Le sommet Ukraine-UE assombri par la condamnation de Timochenko
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Le sommet Ukraine-UE assombri par la condamnation de Timochenko
Le sommet Ukraine-UE assombri par la condamnation de Timochenko
Les dirigeants européens se rencontrent lundi à l'occasion d'un sommet en Ukraine. Une rencontre, longtemps incertaine, qui est d'ores et déjà assombrie par la condamnation de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko - pour "abus de pouvoir".
L'Ukraine accueille lundi les dirigeants de l'Union européenne pour un sommet assombri par la condamnation de l'opposante Ioulia Timochenko à sept ans de prison, qui a crispé les relations entre Kiev et Bruxelles et réduit à néant les chances de signer un accord d'association.
"L'affaire de l'ex-Premier ministre Timochenko est un sujet de tension" dans les rapports entre l'Ukraine et l'UE, a reconnu jeudi le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch.
La condamnation en octobre de Mme Timochenko pour abus de pouvoir -- dénoncée par cette dernière comme une vengeance personnelle de M. Ianoukovitch -- a provoqué la colère de l'UE qui l'a jugée politique et a déjà annulé une visite du président ukrainien à Bruxelles.
Certains pays de l'UE ont même remis en question la tenue du sommet lundi. Les Vingt-Sept ont fini par confirmer cette semaine la venue à Kiev de la délégation menée par le président de l'UE Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle.
Mais les Européens vont réitérer à cette occasion leur préoccupation face aux manquements à la démocratie en Ukraine, dont l'affaire Timochenko est devenue selon eux le symbole.
L'égérie de la Révolution orange pro-occidentale en Ukraine en 2004 a été condamnée pour avoir conclu, lorsqu'elle était Premier ministre, des accords gaziers avec la Russie considérés comme défavorables à son pays.
Autre revers pour Kiev, l'accord d'association avec l'UE incluant un important volet commercial et dont la finalisation devait être le point d'orgue du sommet, n'a quasiment plus aucune chance d'être signé.
"Je ne crois pas que l'accord sera paraphé", a déclaré vendredi à l'AFP un diplomate européen sous couvert d'anonymat.
"Il n'y a aucune volonté politique de le parapher du côté de l'UE", du fait des réticences de "certains Etats" européens, a déploré de son côté l'ambassadeur d'Ukraine auprès de l'UE, Kostiantin Eliseev. Selon des experts, il s'agit surtout de Paris et Berlin, scandalisés par l'affaire Timochenko.
Les Européens ne veulent pas faire de "cadeau" au régime ukrainien qui présenterait la finalisation de ce texte négocié depuis 2007 comme une victoire politique, a estimé une source proche du dossier.
Dans ce contexte, le sommet pourrait se solder "au maximum" par l'annonce du bouclage des négociations sur l'accord, écrit le quotidien Kommersant vendredi.
Les pourparlers butent sur le souhait de Kiev d'inclure dans le préambule de l'accord un passage sur sa "perspective d'adhésion" à terme à l'UE, ce que cette dernière exclut.
De plus, "la signature et la ratification n'auront jamais lieu si la situation ne change pas" en Ukraine, a déclaré récemment à l'AFP un diplomate européen.
Dans une ultime tentative visant à convaincre Kiev d'assouplir sa position à l'égard de Mme Timochenko, le commissaire Füle a rencontré lundi M. Ianoukovitch en tête-à-tête pendant plus de trois heures dans la capitale ukrainienne.
Mais le président, qui a toujours nié toute implication dans cette affaire en se retranchant derrière l'indépendance de la justice, n'a montré aucun signe de fléchissement.
M. Füle a également rencontré Mme Timochenko dans sa prison de Kiev, où elle souffre de fortes douleurs au dos et ne peut pas marcher, selon ses proches.
L'opposante a fait appel de sa condamnation et le procès est en cours, mais ses avocats sont pessimistes, d'autant que Mme Timochenko est visée par une série d'autres enquêtes judiciaires.
Le lobby du gaz éloigne l'Ukraine de l'UE
Les chances de signature ce lundi à Kiev d'un accord d'association semblent minimes.
L'Europe est-elle prête à avaler les couleuvres du président ukrainien Viktor Ianoukovitch pour ne pas voir son pays retomber dans la sphère d'influence russe ? Visiblement non, d'après des sources diplomatiques proches des négociations. Vendredi, Viktor Ianoukovitch affirmait encore qu'il attendrait une signature pour ce lundi, tandis que des diplomates européens assuraient que même si un accord était trouvé, il ne serait pas formalisé. Les officiels européens ont répété ces derniers mois qu'un rapprochement à travers une zone de libre-échange et des accords commerciaux ne sera pas conclu tant que la principale opposante du président, Ioulia Timochenko, croupit en prison. Cette dernière a été condamnée à sept ans de prison pour un accord gazier qu'elle a signé avec Moscou et jugé désavantageux pour l'Ukraine. Dix plaintes supplémentaires sont en sus instruites contre elle par des procureurs proches du gouvernement de Kiev.
Soupçons
Beaucoup soupçonnent Viktor Ianoukovitch d'avoir fait emprisonner sa flamboyante rivale politique - sur le modèle de ce qu'a fait Vladimir Poutine avec Mikhaïl Khodorkovski - pour décourager toute velléité du grand business de financer l'opposition. Il s'en défend du bout des lèvres, affirmant être "mal à l'aise" face à l'emprisonnement de son opposante : "je ne souhaite à personne de se trouver dans de telles circonstances."
D'autres soulignent l'importance d'un lobby gazier dirigé par le milliardaire Dmitro Firtash, dans la situation actuelle. Ce dernier possédait de concert avec le russe Gazprom un monopole sur les importations de gaz vers l'Ukraine jusqu'en 2009, date à laquelle Ioulia Timochenko a fait voler en éclats ce système. Dmitro Firtash est souvent considéré comme une tête de pont des intérêts du Kremlin en Ukraine, et est un allié politique de Viktor Ianoukovitch. Selon l'expert Dmitro Marounitch, "la perspective d'un retour aux affaires de Timochenko représente pour Firtash une menace radicale pour toutes ses affaires et pour son influence politique". Des élections parlementaires doivent avoir lieu l'an prochain en Ukraine alors que le parti de Ioulia Timochenko reste populaire.
Convaincre Moscou et Bruxelles
Toutefois, Viktor Ianoukovitch a toujours publiquement déclaré que son objectif stratégique était une intégration de son pays dans l'Europe et la signature de l'accord d'association avec l'UE en 2011, au terme de quatre années de négociations. L'Ukraine est un important exportateur de métaux, de produits chimiques et de céréales. L'Europe est avant tout sensible au problème de transit gazier via l'Ukraine, par laquelle passe encore 80% de ses achats de gaz russe. Kiev cherche actuellement à convaincre Moscou et Bruxelles de partager avec l'Ukraine la gestion de son système de gazoducs, pour réduire le risque de rupture des approvisionnements. Mais aux désaccords chroniques entre Moscou et Kiev s'ajoute désormais la brouille avec les Européens.
Emmanuel Grrynszpan
Situation bien inconfortable que celle du président.
Mais situation qu'il a lui même créée.
A force de vouloir jouer sur deux tableaux et de vouloir s'en mettre plein les poches . . .
Les dirigeants européens se rencontrent lundi à l'occasion d'un sommet en Ukraine. Une rencontre, longtemps incertaine, qui est d'ores et déjà assombrie par la condamnation de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko - pour "abus de pouvoir".
L'Ukraine accueille lundi les dirigeants de l'Union européenne pour un sommet assombri par la condamnation de l'opposante Ioulia Timochenko à sept ans de prison, qui a crispé les relations entre Kiev et Bruxelles et réduit à néant les chances de signer un accord d'association.
"L'affaire de l'ex-Premier ministre Timochenko est un sujet de tension" dans les rapports entre l'Ukraine et l'UE, a reconnu jeudi le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch.
La condamnation en octobre de Mme Timochenko pour abus de pouvoir -- dénoncée par cette dernière comme une vengeance personnelle de M. Ianoukovitch -- a provoqué la colère de l'UE qui l'a jugée politique et a déjà annulé une visite du président ukrainien à Bruxelles.
Certains pays de l'UE ont même remis en question la tenue du sommet lundi. Les Vingt-Sept ont fini par confirmer cette semaine la venue à Kiev de la délégation menée par le président de l'UE Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle.
Mais les Européens vont réitérer à cette occasion leur préoccupation face aux manquements à la démocratie en Ukraine, dont l'affaire Timochenko est devenue selon eux le symbole.
L'égérie de la Révolution orange pro-occidentale en Ukraine en 2004 a été condamnée pour avoir conclu, lorsqu'elle était Premier ministre, des accords gaziers avec la Russie considérés comme défavorables à son pays.
Autre revers pour Kiev, l'accord d'association avec l'UE incluant un important volet commercial et dont la finalisation devait être le point d'orgue du sommet, n'a quasiment plus aucune chance d'être signé.
"Je ne crois pas que l'accord sera paraphé", a déclaré vendredi à l'AFP un diplomate européen sous couvert d'anonymat.
"Il n'y a aucune volonté politique de le parapher du côté de l'UE", du fait des réticences de "certains Etats" européens, a déploré de son côté l'ambassadeur d'Ukraine auprès de l'UE, Kostiantin Eliseev. Selon des experts, il s'agit surtout de Paris et Berlin, scandalisés par l'affaire Timochenko.
Les Européens ne veulent pas faire de "cadeau" au régime ukrainien qui présenterait la finalisation de ce texte négocié depuis 2007 comme une victoire politique, a estimé une source proche du dossier.
Dans ce contexte, le sommet pourrait se solder "au maximum" par l'annonce du bouclage des négociations sur l'accord, écrit le quotidien Kommersant vendredi.
Les pourparlers butent sur le souhait de Kiev d'inclure dans le préambule de l'accord un passage sur sa "perspective d'adhésion" à terme à l'UE, ce que cette dernière exclut.
De plus, "la signature et la ratification n'auront jamais lieu si la situation ne change pas" en Ukraine, a déclaré récemment à l'AFP un diplomate européen.
Dans une ultime tentative visant à convaincre Kiev d'assouplir sa position à l'égard de Mme Timochenko, le commissaire Füle a rencontré lundi M. Ianoukovitch en tête-à-tête pendant plus de trois heures dans la capitale ukrainienne.
Mais le président, qui a toujours nié toute implication dans cette affaire en se retranchant derrière l'indépendance de la justice, n'a montré aucun signe de fléchissement.
M. Füle a également rencontré Mme Timochenko dans sa prison de Kiev, où elle souffre de fortes douleurs au dos et ne peut pas marcher, selon ses proches.
L'opposante a fait appel de sa condamnation et le procès est en cours, mais ses avocats sont pessimistes, d'autant que Mme Timochenko est visée par une série d'autres enquêtes judiciaires.
Le lobby du gaz éloigne l'Ukraine de l'UE
Les chances de signature ce lundi à Kiev d'un accord d'association semblent minimes.
L'Europe est-elle prête à avaler les couleuvres du président ukrainien Viktor Ianoukovitch pour ne pas voir son pays retomber dans la sphère d'influence russe ? Visiblement non, d'après des sources diplomatiques proches des négociations. Vendredi, Viktor Ianoukovitch affirmait encore qu'il attendrait une signature pour ce lundi, tandis que des diplomates européens assuraient que même si un accord était trouvé, il ne serait pas formalisé. Les officiels européens ont répété ces derniers mois qu'un rapprochement à travers une zone de libre-échange et des accords commerciaux ne sera pas conclu tant que la principale opposante du président, Ioulia Timochenko, croupit en prison. Cette dernière a été condamnée à sept ans de prison pour un accord gazier qu'elle a signé avec Moscou et jugé désavantageux pour l'Ukraine. Dix plaintes supplémentaires sont en sus instruites contre elle par des procureurs proches du gouvernement de Kiev.
Soupçons
Beaucoup soupçonnent Viktor Ianoukovitch d'avoir fait emprisonner sa flamboyante rivale politique - sur le modèle de ce qu'a fait Vladimir Poutine avec Mikhaïl Khodorkovski - pour décourager toute velléité du grand business de financer l'opposition. Il s'en défend du bout des lèvres, affirmant être "mal à l'aise" face à l'emprisonnement de son opposante : "je ne souhaite à personne de se trouver dans de telles circonstances."
D'autres soulignent l'importance d'un lobby gazier dirigé par le milliardaire Dmitro Firtash, dans la situation actuelle. Ce dernier possédait de concert avec le russe Gazprom un monopole sur les importations de gaz vers l'Ukraine jusqu'en 2009, date à laquelle Ioulia Timochenko a fait voler en éclats ce système. Dmitro Firtash est souvent considéré comme une tête de pont des intérêts du Kremlin en Ukraine, et est un allié politique de Viktor Ianoukovitch. Selon l'expert Dmitro Marounitch, "la perspective d'un retour aux affaires de Timochenko représente pour Firtash une menace radicale pour toutes ses affaires et pour son influence politique". Des élections parlementaires doivent avoir lieu l'an prochain en Ukraine alors que le parti de Ioulia Timochenko reste populaire.
Convaincre Moscou et Bruxelles
Toutefois, Viktor Ianoukovitch a toujours publiquement déclaré que son objectif stratégique était une intégration de son pays dans l'Europe et la signature de l'accord d'association avec l'UE en 2011, au terme de quatre années de négociations. L'Ukraine est un important exportateur de métaux, de produits chimiques et de céréales. L'Europe est avant tout sensible au problème de transit gazier via l'Ukraine, par laquelle passe encore 80% de ses achats de gaz russe. Kiev cherche actuellement à convaincre Moscou et Bruxelles de partager avec l'Ukraine la gestion de son système de gazoducs, pour réduire le risque de rupture des approvisionnements. Mais aux désaccords chroniques entre Moscou et Kiev s'ajoute désormais la brouille avec les Européens.
Emmanuel Grrynszpan
Situation bien inconfortable que celle du président.
Mais situation qu'il a lui même créée.
A force de vouloir jouer sur deux tableaux et de vouloir s'en mettre plein les poches . . .
Re: Le sommet Ukraine-UE assombri par la condamnation de Timochenko
Résultat: Rien . . . pour le moment.
L'UE attend des changements politiques de Kiev avant de signer un accord
Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne, a déclaré ce lundi que les négociations entre les Vingt-Sept et l'Ukraine visant à forger une nouvelle relation stratégique étaient achevées mais que la signature d'un accord d'association dépendrait de changements politiques à Kiev.
Evoquant les poursuites judiciaires engagées par le pouvoir contre le chef de l'opposition, Ioulia Timochenko, Herman Van Rompuy a indiqué que les Vingt-Sept restaient préoccupés à propos de la neutralité du système judiciaire ukrainien. «Aujourd'hui, nous pouvons déclarer que les pourparlers en vue d'une association sont terminés (...) Nous espérons prendre les mesures permettant de signer dès que possible l'accord d'association mais cela dépendra des circonstances politiques», a-t-il indiqué lors d'un sommet UE-Ukraine à Kiev.
Timochenko se dit victime d’un «lynchage»
L'ex-Premier ministre et égérie de la «révolution orange» de 2004 a été incarcérée en octobre pour abus de pouvoir à propos d'un contrat gazier passé avec la Russie. Elle purge une peine de prison de sept ans. L'UE estime qu'elle a été condamnée pour des raisons politiques. Ioulia Timochenko elle-même se dit victime d'un «lynchage» de la part du président Viktor Ianoukovitch, qui l'a battue au second tour de l'élection présidentielle en février 2010.
Le sommet de Kiev était censé jeter les bases d'une nouvelle relation stratégique entre l'Ukraine et l'UE, comportant des accords sur la création d'une zone de libre échange et sur un accord politique.
Reuters
Pas certain que Kiev ne change quoi que ce soit.
L'UE attend des changements politiques de Kiev avant de signer un accord
Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne, a déclaré ce lundi que les négociations entre les Vingt-Sept et l'Ukraine visant à forger une nouvelle relation stratégique étaient achevées mais que la signature d'un accord d'association dépendrait de changements politiques à Kiev.
Evoquant les poursuites judiciaires engagées par le pouvoir contre le chef de l'opposition, Ioulia Timochenko, Herman Van Rompuy a indiqué que les Vingt-Sept restaient préoccupés à propos de la neutralité du système judiciaire ukrainien. «Aujourd'hui, nous pouvons déclarer que les pourparlers en vue d'une association sont terminés (...) Nous espérons prendre les mesures permettant de signer dès que possible l'accord d'association mais cela dépendra des circonstances politiques», a-t-il indiqué lors d'un sommet UE-Ukraine à Kiev.
Timochenko se dit victime d’un «lynchage»
L'ex-Premier ministre et égérie de la «révolution orange» de 2004 a été incarcérée en octobre pour abus de pouvoir à propos d'un contrat gazier passé avec la Russie. Elle purge une peine de prison de sept ans. L'UE estime qu'elle a été condamnée pour des raisons politiques. Ioulia Timochenko elle-même se dit victime d'un «lynchage» de la part du président Viktor Ianoukovitch, qui l'a battue au second tour de l'élection présidentielle en février 2010.
Le sommet de Kiev était censé jeter les bases d'une nouvelle relation stratégique entre l'Ukraine et l'UE, comportant des accords sur la création d'une zone de libre échange et sur un accord politique.
Reuters
Pas certain que Kiev ne change quoi que ce soit.
Re: Le sommet Ukraine-UE assombri par la condamnation de Timochenko
L'accord d'association avec l'UE est suspendu au sort réservé à l'opposante.
Compromis par l'affaire Timochenko, le sommet Union européenne-Ukraine a bien eu lieu lundi à Kiev sans pour autant tenir ses promesses. Plusieurs pays de l'UE, la France et l'Allemagne notamment, ont refusé de signer l'accord d'association qui devait constituer le point d'orgue de cette réunion. Négocié depuis 2007, cet accord comprend un important volet commercial qui établit une zone de libre-échange «profonde et complète». Les négociations sont bouclées, mais l'UE exclut d'évoquer dans le préambule de l'accord une perspective d'adhésion comme le souhaitaient les dirigeants ukrainiens. Selon un diplomate européen, «la signature et la ratification de l'accord n'auront jamais lieu si la situation ne change pas». Menée par le président de l'UE, Herman Van Rompuy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, la délégation européenne a donc réitéré lundi sa «préoccupation» face aux «problèmes systémiques» qui affectent le système judiciaire ukrainien et aboutissent à des jugements «sélectifs» dont le principal objectif est de neutraliser toute opposition au régime du président Viktor Ianoukovitch. «Nous voulons aller de l'avant pour signer l'accord d'association le plus vite possible, mais cela dépendra des circonstances politiques», a déclaré Herman Van Rompuy en dénonçant «une justice politiquement motivée, dont le procès Timochenko est l'exemple le plus frappant». Le procès de l'ancienne premier ministre Ioulia Timochenko, condamnée en octobre à sept ans de prison pour abus de pouvoir, n'est en effet que la partie la plus visible de l'iceberg. Depuis son élection en février 2010, le président ukrainien et sa formation, le Parti des Régions, se sont employés à phagocyter l'ensemble du champ politique et institutionnel. Avec un certain succès comme en témoigne la décision prise mercredi dernier par la justice de mettre fin aux poursuites visant l'ex-président Léonid Koutchma sous prétexte que les preuves impliquant ce dernier n'ont pas été obtenues de manière légale.
Au pouvoir de 1994 à 2005, M. Koutchma est soupçonné d'avoir commandité le meurtre en 2000 du journaliste Gueorgui Gongadzé. Fondateur du journal en ligne Ukraïnska Pravda, Gongadzé avait disparu le 16 septembre 2000. Son corps décapité avait été retrouvé peu après dans une forêt proche de Kiev. En 2010, Iouri Kravtchenko, ancien ministre de l'Intérieur de Léonid Koutchma, avait été identifié par le parquet comme «l'instigateur» du crime. M. Kravtchenko s'est suicidé dans des circonstances mystérieuses en 2005. Un autre suspect, Volodymyr Litvine, ancien conseiller de Koutchma, est aujourd'hui président du Parlement. Quant à M. Koutchma lui-même, il gère à présent une fondation de bienfaisance et mène une vie aisée.
L'acharnement de la justice contre Ioulia Timochenko est une illustration toute aussi édifiante de cette dérive autoritaire. L'ancienne égérie de la «révolution orange» n'est certes pas un modèle d'intégrité, mais, malgré son impopularité, elle demeure une opposante redoutable. L'arbitraire dont elle est victime et sa santé déclinante ont fini par émouvoir les dirigeants européens. Diverses personnalités de haut rang, telles que l'ancien président polonais Aleksander Kwasniewski ou le commissaire à l'Élargissement Stefan Füle, ont tenté de fléchir Viktor Ianoukovitch sur ce dossier. Enclin à la clémence, le président ukrainien n'aurait pas réussi cependant à imposer son point de vue aux oligarques qui le soutiennent. Ces puissants milieux d'affaires voyaient dans l'accord d'association avec l'UE une promesse d'expansion économique. Mais l'Europe va mal tandis que la Russie, beaucoup moins sourcilleuse en matière de démocratie, leur tend les bras.
Compromis par l'affaire Timochenko, le sommet Union européenne-Ukraine a bien eu lieu lundi à Kiev sans pour autant tenir ses promesses. Plusieurs pays de l'UE, la France et l'Allemagne notamment, ont refusé de signer l'accord d'association qui devait constituer le point d'orgue de cette réunion. Négocié depuis 2007, cet accord comprend un important volet commercial qui établit une zone de libre-échange «profonde et complète». Les négociations sont bouclées, mais l'UE exclut d'évoquer dans le préambule de l'accord une perspective d'adhésion comme le souhaitaient les dirigeants ukrainiens. Selon un diplomate européen, «la signature et la ratification de l'accord n'auront jamais lieu si la situation ne change pas». Menée par le président de l'UE, Herman Van Rompuy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, la délégation européenne a donc réitéré lundi sa «préoccupation» face aux «problèmes systémiques» qui affectent le système judiciaire ukrainien et aboutissent à des jugements «sélectifs» dont le principal objectif est de neutraliser toute opposition au régime du président Viktor Ianoukovitch. «Nous voulons aller de l'avant pour signer l'accord d'association le plus vite possible, mais cela dépendra des circonstances politiques», a déclaré Herman Van Rompuy en dénonçant «une justice politiquement motivée, dont le procès Timochenko est l'exemple le plus frappant». Le procès de l'ancienne premier ministre Ioulia Timochenko, condamnée en octobre à sept ans de prison pour abus de pouvoir, n'est en effet que la partie la plus visible de l'iceberg. Depuis son élection en février 2010, le président ukrainien et sa formation, le Parti des Régions, se sont employés à phagocyter l'ensemble du champ politique et institutionnel. Avec un certain succès comme en témoigne la décision prise mercredi dernier par la justice de mettre fin aux poursuites visant l'ex-président Léonid Koutchma sous prétexte que les preuves impliquant ce dernier n'ont pas été obtenues de manière légale.
Au pouvoir de 1994 à 2005, M. Koutchma est soupçonné d'avoir commandité le meurtre en 2000 du journaliste Gueorgui Gongadzé. Fondateur du journal en ligne Ukraïnska Pravda, Gongadzé avait disparu le 16 septembre 2000. Son corps décapité avait été retrouvé peu après dans une forêt proche de Kiev. En 2010, Iouri Kravtchenko, ancien ministre de l'Intérieur de Léonid Koutchma, avait été identifié par le parquet comme «l'instigateur» du crime. M. Kravtchenko s'est suicidé dans des circonstances mystérieuses en 2005. Un autre suspect, Volodymyr Litvine, ancien conseiller de Koutchma, est aujourd'hui président du Parlement. Quant à M. Koutchma lui-même, il gère à présent une fondation de bienfaisance et mène une vie aisée.
L'acharnement de la justice contre Ioulia Timochenko est une illustration toute aussi édifiante de cette dérive autoritaire. L'ancienne égérie de la «révolution orange» n'est certes pas un modèle d'intégrité, mais, malgré son impopularité, elle demeure une opposante redoutable. L'arbitraire dont elle est victime et sa santé déclinante ont fini par émouvoir les dirigeants européens. Diverses personnalités de haut rang, telles que l'ancien président polonais Aleksander Kwasniewski ou le commissaire à l'Élargissement Stefan Füle, ont tenté de fléchir Viktor Ianoukovitch sur ce dossier. Enclin à la clémence, le président ukrainien n'aurait pas réussi cependant à imposer son point de vue aux oligarques qui le soutiennent. Ces puissants milieux d'affaires voyaient dans l'accord d'association avec l'UE une promesse d'expansion économique. Mais l'Europe va mal tandis que la Russie, beaucoup moins sourcilleuse en matière de démocratie, leur tend les bras.
Caduce62- Messages : 15239
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: Le sommet Ukraine-UE assombri par la condamnation de Timochenko
Ukraine: le président répète qu'il n'a pas le droit de s'ingérer dans l'affaire Timochenko
mercredi 21 décembre 2011 à 19h36
(Belga) Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a laissé entendre mercredi que l'opposante Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison, resterait incarcérée même si l'UE a lié cette affaire à la signature d'un accord avec l'Ukraine au cours d'un sommet à Kiev lundi.
Ukraine: le président répète qu'il n'a pas le droit de s'ingérer dans l'affaire Timochenko
M. Ianoukovitch a refusé de s'ingérer dans cette affaire en dépit de la pression de Bruxelles, qui a réclamé la remise en liberté de Mme Timochenko et la possibilité pour elle de participer aux législatives d'octobre 2012. "Je n'ai pas le droit de m'ingérer dans les questions qui, selon la Constitution, ne relèvent pas de mes compétences", a répété M. Ianoukovitch au cours d'une conférence de presse, assurant qu'il était "otage" de la situation. Le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a déclaré lundi à l'issue d'un sommet à Kiev que la signature de l'accord d'association avec l'Ukraine dépendrait notamment de l'affaire Timochenko, exemple selon lui d'une "justice politiquement motivée". Ancien Premier ministre incarcérée depuis août, Mme Timochenko a été condamnée en octobre pour abus de pouvoir. L'opposante a fait appel de sa condamnation et le procès est en cours, mais ses avocats sont pessimistes, d'autant que Mme Timochenko est visée par une série d'autres enquêtes judiciaires. (DGO)
mercredi 21 décembre 2011 à 19h36
(Belga) Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a laissé entendre mercredi que l'opposante Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison, resterait incarcérée même si l'UE a lié cette affaire à la signature d'un accord avec l'Ukraine au cours d'un sommet à Kiev lundi.
Ukraine: le président répète qu'il n'a pas le droit de s'ingérer dans l'affaire Timochenko
M. Ianoukovitch a refusé de s'ingérer dans cette affaire en dépit de la pression de Bruxelles, qui a réclamé la remise en liberté de Mme Timochenko et la possibilité pour elle de participer aux législatives d'octobre 2012. "Je n'ai pas le droit de m'ingérer dans les questions qui, selon la Constitution, ne relèvent pas de mes compétences", a répété M. Ianoukovitch au cours d'une conférence de presse, assurant qu'il était "otage" de la situation. Le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a déclaré lundi à l'issue d'un sommet à Kiev que la signature de l'accord d'association avec l'Ukraine dépendrait notamment de l'affaire Timochenko, exemple selon lui d'une "justice politiquement motivée". Ancien Premier ministre incarcérée depuis août, Mme Timochenko a été condamnée en octobre pour abus de pouvoir. L'opposante a fait appel de sa condamnation et le procès est en cours, mais ses avocats sont pessimistes, d'autant que Mme Timochenko est visée par une série d'autres enquêtes judiciaires. (DGO)
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
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