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Une vision de la guerre en Ukraine

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Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 Empty Re: Une vision de la guerre en Ukraine

Message  Krispoluk Jeu 24 Nov - 16:06

Etat actuel de l'arsenal de missiles russes

Incapable de vaincre l'armée ukrainienne sur le terrain, Poutine a décidé de frapper à distance ses infrastructures énergétiques pour l'affaiblir économiquement et fragiliser sa population.
A propos, quel est donc l'état actuel de l'arsenal de missiles russes ?

J'ai trouvé un tableau très intéressant émanant du renseignement ukrainien - à prendre avec précaution diront les sceptiques - Certes, mais il m'apparait assez juste, surtout quand il est corroboré par le nombre et le type de missiles utilisé actuellement. D'abord le tableau, puis les explications.
Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 Fikqil11


Analyse ligne par ligne, par type de missile :

- Iskander - sol/sol, l'un des plus redoutables, les russes ont dépensé 80% de leur arsenal initial mais ils ont réussi à en produire 48 depuis le début de la guerre.

- Onyx - sol/mer à l'origine, les russes en ont utilisé un peu mais pas adapté pour les frappes à terre sur les villes de l'intérieur car faible portée : 300km et système de guidage inertiel et radar, d'où faible précision à l'arrivée sur des cibles terrestres plus difficiles à identifier par le radar, que les navires.

- S-300 - sol/air, les russes en ont d'énormes quantités en stock qui ne servent pas car l'aviation ukrainienne n'intervient qu'en mode furtif. Donc, ils ont essayé de les bricoler pour les lancer sur des cibles terrestres mais leur faible portée 120km, efface leur intérêt pour les villes ukrainiennes de l'arrière et leur imprécision est aussi très forte sur des objectifs terrestres.

- Kalibr - mer/sol, lancé de sous-marins ou de navires de surface, c'est avec cela qu'ils bombardent actuellement les villes ukrainiennes mais ils en ont en nombre limité, quoiqu'ils aient réussi à en produire 120 depuis le début de la guerre. Je pense néanmoins que ce nombre devrait décroitre avec l'embargo occidental sur les microprocesseurs et les sanctions qui gênent d'autres approvisionnements.

- Kh-101 et Kh- 555 - missiles de croisière air/sol, lancés à partir de bombardiers stratégiques. Ce qui est utilisé actuellement. Ils ont réussi à en produire 120 depuis le début de la guerre, espérons que la production baissera ou cessera par manque de microprocesseurs et d'autres pièces.

- K-22/32 - missile air/mer à l'origine. Pareil, ils l'utilisent contre les cibles terrestres mais avec peu de succès à cause du guidage inertiel/radar peu précis contre des cibles terrestres. Ils ont déjà "bouffé" les 2/3 de leur arsenal.

- Kh-35 - missile air/mer à l'origine, ils l'utilisent aussi en terrestre mais avec la même imprécision, due au système de guidage inertiel/radar, peu efficace pour des cibles terrestres. Bizarrement, ils en produisent beaucoup : 360 depuis février. Même remarque, on ne peut que souhaiter que l'embargo occidental sur les microprocesseurs arrête ou restreigne fort cette production.

- Kh-47M2 - missile air/mer ou terre à hautes performances. Ils en possèdent très peu (43) et l'ont utilisé rarement en Ukraine, essentiellement sur des grosses cibles militaires : dépôts d'armes ou de carburant.

En résumé, on peut dire que pour le missile le mieux adapté aux frappes de précision sur les villes, l'Iskander, ils ont déjà dépensé 83% de leur stocks. La production future va certainement pâtir beaucoup de l'embargo sur les microprocesseurs. On croise les doigts pour les voir bientôt épuiser leur stocks.

C'est cette pénurie croissante qui les a amenés à commander et lancer dernièrement des drones iraniens Shahed mais là aussi, leurs stocks sont limités, on l'a vu lors de la dernière attaque massive le 23 novembre où aucun drone iranien n'a été lancé.

A n'en pas douter, la "bataille du ciel des villes" est symbolisée par une balance dans lequel le premier plateau, celui des missiles russes va peser de moins en moins à l'avenir, tandis que le plateau des armes d'interception antimissiles occidentales pèsera de plus en plus lourd, à condition d'être approvisionné suffisamment en munitions par les alliés.

Ne pas oublier également que la Russie a un territoire immense à défendre et par conséquent, elle ne peut pas utiliser l'intégralité de ses stocks de missiles contre l'Ukraine. Elle doit en conserver un certain nombre en réserve pour ne pas décrédibiliser ses forces de défense en Asie.

Comme je l'ai écrit, si le système électrique ukrainien tient le coup, même partiellement, dans les prochaines semaines, la partie sera gagnée car c'est sur le terrain que la décision finale se fera lorsque l'Ukraine lancera ses offensives d'hiver !


Dernière édition par Krispoluk le Ven 25 Nov - 22:04, édité 1 fois
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Message  Krispoluk Ven 25 Nov - 15:26

L'état du stock de missiles russes, drones iraniens, complément d'information

L'Iran ne pourra pas fournir beaucoup de drones à la Fédération de Russie - ancien pilote de l'armée de l'air iranienne

Lors de l'attaque au missile du 15 novembre, la Russie a tiré plus de 90 missiles et seulement 10 drones tueurs sur l'Ukraine.

Les journalistes de Die Welt se sont demandé combien de drones iraniens, Moscou avait reçus ? Et si leur nombre est vraiment aussi élevé que les médias l'écrivent, alors pourquoi lance-t-il le X-101 et le Kalibr incroyablement chers, et non le Shahed, qui sont beaucoup moins chers, mais pas inférieurs dans leur efficacité.

La situation a été clarifiée par un ex-pilote de l'armée de l'air iranienne Babak Tagvaye, qui vit à Londres. Selon lui, les chiffres annoncés des drones iraniens à la disposition du Kremlin - de 2,5 à 3,5 mille - sont très exagérés.

"Les numéros de série des Shahed-131 et Shahed-136 abattus suggèrent qu'environ 100 unités de chaque type ont été livrées", explique Tagvaye.

Les drones ne sont pas aussi faciles à produire que des mitrailleuses ou des grenades. C'est une production complexe qui prend du temps.
Selon l'ex-pilote, au mieux, l'Iran peut produire 20 drones par mois et ensuite livrer en Russie.

En outre, il faut comprendre que la production étatique de drones en Iran est contrôlée par le Corps des gardiens de la révolution islamique. Le CGRI a depuis longtemps trouvé des moyens de contourner les sanctions internationales contre Téhéran, mais il peut être très difficile d'acheter la quantité nécessaire de composants pour la production industrielle de drones sur le marché noir.

Tagvaye pointe un autre problème : « Les gardiens de la révolution sont définitivement mécontents que les Shahed-131 et Shahed-136 aient été livrés aux Russes depuis leurs camps. Ils veulent continuer à dominer la politique intérieure et disposer d'un stock d'armes pour le faire.

La publication conclut que, apparemment, l'armée russe ne dispose pas d'un nombre suffisant de drones tueurs. Sinon, la Fédération de Russie aurait certainement continué à utiliser massivement ces armes, ainsi qu'à les frapper sur des bases militaires ukrainiennes, des dépôts pétroliers et des dépôts de munitions sur le front.
Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 31640510


Cet article vient opportunément conforter mes suppositions !

D'après le relevé des frappes aériennes massives lancées par les russes depuis un mois, ont été lancés : 

- le 26 octobre : 37 drones Shahed
- le 1er novembre : 13 drones Shahed
- le 15 novembre : 13 drones Shahed et 83 Kalibr
- le 23 novembre : 51 Kalibr et zéro Shahed

Je n'ai pas tenu le registre antérieurement au 26 octobre mais le fait qu'aucun drone Shahed n'ait été envoyé le 23 novembre semble venir à l'appui de cette thèse d'une livraison de drones Shahed "au compte-goutte". Le premier "batch" devait en compter de 200 à 300 et il doit être épuisé aujourd'hui. Un deuxième batch est en cours de livraison mais un incendie s'est opportunément déclaré dans le port d'Astrakhan, sur un cargo en provenance d'Iran. Donc je suppose que le renseignement ukrainien doit suivre à la trace ces livraisons pour frapper aux moments opportuns.

Donc, la poursuite de la  "terreur anti-cité" de la Russie repose maintenant presqu'exclusivement sur les fusées balistiques Kalibr et sur les missiles de croisière K-101 et K-155 dont les stocks résiduels fondent très rapidement.

La population ukrainienne devrait voir bientôt le bout du cauchemar !  I love you  
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Message  Krispoluk Ven 25 Nov - 17:51

Actualités des fronts ukrainiens - 25/11/2022


Du nord au sud : l'armée ukrainienne gagne lentement du terrain en direction de Sviatove et de Kreminna. Les russes sont sur la défensive et organisent des retranchements dans ces deux villes.

A Bakhmut, les russes tentent toujours d'encercler la ville et ont avancé de quelques centaines de mètres de part et d'autre mais les tirs d'artillerie sont très nombreux des deux côtés. Comme je l'ai déjà écrit, Bakhmut sera le "Verdun" de la guerre : des attaques qui auront causé beaucoup de morts, sous un déluge d'obus pour des résultats sur le terrain insignifiants...

Sur le front de Donetsk, idem, lourds bombardements et tentatives russes infructueuses.

C'est sur le front de Kherson que l'on voit une manoeuvre se dessiner. Les ukrainiens ont tenté plusieurs assauts amphibies sur la presqu'ile de Kinburn qui borde le Dniepr au sud de Kherson. Cette presqu'ile revêt une importance stratégique pour l'Ukraine car si la presqu'ile est sécurisée, le trafic maritime à partir du port de Kherson pourra reprendre. De même, cela constituera une base de départ pour des attaques amphibies contre la Crimée.
Les forces de débarquement ukrainiennes ont conquis la presque totalité de la péninsule et avancent vers l'est pour libérer d'autres villages (voir carte).
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Message  myko Sam 26 Nov - 7:37

Article lemonde.fr
Ukraine : à Bakhmout, les yeux grand ouverts des drones dans la boucherie de la guerre
Thomas d'Istria

Aux abords de cette ville du Donbass, que les forces russes tentent de conquérir depuis plus de quatre mois, le centre de commandement de la 58e brigade ukrainienne coordonne ses opérations grâce au renseignement aérien.

Les équipages de deux obusiers SAU-122 – qui, de loin, ressemblent à des chars – échangent des blagues dans le froid glacial d’une position située en lisière d’une minuscule forêt. Les visages sont fatigués. Pour se donner du courage, ils se préparent du café en le chauffant au chalumeau. Des déflagrations résonnent dans le ciel gris. Les soldats qui ne se tiennent pas sur les tanks ont les pieds pris dans une boue épaisse. La ville de Bakhmout, que les forces russes tentent de conquérir à force de barrages d’artillerie continus depuis plus de quatre mois, est à une dizaine de kilomètres.

Oleksandr Lapa, un bonnet vert descendu juste au-dessus des yeux, fait en sorte de ne pas trop s’éloigner d’une antenne du système de connexion Internet Starlink. L’homme de 24 ans attend les ordres du commandement de la 58e brigade pour régler des tirs sur les positions de l’armée russe. Mais la pluie glaciale empêche les drones chargés d’identifier les cibles de voler. Alors, pour passer le temps, le militaire enchaîne les anecdotes qui racontent le coût humain des combats pour éviter la capture par l’ennemi de cette ville du Donbass.

Sur des images prises par un drone ukrainien survolant des positions de l’infanterie russe, Oleksandr Lapa a vu des hommes s’enfuir en tous sens pour éviter un bombardement. « Je ne sais pas s’ils avaient pris de la drogue mais ils couraient partout, dit-il sobrement. Là, une explosion, trois morts, puis une autre explosion, encore trois morts. Et les gars continuaient de courir… » Une autre fois, ce sont des soldats ukrainiens qui, après avoir atteint une position ennemie, ont pu récupérer une radio militaire. Pendant plusieurs jours, les forces de Kiev ont écouté les ordres d’un commandant russe. « Il criait et donnait trente minutes aux soldats pour capturer une position en les menaçant de les tuer lui-même s’ils ne la prenaient pas », lâche Oleksandr Lapa d’un air détaché.

Dans le secteur de Bakhmout, les forces russes, composées de l’armée régulière, de nouveaux mobilisés et des mercenaires de la milice privée Wagner, sont à l’offensive depuis plusieurs mois. La conquête de cette ville ravagée par les bombardements leur permettrait de progresser dans leur objectif de s’emparer de l’ensemble de la région du Donbass, annexée en partie par la Russie en septembre, et d’obtenir une victoire tant espérée après les derniers revers militaires sur les lignes de front, notamment dans le sud de l’Ukraine.

Combats violents

Dans ce secteur, les forces de Moscou, en supériorité numérique, grignotent lentement du terrain, alors que les artilleurs ukrainiens manquent de munitions. Les combats sont terriblement violents et lourds en pertes humaines, d’un côté comme de l’autre. Malgré la fatigue, après neuf mois de guerre, les troupes de Kiev résistent tant bien que mal au rouleau compresseur ennemi.

Le porte-parole des forces armées ukrainiennes pour le front oriental reconnaît une situation « très dure » sur la ligne de front. « Nous tenons aux vies de nos soldats. Quand nous voyons que nos troupes risquent de grands dangers, nous préférons nous replier. Dans 80 % des cas, on se retire et on les couvre avec de l’artillerie », explique Serhiy Cheravatiy, avant d’ajouter que « les Russes se battent comme à l’époque soviétique, tandis que nous, nous nous battons comme un pays de l’OTAN ».

Mercredi 23 novembre, dans le centre de commandement souterrain de la 58e brigade ukrainienne, des soldats regardent attentivement sur des écrans accrochés aux murs les images d’hommes paniqués ; ils courent au milieu de plusieurs explosions qui dégagent des champignons de fumée. La scène est retransmise en direct dans un silence dramatique. L’artillerie ukrainienne pilonne ces positions russes dans le secteur de Bakhmout. Soudain, une coupure de courant. L’ambiance dans la salle se crispe davantage. La panne est survenue au moment où une attaque massive de missiles balistiques vise les infrastructures électriques du pays. Cinq minutes plus tard, l’électricité revient et la liaison avec le drone qui filme la ligne de front est rétablie.

Devant le bunker situé dans une ville de la région, le lieutenant-colonel Eduard Rodionov confie avec simplicité ce qu’il pense de l’armée ennemie. « Nous avons différentes opinions sur les soldats russes », glisse l’homme à l’allure discrète, vétéran de la guerre du Donbass déclenchée en 2014 contre des séparatistes ukrainiens soutenus par la Russie. « L’une d’entre elles est que le symbole Z qu’ils arborent signifie “zombie”. Ça, c’est vrai à 100 % », affirme-t-il avec un sourire moqueur.

Le rôle central des drones

Il n’a pas à remonter très loin pour justifier sa pensée. Le matin même, l’homme observait les images en direct d’une salve de lance-roquettes multiple BM-21 Grad s’abattant à « cinq mètres » de fantassins russes, sans que ces derniers ne réagissent. « Ils bougeaient doucement, dit-il en imitant un marathonien au ralenti. Peut-être qu’ils prennent des drogues très fortes, je ne sais pas. En tout cas, c’est très étrange. »

Eduard Rodionov considère que l’état général des forces russes a commencé à se dégrader dès la fin de l’été. En plus de l’armée régulière, le secteur se distingue des autres fronts par le nombre important d’hommes déployés par la milice privée Wagner. En plus des mercenaires expérimentés, la société compte de nombreux détenus, recrutés dans les prisons, qui rejoignent des sections d’assaut sur les lignes les plus risquées.

Sur des positions reprises aux forces russes par l’armée ukrainienne, le lieutenant-colonel dit avoir trouvé des documents militaires de nouveaux soldats, « appelés en octobre », dans le cadre de la mobilisation partielle décrétée par Vladimir Poutine. Il affirme aussi que de plus en plus de prisonniers de Wagner et de mobilisés se déplacent désormais à pied sur les lignes de front. « Peut-être qu’ils manquent de véhicules, suggère le militaire. Avant, on voyait des groupes de cinq à sept soldats qui bougeaient très vite. Aujourd’hui, ils sont entre treize à quinze, en moyenne », à se déplacer à pied.

L’une des raisons pour lesquelles Eduard Rodionov dispose de tant de précisions sur l’état des forces en présence sur la ligne de front tient en partie au rôle central que prennent les drones dans cette guerre. Le centre de commandement de la 58e brigade coordonne ses opérations grâce à des renseignements humains mais aussi, et surtout, grâce au renseignement aérien. Sur un des écrans du bunker, une grille de dizaines d’images, pour la majorité inactives, témoigne de la flotte présente dans le ciel de Bakhmout.

Missions de reconnaissance

Formée en mai, l’unité de renseignements aériens « Otchi » (« œil » en ukrainien) est composée de différents groupes de dronistes chargés d’effectuer des missions de reconnaissance. Sorte de joker mobile pour les brigades présentes dans le secteur, elle est à l’image d’une partie des forces armées ukrainiennes. L’unité, dont le commandant adjoint, Oleksandr, est un avocat criminaliste, est composée en grande partie de civils volontaires venant de toute l’Ukraine.

« Nos équipes sont déployées tous les jours sur des positions à attendre les ordres pour collecter des renseignements », explique Oleksandr, alors qu’à ses côtés, Igor, un ancien pilote de rallye en tenue militaire, zigzague à fond au volant de son véhicule en écoutant du AC/DC le long d’une route barrée de checkpoints qui mène à une position tenue par une de leurs équipes, dans Bakhmout. « Les soldats sont là, même quand le temps est mauvais et qu’il n’est pas possible de voler. Dès qu’une opportunité apparaît, quand ils peuvent à nouveau voir quelque chose, ils décollent et font leur boulot », conclut le commandant adjoint.

Sur la position de Bakhmout, dans un quartier déserté par la population, trois hommes en tenue militaire de l’unité « Otchi » observent leurs écrans. Le bâtiment principal dans lequel ils ont pris leurs quartiers le temps d’une mission de reconnaissance est en partie détruit. Le sous-sol permet de s’y abriter en cas de bombardements.

Viktor Yakubovsky – « Juk », de son nom de guerre –, un ancien cheminot, a lancé son drone chinois pour effectuer un repérage de systèmes russes d’artillerie. Selon Oleksandr, l’appareil posséderait une vision maximale de « 20 km ». Sur l’écran de la télécommande, « Juk » compare un bâtiment reconnaissable à la couleur de son toit avec les images d’une carte satellite. La technologie est pointue, mais le processus d’identification reste malgré tout sommaire. Pour communiquer avec les centres de commandement des brigades, les dronistes possèdent des antennes du système Starlink, facilement transportables.

L’unité Otchi utilise des équipements fournis par United 24, une plate-forme de financement participatif pilotée par les autorités ukrainiennes qui vise à former une « armée de drones ». Le reste de la flotte, soit « environ 60 % », provient de dons privés, résume Oleksandr. Bien que leurs « oiseaux », comme ils les appellent, soient utilisés pour identifier les positions de l’artillerie ennemie, les dronistes observent également les mouvements de l’infanterie.

Soldats russes déboussolés

Les plaisanteries les plus sombres fusent. Les nouveaux mobilisés, les soldats de Wagner ou les militaires de l’armée régulière « brûlent tous de la même manière » lâche Igor, l’ancien pilote de rallye aux yeux brillants. Les combattants ukrainiens évoquent les « bleus », arrivant au front sans la moindre formation au combat, manquant de matériel de protection. « Ils ne sont pas préparés à la guerre, résume Igor. Ils se cachent mal, ne comprennent pas ce qu’il se passe. Ils se déplacent comme s’ils étaient en vacances. »

Parfois, les images de ces Russes déboussolés sur la ligne de front de l’est de l’Ukraine, prises depuis des drones, sont diffusées sur les réseaux sociaux. Il arrive qu’un « oiseau » muni d’un système permettant de lâcher une munition d’artillerie filme l’explosion du projectile sur sa cible. On y voit des hommes mal équipés face aux conditions météorologiques de plus en plus glaciales qui réagissent à peine, recroquevillés dans leurs tranchées.

Parmi les drones ukrainiens qui volent continuellement dans le ciel du Donbass, certains sont chargés de repérer les mouvements de l’infanterie ennemie. En fin d’après-midi, dans le centre de commandement de la 58e brigade, une mission d’artillerie est annoncée sur une position. Aux alentours de Bakhmout, un système de lance-roquettes multiples BM-21 Grad attend d’être déployé sous la tôle d’un hangar, à une distance calculée de l’artillerie russe. L’ordre de tir est donné alors que le soleil se couche.

Le trajet vers la zone de lancement dure une quinzaine de minutes. Entre-temps, la nuit est tombée. Des hommes s’activent autour du lance-roquettes et utilisent les coordonnées transmises par le commandement. Un soldat reste constamment à l’écart, en contact avec ses supérieurs. Un premier tir est vite annoncé. Deux roquettes partent dans la nuit et s’écrasent au loin. « Maintenant, nos yeux vont corriger le tir, explique Oleksandr, le vice-commandant de l’unité de renseignement aérien. Il s’agit d’observer où l’artillerie tape, de faire parvenir les détails à la salle de commandement, qui transmet à l’artillerie les informations dont elle a besoin pour ajuster le tir et toucher la cible. »

Cinq minutes passent, deux autres roquettes ukrainiennes fracassent le ciel en laissant derrière elles des colonnes de fumée. Les Ukrainiens achèvent d’ajuster le tir. Les nouvelles coordonnées transmises par le centre de commandement sont intégrées. Cette fois-ci, le départ est annoncé dans un cri. « Prêt ? Prêt ! Feu ! » Seize roquettes éclairent le ciel en faisant vibrer la terre avant de s’écraser au loin, dans des halos de lumières orangées. La mission est accomplie, les hommes rebroussent chemin le plus vite possible, afin de ne pas être pris dans un tir de riposte russe. Le Grad revient vers sa base. La nuit englobe Bakhmout.

Thomas d'Istria (région de Bakhmut (Ukraine), envoyé spécial)

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Message  Krispoluk Mer 30 Nov - 21:12

La Russie s'acharne dans des attaques sanglantes sans grand résultat à Bakhmut


Une vidéo assez dure où l'on voit des soldats russes blessés ou tués dans un matraquage d'artillerie et de drones armés ukrainiens lançant des obus de mortiers. Ils avaient constitué un pôle défensif autour d'une station service avec des tranchées, mais repérés par les drones d'observation ukrainiens, ils sont durement matraqués sans avoir la possibilité de riposter.

Dans ce secteur de Bakhmut, sont déployées les troupes du Groupe Wagner mais aussi des nouveaux mobilisés.
Un "hachoir à viande russe" parmi d'autres sur le front d'Ukraine.


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Message  Thuramir Jeu 1 Déc - 15:19

Une autre vision de l'Ukraine Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 1772 :

Guerre en Ukraine. Quand des milliardaires fuient sur la Côte d'Azur... et s'y font cambrioler 

Qui sont les oligarques ukrainiens du "bataillon Monaco"? L'enquête exclusive de Nice-Matin

Ces parasites se sont incrustés dans nos pays européens de l'Ouest. A quand le grand nettoyage ? Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 3060
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Message  jivan Ven 2 Déc - 8:53

Thuramir a écrit:
.........../...........
Ces parasites se sont incrustés dans nos pays européens de l'Ouest. A quand le grand nettoyage ? Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 3060

"Grand Nettoyage" .... ? Par "où" ..... et "quand" commencer ? .... quand nos propres institutions sont "protégées"

https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/a-paris-un-luxueux-immeuble-a-l-origine-de-la-demission-de-caroline-cayeux_55575085.html?utm_source=Taboola_Recirculation_Feed&utm_medium=referral

Bien sûr, cela n'est qu'une goutte d'eau dans cet océan de requins ........
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Message  Thuramir Ven 2 Déc - 14:01

jivan a écrit:
Thuramir a écrit:
.........../...........
Ces parasites se sont incrustés dans nos pays européens de l'Ouest. A quand le grand nettoyage ? Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 3060

"Grand Nettoyage" .... ? Par "où" ..... et "quand" commencer ? .... quand nos propres institutions sont "protégées"

https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/a-paris-un-luxueux-immeuble-a-l-origine-de-la-demission-de-caroline-cayeux_55575085.html?utm_source=Taboola_Recirculation_Feed&utm_medium=referral

Bien sûr, cela n'est qu'une goutte d'eau dans cet océan de requins ........

Il y a une différence de taille entre l'exacte déclaration d'un patrimoine (de +/- 2,5 millions d'euros) ou sur sa sous-évaluation fiscale à l'ISF (ce qui ne constitue pas une excuse, bien entendu), mais provenant de revenus non détournés, et des patrimoines de plusieurs centaines de millions d'euros ou de plusieurs milliards d'euros provenant de revenus détournés ou de corruption et qui on été blanchis. La turpitude existant dans nos pays occidentaux à cet égard est sans commune mesure avec celle des pays de l'Est.

Et plusieurs milliards d'euros représentent plus qu'une goutte d'eau... Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 6583
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Message  julienp Ven 2 Déc - 16:34

pour revenir au sujet, un rapport bien intéressant
https://static.rusi.org/359-SR-Ukraine-Preliminary-Lessons-Feb-July-2022-web-final.pdf
julienp
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Message  myko Ven 9 Déc - 6:45

www.lemonde.fr
Une journée dans la vie d’une unité ukrainienne, embusquée sous les terrils du Donbass

Thomas d'Istria
Publié le 08 décembre 2022 à 19h00, mis à jour le 08 décembre 2022 à 20h37

Reportage
Les militaires sont positionnés dans la région de Bakhmout, une ville que les troupes russes tentent de conquérir depuis des mois.

A 5 mètres sous terre, au milieu d’une ancienne mine de charbon de la région de Donetsk, une section de l’armée ukrainienne s’attelle à la tâche. Cela fait bien longtemps que les ouvriers ont déserté cet ancien local technique aux murs de béton. Depuis le début de la guerre du Donbass, opposant l’armée de Kiev à des séparatistes ukrainiens soutenus par Moscou, en 2014, le lieu sert d’abri et de salle de commandement aux soldats positionnés face aux frontières de la république autoproclamée de Donetsk.

Ruslan, un jeune combattant à l’air grave, observe sur un écran une position fortifiée russe enterrée au sommet d’une colline. La mission du jour est limpide : détruire la cible. Les militaires se mettent une dernière fois d’accord sur la manœuvre à suivre, carte à l’appui. Il est temps pour eux de remonter les escaliers vers le ciel lourd du Donbass.

Tandis que le petit groupe grimpe au sommet du terril, en emportant avec lui deux missiles antichars Kornet, sous la terre, les autres soldats de cette unité d’assaut se rassemblent autour de l’écran qui retransmet en direct les images des positions ennemies. La cible du jour apparaît grâce à la caméra d’un drone. Maksym, qui a refusé de donner son nom, comme tous les autres, pilote l’opération en gardant le contact avec les hommes sur le terrain. Il espère que ces derniers viseront juste. « Le missile est lancé », lâche une voix à la radio. Les secondes passent. Enfin, un trait de lumière traverse l’écran avant de s’écraser dans un nuage de fumée à quelques mètres de l’abri russe. « Presque ! Presque ! C’était beau. »

La voix de la radio reprend : « Encore un, on y va. » Le deuxième missile file à travers l’écran avant de disparaître. Lourd soupir de déception. « La dernière fois qu’on les a bombardés, les obus explosaient à droite, à gauche, on les a manqués, mais ils étaient juste là, assis dans leurs tranchées, raconte Maksym aux autres soldats. Ils n’essayaient même pas de se cacher dans leur abri. Il y a des gars là-bas qui se sentent immortels… A moins qu’ils ne comprennent pas ce qu’il se passe, ou que leur abri ne soit pas vraiment protégé. Mais ça m’étonnerait qu’ils n’aient pas de blindages, leur position n’est pas nouvelle. »
« S’ils ripostent, c’est bien, s’ils ne font rien, c’est mieux »

Le groupe finit par se désintéresser de l’écran alors que de petits champignons de fumée continuent d’éclater autour de la cible. Ce sont d’autres soldats de l’armée ukrainienne qui tirent au mortier. Maksym, le second de l’unité, ne cesse de donner des instructions à la radio pour ajuster les tirs.

« Ils nous attaquent, nous les attaquons, c’est comme un duel. Je ne pourrais pas dire s’ils sont de bons ou de mauvais combattants, lâche doucement le soldat en parlant de ceux d’en face. C’est une guerre simple, on doit tenir nos positions. » Après l’attaque de la matinée, les militaires s’attendent à ce que les forces russes répondent à leur tour à coups d’artillerie. Valera, « Monk » (« moine », en anglais) de son nom de guerre, car il ne boit pas ni ne fume, ne s’inquiète pas pour les heures à venir. « S’ils ripostent, c’est bien, s’ils ne font rien, c’est mieux », lâche simplement le soldat barbu et rigolard qui combat dans le Donbass depuis 2014.

Cela fait plus de quatre mois que l’homme défend cette ligne de tranchées. La position se trouve à un peu plus de 20 kilomètres au sud de Bakhmout, ville inlassablement pilonnée par les forces du Kremlin, qui tentent de s’en emparer depuis des mois. Après les derniers échecs de l’armée russe sur les lignes de front ukrainiennes, les offensives se concentrent désormais sur cette région.

La majorité des hommes de l’unité ne possédaient pas d’expérience militaire neuf mois plus tôt. Aujourd’hui, leurs vies s’articulent entre le vaste réseau de tranchées et la salle de commande souterraine. Les journées se répètent inlassablement. Il y a ceux qui restent dans l’abri pour surveiller l’écran et les mouvements des forces ennemies. Et les autres, en mission ou sur le départ. Certains ont des mines fatiguées, l’air inquiet. Les soldats qui arrivent tout droit des tranchées pilonnées qui balafrent le territoire sont reconnaissables à leurs bottes enduites de boue.

Des hommes rentrent de la zone de tir des missiles antichars Kornet de la matinée. « Alors, ça a donné quoi ? », demande Ivan, un sergent-chef aussi imposant que sympathique. « Raté ! », répond Maksym.
« Raté ? Où est-ce que c’est tombé ?
– A droite, à environ 3 mètres.
– Les deux ? Le premier et le deuxième ?
– Le deuxième est tombé quelque part, loin. 
– Putain ! »
Maksym montre la vidéo de l’explosion qu’il a enregistrée sur son téléphone portable afin de pouvoir la montrer aux autres soldats. « Bon, mais au moins ils ont fait un peu dans leur froc, ça c’est sûr ! », lâche Ivan.
« On ne leur pardonnera pas »

La salle de commande, avec son écran et ses cartes, est la pièce principale de l’abri. Dans la cuisine, des soldats se préparent de la kacha, bouillie locale à base de céréales, ainsi que des sandwichs et du café. Le dortoir, dans la pénombre, est une longue pièce avec des lits de camp collés les uns aux autres, recouverts de sacs de couchage et de couvertures bariolés. Grâce aux antennes du système de connexion Internet Starlink, crucial pour coordonner les attaques, les soldats peuvent regarder des séries, jouer à des jeux vidéo ou simplement rester en contact avec leur famille.

Des fusils d’assaut recouverts d’une fine couche de poussière traînent en tas dans un coin de la chambre du jeune commandant qui répond au nom de guerre de « Schmidt ». « On ne les utilise pas, ceux à qui ils appartiennent sont à l’hôpital », commente simplement le chef. Le régiment a perdu des hommes, reconnaît Monk, avare de détails. « Moi, j’aurais dû mourir deux fois », dit-il simplement.

Les soldats ne savent pas exactement contre qui ils se battent. Mais qu’ils soient des soldats de l’armée régulière russe, de nouveaux mobilisés ou des séparatistes ukrainiens, cela ne fait pas beaucoup de différence pour Schmidt. « J’espère qu’on en a tué beaucoup, dit-il. On ne leur pardonnera pas, tant les Russes que les séparatistes. » A propos des soldats de la « république populaire de Donetsk », « ce ne sont pas des Ukrainiens », lâche-t-il. « Ils ont choisi le grand frère russe. O.K., très bien, c’est votre décision, mais pourquoi est-ce que vous ramenez la Russie chez moi ? Si vous voulez la Russie, allez-y en Russie ! »

Oleksiy, un engagé depuis le 24 février, sniper au sein de l’unité, raconte avoir trouvé une radio russe dans une tranchée. Si les hauts gradés en face, « à environ 1,5 kilomètre », utilisent d’autres types de talkie-walkie, mieux protégés, « à un plus petit niveau, les combattants, les sergents, peuvent nous révéler malgré eux des informations », dit-il. Ce qui amuse le plus Oleksiy avec cette radio, c’est que, « quand on les shoote avec nos mitrailleuses lourdes, on peut les entendre crier ».

Une grande feuille de papier gondolée par les années et l’humidité représentant les hauts gradés de la république autoproclamée des séparatistes de Donetsk est affichée sur un des murs. « Elle n’est plus d’actualité », assure Oleksiy, le sniper, en sous-entendant que ces officiers ne sont plus forcément en poste. Ailleurs dans l’abri, des dessins envoyés par des écoliers, aux couleurs bleu et jaune du drapeau ukrainien, recouvrent les murs. Les traits naïfs représentent, pour certains, des chars ou des armes avec des visages souriants. Les soldats ukrainiens font la fierté de l’Ukraine, comme les mineurs faisaient autrefois celle du Donbass.

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Message  Krispoluk Dim 11 Déc - 22:56

LA SITUATION DES FRONTS D'UKRAINE AU 11 DÉCEMBRE

L'armée russe s'obstine à Bakhmut, l'Ukraine aussi... La ville n'est toujours pas prise et les pertes sont lourdes mais toujours plus importantes du côté russe, dont les groupes d'attaque avancent à découvert alors que les troupes ukrainiennes sont à l'abri dans des tranchées et casemates.

L'Etat-Major ukrainien a envoyé en renfort à Bakhmut les bataillons Tchétchènes Djokar Doudayef et Sheik Mansour qui ont des comptes à régler avec les Tchéchènes de Kadyrov, leurs frères ennemis et avec les mercenaires du groupe Wagner.
Il faut savoir que les volontaires Tchétchènes les plus anciens ont fait 3 guerres depuis 25 ans. Ils se sont battus pour l'indépendance de leur pays mais ont été battus par les troupes de Kadyrov, qu'ils considèrent comme un traître et un collaborateur des russes.
Ils savent que le destin de Kadyrov est lié à celui de Poutine, donc ils sont très motivés pour démolir l'armée russe et leurs frères ennemis...

Le terrain d'aviation de Belbek au nord de Sévastopol a été frappé hier. On ignore actuellement les dégâts occasionnés.
Par contre l'Ukraine a frappé un gros coup hier, en détruisant un complexe hôtelier dans la banlieue de Mélitopol (à 70km du front) qui abritait un QG et un rassemblement important de troupes russes.

Les partisans locaux ont dénombré plus de 200 russes tués ou blessés, dont les blessés ont été évacués sur les hôpitaux de Crimée car ceux de Mélitopol sont pleins.

Ci-dessous, vidéo de cette frappe à Mélitopol (Himars) et photos des fronts et des volontaires Tchéchénènes pro-ukraine arrivés à Bakhmut.


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Message  Krispoluk Dim 11 Déc - 22:59

UN DUEL DE CHARS SUR LE FRONT DE SVIATOVE

Un char ukrainien T64BV (version à optiques améliorées) appartenant à la 92e Brigade Mécanisée engage un T72B3 russe et le détruit au premier obus tiré.

Bien qu'étant d'un modèle plus ancien que le char russe, l'ukrainien l'a surclassé, sans doute grâce à ses optiques de tir améliorées. La scène a été filmée par un drone de la 92e Brigade.

Le char ukrainien se trouve à gauche en bas de l'écran et le russe au milieu de la partie supérieure.

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Message  myko Mer 28 Déc - 14:39

www.lemonde.fr
Pour l’armée ukrainienne, l’aide cruciale des volontaires


Thomas d'Istria
Publié aujourd’hui à 10h32, mis à jour à 13h17

Depuis le début de la guerre, le maire d’Ivano-Frankivsk estime avec fierté à 11 000 le nombre de citoyens originaires de sa région qui se sont engagés pour combattre dans le Donbass. D’autres sillonnent le pays pour les soutenir.

Branle-bas de combat dans l’école. Le maire d’Ivano-Frankivsk, Ruslan Martsinkiv, est en visite et devrait arriver d’ici quelques minutes. « Gazda », un baraqué à la tête rasée dont le surnom affectueux signifie en ukrainien « hôte de maison », rassemble les soldats éparpillés dans le bâtiment servant de base arrière le long de la ligne de front du Donbass, dans le district de Pokrovsk. L’unité se rassemble en deux files dans une ancienne salle de classe transformée en dortoir. Il y a des lits des camps, des armes et des drapeaux affichés aux murs. Sur l’un d’eux, celui de la 72e brigade mécanisée, un crâne et une inscription : « l’Ukraine, ou la mort ».

Garde-à-vous. Le maire de la grande ville de l’Ouest – 238 000 habitants avant la guerre – fait son entrée avec un petit sourire satisfait. C’est la première fois que Ruslan Martsinkiv visite cette unité essentiellement composée de soldats originaires de sa région. Ni militaires ni même conscrits, ces volontaires, à la base, illustrent leur importance au sein de l’armée ukrainienne. En ce début d’hiver, l’élu ne se présente pas non plus les mains vides : en plus d’apporter un certain soutien moral, lui et son escorte sont venus livrer une voiture et des colis d’aide humanitaire financés par le conseil de la ville d’Ivano-Frankivsk.

Nazariy Kishak, un champion d’arts martiaux devenu commandant adjoint au sein de la 72e brigade, surnommée « Black Zaporozhians », un titre reçu en l’honneur du régiment de cavalerie cosaque du même nom, assure la visite. D’abord le dortoir, puis la cuisine dans laquelle quelques hommes sont aux fourneaux, les douches et, enfin, la salle d’armes. La tournée s’achève sur une cérémonie de remise de médailles. Le commandant appelle les combattants présents, tandis que le maire délivre les décorations de la ville honorant leur courage et leur bravoure. Fierté générale. Un drapeau d’Ivano-Frankivsk est sorti pour l’occasion.

Repos. Les recrues retournent à leurs activités. Certains se préparent pour une mission et partent rejoindre leurs positions. On partage des cigarettes tandis que Ruslan Martsinkiv savoure un dernier café avant de reprendre la route, vers Bakhmout, pour rendre visite à d’autres soldats originaires d’Ivano-Frankivsk. Depuis que la Russie a déclenché son invasion contre l’Ukraine, dix mois plus tôt, l’édile estime avec fierté à 11 000 le nombre de citoyens originaires de sa région qui se sont engagés dans l’armée ukrainienne. D’ailleurs, ajoute-t-il, « mon frère combat en ce moment même du côté de Bakhmout ».

L’effort de guerre du territoire de l’Ouest, réputé pour être le berceau du nationalisme ukrainien, fait la fierté de l’élu et des habitants de la ville. La petite unité de la 72e brigade mécanisée s’est construite sur le bouche-à-oreille, des amis de connaissances originaires de la région ayant décidé de défendre leur pays ensemble, les armes à la main. Nazar et Ruslan, noms de guerre « Ares » et « Light », tous deux 24 ans, sont d’abord passés par une formation militaire au sein du régiment nationaliste Azov avant de rejoindre la petite unité, en mai.

« On avait un ami ici et il nous a juste proposé de le rejoindre », explique sobrement Nazar, allongé sur son lit de camp, écouteurs dans les oreilles. La grande majorité des membres de l’unité se sont engagés sans avoir d’expérience militaire avant le début de l’invasion massive, le 24 février.
Dans le dortoir d’une unité de la 72e brigade mécanisée dans le district de Provorsk (Ukraine), le 25 novembre 2022.

Mais les soldats ne se battent pas seuls. Ils sont aidés et soutenus par un autre réseau de volontaires civils, cette fois, qui soutiennent l’armée ukrainienne partout où elle se trouve. L’un d’eux, l’Union des volontaires des Carpates, est constitué d’hommes et de femmes qui voyagent à travers le pays vers les positions des militaires originaires de l’ouest de l’Ukraine. Ces derniers mois, après le retrait des troupes russes de la région de Kharkiv et de la rive droite de Kherson, les déplacements se concentrent principalement dans le Donbass, à l’est.
Soutien de l’arrière

Mykola Zelenskiy faisait partie de ces réseaux un certain temps avant de s’engager dans l’unité du district de Pokrovsk. Lui s’est décidé à partir du 10 octobre, lorsque l’armée russe a commencé sa campagne de destruction des infrastructures stratégiques du pays dans l’intention de faire plier les Ukrainiens à l’approche de l’hiver. L’homme, sec et doux, la voix presque mielleuse, était chef adjoint de Yamnytsia, commune voisine d’Ivano-Frankivsk.

Avant de rejoindre l’unité, il participait à des ventes aux enchères d’œuvres d’art au profit des soldats de la grande ville. Les recettes ainsi récoltées lors de ce type d’événements permettent d’acheter des voitures, des vêtements chauds, des générateurs… Ces initiatives existent partout dans le pays, où l’on collecte de l’argent dans les restaurants, les bars, sur des cagnottes en ligne, lors des concerts…

Ce soutien de l’arrière a notamment permis aux soldats de l’unité de la 72e brigade de créer leur propre salle de commande depuis laquelle ils surveillent les déplacements des lignes ennemies, d’acheter leurs propres drones… « Tout ça, c’est grâce aux volontaires », assure « Sheriff », le commandant adjoint, qui parle également de « riches personnalités ». Sans préciser, naturellement, leur identité.

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Message  Krispoluk Mar 3 Jan - 15:11

LA FORMIDABLE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE DE LA RUSSIE DURANT L'ÈRE POUTINE EN 2 GRAPHIQUEs ET 2 PHOTOS !

Depuis l'année 2000, les russes ont perdu 75% de la valeur de leurs avoirs qu'ils transfèrent à l'international, dans l'évolution du taux de change Rouble/Dollar. Voir les graphiques ci-dessous.

Alors que les prix de l'énergie : gaz et pétrole ont atteint des sommets ces derniers mois, la valeur du rouble n'a cessé de dégringoler au plan international. Un signe de la merveilleuse situation de l'économie russe, gérée par son génial leader (on devrait plutôt dire pillée par les oligarques et Poutine lui-même).

Les deux photos suivantes : les russes faisant la queue à Moscou devant les bureaux de change pour se débarrasser de leurs roubles en essayant d'acheter en urgence des devises fortes (et sûres) $, € et Francs suisses. Même si le cours du rouble est supérieur sur le marché international, dans les officines de change russes, il faut donner jusqu'à 150 roubles pour acheter 1 malheureux $ ou € ! Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 1f630
Une formidable réussite ! Bientôt, l'économie russe sera semblable à celle d'un pays du Tiers-Monde !

Le 2e graphique qui est le plus récent montre la lutte, perdue d'avance, du Trésor Russe qui se bat pour essayer de maintenir le rouble au dessus de la barre fatidique des 100 roubles pour 1 €. Il descendra bien plus bas compte tenu de l'état de déliquescence de l'économie russe !
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Message  Caduce62 Mar 3 Jan - 15:29

Poutine est vraiment NUL EN ÉCONOMIE ! LaughingLaughingLaughing

Après son élection, l'économie était reparti mais les vieux démons de l'impérialisme ont repris le dessus et patatras  : guerre = chute Shocked 
Et malgré les aller-retours répétés du directeur de la banque nationale avec ses mises en garde !!

Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 30527310


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Message  Krispoluk Mar 3 Jan - 17:11

Il vit sur une autre planète et l'économie est le dernier de ses soucis.

Il est persuadé que :

- L'Ukraine est au bout du rouleau,

- Que les occidentaux vont se lasser d'aider l'Ukraine,

- Que les ressources en armes et en hommes de l'armée russe sont inépuisables,

Il va tomber de haut cette année quand il s'apercevra que ces 3 axiomes sont faux !  Twisted Evil
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Message  Caduce62 Mar 3 Jan - 20:49

Chute des exportations de gaz lol!

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Message  myko Lun 16 Jan - 8:16


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Guerre en Ukraine : les Européens promettent de premiers chars à Kiev
Cécile Boutelet, Cécile Ducourtieux, Cédric Pietralunga

Le Royaume-Uni a annoncé, samedi, la livraison, « dans les prochaines semaines », de quatorze Challenger 2. Les pressions sur l’Allemagne, qui s’y était toujours refusée, sont en voie de faire céder le chancelier.

Article réservé aux abonnés
L’armée allemande fait une démonstration du char d’assaut Leopard 2 pour la presse, à Munster (Allemagne), le 28 septembre 2011.

Cette fois encore, « messieurs les Anglais » ont tiré les premiers. Déjà en pointe dans le soutien militaire à l’Ukraine, le gouvernement britannique a annoncé, samedi 14 janvier, la livraison « dans les prochaines semaines » de quatorze chars lourds Challenger 2 aux soldats de Kiev, une première pour un pays occidental depuis l’entrée des troupes russes sur le sol ukrainien. Cette livraison reflète « l’ambition du Royaume-Uni d’intensifier son soutien à l’Ukraine », a indiqué Downing Street à l’issue d’un entretien téléphonique entre le premier ministre britannique, Rishi Sunak, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Jusqu’ici, les alliés occidentaux de Kiev avaient fait de la livraison de chars lourds à Kiev une ligne rouge, estimant que la fourniture d’engins d’une telle puissance risquait d’entraîner une escalade avec Moscou. Mais l’intensification des frappes russes sur les populations civiles et la perspective d’une guerre longue si aucune aide supplémentaire n’est apportée à l’Ukraine ont fini par convaincre un certain nombre de pays de franchir le pas. Outre le Royaume-Uni, la Finlande et la Pologne se disent prêtes à envoyer des chars en Ukraine, mais elles ont besoin du feu vert de Berlin.

« Les autorités de défense et de sécurité du pays pensent qu’une fenêtre d’opportunité s’est ouverte alors que la Russie est sur la défensive, à cause de problèmes de ravitaillement et d’un moral en berne. Le premier ministre encourage les alliés à déployer leur soutien à l’Ukraine le plus vite possible », a justifié Downing Street dans un communiqué publié samedi. Dans un entretien publié mi-décembre 2022 par The Economist, le chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, a estimé à 300 le nombre de chars occidentaux – plus précis et plus puissants que les modèles soviétiques déjà fournis par certains pays européens – nécessaires à la reprise de ses offensives.
Le soutien sans réserve de Londres

En agissant ainsi, Rishi Sunak s’inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs, Boris Johnson et Liz Truss, qui ont soutenu sans réserve l’Ukraine en 2022. Le Royaume-Uni a été l’un des premiers à armer les forces de Kiev, avant même le début de l’invasion russe, en janvier 2022, avec des missiles antichars portatifs NLAW, contribuant à stopper les blindés russes convergeant vers la capitale ukrainienne. Selon l’institut Kiel, qui comptabilise l’aide apportée à l’Ukraine, le Royaume-Uni est le deuxième contributeur en matière d’appui militaire, derrière les Etats-Unis. Londres a également annoncé samedi l’envoi de 30 canons automoteurs AS-90.
Lire aussi : Quels sont les pays qui ont le plus aidé l’Ukraine financièrement depuis le début de la guerre ?

Bien plus pragmatique que Liz Truss et Boris Johnson, et confronté à un mouvement social sans précédent dans un contexte économique national difficile, Rishi Sunak s’est gardé jusqu’à présent de réitérer l’engagement de Mme Truss de consacrer 3 % du produit intérieur brut britannique aux dépenses militaires. Pour autant, le dirigeant s’affiche comme un des plus solides et audacieux soutiens de Kiev. Il faut dire qu’il ne peut pas se permettre de rester à l’arrière-plan, alors que M. Johnson, qui n’aurait pas renoncé à faire son come-back à Downing Street, continue à cultiver son lien d’amitié avec M. Zelensky – selon le Guardian, l’ex-premier ministre planifie une nouvelle visite à Kiev dans les prochains mois.


Au-delà de son intérêt militaire, limité au vu du nombre de chars cédés et de leur nature (doté d’un canon rayé, le Challenger 2 ne peut utiliser des obus standards), l’annonce britannique a aussi pour objectif de mettre la pression sur Berlin. Sollicité pour fournir des chars Leopard 2 de fabrication germanique aux Ukrainiens, en les puisant dans les stocks de la Bundeswehr ou en autorisant les pays qui en possèdent à les céder, le gouvernement allemand regimbe depuis des mois. Or quelque 2 000 Leopard se trouvent aujourd’hui dans les arsenaux européens, de loin le plus gros contingent occidental.
« Le chancelier doit surmonter ses réticences »

Un changement de cap se dessine néanmoins depuis plusieurs jours. Selon le quotidien Handelsblatt, qui citait dimanche soir des sources proches du dossier, des discussions auraient lieu pour savoir comment Berlin pourrait participer à une alliance entre les utilisateurs européens du Leopard. Si cette participation était confirmée, ce serait la levée d’un des plus grands tabous allemands sur les questions militaires et de sécurité.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : sur les livraisons d’armes, Berlin « manque de volonté politique »

Le chancelier Scholz avançait jusqu’ici trois éléments pour justifier sa fermeté : la crainte d’une guerre directe entre l’OTAN et la Russie, la nécessité de ne pas agir seul et le besoin de laisser une issue diplomatique à Vladimir Poutine. Sa formation politique, le Parti social-démocrate (SPD), encore teintée de pacifisme, le suit sur cette ligne, ainsi qu’une partie de l’opinion allemande, qui redoute d’être entraînée dans un conflit avec Moscou. Selon un récent sondage pour la chaîne ZDF, 46 % des personnes interrogées désapprouvent la livraison de chars à l’Ukraine, 42 % étant pour.

La position de la chancellerie a néanmoins progressivement évolué. La semaine dernière, Olaf Scholz a autorisé le transfert à l’Ukraine de chars légers Marder, dans une déclaration commune avec les Etats-Unis, qui annonçaient une livraison du même type de matériel. Avec les récentes annonces britannique et polonaise, il devient de plus en plus difficile pour le chancelier de s’opposer à l’exportation des Leopard. D’autant que les voix s’accumulent, dans sa coalition, pour l’y pousser.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : l’aide militaire occidentale franchit un nouveau seuil

Robert Habeck, vice-chancelier et membre du parti écologiste, a déclaré le 12 janvier que l’Allemagne ne devrait pas « se mettre en travers du chemin lorsque d’autres pays prennent des décisions pour soutenir l’Ukraine » et ce, « indépendamment des décisions que prend l’Allemagne ». Chez les libéraux du FDP, l’autre parti allié de la coalition, plusieurs voix se sont aussi élevées ces derniers jours en faveur de la livraison de chars. « Il ne doit pas y avoir de tabou sur cette question », a déclaré le ministre de la justice, Marco Buschmann. « Au vu du drame en Ukraine, le chancelier doit surmonter ses réticences », a ajouté Marie-Agnes Strack-Zimmermann, présidente FDP de la commission défense au Bundestag.
L’armée française réticente à céder des chars Leclerc

La très probable démission de la ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht, attendue ces prochains jours, pourrait faciliter cette décision et donner un nouvel élan à la politique de défense de l’Allemagne. Celle-ci a été plus marquée par les hésitations que par une stratégie claire depuis le discours d’Olaf Scholz sur le « Zeitenwende » (« changement d’époque »), prononcé par le chancelier devant le Bundestag quelques jours après l’agression russe en Ukraine, qui avait mis fin à la tradition allemande de retenue en matière de sécurité.

Selon différentes sources, le feu vert de Berlin pourrait intervenir vendredi, lors d’une nouvelle réunion des pays alliés de l’Ukraine sur la base militaire américaine de Ramstein (Allemagne). « Les récentes promesses de livraison d’armement lourd sont importantes – et je m’attends à ce qu’il y en ait davantage dans un futur proche », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, dans un entretien publié dimanche par le quotidien Handelsblatt.

Signe d’une accélération, de nombreux échanges diplomatiques se tiendront cette semaine sur le sujet. Le ministre de la défense britannique, Ben Wallace, se rendra en Estonie et en Allemagne. James Cleverly, le ministre des affaires étrangères de Rishi Sunak, ira de son côté aux Etats-Unis et au Canada, pour coordonner et « galvaniser » l’aide internationale à l’Ukraine, indique Downing Street. Olaf Scholz est, lui, attendu au Forum économique de Davos, tout comme la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ou le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.

Et la France ? Sollicitée comme les autres capitales européennes, Paris n’a pas pour l’instant fourni de chars lourds à l’Ukraine. Le 4 janvier, Emmanuel Macron a annoncé la livraison de chars légers AMX-10 RC, des véhicules à roues très mobiles mais dont le blindage est plus léger que celui d’un char de combat. Paris pourrait en céder plusieurs dizaines d’exemplaires « dans les deux mois », a précisé le ministère des armées. Si des discussions entre Paris et Kiev sont bien en cours sur une éventuelle cession de chars lourds Leclerc, l’armée française est réticente à l’idée : elle n’en possède que 222 exemplaires, chiffre qu’elle estime déjà trop bas pour affronter un conflit de haute intensité. Selon le site Oryx, qui compile les pertes matérielles en Ukraine sur la base de preuves visuelles, les Russes ont perdu au moins 1 614 chars en onze mois et les Ukrainiens, 448.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La France annonce l’envoi de chars légers AMX-10 RC à l’Ukraine

Cécile Boutelet(Berlin, correspondance), Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante) et Cédric Pietralunga



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Message  Gilles Lun 16 Jan - 11:22

L'Ukraine s'apprête-t-elle à frapper Moscou?

Croyez-le ou non, mais la question se pose. Sérieusement.

Thomas Burgel
16/01/2023 à 6h19

Le 14 janvier, le bombardement par l'armée russe d'un bâtiment d'habitations à Dnipro, en périphérie de Kiev, faisait au moins 30 morts et, logiquement, choquait le monde entier.
Ce n'était bien sûr pas une première. Comme elle l'avait fait en Syrie, la Russie s'est engagée depuis le début de la guerre dans une campagne de bombardements massifs (et de basse précision) de cibles civiles chez son voisin, en particulier de ses infrastructures énergétiques.
En l'occurrence, le missile en question était selon les forces ukrainiennes un Kh-22, un monstre dont la charge explosive pèse près d'une tonne, conçu pour des cibles maritimes et connu pour des écarts qui, sur une zone civile densément peuplée, ne pardonnent pas, et n'ont pas pardonné.

D'aucun parlent de terrorisme d'État. Et une drôle de question peut se poser: Kiev, qui dispose déjà de vieux drones soviétiques Tu-141 Strizh à longue allonge et qui a ces derniers mois multiplié les frappes en profondeur sur des cibles militaires en territoire russe, comme sur les bases aériennes d'Engels ou de Dyagilevo, est-elle en capacité de répliquer, de frapper jusqu'à Moscou?

Si elle relève plus de la guerre-fiction que d'autre chose, cette question est bien moins absurde qu'il n'y paraît. Le Pentagone regimbe à envoyer à l'Ukraine des armements à longue portée, à commencer par les Ground-Launched Small Diameter Bomb (GLSDB) ou les ATACMS qu'elle réclame à cor et à cri depuis de longs mois. La raison est assez précise: si l'Amérique il craint que les frappes de Kiev trop au-delà de ses frontières ne provoquent une nouvelle escalade du conflit.

Une attaque de Kiev sur Moscou semble de toute façon inimaginable sur le plan politique et de la «grande stratégie». Bien que l'Ukraine concentre ses frappes sur des cibles militaires, légitimes dans le cadre d'un tel conflit, et bien que ses alliés lui aient donné le feu vert pour passer sa frontière, elle risquerait de s'aliéner tout soutien occidental si elle venait à se frotter de trop près à la capitale russe.

Drone de Damoclès


Et pourtant. Ne pas pouvoir ne signifie pas ne pas en être capable, ou ne pas en jouer. Il y a quelques semaines, le très malin patron du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Budanov, donnait une interview à la chaîne américaine ABC, lors de laquelle il faisait grand bruit en expliquant notamment que Vladimir Poutine était mourant.

Il expliquait également, mais le propos avait été moins repris, que les attaques sur le sol russe par les forces ukrainiennes allaient se multiplier. Quelques fins observateurs remarquaient alors que Budanov, dont le travail consiste notamment à faire avaler des couleuvres à son ennemi, avait de manière assez maline disposé dans son bureau, filmé par la chaîne américaine, un écran montrant une carte.

Cette carte n'était autre que celle de Moscou. Un homme sachant que chacune de ces images allait être décortiquée par le renseignement ennemi procédait ainsi soit au «troll» le plus discrètement spectaculaire depuis le début du conflit, soit envoyait un message clair au Kremlin: voici notre prochaine cible.

Deux autres détails ne trompent pas sur le fait que Moscou puisse, à raison ou à tort, commencer à trembler. Il y a quelques jours, l'armée russe musclait de manière assez ostensible les défenses anti-aériennes autour de la capitale, y rapatriant notamment des systèmes S-400.

En parallèle, la Russie justifiait ses propres attaques sur l'Ukraine par le fait que son existence continuait à constituer une menace existentielle pour sa sécurité, et qu'elle préparait une attaque sur Moscou.

Propagande évidente. Ou pas? Car depuis quelques mois, l'Ukraine laisse aussi filter une petite musique que les experts entendent sans aucun doute. Via la firme Ukroboronprom, le pays est au travail sur un drone-kamikaze doté, est-il expliqué, d'une portée théorique de 1.000 kilomètres et d'une charge de 75 kilos: c'est largement plus que la distance qui sépare la frontière ukrainienne de Moscou.

L'objet serait presque prêt et aurait passé les derniers tests, «en particulier dans les airs et opposé à des contre-mesures électroniques», a expliqué la porte-parole de l'entreprise, Nataliia Sad. «Le projet est à un tel stade que nous ne pouvons malheureusement plus entrer dans les détails», ajoutait-elle.

D'autres observateurs notent que le Sokil-300, véritable premier UAV ukrainien sur lequel la société Luch Design Bureau est au travail depuis quelques années, serait une option plus réaliste –car plus mûre sur le plan technique– si l'Ukraine choisissait d'allonger la portée de ses frappes en territoire russe. Dans un cas comme dans l'autre, parvenir à en produire suffisamment pour menacer la capitale russe est sans doute une autre paire de manche.

L'épée de Damoclès sur Moscou, à ce stade, relève sans doute du fantasme ou de la volonté de mettre le Kremlin sur la défensive et d'allumer des contre-feux symboliques.

Mais l'armée ukrainienne nous ayant habitué à des «coups» spectaculaires quand les défenses anti-aériennes de l'ennemi Russe multipliaient, elles, les trous dans la raquette, on peut néanmoins s'attendre dans ces prochains mois à ce qu'elle frappe de plus en plus près du cœur de son ennemi.

Source : https://korii.slate.fr/tech/ukraine-apprete-frapper-moscou-attaque-drone-kamikaze-1000-km-sokil-300-territoire-russe-dnipro-budanov#xtor=RSS-2
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Message  myko Ven 20 Jan - 0:02

Un nouvel article de Florence Aubenas

www.lemonde.fr
En Ukraine, auprès des ONG qui fournissent des armes aux combattants : « Sans eux, on serait comme des soldats russes, des SDF »

Une nouvelle loi permet désormais aux ONG caritatives ukrainiennes d’importer des armes offensives lourdes.

Difficile de penser que c’est bien elle, avec ses cheveux roses et ses petits mouvements d’oiseau, la négociatrice secrète en armement militaire pour la fondation ukrainienne Reviens vivant. Dans la pénombre d’un café de Kiev, où tremblent quelques bougies, elle peine à se concentrer sur autre chose que sa fille, 10 ans, qui l’attend dans un appartement à peine chauffé. D’emblée, elle annonce : « Tout est légal. » C’est même elle, la jeune femme aux cheveux roses, qui vient de faire muter la législation ukrainienne pour autoriser les associations caritatives à importer du matériel militaire offensif.

Reviens vivant est aujourd’hui la seule ONG de la planète capable d’offrir à l’armée nationale des lance-roquettes longue portée et des drones de combat turcs Bayraktar TB2 (environ 3 millions d’euros pièce) grâce à ses collectes de fonds. C’est peu dire que l’Ukraine a basculé dans une autre réalité en onze mois de guerre.

Aujourd’hui, le pays enrage. Terminé les signes d’effroi ou d’abattement : chaque famille – ou presque – pourrait raconter l’histoire d’un de ses enfants qui a demandé des armes en cadeau pour les fêtes. De nouveaux prénoms apparaissent, Bayraktar pour les garçons – comme le fameux drone – ou Javelina pour les filles, une variation de Javelin, le lance-missiles antichar américain. « Avec mon argent, je veux que vous achetiez de quoi tuer le plus de Russes possible », balancent crûment des retraités sur le site de Reviens vivant. Plus les équipements sont meurtriers, plus les levées de fonds font recette. « L’histoire est en train de s’écrire, les gens veulent en être, participer à la victoire », dit Andriy, vétéran de 30 ans et permanent à l’association.

Les dons affluent de partout


Vu d’Ukraine, la récente autorisation d’importer des armes pour les ONG paraît moins une surprise que la suite logique d’un mouvement civil, très particulier au pays : cela fait longtemps qu’ici, le militaire se mêle à l’humanitaire. Pour le comprendre, il faut se souvenir de 2014. L’armée nationale est à l’époque en plein démantèlement, orchestré par une partie de la classe politique. Fidèle à Moscou, elle soutient que la Russie sera le bouclier de Kiev, pas son agresseur. Seuls 5 000 militaires sont alors en alerte opérationnelle, 4 % des troupes sont équipées de gilets pare-balles.

Lorsque la guerre éclate dans le Donbass cette année-là, un élan populaire s’organise spontanément pour soutenir cette armée aux mains nues, depuis l’achat de sous-vêtements jusqu’à la livraison de matériel de communication sophistiqué ou de véhicules. Bref, tout pour la ligne de front, sauf des armes offensives, objet d’une réglementation spécifique. Très vite, les volontaires ukrainiens vont se révéler des figures majeures du pays, les premiers à qui la société accorde sa confiance, loin devant les responsables institutionnels et les hommes politiques.

Huit ans plus tard, au siège de l’association Reviens vivant, à Kiev, chacun garde en tête le matin de l’invasion russe, le 24 février 2022. Dans cette seule journée, l’ONG a récolté autant de fonds que durant toutes les années précédentes : 300 millions de hryvnias (7,5 millions d’euros). Les dons affluent de partout, d’importantes sociétés ukrainiennes comme l’opérateur téléphonique Kyivstar ou la compagnie de taxi Uklon, un oligarque ou deux, et surtout des millions de particuliers.

Il faut dire que Reviens vivant fait figure de référence dans le secteur. Apolitique, elle publie scrupuleusement ses bilans financiers, assure aussi des formations militaires et fournit de l’aide aux vétérans. Son président, Taras Tchmout, 29 ans, répète volontiers qu’elle est devenue bien plus qu’une ONG : un acteur capable d’influencer l’état-major et la défense. « Cette fois, on s’est dit qu’on ne gagnerait pas avec des gilets pare-balles », se souvient Andriy, le permanent de l’ONG. C’est là que « Cheveux roses » entre en piste.

« Il fallait avancer masqué »

Fonctionnaire au ministère des anciens combattants, juriste, elle travaille aussi à l’association. « Il fallait avancer masqué », raconte-t-elle. Des hommes politiques prorusses sont toujours embusqués dans les rouages de l’Etat, elle en est persuadée. L’une après l’autre, elle pousse une série de lois devant la Rada (le Parlement), évitant d’abattre son jeu d’un coup pour ne pas dévoiler l’objectif final. Cela commence par la défiscalisation pour les armes (40 % d’économie), puis la simplification des procédures douanières et enfin l’autorisation accordée à des ONG d’importer des armes lourdes. Le mécanisme est simple : l’association a le statut d’acheteur et d’importateur des équipements, choisis en accord avec l’état-major. Elle en fait don à l’armée qui l’inscrit légalement dans son inventaire national. L’agrément de Reviens vivant est accordé en juin 2022.

Aux Etats-Unis, l’énergie et l’audace de ce mouvement populaire fascinent. Les quatre plus grosses ONG du secteur reviennent d’ailleurs d’une tournée triomphale à Washington avec audition devant le Congrès et émission spéciale sur Fox News, une semaine avant la visite du président Zelensky en décembre 2022. « Cela prouve que la société ukrainienne ne tend pas seulement la main pour demander de l’aide sur la scène internationale : elle s’engage et contribue elle-même », s’enflamme un diplomate américain à Kiev. De son côté, l’état-major ukrainien soutient que ce système d’agrément contribuera à rendre plus transparent un marché des armes, où les intermédiaires et les commissions ont tendance à se multiplier en temps de guerre.

D’autres pays paraissent moins enthousiastes. « Les négociations d’achat restent compliquées en Allemagne ou en Arabie saoudite, par exemple », soupire « Cheveux roses ». Là-bas, il est déjà compliqué pour une ONG ukrainienne d’exporter des stocks de lunettes à vision nocturne ou des gilets pare-balles, non offensifs, mais estampillés « mixtes », civils et militaires à la fois. Des drones sont restés bloqués à la frontière d’un pays postsoviétique par un douanier d’origine russe. « Cheveux roses » cache soigneusement son carnet de commandes et ses expéditions, « y compris dans les cercles ukrainiens les plus confidentiels ».

50 blindés britanniques

En 2019, l’arrivée au pouvoir du président Zelensky avait inquiété le monde associatif, qui redoutait d’être mis à l’écart. Mais depuis le 24 février 2022, une forme d’union sacrée s’esquisse. « C’est spectaculaire : l’Etat ne se bat pas seul, toute la société est derrière nous, contrairement à ce qui se passe en Russie », lance Mykhaïlo Podolyak, conseiller spécial à la présidence. Aujourd’hui, la rapidité du processus d’agrément pour l’importation des armes laisse deviner la bonne volonté gouvernementale. Reviens vivant reste, pour l’instant, la seule ONG autorisée.

A la fondation Serhiy Prytoula, Serhiy Prytoula lui-même paraît être un double de Volodymyr Zelensky : 40 ans lui aussi, ancien acteur lui aussi, tenté par la politique lui aussi. Dans le hall d’accueil, il signe des autographes à une volée de gamins, venus en joyeuse délégation lui porter leurs économies. M. Prytoula s’apprêtait à lancer un parti d’opposition quand la guerre a éclaté. « La patrie avant tout », dit-il aujourd’hui. Le président Zelensky l’a déjà décoré deux fois. « Si j’ai des questions à lui poser, je le ferai après la victoire. » Sa fondation est devenue l’une des plus puissante, capable de lever 15,5 millions d’euros pour offrir à l’armée ukrainienne l’accès aux données d’un satellite finlandais. Lorsque les militaires lui en ont fait la suggestion, Serhiy Prytoula les a d’abord pris pour « des extraterrestres ». Il en est fier aujourd’hui : « En fait, c’était une putain de bonne idée. OK, les gens sont vraiment en colère, mais nous transformons leur colère en quelque chose d’utile. »

Non agréée pour les armes offensives, sa fondation s’apprête à réceptionner 50 blindés britanniques de transport de troupes FV103 Spartan – « d’occasion, mais à peine utilisés » – vendus par une société privée. La collecte, lancée un matin sous le slogan « Attrapez-les tous », a réuni les 5,1 millions d’euros avant le début du couvre-feu. Des Spartan avaient déjà été livrés à l’Ukraine par la Grande-Bretagne, mais dans le cadre d’un don d’Etat à Etat. Il n’y en avait que 35 alors.

« Equipements dernier cri »

Timidement, un jeune soldat pousse la porte de l’association SOS-Army, allure de villageois qui débarque dans la capitale, le genre à n’avoir aucun réseau pour l’aider, encore moins d’argent dans les poches. C’est son supérieur en personne qui lui a recommandé d’aller vers les ONG pour certains types d’équipement. « Tu verras, c’est plus rapide, moins de paperasse et du matériel plus moderne », lui a dit le gradé. Le jeune homme demande une tablette équipée d’un logiciel de guidage d’artillerie Kropyva (le chardon), la spécialité de SOS-Army, conçue par les bénévoles eux-mêmes. Ils sont 100 000 déjà à l’utiliser dans l’armée ukrainienne, selon Anna Morozova, 53 ans, une carrière dans les assurances avant de travailler à l’association.

Les armes, les munitions, l’équipement lourd sont toujours livrés par l’Etat à plus de 95 %, mais aucun chiffre réel n’est donné sur la part des contributions des volontaires dans le budget de la défense. Serait-ce même possible avec la multitude d’associations, certaines microscopiques, dévouées parfois à un seul checkpoint ? Et comment comptabiliser les bols de soupe ou les paires de chaussettes ? Mais « sans eux, on serait comme les soldats Russes : des SDF », dit un autre militaire. « Les volontaires nous fournissent tous les équipements dernier cri, on se sent des super-héros. »

Florence Aubenas

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Message  Gilles Ven 20 Jan - 9:38

Guerre en Ukraine: la Russie est-elle en train de reprendre le dessus?
Sophie Cazaux
Le 19/01/2023 à 11:07


Le secrétaire général de l'Otan a estimé mercredi qu'il "serait très dangereux de sous-estimer la Russie". Plusieurs observateurs jugent que Moscou prépare une montée en puissance en Ukraine.
À près d'un mois du premier anniversaire de la guerre en Ukraine, assiste-t-on à un retour en force de la Russie? Moscou affirme avoir obtenu une victoire la semaine dernière, revendiquant la prise de la ville de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, située près de celle de Bakhmout dont les Russes essaient de s'emparer depuis des mois. Une potentielle prise qui a fait dire à Vladimir Poutine dimanche que son pays était dans "une dynamique positive" sur le front.
Alors que Moscou essuie depuis plusieurs mois des échecs militaires, comme celui de son retrait de Kherson, "il serait très dangereux de sous-estimer la Russie", a estimé mercredi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

"Vladimir Poutine prévoit de nouvelles offensives et il est prêt à sacrifier sa jeunesse. Il a mobilisé plus de 200.000 combattants et il est en train d'acquérir des armes auprès de régimes autoritaires comme l'Iran", a-t-il averti.
"Le temps est compté", a insisté le chef de l'alliance militaire, demandant plus de soutien des pays occidentaux pour l'Ukraine.

Une nouvelle action stratégique attendue

Plusieurs observateurs anticipent en effet une nouvelle montée en puissance de la Russie, sans pouvoir la dater précisément. Pour l'Institute for the study of war (ISW), un centre de réflexion américain, "le Kremlin se prépare probablement à mener, au cours des six prochains mois, une action stratégique décisive destinée à reprendre l'initiative et à mettre fin à la série actuelle de succès opérationnels de l'Ukraine".
L'ISW fait état dans une note du 15 janvier de "preuves émergentes" montrant que le président russe "modifie des aspects fondamentaux de l'approche russe de la guerre en entreprenant plusieurs nouvelles lignes d'effort".
Le centre de réflexion rapporte par exemple que "l'armée russe conserve le personnel mobilisé pour une utilisation future - une inflexion par rapport à l'approche initiale du Kremlin qui consistait à précipiter des soldats non entraînés sur le front à l'automne 2022".



Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, prévoyait aussi début janvier sur LCI une "contre-attaque plutôt terrestre" à horizon "février-mars", s'appuyant sur les forces mobilisées en septembre.
"Il est clair qu'on va aller dans un moment de massification, où les Russes vont jeter toutes leurs forces dans la bataille", affirmait le ministre, ajoutant que "le premier trimestre 2023 va être assez déterminant".

Vers une seconde mobilisation?

Pour les autorités ukrainiennes, cette "massification" pourrait s'appuyer sur une nouvelle vague de mobilisation en Russie, comme l'expliquait le chef adjoint des renseignements ukrainiens Vadym Skibitsky dans le Guardian la semaine dernière. La première "mobilisation partielle" a été annoncée par Vladimir Poutine en septembre et a donné lieu à l'enrôlement de 300.000 personnes, selon la Russie.
Cette thèse est aussi envisagée par le ministère britannique de la Défense. Le 15 janvier, dans son bulletin quotidien sur la situation en Ukraine, il estimait "tout à fait possible que les dirigeants russes espèrent qu'une modification des critères d'âge pour la conscription pourrait renforcer les effectifs disponibles pour combattre en Ukraine tout en paraissant moins alarmant pour la population que l'annonce d'un nouveau cycle de l'impopulaire processus de 'mobilisation partielle'".

Source : https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/guerre-en-ukraine-la-russie-est-elle-en-train-de-reprendre-le-dessus_AN-202301190306.html#xtor=AL-68
Gilles
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Message  Krispoluk Mar 24 Jan - 22:09

Billevesées !

- On ne lance pas une "nouvelle offensive russe" au printemps en la "sortant du chapeau d'un magicien" !

- La Russie a foiré lamentablement sa première offensive en février 2022 alors que :

  - 1) L'armée ukrainienne n'était pas prête a supporter le choc,
  - 2) Que les armes et munitions occidentales n'était pas encore livrées,
  - 3) Que la mobilisation TOTALE des forces et ressources de l'Ukraine n'avait pas encore été réalisée !


Donc comment la Russie pourrait au printemps mener une offensive victorieuse alors que :

 - 1) Elle a perdu ses meilleures unités d'élite (paras, troupes spéciales, unités blindées) décimées et cassées lors de l'offensive ratée de l'année dernière,
 - 2) Que le matériel (blindés et artillerie) qu'elle envoie en Ukraine actuellement est du matériel totalement dépassé (années 60) et qu'elle est incapable d'en produire du plus moderne,
 - 3) Qu'elle a épuisé 80% de ses missiles longue portée,
 - 4) Que les contingents mobilisés sont des pauvres civils sans aucune expérience militaire qui y vont à reculons ou des taulards recrutés par Wagner !


COMMENT ???

Ce genre d'article écrit par des journalistes IGNARES qui ne connaissent RIEN aux questions militaires et stratégiques est à mettre systématiquement à la poubelle et ne vaut pas d'être publié, à part être du côté de la propagande de Moscou !  Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil
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Message  Thuramir Mer 25 Jan - 8:26

Krispoluk a écrit:Billevesées !

- On ne lance pas une "nouvelle offensive russe" au printemps en la "sortant du chapeau d'un magicien" !

- La Russie a foiré lamentablement sa première offensive en février 2022 alors que :

  - 1) L'armée ukrainienne n'était pas prête a supporter le choc,
  - 2) Que les armes et munitions occidentales n'était pas encore livrées,
  - 3) Que la mobilisation TOTALE des forces et ressources de l'Ukraine n'avait pas encore été réalisée !


Donc comment la Russie pourrait au printemps mener une offensive victorieuse alors que :

 - 1) Elle a perdu ses meilleures unités d'élite (paras, troupes spéciales, unités blindées) décimées et cassées lors de l'offensive ratée de l'année dernière,
 - 2) Que le matériel (blindés et artillerie) qu'elle envoie en Ukraine actuellement est du matériel totalement dépassé (années 60) et qu'elle est incapable d'en produire du plus moderne,
 - 3) Qu'elle a épuisé 80% de ses missiles longue portée,
 - 4) Que les contingents mobilisés sont des pauvres civils sans aucune expérience militaire qui y vont à reculons ou des taulards recrutés par Wagner !


COMMENT ???

Ce genre d'article écrit par des journalistes IGNARES qui ne connaissent RIEN aux questions militaires et stratégiques est à mettre systématiquement à la poubelle et ne vaut pas d'être publié, à part être du côté de la propagande de Moscou !  Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil

Les articles des journalistes en question sont en effet des articles racoleurs en vue d'attirer les lecteurs sans analyse sérieuse et fouillée. Les analyses du général Jean-Paul Paloméros, ex-commandant suprême allié 'Transformation' de l'Otan, sur la guerre en Ukraine sont nettement plus instructives : Face-à-Face : Général Jean-Paul Paloméros
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Message  Thuramir Mer 25 Jan - 8:32

La guerre n'a néanmoins pas changé les bonnes vieilles habitudes ukrainiennes : Série de démissions en Ukraine après un scandale de corruption Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 1179
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Message  Caduce62 Mer 25 Jan - 11:18

Thuramir a écrit:La guerre n'a néanmoins pas changé les bonnes vieilles habitudes ukrainiennes : Série de démissions en Ukraine après un scandale de corruption Une vision de la guerre en Ukraine - Page 3 1179
MAIS
Valery Zaluzhny a fait un don aux forces armées d'Ukraine... le million de dollars dont il a hérité ! 😲
Le New York Times est sorti avec un message sensationnel. Le commandant en chef des forces armées d'Ukraine a récemment reçu un héritage d'un Américain d'origine ukrainienne Gregory Stepancâ.
En janvier, le général a fait don de la totalité des sommes reçues aux forces armées d'Ukraine. Ceci est confirmé par le service de presse des forces armées ukrainiennes.
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