L'Ukraine asphyxiée par la guerre du gaz
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L'Ukraine asphyxiée par la guerre du gaz
J'ai relevé un récent article sur la question du gaz, et sur les conséquences de son prix sur l'industrie ukrainienne.
La situation est loin d'être brillante, contrairement aux louanges dithyrambiques de certains panégyristes.
13.01.2012 | 12:22Par
Sébastien Gobert (Kiev)
Bien que l'hiver soit exceptionnellement doux en Ukraine, le début d'année est rude. Les négociations pour une révision du contrat d'importation de gaz de Russie sont au point mort, plombant le budget de l'Ukraine et asphyxiant son industrie.
Après des mois de pourparlers et des annonces avortées d'accords, Kiev semble perdre patience et a tenté ces derniers jours une dénonciation unilatérale des termes du contrat. Un sursaut désespéré et voué à l'échec de la part d'un gouvernement qui joue, ni plus ni moins, sur cette question, sa crédibilité, le futur de l'économie nationale et la souveraineté de son territoire.
Mauvais deals avec Moscou
La question du gaz russe est aussi vieille que la déclaration d'indépendance de l'Ukraine, il y a tout juste vingt ans. Séparée, quasiment pour la première fois de son histoire, du territoire russe, l'Ukraine perd l'accès à ses sources traditionnelles d'approvisionnement énergétiques, situées pour la plupart en Oural et en Sibérie. Un handicap de taille dans l'exercice d'une souveraineté nationale.
Au fil de tensions permanentes, de discussions sans fin et de "guerres du gaz" à répétition, les gouvernements successifs tentent, tant bien que mal, de minimiser les coûts de leur dépendance à Moscou. Tout en s'efforçant d'assurer le transit des hydrocarbures russes vers le reste de l'Europe : environ 80% du gaz russe à destination de l'Union Européenne (UE) transite en effet par l'Ukraine.
C'est Ioulia Timochenko, alors Premier ministre, qui conclue, en décembre 2009, le contrat en vigueur actuellement. Au terme d'une "guerre du gaz" qui affecte l'Europe entière, un accord d'importation prévoit un montant fixe de 450 dollars/1000 m³ de gaz, indexé sur le prix du pétrole.
Victoire à la Pyrrhus
Ce dernier étant en hausse constante, le contrat se révèle vite extrêmement désavantageux pour l'Ukraine. Signé pour une durée de dix ans, il prévoit aussi l'importation d'une quantité minimum par l'Ukraine de 52 milliards m³.
L'arrivée au pouvoir du très russophile Victor Ianoukovitch en janvier 2010 semble mettre un terme définitif aux tensions gazières. Il s'empresse de négocier, en avril 2010, les fameux "Accords de Kharkiv" : en prolongeant le bail de la Flotte russe jusqu'en 2042, il obtient un rabais de 100 dollars/1000m³. Une victoire à la Pyrrhus, très vite invalidée par la hausse des cours du pétrole. Sur l'année 2011, les prix ont ainsi explosé, passant de 264 dollars au premier trimestre à environ 400 dollars au dernier trimestre.
En décembre 2011 seulement, le monopole d'Etat ukrainien Naftogaz a dépensé pas moins d'un milliard de dollars. Et au premier trimestre 2012, l'Ukraine se doit de payer 416 dollars/1000m³. Pour un pays endetté qui traverse une grave crise économique, la situation s'avère difficilement soutenable: le gaz russe est désormais facturé à l’Ukraine sensiblement au même prix qu’à l'Allemagne.
Union Eurasienne contre Union européenne
D'où plusieurs tentatives par Kiev de renégocier les termes du contrat de 2009. Depuis des mois, des rencontres au sommet se multiplient, entre plusieurs rounds de pourparlers intergouvernementaux et de réunions d'experts. Le procès et la condamnation, ouvertement politisés, de Ioulia Timochenko, ont eux aussi pesé dans le débat : en l'incriminant pour abus de pouvoir dans la conclusion de l'accord, l'Etat ukrainien a voulu démontrer que le deal en question n'était pas légal. Kiev a, par ailleurs, bénéficié de l'expertise technique de l'UE et a menacé de porter l'affaire devant la Cour internationale d'arbitrage de Stockholm.
Mais rien n'y fait. Le Kremlin, à travers son bras énergétique Gazprom, est intransigeant vis-à-vis de ce qu'il considère comme de l'avidité. Le président Medvedev s'était ainsi déclaré "attristé" par la cupidité de son partenaire ukrainien. Les termes du contrat ne seraient pas renégociables et doivent, à ce titre, être honorés. Naftogaz n'avait importé que 40 milliards de m³ en 2011, à la suite d'une requête expresse à Gazprom.
Pénalité de 300%
Mais la récente annonce de vouloir réduire les importations à 27 milliards de m³ cette année ont provoqué un tollé à Moscou. Pour Serguei Kupriyanov, un représentant officiel de Gazprom, ce serait une rupture nette des termes du contrat et entraînerait des conséquences graves. L'Ukraine pourrait avoir à payer une pénalité de 300% du prix des quantités non-importées.
Une solution à l'amiable existe pourtant, et les conditions de Moscou posées à son "petit frère" ukrainien sont simples. Résoudre le différend gazier une bonne fois pour toutes passerait par l'abandon du projet de zone de libre-échange UE-Ukraine et la participation de l'Ukraine à l'union douanière entre Russie, Bélarus et Kazakhstan.
Voire au projet ambitieux d'Union Eurasienne que le Kremlin a dévoilé en automne dernier. Et probablement autoriser l'achat par Gazprom d'une partie du système de transit gazier ukrainien. Autrement dit, renoncer à l'un des principaux atouts de la souveraineté du pays. Un pas que même le très russophile Victor Ianoukovitch ne semble pas prêt à faire.
Cruel isolement
Etranglée par le poids financier de l'importation du gaz russe et confrontée à l'impossibilité de renégocier l'accord de 2009, l'Ukraine se trouve dans une situation très inconfortable. Mais pour nombre d'observateurs Kiev devrait commencer par balayer devant sa porte. Victor Ianoukovitch et son gouvernement ont ainsi multiplié les déclarations contradictoires, en annonçant des compromis pour les dénoncer par la suite, ou encore en brandissant la menace d'une saisie de la Cour de Stockholm, menace jamais mise à exécution. L'attitude volatile et imprévisible des Ukrainiens n'aide en rien à un décryptage des négociations en cours.
Malgré des appels répétés pour une diversification énergétique et un développement d'énergies renouvelables, l'Ukraine demeure très dépendante de gaz et de pétrole. Le pays n'a visiblement pas, non plus, utilisé l'expertise technique de l'UE pour mener à bien une modernisation du système de transit gazier. Pour Dennis Sakva, analyste à la banque d'investissement ukrainienne "Dragon Capital", le système de gazoducs ukrainien, reste déficient et peu fiable. Kiev s'est, par ailleurs, privé d'un certain soutien politique de nombreux pays européens du fait de décisions politiques jugées «inquiétantes», en particulier l'affaire Timochenko.
Contournement de l'Ukraine
L'Ukraine se retrouve ainsi isolée dans un face-à-face défavorable avec la Russie. D'autant que la mise en service du gazoduc "Nord Stream", qui relie le nord de la Russie à l'Allemagne en passant sous la mer Baltique, lui enlève son monopole du transit d'hydrocarbures vers l'UE. Et un autre gazoduc russe, le "South Stream", semble en bonne voie de construction au sud du continent.
C'est donc un casse-tête sans solution rapide auquel est confronté l'Ukraine, et la tentation du passage en force lors d'une nouvelle "guerre du gaz", paraît envisageable.
Cette affaire révèle en tout cas un rafraîchissement des relations russo-ukrainiennes, malgré la présidence de Victor Ianoukovitch. Un désamour qui peut être observé sur de nombreux plans : on parle ainsi maintenant d'une possible "guerre du fromage" entre les deux pays...
La situation est loin d'être brillante, contrairement aux louanges dithyrambiques de certains panégyristes.
13.01.2012 | 12:22Par
Sébastien Gobert (Kiev)
Bien que l'hiver soit exceptionnellement doux en Ukraine, le début d'année est rude. Les négociations pour une révision du contrat d'importation de gaz de Russie sont au point mort, plombant le budget de l'Ukraine et asphyxiant son industrie.
Après des mois de pourparlers et des annonces avortées d'accords, Kiev semble perdre patience et a tenté ces derniers jours une dénonciation unilatérale des termes du contrat. Un sursaut désespéré et voué à l'échec de la part d'un gouvernement qui joue, ni plus ni moins, sur cette question, sa crédibilité, le futur de l'économie nationale et la souveraineté de son territoire.
Mauvais deals avec Moscou
La question du gaz russe est aussi vieille que la déclaration d'indépendance de l'Ukraine, il y a tout juste vingt ans. Séparée, quasiment pour la première fois de son histoire, du territoire russe, l'Ukraine perd l'accès à ses sources traditionnelles d'approvisionnement énergétiques, situées pour la plupart en Oural et en Sibérie. Un handicap de taille dans l'exercice d'une souveraineté nationale.
Au fil de tensions permanentes, de discussions sans fin et de "guerres du gaz" à répétition, les gouvernements successifs tentent, tant bien que mal, de minimiser les coûts de leur dépendance à Moscou. Tout en s'efforçant d'assurer le transit des hydrocarbures russes vers le reste de l'Europe : environ 80% du gaz russe à destination de l'Union Européenne (UE) transite en effet par l'Ukraine.
C'est Ioulia Timochenko, alors Premier ministre, qui conclue, en décembre 2009, le contrat en vigueur actuellement. Au terme d'une "guerre du gaz" qui affecte l'Europe entière, un accord d'importation prévoit un montant fixe de 450 dollars/1000 m³ de gaz, indexé sur le prix du pétrole.
Victoire à la Pyrrhus
Ce dernier étant en hausse constante, le contrat se révèle vite extrêmement désavantageux pour l'Ukraine. Signé pour une durée de dix ans, il prévoit aussi l'importation d'une quantité minimum par l'Ukraine de 52 milliards m³.
L'arrivée au pouvoir du très russophile Victor Ianoukovitch en janvier 2010 semble mettre un terme définitif aux tensions gazières. Il s'empresse de négocier, en avril 2010, les fameux "Accords de Kharkiv" : en prolongeant le bail de la Flotte russe jusqu'en 2042, il obtient un rabais de 100 dollars/1000m³. Une victoire à la Pyrrhus, très vite invalidée par la hausse des cours du pétrole. Sur l'année 2011, les prix ont ainsi explosé, passant de 264 dollars au premier trimestre à environ 400 dollars au dernier trimestre.
En décembre 2011 seulement, le monopole d'Etat ukrainien Naftogaz a dépensé pas moins d'un milliard de dollars. Et au premier trimestre 2012, l'Ukraine se doit de payer 416 dollars/1000m³. Pour un pays endetté qui traverse une grave crise économique, la situation s'avère difficilement soutenable: le gaz russe est désormais facturé à l’Ukraine sensiblement au même prix qu’à l'Allemagne.
Union Eurasienne contre Union européenne
D'où plusieurs tentatives par Kiev de renégocier les termes du contrat de 2009. Depuis des mois, des rencontres au sommet se multiplient, entre plusieurs rounds de pourparlers intergouvernementaux et de réunions d'experts. Le procès et la condamnation, ouvertement politisés, de Ioulia Timochenko, ont eux aussi pesé dans le débat : en l'incriminant pour abus de pouvoir dans la conclusion de l'accord, l'Etat ukrainien a voulu démontrer que le deal en question n'était pas légal. Kiev a, par ailleurs, bénéficié de l'expertise technique de l'UE et a menacé de porter l'affaire devant la Cour internationale d'arbitrage de Stockholm.
Mais rien n'y fait. Le Kremlin, à travers son bras énergétique Gazprom, est intransigeant vis-à-vis de ce qu'il considère comme de l'avidité. Le président Medvedev s'était ainsi déclaré "attristé" par la cupidité de son partenaire ukrainien. Les termes du contrat ne seraient pas renégociables et doivent, à ce titre, être honorés. Naftogaz n'avait importé que 40 milliards de m³ en 2011, à la suite d'une requête expresse à Gazprom.
Pénalité de 300%
Mais la récente annonce de vouloir réduire les importations à 27 milliards de m³ cette année ont provoqué un tollé à Moscou. Pour Serguei Kupriyanov, un représentant officiel de Gazprom, ce serait une rupture nette des termes du contrat et entraînerait des conséquences graves. L'Ukraine pourrait avoir à payer une pénalité de 300% du prix des quantités non-importées.
Une solution à l'amiable existe pourtant, et les conditions de Moscou posées à son "petit frère" ukrainien sont simples. Résoudre le différend gazier une bonne fois pour toutes passerait par l'abandon du projet de zone de libre-échange UE-Ukraine et la participation de l'Ukraine à l'union douanière entre Russie, Bélarus et Kazakhstan.
Voire au projet ambitieux d'Union Eurasienne que le Kremlin a dévoilé en automne dernier. Et probablement autoriser l'achat par Gazprom d'une partie du système de transit gazier ukrainien. Autrement dit, renoncer à l'un des principaux atouts de la souveraineté du pays. Un pas que même le très russophile Victor Ianoukovitch ne semble pas prêt à faire.
Cruel isolement
Etranglée par le poids financier de l'importation du gaz russe et confrontée à l'impossibilité de renégocier l'accord de 2009, l'Ukraine se trouve dans une situation très inconfortable. Mais pour nombre d'observateurs Kiev devrait commencer par balayer devant sa porte. Victor Ianoukovitch et son gouvernement ont ainsi multiplié les déclarations contradictoires, en annonçant des compromis pour les dénoncer par la suite, ou encore en brandissant la menace d'une saisie de la Cour de Stockholm, menace jamais mise à exécution. L'attitude volatile et imprévisible des Ukrainiens n'aide en rien à un décryptage des négociations en cours.
Malgré des appels répétés pour une diversification énergétique et un développement d'énergies renouvelables, l'Ukraine demeure très dépendante de gaz et de pétrole. Le pays n'a visiblement pas, non plus, utilisé l'expertise technique de l'UE pour mener à bien une modernisation du système de transit gazier. Pour Dennis Sakva, analyste à la banque d'investissement ukrainienne "Dragon Capital", le système de gazoducs ukrainien, reste déficient et peu fiable. Kiev s'est, par ailleurs, privé d'un certain soutien politique de nombreux pays européens du fait de décisions politiques jugées «inquiétantes», en particulier l'affaire Timochenko.
Contournement de l'Ukraine
L'Ukraine se retrouve ainsi isolée dans un face-à-face défavorable avec la Russie. D'autant que la mise en service du gazoduc "Nord Stream", qui relie le nord de la Russie à l'Allemagne en passant sous la mer Baltique, lui enlève son monopole du transit d'hydrocarbures vers l'UE. Et un autre gazoduc russe, le "South Stream", semble en bonne voie de construction au sud du continent.
C'est donc un casse-tête sans solution rapide auquel est confronté l'Ukraine, et la tentation du passage en force lors d'une nouvelle "guerre du gaz", paraît envisageable.
Cette affaire révèle en tout cas un rafraîchissement des relations russo-ukrainiennes, malgré la présidence de Victor Ianoukovitch. Un désamour qui peut être observé sur de nombreux plans : on parle ainsi maintenant d'une possible "guerre du fromage" entre les deux pays...
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Prix du Gaz : l'Ukraine pris en "otage" par la Russie?
Prix du Gaz : l'Ukraine pris en "otage" par la Russie?
Suite à l'accord conclu il y a 3 ans par l'ancienne Première ministre Yulia Tymoshenko, l'Ukraine paye actuellement 516 dollars par millier de mètres cubes de gaz russe - soit une somme plus élevée que tous les autres pays européen.
En comparaison, le Royaume-Uni est facturé 380 dollars par millier de mètres cubes. Quant aux pays-Bas et aux États-Unis, ils achètent leur gaz respectivement 360 et 99 dollars.
Par ailleurs, l'Ukraine "surpayerait" encore le gaz à hauteur de 4 à 5 milliards de dollars chaque année, et cela malgré un rabais consenti par Gazprom. Inna Bohoslovska, membre du parlement ukrainien, a indiqué que "l'Ukraine a perdu près de 12 milliards de dollars en manque à gagner depuis la signature de ce contrat avec la Russie."
En 2010, l'Ukraine avait reçu un rabais de 100 dollars pour avoir laissé la Flotte russe de la mer Noire naviguer en Crimée. Mais cette bonne volonté n'a pas empêché l'Ukraine de devoir verser près de 27% de ses recettes budgétaires pour payer le gaz russe en 2012.
Le problème ne vient pas seulement du prix élevé - le système d'achat ferme établi par le contrat de 2009 ne permet pas à l'Ukraine d'économiser de l'argent en achetant moins de gaz. L’Ukraine a récemment annoncé son projet d'acheter 27 milliards de mètres cubes de gaz au lieu des plus de 50 milliards acquis en 2011. La Russie a insisté sur le fait que le gaz non consommé devrait tout de même être payé.
Une position intransigeante
Alors que Gazprom a accepté de baisser ses prix pour l'Autriche, la France, l'Allemagne, l'Italie et la Slovaquie, la société russe de gestion gazière détenue par l'État ne cède pas aux demandes ukrainiennes de baisser le prix du gaz importé. Et cela ferait maintenant plus de 21 mois que l'Ukraine tente de négocier un nouveau prix du gaz, tout en continuant à payer la facture imposée par le contrat en vigueur.
Les dirigeants ukrainiens envisageraient donc un recours auprès des tribunaux internationaux en dernier lieu pour établir "un prix équitable", car ce surcoût ne semble pas être une option viable pour l'économie ukrainienne. L'Union Européenne a également exprimé son intention d'assister les négociations sur le transit gazier entre l'Ukraine et la Russie.
Un retour dans le giron russe?
En coulisse, Moscou espère par cette manoeuvre ramener l'Ukraine dans son espace économique en lui proposant des prix commerciaux plus avantageux, comme celui du gaz.
En échange, la Russie voudrait que Kiev rejoigne l'Union douanière Russie / Bélarus /Kazakhstan, à la place de l'Union européenne. Jusqu'à présent, l'Ukraine a toujours refusé d'adhérer à cette union proposée par le Kremlin, lui préférant l'Europe.
Certain que la situation ne changera pas de sitôt.
Suite à l'accord conclu il y a 3 ans par l'ancienne Première ministre Yulia Tymoshenko, l'Ukraine paye actuellement 516 dollars par millier de mètres cubes de gaz russe - soit une somme plus élevée que tous les autres pays européen.
En comparaison, le Royaume-Uni est facturé 380 dollars par millier de mètres cubes. Quant aux pays-Bas et aux États-Unis, ils achètent leur gaz respectivement 360 et 99 dollars.
Par ailleurs, l'Ukraine "surpayerait" encore le gaz à hauteur de 4 à 5 milliards de dollars chaque année, et cela malgré un rabais consenti par Gazprom. Inna Bohoslovska, membre du parlement ukrainien, a indiqué que "l'Ukraine a perdu près de 12 milliards de dollars en manque à gagner depuis la signature de ce contrat avec la Russie."
En 2010, l'Ukraine avait reçu un rabais de 100 dollars pour avoir laissé la Flotte russe de la mer Noire naviguer en Crimée. Mais cette bonne volonté n'a pas empêché l'Ukraine de devoir verser près de 27% de ses recettes budgétaires pour payer le gaz russe en 2012.
Le problème ne vient pas seulement du prix élevé - le système d'achat ferme établi par le contrat de 2009 ne permet pas à l'Ukraine d'économiser de l'argent en achetant moins de gaz. L’Ukraine a récemment annoncé son projet d'acheter 27 milliards de mètres cubes de gaz au lieu des plus de 50 milliards acquis en 2011. La Russie a insisté sur le fait que le gaz non consommé devrait tout de même être payé.
Une position intransigeante
Alors que Gazprom a accepté de baisser ses prix pour l'Autriche, la France, l'Allemagne, l'Italie et la Slovaquie, la société russe de gestion gazière détenue par l'État ne cède pas aux demandes ukrainiennes de baisser le prix du gaz importé. Et cela ferait maintenant plus de 21 mois que l'Ukraine tente de négocier un nouveau prix du gaz, tout en continuant à payer la facture imposée par le contrat en vigueur.
Les dirigeants ukrainiens envisageraient donc un recours auprès des tribunaux internationaux en dernier lieu pour établir "un prix équitable", car ce surcoût ne semble pas être une option viable pour l'économie ukrainienne. L'Union Européenne a également exprimé son intention d'assister les négociations sur le transit gazier entre l'Ukraine et la Russie.
Un retour dans le giron russe?
En coulisse, Moscou espère par cette manoeuvre ramener l'Ukraine dans son espace économique en lui proposant des prix commerciaux plus avantageux, comme celui du gaz.
En échange, la Russie voudrait que Kiev rejoigne l'Union douanière Russie / Bélarus /Kazakhstan, à la place de l'Union européenne. Jusqu'à présent, l'Ukraine a toujours refusé d'adhérer à cette union proposée par le Kremlin, lui préférant l'Europe.
Certain que la situation ne changera pas de sitôt.
Re: L'Ukraine asphyxiée par la guerre du gaz
Cette question est une épine de taille dans le pied de l'Ukraine.
Je crains en effet que l'Ukraine ne soit contrainte de diligenter une procédure arbitrale internationale.
Ce problème contraindra finalement Ianoukovitch à se rapprocher de l'Europe, s'il veut échapper à la mainmise totale de la Russie sur son pays. Il n'aura guère le choix, et ce sera pour le plus grand bien des ukrainiens, mais au détriment de la nomenklatura locale. Personne ne s'en plaindra...
Je crains en effet que l'Ukraine ne soit contrainte de diligenter une procédure arbitrale internationale.
Ce problème contraindra finalement Ianoukovitch à se rapprocher de l'Europe, s'il veut échapper à la mainmise totale de la Russie sur son pays. Il n'aura guère le choix, et ce sera pour le plus grand bien des ukrainiens, mais au détriment de la nomenklatura locale. Personne ne s'en plaindra...
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Gaz: l'Ukraine va réduire ses importations
Gaz: l'Ukraine va réduire ses importations
Nikolaï Azarov
L'Ukraine compte réduire progressivement ses importations de gaz, tout en poursuivant les négociations avec la Russie sur la réduction du prix du gaz, a déclaré mercredi le premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov lors d'une réunion de son gouvernement.
"Les négociations que nous menons avec nos partenaires russes sur la révision de l'accord léonin et du prix injuste seront, bien sûr, poursuivies, mais à partir d'aujourd'hui, nous mettons l'accent sur nos propres forces, sur nos ressources nationales, sur des technologies d'avant-garde. L'Ukraine consommera de moins en moins du gaz importé à un prix élevé et produira des quantités de plus en plus importantes de son propre gaz", a affirmé le chef du gouvernement ukrainien.
L'Ukraine, qui juge "pénalisant" le prix du gaz russe qu'elle achète à la Russie, mène avec cette dernière des négociations visant à le réduire. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a estimé que ce prix ne devait pas dépasser 250 dollars les 1.000 mètres cube. A l'heure actuelle, celui-ci avoisine les 400 dollars les 1.000 mètres cube.
250 dollars, un doux rêve sans doute puisque Poutine veut l'Ukraine dans son giron . . .
Nikolaï Azarov
L'Ukraine compte réduire progressivement ses importations de gaz, tout en poursuivant les négociations avec la Russie sur la réduction du prix du gaz, a déclaré mercredi le premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov lors d'une réunion de son gouvernement.
"Les négociations que nous menons avec nos partenaires russes sur la révision de l'accord léonin et du prix injuste seront, bien sûr, poursuivies, mais à partir d'aujourd'hui, nous mettons l'accent sur nos propres forces, sur nos ressources nationales, sur des technologies d'avant-garde. L'Ukraine consommera de moins en moins du gaz importé à un prix élevé et produira des quantités de plus en plus importantes de son propre gaz", a affirmé le chef du gouvernement ukrainien.
L'Ukraine, qui juge "pénalisant" le prix du gaz russe qu'elle achète à la Russie, mène avec cette dernière des négociations visant à le réduire. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a estimé que ce prix ne devait pas dépasser 250 dollars les 1.000 mètres cube. A l'heure actuelle, celui-ci avoisine les 400 dollars les 1.000 mètres cube.
250 dollars, un doux rêve sans doute puisque Poutine veut l'Ukraine dans son giron . . .
Re: L'Ukraine asphyxiée par la guerre du gaz
S'il existe une quantité de gaz minimale à importer chaque année selon les dispositions contractuelles signées, et que la quantité importée est inférieure à la quantité minimum, la majoration de 300 % sera appliquée par la Russie, et cela finira par coûter plus cher encore que de réduire les importations.
En dernier ressort, il ne restera plus que le recours à la procédure arbitrale internationale face à un refus de principe de la Russie, et une aide de l'Union Européenne, qui sera négociée moyennant des réformes profondes du système économique, judiciaire et politique ukrainien, sauf si Ianoukovitch décide de faire payer la facture de gaz par le peuple ukrainien en abaissant encore un peu plus son niveau de vie.
Tant de simagrées pour une fin aussi pitoyable...
En dernier ressort, il ne restera plus que le recours à la procédure arbitrale internationale face à un refus de principe de la Russie, et une aide de l'Union Européenne, qui sera négociée moyennant des réformes profondes du système économique, judiciaire et politique ukrainien, sauf si Ianoukovitch décide de faire payer la facture de gaz par le peuple ukrainien en abaissant encore un peu plus son niveau de vie.
Tant de simagrées pour une fin aussi pitoyable...
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: L'Ukraine asphyxiée par la guerre du gaz
Comment veux-tu baisser le niveau de vie de gens qui n'ont déjà qu'à (grand) peine le minimum pour vivre?
Il n'aura pas le soutient de l'UE sans une libération de Timochenko, il le sais bien. (à lire par ailleurs)
Il est dans une voie sans issue.
Il n'aura pas le soutient de l'UE sans une libération de Timochenko, il le sais bien. (à lire par ailleurs)
Il est dans une voie sans issue.
Re: L'Ukraine asphyxiée par la guerre du gaz
C'est pour cette raison que je pense qu'il devra négocier avec l'Europe. C'est aussi une fin pitoyable pour Ianoukovitch après tant de gesticulations sur son fonds de commerce de l'indépendance de l'Ukraine, qui vise en fait à pouvoir continuer à permettre à la classe dirigeante de s'asseoir sur les règles de droit et sur la bonne gouvernance pour son seul profit personnel...
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
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