Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
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Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Depuis plusieurs mois le Venezuela connait une crise économique et politique qui ne cesse de s'agraver. C'est un pays producteur d'hydrocarbures proche de la Russie qui lui fournit des armes.
Depuis quelques semaines, c'est l'Algérie, autre producteur d'hydrocarbures et client de l'industrie d'armement russe qui vacille à son tour.
Je pense que l'on doit commencer sérieusement à s'inquiéter du côté de Moscou de voir deux régimes qui ont bien des points communs avec la Russie sur le plan économique (dependance aux hydrocarbures) et qui sont en place depuis une 20 aine d'année (Bouteflika est président depuis 1999, Hugo Chavez a pris le pouvoir la même année alors qu'un certain Vladimir Poutine devenait 1er ministre puis président).
Quel sera le prochain domino à vaciller?
Même si le régime russe est probablement plus solide que les régimes algériens et venezueliens, nous ne sommes peut être pas à l'abri d'une surprise.
Depuis quelques semaines, c'est l'Algérie, autre producteur d'hydrocarbures et client de l'industrie d'armement russe qui vacille à son tour.
Je pense que l'on doit commencer sérieusement à s'inquiéter du côté de Moscou de voir deux régimes qui ont bien des points communs avec la Russie sur le plan économique (dependance aux hydrocarbures) et qui sont en place depuis une 20 aine d'année (Bouteflika est président depuis 1999, Hugo Chavez a pris le pouvoir la même année alors qu'un certain Vladimir Poutine devenait 1er ministre puis président).
Quel sera le prochain domino à vaciller?
Même si le régime russe est probablement plus solide que les régimes algériens et venezueliens, nous ne sommes peut être pas à l'abri d'une surprise.
Dernière édition par travellergillou76 le Jeu 11 Avr - 17:28, édité 2 fois
travellergillou76- Messages : 2193
Date d'inscription : 30/12/2015
Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
travellergillou76 a écrit:Depuis plusieurs mois le Venezuela connait une crise économique et politique qui ne cesse de s'agraver. C'est un pays producteur d'hydrocarbures proche de la Russie qui lui fournit des armes.
Depuis quelques semaines, c'est l'Algérie, autre producteur d'hydrocarbures et client de l'industrie d'armement russe qui vacille à son tour.
Je pense que l'on doit commencer sérieusement à s'inquiéter du côté de Moscou de voir deux régimes qui ont bien des points communs avec la Russie sur le plan économique (dependance aux hydrocarbures) et qui sont en place depuis une 20 aine d'année (Bouteflika est président depuis 1999, Hugo Chavez a pris le pouvoir la même année alors qu'un certain Vladimir Poutine devenait 1er ministre puis président).
Quel sera le prochain domino à vaciller?
Même si le régime russe est probablement plus solide que les régimes algériens et venezueliens, nous ne sommes peut être pas à l'abri d'une surprise.
Oui, tu fais une comparaison audacieuse entre 3 pays et 3 régimes radicalement différents (pas d'amalgame )
Chaque situation est unique. Le Venezuela est certes un pays qui ne produit que du pétrole mais du pétrole très cher à exploiter. Dans les années fastes du baril à plus de 100$, Hugo Chavez a ouvert "les vannes" financières et sociales, un peu pour le peuple et beaucoup pour les politiques corrompus...
Quand le retour de bâton s'est produit (pour lui comme les russes) avec la chute du prix des hydrocarbures, ils se sont retrouvés incapables de faire face aux difficultés financières et budgétaires, vu la légendaire capacité des régimes pro-communistes à manager l'économie réelle .
Sans compter que les US qui n'aiment pas voir de tels régimes prospérer à leur porte, ont du "saboter" un peu le jeu économique (quand des champs d'exploitation pétroliers se retrouvent sans pièces détachées et sans spécialistes pour exploiter, la déroute n'est pas loin...)
Désormais, il est sûr que la chute du régime Maduro n'est plus qu'une question de temps (mois ou semaines ?)
En Algérie, la situation est différente, Le FLN qui a pris le pouvoir en 1962, dûment adoubé par De Gaulle (il y avait d'autres alternatives possibles dont notamment le MNA de Messali Hadj, moins extrémiste et plus démocratique mais De Gaulle a choisi la solution la plus extrême, ce que les pieds noirs et les harkis ont payé de leur sang et de leurs souffrances après...)
Donc, le FLN, soutenu par Moscou et par ces idiots de ricains qui prônaient à l'époque la "décolonisation" des européens alors qu'eux-mêmes, sont les plus grands colonialistes du monde - fin de la parenthèse Le FLN, s'est donc auto-proclamé parti unique de l'Algérie et a mis le pays en coupe réglée. Les généraux se sont mués en affairistes forcenés pour prendre le contrôle des richesses économiques du pays. On a placé les familles et les proches à tous les postes clés. Les "politiques" ont été incapables de répondre aux immenses défis économiques et sociaux du pays : croissance démographique galopante, chômage de masse, habitat en ruine, situation médicale et sociale catastrophique.
Aujourd'hui, les algériens se rendent bien compte de l'impasse dans laquelle se trouve leur pays malgré son immense potentiel (pas seulement les hydrocarbures) ils ont vu aussi, grâce à internet, les "révolutions" se passant ailleurs (Tunisie) ou en France les "Gilets jaunes". Ils se disent qu'ils n'ont plus rien à perdre et que le moment est venu, de se débarrasser d'un régime et d'un leader cacochymes...
En Russie, ne surtout pas négliger l'extraordinaire résilience des régimes russes à travers l'histoire, le fatalisme et le nationalisme obsédant du peuple russe, qui préférera toujours un leader contesté mais qui sait manier le nationalisme et la "menace extérieure" d'un ennemi imaginaire, à un leader plus démocratique mais qu'on accusera toujours d'être le "cheval de Troie" de l'Occident...
Merci en tout cas de tes analyses Gillou qui permettent toujours de rebondir et de faire avancer le débat !
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
En Russie, ne surtout pas négliger l'extraordinaire résilience des régimes russes à travers l'histoire, le fatalisme et le nationalisme obsédant du peuple russe, qui préférera toujours un leader contesté mais qui sait manier le nationalisme et la "menace extérieure" d'un ennemi imaginaire, à un leader plus démocratique mais qu'on accusera toujours d'être le "cheval de Troie" de l'Occident...
Merci en tout cas de tes analyses Gillou qui permettent toujours de rebondir et de faire avancer le débat !
Résilience jusqu'à un certain point. On l'a un peu oublié aujourd'hui mais les russes sont parfaitement capables de renverser la table comme ils l'ont fait en février et octobre 1917 (ils ont quand même liquidé leur "leader" de l'époque et toute sa famille).
Il ne faut pas je pense surestimer la "docilité" du peuple russe.
Qui aurait pu imaginer il y a de ça un mois la contestation que connaît aujourd'hui l'Algérie? Les algériens paraissaient complètement apathiques sur le plan politique.
Nous ne sommes peut être pas au bout de nos surprises.
travellergillou76- Messages : 2193
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
travellergillou76 a écrit:
En Russie, ne surtout pas négliger l'extraordinaire résilience des régimes russes à travers l'histoire, le fatalisme et le nationalisme obsédant du peuple russe, qui préférera toujours un leader contesté mais qui sait manier le nationalisme et la "menace extérieure" d'un ennemi imaginaire, à un leader plus démocratique mais qu'on accusera toujours d'être le "cheval de Troie" de l'Occident...
Merci en tout cas de tes analyses Gillou qui permettent toujours de rebondir et de faire avancer le débat !
Résilience jusqu'à un certain point. On l'a un peu oublié aujourd'hui mais les russes sont parfaitement capables de renverser la table comme ils l'ont fait en février et octobre 1917 (ils ont quand même liquidé leur "leader" de l'époque et toute sa famille).
Il ne faut pas je pense surestimer la "docilité" du peuple russe.
Qui aurait pu imaginer il y a de ça un mois la contestation que connaît aujourd'hui l'Algérie? Les algériens paraissaient complètement apathiques sur le plan politique.
Nous ne sommes peut être pas au bout de nos surprises.
Oui, on ne peut jamais présager de l'avenir, le monde est parvenu à un point d'instabilité extrême, propice à toutes les surprises
Néanmoins, en ce qui concerne la Russie, le pouvoir impérial était branlant depuis plusieurs décennies, les "terroristes" de tout poil, socialistes, communistes et anarchistes étaient très actifs depuis les années 1890. La 1ère guerre mondiale a hâté la décomposition intérieure du pays et du régime et servi de catalyseur, dès que les armées Austro-Allemandes ont battu militairement l'armée tsariste et commencé à avancer en territoire russe (1917).
Pour l'instant, Poutine excelle à museler parfaitement son opposition politique...
Krispoluk- Messages : 9858
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Le domino suivant n'est pas (encore) le Russie mais le Kazakhstan ou l'inamovible N Nazarbaiev jette l'éponge après 30 ans de pouvoir.
Une nouvelle fois un pays producteur d'hydrocarbure en difficulté économique et dont le dirigeant est en place depuis des décennies.
Poutine va se sentir de plus en plus seul
[size=49]Démission du président kazakh après près de trente ans au pouvoir
Noursoultan Nazarbaïev, 78 ans, démissionne de la présidence du Kazakhstan mais il disposera de larges pouvoirs après son départ, notamment grâce à une loi votée en 2018.[/size]
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 15h28, mis à jour à 17h29
Temps deLecture 4 min.
Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev à Almaty (Kazakhstan) en avril 2015. Shamil Zhumatov / REUTERS
Vrai retrait ou mouvement tactique ? Le Kazakhstan penchait pour la deuxième option, mardi 19 mars, après l’annonce surprise de la démission de son président historique, Noursoultan Nazarbaïev, l’un des chefs d’Etat en activité les plus anciens de la planète. « J’ai pris la décision de renoncer au mandat de président », a déclaré M. Nazarbaïev, 78 ans, dans une allocution préenregistrée retransmise à la télévision, précisant que ce départ serait effectif le lendemain, 20 mars.
L’intérim sera assuré par le président de la Chambre haute du Parlement, Kassym-Jomart Tokaïev, jusqu’à la convocation d’élections dont la date n’a pas été précisée.
Evoquant une décision « pas facile », le président a énuméré les succès économiques et géopolitiques de ses près de trois décennies à la tête du pays, et estimé que le Kazakhstan était « sur la bonne voie ». L’annonce de son retrait intervient pourtant moins d’un mois après le brusque limogeage du gouvernement par M. Nazarbaïev, qui lui reprochait de mauvais résultats économiques. Le président avait ensuite promis des mesures sociales pour répondre au mécontentement croissant de la population.
Noursoultan Nazarbaïev a pris la tête du Kazakhstan en 1989, alors que le pays était encore une République soviétique, en tant que premier secrétaire du Parti communiste, et a conservé le pouvoir après son indépendance en 1991. Réélu à plusieurs reprises à une majorité écrasante, lors d’élections sur mesure, il n’a jamais désigné de successeur.
Dans nos archives : Le système Nazarbaïev, main d’or et poigne de fer à Astana
La plupart des observateurs s’attendent toutefois à le voir conserver une forme de contrôle sur la conduite de cet immense pays d’Asie centrale riche en hydrocarbures, grâce à une série de lois adoptées ces dernières années. Parallèlement à un transfert encore timide de certains pouvoirs aux organes législatifs, un décret adopté en juillet 2018 garantit à M. Nazarbaïev un poste à vie dans l’organe stratégique qu’est le Conseil de sécurité du pays, ce qui laisse envisager un retrait seulement progressif du président. Son statut – tout à fait officiel – de « père de la nation » lui garantit par ailleurs l’immunité judiciaire et, au minimum, un rôle influent.
Lire aussi Kazakhstan : l’arsenal répressif se renforce
« Le but de Nazarbaïev est de transmettre le pouvoir à sa famille, à son clan, et ce projet reste intact, assure au Monde l’opposant numéro un au régime kazakh, l’ancien homme d’affaires Moukhtar Abliazov, qui vit en exil en France. Ces deux dernières années, les structures du pouvoir ont été remodelées, le Conseil de sécurité a autorité sur tous les “organes de force”, et désormais sur la présidence. [Le président] avait seulement besoin de gagner un peu de temps, mais vous verrez que sa fille Dariga sera candidate à la prochaine présidentielle. »
L’annonce de la démission de l’unique président qu’ait connu le Kazakhstan n’en constitue pas moins un choc dans un pays tenu d’une main de fer, où la société civile a été systématiquement écrasée durant trois décennies. « Nous n’avons même pas été prévenus en avance, ce qui est très surprenant, relate une journaliste de la radio nationale. Il n’y a pour l’instant pas d’explications sur la suite, nous sommes simplement assis ensemble à digérer la nouvelle. » « Cette journée entre d’ores et déjà dans l’histoire », écrivait sur les réseaux sociaux la journaliste Irina Petrouchova, basée à Londres.
Depuis plusieurs années, la question de la succession n’était plus du domaine du tabou, même si l’on utilisait pour l’évoquer, à Astana, l’euphémisme de « moment X ». Selon le politologue Dosym Satpaïev, le premier à avoir consacré un ouvrage à la question, l’inquiétude s’est faite plus vive dans les cercles du pouvoir après la mort du président Islam Karimov (1938-2016) en Ouzbékistan, où l’élite avait semblé prise de court. « Cette impréparation a rendu vulnérable jusqu’à la famille de Karimov », rappelle M. Satpaïev.
En juin 2018, dans une interview à la BBC, le président du Parlement kazakh avait ainsi lâché une bombe en assurant que M. Nazarbaïev ne se représenterait pas à l’élection qui était prévue à l’origine en 2020. D’autres officiels avaient ensuite rétropédalé face à ce crime de lèse-majesté, mais le sujet devenait de plus en plus pressant ces dernières semaines. La nomination d’un nouveau président ne constituerait dès lors qu’une nouvelle étape dans une transition douce qui pourrait prendre encore plusieurs années.
L’enjeu est de taille. M. Nazarbaïev a été le créateur et le garant de la souveraineté kazakh, au prix d’une pratique autoritaire du pouvoir et d’une corruption endémique. Mais sa présence reste un gage de stabilité et d’équilibre entre les différents clans et ethnies du Kazakhstan, à commencer par la communauté russe (24 % de la population).
Le président a aussi su maintenir un équilibre similaire dans la diplomatie d’Astana. M. Nazarbaïev a toujours su contrebalancer les influences de ses grands voisins russe et chinois en maintenant des relations fortes avec l’Occident, hydrocarbures aidant. Cet exercice est d’autant plus délicat que le poids de la Chine ne cesse de croître dans le pays, étape-clé des nouvelles routes de la soie chinoises.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi La Russie en perte de contrôle sur ses anciens satellites
Benoît Vitkine
Une nouvelle fois un pays producteur d'hydrocarbure en difficulté économique et dont le dirigeant est en place depuis des décennies.
Poutine va se sentir de plus en plus seul
[size=49]Démission du président kazakh après près de trente ans au pouvoir
Noursoultan Nazarbaïev, 78 ans, démissionne de la présidence du Kazakhstan mais il disposera de larges pouvoirs après son départ, notamment grâce à une loi votée en 2018.[/size]
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 15h28, mis à jour à 17h29
Temps deLecture 4 min.
Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev à Almaty (Kazakhstan) en avril 2015. Shamil Zhumatov / REUTERS
Vrai retrait ou mouvement tactique ? Le Kazakhstan penchait pour la deuxième option, mardi 19 mars, après l’annonce surprise de la démission de son président historique, Noursoultan Nazarbaïev, l’un des chefs d’Etat en activité les plus anciens de la planète. « J’ai pris la décision de renoncer au mandat de président », a déclaré M. Nazarbaïev, 78 ans, dans une allocution préenregistrée retransmise à la télévision, précisant que ce départ serait effectif le lendemain, 20 mars.
L’intérim sera assuré par le président de la Chambre haute du Parlement, Kassym-Jomart Tokaïev, jusqu’à la convocation d’élections dont la date n’a pas été précisée.
[size=31]L’annonce de ce retrait intervient moins d’un mois après le brusque limogeage du gouvernement.[/size]
Evoquant une décision « pas facile », le président a énuméré les succès économiques et géopolitiques de ses près de trois décennies à la tête du pays, et estimé que le Kazakhstan était « sur la bonne voie ». L’annonce de son retrait intervient pourtant moins d’un mois après le brusque limogeage du gouvernement par M. Nazarbaïev, qui lui reprochait de mauvais résultats économiques. Le président avait ensuite promis des mesures sociales pour répondre au mécontentement croissant de la population.
Noursoultan Nazarbaïev a pris la tête du Kazakhstan en 1989, alors que le pays était encore une République soviétique, en tant que premier secrétaire du Parti communiste, et a conservé le pouvoir après son indépendance en 1991. Réélu à plusieurs reprises à une majorité écrasante, lors d’élections sur mesure, il n’a jamais désigné de successeur.
Dans nos archives : Le système Nazarbaïev, main d’or et poigne de fer à Astana
Un poste à vie au sein du Conseil de sécurité
La plupart des observateurs s’attendent toutefois à le voir conserver une forme de contrôle sur la conduite de cet immense pays d’Asie centrale riche en hydrocarbures, grâce à une série de lois adoptées ces dernières années. Parallèlement à un transfert encore timide de certains pouvoirs aux organes législatifs, un décret adopté en juillet 2018 garantit à M. Nazarbaïev un poste à vie dans l’organe stratégique qu’est le Conseil de sécurité du pays, ce qui laisse envisager un retrait seulement progressif du président. Son statut – tout à fait officiel – de « père de la nation » lui garantit par ailleurs l’immunité judiciaire et, au minimum, un rôle influent.
Lire aussi Kazakhstan : l’arsenal répressif se renforce
« Le but de Nazarbaïev est de transmettre le pouvoir à sa famille, à son clan, et ce projet reste intact, assure au Monde l’opposant numéro un au régime kazakh, l’ancien homme d’affaires Moukhtar Abliazov, qui vit en exil en France. Ces deux dernières années, les structures du pouvoir ont été remodelées, le Conseil de sécurité a autorité sur tous les “organes de force”, et désormais sur la présidence. [Le président] avait seulement besoin de gagner un peu de temps, mais vous verrez que sa fille Dariga sera candidate à la prochaine présidentielle. »
L’annonce de la démission de l’unique président qu’ait connu le Kazakhstan n’en constitue pas moins un choc dans un pays tenu d’une main de fer, où la société civile a été systématiquement écrasée durant trois décennies. « Nous n’avons même pas été prévenus en avance, ce qui est très surprenant, relate une journaliste de la radio nationale. Il n’y a pour l’instant pas d’explications sur la suite, nous sommes simplement assis ensemble à digérer la nouvelle. » « Cette journée entre d’ores et déjà dans l’histoire », écrivait sur les réseaux sociaux la journaliste Irina Petrouchova, basée à Londres.
Un gage de stabilité
Depuis plusieurs années, la question de la succession n’était plus du domaine du tabou, même si l’on utilisait pour l’évoquer, à Astana, l’euphémisme de « moment X ». Selon le politologue Dosym Satpaïev, le premier à avoir consacré un ouvrage à la question, l’inquiétude s’est faite plus vive dans les cercles du pouvoir après la mort du président Islam Karimov (1938-2016) en Ouzbékistan, où l’élite avait semblé prise de court. « Cette impréparation a rendu vulnérable jusqu’à la famille de Karimov », rappelle M. Satpaïev.
En juin 2018, dans une interview à la BBC, le président du Parlement kazakh avait ainsi lâché une bombe en assurant que M. Nazarbaïev ne se représenterait pas à l’élection qui était prévue à l’origine en 2020. D’autres officiels avaient ensuite rétropédalé face à ce crime de lèse-majesté, mais le sujet devenait de plus en plus pressant ces dernières semaines. La nomination d’un nouveau président ne constituerait dès lors qu’une nouvelle étape dans une transition douce qui pourrait prendre encore plusieurs années.
[size=31]M. Nazarbaïev a toujours su contrebalancer les influences de ses grands voisins russe et chinois.[/size]
L’enjeu est de taille. M. Nazarbaïev a été le créateur et le garant de la souveraineté kazakh, au prix d’une pratique autoritaire du pouvoir et d’une corruption endémique. Mais sa présence reste un gage de stabilité et d’équilibre entre les différents clans et ethnies du Kazakhstan, à commencer par la communauté russe (24 % de la population).
Le président a aussi su maintenir un équilibre similaire dans la diplomatie d’Astana. M. Nazarbaïev a toujours su contrebalancer les influences de ses grands voisins russe et chinois en maintenant des relations fortes avec l’Occident, hydrocarbures aidant. Cet exercice est d’autant plus délicat que le poids de la Chine ne cesse de croître dans le pays, étape-clé des nouvelles routes de la soie chinoises.
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Benoît Vitkine
travellergillou76- Messages : 2193
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
travellergillou76 a écrit:Le domino suivant n'est pas (encore) le Russie mais le Kazakhstan ou l'inamovible N Nazarbaiev jette l'éponge après 30 ans de pouvoir.
Une nouvelle fois un pays producteur d'hydrocarbure en difficulté économique et dont le dirigeant est en place depuis des décennies.
Poutine va se sentir de plus en plus seul
Alors, ça, j'en doute très fortement !
Kazakhstan: le nouveau président veut rebaptiser la capitale du prénom de Nazarbaïev
il y a 15 h | Belga
Kazakhstan: le nouveau président veut rebaptiser la capitale du prénom de Nazarbaïev
BELGA
Le nouveau président par intérim du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev a proposé mercredi de rebaptiser la capitale Astana «en l'honneur» du président démissionnaire Noursoultan Nazarbaïev.
Il a suggéré comme nouveau nom «Noursoultan».
Après trois décennies au pouvoir, M. Nazarbaïev a démissionné mardi de la présidence mais s'est ménagé un statut qui lui permet de garder un rôle important dans les instances du pouvoir.
Thuramir- Messages : 3677
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Localisation : Bruxelles
Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
[size=41]Au Kazakhstan, le précédent de Nazarbaïev inspirera-t-il Poutine?[/size]
Par Pierre Avril
Publié le 20/03/2019 à 22h04
ANALYSE - La démission surprise du président kazakh, à un an des élections, pourrait donner à réfléchir au président russe, dont la politique est de plus en plus contestée dans son pays.
En Russie, l'élite politique ne pense qu'à ça mais n'en dit pas un mot. Au Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev a brisé le tabou. En renonçant formellement au poste de président un an avant les élections, cet autocrate, ancien apparatchik soviétique de 78 ans, organise sa succession et envoie un signal au-delà des seules frontières d'Asie centrale, et ceci jusqu'au Kremlin, où un certain Vladimir Poutine achèvera lui aussi - en 2024 - son mandat de vingt-quatre ans, inférieur de seulement quatre ans à celui de son homologue des steppes. Nazarbaïev a beau avoir prévenu Poutine de son initiative, il prend les devants et crée un précédent dans la traditionnelle sphère d'influence de Moscou.
» LIRE AUSSI - Au Kazakhstan, la démission en trompe-l'œil de Noursoultan Nazarbaïev
La surprise est «totale» si l'on en croit Valentina Matvienko, présidente du Sénat et troisième personnage de l'État russe. L'entourage est tétanisé par la question de la succession du chef qui, lui, entend imposer son calendrier et sa méthode. Alors que ses collaborateurs et obligés planchent tous azimuts sur des scénarios institutionnels, Poutine reste muet. Désormais, expliquent les politologues, ce dernier bénéficie d'un «exemple» qu'il ne pourra pas ignorer. Les deux pays affrontent les mêmes problèmes.
Le nom de la capitale du Kazakhstan rebaptisé
Puissance pétrolière riche en matières premières - toute comme son puissant voisin -, le Kazakhstan souffre de la chute des cours du brut. Et son économie est entraînée vers le bas par son partenaire commercial russe. L'Union eurasiatique, formée sur l'intégration économique des deux pays, échoue à se concrétiser, et nul ne sait si elle survivra au retrait de Nazarbaïev, considéré comme le père spirituel de ce projet de marché unique. Des deux côtés de la frontière, les opinions publiques commencent à exprimer leur lassitude à l'égard du régime unique, et à rendre leur propre président comptable de leurs difficultés sociales.
En quittant son poste, le Kazakh s'affranchit de telles contraintes budgétaires, tout en se concentrant sur les seules fonctions stratégiques. Pendant ce temps, l'auteur de la très impopulaire réforme des retraites qu'est Vladimir Poutine bénéficie de la confiance de… 32 % de ses administrés: une cote très faible dans un pays autoritaire. En Algérie, autre puissance pétrolière, un tel cocktail conduit les gens dans la rue, une perspective qui affole aussi bien le Kazakhstan que la Russie. À Moscou, les chaînes de télévision publiques font l'impasse sur les événements survenus de l'autre côté de la Méditerranée.
«Poutine ne se voit pas en père de la nation mais plutôt comme un chef de corporation. Ce qu'il suivra surtout dans la transition au Kazakhstan, c'est la réaction des forces de sécurité, du parti dominant et celle des oligarques»
Tatiana Stanovaïa, analyste au Centre Carnegie
Cette équation, Noursoultan Nazarbaïev, la résout en nommant un président par intérim, Kassym-Jomar Tokaïev, qui, aussitôt investi mercredi, a fait rebaptiser la capitale, Astana, du prénom du sortant, autrement traduit «Sultan de lumière». Il a également fait nommer speaker du Sénat sa propre fille, Dariga, 55 ans, autorisant ainsi une passation de pouvoir dynastique. Vladimir Poutine, affirment les kremlinologues, ne fera rien de tel. Le chef de l'État russe goûte peu le culte de la personnalité et garde ses deux filles loin des projecteurs.
«Poutine ne se voit pas en père de la nation mais plutôt comme un chef de corporation. Ce qu'il suivra surtout dans la transition au Kazakhstan, c'est la réaction des forces de sécurité, du parti dominant (dont Nazarbaïev garde la présidence, NDLR) et celle des oligarques», prévoit Tatiana Stanovaïa, analyste au Centre Carnegie. En conservant la tête du Conseil de sécurité, Nazarbaïev tend à préempter un scénario également étudié pour Poutine mais que ce dernier, par souci d'indépendance, ne voudra pas répéter.
Le chef du Kremlin «aime les solutions originales et inattendues», rappelle l'expert indépendant Arkady Doubnov, tout en soulignant qu'après les annonces de son aîné kazakh ces solutions se réduisent. D'autres rumeurs placent Poutine à la tête d'une union Russie-Biélorussie qui, elle aussi, peine à se matérialiser. Alexandre Loukachenko, au pouvoir à Minsk depuis vingt-quatre ans, refuse d'être coiffé par son homologue russe. Et promeut son fils sur la scène politique depuis que ce dernier est tout petit. Loukachenko a exprimé ses «regrets sincères» après l'annonce de Nazarbaïev… Lui, au moins, ne cache pas ses projets.
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Krispoluk- Messages : 9858
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
- Deux avions militaires russes sont arrivés à Caracas
EL PAÍS - MADRID
Publié le 25/03/2019 - 14:07
Nicolás Maduro et Vladimir Poutine à Novo-Ogaryovo le 5 décembre 2018. PHOTO / AFP / MAXIM SHEMETOV
Des journalistes vénézuéliens ont rapporté l’arrivée à Caracas, samedi 23 mars, de deux avions militaires russes avec une centaine de soldats et plusieurs tonnes de matériel. L’interrogation est grande sur la raison de ce débarquement.
Deux appareils de la force aérienne russe, un Antonov An-124 et un cargo Iliouchine II-62, se sont posés samedi 23 mars en début d’après-midi sur les pistes de l’aéroport Maiquetía - Simón Bolívar de Caracas. L’information donnée par un journaliste vénézuélien a été confirmée ensuite par d’autres médias. À bord de ces avions, 99 militaires russes et 35 tonnes de matériel non identifié.
El País rapporte que, selon l’agence de presse officielle russe Sputnik, “ces avions apportent du matériel et du personnel dans le cadre de la mise en œuvre de divers accords militaires entre les deux pays”. Ils ont été envoyés par le chef d’état-major adjoint de l’armée russe, Vassili Tonkochkurov, et “n’ont rien de mystérieux”, ajoutait l’informateur du journal espagnol.
Des menaces directes
Tout le monde s’interroge néanmoins sur le sens de ce débarquement, dans un contexte où Nicolás Maduro avait annoncé quelques heures plus tôt “qu’il avait dû renforcer sa sécurité face à un plan de Juan Guaidó pour [l’] assassiner”. La Russie, aux côtés de la Turquie et de la Chine, constitue un allié stratégique du régime vénézuélien.
Depuis le 23 janvier, l’opposant Juan Guaidó, reconnu par de nombreux pays, est président intérimaire du Venezuela et tente de faire partir Nicolás Maduro, entré en fonctions pour un nouveau mandat début janvier après une élection présidentielle contestée, dans un pays ravagé par une crise humanitaire et sociale.
Lors d’une réunion publique samedi, Nicolás Maduro a déclaré :
Nous venons de démanteler le projet de m’assassiner mené par ‘la marionnette du diable’ [Guaidó] […]. Et dans les prochains jours, il y aura de nouvelles arrestations d’autres terroristes, quel que soit le nom qu’ils se donnent.”
Le bras droit de Juan Guaidó a été arrêté quelques jours plus tôt et accusé de “terrorisme”, un événement interprété par les observateurs comme un signal très clair du recours à la force qu’a choisi Nicolás Maduro face à son adversaire.
Samedi, il a directement menacé Juan Guaidó et le leader de l’opposition Leopoldo López, tous deux membres du parti Voluntad Popular, “ainsi que l’ambassadeur espagnol au Venezuela”, rapporte El País. Leopoldo López purge une peine de quatorze ans de prison avec assignation à domicile.
Le journal voit dans ces développements musclés une réponse du régime chaviste au rapport du 20 mars de Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des droits de l’homme à l’ONU, à l’issue d’une mission réalisée par ses équipes au Venezuela. Mme Bachelet a dénoncé des tortures et des exécutions par le régime, et une crise sociale aiguë.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
https://www.unian.info/world/10490769-russian-air-force-planes-land-in-venezuela-carrying-troops-report.html?fbclid=IwAR3FfEyXFubTZC9peUZSMWzRZAmOnpIxtlYiNgFduE714G-cd-4LagC7M8o
L'aviation russe atterrit au Venezuela avec des troupes
Un site Web de suivi des vols a montré que deux avions sont partis d'un aéroport militaire russe à destination de Caracas vendredi, et un autre site de suivi des vols a montré qu'un avion avait quitté Caracas dimanche.
Deux avions de l'armée de l'air russe ont atterri samedi à l'aéroport principal du Venezuela, transportant un responsable de la défense russe et près de 100 soldats, selon un journaliste local, alors que les liens entre Caracas et Moscou se renforçaient.
Un site Internet de suivi des vols a montré que deux avions sont partis d'un aéroport militaire russe à destination de Caracas vendredi, et un autre site de suivi des vols a montré qu'un avion avait quitté dimanche Caracas, selon un rapport de Haaretz citant Reuters.
Le rapport intervient trois mois après que les deux nations ont tenu sur le sol vénézuélien des exercices militaires que le président Nicolas Maduro a qualifiés de signe d'un renforcement des relations, mais que Washington a critiqués pour avoir qualifié d'empiétement russe sur la région.
Le journaliste Javier Mayorca a écrit sur Twitter samedi que le premier avion transportait Vasily Tonkoshkurov, chef d'état-major des forces terrestres, ajoutant que le second était un avion cargo transportant 35 tonnes de matériel.
Un avion de ligne Ilyushin IL-62 et un avion cargo Antonov AN-124 sont partis de l'aéroport militaire russe Chkalovsky pour Caracas vendredi, faisant escale en Syrie, a indiqué le site de vol Flightradar24.
La raison pour laquelle les avions étaient venus au Venezuela n’était pas immédiatement évidente.
Le ministère vénézuélien de l'Information n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Le ministère russe de la Défense et le ministère des Affaires étrangères n'ont pas répondu aux messages demandant un commentaire.
Le porte-parole du Kremlin n'a pas non plus répondu à une demande de commentaire.
En décembre, deux bombardiers stratégiques russes capables de porter des armes nucléaires ont atterri au Venezuela pour manifester leur soutien au gouvernement socialiste de Maduro, qui a provoqué la colère de Washington.
En février, le Venezuela avait empêché un convoi acheminant de l'aide humanitaire pour le pays en crise, coordonné avec l'équipe du chef de l'opposition Juan Guaido, notamment des fournitures fournies par les États-Unis, d'entrer par la frontière colombienne.
L'aviation russe atterrit au Venezuela avec des troupes
Un site Web de suivi des vols a montré que deux avions sont partis d'un aéroport militaire russe à destination de Caracas vendredi, et un autre site de suivi des vols a montré qu'un avion avait quitté Caracas dimanche.
Deux avions de l'armée de l'air russe ont atterri samedi à l'aéroport principal du Venezuela, transportant un responsable de la défense russe et près de 100 soldats, selon un journaliste local, alors que les liens entre Caracas et Moscou se renforçaient.
Un site Internet de suivi des vols a montré que deux avions sont partis d'un aéroport militaire russe à destination de Caracas vendredi, et un autre site de suivi des vols a montré qu'un avion avait quitté dimanche Caracas, selon un rapport de Haaretz citant Reuters.
Le rapport intervient trois mois après que les deux nations ont tenu sur le sol vénézuélien des exercices militaires que le président Nicolas Maduro a qualifiés de signe d'un renforcement des relations, mais que Washington a critiqués pour avoir qualifié d'empiétement russe sur la région.
Le journaliste Javier Mayorca a écrit sur Twitter samedi que le premier avion transportait Vasily Tonkoshkurov, chef d'état-major des forces terrestres, ajoutant que le second était un avion cargo transportant 35 tonnes de matériel.
Un avion de ligne Ilyushin IL-62 et un avion cargo Antonov AN-124 sont partis de l'aéroport militaire russe Chkalovsky pour Caracas vendredi, faisant escale en Syrie, a indiqué le site de vol Flightradar24.
La raison pour laquelle les avions étaient venus au Venezuela n’était pas immédiatement évidente.
Le ministère vénézuélien de l'Information n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Le ministère russe de la Défense et le ministère des Affaires étrangères n'ont pas répondu aux messages demandant un commentaire.
Le porte-parole du Kremlin n'a pas non plus répondu à une demande de commentaire.
En décembre, deux bombardiers stratégiques russes capables de porter des armes nucléaires ont atterri au Venezuela pour manifester leur soutien au gouvernement socialiste de Maduro, qui a provoqué la colère de Washington.
En février, le Venezuela avait empêché un convoi acheminant de l'aide humanitaire pour le pays en crise, coordonné avec l'équipe du chef de l'opposition Juan Guaido, notamment des fournitures fournies par les États-Unis, d'entrer par la frontière colombienne.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Vont pas nous refaire le coup des fusées de Cuba 57 ans après ???
Krispoluk- Messages : 9858
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Venezuela : la Russie refuse de donner des explications à la présence de ses militaires
Une centaine de « spécialistes russes » sont sur place depuis le début de la semaine, ce qui exaspère beaucoup les Etats-Unis.
Par Isabelle Mandraud Publié aujourd’hui à 11h06, mis à jour à 13h14
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/28/moscou-envoie-une-centaine-de-militaires-a-caracas-et-defie-washington_5442537_3210.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0z531WPOhhcz0urBpCe3W8H65XRtFCvMn2z0nw7ApKfzhW9SOrvEgGqu8#Echobox=1553774480
Repérés par des journalistes vénézuéliens, deux avions militaires russes, un Antonov-124 et un Iliouchine-62, transportant 35 tonnes de matériel et 99 militaires, dont le chef adjoint des forces terrestres de Russie, le général Vassili Tonkochkourov, se sont posés, lundi 25 mars, à l’aéroport de Caracas. Dans quel but ? Ni le Kremlin ni le ministère russe de la défense n’ont fourni d’explications sur la présence de ces deux appareils – une information pourtant reprise par l’agence Sputnik sous contrôle du pouvoir.
Seule Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaires étrangères, a fait un commentaire lapidaire : « Le séjour des spécialistes russes sur le territoire vénézuélien est régi par l’accord de coopération technique militaire entre les gouvernements de la Russie et du Venezuela, signé en mai 2001 et ratifié par les deux Etats. ».
L’envoi de troupes militaires, en plein jour, pouvait cependant passer difficilement inaperçu dans un pays plongé depuis deux mois dans une crise sans précédent, avec d’un côté un président contesté, Nicolas Maduro, soutenu par Moscou, et de l’autre un opposant autoproclamé président par intérim, Juan Guaido, reconnu par Washington.
S’agissait-il alors, comme le rappelle l’expert militaire russe Alexandre Goltz, de « mettre un hérisson dans le pantalon des Américains », selon la formule employée par Nikita Khrouchtchev lors de la crise des missiles de Cuba, en 1962 ?
La réaction outre-Atlantique, en tout cas, ne s’est pas fait attendre. « La Russie doit partir », a exigé Donald Trump, mercredi 27 mars, depuis la Maison Blanche où il recevait Fabiana Rosales, l’épouse de Juan Guaido. Et pour cela, « toutes les options sont envisageables », a poursuivi le président américain. Les Etats-Unis ne resteront pas sans réaction, avait déjà prévenu le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo.
Une centaine de « spécialistes russes » sont sur place depuis le début de la semaine, ce qui exaspère beaucoup les Etats-Unis.
Par Isabelle Mandraud Publié aujourd’hui à 11h06, mis à jour à 13h14
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/28/moscou-envoie-une-centaine-de-militaires-a-caracas-et-defie-washington_5442537_3210.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0z531WPOhhcz0urBpCe3W8H65XRtFCvMn2z0nw7ApKfzhW9SOrvEgGqu8#Echobox=1553774480
Repérés par des journalistes vénézuéliens, deux avions militaires russes, un Antonov-124 et un Iliouchine-62, transportant 35 tonnes de matériel et 99 militaires, dont le chef adjoint des forces terrestres de Russie, le général Vassili Tonkochkourov, se sont posés, lundi 25 mars, à l’aéroport de Caracas. Dans quel but ? Ni le Kremlin ni le ministère russe de la défense n’ont fourni d’explications sur la présence de ces deux appareils – une information pourtant reprise par l’agence Sputnik sous contrôle du pouvoir.
Seule Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaires étrangères, a fait un commentaire lapidaire : « Le séjour des spécialistes russes sur le territoire vénézuélien est régi par l’accord de coopération technique militaire entre les gouvernements de la Russie et du Venezuela, signé en mai 2001 et ratifié par les deux Etats. ».
L’envoi de troupes militaires, en plein jour, pouvait cependant passer difficilement inaperçu dans un pays plongé depuis deux mois dans une crise sans précédent, avec d’un côté un président contesté, Nicolas Maduro, soutenu par Moscou, et de l’autre un opposant autoproclamé président par intérim, Juan Guaido, reconnu par Washington.
S’agissait-il alors, comme le rappelle l’expert militaire russe Alexandre Goltz, de « mettre un hérisson dans le pantalon des Américains », selon la formule employée par Nikita Khrouchtchev lors de la crise des missiles de Cuba, en 1962 ?
La réaction outre-Atlantique, en tout cas, ne s’est pas fait attendre. « La Russie doit partir », a exigé Donald Trump, mercredi 27 mars, depuis la Maison Blanche où il recevait Fabiana Rosales, l’épouse de Juan Guaido. Et pour cela, « toutes les options sont envisageables », a poursuivi le président américain. Les Etats-Unis ne resteront pas sans réaction, avait déjà prévenu le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Ca serait peut-être l'occasion rêvée pour Washington de rendre la monnaie de sa pièce à Poutine après les affaires d'Ukraine et la déstabilisation entretenue dans le Nord de l'Europe...
Sans envisager d'invasion militaire américaine du Venezuela (qui serait malgré tout accueillie comme une Libération par les vénézuéliens) mais par une série de manoeuvres de déstabilisation bien orchestrées, ils (les ricains) pourraient arriver sans doute au même résultat : la chute du régime Maduro et le départ des russes "la queue entre les jambes".
Aucun risque nucléaire, le Vénézuela est très, très loin des bases russes et la sécurité intérieure russe n'est aucunement menacée... Je pense que les stratèges du Pentagone et de Langley, doivent déjà travailler fébrilement sur un scénario de ce type...
Sans envisager d'invasion militaire américaine du Venezuela (qui serait malgré tout accueillie comme une Libération par les vénézuéliens) mais par une série de manoeuvres de déstabilisation bien orchestrées, ils (les ricains) pourraient arriver sans doute au même résultat : la chute du régime Maduro et le départ des russes "la queue entre les jambes".
Aucun risque nucléaire, le Vénézuela est très, très loin des bases russes et la sécurité intérieure russe n'est aucunement menacée... Je pense que les stratèges du Pentagone et de Langley, doivent déjà travailler fébrilement sur un scénario de ce type...
Krispoluk- Messages : 9858
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Venezuela: deux avions militaires russes sèment la discorde entre Washington et Moscou
Par Pierre Avril Mis à jour le 28/03/2019 à 15:17 Publié le 28/03/2019 à 14:10
http://www.lefigaro.fr/international/2019/03/28/01003-20190328ARTFIG00057-venezuela-deux-avions-militaires-russes-sement-la-discorde-entre-washington-et-moscou.php?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3tfnJx-1HFc-udM3s6worKURnZO1ELX87M_vFILu25Bb7AuYnLgIKQrk4#Echobox=1553782531
La Russie a averti ce jeudi que ses militaires arrivés ces derniers jours au Venezuela, dont Donald Trump a réclamé le départ, resteraient «aussi longtemps que nécessaire» au régime de son allié Nicolas Maduro, assurant «ne menacer personne».
Depuis que la présence de deux avions militaires russes a été détectée dimanche sur le tarmac de l'aéroport de Caracas, le ton monte entre Washington et Moscou comme aux plus belles heures de la guerre froide, lorsque URSS et États-Unis s'affrontaient à distance sur le territoire d'Amérique centrale. Le président Donald Trump a ordonné mercredi soir à la Russie de quitter le territoire vénézuélien, tandis que son vice-président Mike Pence dénonce une «provocation» de la part du Kremlin et le secrétaire d'État Mike Pompeo une «intrusion persistante de personnel militaire russe» destinée à «soutenir le régime illégitime de Nicolas Maduro». Le milliardaire recevait mercredi à la Maison-Blanche l'épouse de l'opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim, et sur lequel pèsent des menaces de mort, a mis en garde la jeune femme.
Le président américain Donald Trump a appelé la Russie à se retirer du Venezuela. Cette annonce intervient après l'envoi de Moscou d'avions transportant des militaires et du matériel au régime contesté de Nicolas Maduro.
La réaction de la diplomatie russe ne s'est pas fait attendre: Moscou «ne menace personne à la différence de Washington», a affirmé jeudi sa porte-parole, Maria Zakharova, accusant la Maison-Blanche, par son attitude jugée «arrogante», de «dicter leur conduite à des États souverains. «La Russie n'a rien enfreint, ni les accords internationaux, ni le droit vénézuélien et ne change pas l'équilibre des forces dans la région» a-t-elle ajouté. Les militaires russes «resteront aussi longtemps que nécessaire», a conclu la diplomate, tandis que le Kremlin s'abstenait de tout commentaire.
Coopération bilatérale
De son côté, Caracas minimise l'influence de la présence militaire russe dans le pays, qui se matérialise depuis la fin de la semaine dernière par deux avions transportant une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel, selon l'agence Spoutnik. À savoir un Antonov An-124 et un Iliochine Il-62. «Cette présence est liée à des discussions sur la coopération dans le domaine militaire technique», a indiqué José Raffael Torrealba Peres à l'agence Interfax. Les deux partenaires avaient conclu en 2011 un accord prévoyant la vente d'armements russes financée par un crédit russe.
Les autorités russes expliquent que l'épisode vénézuélien s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays. Cet argument avait déjà été avancé pour justifier l'intervention militaire russe en Syrie, un précédent qui inquiète Washington. De fait, les intentions du Kremlin, qui fait montre d'une grande discrétion ces derniers jours sur le dossier vénézuélien, restent nébuleuses. Une source proche du Kremlin attribue même à Vladimir Poutine des propos tendant à rendre Nicolas Maduro responsable de la crise qui sévit dans son pays.
La Russie possède d'importants intérêts financiers dans le pays, notamment via la présence du géant pétrolier d'État Rosneft qui a accordé des prêts à Caracas. Le Trésor américain accuse Rosneft d'acheter du pétrole à son homologue PDVSA en toute illégalité et a imposé des sanctions à banque russe Evrofinance Mosnarbank, l'accusant de complicité dans ces opérations. «Rosneft n'est pas impliqué dans la politique et conduit au Venezuela des activités purement commerciales», a répondu la compagnie d'État.
Par Pierre Avril Mis à jour le 28/03/2019 à 15:17 Publié le 28/03/2019 à 14:10
http://www.lefigaro.fr/international/2019/03/28/01003-20190328ARTFIG00057-venezuela-deux-avions-militaires-russes-sement-la-discorde-entre-washington-et-moscou.php?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3tfnJx-1HFc-udM3s6worKURnZO1ELX87M_vFILu25Bb7AuYnLgIKQrk4#Echobox=1553782531
La Russie a averti ce jeudi que ses militaires arrivés ces derniers jours au Venezuela, dont Donald Trump a réclamé le départ, resteraient «aussi longtemps que nécessaire» au régime de son allié Nicolas Maduro, assurant «ne menacer personne».
Depuis que la présence de deux avions militaires russes a été détectée dimanche sur le tarmac de l'aéroport de Caracas, le ton monte entre Washington et Moscou comme aux plus belles heures de la guerre froide, lorsque URSS et États-Unis s'affrontaient à distance sur le territoire d'Amérique centrale. Le président Donald Trump a ordonné mercredi soir à la Russie de quitter le territoire vénézuélien, tandis que son vice-président Mike Pence dénonce une «provocation» de la part du Kremlin et le secrétaire d'État Mike Pompeo une «intrusion persistante de personnel militaire russe» destinée à «soutenir le régime illégitime de Nicolas Maduro». Le milliardaire recevait mercredi à la Maison-Blanche l'épouse de l'opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim, et sur lequel pèsent des menaces de mort, a mis en garde la jeune femme.
Le président américain Donald Trump a appelé la Russie à se retirer du Venezuela. Cette annonce intervient après l'envoi de Moscou d'avions transportant des militaires et du matériel au régime contesté de Nicolas Maduro.
La réaction de la diplomatie russe ne s'est pas fait attendre: Moscou «ne menace personne à la différence de Washington», a affirmé jeudi sa porte-parole, Maria Zakharova, accusant la Maison-Blanche, par son attitude jugée «arrogante», de «dicter leur conduite à des États souverains. «La Russie n'a rien enfreint, ni les accords internationaux, ni le droit vénézuélien et ne change pas l'équilibre des forces dans la région» a-t-elle ajouté. Les militaires russes «resteront aussi longtemps que nécessaire», a conclu la diplomate, tandis que le Kremlin s'abstenait de tout commentaire.
Coopération bilatérale
De son côté, Caracas minimise l'influence de la présence militaire russe dans le pays, qui se matérialise depuis la fin de la semaine dernière par deux avions transportant une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel, selon l'agence Spoutnik. À savoir un Antonov An-124 et un Iliochine Il-62. «Cette présence est liée à des discussions sur la coopération dans le domaine militaire technique», a indiqué José Raffael Torrealba Peres à l'agence Interfax. Les deux partenaires avaient conclu en 2011 un accord prévoyant la vente d'armements russes financée par un crédit russe.
Les autorités russes expliquent que l'épisode vénézuélien s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays. Cet argument avait déjà été avancé pour justifier l'intervention militaire russe en Syrie, un précédent qui inquiète Washington. De fait, les intentions du Kremlin, qui fait montre d'une grande discrétion ces derniers jours sur le dossier vénézuélien, restent nébuleuses. Une source proche du Kremlin attribue même à Vladimir Poutine des propos tendant à rendre Nicolas Maduro responsable de la crise qui sévit dans son pays.
La Russie possède d'importants intérêts financiers dans le pays, notamment via la présence du géant pétrolier d'État Rosneft qui a accordé des prêts à Caracas. Le Trésor américain accuse Rosneft d'acheter du pétrole à son homologue PDVSA en toute illégalité et a imposé des sanctions à banque russe Evrofinance Mosnarbank, l'accusant de complicité dans ces opérations. «Rosneft n'est pas impliqué dans la politique et conduit au Venezuela des activités purement commerciales», a répondu la compagnie d'État.
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Je pense aussi que les Etats Unis ne vont pas (et ne doivent pas) lâcher le morceau, c'est à dire passer du containment (endiguement) de la Russie (et des régimes autoritaires en général) au roll back (refoulement) pour employer une terminologie de la guerre froide.Krispoluk a écrit:Ca serait peut-être l'occasion rêvée pour Washington de rendre la monnaie de sa pièce à Poutine après les affaires d'Ukraine et la déstabilisation entretenue dans le Nord de l'Europe...
Sans envisager d'invasion militaire américaine du Venezuela (qui serait malgré tout accueillie comme une Libération par les vénézuéliens) mais par une série de manoeuvres de déstabilisation bien orchestrées, ils (les ricains) pourraient arriver sans doute au même résultat : la chute du régime Maduro et le départ des russes "la queue entre les jambes".
Aucun risque nucléaire, le Vénézuela est très, très loin des bases russes et la sécurité intérieure russe n'est aucunement menacée... Je pense que les stratèges du Pentagone et de Langley, doivent déjà travailler fébrilement sur un scénario de ce type...
Je suis convaincu que les gigantesques pannes d'électricité que connaît le Venezuela ces dernières semaines ne sont pas simplement lié à un défaut de maintenance des installations mais aussi à des attaques cybernétiques venant des Etats Unis et de leurs alliés. C'est de bonne guerre dirai je.
Poutine a souvent embrayé en marche avant ces dernières années (Syrie, Géorgie, Ukraine,...). Il serait temps qu'il découvre les joies de la marche arrière
travellergillou76- Messages : 2193
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
travellergillou76 a écrit:Je pense aussi que les Etats Unis ne vont pas (et ne doivent pas) lâcher le morceau, c'est à dire passer du containment (endiguement) de la Russie (et des régimes autoritaires en général) au roll back (refoulement) pour employer une terminologie de la guerre froide.Krispoluk a écrit:Ca serait peut-être l'occasion rêvée pour Washington de rendre la monnaie de sa pièce à Poutine après les affaires d'Ukraine et la déstabilisation entretenue dans le Nord de l'Europe...
Sans envisager d'invasion militaire américaine du Venezuela (qui serait malgré tout accueillie comme une Libération par les vénézuéliens) mais par une série de manoeuvres de déstabilisation bien orchestrées, ils (les ricains) pourraient arriver sans doute au même résultat : la chute du régime Maduro et le départ des russes "la queue entre les jambes".
Aucun risque nucléaire, le Vénézuela est très, très loin des bases russes et la sécurité intérieure russe n'est aucunement menacée... Je pense que les stratèges du Pentagone et de Langley, doivent déjà travailler fébrilement sur un scénario de ce type...
Je suis convaincu que les gigantesques pannes d'électricité que connaît le Venezuela ces dernières semaines ne sont pas simplement lié à un défaut de maintenance des installations mais aussi à des attaques cybernétiques venant des Etats Unis et de leurs alliés. C'est de bonne guerre dirai je.
Poutine a souvent embrayé en marche avant ces dernières années (Syrie, Géorgie, Ukraine,...). Il serait temps qu'il découvre les joies de la marche arrière
Pour une fois, je partage l'avis du
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Vu de Russie.Les militaires russes au Venezuela parviendront-ils à défendre le régime Maduro ?
NEZAVISSIMAÏA GAZETA - MOSCOU
Publié le 03/04/2019 - 05:46
La Russie a envoyé une centaine d’experts militaires au Venezuela, officiellement pour protéger des sites stratégiques, comme les centrales électriques et les transformateurs, qui ont fait l’objet de sabotages. Mais leur expérience sur le théâtre d’autres conflits pourrait être mise à profit pour renforcer la défense du régime face à des menaces internes ou externes.
L’arrivée d’une centaine d’experts militaires russes au Venezuela pour renforcer ses capacités de défense pourrait apporter aux autorités une aide certaine. Et les États-Unis le comprennent bien. Lors de sa rencontre avec l’activiste politique Fabiana Rosales, épouse du leader de l’opposition Juan Guaidó, Donald Trump a une fois encore accusé la Russie d’avoir tous les torts.
On peut considérer cette déclaration comme un élément de la guerre médiatique hybride déclenchée par Washington contre le Venezuela et les pays qui le soutiennent.
Le Pentagone étudie attentivement l’expérience des experts militaires soviétiques ou russes lors des conflits à l’étranger – provoqués généralement par les États-Unis. Lorsque le département de la Défense soviétique (ou russe) a déployé dans un pays un contingent complet de conseillers militaires et d’experts, les dirigeants de ces pays ont généralement gagné sur le terrain face à l’agresseur.
C’est ce qui s’est passé au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Angola, au Tadjikistan, etc. C’est également ce que l’on observe actuellement en Syrie, où l’implication militaire de Moscou a permis d’écraser la plupart des ennemis de Bachar El-Assad.
La stratégie du cheval de Troie
La stratégie militaire américaine du cheval de Troie est toujours à l’œuvre en Syrie : en utilisant l’opposition, les groupes rebelles armés, les flux de réfugiés, la question kurde, etc., Washington continue d’essayer de rediriger le potentiel d’une “cinquième colonne” sur des actions de combat contre Damas.
Vladimir Moukhine
NEZAVISSIMAÏA GAZETA - MOSCOU
Publié le 03/04/2019 - 05:46
La Russie a envoyé une centaine d’experts militaires au Venezuela, officiellement pour protéger des sites stratégiques, comme les centrales électriques et les transformateurs, qui ont fait l’objet de sabotages. Mais leur expérience sur le théâtre d’autres conflits pourrait être mise à profit pour renforcer la défense du régime face à des menaces internes ou externes.
L’arrivée d’une centaine d’experts militaires russes au Venezuela pour renforcer ses capacités de défense pourrait apporter aux autorités une aide certaine. Et les États-Unis le comprennent bien. Lors de sa rencontre avec l’activiste politique Fabiana Rosales, épouse du leader de l’opposition Juan Guaidó, Donald Trump a une fois encore accusé la Russie d’avoir tous les torts.
On peut considérer cette déclaration comme un élément de la guerre médiatique hybride déclenchée par Washington contre le Venezuela et les pays qui le soutiennent.
Le Pentagone étudie attentivement l’expérience des experts militaires soviétiques ou russes lors des conflits à l’étranger – provoqués généralement par les États-Unis. Lorsque le département de la Défense soviétique (ou russe) a déployé dans un pays un contingent complet de conseillers militaires et d’experts, les dirigeants de ces pays ont généralement gagné sur le terrain face à l’agresseur.
C’est ce qui s’est passé au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Angola, au Tadjikistan, etc. C’est également ce que l’on observe actuellement en Syrie, où l’implication militaire de Moscou a permis d’écraser la plupart des ennemis de Bachar El-Assad.
La stratégie du cheval de Troie
La stratégie militaire américaine du cheval de Troie est toujours à l’œuvre en Syrie : en utilisant l’opposition, les groupes rebelles armés, les flux de réfugiés, la question kurde, etc., Washington continue d’essayer de rediriger le potentiel d’une “cinquième colonne” sur des actions de combat contre Damas.
Vladimir Moukhine
Caduce62- Messages : 15239
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Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
[size=41]Soudan: le Kremlin espère un retour au calme[/size]
Par Le Figaro avec AFP
Mis à jour le 11/04/2019 à 12h47 | Publié le 11/04/2019 à 12h46
Le Kremlin a espéré aujourd'hui un rapide retour au calme et à «l'ordre constitutionnel» au Soudan, pays secoué depuis plusieurs mois par un mouvement de contestation et où des «instructeurs» russes appuient les forces gouvernementales.
» LIRE AUSSI - Soudan : le président Omar el-Béchir aurait démissionné
«Nous suivons la situation très attentivement et nous espérons qu'il n'y aura pas d'escalade de la situation pouvant mener à des morts au sein de la population civile», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Nous espérons un retour très rapide de la situation à l'ordre constitutionnel», a-t-il ajouté, qualifiant les événements d'«affaire interne du Soudan, devant être réglée par les Soudanais eux-mêmes».
Le Kremlin avait reconnu fin janvier que des «instructeurs» russes se trouvaient «déjà depuis un certain temps» côtés des forces gouvernementales au Soudan. Leur rôle n'avait pas été précisé. Lors d'une visite en Russie fin 2017, le président soudanais Omar el-Béchir avait demandé à Vladimir Poutine de «protéger» le Soudan des Etats-Unis et avait appelé à renforcer la coopération militaire avec Moscou en vue de «rééquiper ses forces armées».
Omar el-Béchir est confronté depuis le 19 décembre à des manifestations provoquées par l'augmentation du prix du pain, qui se sont vite transformées en un mouvement de contestation contre le régime, le plus grand défi auquel le président Béchir est confronté depuis son arrivée au pouvoir depuis 1989.
Un nouveau régime proche de la Russie en difficulté. C'est pas bon ça Vladimir
travellergillou76- Messages : 2193
Date d'inscription : 30/12/2015
Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
Bah, c'est juste dans ses habitudes . . . alors je crains fort que ton conseil . . .
Re: Venezuela, Algérie, Kazakhstan, soudan...et demain la Russie?
[size=49]Hongkong : l’exécutif annonce la « suspension » du projet de loi controversé
Dans une déclaration samedi, la dirigeante Carrie Lam a annoncé une suspension sans délai du texte prévoyant des extraditions vers la Chine, contre lequel des centaines de milliers de personnes ont manifesté.[/size]
Par Florence de Changy Publié aujourd’hui à 08h39, mis à jour à 10h02
Temps deLecture 5 min.
Carrie Lam tient une conférence de presse, samedi 15 juin. HECTOR RETAMAL / AFP
Le projet de loi controversé facilitant l’extradition en Chine est « suspendu », a annoncé, samedi 15 juin, Carrie Lam, la chef de l’exécutif hongkongais, plus isolée que jamais après une semaine de mobilisation massive des multiples détracteurs du texte d’abord soutenu par Pékin.
Selon des informations du South China Morning Post – grand quotidien anglophone racheté par le milliardaire chinois Jack Ma, en 2016 –, publiées dans la matinée de samedi, les officiels chinois responsables du suivi des affaires de Hongkong ont eu une réunion confidentielle à Shenzhen, juste de l’autre côté de la frontière chinoise, concernant l’opportunité du passage en force de cette loi – quand bien même quasi personne n’en avait jamais vu l’utilité, et que son impopularité menaçait la stabilité sociale, politique et même économique de la région administrative spéciale.
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Dans l’attente de la suspension du texte, les organisateurs d’une nouvelle marche populaire d’opposition au projet de loi, prévue dimanche après-midi, avaient maintenu le rassemblement, selon le même format que la marche qui a réuni plus d’un million de personnes, dimanche 9 juin. Un appel à la grève générale avait par ailleurs été lancé pour lundi.
« La ville entière retient son souffle, résumait encore, samedi matin, Jason Ng, du Groupe des avocats progressistes. Si Carrie Lam repousse indéfiniment l’examen du projet de loi, c’est une chose, mais si elle annonce un processus de consultation élargi et un report de l’examen à la rentrée, rien n’indique que les opposants s’en satisferont. »
Selon d’autres sources, dont le journal prochinois Sing Tao, Mme Lam, en poste depuis à peine deux ans, a enchaîné, avant de prendre sa décision, les réunions tant avec ses conseillers, les députés de la majorité pro-Pékin qu’avec les représentants chinois à Hongkong.
Depuis quelques jours, le silence assourdissant du camp pro-Pékin, qui a clairement manqué de soutenir Mme Lam dans la tourmente, et qui avait été le premier à émettre des réserves sur cette loi, ainsi que des rumeurs de dissensions au sein du Conseil exécutif, laissait penser que le vent était en train de tourner.
Vendredi, les langues ont commencé à se délier. Le député pro-Pékin James Tien a été le premier à se désolidariser publiquement de Carrie Lam, s’étonnant de son acharnement. « Je ne comprends pas pourquoi elle y tient tant que cela », a-t-il déclaré à la presse, soulignant les conséquences politiques qu’aurait forcément un tel affront à la population de Hongkong.
Car deux échéances électorales importantes approchent, avec, en fin d’année, des élections locales (de districts) et des élections législatives l’an prochain. « Comment Hongkong pourra-t-elle être gouvernée si nous perdons la majorité au Parlement ? », s’est-il inquiété. Malgré un mode de scrutin favorable au camp pro-Pékin, la majorité ne lui est pas garantie, en cas de victoire massive du camp prodémocratie.
Devant le siège du gouvernement, à Hongkong, le 15 juin. HECTOR RETAMAL / AFP
Bernard Chan, membre du Conseil exécutif, aussi discret que respecté, largement identifié comme un futur candidat potentiel au poste de chef de l’exécutif, admettait pour sa part sur la radio publique RTHK que le gouvernement avait sous-estimé la réaction des milieux d’affaires et d’autres secteurs. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir le Parlement bloqué à cause d’une loi », a-t-il déclaré.
Or, après avoir annulé les sessions de jeudi et de vendredi, le président du Conseil législatif, Andrew Leung, avait déjà annoncé qu’il ne se réunirait pas non plus lundi 17 ni mardi 18 juin. De fait, la perspective de voter la loi d’extradition, jeudi 20 juin, selon le calendrier établi à l’origine, semblait impossible à tenir. Déjà catastrophique socialement et politiquement, cette crise ressemblait de plus en plus à un désastre annoncé pour la majorité, et donc indirectement pour Pékin.
Dans une interview à la BBC, l’ambassadeur de Chine à Londres, Liu Xiaoming, a pour sa part insisté sur le fait que, contrairement à ce que les médias occidentaux répétaient, ce projet n’avait pas été dicté par Pékin, Carrie Lam en ayant à plusieurs reprises revendiqué l’initiative. Un autre signe de prise de distance de Pékin vis-à-vis de cette initiative, après l’avoir soutenue.
Après la réaction de Carrie Lam à la suite de la manifestation historique de dimanche 9 juin, qu’elle balaya d’un revers de main comme un non-événement, la gestion jugée violente des débordements de la manifestation, trois jours plus tard, a aggravé le malaise des Hongkongais. Après quelques incidents brutaux, la police a en effet riposté sur l’ensemble des manifestants, dans leur immense majorité des jeunes, de 15 à 25 ans, venus sans autre intention que d’exprimer paisiblement leur opposition à l’adoption de ce texte liberticide.
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La police a indiqué avoir utilisé 150 cartouches de gaz lacrymogène, en quelques heures et dans ce périmètre restreint, près du double de ce qui avait servi tout au long des 79 jours du « mouvement des parapluies » en 2014. Elle a aussi eu recours à une vingtaine de bean bags (« sacs à pois »), des gaz poivre et des balles en caoutchouc. Les heurts ont fait environ 80 blessés du côté des manifestants et 22 policiers, une violence qui a choqué.
Alors que violence urbaine et délinquance sont quasi inexistantes à Hongkong, des centaines de vidéos montrant quelques cas flagrants de violences policières ont eu un fort écho dans la société et ont contribué à faire redoubler la colère des Hongkongais à l’égard de Carrie Lam. Onze personnes ont été arrêtées et accusées de divers crimes de troubles de l’ordre, mais aussi d’avoir participé à des« émeutes », un terme d’abord utilisé par Carrie Lam et passible de dix ans de prison dont l’utilisation a également été assimilée à de la provocation. Si elle est maintenue, la marche de dimanche aura donc pour double thème le rejet de la loi et la dénonciation de la violence policière.
C’est donc, selon toute vraisemblance, l’ampleur de la protestation populaire, aux dimensions jamais vues à Hongkong depuis la rétrocession de 1997, qui a fait basculer même une partie du camp pro-Pékin du côté de l’opinion publique. La maladresse et la rigidité de Carrie Lam ont fait le reste, avant qu’elle soit contrainte de renoncer.
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Ce retournement spectaculaire et inespéré devrait donner un énorme espoir à la société civile de Hongkong et au camp prodémocratie, pour qui l’épisode a d’ores et déjà été une aubaine et l’occasion d’une quasi-résurrection. Depuis cinq ans, l’opposition était divisée et surtout décimée par divers procès qui ont condamné à la prison ou exclu de la vie politique certains de ses membres les plus actifs.
Florence de Changy (Hongkong, correspondance)
Un nouvel épisode cette semaine dans la nouvelle guerre froide entre la démocratie libérale et les régimes autoritaires.
Apres la Russie qui a libéré , à la surprise générale, le journaliste Ivan Golounov, c'est aujourd'hui la Chine qui recule à son tour à Hong Kong.
Espèrons qu'un jour l'esprit libertaire hong kongais, héritage de la présence brittanique pendant un siècle, fasse un jour tâche d'huile dans l'immense Chine.
La face du monde en serait alors changée.
Dans une déclaration samedi, la dirigeante Carrie Lam a annoncé une suspension sans délai du texte prévoyant des extraditions vers la Chine, contre lequel des centaines de milliers de personnes ont manifesté.[/size]
Par Florence de Changy Publié aujourd’hui à 08h39, mis à jour à 10h02
Temps deLecture 5 min.
Carrie Lam tient une conférence de presse, samedi 15 juin. HECTOR RETAMAL / AFP
Le projet de loi controversé facilitant l’extradition en Chine est « suspendu », a annoncé, samedi 15 juin, Carrie Lam, la chef de l’exécutif hongkongais, plus isolée que jamais après une semaine de mobilisation massive des multiples détracteurs du texte d’abord soutenu par Pékin.
Selon des informations du South China Morning Post – grand quotidien anglophone racheté par le milliardaire chinois Jack Ma, en 2016 –, publiées dans la matinée de samedi, les officiels chinois responsables du suivi des affaires de Hongkong ont eu une réunion confidentielle à Shenzhen, juste de l’autre côté de la frontière chinoise, concernant l’opportunité du passage en force de cette loi – quand bien même quasi personne n’en avait jamais vu l’utilité, et que son impopularité menaçait la stabilité sociale, politique et même économique de la région administrative spéciale.
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Dans l’attente de la suspension du texte, les organisateurs d’une nouvelle marche populaire d’opposition au projet de loi, prévue dimanche après-midi, avaient maintenu le rassemblement, selon le même format que la marche qui a réuni plus d’un million de personnes, dimanche 9 juin. Un appel à la grève générale avait par ailleurs été lancé pour lundi.
« La ville entière retient son souffle, résumait encore, samedi matin, Jason Ng, du Groupe des avocats progressistes. Si Carrie Lam repousse indéfiniment l’examen du projet de loi, c’est une chose, mais si elle annonce un processus de consultation élargi et un report de l’examen à la rentrée, rien n’indique que les opposants s’en satisferont. »
Selon d’autres sources, dont le journal prochinois Sing Tao, Mme Lam, en poste depuis à peine deux ans, a enchaîné, avant de prendre sa décision, les réunions tant avec ses conseillers, les députés de la majorité pro-Pékin qu’avec les représentants chinois à Hongkong.
Le silence éloquent du camp pro-Pékin
Depuis quelques jours, le silence assourdissant du camp pro-Pékin, qui a clairement manqué de soutenir Mme Lam dans la tourmente, et qui avait été le premier à émettre des réserves sur cette loi, ainsi que des rumeurs de dissensions au sein du Conseil exécutif, laissait penser que le vent était en train de tourner.
Vendredi, les langues ont commencé à se délier. Le député pro-Pékin James Tien a été le premier à se désolidariser publiquement de Carrie Lam, s’étonnant de son acharnement. « Je ne comprends pas pourquoi elle y tient tant que cela », a-t-il déclaré à la presse, soulignant les conséquences politiques qu’aurait forcément un tel affront à la population de Hongkong.
Car deux échéances électorales importantes approchent, avec, en fin d’année, des élections locales (de districts) et des élections législatives l’an prochain. « Comment Hongkong pourra-t-elle être gouvernée si nous perdons la majorité au Parlement ? », s’est-il inquiété. Malgré un mode de scrutin favorable au camp pro-Pékin, la majorité ne lui est pas garantie, en cas de victoire massive du camp prodémocratie.
Devant le siège du gouvernement, à Hongkong, le 15 juin. HECTOR RETAMAL / AFP
Bernard Chan, membre du Conseil exécutif, aussi discret que respecté, largement identifié comme un futur candidat potentiel au poste de chef de l’exécutif, admettait pour sa part sur la radio publique RTHK que le gouvernement avait sous-estimé la réaction des milieux d’affaires et d’autres secteurs. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir le Parlement bloqué à cause d’une loi », a-t-il déclaré.
Or, après avoir annulé les sessions de jeudi et de vendredi, le président du Conseil législatif, Andrew Leung, avait déjà annoncé qu’il ne se réunirait pas non plus lundi 17 ni mardi 18 juin. De fait, la perspective de voter la loi d’extradition, jeudi 20 juin, selon le calendrier établi à l’origine, semblait impossible à tenir. Déjà catastrophique socialement et politiquement, cette crise ressemblait de plus en plus à un désastre annoncé pour la majorité, et donc indirectement pour Pékin.
Violences policières
Dans une interview à la BBC, l’ambassadeur de Chine à Londres, Liu Xiaoming, a pour sa part insisté sur le fait que, contrairement à ce que les médias occidentaux répétaient, ce projet n’avait pas été dicté par Pékin, Carrie Lam en ayant à plusieurs reprises revendiqué l’initiative. Un autre signe de prise de distance de Pékin vis-à-vis de cette initiative, après l’avoir soutenue.
Après la réaction de Carrie Lam à la suite de la manifestation historique de dimanche 9 juin, qu’elle balaya d’un revers de main comme un non-événement, la gestion jugée violente des débordements de la manifestation, trois jours plus tard, a aggravé le malaise des Hongkongais. Après quelques incidents brutaux, la police a en effet riposté sur l’ensemble des manifestants, dans leur immense majorité des jeunes, de 15 à 25 ans, venus sans autre intention que d’exprimer paisiblement leur opposition à l’adoption de ce texte liberticide.
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La police a indiqué avoir utilisé 150 cartouches de gaz lacrymogène, en quelques heures et dans ce périmètre restreint, près du double de ce qui avait servi tout au long des 79 jours du « mouvement des parapluies » en 2014. Elle a aussi eu recours à une vingtaine de bean bags (« sacs à pois »), des gaz poivre et des balles en caoutchouc. Les heurts ont fait environ 80 blessés du côté des manifestants et 22 policiers, une violence qui a choqué.
La maladresse de Carrie Lam
Alors que violence urbaine et délinquance sont quasi inexistantes à Hongkong, des centaines de vidéos montrant quelques cas flagrants de violences policières ont eu un fort écho dans la société et ont contribué à faire redoubler la colère des Hongkongais à l’égard de Carrie Lam. Onze personnes ont été arrêtées et accusées de divers crimes de troubles de l’ordre, mais aussi d’avoir participé à des« émeutes », un terme d’abord utilisé par Carrie Lam et passible de dix ans de prison dont l’utilisation a également été assimilée à de la provocation. Si elle est maintenue, la marche de dimanche aura donc pour double thème le rejet de la loi et la dénonciation de la violence policière.
C’est donc, selon toute vraisemblance, l’ampleur de la protestation populaire, aux dimensions jamais vues à Hongkong depuis la rétrocession de 1997, qui a fait basculer même une partie du camp pro-Pékin du côté de l’opinion publique. La maladresse et la rigidité de Carrie Lam ont fait le reste, avant qu’elle soit contrainte de renoncer.
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Ce retournement spectaculaire et inespéré devrait donner un énorme espoir à la société civile de Hongkong et au camp prodémocratie, pour qui l’épisode a d’ores et déjà été une aubaine et l’occasion d’une quasi-résurrection. Depuis cinq ans, l’opposition était divisée et surtout décimée par divers procès qui ont condamné à la prison ou exclu de la vie politique certains de ses membres les plus actifs.
Florence de Changy (Hongkong, correspondance)
Un nouvel épisode cette semaine dans la nouvelle guerre froide entre la démocratie libérale et les régimes autoritaires.
Apres la Russie qui a libéré , à la surprise générale, le journaliste Ivan Golounov, c'est aujourd'hui la Chine qui recule à son tour à Hong Kong.
Espèrons qu'un jour l'esprit libertaire hong kongais, héritage de la présence brittanique pendant un siècle, fasse un jour tâche d'huile dans l'immense Chine.
La face du monde en serait alors changée.
travellergillou76- Messages : 2193
Date d'inscription : 30/12/2015
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