crimée Mais d'ici quelques mois, il pourra revenir enfin à la maison
Enfin, ce raton-laveur est en train de devenir un héros national en Ukraine - l'échange avec la statue de Catherine 2 d'Odessa - c'est le premier raton-laveur au monde à valoir plusieurs dizaines de milliers de $
Les ukrainiens en font beaucoup de plaisanteries, la dernière qui circule à Odessa :
"Vous savez pourquoi les russes volent aussi les ratons-laveurs ? C'est parce qu'on leur a dit qu'ils sont capables de faire la lessive !"
Krispoluk- Messages : 9851
Date d'inscription : 03/06/2014
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Caduce62- Messages : 15213
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Re: Pillages russes
Protection, exfiltration, inventaire... En Ukraine, une course contre-la-montre pour protéger les œuvres d'art menacées par la guerre
Article rédigé par Zoé Aucaigne
France Télévisions
Publié le 19/02/2023 07:01
"Ce que vous entendez là, c'est une des sirènes restées sur mon téléphone." Du portable de Chiara Dezzi Bardeschi s'élève une alerte stridente, à laquelle les Ukrainiens sont habitués depuis le début de la guerre. "Cela vient d'une application qui prévient lorsqu'il y a un risque d'attaque aérienne", précise la cheffe du bureau de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) en Ukraine, contactée par franceinfo.
Cette Italienne de 52 ans a pris ses quartiers à Kiev en octobre. Comparable à l'action des "Monuments Men", un groupe créé en 1943 pour récupérer les œuvres d'art volées par les nazis, sa mission est d'aider à la protection du patrimoine culturel ukrainien menacé par le conflit avec la Russie.
Ce n'est pas la première fois que la représentante de l'Unesco intervient dans une situation d'urgence. Irak, Libye, Soudan du Sud... Chiara Dezzi Bardeschi est une habituée des zones de guerre. A Kiev, elle reconnaît que ce n'est pas facile tous les jours. Mais l'Italienne en est convaincue : "Nous avons besoin de la culture pour vivre, c'est notre étincelle". "Et là, on est face à un moment critique, où on risque de perdre un patrimoine immense. C'est maintenant qu'il faut intervenir", martèle-t-elle.
Plusieurs centaines de sites endommagés
Pour sa première mission en Ukraine, la représentante de l'Unesco s'est rendue à Odessa, dans le sud du pays : "J'ai participé aux travaux de protection de statues de la ville. Elles ont été entourées de sacs de sable, pour atténuer les impacts d'attaques aériennes, et recouvertes de tissu ignifugé, pour les protéger d'un éventuel incendie". Le centre historique de la ville a d'ailleurs été inscrit au patrimoine mondial en péril de l'Unesco le 25 janvier, malgré l'opposition de la Russie. Cela offre aux sites d'Odessa une protection juridique supplémentaire, selon le porte-parole de l'Unesco : "Ça signifie que l'ensemble des Etats membres s'engagent à tout mettre en œuvre pour protéger ce site. Ils ont une obligation légale face à la communauté internationale".
Chiara Dezzi Bardeschi supervise et inspecte aussi les travaux de réhabilitation d'urgence, financés par l'Unesco, comme ceux effectués au musée des Beaux-Arts d'Odessa. En juillet, une partie de la verrière et des fenêtres du bâtiment, inauguré en 1899, ont été détruites. "La verrière a été réparée et les fenêtres, protégées par des panneaux en bois. Ces mesures temporaires visent à préserver les collections d'attaques ultérieures", détaille-t-elle.
Le musée des Beaux-Arts d'Odessa n'est pas un cas isolé. Incendiés, pillés, détruits... C'est le triste sort réservé à de nombreux lieux culturels ukrainiens depuis le début de l'invasion russe. Dommages collatéraux ou cibles d'attaques, "plus de 1 000 sites ont été endommagés" au total, assurait fin décembre le ministre ukrainien de la Culture à BFMTV. L'Unesco, qui tient sa propre liste et vérifie chaque dégradation qu'elle y ajoute, tablait plutôt sur 238 sites touchés à la date du 8 février.
Ce décompte a été obtenu grâce à une collaboration avec l'agence onusienne d'imagerie satellite. "Quand on a des raisons de penser qu'un site a été endommagé, on demande à nos collègues de l'Unosat de le confirmer via les images satellites, explique Krista Pikkat, directrice du service culture et situations d'urgence de l'Unesco. Ce qui n'est pas toujours simple : quand il y a des nuages au-dessus du lieu, par exemple, on ne peut pas faire la vérification." Interrogée mi-février, l'Unesco a confirmé à franceinfo qu'aucun des huit sites ukrainiens inscrits sur son patrimoine mondial (excepté le centre-ville d'Odessa) n'avait été touché.
Le froid, cet autre ennemi des œuvres
D'autres lieux culturels n'ont pas eu cette chance. L'un des premiers à avoir fait les frais des combats est le pittoresque musée d'Ivankiv, au nord-ouest de Kiev. Jusqu'alors, il abritait des tableaux colorés de la célèbre Maria Primachenko, une peintre ukrainienne emblématique du début du XXe siècle, saluée par Picasso lui-même. Le 27 février 2022, trois jours seulement après le début du conflit, ses œuvres sont parties en fumée. Le musée a été réduit en cendres par l'armée russe, provoquant l'émoi chez les conservateurs, artistes et autres professionnels de la culture.
Aussitôt, des organisations internationales se sont mises en ordre de marche. Parmi elles, l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph), une fondation créée en 2017 pour aider divers pays (Mali, Syrie, Yémen...) à réhabiliter leur patrimoine décimé par la guerre. Quelques jours après l'invasion russe en Ukraine, l'urgence était à la mise à l'abri des objets qu'hébergent musées et bibliothèques.
A défaut de se rendre sur place, sécurité oblige, "on a très vite expédié à plusieurs institutions des boîtes en métal et du papier bulle pour empaqueter leurs œuvres", se souvient Elsa Urtizverea, qui suit les projets menés par l'Aliph en Ukraine. Cette aide s'est révélée précieuse pour le musée Khanenko, à Kiev, touché par des bombardements russes le 10 octobre. "Grâce au matériel de protection envoyé au début du conflit, sa collection de 25 000 œuvres a été épargnée", rapporte Elsa Urtizverea. Mais face au froid hivernal, sécuriser les tableaux et archives ne suffit plus, selon un spécialiste français de la protection du patrimoine en temps de guerre, sous couvert d'anonymat.
"Proposer des caisses et de la mousse, c'est bien, mais il y a aussi un besoin de groupes électrogènes. Laisser un musée dans le froid, ça met en péril ses œuvres."
Sous l'effet des basses températures, les peintures acryliques peuvent ainsi se craqueler, souligne l'Institut canadien de conservation des collections patrimoniales. Ce risque est renforcé par les coupures de courant successives, donc de chauffage, provoquées par les frappes russes sur les centrales ukrainiennes. "C'est un problème nouveau, auquel on n'a jamais été confronté en Irak ou en Afghanistan", souligne Elsa Urtizverea, de l'Aliph. D'autant que les générateurs sont devenus une denrée rare. "On essaye d'en trouver le plus possible mais, pour l'instant, on est sur liste d'attente jusqu'à février", s'inquiète l'experte en histoire de l'art.
L'évacuation de collections, "une opération intense et tendue"
Face à ces difficultés, et lorsque les autorités et institutions ukrainiennes en font la demande, des anges gardiens du patrimoine optent pour une solution radicale : le transfert d'œuvres vers d'autres pays. Mi-novembre, quelque 70 tableaux ont ainsi été retirés du Musée national d'art d'Ukraine, à Kiev, pour être exposés au musée Thyssen-Bornemisza de Madrid. Cette opération a nécessité une logistique conséquente. "La préparation de l'expédition a été un cauchemar, confie Konstantin Akinsha, conservateur de l'exposition en Espagne et originaire d'Ukraine, contacté par franceinfo. Sélectionner les œuvres, les emballer, trouver une société de transport fiable... Et ça avec le courant qui sautait toutes les heures ! J'ai beaucoup d'admiration pour mes collègues ukrainiens."
Le 15 novembre, jour du départ du convoi, la capitale ukrainienne a été la cible de bombardements attribués à l'armée russe. A une heure près, les peintures ne seraient jamais parties de Kiev. "Quand la ville a été attaquée, les camions étaient déjà sur la route et n'ont pas été touchés, Dieu merci. Vous n'imaginez pas la fête que ça a été lorsqu'ils sont arrivés en Espagne. C'était une opération vraiment intense et tendue", témoigne Konstantin Akinsha. Rassemblés jusqu'en avril au sein de l'exposition "Dans l'œil du cyclone. Avant-garde en Ukraine, 1900-1930", les tableaux continueront ensuite leur périple vers Cologne (Allemagne). Un moyen de "protéger les œuvres pendant un moment et de mettre en lumière l'art ukrainien", insiste le conservateur.
La réhabilitation du patrimoine déjà anticipée
Evacuer le patrimoine d'Ukraine n'est toutefois pas une solution idéale, selon des professionnels du secteur. "C'est une question très sensible. Déplacer les œuvres, c'est prendre le risque qu'elles soient pillées pendant l'évacuation", souligne un spécialiste français de la protection du patrimoine en temps de guerre. Car les vols d'artefacts sont légion en Ukraine. L'armée russe a ainsi embarqué plus d'une centaine de milliers d'œuvres et d'objets du musée régional d'Art populaire de Kherson. Presque toute la collection.
L'objectif de l'Aliph et l'Unesco est de s'assurer que l'art pillé revienne aux institutions ukrainiennes à la fin du conflit. Pour cela, les organisations aident à la préparation d'inventaires, une mesure prévue par la Convention de la Haye sur la protection des biens culturels en temps de guerre.
"Il est essentiel qu'un musée puisse prouver qu'une œuvre était dans sa collection via son numéro d'inventaire."
Manuscrits à l'origine, ces inventaires ont vocation à être numérisés. "On envoie des appareils photo, des scanners et des ordinateurs pour que les musées créent une base de données solide, précise Elsa Urtizverea. Celle-ci est ensuite transmise au ministère ukrainien de la Culture, afin que toutes les œuvres soient traçables." Ces "Monuments Men" des temps modernes pensent donc déjà à l'après, même si la fin du conflit semble encore loin.
Article rédigé par Zoé Aucaigne
France Télévisions
Publié le 19/02/2023 07:01
"Ce que vous entendez là, c'est une des sirènes restées sur mon téléphone." Du portable de Chiara Dezzi Bardeschi s'élève une alerte stridente, à laquelle les Ukrainiens sont habitués depuis le début de la guerre. "Cela vient d'une application qui prévient lorsqu'il y a un risque d'attaque aérienne", précise la cheffe du bureau de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) en Ukraine, contactée par franceinfo.
Cette Italienne de 52 ans a pris ses quartiers à Kiev en octobre. Comparable à l'action des "Monuments Men", un groupe créé en 1943 pour récupérer les œuvres d'art volées par les nazis, sa mission est d'aider à la protection du patrimoine culturel ukrainien menacé par le conflit avec la Russie.
Ce n'est pas la première fois que la représentante de l'Unesco intervient dans une situation d'urgence. Irak, Libye, Soudan du Sud... Chiara Dezzi Bardeschi est une habituée des zones de guerre. A Kiev, elle reconnaît que ce n'est pas facile tous les jours. Mais l'Italienne en est convaincue : "Nous avons besoin de la culture pour vivre, c'est notre étincelle". "Et là, on est face à un moment critique, où on risque de perdre un patrimoine immense. C'est maintenant qu'il faut intervenir", martèle-t-elle.
Plusieurs centaines de sites endommagés
Pour sa première mission en Ukraine, la représentante de l'Unesco s'est rendue à Odessa, dans le sud du pays : "J'ai participé aux travaux de protection de statues de la ville. Elles ont été entourées de sacs de sable, pour atténuer les impacts d'attaques aériennes, et recouvertes de tissu ignifugé, pour les protéger d'un éventuel incendie". Le centre historique de la ville a d'ailleurs été inscrit au patrimoine mondial en péril de l'Unesco le 25 janvier, malgré l'opposition de la Russie. Cela offre aux sites d'Odessa une protection juridique supplémentaire, selon le porte-parole de l'Unesco : "Ça signifie que l'ensemble des Etats membres s'engagent à tout mettre en œuvre pour protéger ce site. Ils ont une obligation légale face à la communauté internationale".
Chiara Dezzi Bardeschi supervise et inspecte aussi les travaux de réhabilitation d'urgence, financés par l'Unesco, comme ceux effectués au musée des Beaux-Arts d'Odessa. En juillet, une partie de la verrière et des fenêtres du bâtiment, inauguré en 1899, ont été détruites. "La verrière a été réparée et les fenêtres, protégées par des panneaux en bois. Ces mesures temporaires visent à préserver les collections d'attaques ultérieures", détaille-t-elle.
Le musée des Beaux-Arts d'Odessa n'est pas un cas isolé. Incendiés, pillés, détruits... C'est le triste sort réservé à de nombreux lieux culturels ukrainiens depuis le début de l'invasion russe. Dommages collatéraux ou cibles d'attaques, "plus de 1 000 sites ont été endommagés" au total, assurait fin décembre le ministre ukrainien de la Culture à BFMTV. L'Unesco, qui tient sa propre liste et vérifie chaque dégradation qu'elle y ajoute, tablait plutôt sur 238 sites touchés à la date du 8 février.
Ce décompte a été obtenu grâce à une collaboration avec l'agence onusienne d'imagerie satellite. "Quand on a des raisons de penser qu'un site a été endommagé, on demande à nos collègues de l'Unosat de le confirmer via les images satellites, explique Krista Pikkat, directrice du service culture et situations d'urgence de l'Unesco. Ce qui n'est pas toujours simple : quand il y a des nuages au-dessus du lieu, par exemple, on ne peut pas faire la vérification." Interrogée mi-février, l'Unesco a confirmé à franceinfo qu'aucun des huit sites ukrainiens inscrits sur son patrimoine mondial (excepté le centre-ville d'Odessa) n'avait été touché.
Le froid, cet autre ennemi des œuvres
D'autres lieux culturels n'ont pas eu cette chance. L'un des premiers à avoir fait les frais des combats est le pittoresque musée d'Ivankiv, au nord-ouest de Kiev. Jusqu'alors, il abritait des tableaux colorés de la célèbre Maria Primachenko, une peintre ukrainienne emblématique du début du XXe siècle, saluée par Picasso lui-même. Le 27 février 2022, trois jours seulement après le début du conflit, ses œuvres sont parties en fumée. Le musée a été réduit en cendres par l'armée russe, provoquant l'émoi chez les conservateurs, artistes et autres professionnels de la culture.
Aussitôt, des organisations internationales se sont mises en ordre de marche. Parmi elles, l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph), une fondation créée en 2017 pour aider divers pays (Mali, Syrie, Yémen...) à réhabiliter leur patrimoine décimé par la guerre. Quelques jours après l'invasion russe en Ukraine, l'urgence était à la mise à l'abri des objets qu'hébergent musées et bibliothèques.
A défaut de se rendre sur place, sécurité oblige, "on a très vite expédié à plusieurs institutions des boîtes en métal et du papier bulle pour empaqueter leurs œuvres", se souvient Elsa Urtizverea, qui suit les projets menés par l'Aliph en Ukraine. Cette aide s'est révélée précieuse pour le musée Khanenko, à Kiev, touché par des bombardements russes le 10 octobre. "Grâce au matériel de protection envoyé au début du conflit, sa collection de 25 000 œuvres a été épargnée", rapporte Elsa Urtizverea. Mais face au froid hivernal, sécuriser les tableaux et archives ne suffit plus, selon un spécialiste français de la protection du patrimoine en temps de guerre, sous couvert d'anonymat.
"Proposer des caisses et de la mousse, c'est bien, mais il y a aussi un besoin de groupes électrogènes. Laisser un musée dans le froid, ça met en péril ses œuvres."
Sous l'effet des basses températures, les peintures acryliques peuvent ainsi se craqueler, souligne l'Institut canadien de conservation des collections patrimoniales. Ce risque est renforcé par les coupures de courant successives, donc de chauffage, provoquées par les frappes russes sur les centrales ukrainiennes. "C'est un problème nouveau, auquel on n'a jamais été confronté en Irak ou en Afghanistan", souligne Elsa Urtizverea, de l'Aliph. D'autant que les générateurs sont devenus une denrée rare. "On essaye d'en trouver le plus possible mais, pour l'instant, on est sur liste d'attente jusqu'à février", s'inquiète l'experte en histoire de l'art.
L'évacuation de collections, "une opération intense et tendue"
Face à ces difficultés, et lorsque les autorités et institutions ukrainiennes en font la demande, des anges gardiens du patrimoine optent pour une solution radicale : le transfert d'œuvres vers d'autres pays. Mi-novembre, quelque 70 tableaux ont ainsi été retirés du Musée national d'art d'Ukraine, à Kiev, pour être exposés au musée Thyssen-Bornemisza de Madrid. Cette opération a nécessité une logistique conséquente. "La préparation de l'expédition a été un cauchemar, confie Konstantin Akinsha, conservateur de l'exposition en Espagne et originaire d'Ukraine, contacté par franceinfo. Sélectionner les œuvres, les emballer, trouver une société de transport fiable... Et ça avec le courant qui sautait toutes les heures ! J'ai beaucoup d'admiration pour mes collègues ukrainiens."
Le 15 novembre, jour du départ du convoi, la capitale ukrainienne a été la cible de bombardements attribués à l'armée russe. A une heure près, les peintures ne seraient jamais parties de Kiev. "Quand la ville a été attaquée, les camions étaient déjà sur la route et n'ont pas été touchés, Dieu merci. Vous n'imaginez pas la fête que ça a été lorsqu'ils sont arrivés en Espagne. C'était une opération vraiment intense et tendue", témoigne Konstantin Akinsha. Rassemblés jusqu'en avril au sein de l'exposition "Dans l'œil du cyclone. Avant-garde en Ukraine, 1900-1930", les tableaux continueront ensuite leur périple vers Cologne (Allemagne). Un moyen de "protéger les œuvres pendant un moment et de mettre en lumière l'art ukrainien", insiste le conservateur.
La réhabilitation du patrimoine déjà anticipée
Evacuer le patrimoine d'Ukraine n'est toutefois pas une solution idéale, selon des professionnels du secteur. "C'est une question très sensible. Déplacer les œuvres, c'est prendre le risque qu'elles soient pillées pendant l'évacuation", souligne un spécialiste français de la protection du patrimoine en temps de guerre. Car les vols d'artefacts sont légion en Ukraine. L'armée russe a ainsi embarqué plus d'une centaine de milliers d'œuvres et d'objets du musée régional d'Art populaire de Kherson. Presque toute la collection.
L'objectif de l'Aliph et l'Unesco est de s'assurer que l'art pillé revienne aux institutions ukrainiennes à la fin du conflit. Pour cela, les organisations aident à la préparation d'inventaires, une mesure prévue par la Convention de la Haye sur la protection des biens culturels en temps de guerre.
"Il est essentiel qu'un musée puisse prouver qu'une œuvre était dans sa collection via son numéro d'inventaire."
Manuscrits à l'origine, ces inventaires ont vocation à être numérisés. "On envoie des appareils photo, des scanners et des ordinateurs pour que les musées créent une base de données solide, précise Elsa Urtizverea. Celle-ci est ensuite transmise au ministère ukrainien de la Culture, afin que toutes les œuvres soient traçables." Ces "Monuments Men" des temps modernes pensent donc déjà à l'après, même si la fin du conflit semble encore loin.
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