Re: L'invasion Russe en Ukraine

[travellergillou76]

Pour l'histoire du refus des services consulaires aux hommes en age de combattre, la mesure était déjà mise en œuvre en France depuis un certain temps avant que le gouvernement ukrainien ne l'annonce cette semaine.
Un couple d'amis ukrainiens installés en France depuis plusieurs années (avant la guerre) a fait il y a quelques semaines une demande de renouvellement à l'embassade.
Si la fille a recupéré son nouveau passeport, son conjoint ne l'a jamais vu arriver.
Il faudra voir l'effet concret de ce type de mesure. Est ce que ça na va pas inciter certains ukrainiens à demander la nationalité du pays d'accueil?

Entre "demander la nationalité" dans le pays de résidence et l'obtenir, il y a un gouffre ! (ce n'est pas le Droit du Sol) !

Pour le couple que je connais, je pense que ça ne poserait aucun problème. Ils sont présents en France depuis des années. Le gars travaille pour une grande banque française et est entré avec un passeport talent. Son épouse travaille pour la même banque. C'est le genre de profil tres qualifié qu'on accueille à bras ouverts. De plus leur enfant est né en France.

[Krispoluk]

Pour l'histoire du refus des services consulaires aux hommes en age de combattre, la mesure était déjà mise en œuvre en France depuis un certain temps avant que le gouvernement ukrainien ne l'annonce cette semaine.
Un couple d'amis ukrainiens installés en France depuis plusieurs années (avant la guerre) a fait il y a quelques semaines une demande de renouvellement à l'embassade.
Si la fille a recupéré son nouveau passeport, son conjoint ne l'a jamais vu arriver.
Il faudra voir l'effet concret de ce type de mesure. Est ce que ça na va pas inciter certains ukrainiens à demander la nationalité du pays d'accueil?

Entre "demander la nationalité" dans le pays de résidence et l'obtenir, il y a un gouffre ! (ce n'est pas le Droit du Sol) !

Pour le couple que je connais, je pense que ça ne poserait aucun problème. Ils sont présents en France depuis des années. Le gars travaille pour une grande banque française et est entré avec un passeport talent. Son épouse travaille pour la même banque. C'est le genre de profil tres qualifié qu'on accueille à bras ouverts. De plus leur enfant est né en France.

L'exception qui confirme la règle !  

[Caduce62]

Le mari, d'une amie de mon épouse, vit et travaille à Berlin comme ingénieur informatique des réseaux internet. 
Sa boite étant allemande, il y a déménagé avec son épouse avant 2022.
Même si le coût de la vie est cher à Berlin, il a un salaire 10 fois supérieur à celui qu'il avait en Ukraine.
Potentiellement mobilisable, il ne remettra pas les pays en Ukraine avant la fin de la guerre !

[Caduce62]

La folle trajectoire des missiles russes pour déjouer la défense antiaérienne

Chaque nuit ou presque, l’armée russe tire des drones et des missiles sur l’Ukraine. Celle-ci a de plus en plus de mal à les intercepter.

Par Félix Pennel
Publié:30 Avril 2024 à 17h57

Les frappes russes se poursuivent contre les villes et les centres énergétiques ukrainiens. Lundi, encore, un tir de missile sur Odessa, un grand port de la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, a fait au moins quatre morts et 32 blessés. Selon des données préliminaires, il s’agit de la frappe d’un missile balistique avec des sous-munitions – une arme qui libère de nombreuses petites charges explosives. L’attaque a touché une des zones les « plus populaires d’Odessa», « où les gens se promènent avec leurs enfants, leurs chiens, font du sport… », a dénoncé le gouverneur régional Oleg Kiper.

Dans la nuit de vendredi à samedi, 34 missiles russes avaient déjà été tirés sur l’Ukraine dont 21 « seulement » avaient été interceptés par la défense ukrainienne. « Le taux d’interception est tombé à 61 %, constate @Escortert, qui réalise des points de situation quotidiens sur la guerre. Le dôme de protection antiaérien a été affaibli : il interceptait plutôt 80 %. »

Plusieurs facteurs expliquent cette perte capacitaire qui faisait plutôt la fierté de l’Ukraine au début de la guerre, avec la neutralisation de missiles présentés comme « invincibles » par Vladimir Poutine. D’abord, il y a la crise des munitions, qui touche autant l’artillerie au sol que dans les airs. Malgré le vote de l’aide américaine la semaine dernière, le rapport de feu est toujours totalement à l’avantage des Russes : lorsque l’Ukraine tire un missile, elle en reçoit 9. Il y a du mieux, c’était le double mi-mars, mais ça reste très déséquilibré.

[Gilles]

Guerre en Ukraine: qu'est-ce que la chloropicrine, cet agent chimique que la Russie est accusée d'avoir utilisé?
François Blanchard
Le 02/05/2024 à 11:15


Cette substance toxique, utilisée aussi bien comme pesticide que comme arme de guerre durant la Première guerre mondiale (1914-1918), est interdite par la Convention sur l'interdiction des armes chimiques signée par la Russie.

Un produit toxique utilisé contre l'armée ukrainienne? Les États-Unis ont accusé ce mercredi 1er mai la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, sur le front ukrainien. Si cet usage est avéré, il s'agirait d'une violation du droit international.
La chloropicrine est un produit chimique utilisé en agriculture comme fumigant, c'est-à-dire comme pesticide sous forme gazeuse. À l'état liquide, la chloropicrine est d'apparence huileuse, incolore à légèrement jaune, précise le site des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).

Un produit interdit en France depuis 1991

Hautement toxique, la substance est aussi employée comme agent de guerre chimique et agent antiémeute. Massivement utilisées durant la Première Guerre mondiale, les vapeurs de chloropicrine irritent les yeux, le nez et la gorge avec un effet suffocant. Son utilisation est interdite par la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, dont la Russie est signataire.
En France, la chloropicrine a longtemps servi à éliminer les nuisibles, notamment les renards et les blaireaux, avant que deux arrêtés ministériels n'en interdisent l'utilisation en 1991.
La substance a par ailleurs été au cœur de l'enquête sur l’assassinat de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier, Jean-Pierre Treiber - qui s'est suicidé avant son procès - étant suspecté d'avoir utilisé de la chloropicrine pour empoisonner ses victimes.

"Pas un incident isolé"

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'État américain.
"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département dans son communiqué.
Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, mort le 16 février, avait été victime d’un grave empoisonnement qu’il avait attribué au Kremlin. L’ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient eux été empoisonnés en Angleterre en 2018.


La Russie est régulièrement suspectée de faire usage d'armes chimiques en Ukraine, des accusations retournées par Moscou contre son ennemi ukrainien.

Source : https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/guerre-en-ukraine-qu-est-ce-que-la-chloropicrine-cet-agent-chimique-que-la-russie-est-accusee-d-avoir-utilise_AN-202405020410.html#xtor=AL-68

[Caduce62]

Guerre en Ukraine : pour la première fois, la France donne une estimation des soldats russes tués

Le ministre français des Affaires étrangères a communiqué pour la première fois vendredi une estimation des pertes russes sur le front ukrainien. Selon lui, quelque 150 000 soldats russes ont été tués depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022.

Par AFP
Publié:3 Mai 2024 à 19h17

« L’échec militaire de la Russie est déjà là. Nous estimons à 500 000 les pertes militaires russes dont 150 000 morts », a déclaré Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, dans un entretien publié vendredi dans l’édition européenne du journal russe indépendant Novaya Gazeta. « Tout cela pourquoi ? Cela tient en deux mots : pour rien ».

[Krispoluk]

Guerre en Ukraine : pour la première fois, la France donne une estimation des soldats russes tués

Le ministre français des Affaires étrangères a communiqué pour la première fois vendredi une estimation des pertes russes sur le front ukrainien. Selon lui, quelque 150 000 soldats russes ont été tués depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022.

Par AFP
Publié:3 Mai 2024 à 19h17

« L’échec militaire de la Russie est déjà là. Nous estimons à 500 000 les pertes militaires russes dont 150 000 morts », a déclaré Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, dans un entretien publié vendredi dans l’édition européenne du journal russe indépendant Novaya Gazeta. « Tout cela pourquoi ? Cela tient en deux mots : pour rien ».

Cela me semble un chiffre excessif... Je ne suis pas dans le secret des dieux mais un chiffre de de 100.000 morts et 250000 blessés et prisonniers me semble plus réaliste....

[Gilles]

Ukraine : tranquillement, avec des missiles leurres, Kiev prépare la destruction du pont de Crimée

Fierté de Vladimir Poutine, reliant la péninsule occupée à la Russie, le pont de Crimée ou pont de Kertch est depuis le début de la guerre en Ukraine une cible prioritaire pour Kiev. Qui fourbit ses nouvelles armes pour le frapper à nouveau. Et le couler ?
Thomas Burgel   Publié le 29/04/2024 à 6h23   - Mis à jour le 30/04/2024



Ce n'est un mystère pour personne : le pont de Crimée, également appelé pont de Kertch du nom du détroit qu'il enjambe, est l'une des cibles les plus prioritaires de Kiev. Fierté de Vladimir Poutine, rattachant la Crimée occupée depuis 2014 à la Russie continentale et matérialisant donc cette annexion brutale, l'édifice est crucial pour les opérations militaires du Kremlin en dans la péninsule, et pour le ravitaillement des populations qui y ont désormais élu domicile – ou qui y passent de bien curieuses vacances.

Le pont de Crimée a déjà été frappé par deux fois, dont l'une avec un camion bourré d'explosifs. Il a été fortement endommagé mais a tenu bon et reste en fonctionnement, protégé comme il le peut par le Kremlin, notamment en coulant des navires pour créer une barrière de protection, ou en multipliant la présence de dauphins de combat. Cela pourrait ne pas suffire.

Des missiles leurres ADM-160 MALD pour tester les défenses du pont


Car la destruction définitive du pont de Kertch, la coupure de ce lien vital entre la Russie continentale et la Crimée occupée, n'est pourtant et sans doute qu'une question de temps. Ainsi que le rapporte Newsweek ou la chaîne Telegram pro-russe Rybar, Kiev lorgne à nouveau de très près sur la structure.
L'Ukraine aurait entamé ces travaux préparatoires avant une vraie frappe avec un outil particulier, les missiles ADM-160 MALD, de conception américaine. Ces engins, dont le "MALD" signifie "Miniature Air-Launched Decoy", sont des missiles leurres lancés depuis un aéronef, et destinés à faire croire aux défenses adverses à la présence d'un avion ou d'un projectile ennemi.
L'ADM-160 MALD, qui a déjà été utilisé par l'Ukraine depuis le début de la guerre, est donc idéal pour étudier dans le détail la présence de radars, de systèmes de brouillage électronique, de batteries de défenses antiaériennes près d'une cible de choix. Puis pour planifier une attaque avec de véritables missiles.
"La journée d'hier a été notable car les alarmes ont sonné plusieurs fois dans les territoires du sud de la Russie, soit parce que le décollage d'avions tactiques avait été détecté, soit parce que des objets non identifiés étaient apparus sur les systèmes de défense", a ainsi écrit Rybar.
"La raison exacte reste incertaine, est-il poursuivi. Mais en règle générale, lorsque cela arrive, c'est dû au lancement de missiles leurres. Et c'est sans doute à eux que les stations de défense aérienne répondaient."

ATACMS ou "Long Neptunes" : pour Kiev, le choix des armes

Avec quels projectiles Kiev pourrait-elle viser le pont de Kertch ? Ce ne seront pas les fameux Taurus, ces "bunkers busters" ("casse bunkers") et cousins du redoutable Storm Shadow / SCALP-EG que l'Allemagne et Olaf Scholz se refusent encore et toujours, malgré les pressions grandissantes y compris en interne, à fournir à Kiev.
Ce pourrait être des armes conçues ou modifiées de manière domestique. On sait notamment que l'Ukraine travaille activement à transformer son missile Neptune, fameux pour avoir coulé le Moskva ainsi que le racontait korii. en avril 2022, pour en faire un projectile à longue distance et dédié aux cibles au sol.
On sait surtout que les États-Unis, après de très longues hésitations de la part de l'administration Biden, ont enfin décidé de livrer à Kiev la version à la plus longue allonge des missiles MGM-140 ATACMS. Et ce dans le plus grand des secrets, afin de ne pas offrir à Moscou la possibilité de déplacer ses atouts avant qu'il ne soit trop tard.

Ravageuse, détruisant nombre d'hélicoptères de combat et plusieurs précieux (et coûteux) systèmes de défenses antiaériennes S-300 ou S-400, une attaque sur l'aérodrome de Djankoï ou Dzhankoi, dans la profondeur de la Crimée occupée, a déjà eu lieu avec ces missiles discrètement envoyés par Washington. Un premier galop d'essai, avant que le pont de Kertch ne soit visé ?

Source : https://www.geo.fr/geopolitique/ukraine-tranquillement-avec-des-missiles-leurres-amd-160-mald-kiev-prepare-destruction-pont-de-crimee-kertch-atacms-neptune-219978

[Krispoluk]

«Opération Chrysalide»: comment la France organise la livraison de missiles Scalp à l’Ukraine

Alors que l'Ukraine, en difficulté, appelle le camp occidental a lui fournir un maximum d'armes pour freiner l'avancée Russie, RFI révèle la méthode française pour alimenter les forces ukrainiennes en missiles de croisière Scalp sans toucher à ses propres stocks stratégiques. Une opération secrète qui s’appuie sur un schéma industriel inédit. Récit.

Le 16 janvier 2024, lors d’une conférence de presse, le chef de l’État Emmanuel Macron annonçait de nouvelles livraisons d'armes à Kiev. Pour la première fois, le président donnait un chiffre précis :  « 40 missiles Scalp » pour Kiev. C’est la seconde fois que Paris procède à la cession de telles armes aux forces ukrainiennes. Mais d’où proviennent ces missiles considérés comme stratégiques ?
Le programme a été baptisé « Chrysalide », en référence à la métamorphose de la chenille en papillon.

La France a identifié plusieurs lots de missiles de croisières Scalp, placés sous « cocons » dans ses arsenaux. Un cocon est un emballage étanche qui sert à protéger et conserver les matériels en vue d’une possible remise en service.
Deux types de stocks sont apparus : d’un côté, des vieux missiles arrivés en fin de vie mais intacts. De l’autre, des cocons contenant des missiles plus du tout en état de servir, car cannibalisés : c’est-à-dire qu’un certain nombre de pièces ou de composants avaient été retirés pour maintenir en état de marche d'autres Scalp déployés au sein des escadrilles de l’armée de l’air.

Ils doivent donc repasser dans les usines où ils ont été assemblés, en France. Plus précisément à Bourges, sur l’un des sites de l’industriel MBDA d’où ces engins sont sortis à partir des années 2000.

Procédure allégée

Une remise à niveau des matériels est prévue sur une durée de trois mois, pour compléter et faire passer à chaque missile une batterie de tests. Une procédure allégée car Paris a la certitude que les Scalps envoyés en Ukraine ne seront pas à nouveau stockés mais bien tirés contre des objectifs russes dans les toutes prochaines semaines. Du consommable à courte échéance.
L’opération a commencé en janvier, dès l’annonce présidentielle. « Une démarche économique très efficace puisque les Scalp sortis des cocons étaient de toute façon destinés à être "ferraillés" [détruits] », selon une source proche du dossier.  Ainsi, ils sont livrés à l’Ukraine à un prix ultra compétitif, « au quart de la valeur d’un missile neuf », précisent nos sources. L'opération est entièrement financée par Paris via le fonds d’aide français à l’Ukraine. En outre, « ce mécano [schéma] n’a aucun impact sur les besoins des forces françaises », conclut-on à Paris.

Recherche d’armements tous azimuts

En dehors de « Chrysalide », ce programme strictement franco-français qui doit s’achever dans l’année, les autorités françaises prospectent également ailleurs. À la recherche de tous types de munitions : des Scalp, mais aussi des obus de 155 mm pour l’artillerie et de l’armement sol-air pour la défense du ciel ukrainien.
Il y a aussi des missiles Scalp version « export », et l’idée maîtresse, là encore, est de faire en sorte que ceux qui arrivent en fin de vie ou ceux qui pourraient être cédés, servent à l’Ukraine. Cette idée circule avec insistance depuis le début de l’année.
Certains clients de l’industrie de défense française ont commandé le Scalp en grande quantité dans une version un peu différente de celle qui équipe les escadrilles tricolores. Or, une source proche de l’industriel a précisé à RFI que ces versions ne peuvent pas être programmées via les ordinateurs français. Il faut donc adapter ces missiles pour qu’ils soient compatibles au système de préparation de mission que Paris a mis à disposition de Kiev. 

Sur ce sujet sensible, la discrétion est de mise, mais il est probable que ces missiles « export », s’ils sont cédés, subiront quelques transformations sur les lignes d’assemblage afin d’être utilisable par l’aviation ukrainienne. La portée de ces Scalp « export » est un peu plus faible, et certains logiciels sont différents. 
Quant au schéma industriel, plusieurs scénarios sont possibles : le cas le plus favorable serait celui « d’une cession directe à l’Ukraine avec rachat d’un missile neuf derrière, c’est le top ! », souffle un proche du dossier, le doigt barrant les lèvres. Chut… c’est un secret bien gardé.

L'artisan de la victoire en mer Noire

Les premiers exemplaires ont été livrés à l’Ukraine au second semestre 2023. Au mois d’août, le président ukrainien Volodymir Zelensky avait d’ailleurs dédicacé un missile Scalp en écrivant sur les flancs de l’arme « Gloire à l’Ukraine ».
Le premier tir effectué avait ciblé un centre de commandement russe situé dans l’oblast de Louhansk, qui était jusque-là hors de portée de l’arsenal ukrainien. Mais les missiles Scalp, avec leur portée de 300 kilomètres, ont surtout été les artisans de la victoire de la mer Noire.

Le 12 septembre, une attaque de missiles d’ampleur détruit deux navires qui étaient en cale sèche dans le port de Sébastopol, un grand navire de débarquement et un sous-marin de classe kilo, le Rostov sur Don.
À lire aussiLa marine russe sous pression en Méditerranée
Le 22 septembre 2023, une salve de missiles pénètre la défense sol-air russe et frappe le quartier général de la flotte de la mer Noire situé, là encore, sur la base navale de Sébastopol, blessant et tuant des officiers de haut rang. L’amiral Victor Sokolov aurait été tué dans l’attaque, une information qui n’a cependant pas été confirmée.
Le 4 novembre 2023, le chantier naval de Kertch a essuyé une attaque massive d’une dizaine de missiles, un navire de guerre russe porteur de missiles de croisières Kalibr est endommagé.
Les missiles Scalp ont permis de repousser la flotte russe dans la partie la plus orientale de la mer Noire. Une victoire qui a permis à Kiev de protéger le port d’Odessa et de sécuriser un corridor naval le long de ses côtes, permettant l’export des céréales.

Un « game changer » aussi sur le front

Les Scalp ont aussi participé à la destruction d’importants moyens logistiques qui alimentaient le front russe. En effet, sa tête pénétrante permet de détruire des fortifications enterrées.
Le missile, d'une portée de 300 km, peut s’enfoncer de plusieurs mètres dans le béton et détecte la cavité où sa charge de 450 kilos doit exploser. Sa très grande précision permet de forer un trou dans lequel peut s’engager un second missile.
Par ailleurs, son système de navigation inertielle et visuelle lui permet de voler en « déni de GPS », c'est-à-dire sans capacité de positionnement par satellite. Il peut enfin lâcher des leurres pour attirer la défense sol-air adverse et ainsi pénétrer dans la profondeur du dispositif ennemi. En termes militaires, le Scalp, c’est un véritable « game changer ».

[Krispoluk]

En Ukraine, c’est ce samedi 18 mai qu'entre en vigueur la nouvelle loi sur la mobilisation dans l’armée, une série de textes votés par le Parlement et promulgués par le président Volodymyr Zelensky. La mesure principale prise par les autorités ukrainiennes est l’abaissement de l’âge légal de la mobilisation de 27 à 25 ans, mais la nouvelle législation établit également un cadre de pénalités pour les hommes qui voudraient se soustraire à leurs obligations militaires. Qu’est ce qui va changer pour les citoyens ukrainiens ?
En Ukraine, plusieurs centaines d’hommes ont déjà anticipé la nouvelle loi 10-379 en se présentant de manière volontaire aux portes des centres de recrutement militaire, notamment ceux de 25 à 27 ans, qui désormais pourront être appelés à servir dans les rangs de l’armée afin d’effectuer leur devoir de protéger l’intégrité de l’État.

Les hommes de cette tranche d’âge doivent ainsi mettre à jour leurs données administratives, effectuer une visite médicale et disposer de ce qu’en Ukraine, on appelle le « billet militaire ». Faute de quoi, contrôlés dans la rue sans document en bonne et due forme, ces hommes pourraient faire l’objet d’amendes sévères, allant de 200 à 5 000 euros dans les cas les plus graves considérés comme une tentative d’échapper à la mobilisation.
Par ailleurs, la nouvelle législation a ouvert la porte à une mobilisation de certaines catégories de prisonniers, un dispositif qui pourrait fournir entre 15 000 et 20 000 soldats. Les besoins de l’armée se situent entre 300 000 et 400 000 hommes.
À noter qu’ont été exclus de ce dispositif des détenus au profil spécifique comme ceux ayant commis des crimes notoirement graves, ayant atteint à la sécurité de l’État ou encore ceux qui sont prévenus pour des actes de corruption. Le gouvernement ukrainien veut ainsi empêcher certains individus d’échapper à la prison en s’engageant dans l’armée.
Pour l’instant, la loi ne soulève pas d’objections majeures, mais aucun enthousiasme non plus, alors que le gouvernement a tout fait pour éviter un débat public sur une question politiquement sensible.

► Analyse avec Ulrich Bounat, géopolitologue, chercheur associé à l’Institut Open Diplomacy et auteur de « La guerre hybride en Ukraine, quelles perspectives ? » (éditions du Cygne)

RFI: Les nouvelles lois sur la mobilisation peuvent-elles changer la donne ?
Ulrich Bounat: « C'est un peu tôt pour le dire. Tous ces changements, je dirais qu’ils s'imposent un petit peu de par les difficultés rencontrées par les Ukrainiens sur le terrain en termes de manque d'hommes. Toutes les remontées qu'on a depuis plusieurs mois, notamment dans le Donbass, font état d'unités qui sont staffées à 40 ou 50%, elles manquent d'hommes. Et il y a, très globalement, l'impossibilité de faire de la rotation de troupes. Donc les Ukrainiens, dans tous les cas, sont effectivement obligés de recruter de nouveaux soldats. Finalement, le fait de demander à tous les Ukrainiens, en gros entre 25 et 60 ans, d'aller s'enregistrer dans les centres de recrutement, ça va permettre déjà de pouvoir faire un peu un point sur « quelles sont les capacités en termes d'hommes de l'Ukraine ». Après, la question qui reste ouverte est comment est-ce que ces hommes vont être formés et surtout combien exactement vont être recrutés ? Pour l'instant, il n’y a aucun chiffre officiel qui a été annoncé. On se rappelle que le général Zaloujny avait parlé d'à peu près 500 000 hommes. Ensuite, le général Syrsky, qui l'a remplacé, a lui dit que ce serait beaucoup moins. Mais il n’y a aucun chiffre qui a été annoncé et de ce chiffre-là va quand même beaucoup dépendre l'efficacité de ces recrutements sur le terrain. »

L'Ukraine est-elle en mesure d'entraîner et équiper de nouvelles recrues ?
« Il est très probable qu'une partie de l'entraînement et de la formation de tous ces soldats soit confiée aux Occidentaux. Il y avait justement un article dans le New York Times qui mentionnait la capacité de formation des Occidentaux, le chiffre était de 150 000. Apparemment, les Ukrainiens ont demandé aux Occidentaux de les aider à former 150 000 hommes. C'est probablement une partie de l'effort de mobilisation qui va être organisé. Donc oui, les Ukrainiens n'ont pas la capacité bien évidemment de former toutes les personnes qu’ils vont recruter. On est probablement aux alentours de 250 000 et donc, il va falloir qu’une bonne partie d'entre eux soient formés par les Occidentaux. En ce qui concerne l'équipement de base, en termes notamment de fusils automatiques, grenades, etc., je pense que les Ukrainiens ont ce qu'il faut pour les équiper eux-mêmes. En revanche, là où c'est beaucoup plus compliqué, c'est plus sur l'artillerie, etc., c'est un petit peu toute la partie support, la partie logistique aussi, tout ce qui est véhicules blindés, etc. Effectivement, là, les Ukrainiens sont très fortement dépendants de l'aide occidentale ».

Ces nouvelles recrues peuvent-elles être disponibles pour le front rapidement ?
« C'est effectivement une vraie question. Normalement, il faut compter quelques mois, en général 2-3 mois, pour avoir quelqu'un d'un minimum formé et capable de faire la différence sur le terrain. L'un des risques, au vu des problèmes rencontrés par l'armée ukrainienne sur le front, c'est que la formation d'une partie de ces soldats soit un peu bâclée, peut-être un mois, et qu'ils soient envoyés directement en première ligne pour essayer de combler les trous. On sait que les Ukrainiens évitent – enfin, en tout cas, essayent d'éviter ce genre de choses –, alors que les Russes ont moins de problèmes à le faire. Mais par contre, c'est l'une des vraies questions : si les Ukrainiens prennent le temps de former tous ces soldats pendant quelques mois, ça va retarder d'autant l'effet sur la ligne de front. Donc c'est, à mon sens, un peu un dilemme côté ukrainien : recruter des gens et bien les former, ou alors résoudre au plus tôt le problème. Mais si c'est cette deuxième solution qui est choisie, il est quand même peu probable qu’il y ait beaucoup de volontaires. »

[travellergillou76]

Il semble que cette mobilisation intervienne tres tardivement. Les ukrainiens ont attendu d'être acculés pour la mettre en oeuvre.
J'avais lu l'interview d'un officier ukrainien en off qui expliquait que des lors que les russes avaient lancé leur mobilisation partielle fin 2022, l'Ukraine aurait du mobiliser dans la foulée compte tenu du rapport démographique entre les 2 pays. Les ukrainiens ont tout misé sur la contre offensive de l'été 2023 sans préparer le coup d'après en cas d'échec.
Sachant qu'il faudra plusieurs mois pour former les nouvelles recrues.
Tout ça témoigne d'une volonté de se battre pas si evidente que ça chez beaucoup d'ukrainiens alors que c'est pourtant l'existence meme du pays qui est en jeu.
J'y vois aussi un manque de solidarité vis à vis de ceux qui se sont portés volontaires des le debut de la guerre. De manière générale l'Ukraine 
est un pays ou la solidarité en dehors du cercle familial est tres limitée.
L'ampleur de la vague de refugiés ukrainiens (6 millions) témoignait déjà d'un attachement assez ambigu à l'Ukraine. Car tous ne sont pas des personnes agées ou des femmes avec de jeunes enfants. Ils ne viennent pas tous de zones de combat.
Ca n'a pas été évoqué mais je ne serai pas étonné que le deblocage de l'aide militaire américaine soit aussi lié a la mise en oeuvre de cette mobilisation. Sous entendu "on veut bien ouvrir notre portefeuille et nos arsenaux, mais vous il faut que vous fassiez le job"

[Krispoluk]

Il semble que cette mobilisation intervienne tres tardivement. Les ukrainiens ont attendu d'être acculés pour la mettre en oeuvre.
J'avais lu l'interview d'un officier ukrainien en off qui expliquait que des lors que les russes avaient lancé leur mobilisation partielle fin 2022, l'Ukraine aurait du mobiliser dans la foulée compte tenu du rapport démographique entre les 2 pays. Les ukrainiens ont tout misé sur la contre offensive de l'été 2023 sans préparer le coup d'après en cas d'échec.
Sachant qu'il faudra plusieurs mois pour former les nouvelles recrues.
Tout ça témoigne d'une volonté de se battre pas si evidente que ça chez beaucoup d'ukrainiens alors que c'est pourtant l'existence meme du pays qui est en jeu.
J'y vois aussi un manque de solidarité vis à vis de ceux qui se sont portés volontaires des le debut de la guerre. De manière générale l'Ukraine 
est un pays ou la solidarité en dehors du cercle familial est tres limitée.
L'ampleur de la vague de refugiés ukrainiens (6 millions) témoignait déjà d'un attachement assez ambigu à l'Ukraine. Car tous ne sont pas des personnes agées ou des femmes avec de jeunes enfants. Ils ne viennent pas tous de zones de combat.
Ca n'a pas été évoqué mais je ne serai pas étonné que le deblocage de l'aide militaire américaine soit aussi lié a la mise en oeuvre de cette mobilisation. Sous entendu "on veut bien ouvrir notre portefeuille et nos arsenaux, mais vous il faut que vous fassiez le job"

Une fois n'est pas coutume Gillou, j'approuve entièrement chacun de tes propos !

C'est aussi mon opinion. Je crois que Zaloujny n'a pas été à la hauteur, l'année 2023, même s'il a réclamé une mobilisation de 500.000 hommes à la fin de son mandat.

Effectivement, le commandement ukrainien a tout misé sur l'offensive de l'été 2023 mais je persiste à penser - même s'il est facile de jouer les stratèges de salon - que cette offensive n'a pas été conduite avec suffisamment de vigueur ! C'est tout à l'honneur des dirigeants ukrainiens de vouloir économiser le sang de leurs hommes mais c'était une occasion unique alors que l'armée russe était épuisée et qu'elle manquait de matériel et de munitions de percer le front fortifié au sud de Zaporizhia coûte que coûte ! Le front percé en profondeur, tout le reste se serait écroulé comme un château de cartes; sur le front Sud en tout cas ! 

Mais Zaloujny a tergiversé et n'a pas poussé à fond ses troupes qui étaient alors bien formées, bien équipées et bien ravitaillées.  

On comprend qu'un responsable politique démocratique répugne à réclamer une mobilisation accrue, surtout si son chef militaire ne la réclame pas ! Manque de vision stratégique à long terme de Zaloujny !!!

Je crois que Sirsky est plus capable mais comment envisager la victoire militaire aujourd'hui ? 

Il y a quand même des motifs d'espoir ! Les ressources économiques et militaires de la Russie s'épuisent graduellement. Les matériels coûteux détruits : avions, hélicoptères, stations radar, chars les plus modernes ne peuvent être remplacés rapidement. D'autre part, le matériel militaire et les munitions promises par les Occidentaux vont "enfin" être livrés prochainement. 
De plus les ressources humaines de la Russie s'épuisent aussi rapidement. Il y a quelques jours, le total des pertes russes enregistrées en une seule journée est monté à plus de 1700 hommes tués et blessés ! Quel pays, fusse la Russie, peut se permettre une telle débauche de chair humaine à long terme ???

C'est pourquoi je continue à garder l'espoir que l'Ukraine finissent par prendre l'ascendant militaire sur la Russie. Le seul risque qui m'apparait en Ukraine c'est que la lassitude et le renoncement se produise parmi les troupes se trouvant sans discontinuer sur le front depuis plus de 2 ans et qu'une perte de confiance brutale en ses dirigeants ne se produise dans le peuple...

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