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En Arménie

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Krispoluk
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Message  Caduce62 Lun 23 Avr - 18:48

Un petit dessin valant mieux qu'un long discours  lol!


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Message  benoit77 Lun 23 Avr - 20:21

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Message  travellergillou76 Lun 23 Avr - 20:50

un pays de l'espace post soviétique en  crise politique. A suivre de près.
Je rappelle que les russes ont une base militaire dans le pays.
Ceci dit la Russie n'a pas pris position pour ou contre sarkissian.

L'Arménie a un revenu par habitant à peine supérieur à l'Ukraine (9100€ par habitant). Les frustrations économiques doivent être énormes dans ce pays dépourvu par ailleurs de matières 1ères, en conflit avec 2 de ses voisins (Azerbaidjan et Turquie) et, semble t'il,  très dépendant économiquement d'une Russie dont l'économie a perdu beaucoup de sa vigueur.

Je suis sur qu'il y a pas de jeunes et jolies arméniennes intéressées pour trouver l'âme soeur en Europe de l'Ouest. Very Happy Very Happy Very Happy
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Message  Caduce62 Mer 25 Avr - 0:47

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Message  Caduce62 Mer 25 Avr - 15:39

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Message  Krispoluk Mer 25 Avr - 17:00

travellergillou76 a écrit:
Je suis sur qu'il y a pas de jeunes et jolies arméniennes intéressées pour trouver l'âme soeur en Europe de l'Ouest. Very Happy Very Happy Very Happy

Ouais mais c'est comme les portugaises, elles ont beaucoup de poils sous les aisselles et un peu partout sur le corps... Embarassed Embarassed Embarassed

Bon, il y en a qui aiment bien ça, hein ! Suspect Laughing Wink
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Message  benoit77 Jeu 26 Avr - 20:11

Le loup sort du bois :

http://www.lepoint.fr/monde/armenie-la-contestation-reprend-la-russie-se-place-en-mediateur-26-04-2018-2213836_24.php
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Message  Caduce62 Mer 2 Mai - 19:58

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Message  Caduce62 Dim 6 Mai - 0:17

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Message  Caduce62 Lun 7 Mai - 23:41

Révolution arménienne : à Gyumri, les premiers pas de velours

http://www.liberation.fr/planete/2018/05/07/revolution-armenienne-a-gyumri-les-premiers-pas-de-velours_1648539
Par Veronika Dorman, envoyée spéciale à Gyumri — 7 mai 2018 à 20:56 (mis à jour à 21:02)

Dans la deuxième ville du pays, rongée par la pauvreté, l’espoir suscité par l’opposant Nikol Pachinian est immense. L’ancien journaliste devrait être élu par le Parlement Premier ministre ce mardi.

Le 1er avril, Tamara a remarqué un homme qui se promenait sur la place de la Liberté, au centre de Gyumri, en s’enregistrant avec son téléphone portable. Depuis le café Ponchik Monchik, dont elle est la gérante, la jeune femme a reconnu le député du petit parti d’opposition Yelk, Nikol Pachinian. «Je ne savais pas ce qu’il faisait là, ce qui était en train de commencer. Il était tout seul.» Elle ne comprendra qu’une semaine plus tard, quand l’opposant aura commencé à rallier les foules dans sa marche vers Erevan, la capitale arménienne, qu’elle avait vu les premiers pas, littéralement, du mouvement de contestation qui allait submerger le pays dans les jours et les semaines à venir. L’initiative «Mon pas», lancée par Pachinian, a commencé ici sous le slogan «Fais un pas, rejette Serge», pour dénoncer l’élection de Serge Sarkissian, président entre 2008 et 2018, au poste de Premier ministre.

Gyumri, deuxième ville la plus importante d’Arménie, à 130 kilomètres au nord-est d’Erevan - qui abrite aussi l’une des deux bases russe du pays -, est un miroir grossissant des maux dont souffre l’Arménie et dont les Arméniens sont bien décidés à se débarrasser. La région du Chirak, la plus pauvre du pays, partage une frontière, fermée, avec la Turquie, ce qui affecte profondément son économie. C’est aussi l’une des contrées qui a terriblement souffert du tremblement de terre de 1988. Trente ans plus tard, Gyumri en porte encore les traces et 2 000 familles vivent toujours dans des logements temporaires.

Chômage
Gyumri est une ville contestataire, par tradition et habitude. Le pouvoir central n’a pas vraiment la cote ici, et le Parti républicain n’y a jamais remporté les élections. «C’est notre mentalité. Nous n’avons jamais eu peur du pouvoir, explique Aramaïs Ayrapetyan, un juriste de 33 ans. Et nous avons un sens de la dignité exacerbé. Mais surtout, le niveau de vie est pire que dans tout le reste du pays.»

Gyumri bat les records nationaux. Le taux de chômage est de 46 %, officiellement. En réalité, au-delà de 60 %, soufflent les observateurs indépendants. Le salaire moyen, comme dans le reste du pays, est aux alentours de 50 000 drams (86 euros).

Aroussiak Oganessyan, une petite dame replète aux yeux rieurs, a été directrice d’un lycée d’élite qui a fermé en 2016 dans le cadre d’une politique d’optimisation. En 2008, elle s’est encartée au Parti républicain pour pouvoir prendre la direction de l’établissement. L’allégeance au pouvoir est l’un des seuls ascenseurs sociaux. «Jai fini par me rendre compte que je n’en pouvais plus d’exécuter mécaniquement leurs directives absurdes. Le parti ne travaille pas pour le bien du peuple ou des enfants. Il travaille pour lui-même, pour ses membres. J’ai rendu ma carte en 2016», dit-elle. A l’instar d’une grande partie de la jeunesse arménienne, beaucoup de ses anciens élèves sont partis chercher fortune à l’étranger. «Ma fille fait des études d’ingénieur informatique, à Erevan. Elle me dit : "Je vais finir mes études et devenir clocharde parce que je ne vais pas trouver de travail. Ou alors il faut que j’émigre." C’est une catastrophe pour un petit pays de perdre ses meilleurs cerveaux.» En dix ans, selon les chiffres officiels, 300 000 Arméniens ont quitté le pays, qui compte désormais un peu moins de 3 millions d’habitants. Officiellement, la population de Gyumri est de 120 000 personnes, mais certainement en deçà des 100 000. Dans les années 90, les rues grouillaient. Aujourd’hui, dans presque chaque immeuble, certaines fenêtres ne s’allument plus le soir.

Parti de Gyumri, Pachinian a drainé les mécontents sur son chemin. Quand il atteint Erevan, le 13 avril, c’est-à-dire deux semaines plus tard, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la République, qui deviendra le cœur de la contestation. Dix jours après, sous la pression croissante de la rue, Serge Sarkissian renonce au poste de Premier ministre. Si le bras de fer se jouait dans la capitale, Gyumri n’était pas en reste. Aramaïs Ayrapetyan a manifesté tous les jours. «Personnellement, je n’ai pas de soucis économiques, explique le juriste qui dirige une petite entreprise. Mais le problème principal, c’est l’injustice et l’inégalité dans notre pays. Nous n’avons pas besoins de gros salaires, nous avons besoin de justice.»

«Locomotive»
Difficile en ces journées révolutionnaires de trouver une seule personne qui ne verrait pas d’un bon œil les bouleversements politiques. Y compris au sein de l’administration. Arthur Khachatryan, membre de la Fédération révolutionnaire arménienne (Dachnak), qui s’est retirée de la coalition gouvernementale après la démission de Sarkissian, a démissionné du poste de gouverneur de la région du Chirak la semaine dernière. «Le mouvement a été une surprise pour nous tous, mais nous ne pouvons pas aller contre la volonté populaire, c’est pourquoi notre parti a quitté la coalition», explique le fonctionnaire, encore installé pour quelques heures dans son bureau cossu.

Réticent à commenter les qualités de Pachinian, Khachatryan est convaincu que le changement est possible et que l’Arménie semble engagée sur une bonne voie. «Les vecteurs du développement économique sur lesquels nous avons travaillé ne vont pas changer, ils étaient apolitiques. Mais il faut que le gouvernement stimule les entreprises privées et joue le rôle de locomotive, pour relancer le développement de la région, avance-t-il. Il faut casser les monopoles. Parce que le pays est trop petit, trop de gens n’arrivent pas à se faire une place au soleil. La fusion des élites économiques et politiques est un problème urgent à régler. Si nous arrivons à casser les monopoles, je suis sûr que beaucoup de gens reviendront.»

L’économie locale tient sur quelques grandes entreprises, dont une usine de bière, un centre technologique et l’usine de textile Lentex, dirigée par le jovial Karen Gomtsyan, 45 ans. Ce natif de Gyumri a fait des études à Saint-Pétersbourg et à Londres, avant de rentrer pour tenter de relever une industrie de l’époque soviétique. Avec 400 salariés, il est aujourd’hui le premier employeur privé de la région. Près de 70 % de sa production de collants et de lingerie sont exportés vers la Russie depuis 2015 et l’entrée de l’Arménie dans l’Union douanière eurasiatique, dont Gomtsyan ne dit que du bien. Il est en train d’élargir sa production et compte créer 200 à 300 emplois. Sa success story prouve que l’Arménie n’est pas condamnée à la stagnation, pense-t-il. C’est pourquoi il a accueilli à bras ouverts la contestation : «Mon entreprise a ralenti pendant les jours de grève, mais ce n’est pas grave, parce que les pertes que nous avons enregistrées, c’est un investissement dans l’avenir de nos enfants. Le pays est sur la bonne voie. Je suis très heureux que mes employés soient des citoyens actifs qui se sont battus pour leurs droits.»

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Message  Caduce62 Lun 7 Mai - 23:43

Arménie : «La Russie a les leviers pour obtenir ce qu’elle veut»

http://www.liberation.fr/planete/2018/05/07/armenie-la-russie-a-les-leviers-pour-obtenir-ce-qu-elle-veut_1648540
Par Veronika Dorman, à Erevan — 7 mai 2018 à 20:56
   
Pour le chercheur Artur Ghazinyan, qui rappelle que Moscou garde un œil attentif sur cette arrière-cour politique, Nikol Pachinian peut démocratiser l’Arménie.

Soutenu par la rue, Nikol Pachinian doit être élu ce mardi par le Parlement arménien. Le directeur du Centre des études européennes de l’université d’Erevan, Artur Ghazinyan, est optimiste quant aux capacités du nouveau Premier ministre à entamer les réformes tant attendues.

Pourquoi Nikol Pachinian n’a pas été élu Premier ministre dès le 1er mai ?
Hormis les acteurs internes, il y avait aussi des acteurs externes, c’est-à-dire la Russie, qui devait s’assurer que le nouveau Premier ministre honorerait les engagements internationaux de l’Arménie. C’est pourquoi une grande partie des questions posées par les députés portait sur l’Union eurasiatique, l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), la sécurité, la coopération économique. Par ailleurs, le Parti républicain d’Arménie (PRA) au pouvoir soupçonne Pachinian de vouloir disloquer sa fraction. Ils avaient besoin de montrer que le parti était consolidé. Mais quand ils ont vu, le lendemain, que le pays entier s’est mis en grève, ils ont compris qu’ils n’avaient plus aucun pouvoir. La résistance était inutile. Le seul moyen de conserver leur majorité au Parlement était de déposer les armes. Ils ont donc promis de voter pour Pachinian ce mardi.

Quel a été le rôle du Kremlin, qui reste officiellement en retrait depuis le début des événements ?
Officiellement, Moscou ne se mêle pas de la situation politique intérieure arménienne. En réalité, la Russie a été et reste une force politique motrice essentielle. Elle veille à ses intérêts géopolitiques et économiques, notamment au monopole de Gazprom, fixé pour une durée de trente ans par la loi arménienne. Moscou a besoin de garder le futur Premier ministre à son crochet. L’Arménie doit demeurer dans son orbite, ne pas sortir de l’Union eurasiatique et de l’OTSC. Une remise en question de ces organisations provoquerait un précédent et les discréditerait. Le reste est moins important. Le Kremlin trouvera toujours des partis et des hommes politiques à sponsoriser, il peut travailler avec n’importe quel pouvoir car il a des leviers politiques, économiques et géopolitiques pour obtenir ce qu’il veut de l’Arménie. En même temps, il a de quoi être préoccupé, car le peuple a commencé à exprimer sa volonté et à gagner des batailles. L’exemple peut être contagieux…

Quels vont être les premières mesures prises par le nouveau Premier ministre ?
L’objectif principal de Pachinian est de garantir un scrutin transparent et juste pour les élections anticipées, qui devraient avoir lieu dans six mois à un an. Il va chercher le consensus et présenter des projets de loi qui seront avalisés par tous les partis. La réforme du code électoral et les autres lois nécessaires au fonctionnement d’un système démocratique ne devraient pas rencontrer de résistance.

Le Parlement reste dominé par ses ennemis politiques. Vont-ils saboter son travail ?
Je ne crois pas. Pachinian va devoir justifier chaque loi et les débats parlementaires auront lieu en direct, sous l’œil du public. Les députés seront forcés de voter dans le sens du bien commun. Je pense que la plupart des élus, y compris les oligarques qui ont eu des pratiques pas très recommandables, n’iront pas contre un Premier ministre aussi puissant, ne serait-ce que pour éviter de se faire remarquer. Je suis plutôt optimiste : jusqu’aux élections anticipées, le Parlement sera très efficace. Même si je pense que quand l’euphorie populaire sera un peu retombée, l’opposition à Pachinian cherchera à prendre sa revanche et à le démettre, à condition de conserver la majorité, ce qui me semble compromis.

Pachinian récupère un pays dans un état économique lamentable, où 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Comment va-t-il résoudre ces problèmes endémiques ?
Il faut éradiquer la corruption et les monopoles, le parrainage étatique, libéraliser le marché et donner aux gens la possibilité de travailler. Aujourd’hui, l’Etat s’immisce dans l’économie en désignant des monopoles dans tous les domaines et en empêchant les autres de se développer. D’où la pauvreté et l’émigration massive car, dans cette atmosphère d’injustice et d’inégalité, les gens ne voient pas d’avenir pour leurs enfants. Je pense qu’il n’est pas compliqué de changer la situation économique : Pachinian a promis qu’il mettra fin aux monopoles et favorisera le marché libre. Les douanes et le fisc vont cesser de favoriser des hommes d’affaires. Pachinian n’est pas au service des élites, il doit donc se fonder sur la volonté du peuple, dont il tire toute sa légitimité.

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Message  Matt Mar 8 Mai - 0:12

Caduce62 a écrit:. . .
Quel a été le rôle du Kremlin, qui reste officiellement en retrait depuis le début des événements ?
Officiellement, Moscou ne se mêle pas de la situation politique intérieure arménienne.
. . .
Ben tient, comme en Ukraine . . .

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Message  Thuramir Jeu 10 Mai - 7:05

Le poids de la Russie, c'est beaucoup plus simple que cela en Arménie. La Russie garantit la sécurité extérieure des frontières de l'Arménie, qui est en état de guerre non déclarée avec l'Azerbaïdjan voisin (le conflit ethnique du Haut-Karabagh). Sans aide extérieure, vu la richesse de l'Azerbaïdjan , tirée des revenus du pétrole et du gaz, et l'augmentation considérable de son budget militaire, le fait pour l'Arménie d'être enclavée entre la Turquie et l'Azerbaïdjan équivaut quasiment à une condamnation à mort pour cet Etat sans aide extérieure massive.

La Russie joue habilement sur tous les tableaux mais elle est de fait la seule à pouvoir, en cas de conflit militaire, faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre.  Voici un excellent article de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques français sur la question :

Le conflit du Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan risque-t-il de dégénérer ?
Interview23 juin 2017
Le point de vue de Samuel Carcanague
Un rapport publié par l’International Crisis Group alerte sur les tensions croissantes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui, selon les auteurs, seraient proches d’un conflit ouvert, alors que la situation autour du Haut-Karabakh n’est toujours pas réglée depuis près de 25 ans.Le point de vue de Samuel Carcanague, chercheur à l’IRIS.
 
Où en sont les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis la résurgence du conflit en avril 2016 ?
Faisons tout d’abord un court rappel historique. Le Haut-Karabakh est une région qui fut rattachée à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan sous Staline, majoritairement peuplée d’Arméniens. À la fin des années 1980, le Haut-Karabakh, soutenu par l’Arménie, réclame son indépendance, ce qui déclenche un conflit ouvert entre Erevan et Bakou. Celui-ci se termine en 1994 à la défaveur de l’Azerbaïdjan, avec un accord de cessez-le-feu signé le 16 mai 1994. L’Arménie occupe environ 15 à 20% du territoire azerbaïdjanais, dont le Haut-Karabakh mais également des territoires à l’Ouest, au Sud et à l’Est. Le conflit a provoqué plus d’un million de réfugiés, dont la grande majorité en Azerbaïdjan.
En avril 2016, une résurgence de ce conflit d’une ampleur inédite, appelé parfois « guerre des 4 jours » a provoqué environ 200 victimes. Le rapport de l’International Crisis Group fait le point sur les conséquences de ce « réchauffement » sur la dynamique du conflit.
Les affrontements d’avril 2016 ont effectivement représenté un point d’inflexion dans les rapports de force qui prévalaient depuis la signature du cessez-le-feu en 1994. L’Azerbaïdjan a récupéré environ 2000 hectares de territoires occupés par l’Arménie depuis 1994, cette dernière n’ayant pas su résister aux assauts de son voisin.  Côté azerbaïdjanais, la sensation que le rapport de force a évolué en sa faveur risque d’encourager les partisans d’une solution militaire, qui se sont fait plus vocaux cette dernière année.
Côté arménien, les dysfonctionnements au sein de l’institution militaire lors de la « guerre de 4 jours », souvent liés à la corruption latente, ont alimenté la colère des citoyens, ce qui réduit la marge de manœuvre du gouvernement de Erevan pour négocier. Les partisans d’une reprise des négociations sont quasiment inaudibles (à l’instar de l'ancien président Levon Ter-Petrossian, qui a récolté moins de 2% des suffrages). Le lancement d’une initiative « Armée Nation » fait craindre la militarisation progressive de la société, et en particulier des jeunes générations, obérant encore davantage les espoirs d’apaisement dans le futur.
On est face à ce que les théoriciens ont appelé un « dilemme de sécurité », où les actions de l’un renforce la détermination de l’autre. Ce cercle vicieux d’une course à l’armement qui continue et la polarisation progressive des deux sociétés après le conflit d’avril 2016 qui a été observée par certains chercheurs, dont ceux de l’ICG, font craindre que les initiatives de paix potentielles ne récoltent que peu d’écho.
 
Quel rôle joue la Russie dans ce conflit ?
De par sa présence historique dans la zone, ses intérêts stratégiques toujours là et sa position de co-présidente du Groupe de Minsk (avec la France et les États-Unis), elle en est un acteur central. La Russie joue toutefois un rôle ambigu.
Elle est considérée comme l’alliée traditionnelle de l’Arménie, à qui elle fournit la majeure partie de son équipement militaire à prix réduit. Elle possède également deux bases militaires, l’une terrestre, l’autre aérienne, sur le sol arménien. L’Arménie s’inscrit également dans les projets d’intégration régionale chapeautée par Moscou, comme l’OTSC et l’Union économique eurasiatique. Deux organisations dont l’Azerbaïdjan ne fait pas partie. La Russie n'est en revanche pas présente au Haut-Karabakh en tant que tel, elle n'y possède aucun contingent et n'en contrôle pas directement les dirigeants de facto.
Malgré cette alliance stratégique avec l'Arménie, la Russie semble, depuis quelques années, s’être rapprochée de l’Azerbaïdjan, ce qui s’est notamment traduit par des ventes d’armements importantes. La Russie est ainsi vue comme jouant sur les deux tableaux, en maintenant un équilibre des forces entre Arménie et Azerbaïdjan, ce qui favorise davantage un statu quo qu'une résolution du conflit. Moscou agit de la sorte pour préserver son influence dans le Sud-Caucase où elle a des intérêts stratégiques. Erevan comme Bakou ne sont pas dupes et déplorent cet état de fait, mais n’ont pas vraiment d’alternative.
La Russie se pose malgré tout en médiateur et a notamment proposé un plan de résolution en 2015, qui n’a pas convaincu les deux pays. La proposition d'envoyer des forces russes de maintien de la paix au Haut-Karabakh est notamment refusée par les deux parties. Si les capacités du gouvernement russe de dialoguer avec Bakou et Erevan sont indéniables, il ne faut pas sous-estimer la méfiance des deux belligérants envers le Kremlin, ce qui ne favorise pas les négociations dans le cadre du Groupe de Minsk.
 
Pourquoi le groupe de Minsk est-il incapable de trouver une résolution pacifique au conflit ?
Le groupe du Minsk est co-présidé par la France, les États-Unis et la Russie. Il y a eu plusieurs phases de négociations au sein de ce groupe et la phase de la deuxième moitié des années 2000 a pu porter certains espoirs. L’un des principaux facteurs qui influe sur la capacité du Groupe de Minsk à trouver des solutions communes et viables réside dans la qualité des relations bilatérales entre les co-présidents. Or, depuis le début des années 2010, les relations entre la Russie d’un côté et les États-Unis et la France de l’autre se sont fortement dégradées.
Ces dernières années, la Russie a davantage été à l’initiative sur le dossier du Haut-Karabakh. Cela étant, la France pourrait profiter du moment de flottement autour du leadership américain et du fait que Moscou se heurte à la défiance conjointe de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan pour occuper cet espace diplomatique, afin de lancer une initiative. Il sera intéressant de voir si le président Emmanuel Macron profitera de son momentum international (s’il perdure) pour se risquer à relancer les négociations au sein du Groupe de Minsk.
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Message  Krispoluk Jeu 10 Mai - 10:37

Exact Serge !

Je n'ai voulu intervenir sur le sujet dans un premier temps pour ne pas "monopoliser" le forum mais comme tu as posté un sujet qui m'intéresse hautement... Wink 

L'Arménie ce petit pays aux racines chrétiennes très anciennes est coincé entre 3 puissances islamiques belliqueuses : la Turquie, l'Iran et l'Azerbaïdjan et une seule frontière avec un  "pays frère", la Géorgie. Il a été contraint de confier sa survie en tant qu'état, à la seule puissance régionale proche "religio-compatible", la Russie.

Pays peu peuplé (3 millions) et pauvre, ne disposant d'aucune ressource naturelle, hormis l'exportation de chanteurs talentueux de petite taille... Laughing Wink  Il possède néanmoins un atout d'importance que ne possèdent pas ses autres voisins caucasiens : l'influence et le poids politique et financier prépondérants de son importante diaspora établie principalement aux USA, en France et en Angleterre. Il suffit de rechercher les noms de famille de terminant en "ian" dans le monde médiatique ou du business pour se rendre compte du poids de cette diaspora évaluée à 8 millions de personnes ! Soit plus du double de la population locale... Un effet du génocide Turc mais pas seulement, aussi leur goût d'entreprendre et de réussir...

Alors, la Russie a continué à jouer le rôle qui était déjà le sien sous CCCP : jouer les arbitres entre les différents états de la région...

Un petit retour en arrière historique s'impose...

Fin octobre 1917, Lénine compose le premier gouvernement révolutionnaire de l'URSS. IL donne à Staline la fonction de Commissaire du Peuple aux Nationalités, en russe :

Наркомнац. De ce ministère secondaire, Staline va tirer sa grande force, à titre personnel, puis comme guide suprême ! Suspect

Si le slogan officiel de la révolution d'octobre est "prolétaires de tous les pays unissez-vous", en pratique, la gouvernance de Staline va reposer sur le principe "diviser pour régner".

 iIl va s'ingénier à force de déportations de population et d'implantation de colonies, à rendre la plupart des pays de l'Union hétérogènes ethniquement. Ainsi, quand des conflits locaux fondés sur les différents nationalismes apparaissaient dans les différentes républiques, Moscou (en fait les russes) pouvaient-ils intervenir en arbitres pour régler le problème politique.

Cette politique est la source de bien des conflits actuels ! La Géorgie, le Haut-Karabagh mais aussi la Crimée où les Tatars accusés de collaborationnisme ont été déportés en 1945 pour être remplacés par des "bons russes" mais aussi le Donbass qui a subi beaucoup de destruction pendant la guerre comme centre économique stratégique (Hitler parlait souvent de son importance pour l'effort de guerre allemand) et qui a été repeuplé après la guerre, non pas par des ukrainiens de l'ouest mais là aussi par des "bons russes". Idem de la Lettonie et de la Prusse orientale (Kaliningrad).

Alors ce schéma, s'il a trouvé sa "fin de l'histoire" en Géorgie et en Ukraine où les "colonies russes" sont devenues des "chevaux de Troie" et sont combattues comme telles, reste cependant d'actualité en Arménie, où, même si les arméniens détestent foncièrement les russes ils sont obligés de "pactiser avec le diable" pour assurer leur sécurité...

Alors Moscou, "ne s'ingère pas officiellement" dans les affaires intérieures de l'Arménie. Mais comme il a été précisé antérieurement, contrôle le pouvoir actuel à coup de pots de vin. Suspect 

Poutine doit craindre une révolution "Maïdan" à Erevan qui rapprocherait l'Arménie de l'Occident mais je crois qu'il a un peu peur d'intervenir trop ouvertement comme en Ukraine "chat échaudé craint l'eau froide". Ce qui conduirait inévitablement les américains à durcir encore les sanctions, ils n'attendent que ça !  Twisted Evil

Par ailleurs, l'Arménie est loin d'avoir la même importance stratégique que l'Ukraine ! C'est un petit pays sans ressources, enclavé, sans aucun débouché maritime et sans aucune frontière terrestre avec la Russie. Un abandon "forcé" des bases russes ne serait qu'une perte de "prestige" pour Poutine.

Affaire à suivre de près, néanmoins... Wink




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Message  richard Jeu 10 Mai - 18:32

Pourquoi j avais été trainé dans ce pays je me souviens plus très bien , peut etre une promo miles Air France
sauf que 
j avais fait posé une couronne dentaire en céramique  pour 100 usd elle est toujours la
Un souvenir d un bain dans la montagne apres avoir degusté chez habitants un fromage de chèvre extraordinaire arrosé d alcool  fort c etait au milieu de nul part, un aller retour du bus dans la journée
Des moulins a café originaux revendus a bon prix au collectionneurs francais
Des escrevisses j avais acheté 5 ou 6 kg 

A l exception des montagnes et nature il n y a rien a voir et pas facile d approcher l habitant encore moins les filles
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Message  travellergillou76 Sam 12 Mai - 10:57

Cette affaire arménienne est à mon avis révélatrice de l'échec économique des pays de l'espace post soviétique non dotés de ressources naturelles: ukraine, géorgie, moldavie et maintenant arménie (sans oublier certaines républiques d'asie centrale). Un pays comme la Biélorussie s'en sort un peu mieux, mais le tableau général est quand même bien sombre.

L'Arménie bénéficie certes de transferts financiers de la Russie mais qui sont au final insuffisants pour sortir le pays de la pauvreté.

Sachant que l'économie russe donne des signes de faiblesse prononcés depuis quelques temps , et compte tenu de l'activisme diplomatique et militaire du pays (Syrie, Crimée, donbass, Géorgie) mobilisant d'importantes ressources, la capacité à aider financièrement des pays alliés risque de s'en trouver réduite d'autant.

Des déconvenues ne sont pas à exclure.  Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil
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Message  Matt Lun 14 Mai - 0:33

Je ne connais pas du tout l'Arménie, mais concernant "l'aide russe", rien de bon n'est à prévoir.
Un pays qui rogne sur les pensions est un pays au bord du gouffre. Et je ne suis pas le seul à l'affirmer.  Evil or Very Mad

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Message  Krispoluk Lun 14 Mai - 9:09

Matt a écrit:Je ne connais pas du tout l'Arménie, mais concernant "l'aide russe", rien de bon n'est à prévoir.
Un pays qui rogne sur les pensions est un pays au bord du gouffre. Et je ne suis pas le seul à l'affirmer.  Evil or Very Mad

Je ne sais pas de quel pays tu veux parler, Arménie ou Russie ?

En ce qui concerne l'Arménie, comme je l'ai déjà expliqué, la différence, est l'importante diaspora à l'étranger. Pour l'instant, ces derniers n'ont pas envie d'investir dans ce pays aux élites corrompues et sous tutelle financière russe. Maintenant, si la situation vient à changer avec le nouveau premier ministre et que le pays fait des réformes anti-corruption, on peut espérer que la diaspora fasse preuve de "patriotisme économique" comme est elle disposée à le faire. Restera encore à régler la question russe mais l'Arménie n'est pas l'Ukraine, comme expliqué précédemment...
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Message  travellergillou76 Lun 14 Mai - 13:12

J'ai en effet cru comprendre que les membres de la diaspora arménienne portent souvent un regard assez sévère sur leur pays d'origine. bounce bounce bounce
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Message  Caduce62 Lun 9 Nov - 20:55

AFP, publié le lundi 09 novembre 2020 à 19h47
L'Azerbaïdjan a abattu par erreur lundi un hélicoptère militaire russe au-dessus de l'Arménie, un incident susceptible d'entraîner un peu plus Moscou dans le conflit opposant les deux pays au Nagorny Karabakh. affraid

L'hélicoptère Mi-24 a été abattu, tuant deux membres d'équipage et en blessant un troisième, alors qu'il survolait une zone proche du territoire azerbaïdjanais.

La diplomatie azerbaïdjanaise a admis que les forces armées, craignant des "provocations de la partie arménienne" en plein conflit au Nagorny Karabakh, ont ouvert le feu. Elle a aussi évoqué une mauvaise visibilité pour expliquer "l'accident" qui a eu lieu à la frontière entre Arménie et Azerbaïdjan, mais loin de la zone des affrontements.

"La partie azerbaïdjanaise présente ses excuses à la partie russe à la suite de cet incident tragique qui relève de l'accident", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La Russie, allié militaire de l'Arménie qui a aussi de bonnes relations avec l'Azerbaïdjan, a mis en garde à de nombreuses reprises que le conflit du Nagorny Karabakh puisse déborder de ses frontières.

Moscou n'a cessé d'insister sur la nécessité d'une trêve, comme la quasi-totalité de la communauté internationale. Mais trois cessez-le-feu ont échoué à voir le jour depuis le 27 septembre et le début des combats meurtriers opposant les forces séparatistes arméniens et Bakou.

L'Azerbaïdjan veut reprendre ce territoire de facto indépendant depuis une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts.

La Russie a laissé entendre qu'elle interviendrait dans le conflit si celui-ci sortait des limites de la région, dans le cadre du traité militaire la liant à l'Arménie.

La Turquie, l'autre puissance régionale, soutient elle l'offensive de l'Azerbaïdjan et a été accusée d'envoyer des mercenaires pro-turcs de Syrie se battre en soutien à Bakou.

- Combats pour une cité clé -

Si Moscou et Ankara sont rivaux, les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan entretiennent néanmoins une relation pragmatique. Ils ont eu encore samedi soir au téléphone une "discussion approfondie" sur le Karabakh, selon le Kremlin.

L'incident de l'hélicoptère russe intervient aussi à un moment clé du conflit, l'Arménie disant que les séparatistes combattaient pour le contrôle de la ville de Choucha, cité séparatiste stratégique menacée par l'avancée azerbaïdjanaise.  

"Les combats pour Chouchi (nom arménien de Choucha, ndlr) continuent", a écrit sur sa page Facebook, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Son ministère de la défense a qualifié les affrontements de "féroces".

Un peu plus tôt un responsable de la présidence séparatiste avait reconnu "une série d'échecs" et indiqué que la ville était tombée, au lendemain d'une annonce en ce sens de l'Azerbaïdjan.

La prise de Choucha si elle se confirmait constituerait un tournant car elle est située à seulement quinze kilomètres de Stepanakert, capitale indépendantiste, et sur la principale route reliant la république autoproclamée à l'Arménie, son soutien politique, économique et militaire.

Dimanche, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait  annoncé "avec une fierté et une joie très grandes" que la ville avait été "libérée". Lundi, il a revendiqué la prise de dizaines de villages.

- Pression sur Pachinian -

Outre son emplacement stratégique, Choucha est un symbole pour les Azerbaïdjanais, qui la considèrent comme un centre culturel majeur. Les Arméniens jugent qu'elle relève de leur patrimoine, en particulier sa cathédrale.

Une défaite militaire au Nagorny Karabakh pourrait aussi menacer l'avenir du Premier ministre arménien, porté au pouvoir au terme d'une révolte populaire en 2018.

Dix-sept partis d'opposition, dont certains des plus importants, ont réclamé lundi soir la démission de M. Pachinian et de tout son gouvernement en raison de sa gestion du conflit.

Les combats pour cette région ont fait près de 1.300 morts depuis fin septembre, dont 44 militaires séparatistes annoncés lundi, selon un bilan très partiel, l'Azerbaïdjan n'annonçant pas ses pertes militaires. En réalité, il pourrait y avoir des milliers de morts dans chaque camp.

Les forces séparatistes ont encore fait état lundi de bombardements azerbaïdjanais sur plusieurs localités sous leur contrôle, dont Stepanakert.

L'armée azerbaïdjanaise a de son côté rapporté des tirs arméniens sur ses positions et sur plusieurs localités.

L'Azerbaïdjan réclame le retrait total des forces arméniennes avant de cesser son offensive.
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Message  Caduce62 Mar 10 Nov - 13:26

AFP, publié le mardi 10 novembre 2020 à 10h12
La Russie a commencé mardi à déployer quelque 2.000 soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh, après l'accord signé sous son égide entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie mettant fin à six semaines de combats meurtriers.

Cet accord consacre des victoires militaires azerbaïdjanaises importantes dans cette région montagneuse du Caucase, aujourd'hui peuplée quasi exclusivement d'Arméniens, qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan après une guerre dans les années 1990. Des affrontements y opposaient depuis fin septembre séparatistes arméniens soutenus par Erevan et armée azerbaïdjanaise.

L'accord, entré en vigueur à 21H00 GMT lundi, a été signé par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ainsi que le président russe Vladimir Poutine, qui a précisé que les belligérants gardent "les positions qu'ils occupent".

L'annonce a entraîné des manifestations de joie en Azerbaïdjan et de colère en Arménie, où des manifestants ont envahi dans la nuit le siège du gouvernement et du Parlement.

Le Premier ministre arménien a dit sur Facebook que la signature de l'accord avait été "incroyablement douloureuse", mais que la décision s'imposait face aux avancées azerbaïdjanaises.

Il a insisté mardi matin sur le fait que cet accord lui a été réclamé par l'armée, qui lui a fait part de "certains problèmes pour lesquels aucune solution n'est en vue".

Le président azerbaïdjanais a lui proclamé à la télévision la "capitulation" de son ennemi, même s'il ne reconquiert pas tout le Nagorny Karabakh. "J'avais dit qu'on chasserait (les Arméniens) de nos terres comme des chiens, et nous l'avons fait", a-t-il martelé.

La Turquie, qui a pris fait et cause pour Bakou, a salué les "gains importants" de l'Azerbaïdjan face à l'Arménie au Nagorny Karabakh.

Moscou a annoncé de son côté le décollage des six premiers avions Iliouchine 76 transportant les forces de maintien de la paix russes vers le Nagorny Karabakh. Au total, 1 960 militaires, 90 blindés et 380 véhicules seront mobilisés.

- "Traître", "démission" -

Selon M. Aliev, l'Azerbaïdjan reprend le contrôle de districts autour du Nagorny Karabakh, sorte de glacis de sécurité constitué par les Arméniens autour de la république autoproclamée depuis 30 ans. Bakou a aussi conquis des territoires de la province séparatiste.

Les terres encore sous contrôle arménien le restent, et un corridor les reliera à l'Arménie.

Peu après l'annonce de l'accord, une foule de milliers de manifestants en colère s'est rassemblée dans la nuit aux abords du siège du gouvernement arménien aux cris de "traîtres" et "démission" à l'adresse de M. Pachinian.

Des centaines d'entre eux ont pénétré dans les locaux, brisant des vitres et saccageant des bureaux, notamment une salle de conseil des ministres, selon un journaliste de l'AFP sur place. Le siège du Parlement a subi le même sort.

La police avait repris le contrôle ds bâtiments dan la matinée, mais d'autres manifestations étaient attendues.

Une défaite militaire au Nagorny Karabakh a de quoi menacer l'avenir du Premier ministre, porté au pouvoir par une révolte populaire en 2018. Avant même l'annonce de l'accord, 17 partis d'opposition avaient réclamé sa démission.

Le patriarche de l'Eglise arménienne a appelé à ne pas céder aux émotions et à éviter les violences et les troubles, tandis que les autorités ont mis en place des barrages à l'entrée d'Erevan, selon une source interrogée par l'AFP, le gouvernement craignant le retour du front de combattants armés et mécontents.

En Azerbaïdjan, les habitants affichaient au contraire leur joie, sortant dans les rues pendant la nuit et au matin, dansant et tenant des drapeaux ou scandant "Le Karabakh, c'est l'Azerbaïdjan" ou "Nous sommes de retour!".

"Je suis très content, félicitations à notre patrie. J'espère que ces terres resteront les nôtres jusqu'à la fin", a déclaré à l'AFP Elnar Hajiïev.

- Prise stratégique -

L'accord intervient après que les forces azerbaïdjanaises ont annoncé dimanche la prise de Choucha, ville stratégique située à 15 kilomètre de la capitale séparatiste, Stepanakert, et sur l'artère vitale reliant la république autoproclamée à son parrain arménien.

Mardi, le président du Nagorny Karabakh, Araïk Aroutiounian, a reconnu que les forces arméniennes avaient perdu la ville dès samedi.

"Si les hostilités avaient continué, nous aurions tout perdu en quelques jours", a-t-il dit sur Facebook. "Le moral dans l'armée était insatisfaisant. Il y avait des maladies, le coronavirus", a-t-il relevé, assurant malgré tout que "ce n'est pas la fin".

Le conflit a fait au moins 1.300 morts depuis le 27 septembre, selon des bilans très partiels. Depuis des semaines, la Russie et d'autres puissances tentaient d'obtenir un cessez-le-feu, mais trois tentatives avaient échoué.
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Message  Krispoluk Mar 10 Nov - 14:11

Moscou joue "les grands maîtres", se réjouissant d'un "accord", arraché sous la pression militaire (de l'Azerbaïdjan).

L'Arménie, plus faible militairement et financièrement que l'Azerbaïdjan, ne peut qu'avaler la couleuvre, pas moyen de faire autrement...

Moscou se fout complètement du Nagorny-Karabakh; Arménie et Azerbaïdjan sont dans sa "sphère alliée".  

Sans doute qu'à l'avenir, le conflit reprendra, après une période de gel. L'Azerbaïdjan n'aura de cesse que de récupérer la totalité du territoire qu'il considère "illégalement occupé" par les arméniens...

Merci du cadeau empoisonné, Staline !!!  What a Face What a Face What a Face
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Message  Thuramir Mar 10 Nov - 19:18

Krispoluk a écrit:Moscou joue "les grands maîtres", se réjouissant d'un "accord", arraché sous la pression militaire (de l'Azerbaïdjan).

L'Arménie, plus faible militairement et financièrement que l'Azerbaïdjan, ne peut qu'avaler la couleuvre, pas moyen de faire autrement...

Moscou se fout complètement du Nagorny-Karabakh; Arménie et Azerbaïdjan sont dans sa "sphère alliée".  

Sans doute qu'à l'avenir, le conflit reprendra, après une période de gel. L'Azerbaïdjan n'aura de cesse que de récupérer la totalité du territoire qu'il considère "illégalement occupé" par les arméniens...

Merci du cadeau empoisonné, Staline !!!  What a Face What a Face What a Face

C'est exactement cela ! Mais en plus, la Russie déploie des forces militaires sur un territoire revendiqué par les deux parties et s'y implante durablement.
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Message  steven21 Mer 11 Nov - 0:18

Haut-Karabakh : l’argent de Soros se dresse entre l’Arménie et la Russie.

https://www.courrierinternational.com/article/strategie-haut-karabakh-largent-de-soros-se-dresse-entre-larmenie-et-la-russie
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Message  Caduce62 Lun 23 Nov - 20:37

Haut-Karabakh : les Azerbaïdjanais s’inquiètent du retour des Russes  Laughing 

Le déploiement de 2 000 soldats russes le 10 novembre a stoppé la reconquête militaire de l’enclave disputée, gelant le conflit.
Par Paul Tavignot Publié aujourd’hui à 18h00

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/23/haut-karabakh-les-azerbaidjanais-s-inquietent-du-retour-des-russes_6060830_3210.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR068m0nBdjqf4W36Lpu3jSDMiT1A-9HHxUM4mxSbRDETcZl16IaF3FL9po#Echobox=1606152295

Mardi 10 novembre. Les rues de Bakou bouillonnent d’euphorie, de chants, de danses et de cris. La joie unanime d’avoir triomphé de l’ennemi arménien. Assis au fond d’un restaurant vide du centre-ville, Amin semble être le seul à ne pas partager les sentiments de ses compatriotes. « Les Russes ont escamoté notre victoire. C’est comme si nous revenions un siècle en arrière : une puissance impérialiste, qui nous a toujours imposé ses intérêts, redéploie ses soldats sur notre territoire pour cinq, dix ans et probablement davantage, alors que nous avions tant œuvré pour nous débarrasser de leur influence », fulmine Amin, qui refuse de donner son vrai nom parce qu’il travaille dans la sphère diplomatique. Seul avec son dépit, il prédit « qu’une fois la poussière retombée, beaucoup vont déchanter ».

La veille au soir, un accord tripartite en neuf points, signé par le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président russe, Vladimir Poutine, ordonnait la cessation immédiate des combats et le déploiement d’une force d’interposition. Soit 2 000 soldats russes, chargés d’assurer la sécurité des civils arméniens sur un périmètre du Haut-Karabakh rétréci par l’avancée azerbaïdjanaise. Pour cinq ans minimum. 

Juste avant la signature de l’accord, l’armée azerbaïdjanaise avait abattu un hélicoptère militaire russe volant de nuit à basse altitude vers la région du Nakhitchevan (loin de la zone des combats), tuant les deux pilotes. Un incident militaire grave et très peu commenté par les officiels, Bakou s’en étant tenu à des excuses pour avoir abattu « par erreur » l’appareil russe.

« Poutine, rentre chez toi »

Les jours qui suivirent virent un déferlement d’images de tanks, d’hélicoptères, de camions et de blindés légers, pavillon russe au vent, roulant vers le Haut-Karabakh, ce territoire azerbaïdjanais que le président Aliev avait maintes fois, au cours de la campagne militaire, promis de reconquérir. Un déploiement effectué en dépit de la Constitution azerbaïdjanaise, qui interdit la présence de troupes étrangères sur le sol national.

Comme le prédisait Amin, l’étendard russe a fait grincer des dents. Le 17 novembre, une manifestation antirusse s’est déroulée sur l’allée des Martyrs, lieu hautement symbolique où sont enterrés les héros tombés au champ d’honneur. « Poutine, rentre chez toi », « Nous ne voulons pas des Russes sur notre territoire » et autres slogans hostiles à la Russie étaient scandés par la foule, ponctués par « Turquie, viens nous aider ! » et l’agitation de drapeaux azerbaïdjanais et turcs. Présente, la police a observé passivement le défilé. Preuve que, si la manifestation n’était pas encouragée par les autorités, elle était au moins autorisée. Le régime autoritaire du président Aliev n’autorise aucune dissidence, en particulier sur ce qui touche au Karabakh.
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