Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
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Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Malade, amaigrie, victime de vexations, l'ex-égérie de la révolution orange croupit en prison.
De notre envoyé spécial Marc Nexon, avec Katia Swarovskaya
Les deux enquêteurs arrivent chaque jour à la prison à 14 heures. Ils entrent dans la cellule 242, au deuxième étage, et s'installent derrière une table avec une pile de documents. Ils repartent parfois au bout d'une heure et demie. Mais plus généralement au bout de quatre heures. Durant tout ce temps, ils ne cessent de remonter le col de leur veste, car une fissure dans l'encadrement de la fenêtre laisse pénétrer un air glacial dans la pièce de 16 mètres carrés. Face à eux, Ioulia Timochenko, 51 ans, ancien Premier ministre d'Ukraine. Elle est allongée sur son lit, les cheveux dénoués, une couverture ramenée sur les épaules et des gants aux mains. "Je suis malade, vous n'avez pas le droit de venir jusqu'ici", leur dit-elle. "Nous sommes désolés, mais nous avons une autorisation de l'administration pénitentiaire", répondent-ils. Un dialogue kafkaïen s'engage. "Vous refusez de nous parler ?""Je ne refuse pas, je suis souffrante.""Alors, nous allons vous interroger..." Et les deux agents remplissent méticuleusement leurs registres."Vous vous comportez comme des gangsters !" s'emporte parfois Sergueï Vlasenko, l'avocat de la détenue, présent lors des interrogatoires. "Nous faisons notre travail, nous avons une autorisation."
Voilà maintenant trois mois que l'opposante du régime à la célèbre tresse blonde dort à la prison de Lukyanivka, située à quatre stations de métro du centre de Kiev. Son crime ? Avoir négocié en 2009, avec la Russie, un accord gazier jugé préjudiciable à l'Ukraine. La condamnation tombe le 11 octobre : sept ans de prison. En Occident, c'est le choc. Les gouvernements dénoncent un "procès politique" et réclament sa libération. Bruxelles menace même de stopper la marche du pays vers l'Europe en renonçant à un accord d'association négocié depuis des mois. La Russie aussi s'étonne. "Ioulia Timochenko n'a jamais été mon amie, mais je ne comprends pas ce jugement", lâche le Premier ministre, Vladimir Poutine. "Elle est en prison parce qu'elle fait peur !" explique Sergueï Vlasenko. Une paranoïa digne des temps soviétiques. Dès le lendemain du verdict, les autorités ouvrent quatre nouvelles enquêtes criminelles contre elle. De quoi alourdir sa peine de dix ans. Et l'évincer à jamais de la scène politique.
Car "le crime" de Timochenko est ailleurs. Elle incarne le dernier symbole de l'opposition dans un pays grand comme la France et indépendant depuis la chute de l'URSS. Une résistance née en décembre 2004 lors de la révolution orange. A l'époque, les foules de Kiev hurlent leur ras-le-bol d'un régime d'apparatchiks aux ordres de Moscou. Timochenko, jadis propriétaire d'une compagnie de gaz, est à leur tête, avec sa faconde, son charisme et ses tenues Louis Vuitton. Elle promet la fin des mafias et le rapprochement avec l'Europe. Les leaders "orange" accèdent au pouvoir. Elle est au faîte de sa gloire, courtisée par les dirigeants occidentaux et classée par Forbes au troisième rang des femmes les plus puissantes au monde.
Mais c'est vite la désillusion. Luttes au sommet, corruption endémique... En février 2010, Timochenko perd l'élection présidentielle face à Viktor Ianoukovitch, 61 ans, l'homme de l'ancien clan battu six ans plus tôt. La défaite de celle que l'on baptise la "Jeanne d'Arc ukrainienne" se transforme en cauchemar.
Au fond de sa cellule, Timochenko souffre depuis un mois d'un terrible mal de dos qui la cloue sur son matelas."Il lui arrivait d'avoir ce problème pendant ses voyages", explique-t-on dans son entourage. Sauf que le froid carcéral aggrave aujourd'hui son état. "Je lui ai apporté des couvertures et des vêtements chauds, mais ça ne suffit pas", dit sa fille Evguenia, 31 ans, à nouveau autorisée à lui rendre visite après trois semaines d'interdiction."Elle a perdu 5 kilos et je crains pour sa vie", souffle-t-elle. D'autant que d'étranges symptômes apparaissent : des taches rouges de la taille d'une pièce sur les mains et les jambes, des saignements de nez, des vertiges et, plus récemment, un raidissement du bras gauche. Mais un autre problème surgit. Elle refuse de se soumettre à une prise de sang."Elle redoute une main nuisible", dit Iouri Sukhov, l'un de ses avocats. Car un souvenir la hante : l'empoisonnement à la dioxine de l'ex-président Viktor Iouchtchenko, lors d'un dîner avec des membres des services secrets à la veille de la révolution orange. Un complot duquel l'intéressé a réchappé mais d'où il est sorti défiguré par le poison."Je ne me suiciderai pas", a prévenu Timochenko dans une lettre remise à ses défenseurs.
Du coup, elle réclame l'intervention de son médecin personnel. Sans succès. Celui-ci peut se joindre à une équipe médicale, mais doit se tenir à quelques mètres d'elle. "Il pourrait lui donner des médicaments afin de détériorer sa santé et nous mettre en position d'accusé", justifie Inna Bogoslovskaya, une députée chargée d'instruire les nouvelles enquêtes."Ils font tout pour la briser mentalement", se désole sa fille Evguenia.
Cage minuscule. Son procès mérite, il est vrai, de figurer dans les annales staliniennes. Avec, d'abord, sa dose de harcèlement : réveil de la prisonnière à 5 heures du matin, transfert au tribunal à 6 heures et placement dans une minuscule cage en verre jusqu'au début de l'audience... à 9 heures !"Ses genoux touchaient la paroi", se souvient l'avocat Iouri Sukhov. Il y a aussi le soin apporté à l'air ambiant. Les premiers jours, le procès s'ouvre dans une chaleur suffocante. Un avocat, victime d'un malaise, est même transporté à l'hôpital."J'ai cru mourir de déshydratation", raconte José Manuel Pinto Teixeira, l'ambassadeur de l'Union européenne, venu assister aux débats. Et puis, soudain, un souffle glacé s'échappe d'une bouche d'air conditionnée, comme par hasard placée au-dessus de la nuque de Timochenko, qui, saisie de froid, est contrainte de revêtir un manteau. Autres aberrations : les documents falsifiés, parfois datés au 31 d'un mois qui ne compte que 30 jours. Mais aussi les 28 témoins de la défense récusés sans raison face aux 38 témoins de l'accusation attentivement écoutés.
Enfin, dernier acteur de la mise en scène : Rodion Kireyev, le juge. Un magistrat de 31 ans, sans expérience, extrait du département des statistiques d'un tribunal de la banlieue de Kiev. Et bien mal à l'aise avec ses oreilles rougies par l'émotion, son sourcil droit relevé convulsivement et la sueur qui perle. "A sa place, je serais déjà au monastère", confie Katerina Tarasova, présidente de l'association des juges ukrainiens."J'ai très peur pour sa vie, ajoute l'avocat Sergueï Vlasenko, parce qu'il devra un jour révéler le nom de celui qui lui a ordonné de prononcer la condamnation." Face à lui, Timochenko se déchaîne. "Votre Déshonneur, lui lance-t-elle en restant assise,comment votre mère vous a-t-elle éduqué ? Si jeune et déjà sans morale ! Vous représentez la mafia !" Le dernier jour, alors qu'il entre dans la troisième heure de sa lecture du verdict, elle se lève et harangue ses partisans en couvrant la psalmodie du juge : "Soyez forts face à ce régime autoritaire !"
Pas simple. Car, du haut de ses 2 mètres, le président Viktor Ianoukovitch opère une grande purge. Quinze ex-membres du gouvernement de Timochenko font l'objet de poursuites. Et les anciens ministres de l'Intérieur et de la Défense sont déjà sous les verrous. L'homme a également placé au coeur du pouvoir ses proches issus du Donbass, sa région d'origine, russophone. A commencer par son fils Alexandre, un dentiste quadragénaire, devenu son conseiller de l'ombre. Il met aussi au pas les chaînes de télé, jusqu'ici friandes de talk-shows. Deux d'entre elles appartiennent à ses amis oligarques et la troisième au chef du SBU, les services de renseignement."Il nous offre la télé de Poutine", constate le journaliste Sergueï Leshenko, de Ukrayinsha Pravda. Et pour ne rien arranger, Ianoukovitch joue les dilettantes : arrivée à 10 heures au palais et départ à 16 heures. Le reste du temps, il le consacre à la chasse, au tennis et au karaoké dans son immense propriété de 135 hectares estimée à plus de 100 millions d'euros et acquise dans des conditions suspectes. L'affaire Timochenko ? "C'est lui qui a pris la décision de l'emprisonner contre l'avis d'une partie de son entourage, souligne Oleg Ribatchuk, ancien chef de l'administration présidentielle. Car elle reste populaire et pourrait le battre aux prochaines élections."
Certes, la blonde Ioulia n'est pas une sainte."Elle a beaucoup péché", reconnaît Viktor Nebozhenko, l'un de ses anciens conseillers. Dans les années 90, elle a bâti sa fortune en mettant la main sur 20 % de l'économie du pays via sa compagnie de distribution de gaz. "On la soupçonne d'avoir payé à cette époque le meurtre d'un député", affirme même Inna Bogoslovskaya, responsable de la commission d'investigation. "Sachez qu'il n'y a pas de chasse aux sorcières, mais il y a une sorcière !" ajoute-t-elle en pointant son crayon.
Cellule infestée d'insectes. Pour l'heure, l'ennemie du pouvoir peine à bouger. Elle a renoncé depuis longtemps à sa promenade d'une heure dans la courette de la prison. Elle se lève seulement pour faire chauffer de l'eau et s'en asperger au-dessus du trou des toilettes. Le reste de la journée, elle lit les documents de l'accusation, la Bible ou le dernier ouvrage de Haruki Murakami. Elle jette aussi un oeil à la télé apportée par sa famille. Elle sympathise enfin avec ses deux codétenues, deux anciennes employées municipales accusées de corruption. L'une lui a dédicacé un poème. L'autre a arrêté de fumer à sa demande.
Mais les vexations continuent. La nuit du 23 novembre, les gardiens la réveillent à 4 heures et l'emmènent à l'hôpital pour la soumettre à un scanner. La scène choque. Ils la traînent plutôt que de l'installer sur un lit à roulettes."Tout est normal", concluent les autorités après l'examen. Deux jours plus tard, nouvelle brimade : on la transfère au fond du bâtiment, dans une autre cellule. Plus froide, plus humide et infestée d'insectes. Objectif ? L'empêcher d'entendre les concerts de ses partisans venus célébrer son anniversaire devant les portes de la prison. De quoi aussi nourrir un mauvais pressentiment. Ce jour-là, elle glisse à sa fille : "Prépare ta grand-mère à l'idée que je vais rester en prison."
L'oeil de Moscou
D'abord perplexe, la Russie espère aujourd'hui tirer profit de l'affaire Timochenko. Son désir secret ? Que l'accord d'association négocié avec l'Union européenne capote. Et que l'Ukraine rejoigne l'union douanière avec le Kazakhstan et la Biélorussie chère à Vladimir Poutine. Cependant, une grosse partie de l'élite ukrainienne souhaite l'ouverture du marché européen. Pour y vendre ses produits, valoriser ses actifs et " légaliser " sa fortune.Et continuer à " pouvoir envoyer ses enfants dans les écoles étrangères ", souligne un diplomate occidental
Descente aux enfers
Incarcérée depuis août 2011, Ioulia Timochenko a gardé sa célèbre tresse blonde. Mais ses conditions de détention l'ont amaigrie. Souffrant du dos, elle a désormais des difficultés à marcher. Malade, elle ne peut assister à son procès en appel, qui s'est ouvert le 1er décembre.
Un magot à l'abri
Le pouvoir le répète à l'envi : Ioulia Timochenko disposerait de 2 milliards de dollars hors d'Ukraine, amassés lorsqu'elle dirigeait United Energy Systems (UES), une compagnie chargée de la distribution exclusive du gaz. En 1996, UES n'a payé que 11 ooo dollars d'impôts pour un chiffre d'affaires de... 11 milliards de dollars.
Le Point
- Publié le 15/12/2011
. . .
Malade, amaigrie, victime de vexations, l'ex-égérie de la révolution orange croupit en prison.
De notre envoyé spécial Marc Nexon, avec Katia Swarovskaya
Les deux enquêteurs arrivent chaque jour à la prison à 14 heures. Ils entrent dans la cellule 242, au deuxième étage, et s'installent derrière une table avec une pile de documents. Ils repartent parfois au bout d'une heure et demie. Mais plus généralement au bout de quatre heures. Durant tout ce temps, ils ne cessent de remonter le col de leur veste, car une fissure dans l'encadrement de la fenêtre laisse pénétrer un air glacial dans la pièce de 16 mètres carrés. Face à eux, Ioulia Timochenko, 51 ans, ancien Premier ministre d'Ukraine. Elle est allongée sur son lit, les cheveux dénoués, une couverture ramenée sur les épaules et des gants aux mains. "Je suis malade, vous n'avez pas le droit de venir jusqu'ici", leur dit-elle. "Nous sommes désolés, mais nous avons une autorisation de l'administration pénitentiaire", répondent-ils. Un dialogue kafkaïen s'engage. "Vous refusez de nous parler ?""Je ne refuse pas, je suis souffrante.""Alors, nous allons vous interroger..." Et les deux agents remplissent méticuleusement leurs registres."Vous vous comportez comme des gangsters !" s'emporte parfois Sergueï Vlasenko, l'avocat de la détenue, présent lors des interrogatoires. "Nous faisons notre travail, nous avons une autorisation."
Voilà maintenant trois mois que l'opposante du régime à la célèbre tresse blonde dort à la prison de Lukyanivka, située à quatre stations de métro du centre de Kiev. Son crime ? Avoir négocié en 2009, avec la Russie, un accord gazier jugé préjudiciable à l'Ukraine. La condamnation tombe le 11 octobre : sept ans de prison. En Occident, c'est le choc. Les gouvernements dénoncent un "procès politique" et réclament sa libération. Bruxelles menace même de stopper la marche du pays vers l'Europe en renonçant à un accord d'association négocié depuis des mois. La Russie aussi s'étonne. "Ioulia Timochenko n'a jamais été mon amie, mais je ne comprends pas ce jugement", lâche le Premier ministre, Vladimir Poutine. "Elle est en prison parce qu'elle fait peur !" explique Sergueï Vlasenko. Une paranoïa digne des temps soviétiques. Dès le lendemain du verdict, les autorités ouvrent quatre nouvelles enquêtes criminelles contre elle. De quoi alourdir sa peine de dix ans. Et l'évincer à jamais de la scène politique.
Car "le crime" de Timochenko est ailleurs. Elle incarne le dernier symbole de l'opposition dans un pays grand comme la France et indépendant depuis la chute de l'URSS. Une résistance née en décembre 2004 lors de la révolution orange. A l'époque, les foules de Kiev hurlent leur ras-le-bol d'un régime d'apparatchiks aux ordres de Moscou. Timochenko, jadis propriétaire d'une compagnie de gaz, est à leur tête, avec sa faconde, son charisme et ses tenues Louis Vuitton. Elle promet la fin des mafias et le rapprochement avec l'Europe. Les leaders "orange" accèdent au pouvoir. Elle est au faîte de sa gloire, courtisée par les dirigeants occidentaux et classée par Forbes au troisième rang des femmes les plus puissantes au monde.
Mais c'est vite la désillusion. Luttes au sommet, corruption endémique... En février 2010, Timochenko perd l'élection présidentielle face à Viktor Ianoukovitch, 61 ans, l'homme de l'ancien clan battu six ans plus tôt. La défaite de celle que l'on baptise la "Jeanne d'Arc ukrainienne" se transforme en cauchemar.
Au fond de sa cellule, Timochenko souffre depuis un mois d'un terrible mal de dos qui la cloue sur son matelas."Il lui arrivait d'avoir ce problème pendant ses voyages", explique-t-on dans son entourage. Sauf que le froid carcéral aggrave aujourd'hui son état. "Je lui ai apporté des couvertures et des vêtements chauds, mais ça ne suffit pas", dit sa fille Evguenia, 31 ans, à nouveau autorisée à lui rendre visite après trois semaines d'interdiction."Elle a perdu 5 kilos et je crains pour sa vie", souffle-t-elle. D'autant que d'étranges symptômes apparaissent : des taches rouges de la taille d'une pièce sur les mains et les jambes, des saignements de nez, des vertiges et, plus récemment, un raidissement du bras gauche. Mais un autre problème surgit. Elle refuse de se soumettre à une prise de sang."Elle redoute une main nuisible", dit Iouri Sukhov, l'un de ses avocats. Car un souvenir la hante : l'empoisonnement à la dioxine de l'ex-président Viktor Iouchtchenko, lors d'un dîner avec des membres des services secrets à la veille de la révolution orange. Un complot duquel l'intéressé a réchappé mais d'où il est sorti défiguré par le poison."Je ne me suiciderai pas", a prévenu Timochenko dans une lettre remise à ses défenseurs.
Du coup, elle réclame l'intervention de son médecin personnel. Sans succès. Celui-ci peut se joindre à une équipe médicale, mais doit se tenir à quelques mètres d'elle. "Il pourrait lui donner des médicaments afin de détériorer sa santé et nous mettre en position d'accusé", justifie Inna Bogoslovskaya, une députée chargée d'instruire les nouvelles enquêtes."Ils font tout pour la briser mentalement", se désole sa fille Evguenia.
Cage minuscule. Son procès mérite, il est vrai, de figurer dans les annales staliniennes. Avec, d'abord, sa dose de harcèlement : réveil de la prisonnière à 5 heures du matin, transfert au tribunal à 6 heures et placement dans une minuscule cage en verre jusqu'au début de l'audience... à 9 heures !"Ses genoux touchaient la paroi", se souvient l'avocat Iouri Sukhov. Il y a aussi le soin apporté à l'air ambiant. Les premiers jours, le procès s'ouvre dans une chaleur suffocante. Un avocat, victime d'un malaise, est même transporté à l'hôpital."J'ai cru mourir de déshydratation", raconte José Manuel Pinto Teixeira, l'ambassadeur de l'Union européenne, venu assister aux débats. Et puis, soudain, un souffle glacé s'échappe d'une bouche d'air conditionnée, comme par hasard placée au-dessus de la nuque de Timochenko, qui, saisie de froid, est contrainte de revêtir un manteau. Autres aberrations : les documents falsifiés, parfois datés au 31 d'un mois qui ne compte que 30 jours. Mais aussi les 28 témoins de la défense récusés sans raison face aux 38 témoins de l'accusation attentivement écoutés.
Enfin, dernier acteur de la mise en scène : Rodion Kireyev, le juge. Un magistrat de 31 ans, sans expérience, extrait du département des statistiques d'un tribunal de la banlieue de Kiev. Et bien mal à l'aise avec ses oreilles rougies par l'émotion, son sourcil droit relevé convulsivement et la sueur qui perle. "A sa place, je serais déjà au monastère", confie Katerina Tarasova, présidente de l'association des juges ukrainiens."J'ai très peur pour sa vie, ajoute l'avocat Sergueï Vlasenko, parce qu'il devra un jour révéler le nom de celui qui lui a ordonné de prononcer la condamnation." Face à lui, Timochenko se déchaîne. "Votre Déshonneur, lui lance-t-elle en restant assise,comment votre mère vous a-t-elle éduqué ? Si jeune et déjà sans morale ! Vous représentez la mafia !" Le dernier jour, alors qu'il entre dans la troisième heure de sa lecture du verdict, elle se lève et harangue ses partisans en couvrant la psalmodie du juge : "Soyez forts face à ce régime autoritaire !"
Pas simple. Car, du haut de ses 2 mètres, le président Viktor Ianoukovitch opère une grande purge. Quinze ex-membres du gouvernement de Timochenko font l'objet de poursuites. Et les anciens ministres de l'Intérieur et de la Défense sont déjà sous les verrous. L'homme a également placé au coeur du pouvoir ses proches issus du Donbass, sa région d'origine, russophone. A commencer par son fils Alexandre, un dentiste quadragénaire, devenu son conseiller de l'ombre. Il met aussi au pas les chaînes de télé, jusqu'ici friandes de talk-shows. Deux d'entre elles appartiennent à ses amis oligarques et la troisième au chef du SBU, les services de renseignement."Il nous offre la télé de Poutine", constate le journaliste Sergueï Leshenko, de Ukrayinsha Pravda. Et pour ne rien arranger, Ianoukovitch joue les dilettantes : arrivée à 10 heures au palais et départ à 16 heures. Le reste du temps, il le consacre à la chasse, au tennis et au karaoké dans son immense propriété de 135 hectares estimée à plus de 100 millions d'euros et acquise dans des conditions suspectes. L'affaire Timochenko ? "C'est lui qui a pris la décision de l'emprisonner contre l'avis d'une partie de son entourage, souligne Oleg Ribatchuk, ancien chef de l'administration présidentielle. Car elle reste populaire et pourrait le battre aux prochaines élections."
Certes, la blonde Ioulia n'est pas une sainte."Elle a beaucoup péché", reconnaît Viktor Nebozhenko, l'un de ses anciens conseillers. Dans les années 90, elle a bâti sa fortune en mettant la main sur 20 % de l'économie du pays via sa compagnie de distribution de gaz. "On la soupçonne d'avoir payé à cette époque le meurtre d'un député", affirme même Inna Bogoslovskaya, responsable de la commission d'investigation. "Sachez qu'il n'y a pas de chasse aux sorcières, mais il y a une sorcière !" ajoute-t-elle en pointant son crayon.
Cellule infestée d'insectes. Pour l'heure, l'ennemie du pouvoir peine à bouger. Elle a renoncé depuis longtemps à sa promenade d'une heure dans la courette de la prison. Elle se lève seulement pour faire chauffer de l'eau et s'en asperger au-dessus du trou des toilettes. Le reste de la journée, elle lit les documents de l'accusation, la Bible ou le dernier ouvrage de Haruki Murakami. Elle jette aussi un oeil à la télé apportée par sa famille. Elle sympathise enfin avec ses deux codétenues, deux anciennes employées municipales accusées de corruption. L'une lui a dédicacé un poème. L'autre a arrêté de fumer à sa demande.
Mais les vexations continuent. La nuit du 23 novembre, les gardiens la réveillent à 4 heures et l'emmènent à l'hôpital pour la soumettre à un scanner. La scène choque. Ils la traînent plutôt que de l'installer sur un lit à roulettes."Tout est normal", concluent les autorités après l'examen. Deux jours plus tard, nouvelle brimade : on la transfère au fond du bâtiment, dans une autre cellule. Plus froide, plus humide et infestée d'insectes. Objectif ? L'empêcher d'entendre les concerts de ses partisans venus célébrer son anniversaire devant les portes de la prison. De quoi aussi nourrir un mauvais pressentiment. Ce jour-là, elle glisse à sa fille : "Prépare ta grand-mère à l'idée que je vais rester en prison."
L'oeil de Moscou
D'abord perplexe, la Russie espère aujourd'hui tirer profit de l'affaire Timochenko. Son désir secret ? Que l'accord d'association négocié avec l'Union européenne capote. Et que l'Ukraine rejoigne l'union douanière avec le Kazakhstan et la Biélorussie chère à Vladimir Poutine. Cependant, une grosse partie de l'élite ukrainienne souhaite l'ouverture du marché européen. Pour y vendre ses produits, valoriser ses actifs et " légaliser " sa fortune.Et continuer à " pouvoir envoyer ses enfants dans les écoles étrangères ", souligne un diplomate occidental
Descente aux enfers
Incarcérée depuis août 2011, Ioulia Timochenko a gardé sa célèbre tresse blonde. Mais ses conditions de détention l'ont amaigrie. Souffrant du dos, elle a désormais des difficultés à marcher. Malade, elle ne peut assister à son procès en appel, qui s'est ouvert le 1er décembre.
Un magot à l'abri
Le pouvoir le répète à l'envi : Ioulia Timochenko disposerait de 2 milliards de dollars hors d'Ukraine, amassés lorsqu'elle dirigeait United Energy Systems (UES), une compagnie chargée de la distribution exclusive du gaz. En 1996, UES n'a payé que 11 ooo dollars d'impôts pour un chiffre d'affaires de... 11 milliards de dollars.
Le Point
- Publié le 15/12/2011
. . .
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Très bon article, qui met en évidence les côtés clairs et obscurs de Ioulia Timochenko.
En somme, elle est à l'image de tous (ou presque tous) les politiciens et hommes de pouvoir ukrainiens.
En somme, elle est à l'image de tous (ou presque tous) les politiciens et hommes de pouvoir ukrainiens.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Entièrement d'accord avec toi.
Pas un n'est meilleur que les autres et leur principal soucis est de remplir leur poche et ne font strictement rien pour améliorer le sort de la population.
Pas un n'est meilleur que les autres et leur principal soucis est de remplir leur poche et ne font strictement rien pour améliorer le sort de la population.
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
La honte:
Ukraine: Une vidéo montrant Timochenko en prison provoque un tollé
Une vidéo montrant Ioulia Timochenko protestant vigoureusement contre le fait d'être filmée contre sa volonté alors qu'elle est allongée sur le lit de sa cellule de prison a provoqué jeudi une vive polémique en Ukraine.
Le clip vidéo, qui a été très largement consulté sur les réseaux sociaux après avoir été diffusé par une chaîne de télévision ukrainienne, montre l'ex-Premier ministre agitant les bras en signe de colère en direction d'un homme, dans une salle de la salle de soins de la prison. Serhiy Vlassenko, avocat de Ioulia Timochenko, a estimé que le fait de filmer sa cliente en prison était l'oeuvre de «bêtes sauvages».
«La différence entre les êtres humains et les bêtes sauvages réside dans la moralité», a déclaré Vlassenko à la presse, devant la prison de Loukianivska, à Kiev, où est détenue sa cliente. «Nous ignorons qui a filmé cette vidéo et nous ne faisons aucun commentaire», a déclaré Ihor Androuchko, l'un des adjoints du directeur de la prison.*
>>Regardez, vers 1:06, l'extrait qui crée la polémique en Ukraine
Ukraine: Une vidéo montrant Timochenko en prison provoque un tollé
Une vidéo montrant Ioulia Timochenko protestant vigoureusement contre le fait d'être filmée contre sa volonté alors qu'elle est allongée sur le lit de sa cellule de prison a provoqué jeudi une vive polémique en Ukraine.
Le clip vidéo, qui a été très largement consulté sur les réseaux sociaux après avoir été diffusé par une chaîne de télévision ukrainienne, montre l'ex-Premier ministre agitant les bras en signe de colère en direction d'un homme, dans une salle de la salle de soins de la prison. Serhiy Vlassenko, avocat de Ioulia Timochenko, a estimé que le fait de filmer sa cliente en prison était l'oeuvre de «bêtes sauvages».
«La différence entre les êtres humains et les bêtes sauvages réside dans la moralité», a déclaré Vlassenko à la presse, devant la prison de Loukianivska, à Kiev, où est détenue sa cliente. «Nous ignorons qui a filmé cette vidéo et nous ne faisons aucun commentaire», a déclaré Ihor Androuchko, l'un des adjoints du directeur de la prison.*
>>Regardez, vers 1:06, l'extrait qui crée la polémique en Ukraine
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Il est inacceptable et intolérable (outre le fait que c'est illégal) qu'une personne privée de sa liberté soit filmée contre sa volonté ou sans en avoir conscience.
Le film montre quand même la cellule détention et ses annexes, que l'on montre pour suggérer que Ioulia Timochenko est mieux traitée en détention que certaines personnes vivant en liberté. Cela n'a pu être fait sans autorisation officielle : c'est de la propagande digne d'un régime stalinien.
Le film montre quand même la cellule détention et ses annexes, que l'on montre pour suggérer que Ioulia Timochenko est mieux traitée en détention que certaines personnes vivant en liberté. Cela n'a pu être fait sans autorisation officielle : c'est de la propagande digne d'un régime stalinien.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Même la RTBF en a parlé aux infos.
C'est une honte et bien calculé.
Mais je ne pense pas que ce soit en faveur de la présidence.
C'est une honte et bien calculé.
Mais je ne pense pas que ce soit en faveur de la présidence.
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Je vais poser 2 questions, dans ce grand débat de" copier –coller" d’articles à grande sensation virtuelle .
1-Qu’est-ce qu’un procès Stalinien ?
2-Pourquoi Mde Youlia Tymochenko , porte-t-elle le pseudo de « Jeanne d’arc », la" pucelle" de l’Ukraine ?
1-Qu’est-ce qu’un procès Stalinien ?
2-Pourquoi Mde Youlia Tymochenko , porte-t-elle le pseudo de « Jeanne d’arc », la" pucelle" de l’Ukraine ?
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Bonjour Svoboda !
La première question porte sur le titre de l'article.
En ce qui me concerne, je n'ai pas parlé d'un procès stalinien, mais de propagande digne d'un régime stalinien pour le film réalisé sans l'accord de la personne filmée, afin de vanter le confort allégué des conditions de détention.
Personnellement, j'ai toujours pensé et écrit que chacun doit pouvoir être jugé, quelle qu'ait pu être la fonction antérieure (ou actuelle) de cette personne, si des fautes et/ou des infractions à la loi pénale peuvent lui être reprochés. Le procès de Jacques Chirac en constitue un excellent exemple.
En outre, un/une opposant(e) a l'obligation d'être intègre ou inattaquable sur le plan judiciaire s'il veut incarner une alternance crédible, et pouvoir s'opposer efficacement au pouvoir en place.
Les titres des journaux aiment le sensationnel, car cela fait vendre, et sur cette question, je ne peux que constater le caractère racoleur de l'article, qui, sur le fond, met cependant bien en évidence les côtés clairs et sombres de Youlia Tymochenko.
Quant à la seconde question, je présume qu'elle incarne une image de bataille ou de reconquête du pouvoir, et que cela évoque pour certains l'image de Jeanne d'Arc qui part à la reconquête de son pays occupé par les anglais. Mais cette interprétation n'engage que moi, bien sûr.
La première question porte sur le titre de l'article.
En ce qui me concerne, je n'ai pas parlé d'un procès stalinien, mais de propagande digne d'un régime stalinien pour le film réalisé sans l'accord de la personne filmée, afin de vanter le confort allégué des conditions de détention.
Personnellement, j'ai toujours pensé et écrit que chacun doit pouvoir être jugé, quelle qu'ait pu être la fonction antérieure (ou actuelle) de cette personne, si des fautes et/ou des infractions à la loi pénale peuvent lui être reprochés. Le procès de Jacques Chirac en constitue un excellent exemple.
En outre, un/une opposant(e) a l'obligation d'être intègre ou inattaquable sur le plan judiciaire s'il veut incarner une alternance crédible, et pouvoir s'opposer efficacement au pouvoir en place.
Les titres des journaux aiment le sensationnel, car cela fait vendre, et sur cette question, je ne peux que constater le caractère racoleur de l'article, qui, sur le fond, met cependant bien en évidence les côtés clairs et sombres de Youlia Tymochenko.
Quant à la seconde question, je présume qu'elle incarne une image de bataille ou de reconquête du pouvoir, et que cela évoque pour certains l'image de Jeanne d'Arc qui part à la reconquête de son pays occupé par les anglais. Mais cette interprétation n'engage que moi, bien sûr.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Très chère, un procès Stalinien est un procès où tout est joué d'avance.
Ce qui est le cas dans cette affaire. Et pour être bien sûr, on lui en remet plusieurs couches sur le dos avec des vieilleries . . .
Quand à la seconde question, relis l'article intitulé "Ioulia Timochenko. Le calvaire de la dame de Kiev".
On l'y explique assez bien.
Ce qui est le cas dans cette affaire. Et pour être bien sûr, on lui en remet plusieurs couches sur le dos avec des vieilleries . . .
Quand à la seconde question, relis l'article intitulé "Ioulia Timochenko. Le calvaire de la dame de Kiev".
On l'y explique assez bien.
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Pierre, d'accord avec toi que dans un procès stalinien tout était joué d'avance, mais il faut quand même préciser qu'un procès stalinien était bien pire, je dirais même qu'il n'y a pas de comparaison possible.
Les procès staliniens n'étaient pas des procès, mais des mascarades de procès : fausses preuves fabriquées par et pour l'accusation, faux témoins, pas de défense, ou une défense aux ordres du pouvoir, droits de la défense inexistants (pas d'appel, pas de recours devant une juridiction internationale, etc.),... Une exécution judiciaire organisée par le pouvoir en place, en somme.
Cela se terminait presque toujours par la mort d'ailleurs.
Il ne faut pas remonter loin dans le temps pour en trouver des exemples : le procès des infirmières bulgares dans la Lybie de Khadafi, par exemple, ou les procès intentés à tel ou tel individu par le pouvoir mafieux en Transnistrie au nom de son soi-disant pouvoir souverain, la Transnistrie se proclamant un Etat "indépendant", mais qui n'est reconnu que par la Russie.
Dès lors, j'estime que le titre de l'article est racoleur, car il y a un gouffre entre un procès où les droits de la défense sont violés jusqu'à un certain degré, et un procès où il n'y a pas de défense du tout, et dans lequel les preuves sont fabriquées ou obtenues par la torture (parce que la personne préfère avouer plutôt que d'être torturée sans fin), ou encore où les preuves à charge sont fabriquées de toutes pièces.
Les procès staliniens n'étaient pas des procès, mais des mascarades de procès : fausses preuves fabriquées par et pour l'accusation, faux témoins, pas de défense, ou une défense aux ordres du pouvoir, droits de la défense inexistants (pas d'appel, pas de recours devant une juridiction internationale, etc.),... Une exécution judiciaire organisée par le pouvoir en place, en somme.
Cela se terminait presque toujours par la mort d'ailleurs.
Il ne faut pas remonter loin dans le temps pour en trouver des exemples : le procès des infirmières bulgares dans la Lybie de Khadafi, par exemple, ou les procès intentés à tel ou tel individu par le pouvoir mafieux en Transnistrie au nom de son soi-disant pouvoir souverain, la Transnistrie se proclamant un Etat "indépendant", mais qui n'est reconnu que par la Russie.
Dès lors, j'estime que le titre de l'article est racoleur, car il y a un gouffre entre un procès où les droits de la défense sont violés jusqu'à un certain degré, et un procès où il n'y a pas de défense du tout, et dans lequel les preuves sont fabriquées ou obtenues par la torture (parce que la personne préfère avouer plutôt que d'être torturée sans fin), ou encore où les preuves à charge sont fabriquées de toutes pièces.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
J'ai été un peu court dans mon post, mais c'est bien ce que je pensais.
Pas trop le temps, je prépare l'arrivée de madame et il y a du taf.
Pas trop le temps, je prépare l'arrivée de madame et il y a du taf.
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Matt a écrit:J'ai été un peu court dans mon post, mais c'est bien ce que je pensais.
Pas trop le temps, je prépare l'arrivée de madame et il y a du taf.
Tu ne comprends rien à la politique ukrainienne !
Merci , Thuramir ....
Vive la censure
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
???
Tu pourrais développer un peu très chère!
Tu me sembles bien arrêtée dans tes idées.
Tu pourrais développer un peu très chère!
Tu me sembles bien arrêtée dans tes idées.
Re: Le procès stalinien de Ioulia Timochenko
Matt a écrit:???
Tu pourrais développer un peu très chère!
Tu me sembles bien arrêtée dans tes idées.
Cher Admin,
Seul , Monsieur Thuramir argumente les articles de tes copier-coller !
Svoboda- Messages : 1459
Date d'inscription : 01/01/2010
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