En France
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Re: En France
Le grand Lobby de la médecine sera toujours aussi actif !!!
Et après, allez vous demander pourquoi le numerus clausus est toujours aussi sévère et pourquoi on doit "importer" quantité de médecins africains et maghrébins dans nos hôpitaux et pourquoi la grande "désertification" de la France rurale s'accélère à la vitesse Grand "V" !
Et après, allez vous demander pourquoi le numerus clausus est toujours aussi sévère et pourquoi on doit "importer" quantité de médecins africains et maghrébins dans nos hôpitaux et pourquoi la grande "désertification" de la France rurale s'accélère à la vitesse Grand "V" !
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: En France
Le problème est qu'il n'y a pas de lobby des médecins, déjà trop occupés au niveau des syndicats à faire de la guerre politicienne au lieu de défendre la professionKrispoluk a écrit:Le grand Lobby de la médecine sera toujours aussi actif !!!
Et après, allez vous demander pourquoi le numerus clausus est toujours aussi sévère et pourquoi on doit "importer" quantité de médecins africains et maghrébins dans nos hôpitaux et pourquoi la grande "désertification" de la France rurale s'accélère à la vitesse Grand "V" !
Les députés ne pensent qu'à toucher leur gros salaire même s'il y a eu qq timides avancées comme les congés maternité des femmes médecins Toutes les femmes y avaient droit sauf nos consoeurs
C'est le ministre de la santé et sa clique d'énarques qui décident et on n'a pas été gâté ces dernières années ni à droite ni à gauche faudra pas compter sur l'extrême droite ni l'extrême gauche donc il ne nous reste plus qu'à espérer que Macron fasse bien son travail
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: En France
Le chef de délégation du sordide voyage "démocratique" en Crimée Thierry "Luis" Mariani n'a pas été réélu député: pas une perte pour la démocratie. Ses deux lieutenants Nicolas Dhuicq et Jacques Myard (il va les bouffer ses bretelles après 24 ans de députation!!!) ont également été éjectés de leur poste de député.
Moralité: "Voyage en Crimée, retour de bâton assuré"
Moralité: "Voyage en Crimée, retour de bâton assuré"
Janchik- Messages : 276
Date d'inscription : 12/06/2014
Re: En France
Caduce62 a écrit:Le problème est qu'il n'y a pas de lobby des médecins, déjà trop occupés au niveau des syndicats à faire de la guerre politicienne au lieu de défendre la professionKrispoluk a écrit:Le grand Lobby de la médecine sera toujours aussi actif !!!
Et après, allez vous demander pourquoi le numerus clausus est toujours aussi sévère et pourquoi on doit "importer" quantité de médecins africains et maghrébins dans nos hôpitaux et pourquoi la grande "désertification" de la France rurale s'accélère à la vitesse Grand "V" !
Excuse-moi, mais on n'arrivera pas à me faire croire qu'on doive refuser plein d'étudiants français jugé "insuffisants" au niveau de leurs études pour cause de numérus clausus alors qu'on va juger "très compétents" de jeunes médecins frais émoulus d'Alger, d'Abidjan ou de Lomé (même s'ils sont très compétents, hein ma remarque n'est pas raciste) au vu de leur diplôme de facultés africaines !
Si quelqu'un a la réponse, je n'ai pas encore compris ???
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: En France
Un deuxième "coup de gueule", j'en ai poussé un premier voici quelques semaines...
Alors j'apprends des nouvelles sidérantes :
1) Un attentat terroriste a été déjoué à Marseille avant le 1er tour des présidentielles, dirigé contre un parti politique français et le pouvoir en place n'a même pas daigné en informer les dirigeants de ce parti pour qu'ils prennent des mesures de sécurité renforcées !!! Les terroristes impliqués voulaient faire exploser une bombe dans un meeting du FN.
Pourquoi on ne l'a pas su ??? Sans doute qu'il ne fallait pas que le bon peuple de France voie le FN en victime des attentats islamiques (des fois que ça pourrait faire remonter sa cote...) En tout cas, cela démontre que le pouvoir de l'époque n'en avait rien à foutre de la vie de (mauvais ?) français puisqu'il n'a même pas jugé bon d'en aviser la direction de ce parti...
2) La valse des démissions de ministres Modem, 3 à ce jour, pour cause de soupçon d'emplois fictifs au Parlement Européen... On a fait une montagne du même problème avant les élections pour le FN et j'ai écrit à cette époque (voir mon post d'il y a quelque semaines) que "tous les partis ont fait pareil..." On en a la démonstration aujourd'hui et il y en a d'autres, hein ! A droite, au PS, chez les écolos et les cocos...
Alors 2 poids, 2 mesures ? Bien sûr ! Les responsables du FN et leurs électeurs sont accusés de tous les maux mais ce n'est vraiment pas la meilleure façon de les faire baisser dans les sondages car les gens que je cotoîe sont outrés de ces pratiques staliniennes qu'ont leur renvoie...
3) Enfin, la meilleure, un fiché "S" connu comme un salafiste radical qui a vu son port d'arme renouvelé !!! Là c'est la meilleure Dormez tranquilles braves gens, la République veille sur vous...
Et voilà comment des personnes comme moi (et je suis loin d'être le seul, hein...) en arrive à se radicaliser. Bon pas dans le sens islamiste, hein !!!
Allez, tout va bien dans le meilleur des mondes bisounours...
Alors j'apprends des nouvelles sidérantes :
1) Un attentat terroriste a été déjoué à Marseille avant le 1er tour des présidentielles, dirigé contre un parti politique français et le pouvoir en place n'a même pas daigné en informer les dirigeants de ce parti pour qu'ils prennent des mesures de sécurité renforcées !!! Les terroristes impliqués voulaient faire exploser une bombe dans un meeting du FN.
Pourquoi on ne l'a pas su ??? Sans doute qu'il ne fallait pas que le bon peuple de France voie le FN en victime des attentats islamiques (des fois que ça pourrait faire remonter sa cote...) En tout cas, cela démontre que le pouvoir de l'époque n'en avait rien à foutre de la vie de (mauvais ?) français puisqu'il n'a même pas jugé bon d'en aviser la direction de ce parti...
2) La valse des démissions de ministres Modem, 3 à ce jour, pour cause de soupçon d'emplois fictifs au Parlement Européen... On a fait une montagne du même problème avant les élections pour le FN et j'ai écrit à cette époque (voir mon post d'il y a quelque semaines) que "tous les partis ont fait pareil..." On en a la démonstration aujourd'hui et il y en a d'autres, hein ! A droite, au PS, chez les écolos et les cocos...
Alors 2 poids, 2 mesures ? Bien sûr ! Les responsables du FN et leurs électeurs sont accusés de tous les maux mais ce n'est vraiment pas la meilleure façon de les faire baisser dans les sondages car les gens que je cotoîe sont outrés de ces pratiques staliniennes qu'ont leur renvoie...
3) Enfin, la meilleure, un fiché "S" connu comme un salafiste radical qui a vu son port d'arme renouvelé !!! Là c'est la meilleure Dormez tranquilles braves gens, la République veille sur vous...
Et voilà comment des personnes comme moi (et je suis loin d'être le seul, hein...) en arrive à se radicaliser. Bon pas dans le sens islamiste, hein !!!
Allez, tout va bien dans le meilleur des mondes bisounours...
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: En France
Si ça peut te consoler, je ne suis pas certain que cette histoire d'emploi fictif du FN ait eu un gros impact sur le résultat de l'élection (contrairement à l'affaire Fillon).
2) La valse des démissions de ministres Modem, 3 à ce jour, pour cause de soupçon d'emplois fictifs au Parlement Européen... On a fait une montagne du même problème avant les élections pour le FN et j'ai écrit à cette époque (voir mon post d'il y a quelque semaines) que "tous les partis ont fait pareil..." On en a la démonstration aujourd'hui et il y en a d'autres, hein ! A droite, au PS, chez les écolos et les cocos...
Alors 2 poids, 2 mesures ? Bien sûr ! Les responsables du FN et leurs électeurs sont accusés de tous les maux mais ce n'est vraiment pas la meilleure façon de les faire baisser dans les sondages car les gens que je cotoîe sont outrés de ces pratiques staliniennes qu'ont leur renvoie...
La milieu journalistique n'est évidemment pas neutre sur le plan politique.
Il suffirait de faire un sondage dans une école de journalisme et tu aurais 3/4 de vote à gauche.
Lorsque je terminai mes etudes à sciences po lyon en 2002 (sciences po forme beaucoup de futurs journalistes), un sondage avait été réalisé auprès des étudiant concernant la presidentielle qui avait lieu cette année là, et c'était O Besancenot qui était en tête au 1er tour!
Aucun étudiant n'aurait osé s'afficher d’extrême droite
travellergillou76- Messages : 2193
Date d'inscription : 30/12/2015
Re: En France
travellergillou76 a écrit:Si ça peut te consoler, je ne suis pas certain que cette histoire d'emploi fictif du FN ait eu un gros impact sur le résultat de l'élection (contrairement à l'affaire Fillon).
2) La valse des démissions de ministres Modem, 3 à ce jour, pour cause de soupçon d'emplois fictifs au Parlement Européen... On a fait une montagne du même problème avant les élections pour le FN et j'ai écrit à cette époque (voir mon post d'il y a quelque semaines) que "tous les partis ont fait pareil..." On en a la démonstration aujourd'hui et il y en a d'autres, hein ! A droite, au PS, chez les écolos et les cocos...
Alors 2 poids, 2 mesures ? Bien sûr ! Les responsables du FN et leurs électeurs sont accusés de tous les maux mais ce n'est vraiment pas la meilleure façon de les faire baisser dans les sondages car les gens que je cotoîe sont outrés de ces pratiques staliniennes qu'ont leur renvoie...
La milieu journalistique n'est évidemment pas neutre sur le plan politique.
Il suffirait de faire un sondage dans une école de journalisme et tu aurais 3/4 de vote à gauche.
Lorsque je terminai mes etudes à sciences po lyon en 2002 (sciences po forme beaucoup de futurs journalistes), un sondage avait été réalisé auprès des étudiant concernant la presidentielle qui avait lieu cette année là, et c'était O Besancenot qui était en tête au 1er tour!
Aucun étudiant n'aurait osé s'afficher d’extrême droite
Bon, tu me rassures un peu sur ton "pedigree"
C'est juste pour faire comprendre pourquoi "la France profonde" en a marre de se faire manipuler par les médias...
Je referme la parenthèse
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: En France
T'énerve pas Kris, le "problème" est le même dans la plupart des pays européens . . .
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: En France
Après les USA, l'UE (aujourd'hui) :
Porochenko a annoncé la tenue d'une rencontre avec Macron
Le président ukrainien Petro Porochenko se rendra le 26 juin à Paris pour une visite de travail, au cours de laquelle il rencontrera son homologue français Emmanuel Macron.
Le chef de l’État ukrainien a fait savoir cette information lors d'une déclaration commune avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, aux médias à Bruxelles :
« Étant parmi les premiers, nous avons une invitation pour le 26 juin à visiter Paris et à rencontrer le président Macron. Nous le remercions de ses premiers pas, de sa position responsable et pro-européenne », a-t-il dit.
Porochenko a annoncé la tenue d'une rencontre avec Macron
Le président ukrainien Petro Porochenko se rendra le 26 juin à Paris pour une visite de travail, au cours de laquelle il rencontrera son homologue français Emmanuel Macron.
Le chef de l’État ukrainien a fait savoir cette information lors d'une déclaration commune avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, aux médias à Bruxelles :
« Étant parmi les premiers, nous avons une invitation pour le 26 juin à visiter Paris et à rencontrer le président Macron. Nous le remercions de ses premiers pas, de sa position responsable et pro-européenne », a-t-il dit.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: En France
L’Ukraine au menu du président Macron
Le président ukrainien Petro Porochenko est reçu lundi 26 juin à l’Élysée pour une première rencontre avec le nouveau chef d’État français Emmanuel Macron.
Le président ukrainien Petro Poroshenko à Bruxelles le 22 juin 2017, / John Thys/AFP
Après une première rencontre avec Donald Trump, le président ukrainien Petro Porochenko poursuit sa tournée des nouveaux chefs d’État occidentaux en se rendant lundi 26 juin à l’Élysée.
Sa visite doit lui permettre de mesurer le soutien d’un interlocuteur qui semble sur le dossier de la guerre en Ukraine s’inscrire dans les pas de son prédécesseur François Hollande, à savoir la poursuite coûte que coûte du processus de paix de Minsk, entre Kiev et les rebelles du Donbass soutenus par Moscou.
Aux États-Unis, Petro Porochenko avait pu constater que malgré les déclarations ambivalentes de Donald Trump durant la campagne électorale à propos de l’annexion de la Crimée, celui-ci ne souhaitait pas pour le moment revenir sur les positions de l’administration Obama.
Une nouvelle trêve a été violée dans l’Est de l’Ukraine
D’après Petro Porochenko, les Américains ont promis de renforcer leur coopération militaire et de maintenir les sanctions contre la Russie. De nouvelles actions contre des individus, des responsables gouvernementaux et des organisations opérant en Crimée ont été annoncées durant son séjour aux États-Unis.
Analyse : comment l’Ukraine s’éloigne du Donbass
En Europe, la France et l’Allemagne ont pareillement plaidé pour une reconduite des sanctions économiques de l’Union décidées en juillet 2014 contre la Russie, accusée de soutenir activement les insurgés des républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk.
La visite de Petro Porochenko intervient au moment où une nouvelle trêve a été violée dans l’Est de l’Ukraine, marquée par la mort de deux soldats ukrainiens. L’arrêt des combats vise à permettre aux habitants locaux de procéder aux récoltes agricoles. Elle est censée durer jusqu’au 31 août, conformément à une décision du groupe de contact pour l’Ukraine (Kiev, Moscou et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et des rebelles ukrainiens.
Lire aussi : se montrer fermer avec la Russie
Trois ans après le début du conflit, Kiev affirme être prêt à modifier sa stratégie dans les territoires en guerre. D’après le quotidien Kommersant, la présidence ukrainienne réfléchit à la possibilité d’alléger le blocus économique des zones rebelles, en facilitant notamment le paiement des pensions aux retraités qui vivent sous le contrôle des insurgés. Les diplomates français et allemands ont à plusieurs reprises plaidé en ce sens afin de réduire le fossé avec les régions de Donetsk et Lougansk.
Autre mesure évoquée, le changement de statut des territoires en guerre. Le deuxième volet du plan prévoit la fin de l’opération antiterroriste (ATO), en vigueur depuis avril 2014 dans tout le Sud-Est ukrainien.
À la place, la loi martiale serait instaurée sur les villes proches de la ligne de front, c’est-à-dire Marioupol, Kramatorsk, Slaviansk, Avdiïvka et Marïnka. Ces communes seraient placées directement sous l’autorité des militaires. Une mesure qui inquiète de nombreux partisans de la paix et notamment les défenseurs des droits de l’homme.
OLIVIER TALLÈS
Le président ukrainien Petro Porochenko est reçu lundi 26 juin à l’Élysée pour une première rencontre avec le nouveau chef d’État français Emmanuel Macron.
Le président ukrainien Petro Poroshenko à Bruxelles le 22 juin 2017, / John Thys/AFP
Après une première rencontre avec Donald Trump, le président ukrainien Petro Porochenko poursuit sa tournée des nouveaux chefs d’État occidentaux en se rendant lundi 26 juin à l’Élysée.
Sa visite doit lui permettre de mesurer le soutien d’un interlocuteur qui semble sur le dossier de la guerre en Ukraine s’inscrire dans les pas de son prédécesseur François Hollande, à savoir la poursuite coûte que coûte du processus de paix de Minsk, entre Kiev et les rebelles du Donbass soutenus par Moscou.
Aux États-Unis, Petro Porochenko avait pu constater que malgré les déclarations ambivalentes de Donald Trump durant la campagne électorale à propos de l’annexion de la Crimée, celui-ci ne souhaitait pas pour le moment revenir sur les positions de l’administration Obama.
Une nouvelle trêve a été violée dans l’Est de l’Ukraine
D’après Petro Porochenko, les Américains ont promis de renforcer leur coopération militaire et de maintenir les sanctions contre la Russie. De nouvelles actions contre des individus, des responsables gouvernementaux et des organisations opérant en Crimée ont été annoncées durant son séjour aux États-Unis.
Analyse : comment l’Ukraine s’éloigne du Donbass
En Europe, la France et l’Allemagne ont pareillement plaidé pour une reconduite des sanctions économiques de l’Union décidées en juillet 2014 contre la Russie, accusée de soutenir activement les insurgés des républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk.
La visite de Petro Porochenko intervient au moment où une nouvelle trêve a été violée dans l’Est de l’Ukraine, marquée par la mort de deux soldats ukrainiens. L’arrêt des combats vise à permettre aux habitants locaux de procéder aux récoltes agricoles. Elle est censée durer jusqu’au 31 août, conformément à une décision du groupe de contact pour l’Ukraine (Kiev, Moscou et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et des rebelles ukrainiens.
Lire aussi : se montrer fermer avec la Russie
Trois ans après le début du conflit, Kiev affirme être prêt à modifier sa stratégie dans les territoires en guerre. D’après le quotidien Kommersant, la présidence ukrainienne réfléchit à la possibilité d’alléger le blocus économique des zones rebelles, en facilitant notamment le paiement des pensions aux retraités qui vivent sous le contrôle des insurgés. Les diplomates français et allemands ont à plusieurs reprises plaidé en ce sens afin de réduire le fossé avec les régions de Donetsk et Lougansk.
Autre mesure évoquée, le changement de statut des territoires en guerre. Le deuxième volet du plan prévoit la fin de l’opération antiterroriste (ATO), en vigueur depuis avril 2014 dans tout le Sud-Est ukrainien.
À la place, la loi martiale serait instaurée sur les villes proches de la ligne de front, c’est-à-dire Marioupol, Kramatorsk, Slaviansk, Avdiïvka et Marïnka. Ces communes seraient placées directement sous l’autorité des militaires. Une mesure qui inquiète de nombreux partisans de la paix et notamment les défenseurs des droits de l’homme.
OLIVIER TALLÈS
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: En France
Face à Poutine, les Ukrainiens veulent croire en Macron
© Alian Jocard, AFP | Emmanuel Macron recevant son homologue ukrainien Petro Porochenko, le 26 juin, à l'Élysée.
Fort du soutien de Washington, Petro Porochenko se rend à l'Élysée lundi dans l'espoir d'obtenir un appui clair de la part d'Emmanuel Macron dans la crise ukrainienne. Mais, à Kiev, les espoirs d'une résolution du conflit avec Moscou s'amenuise.
Une semaine après avoir rencontré Donald Trump, Petro Porochenko poursuit sa tournée des nouveaux chefs d’État occidentaux. Le président ukrainien se rend, lundi 26 juin, à l’Élysée où il est reçu par Emmanuel Macron. Fort du soutien de Washington, Porochenko vient mesurer celui de son homologue français qui, sur le dossier ukrainien, semble s’inscrire dans les pas de son prédécesseur François Hollande.
Cette rencontre est d’autant plus attendue à Kiev qu’"Emmanuel Macron est très populaire en Ukraine", commente Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev. Son élection a été accueillie avec un grand soulagement ici car les trois autres principaux candidats à l’élection présidentielle française étaient perçus, chacun à leur manière, comme pro-russe. Les Ukrainiens espèrent donc avoir devant eux un interlocuteur prêt à maintenir la pression sur Moscou."
Reste que, pour beaucoup à Kiev, la résolution du conflit est encore loin d’être acquise. "Officiellement, tout le monde parle de la nécessité d’appliquer l’accord de paix signé à Minsk début 2015 mais du côté russe comme du côté ukrainien, on ne voit pas forcément une volonté de progresser sur la question. En Ukraine, nombreux sont ceux qui, en privé, admettent que c’est irréalisable", affirme notre correspondant. "Les Ukrainiens ne semblent pas se préparer à une éventuelle réintégration des territoires du Donbass. Et, chez les Russes, on ne voit pas non plus un respect de l’engagement pris par Moscou d’arrêter de soutenir en armes et en munitions les forces déployées dans la région."
La France "ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée" affirme Macron
"La France est attachée à la souveraineté de l'Ukraine dans ses frontières reconnues" a assuré Emmanuel Macron à l'issue d'une rencontre avec le président ukrainien Petro Poroshenko.
Emmanuel Macron a reçu ce lundi le président ukrainien Petro Poroshenko à l'Elysée.
ALAIN JOCARD / AFP
"La France ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée, il faut le répéter", a déclaré lundi 26 juin Emmanuel Macron dans une conférence de presse avec son homologue ukrainien, Petro Porochenko. "La France est attachée à la souveraineté de l'Ukraine dans ses frontières reconnues", a-t-il ajouté, au terme d'une rencontre d'une heure avec le président ukrainien.
(Avec AFP)
Paris, Kiev espèrent avancer lors d'une réunion Normandie imminente
Emmanuel Macron et Petro Porochenko ont dit lundi leur espoir de pouvoir avancer vers une sortie de crise en Ukraine lors d'une réunion avec l'Allemagne et la Russie dans quelques jours.
Après une rencontre avec son homologue ukrainien, le président français a dit sa lassitude de voir ces réunions en "format Normandie" de pas avoir de conclusions concrètes et a proposé que
les participants soumettent avant la prochaine une liste de préconditions, par exemple sur le retrait des forces militaires et une solution pour les prisonniers.
La date de cette réunion sera fixée très rapidement, a-t-il dit, précisant qu'elle devrait avoir lieu entre les derniers jours de juin et les premiers jours de juillet, dans tous les cas avant le sommet du G20 des 7-8 juillet.
Il a confirmé que la France ne reconnaîtrait pas l'annexion de la Crimée par la Russie et estimé qu'on ne devait pas s'habituer au non respect des accords trouvés à Minsk pour sortir du conflit.
Il faut se donner "encore quelques mois pour réussir" dans le cadre du processus de Minsk, avant d'examiner d'éventuelles alternatives, a estimé Emmanuel Macron.
Petro Porochenko s'est quant à lui dit "beaucoup plus optimiste" après sa rencontre avec le président français.
© Alian Jocard, AFP | Emmanuel Macron recevant son homologue ukrainien Petro Porochenko, le 26 juin, à l'Élysée.
Fort du soutien de Washington, Petro Porochenko se rend à l'Élysée lundi dans l'espoir d'obtenir un appui clair de la part d'Emmanuel Macron dans la crise ukrainienne. Mais, à Kiev, les espoirs d'une résolution du conflit avec Moscou s'amenuise.
Une semaine après avoir rencontré Donald Trump, Petro Porochenko poursuit sa tournée des nouveaux chefs d’État occidentaux. Le président ukrainien se rend, lundi 26 juin, à l’Élysée où il est reçu par Emmanuel Macron. Fort du soutien de Washington, Porochenko vient mesurer celui de son homologue français qui, sur le dossier ukrainien, semble s’inscrire dans les pas de son prédécesseur François Hollande.
Cette rencontre est d’autant plus attendue à Kiev qu’"Emmanuel Macron est très populaire en Ukraine", commente Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev. Son élection a été accueillie avec un grand soulagement ici car les trois autres principaux candidats à l’élection présidentielle française étaient perçus, chacun à leur manière, comme pro-russe. Les Ukrainiens espèrent donc avoir devant eux un interlocuteur prêt à maintenir la pression sur Moscou."
Reste que, pour beaucoup à Kiev, la résolution du conflit est encore loin d’être acquise. "Officiellement, tout le monde parle de la nécessité d’appliquer l’accord de paix signé à Minsk début 2015 mais du côté russe comme du côté ukrainien, on ne voit pas forcément une volonté de progresser sur la question. En Ukraine, nombreux sont ceux qui, en privé, admettent que c’est irréalisable", affirme notre correspondant. "Les Ukrainiens ne semblent pas se préparer à une éventuelle réintégration des territoires du Donbass. Et, chez les Russes, on ne voit pas non plus un respect de l’engagement pris par Moscou d’arrêter de soutenir en armes et en munitions les forces déployées dans la région."
La France "ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée" affirme Macron
"La France est attachée à la souveraineté de l'Ukraine dans ses frontières reconnues" a assuré Emmanuel Macron à l'issue d'une rencontre avec le président ukrainien Petro Poroshenko.
Emmanuel Macron a reçu ce lundi le président ukrainien Petro Poroshenko à l'Elysée.
ALAIN JOCARD / AFP
"La France ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée, il faut le répéter", a déclaré lundi 26 juin Emmanuel Macron dans une conférence de presse avec son homologue ukrainien, Petro Porochenko. "La France est attachée à la souveraineté de l'Ukraine dans ses frontières reconnues", a-t-il ajouté, au terme d'une rencontre d'une heure avec le président ukrainien.
(Avec AFP)
Paris, Kiev espèrent avancer lors d'une réunion Normandie imminente
Emmanuel Macron et Petro Porochenko ont dit lundi leur espoir de pouvoir avancer vers une sortie de crise en Ukraine lors d'une réunion avec l'Allemagne et la Russie dans quelques jours.
Après une rencontre avec son homologue ukrainien, le président français a dit sa lassitude de voir ces réunions en "format Normandie" de pas avoir de conclusions concrètes et a proposé que
les participants soumettent avant la prochaine une liste de préconditions, par exemple sur le retrait des forces militaires et une solution pour les prisonniers.
La date de cette réunion sera fixée très rapidement, a-t-il dit, précisant qu'elle devrait avoir lieu entre les derniers jours de juin et les premiers jours de juillet, dans tous les cas avant le sommet du G20 des 7-8 juillet.
Il a confirmé que la France ne reconnaîtrait pas l'annexion de la Crimée par la Russie et estimé qu'on ne devait pas s'habituer au non respect des accords trouvés à Minsk pour sortir du conflit.
Il faut se donner "encore quelques mois pour réussir" dans le cadre du processus de Minsk, avant d'examiner d'éventuelles alternatives, a estimé Emmanuel Macron.
Petro Porochenko s'est quant à lui dit "beaucoup plus optimiste" après sa rencontre avec le président français.
Александр- Messages : 5390
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Re: En France
Affaire Ioukos : comment la Russie fait pression sur la justice française
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20170622.OBS1089/affaire-ioukos-comment-la-russie-fait-pression-sur-la-justice-francaise.html
La cour d'appel de Paris doit statuer le 27 juin sur les saisies opérées en France par d’anciens actionnaires de la compagnie pétrolière russe Ioukos. Moscou menace la France de représailles.
Publié le 26 juin 2017 à 20h09
Les jeux sont faits. Rien ne va plus. Les 27 juin et 29 juin, la cour d'appel de Paris devrait rendre des décisions qui pourraient envenimer plus encore les relations déjà fraîches entre Moscou et Paris. Cette cour doit statuer sur les saisies opérées en France par d'anciens actionnaires de la compagnie pétrolière russe Ioukos. Vladimir Poutine en fait un casus belli. Si la cour confirme ces saisies de biens d'Etat russes, le maître du Kremlin a ouvertement menacé la France de représailles. Le chef de l'Etat russe ignore ainsi, ou fait mine d'ignorer qu'en France, la justice est indépendante. Cet épisode n'est qu'une nouvelle péripétie de ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire Ioukos".
Champ de bataille juridique
L'affaire commence lorsque les actionnaires majoritaires étrangers - réunis, pour l'essentiel, dans la société GML - de ce géant pétrolier russe, brutalement renationalisé par Vladimir Poutine, obtiennent, en 2014, pas moins de 50 milliards de dollars (45 milliards d'euros) de dommages et intérêts. Ce jugement est rendu par un tribunal arbitral siégeant sous l'égide de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. Les arbitres estiment en effet que la mise en faillite de Ioukos, onze ans plus tôt, avait été artificielle et politiquement motivée. Mais la Russie refuse alors reconnaître ce jugement du tribunal arbitral. Une décision similaire de la Cour européenne des droits de l'homme, condamnant la Russie à verser 1,9 milliard d'euros, avait poussé la Russie à annoncer officiellement qu'elle s'affranchissait des décisions de cet organe judiciaire européen. Pour compliquer l'affaire, un tribunal néerlandais annule la sentence du tribunal arbitral (une décision dont les actionnaires de Ioukos ont fait appel).
Mais en attendant, en France, la sentence est applicable. Les anciens actionnaires de Ioukos font de la France leur champ de bataille privilégié car la législation française est particulièrement favorable aux créanciers qui souhaitent s'attaquer aux actifs à l'étranger d'un Etat. Alors les anciens actionnaires de Ioukos multiplient les saisies d'actifs et les gels de comptes en banque liés à la Fédération de Russie, pour des montants atteignant plus d'un milliard d'euros. Comme les 300 millions d'euros dus par Arianespace à l'agence spatiale russe Roscosmos (pour ses fusées Soyouz qui lancent des satellites en Guyane). Depuis, c'est le statu quo dans cette affaire Roscosmos : les tirs de Soyouz continuent alors qu'Arianespace s'alarme devant la cour d'appel de Paris du "risque de sinistre industriel sans précédent". D'autres saisies ou tentatives de saisies visent des groupes de médias russes en France ou la cathédrale orthodoxe de Paris.
Chantage
Moscou ne reste pas inerte. Dès mars 2015, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a écrit une lettre incendiaire et comminatoire à l'ambassadeur de France à Moscou :
"Toute tentative d'application de mesures conservatoires ou exécutoires à l'égard de biens russes sur le territoire de la République française sera considéré par la Fédération de Russie comme donnant droit à l'adoption de mesures appropriées et proportionnées à l'égard de la France, de ses citoyens et de ses entités."
La menace de représailles est claire et elle est assortie de cette précision : "Le ministère serait reconnaissant à l'ambassadeur de bien vouloir porter à la connaissance du tribunal français compétent le contenu de cette note." C'est un chantage presque ouvert sur la justice française.
Avocat des actionnaires spoliés de Ioukos, maître Emmanuel Gaillard dénonce une campagne d'intimidation :
Une affaire très symbolique
L'avocat dénonce "la fabrication ou l'intimidation de témoins, la disparition de documents". Pour cet homme de loi, l'affaire est d'abord politique : le Kremlin veut "avant tout salir Mikhaïl Khodorkovski", le dirigeant de Ioukos, emprisonné pendant 10 ans (2003-2013) pour de prétendues "fraudes" et, plus vraisemblablement, pour s'être opposé à Vladimir Poutine.
Tout en affirmant avoir résisté aux pressions russes, le Quai-d'Orsay a fait intégrer à la loi "Sapin 2", en 2016, des amendements qui rendent plus difficiles (à l'avenir) les saisies de biens d'Etats étrangers. Un accord préalable d'un juge sera désormais nécessaire en cas de saisie. "Cela rend les nouvelles saisies très difficiles", estime Jonathan Hill, porte-parole de GML.
Mikhaïl Khodorkovski : "Une révolution chassera Poutine"
L'affaire la plus croustillante a lieu en Arménie, un Etat de l'ex-Empire soviétique qui est resté dans le giron de Moscou. Des avocats de Rosneft, la compagnie pétrolière d'Etat qui a succédé à Ioukos, ont même rédigé des projets de jugements pour des cours de justice arméniennes !
Sous pression, un juge arménien, Surik Ghazarryan, démissionne en 2011. Il a obtenu l'asile politique aux Etats-Unis et a alors témoigné devant une cour de justice néerlandaise, racontant comment les décisions qu'il a rendues dans l'affaire Ioukos lui avait été dictées d'en haut. Une nouvelle preuve que le Kremlin ne recule devant rien pour l'emporter dans cette affaire très symbolique.
Jean-Baptiste Naudet
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20170622.OBS1089/affaire-ioukos-comment-la-russie-fait-pression-sur-la-justice-francaise.html
La cour d'appel de Paris doit statuer le 27 juin sur les saisies opérées en France par d’anciens actionnaires de la compagnie pétrolière russe Ioukos. Moscou menace la France de représailles.
Publié le 26 juin 2017 à 20h09
Les jeux sont faits. Rien ne va plus. Les 27 juin et 29 juin, la cour d'appel de Paris devrait rendre des décisions qui pourraient envenimer plus encore les relations déjà fraîches entre Moscou et Paris. Cette cour doit statuer sur les saisies opérées en France par d'anciens actionnaires de la compagnie pétrolière russe Ioukos. Vladimir Poutine en fait un casus belli. Si la cour confirme ces saisies de biens d'Etat russes, le maître du Kremlin a ouvertement menacé la France de représailles. Le chef de l'Etat russe ignore ainsi, ou fait mine d'ignorer qu'en France, la justice est indépendante. Cet épisode n'est qu'une nouvelle péripétie de ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire Ioukos".
Champ de bataille juridique
L'affaire commence lorsque les actionnaires majoritaires étrangers - réunis, pour l'essentiel, dans la société GML - de ce géant pétrolier russe, brutalement renationalisé par Vladimir Poutine, obtiennent, en 2014, pas moins de 50 milliards de dollars (45 milliards d'euros) de dommages et intérêts. Ce jugement est rendu par un tribunal arbitral siégeant sous l'égide de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. Les arbitres estiment en effet que la mise en faillite de Ioukos, onze ans plus tôt, avait été artificielle et politiquement motivée. Mais la Russie refuse alors reconnaître ce jugement du tribunal arbitral. Une décision similaire de la Cour européenne des droits de l'homme, condamnant la Russie à verser 1,9 milliard d'euros, avait poussé la Russie à annoncer officiellement qu'elle s'affranchissait des décisions de cet organe judiciaire européen. Pour compliquer l'affaire, un tribunal néerlandais annule la sentence du tribunal arbitral (une décision dont les actionnaires de Ioukos ont fait appel).
Mais en attendant, en France, la sentence est applicable. Les anciens actionnaires de Ioukos font de la France leur champ de bataille privilégié car la législation française est particulièrement favorable aux créanciers qui souhaitent s'attaquer aux actifs à l'étranger d'un Etat. Alors les anciens actionnaires de Ioukos multiplient les saisies d'actifs et les gels de comptes en banque liés à la Fédération de Russie, pour des montants atteignant plus d'un milliard d'euros. Comme les 300 millions d'euros dus par Arianespace à l'agence spatiale russe Roscosmos (pour ses fusées Soyouz qui lancent des satellites en Guyane). Depuis, c'est le statu quo dans cette affaire Roscosmos : les tirs de Soyouz continuent alors qu'Arianespace s'alarme devant la cour d'appel de Paris du "risque de sinistre industriel sans précédent". D'autres saisies ou tentatives de saisies visent des groupes de médias russes en France ou la cathédrale orthodoxe de Paris.
Chantage
Moscou ne reste pas inerte. Dès mars 2015, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a écrit une lettre incendiaire et comminatoire à l'ambassadeur de France à Moscou :
"Toute tentative d'application de mesures conservatoires ou exécutoires à l'égard de biens russes sur le territoire de la République française sera considéré par la Fédération de Russie comme donnant droit à l'adoption de mesures appropriées et proportionnées à l'égard de la France, de ses citoyens et de ses entités."
La menace de représailles est claire et elle est assortie de cette précision : "Le ministère serait reconnaissant à l'ambassadeur de bien vouloir porter à la connaissance du tribunal français compétent le contenu de cette note." C'est un chantage presque ouvert sur la justice française.
Avocat des actionnaires spoliés de Ioukos, maître Emmanuel Gaillard dénonce une campagne d'intimidation :
Une affaire très symbolique
L'avocat dénonce "la fabrication ou l'intimidation de témoins, la disparition de documents". Pour cet homme de loi, l'affaire est d'abord politique : le Kremlin veut "avant tout salir Mikhaïl Khodorkovski", le dirigeant de Ioukos, emprisonné pendant 10 ans (2003-2013) pour de prétendues "fraudes" et, plus vraisemblablement, pour s'être opposé à Vladimir Poutine.
Tout en affirmant avoir résisté aux pressions russes, le Quai-d'Orsay a fait intégrer à la loi "Sapin 2", en 2016, des amendements qui rendent plus difficiles (à l'avenir) les saisies de biens d'Etats étrangers. Un accord préalable d'un juge sera désormais nécessaire en cas de saisie. "Cela rend les nouvelles saisies très difficiles", estime Jonathan Hill, porte-parole de GML.
Mikhaïl Khodorkovski : "Une révolution chassera Poutine"
L'affaire la plus croustillante a lieu en Arménie, un Etat de l'ex-Empire soviétique qui est resté dans le giron de Moscou. Des avocats de Rosneft, la compagnie pétrolière d'Etat qui a succédé à Ioukos, ont même rédigé des projets de jugements pour des cours de justice arméniennes !
Sous pression, un juge arménien, Surik Ghazarryan, démissionne en 2011. Il a obtenu l'asile politique aux Etats-Unis et a alors témoigné devant une cour de justice néerlandaise, racontant comment les décisions qu'il a rendues dans l'affaire Ioukos lui avait été dictées d'en haut. Une nouvelle preuve que le Kremlin ne recule devant rien pour l'emporter dans cette affaire très symbolique.
Jean-Baptiste Naudet
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: En France
Voilà l'illustration de la Russie poutinienne dans toute sa splendeur . . .
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
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Re: En France
Anne de Kyiv appartient à l’histoire commune de la France et de l’Ukraine
La reine de France Anne de Kyiv appartient à l’histoire commune de la France et de l’Ukraine.
Cette déclaration a été faite par Emmanuel Macron, Président de la République Française lors d’une conférence de presse commune avec son homologue ukrainien Petro Porochenko.
La reine de France Anne de Kyiv appartient à l’histoire commune de la France et de l’Ukraine.
Cette déclaration a été faite par Emmanuel Macron, Président de la République Française lors d’une conférence de presse commune avec son homologue ukrainien Petro Porochenko.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: En France
Александр a écrit:Anne de Kyiv appartient à l’histoire commune de la France et de l’Ukraine
La reine de France Anne de Kyiv appartient à l’histoire commune de la France et de l’Ukraine.
Cette déclaration a été faite par Emmanuel Macron, Président de la République Française lors d’une conférence de presse commune avec son homologue ukrainien Petro Porochenko.
C'est même le nom du lycée français a Kyiv
http://lyceeadk.com/
julienp- Messages : 576
Date d'inscription : 14/04/2017
Localisation : Kyiv
Re: En France
Anne de Kiev dont l’histoire (11éme siècle ) et la géographie n'ont rien à voir avec la "russie".
Moscou ne fut mentionner qu'a partir du 12 ème siècle
et encore moins saint petersbourg (18ème).
Anne de Kiev était déjà morte que Moscou n'existait pas encore.
Moscou ne fut mentionner qu'a partir du 12 ème siècle
et encore moins saint petersbourg (18ème).
Anne de Kiev était déjà morte que Moscou n'existait pas encore.
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: En France
Après Volvo qui passe une annonce:
Volvo passe à la voiture verte dès 2019
Le constructeur automobile suédois Volvo Car a annoncé, le 5 juillet 2017, que tous les modèles qu'il produirait à partir de 2019 seraient entièrement électriques ou hybrides.
C'est Nicolas Hulot qui en fait une autre (dans le style):
"Fin de la vente" des voitures diesel et essence d'ici 2040 en France: la promesse de Nicolas Hulot
© afp.
Le gouvernement entend en finir avec la commercialisation des voitures roulant à l'essence ou au gazole en France d'ici 2040, a annoncé jeudi le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
"Nous annoncons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d'ici 2040", a déclaré Nicolas Hulot en présentant son "plan climat" lors d'une conférence de presse, reconnaissant que cet objectif est "lourd", notamment pour les constructeurs automobiles.
Volvo passe à la voiture verte dès 2019
Le constructeur automobile suédois Volvo Car a annoncé, le 5 juillet 2017, que tous les modèles qu'il produirait à partir de 2019 seraient entièrement électriques ou hybrides.
C'est Nicolas Hulot qui en fait une autre (dans le style):
"Fin de la vente" des voitures diesel et essence d'ici 2040 en France: la promesse de Nicolas Hulot
© afp.
Le gouvernement entend en finir avec la commercialisation des voitures roulant à l'essence ou au gazole en France d'ici 2040, a annoncé jeudi le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
"Nous annoncons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d'ici 2040", a déclaré Nicolas Hulot en présentant son "plan climat" lors d'une conférence de presse, reconnaissant que cet objectif est "lourd", notamment pour les constructeurs automobiles.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
Localisation : Leuven, België
Re: En France
Александр a écrit:C'est Nicolas Hulot qui en fait une autre (dans le style):
"Fin de la vente" des voitures diesel et essence d'ici 2040 en France: la promesse de Nicolas Hulot
Au rythme où se développe la technologie du moteur électrique et de la vitesse de recharge, un délai de 23 ans n'apparaît plus irréaliste, loin de là !
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: En France
La preuve:
Record: 900 km d'autonomie en une charge avec une Tesla model S
Jouant à fond la carte de l’éco-conduite, deux conducteurs sont parvenus à parcourir plus 900 kilomètres en une seule charge avec une Tesla Model S P100D.
901,2 kilomètres ! C’est la distance exacte que sont parvenus à parcourir Steven Peeters et Joeri Cools à bord d’une Model S P100D équipée du pack batteries 100 kWh, le plus gros proposé par Tesla à ce jour. Après une recharge en 22 kW sur une borne accélérée qui leur servait également de ligne d’arrivée, les deux comparses ont suivi un tracé prédéfini de 26 kilomètres qu’ils ont réalisé en boucle à travers les routes belges. Roulant à un peu plus de 40 km/h en moyenne, ils sont parvenus à boucler leur record en 23 heures et 45 minutes.
Les deux pilotes belges battent ainsi le précédent détenu par un certain Casey Spencer, un propriétaire de Model S 85D qui était parvenu en 2015 à parcourir 885 kilomètres avec une charge après 26 heures passées sur la route.
En France, 710,9 km validés par Caradisiac
Nos deux pilotes belges ne sont pas les seuls à vouloir pousser à l’extrême l’autonomie de la berline californienne. Depuis quelques semaines, nos confrères de Caradisiac réalisent des tests plus ou moins similaires. Ils ont commencé avec une Renault Zoé ZE 40 et s’amusent désormais à tester tous les modèles électriques qui leur passent entre les mains. Objectif : constater l’autonomie « réelle » à vitesse stabilisée en faisant des boucles sur le périphérique parisien. Bien évidemment, la Model S ne pouvait échapper à ce test et c’est une 100D qui a été choisie par nos collègues.
Résultat obtenu après 19 tours de périph’ et des journalistes un poil fatigués (voir vidéo) : 710,9 km parcourus à 35 km/h de moyenne et une consommation de l’ordre de 13.4 kWh/100 km. A titre de comparaison, une Model S 100D est donnée pour 632 kilomètres selon le cycle NEDC.
Au final, si on peut remettre en cause l’utilité et la pertinence de tels tests qui ne correspondent en rien à la réalité, ils permettent de rappeler l’importance de l’éco-conduite qui, au quotidien, permet de gagner quelques précieux kilomètres… Et vous ? Quel est votre record d’autonomie à bord de votre voiture électrique ?
Record: 900 km d'autonomie en une charge avec une Tesla model S
Jouant à fond la carte de l’éco-conduite, deux conducteurs sont parvenus à parcourir plus 900 kilomètres en une seule charge avec une Tesla Model S P100D.
901,2 kilomètres ! C’est la distance exacte que sont parvenus à parcourir Steven Peeters et Joeri Cools à bord d’une Model S P100D équipée du pack batteries 100 kWh, le plus gros proposé par Tesla à ce jour. Après une recharge en 22 kW sur une borne accélérée qui leur servait également de ligne d’arrivée, les deux comparses ont suivi un tracé prédéfini de 26 kilomètres qu’ils ont réalisé en boucle à travers les routes belges. Roulant à un peu plus de 40 km/h en moyenne, ils sont parvenus à boucler leur record en 23 heures et 45 minutes.
Les deux pilotes belges battent ainsi le précédent détenu par un certain Casey Spencer, un propriétaire de Model S 85D qui était parvenu en 2015 à parcourir 885 kilomètres avec une charge après 26 heures passées sur la route.
En France, 710,9 km validés par Caradisiac
Nos deux pilotes belges ne sont pas les seuls à vouloir pousser à l’extrême l’autonomie de la berline californienne. Depuis quelques semaines, nos confrères de Caradisiac réalisent des tests plus ou moins similaires. Ils ont commencé avec une Renault Zoé ZE 40 et s’amusent désormais à tester tous les modèles électriques qui leur passent entre les mains. Objectif : constater l’autonomie « réelle » à vitesse stabilisée en faisant des boucles sur le périphérique parisien. Bien évidemment, la Model S ne pouvait échapper à ce test et c’est une 100D qui a été choisie par nos collègues.
Résultat obtenu après 19 tours de périph’ et des journalistes un poil fatigués (voir vidéo) : 710,9 km parcourus à 35 km/h de moyenne et une consommation de l’ordre de 13.4 kWh/100 km. A titre de comparaison, une Model S 100D est donnée pour 632 kilomètres selon le cycle NEDC.
Au final, si on peut remettre en cause l’utilité et la pertinence de tels tests qui ne correspondent en rien à la réalité, ils permettent de rappeler l’importance de l’éco-conduite qui, au quotidien, permet de gagner quelques précieux kilomètres… Et vous ? Quel est votre record d’autonomie à bord de votre voiture électrique ?
Александр- Messages : 5390
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Re: En France
Pour les festivités du 14 juillet, Pont sur Seine reçoit un groupe de musiciens et danseuses professionnels d’Ukraine.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
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Re: En France
Trump en visite à Paris:
Donald Trump et Emmanuel Macron ont discuté de l'Ukraine à Paris
La situation en Ukraine a été l'une des principales questions lors d'une rencontre du président français Emmanuel Macron avec son homologue américain Donald Trump à Paris.
Selon le correspondant d'Ukrinform, le leader américain a fait cette déclaration jeudi, lors d'une conférence de presse conjointe dans la capitale française :
« Aujourd'hui, nous avons abordé de nombreuses questions, notamment le cessez-le-feu en Syrie. Nous avons discuté de la situation en Ukraine ainsi que de beaucoup d'autres sujets importants », a déclaré M. Trump.
Il a précisé que les deux dirigeants ont également discuté de nouvelles menaces provenant de la Corée du Nord, de la situation en Libye et dans d'autres pays, ainsi que des défis posés par le terrorisme mondial pour la sécurité dans le monde. Les présidents ont par ailleurs discuté de l'accord de Paris sur le climat.
Le président américain et la première dame des États-Unis Melanie Trump ont entamé mercredi une visite officielle en France à l'invitation du chef de l’État français Emmanuel Macron. La visite est consacrée à la fête nationale de la France (14 juillet), ainsi qu'au centenaire de la participation des troupes américaines à la Première Guerre mondiale.
Donald Trump et Emmanuel Macron ont discuté de l'Ukraine à Paris
La situation en Ukraine a été l'une des principales questions lors d'une rencontre du président français Emmanuel Macron avec son homologue américain Donald Trump à Paris.
Selon le correspondant d'Ukrinform, le leader américain a fait cette déclaration jeudi, lors d'une conférence de presse conjointe dans la capitale française :
« Aujourd'hui, nous avons abordé de nombreuses questions, notamment le cessez-le-feu en Syrie. Nous avons discuté de la situation en Ukraine ainsi que de beaucoup d'autres sujets importants », a déclaré M. Trump.
Il a précisé que les deux dirigeants ont également discuté de nouvelles menaces provenant de la Corée du Nord, de la situation en Libye et dans d'autres pays, ainsi que des défis posés par le terrorisme mondial pour la sécurité dans le monde. Les présidents ont par ailleurs discuté de l'accord de Paris sur le climat.
Le président américain et la première dame des États-Unis Melanie Trump ont entamé mercredi une visite officielle en France à l'invitation du chef de l’État français Emmanuel Macron. La visite est consacrée à la fête nationale de la France (14 juillet), ainsi qu'au centenaire de la participation des troupes américaines à la Première Guerre mondiale.
Александр- Messages : 5390
Date d'inscription : 23/03/2010
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Re: En France
Résistances ukrainiennes
Visa pour l’image (1/2). À l’occasion du 29e Festival international du photojournalisme de Perpignan, « La Croix » publie les reportages de deux jeunes photojournalistes primés.
Aujourd’hui, le Français Rafael Yaghobzadeh, prix de la ville de Perpignan Rémi-Ochlik 2017, auteur du reportage au long cours « Ukraine : d’une guerre à l’autre », et du livre « Ukrainia ».
ZOOM
11 avril 2017. Dans le centre de Kiev, de jeunes Ukrainiens discutent dans le restaurant Pizza Veterano. Ouvert par Leonid, un soldat vétéran, la pizzeria décorée d’écussons et autres accessoires militaires emploie une dizaine de vétérans ukrainiens. / Rafael Yaghobzadeh
L’intérêt de Rafael Yoghobzadeh (Studio Hans-Lucas) pour l’Ukraine commence lors de son deuxième voyage à Kiev en février 2014 durant la Révolution Maïdan. « Je ne connaissais rien à ce pays auparavant, mais compte tenu de ce qui s’y passait, j’ai décidé de couvrir le référendum en Crimée en mars 2014, puis celui dans le Donbass en mai 2014, explique le photographe de 26 ans. J’y suis retourné en 2015 et les années suivantes pour continuer à témoigner de ce qui se passe de manière plus documentaire et malgré le désintérêt des médias. »
Avec Ukrainia, ouvrage divisé en trois chapitres – « La gloire », « Le temps », « La Terre » –, le jeune photoreporter restitue le fruit de cette enquête au long cours qui l’a conduit d’Ouest en Est à Kiev, Donetsk, Odessa… Il saisit la lutte des combattants : les résistants du Maïdan, les volontaires pro-russes dans les tranchées de Semenivka en 2014, les troupes ukrainiennes sur la ligne de front près de Myronivka en 2017…
Mais il s’intéresse aussi à la lutte de la population pour survivre : les familles terrées dans les abris de fortune ou dans les centres de réfugiés, les jeunes assistant à un championnat de boxe organisé par la République populaire de Donetsk, les miss participant au premier concours de beauté de la République populaire de Lougansk… Ses images témoignent de la vie quotidienne rythmée par le bruit des armes, et les funérailles montrent les ravages de cette guerre au Donbass qui en trois ans aurait déjà fait 10 000 victimes et provoqué le déplacement de 1,8 millions de personnes.
Au cours de son dernier reportage en avril 2017, Rafael Yoghobzadeh a travaillé sur le sort des vétérans ukrainiens et sur le retour du front des femmes qui avaient décidé de se rendre à l’est du pays. « La situation semble gelée, les combats continuent mais il n’y a pas de réelle avancée ni d’un côté, ni de l’autre, témoigne-t-il. Chacun des belligérants tente de défendre son territoire malgré les accords de Minsk II, conclus en février 2015. Des deux côtés de la ligne de front, la population est lasse et souhaite un retour à la normale. »
« J’essaie un maximum d’être neutre et de ne pas soutenir un côté plus qu’un autre », confie le jeune reporter qui sera récompensé pour son travail par le prix de la ville de Perpignan Rémi-Ochlik 2017 (doté de 8 000 €) vendredi soir au Campo Santo à Perpignan. Cela dit, depuis deux ans, le travail des journalistes occidentaux est bien moins reçu dans les Républiques populaires à l’est de l’Ukraine, et il est de plus en plus difficile de couvrir ce qui s’y passe. Il ne faut pas oublier que la guerre en Ukraine est aussi une guerre d’information – comme dans n’importe quel autre pays en guerre. »
Armelle Canitrot
Exposition : Ukraine, d’une guerre à l’autre, jusqu’au 17 septembre, au couvent des Minimes, Perpignan. Rens. : www.visapourlimage.com Livre : Ukrainia, CDP Éd., coll. « des photographes », 120 p., 28 €.
Vendredi 8 septembre, rencontre avec Rafael Yaghobzadeh à 12 heures au Palais des Congrès et signature de son livre Ukrainia à 16 heures à la librairie éphémère La Poudrière.
ZOOM
19 février 2014. La place
de l’Indépendance à Kiev, dite « le Maïdan » – épicentre de la contestation – est un véritable champ de bataille. Sous des barricades de fortune, les manifestants armés de cocktails Molotov, de catapultes et de boucliers artisanaux tentent de se défendre face à la répression des forces anti-émeutes ukrainiennes. / Rafael Yaghobzadeh
19 janvier 2016. Des soldats de la Garde nationale ukrainienne assistent à un office religieux lors de l’Épiphanie orthodoxe dans une base militaire près de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. / Rafael Yaghobzadeh
L’intérêt de Rafael Yoghobzadeh (Studio Hans-Lucas) pour l’Ukraine commence lors de son deuxième voyage à Kiev en février 2014 durant la Révolution Maïdan. « Je ne connaissais rien à ce pays auparavant, mais compte tenu de ce qui s’y passait, j’ai décidé de couvrir le référendum en Crimée en mars 2014, puis celui dans le Donbass en mai 2014, explique le photographe de 26 ans. J’y suis retourné en 2015 et les années suivantes pour continuer à témoigner de ce qui se passe de manière plus documentaire et malgré le désintérêt des médias. »
La vie quotidienne rythmée par le bruit des armes
Avec Ukrainia, ouvrage divisé en trois chapitres – « La gloire », « Le temps », « La Terre » –, le jeune photoreporter restitue le fruit de cette enquête au long cours qui l’a conduit d’Ouest en Est à Kiev, Donetsk, Odessa… Il saisit la lutte des combattants : les résistants du Maïdan, les volontaires pro-russes dans les tranchées de Semenivka en 2014, les troupes ukrainiennes sur la ligne de front près de Myronivka en 2017…
LIRE A la mémoire des victimes du Sentier lumineux, de la photographe Péruvienne Angela Ponce Romero
15 janvier 2017. La ville d’Avdiivka, dans l’est de l’Ukraine, comptait 35 000 habitants avant la guerre, 24 000 aujourd’hui. Malgré les bombardements quotidiens, la population tente de vivre au jour le jour. / Rafael Yaghobzadeh
Mais il s’intéresse aussi à la lutte de la population pour survivre : les familles terrées dans les abris de fortune ou dans les centres de réfugiés, les jeunes assistant à un championnat de boxe organisé par la République populaire de Donetsk, les miss participant au premier concours de beauté de la République populaire de Lougansk… Ses images témoignent de la vie quotidienne rythmée par le bruit des armes, et les funérailles montrent les ravages de cette guerre au Donbass qui en trois ans aurait déjà fait 10 000 victimes et provoqué le déplacement de 1,8 millions de personnes.
Le travail difficile des journalistes occidentaux
Au cours de son dernier reportage en avril 2017, Rafael Yoghobzadeh a travaillé sur le sort des vétérans ukrainiens et sur le retour du front des femmes qui avaient décidé de se rendre à l’est du pays. « La situation semble gelée, les combats continuent mais il n’y a pas de réelle avancée ni d’un côté, ni de l’autre, témoigne-t-il. Chacun des belligérants tente de défendre son territoire malgré les accords de Minsk II, conclus en février 2015. Des deux côtés de la ligne de front, la population est lasse et souhaite un retour à la normale. »
11 avril 2017. Dans le centre de Kiev, de jeunes Ukrainiens discutent dans le restaurant Pizza Veterano. Ouvert par Leonid, un soldat vétéran, la pizzeria décorée d’écussons et autres accessoires militaires emploie une dizaine de vétérans ukrainiens. / Rafael Yaghobzadeh
« J’essaie un maximum d’être neutre et de ne pas soutenir un côté plus qu’un autre », confie le jeune reporter qui sera récompensé pour son travail par le prix de la ville de Perpignan Rémi-Ochlik 2017 (doté de 8 000 €) vendredi 8 septembre au Campo Santo à Perpignan. Cela dit, depuis deux ans, le travail des journalistes occidentaux est bien moins reçu dans les Républiques populaires à l’est de l’Ukraine, et il est de plus en plus difficile de couvrir ce qui s’y passe. Il ne faut pas oublier que la guerre en Ukraine est aussi une guerre d’information – comme dans n’importe quel autre pays en guerre. »
Armelle Canitrot
« Je suis ravi d’avoir débuté la photographie dans les années 2000 »
Le jeune reporter Rafael Yaghobzadeh, lauréat du Prix de la Ville de Perpignan/Rémi Ochlik 2017, explique son parcours de photojournaliste
Comment êtes-vous devenu photographe ?
Rafael Yaghobzadeh : Par concours de circonstance. La couverture des révolutions arabes a été mon baptême de feu dans le reportage d’actualité internationale. Après avoir passé les examens de premier semestre en fac d’histoire, le 21 janvier 2011, soit une semaine après la chute de Ben Ali, je suis allé à Tunis où la révolution battait son plein. De Tunis j’ai pris un billet d’avion pour Le Caire.
J’étais déjà allé en Égypte en 2005 et en 2007. Lorsque je suis arrivé sur la place Tahrir, j’ai eu le pressentiment que ce pays n’allait plus être le même que celui que j’avais connu. Quelques jours plus tard, le 11 février 2011, le président Moubarak était destitué.
Je ne suis pas retourné en Égypte depuis, mais je souhaite continuer un travail que j’avais commencé avant la révolution sur le patrimoine historique. Notamment dans le quartier de Darb-Al-Ahmar au Caire. Plus généralement, je souhaite travailler sur les constructions illégales qui se développent de plus en plus depuis la Révolution.
Résistances ukrainiennes
En 2014, la guerre à Gaza appelée « Bordure Protectrice » a aussi été un reportage très important pour moi. À la suite de ma couverture du centenaire du génocide arménien, en avril 2016, je me suis rendu dans le Haut-Karabakh en commande pour Le Monde afin de suivre la montée des violences.
À côté de ces reportages de « guerre », je mène depuis 2003 un travail plus personnel sur le quotidien de mes amis d’enfance et plus généralement sur la jeunesse. Mon objectif est de témoigner et de partager.
Vous couvrez aussi la crise des réfugiés.
R. Y. : J’ai commencé à travailler sur le problème des réfugiés en juin 2014 à Calais, j’y suis retourné une quinzaine de fois jusqu’en octobre 2016. En septembre 2015, je me suis rendu sur la route des Balkans (Serbie, Croatie, Slovénie, Autriche…) à la suite de la fermeture de la frontière hongroise.
Parler un peu arabe et farsi m’a aidé à suivre le quotidien de ces milliers de réfugiés Afghans, Syriens, Irakiens, Soudanais… Lors de mes reportages, j’ai surtout essayé de témoigner des conditions de vie, des différents parcours de transit, mais aussi de l’aide associative et civile qui s’est organisée autour de cette crise.
Est-ce que vos origines multiples influencent vos choix et vos travaux ?
R. Y. : Je vis mes origines iraniennes, arméniennes et assyriennes, libanaise (maronite) et égyptienne (copte), comme une très grande richesse culturelle et personnelle. Toutes sont issues des minorités chrétiennes d’Orient. Et en effet, elles m’influencent quand je travaille dans ces régions.
Dans le troisième chapitre de votre livre « Ukrainia » de nombreuses photographies évoquent les diverses religions.
R. Y. : C’est un travail toujours en cours, mais j’ai tout de même voulu le mettre dans cette première édition car les religions qui y sont présentées sont natives de cette terre. L’orthodoxie chrétienne est née en 988 à la suite de la conversion du grand prince Volodymyr de la Rus’de Kiev ; la communauté Tatars de Crimée prospéra du XVe au XVIIIe siècle sur la Péninsule ; et l’Histoire de la communauté juive d’Ukraine remonte au XIe siècle à Kiev. J’ai souhaité revenir sur les origines des différentes cultures qui façonnent cette terre.
Votre père Alfred Yaghobzadeh est un photojournaliste reconnu, notamment membre trente-deux ans de l’agence Sipa. Avez-vous été influencé par son parcours ?
R. Y. : Mon père m’a toujours encouragé à faire des choses dans la vie, m’a beaucoup donné et me donne toujours des conseils en photographie. Il m’a influencé à mes débuts, mais aujourd’hui nous travaillons chacun de notre côté tout en nous donnant mutuellement des encouragements et des conseils pour continuer à faire ce que l’on aime malgré les difficultés de ce métier. Mon travail de photo-journaliste ne me permet pas de subvenir à tous mes besoins, mais mon travail de photographe et de professionnel de l’image m’assure un certain équilibre financier.
Quelles différences voyez-vous entre la génération de votre père et la vôtre dans la pratique, l’esprit et la déontologie de la photographie ?
R. Y. : Mon père et sa génération ont connu « l’âge d’or » du photo-journalisme. C’était une époque prospère, pour les photographes mais aussi pour les magazines. Aujourd’hui la situation est un peu différente, l’offre est supérieure à la demande. Je considère notre époque aussi comme « un âge d’or » mais dans le sens où les nouvelles technologies nous permettent de produire plus et différemment (vidéo, téléphone, 360°, réalité virtuelle…).
En termes de pratique et de déontologie, je ne pense pas qu’il y ait une différence, sauf qu’aujourd’hui un photographe est aussi comptable, commerçant, archiviste, éditeur, rédacteur… Néanmoins, je suis ravi d’avoir débuté la photographie dans les années 2000, quand les films argentiques existaient encore et que les appareils numériques faisaient tout juste leur apparition.
Recueilli par Armelle Canitrot
Visa pour l’image (1/2). À l’occasion du 29e Festival international du photojournalisme de Perpignan, « La Croix » publie les reportages de deux jeunes photojournalistes primés.
Aujourd’hui, le Français Rafael Yaghobzadeh, prix de la ville de Perpignan Rémi-Ochlik 2017, auteur du reportage au long cours « Ukraine : d’une guerre à l’autre », et du livre « Ukrainia ».
ZOOM
11 avril 2017. Dans le centre de Kiev, de jeunes Ukrainiens discutent dans le restaurant Pizza Veterano. Ouvert par Leonid, un soldat vétéran, la pizzeria décorée d’écussons et autres accessoires militaires emploie une dizaine de vétérans ukrainiens. / Rafael Yaghobzadeh
L’intérêt de Rafael Yoghobzadeh (Studio Hans-Lucas) pour l’Ukraine commence lors de son deuxième voyage à Kiev en février 2014 durant la Révolution Maïdan. « Je ne connaissais rien à ce pays auparavant, mais compte tenu de ce qui s’y passait, j’ai décidé de couvrir le référendum en Crimée en mars 2014, puis celui dans le Donbass en mai 2014, explique le photographe de 26 ans. J’y suis retourné en 2015 et les années suivantes pour continuer à témoigner de ce qui se passe de manière plus documentaire et malgré le désintérêt des médias. »
Avec Ukrainia, ouvrage divisé en trois chapitres – « La gloire », « Le temps », « La Terre » –, le jeune photoreporter restitue le fruit de cette enquête au long cours qui l’a conduit d’Ouest en Est à Kiev, Donetsk, Odessa… Il saisit la lutte des combattants : les résistants du Maïdan, les volontaires pro-russes dans les tranchées de Semenivka en 2014, les troupes ukrainiennes sur la ligne de front près de Myronivka en 2017…
Mais il s’intéresse aussi à la lutte de la population pour survivre : les familles terrées dans les abris de fortune ou dans les centres de réfugiés, les jeunes assistant à un championnat de boxe organisé par la République populaire de Donetsk, les miss participant au premier concours de beauté de la République populaire de Lougansk… Ses images témoignent de la vie quotidienne rythmée par le bruit des armes, et les funérailles montrent les ravages de cette guerre au Donbass qui en trois ans aurait déjà fait 10 000 victimes et provoqué le déplacement de 1,8 millions de personnes.
Au cours de son dernier reportage en avril 2017, Rafael Yoghobzadeh a travaillé sur le sort des vétérans ukrainiens et sur le retour du front des femmes qui avaient décidé de se rendre à l’est du pays. « La situation semble gelée, les combats continuent mais il n’y a pas de réelle avancée ni d’un côté, ni de l’autre, témoigne-t-il. Chacun des belligérants tente de défendre son territoire malgré les accords de Minsk II, conclus en février 2015. Des deux côtés de la ligne de front, la population est lasse et souhaite un retour à la normale. »
« J’essaie un maximum d’être neutre et de ne pas soutenir un côté plus qu’un autre », confie le jeune reporter qui sera récompensé pour son travail par le prix de la ville de Perpignan Rémi-Ochlik 2017 (doté de 8 000 €) vendredi soir au Campo Santo à Perpignan. Cela dit, depuis deux ans, le travail des journalistes occidentaux est bien moins reçu dans les Républiques populaires à l’est de l’Ukraine, et il est de plus en plus difficile de couvrir ce qui s’y passe. Il ne faut pas oublier que la guerre en Ukraine est aussi une guerre d’information – comme dans n’importe quel autre pays en guerre. »
Armelle Canitrot
Exposition : Ukraine, d’une guerre à l’autre, jusqu’au 17 septembre, au couvent des Minimes, Perpignan. Rens. : www.visapourlimage.com Livre : Ukrainia, CDP Éd., coll. « des photographes », 120 p., 28 €.
Vendredi 8 septembre, rencontre avec Rafael Yaghobzadeh à 12 heures au Palais des Congrès et signature de son livre Ukrainia à 16 heures à la librairie éphémère La Poudrière.
ZOOM
19 février 2014. La place
de l’Indépendance à Kiev, dite « le Maïdan » – épicentre de la contestation – est un véritable champ de bataille. Sous des barricades de fortune, les manifestants armés de cocktails Molotov, de catapultes et de boucliers artisanaux tentent de se défendre face à la répression des forces anti-émeutes ukrainiennes. / Rafael Yaghobzadeh
19 janvier 2016. Des soldats de la Garde nationale ukrainienne assistent à un office religieux lors de l’Épiphanie orthodoxe dans une base militaire près de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. / Rafael Yaghobzadeh
L’intérêt de Rafael Yoghobzadeh (Studio Hans-Lucas) pour l’Ukraine commence lors de son deuxième voyage à Kiev en février 2014 durant la Révolution Maïdan. « Je ne connaissais rien à ce pays auparavant, mais compte tenu de ce qui s’y passait, j’ai décidé de couvrir le référendum en Crimée en mars 2014, puis celui dans le Donbass en mai 2014, explique le photographe de 26 ans. J’y suis retourné en 2015 et les années suivantes pour continuer à témoigner de ce qui se passe de manière plus documentaire et malgré le désintérêt des médias. »
La vie quotidienne rythmée par le bruit des armes
Avec Ukrainia, ouvrage divisé en trois chapitres – « La gloire », « Le temps », « La Terre » –, le jeune photoreporter restitue le fruit de cette enquête au long cours qui l’a conduit d’Ouest en Est à Kiev, Donetsk, Odessa… Il saisit la lutte des combattants : les résistants du Maïdan, les volontaires pro-russes dans les tranchées de Semenivka en 2014, les troupes ukrainiennes sur la ligne de front près de Myronivka en 2017…
LIRE A la mémoire des victimes du Sentier lumineux, de la photographe Péruvienne Angela Ponce Romero
15 janvier 2017. La ville d’Avdiivka, dans l’est de l’Ukraine, comptait 35 000 habitants avant la guerre, 24 000 aujourd’hui. Malgré les bombardements quotidiens, la population tente de vivre au jour le jour. / Rafael Yaghobzadeh
Mais il s’intéresse aussi à la lutte de la population pour survivre : les familles terrées dans les abris de fortune ou dans les centres de réfugiés, les jeunes assistant à un championnat de boxe organisé par la République populaire de Donetsk, les miss participant au premier concours de beauté de la République populaire de Lougansk… Ses images témoignent de la vie quotidienne rythmée par le bruit des armes, et les funérailles montrent les ravages de cette guerre au Donbass qui en trois ans aurait déjà fait 10 000 victimes et provoqué le déplacement de 1,8 millions de personnes.
Le travail difficile des journalistes occidentaux
Au cours de son dernier reportage en avril 2017, Rafael Yoghobzadeh a travaillé sur le sort des vétérans ukrainiens et sur le retour du front des femmes qui avaient décidé de se rendre à l’est du pays. « La situation semble gelée, les combats continuent mais il n’y a pas de réelle avancée ni d’un côté, ni de l’autre, témoigne-t-il. Chacun des belligérants tente de défendre son territoire malgré les accords de Minsk II, conclus en février 2015. Des deux côtés de la ligne de front, la population est lasse et souhaite un retour à la normale. »
11 avril 2017. Dans le centre de Kiev, de jeunes Ukrainiens discutent dans le restaurant Pizza Veterano. Ouvert par Leonid, un soldat vétéran, la pizzeria décorée d’écussons et autres accessoires militaires emploie une dizaine de vétérans ukrainiens. / Rafael Yaghobzadeh
« J’essaie un maximum d’être neutre et de ne pas soutenir un côté plus qu’un autre », confie le jeune reporter qui sera récompensé pour son travail par le prix de la ville de Perpignan Rémi-Ochlik 2017 (doté de 8 000 €) vendredi 8 septembre au Campo Santo à Perpignan. Cela dit, depuis deux ans, le travail des journalistes occidentaux est bien moins reçu dans les Républiques populaires à l’est de l’Ukraine, et il est de plus en plus difficile de couvrir ce qui s’y passe. Il ne faut pas oublier que la guerre en Ukraine est aussi une guerre d’information – comme dans n’importe quel autre pays en guerre. »
Armelle Canitrot
« Je suis ravi d’avoir débuté la photographie dans les années 2000 »
Le jeune reporter Rafael Yaghobzadeh, lauréat du Prix de la Ville de Perpignan/Rémi Ochlik 2017, explique son parcours de photojournaliste
Comment êtes-vous devenu photographe ?
Rafael Yaghobzadeh : Par concours de circonstance. La couverture des révolutions arabes a été mon baptême de feu dans le reportage d’actualité internationale. Après avoir passé les examens de premier semestre en fac d’histoire, le 21 janvier 2011, soit une semaine après la chute de Ben Ali, je suis allé à Tunis où la révolution battait son plein. De Tunis j’ai pris un billet d’avion pour Le Caire.
J’étais déjà allé en Égypte en 2005 et en 2007. Lorsque je suis arrivé sur la place Tahrir, j’ai eu le pressentiment que ce pays n’allait plus être le même que celui que j’avais connu. Quelques jours plus tard, le 11 février 2011, le président Moubarak était destitué.
Je ne suis pas retourné en Égypte depuis, mais je souhaite continuer un travail que j’avais commencé avant la révolution sur le patrimoine historique. Notamment dans le quartier de Darb-Al-Ahmar au Caire. Plus généralement, je souhaite travailler sur les constructions illégales qui se développent de plus en plus depuis la Révolution.
Résistances ukrainiennes
En 2014, la guerre à Gaza appelée « Bordure Protectrice » a aussi été un reportage très important pour moi. À la suite de ma couverture du centenaire du génocide arménien, en avril 2016, je me suis rendu dans le Haut-Karabakh en commande pour Le Monde afin de suivre la montée des violences.
À côté de ces reportages de « guerre », je mène depuis 2003 un travail plus personnel sur le quotidien de mes amis d’enfance et plus généralement sur la jeunesse. Mon objectif est de témoigner et de partager.
Vous couvrez aussi la crise des réfugiés.
R. Y. : J’ai commencé à travailler sur le problème des réfugiés en juin 2014 à Calais, j’y suis retourné une quinzaine de fois jusqu’en octobre 2016. En septembre 2015, je me suis rendu sur la route des Balkans (Serbie, Croatie, Slovénie, Autriche…) à la suite de la fermeture de la frontière hongroise.
Parler un peu arabe et farsi m’a aidé à suivre le quotidien de ces milliers de réfugiés Afghans, Syriens, Irakiens, Soudanais… Lors de mes reportages, j’ai surtout essayé de témoigner des conditions de vie, des différents parcours de transit, mais aussi de l’aide associative et civile qui s’est organisée autour de cette crise.
Est-ce que vos origines multiples influencent vos choix et vos travaux ?
R. Y. : Je vis mes origines iraniennes, arméniennes et assyriennes, libanaise (maronite) et égyptienne (copte), comme une très grande richesse culturelle et personnelle. Toutes sont issues des minorités chrétiennes d’Orient. Et en effet, elles m’influencent quand je travaille dans ces régions.
Dans le troisième chapitre de votre livre « Ukrainia » de nombreuses photographies évoquent les diverses religions.
R. Y. : C’est un travail toujours en cours, mais j’ai tout de même voulu le mettre dans cette première édition car les religions qui y sont présentées sont natives de cette terre. L’orthodoxie chrétienne est née en 988 à la suite de la conversion du grand prince Volodymyr de la Rus’de Kiev ; la communauté Tatars de Crimée prospéra du XVe au XVIIIe siècle sur la Péninsule ; et l’Histoire de la communauté juive d’Ukraine remonte au XIe siècle à Kiev. J’ai souhaité revenir sur les origines des différentes cultures qui façonnent cette terre.
Votre père Alfred Yaghobzadeh est un photojournaliste reconnu, notamment membre trente-deux ans de l’agence Sipa. Avez-vous été influencé par son parcours ?
R. Y. : Mon père m’a toujours encouragé à faire des choses dans la vie, m’a beaucoup donné et me donne toujours des conseils en photographie. Il m’a influencé à mes débuts, mais aujourd’hui nous travaillons chacun de notre côté tout en nous donnant mutuellement des encouragements et des conseils pour continuer à faire ce que l’on aime malgré les difficultés de ce métier. Mon travail de photo-journaliste ne me permet pas de subvenir à tous mes besoins, mais mon travail de photographe et de professionnel de l’image m’assure un certain équilibre financier.
Quelles différences voyez-vous entre la génération de votre père et la vôtre dans la pratique, l’esprit et la déontologie de la photographie ?
R. Y. : Mon père et sa génération ont connu « l’âge d’or » du photo-journalisme. C’était une époque prospère, pour les photographes mais aussi pour les magazines. Aujourd’hui la situation est un peu différente, l’offre est supérieure à la demande. Je considère notre époque aussi comme « un âge d’or » mais dans le sens où les nouvelles technologies nous permettent de produire plus et différemment (vidéo, téléphone, 360°, réalité virtuelle…).
En termes de pratique et de déontologie, je ne pense pas qu’il y ait une différence, sauf qu’aujourd’hui un photographe est aussi comptable, commerçant, archiviste, éditeur, rédacteur… Néanmoins, je suis ravi d’avoir débuté la photographie dans les années 2000, quand les films argentiques existaient encore et que les appareils numériques faisaient tout juste leur apparition.
Recueilli par Armelle Canitrot
Александр- Messages : 5390
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Re: En France
après les sans dents , qu il faut travailler pour s acheter des costards , les illettrés , les alcooliques , que les francais sont des criminels contre l'humanité , voila maintenant que nous sommes des fainéants , cyniques et extrêmes .
une petite video fort sympathique :
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Re: En France
De Finlande, l’appel à une nouvelle résistance française
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Auteur
Anne-Laure Debaecker
/ Dimanche 10 septembre 2017 à 18:03 0
Jeannette Bougrab. Femme française, arabe et musulmane, elle porte un regard concerné et alarmé sur les menaces qui pèsent sur l'Occident. Photo © PRESSE/EDITIONS DU CERF/HANNAH ASSOULINE
A.-L. D. “C’est parce que je suis en colère que j’ai décidé de reprendre la plume et, tant qu’on ne me retirera pas cette arme de combat, je m’en servirai. Ce livre n’est ni celui d’une décliniste, ni celui d’une néoréactionnaire. C’est le livre d’une femme musulmane née d’une mère interdite d’école et mariée de force alors qu’elle n’était qu’une enfant, ayant la volonté farouche de montrer la réalité d’une culture et d’une tradition qui, tout simplement, en sont arrivées à nier les femmes et à instrumentaliser les enfants. C’est le livre d’une femme qui ne veut pas redevenir comme sa mère l’a été et qui se battra pour éviter un tel destin à sa propre fille : être une sous-citoyenne qui n’a pas le droit de choisir son destin.”
L’Arabie saoudite, “guest star” du terrorisme islamiste “Les mouvements islamistes ont tous puisé leur doctrine dans les écrits des oulémas saoudiens les plus rigoristes. L’idéologie criminelle des terroristes de l’État islamique est articulée autour des principes empruntés au wahhabisme, qui s’est durci au cours du temps pour concurrencer, depuis 1979, la révolution mondiale promise par l’imam Khomeiny. Riyad mène ainsi, à coups de pétrodollars, une vaste entreprise d’influence planétaire qui ne vise rien de moins que l’hégémonie culturelle sur l’ensemble des musulmans, où qu’ils soient. La monarchie saoudienne […] a envoyé des imams partout où elle le pouvait afin de propager sa conception proprement xénophobe, j’assume le qualificatif, de l’islam. Elle est la guest star de ce film d’horreur dans lequel nous sommes plongés, au point que prétendre lutter sérieusement contre le terrorisme islamiste tout en continuant d’entretenir des relations diplomatiques avec la maison des Saoud relève de la folie. […] Les chiffres des financements en jeu permettent de comprendre l’étendue du phénomène. […] Certains spécialistes estiment qu’au cours des trois dernières décennies, plus de 100 milliards de dollars ont été dépensés pour exporter ce fondamentalisme, vecteur d’une diplomatie offensive. En comparaison, Moscou a consacré 7 milliards de dollars, entre 1921 et 1991, à la propagande communiste dans le monde. Le rapport entre les deux est vertigineux : les islamistes plus forts que les Soviets ! […] Aujourd’hui, alors que nul ne peut ignorer le rôle pervers de l’Arabie saoudite, personne ne se soulève contre son programme de construction de mosquées au détriment d’écoles pour instruire les enfants. Ils continuent de payer rubis sur l’ongle des prédicateurs qui répandent une idéologie rétrograde auprès des fidèles fréquentant ces mosquées au Proche-Orient, en Afrique, en Asie mais aussi en France, dans nos banlieues. Plutôt que de renoncer à des contrats juteux, on ferme les yeux, laissant le venin agir sur nos enfants.”
Le Yémen, victime de Riyad “Le wahhabisme ne se contente pas de dominer son sanctuaire. Il se projette également à l’échelle de l’humanité et, après avoir su utiliser le soft power, il n’hésite plus aujourd’hui à influer sur le cours des relations internationales par le recours aux armes. En réduisant considérablement leur aide au développement, les États occidentaux ont ainsi laissé une place vide dans laquelle il s’est engouffré et a proliféré comme une maladie infectieuse. Au sein de territoires meurtris par des guerres civiles à répétition, qui exposent les populations à l’exode et à la mort, les gouvernements n’ont d’autre choix que de signer un pacte avec le diable, vendant ainsi leur âme. L’Arabie saoudite, en contrepartie de ses aides financières, exige de son vassal une soumission totale et fait la guerre, au besoin, contre ceux qui se révoltent. Le Yémen en est un triste exemple. À Sanaa, Riyad avait installé au pouvoir Abdrabbo Mansour Hadi, qui a finalement été renversé, en mars 2015, par les houthistes, des rebelles chiites soupçonnés d’être sous la coupe de Téhéran. La pétromonarchie du Golfe a alors décidé de constituer une coalition rassemblant dix pays d’obédience sunnite et mène depuis lors une bataille des plus atroces pour réinstaller son protégé. Peu importe le prix. La fin justifie les moyens. Rien n’ébranle la conscience des Saoudiens, si toutefois ils en ont une, question légitime à se poser quand on fait le bilan de leur action meurtrière. […] Ainsi, malgré les demandes de cessez-le-feu au Yémen devant la catastrophe humanitaire, elle bombarde, détruisant à tout va : écoles, hôpitaux, convois funéraires. Elle tape dans le tas, causant la mort de près de 8 000 civils.
” “Racisme imaginaire” et prétexte de l’amalgame “Si certains doutaient de l’impérialisme de cet islam conquérant, qu’ils ouvrent enfin les yeux. Son objectif est de convertir l’humanité tout entière à ses principes rigoristes. Il force les hommes à choisir entre la conversion à l’islam et la mort. Le terrorisme n’est qu’une méthode pour soumettre les enfants, les femmes et les hommes à Allah. Comme en Arabie saoudite, aucune autre forme de religion ou de conviction n’est tolérée. Alors quand, de ma douce Finlande, je lis la presse relatant l’horrible répression dont seraient victimes les musulmans dans le pays de Voltaire et de Rousseau, je me bidonne. Les bras m’en tombent. Je m’insurge contre ces thuriféraires qui exaltent un “racisme imaginaire”, arguant systématiquement que la peur de l’amalgame n’induise l’intolérance. Comme le notent avec lucidité Mohammed Arkoun et Joseph Maïla, ils préfèrent continuer à défendre « le vrai visage de l’islam », présenté comme « une épure spirituelle, anhistorique, universelle, sans aucun rapport avec les errements des terroristes fondamentalistes ». Ben Laden et les autres ne seraient que des êtres perdus dont l’endoctrinement n’aurait rien à voir avec les nobles enseignements du Coran et du Prophète.”
Terrorisme : l’héritage de Mitterrand “Le refus de dénoncer le terrorisme est, d’une certaine manière, l’héritage de la France de Mitterrand. En effet, après la défaite de la droite à la présidentielle de 1988, Michel Rocard reprend la politique de complaisance à l’endroit des militants de la violence radicale. Au même moment, l’Algérie entre dans la tourmente. Devant les tensions sociales qui déstabilisent le pays, le gouvernement héritier du FLN décide d’organiser précipitamment des élections. Le Front islamiste du salut (Fis) remporte haut la main le premier tour des législatives. Les généraux en décident autrement et reportent sine die le deuxième tour, effrayés qu’ils sont à l’idée que les fondamentalistes installent une théocratie. Les chancelleries occidentales, devant ce qu’elles considèrent comme un coup d’État militaire, critiquent avec une naïveté criminelle la décision d’Alger. François Mitterrand, interrogé, a cette phrase terrible : « Il faut que l’Algérie renoue avec le processus démocratique. » […] Ignore-t-il vraiment l’étendue des massacres perpétrés par le mouvement islamiste pour préférer soutenir ses militants en leur donnant l’asile ? Le fait est que les dirigeants du Fis trouvent alors en France une base arrière pour continuer leurs actions terroristes en Algérie.
” Une autre France, islamique “Un pan entier de la jeunesse française réfute l’histoire de France, refuse de se reconnaître dans la culture française… et même dans la langue française. Comment nier que loin de toucher quelques individus isolés, l’enrôlement dans l’islam radical révèle l’émergence d’une autre France qui se reconnaît davantage dans la loi musulmane ? Une autre France qui vit de plus en plus séparée de la première, la regarde avec défiance, et commence à rêver de s’imposer vis-à-vis d’elle, arguant de la supériorité de ses “valeurs” sur celles, justement, prônées par la République. Une autre France qui s’affiche par le port de plus en plus massif non seulement du voile et de ce sac dont les femmes revêtent d’informes pantalons, mais encore du qamis ou de la djellaba dont se couvrent les hommes, tous afin de bien souligner leur “différence”, c’est-à-dire leur refus d’assimilation. On parle de repli identitaire ? Moi je dénonce un déploiement de l’identité islamique dans ce qu’elle a de plus caricatural. Aucun précédent historique n’avait préparé les prétendues élites françaises à cette nouvelle réalité, tout à fait inédite : la troisième génération d’immigrés déniant le pays d’accueil de leurs arrière-grands-parents !”
L’aveuglement de Michel Foucault “Michel Foucault, même si on doit par ailleurs saluer son oeuvre philosophique, est l’un des grands responsables de la complaisance actuelle des intellectuels à l’égard de l’islamisme. Envoyé par le Corriere della Sera à l’automne 1978 dans un Iran en ébullition, il est enthousiasmé par le mouvement populaire qui va conduire au renversement du Shah. Un peu plus tard, il justifie la violence de la révolution des Mollahs. […] À relire le Foucault de la fin des années 1970, on en éprouve quelque tristesse : il a certes compris très tôt le poids politique de l’islam face à un monde occidental sans Dieu, mais on se demande par quelle aberration cet esprit brillant a bien pu s’aveugler sur la barbarie en marche. Son élan de sympathie a ouvert la voie à la condamnation des défenseurs de la liberté et de l’égalité par la cléricature intellectuelle. Elle n’est pas sans rappeler le traitement que l’on infligeait aux dissidents soviétiques envoyant des messages sur la réalité oppressive du régime communiste. Les intellectuels occidentaux sont devenus les alliés du régime soviétique, cédant à la fascination de la révolution d’octobre 1917. Henri Barbusse, Romain Rolland, Louis Aragon participèrent ainsi à la création d’une chimère meurtrière qui fit près de 80 millions de victimes. Sans oublier Jean-Paul Sartre qui, en 1954, de retour de son propre voyage en URSS, glorifia le stalinisme. C’est dans la lignée de Michel Foucault, comme le rappelle Michael Walzer, que la philosophe américaine Judith Butler considère le Hamas et le Hezbollah comme des mouvements sociaux progressistes qui font partie intégrante de la gauche altermondialiste.”
L’urgence de la « déradicalisation des esprits » “Les origines du mal qui est en train de conduire à la décomposition macabre de notre nation sont connues. D’abord le différentialisme inspiré du modèle anglo-saxon a triomphé, privilégiant les droits des groupes au détriment des individus avec son pendant, le relativisme culturel. Les États sont prêts à accepter des dérogations aux droits fondamentaux tels que l’égalité entre les femmes et les hommes pour des communautés. […] La guerre contre Dae’ch est une chose. Mais le combat contre les “bien-pensants” occidentaux en est une autre, à bien des égards, plus complexe et sournoise. Il est vital que nous commencions dès à présent cette “déradicalisation” des esprits, à l’instar de ce que l’on tente de faire avec les djihadistes rentrés de Syrie ou d’Irak. Cette bataille des idées sera longue et complexe. En toute hypothèse, elle est vitale pour notre civilisation.”
Lettre d’exil, de Jeannette Bougrab, Les Éditions du Cerf, 224 pages, 18 €.
Par
Auteur
Anne-Laure Debaecker
/ Dimanche 10 septembre 2017 à 18:03 0
Jeannette Bougrab. Femme française, arabe et musulmane, elle porte un regard concerné et alarmé sur les menaces qui pèsent sur l'Occident. Photo © PRESSE/EDITIONS DU CERF/HANNAH ASSOULINE
Risque. Gangrenée par le wahhabisme militant, trahie par des élites fuyant le réel, notre nation doit mener la contre-offensive face aux menaces qui surviennent.
La plume comme « arme de combat ». Réfugiée en Finlande après l’attentat de Charlie Hebdo, comme chef du service d’action culturelle à l’ambassade de France, Jeannette Bougrab, avec le recul de son éloignement géographique, dénonce avec ardeur les maux qui rongent son pays dans un nouvel ouvrage, Lettre d’exil, la barbarie et nous. « Femme française, arabe et musulmane », fille de harki, ancienne secrétaire d’État et ex-présidente de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), elle passe en revue, forte de son expérience, les domaines dans lesquels l’État a failli : éducation, intégration, immigration, laïcité, compromissions avec certains pays du Golfe… Véritable manifeste, son essai appelle avec force à oser désigner l’ennemi, l’islam radical, sa monstruosité, et à ne pas céder au renoncement et à la bien-pensance aveugle.A.-L. D. “C’est parce que je suis en colère que j’ai décidé de reprendre la plume et, tant qu’on ne me retirera pas cette arme de combat, je m’en servirai. Ce livre n’est ni celui d’une décliniste, ni celui d’une néoréactionnaire. C’est le livre d’une femme musulmane née d’une mère interdite d’école et mariée de force alors qu’elle n’était qu’une enfant, ayant la volonté farouche de montrer la réalité d’une culture et d’une tradition qui, tout simplement, en sont arrivées à nier les femmes et à instrumentaliser les enfants. C’est le livre d’une femme qui ne veut pas redevenir comme sa mère l’a été et qui se battra pour éviter un tel destin à sa propre fille : être une sous-citoyenne qui n’a pas le droit de choisir son destin.”
L’Arabie saoudite, “guest star” du terrorisme islamiste “Les mouvements islamistes ont tous puisé leur doctrine dans les écrits des oulémas saoudiens les plus rigoristes. L’idéologie criminelle des terroristes de l’État islamique est articulée autour des principes empruntés au wahhabisme, qui s’est durci au cours du temps pour concurrencer, depuis 1979, la révolution mondiale promise par l’imam Khomeiny. Riyad mène ainsi, à coups de pétrodollars, une vaste entreprise d’influence planétaire qui ne vise rien de moins que l’hégémonie culturelle sur l’ensemble des musulmans, où qu’ils soient. La monarchie saoudienne […] a envoyé des imams partout où elle le pouvait afin de propager sa conception proprement xénophobe, j’assume le qualificatif, de l’islam. Elle est la guest star de ce film d’horreur dans lequel nous sommes plongés, au point que prétendre lutter sérieusement contre le terrorisme islamiste tout en continuant d’entretenir des relations diplomatiques avec la maison des Saoud relève de la folie. […] Les chiffres des financements en jeu permettent de comprendre l’étendue du phénomène. […] Certains spécialistes estiment qu’au cours des trois dernières décennies, plus de 100 milliards de dollars ont été dépensés pour exporter ce fondamentalisme, vecteur d’une diplomatie offensive. En comparaison, Moscou a consacré 7 milliards de dollars, entre 1921 et 1991, à la propagande communiste dans le monde. Le rapport entre les deux est vertigineux : les islamistes plus forts que les Soviets ! […] Aujourd’hui, alors que nul ne peut ignorer le rôle pervers de l’Arabie saoudite, personne ne se soulève contre son programme de construction de mosquées au détriment d’écoles pour instruire les enfants. Ils continuent de payer rubis sur l’ongle des prédicateurs qui répandent une idéologie rétrograde auprès des fidèles fréquentant ces mosquées au Proche-Orient, en Afrique, en Asie mais aussi en France, dans nos banlieues. Plutôt que de renoncer à des contrats juteux, on ferme les yeux, laissant le venin agir sur nos enfants.”
Le Yémen, victime de Riyad “Le wahhabisme ne se contente pas de dominer son sanctuaire. Il se projette également à l’échelle de l’humanité et, après avoir su utiliser le soft power, il n’hésite plus aujourd’hui à influer sur le cours des relations internationales par le recours aux armes. En réduisant considérablement leur aide au développement, les États occidentaux ont ainsi laissé une place vide dans laquelle il s’est engouffré et a proliféré comme une maladie infectieuse. Au sein de territoires meurtris par des guerres civiles à répétition, qui exposent les populations à l’exode et à la mort, les gouvernements n’ont d’autre choix que de signer un pacte avec le diable, vendant ainsi leur âme. L’Arabie saoudite, en contrepartie de ses aides financières, exige de son vassal une soumission totale et fait la guerre, au besoin, contre ceux qui se révoltent. Le Yémen en est un triste exemple. À Sanaa, Riyad avait installé au pouvoir Abdrabbo Mansour Hadi, qui a finalement été renversé, en mars 2015, par les houthistes, des rebelles chiites soupçonnés d’être sous la coupe de Téhéran. La pétromonarchie du Golfe a alors décidé de constituer une coalition rassemblant dix pays d’obédience sunnite et mène depuis lors une bataille des plus atroces pour réinstaller son protégé. Peu importe le prix. La fin justifie les moyens. Rien n’ébranle la conscience des Saoudiens, si toutefois ils en ont une, question légitime à se poser quand on fait le bilan de leur action meurtrière. […] Ainsi, malgré les demandes de cessez-le-feu au Yémen devant la catastrophe humanitaire, elle bombarde, détruisant à tout va : écoles, hôpitaux, convois funéraires. Elle tape dans le tas, causant la mort de près de 8 000 civils.
” “Racisme imaginaire” et prétexte de l’amalgame “Si certains doutaient de l’impérialisme de cet islam conquérant, qu’ils ouvrent enfin les yeux. Son objectif est de convertir l’humanité tout entière à ses principes rigoristes. Il force les hommes à choisir entre la conversion à l’islam et la mort. Le terrorisme n’est qu’une méthode pour soumettre les enfants, les femmes et les hommes à Allah. Comme en Arabie saoudite, aucune autre forme de religion ou de conviction n’est tolérée. Alors quand, de ma douce Finlande, je lis la presse relatant l’horrible répression dont seraient victimes les musulmans dans le pays de Voltaire et de Rousseau, je me bidonne. Les bras m’en tombent. Je m’insurge contre ces thuriféraires qui exaltent un “racisme imaginaire”, arguant systématiquement que la peur de l’amalgame n’induise l’intolérance. Comme le notent avec lucidité Mohammed Arkoun et Joseph Maïla, ils préfèrent continuer à défendre « le vrai visage de l’islam », présenté comme « une épure spirituelle, anhistorique, universelle, sans aucun rapport avec les errements des terroristes fondamentalistes ». Ben Laden et les autres ne seraient que des êtres perdus dont l’endoctrinement n’aurait rien à voir avec les nobles enseignements du Coran et du Prophète.”
Terrorisme : l’héritage de Mitterrand “Le refus de dénoncer le terrorisme est, d’une certaine manière, l’héritage de la France de Mitterrand. En effet, après la défaite de la droite à la présidentielle de 1988, Michel Rocard reprend la politique de complaisance à l’endroit des militants de la violence radicale. Au même moment, l’Algérie entre dans la tourmente. Devant les tensions sociales qui déstabilisent le pays, le gouvernement héritier du FLN décide d’organiser précipitamment des élections. Le Front islamiste du salut (Fis) remporte haut la main le premier tour des législatives. Les généraux en décident autrement et reportent sine die le deuxième tour, effrayés qu’ils sont à l’idée que les fondamentalistes installent une théocratie. Les chancelleries occidentales, devant ce qu’elles considèrent comme un coup d’État militaire, critiquent avec une naïveté criminelle la décision d’Alger. François Mitterrand, interrogé, a cette phrase terrible : « Il faut que l’Algérie renoue avec le processus démocratique. » […] Ignore-t-il vraiment l’étendue des massacres perpétrés par le mouvement islamiste pour préférer soutenir ses militants en leur donnant l’asile ? Le fait est que les dirigeants du Fis trouvent alors en France une base arrière pour continuer leurs actions terroristes en Algérie.
” Une autre France, islamique “Un pan entier de la jeunesse française réfute l’histoire de France, refuse de se reconnaître dans la culture française… et même dans la langue française. Comment nier que loin de toucher quelques individus isolés, l’enrôlement dans l’islam radical révèle l’émergence d’une autre France qui se reconnaît davantage dans la loi musulmane ? Une autre France qui vit de plus en plus séparée de la première, la regarde avec défiance, et commence à rêver de s’imposer vis-à-vis d’elle, arguant de la supériorité de ses “valeurs” sur celles, justement, prônées par la République. Une autre France qui s’affiche par le port de plus en plus massif non seulement du voile et de ce sac dont les femmes revêtent d’informes pantalons, mais encore du qamis ou de la djellaba dont se couvrent les hommes, tous afin de bien souligner leur “différence”, c’est-à-dire leur refus d’assimilation. On parle de repli identitaire ? Moi je dénonce un déploiement de l’identité islamique dans ce qu’elle a de plus caricatural. Aucun précédent historique n’avait préparé les prétendues élites françaises à cette nouvelle réalité, tout à fait inédite : la troisième génération d’immigrés déniant le pays d’accueil de leurs arrière-grands-parents !”
L’aveuglement de Michel Foucault “Michel Foucault, même si on doit par ailleurs saluer son oeuvre philosophique, est l’un des grands responsables de la complaisance actuelle des intellectuels à l’égard de l’islamisme. Envoyé par le Corriere della Sera à l’automne 1978 dans un Iran en ébullition, il est enthousiasmé par le mouvement populaire qui va conduire au renversement du Shah. Un peu plus tard, il justifie la violence de la révolution des Mollahs. […] À relire le Foucault de la fin des années 1970, on en éprouve quelque tristesse : il a certes compris très tôt le poids politique de l’islam face à un monde occidental sans Dieu, mais on se demande par quelle aberration cet esprit brillant a bien pu s’aveugler sur la barbarie en marche. Son élan de sympathie a ouvert la voie à la condamnation des défenseurs de la liberté et de l’égalité par la cléricature intellectuelle. Elle n’est pas sans rappeler le traitement que l’on infligeait aux dissidents soviétiques envoyant des messages sur la réalité oppressive du régime communiste. Les intellectuels occidentaux sont devenus les alliés du régime soviétique, cédant à la fascination de la révolution d’octobre 1917. Henri Barbusse, Romain Rolland, Louis Aragon participèrent ainsi à la création d’une chimère meurtrière qui fit près de 80 millions de victimes. Sans oublier Jean-Paul Sartre qui, en 1954, de retour de son propre voyage en URSS, glorifia le stalinisme. C’est dans la lignée de Michel Foucault, comme le rappelle Michael Walzer, que la philosophe américaine Judith Butler considère le Hamas et le Hezbollah comme des mouvements sociaux progressistes qui font partie intégrante de la gauche altermondialiste.”
L’urgence de la « déradicalisation des esprits » “Les origines du mal qui est en train de conduire à la décomposition macabre de notre nation sont connues. D’abord le différentialisme inspiré du modèle anglo-saxon a triomphé, privilégiant les droits des groupes au détriment des individus avec son pendant, le relativisme culturel. Les États sont prêts à accepter des dérogations aux droits fondamentaux tels que l’égalité entre les femmes et les hommes pour des communautés. […] La guerre contre Dae’ch est une chose. Mais le combat contre les “bien-pensants” occidentaux en est une autre, à bien des égards, plus complexe et sournoise. Il est vital que nous commencions dès à présent cette “déradicalisation” des esprits, à l’instar de ce que l’on tente de faire avec les djihadistes rentrés de Syrie ou d’Irak. Cette bataille des idées sera longue et complexe. En toute hypothèse, elle est vitale pour notre civilisation.”
Lettre d’exil, de Jeannette Bougrab, Les Éditions du Cerf, 224 pages, 18 €.
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