Les problèmes en mer d'Azov
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Les problèmes en mer d'Azov
Un nouveau topic pour ce sujet "brûlant" qui n'est pas qu'en Crimée.
Ukraine: manœuvres russes pour prendre le contrôle des eaux
Un véhicule parcourt le pont de Crimée, long de 18 km, qui traverse le détroit de Kertch et relie le sud de la Russie à la péninsule de Crimée (photo d'illustration). AFP/Alexander Nemenov
Depuis plusieurs années, en Ukraine, l’inquiétude grandit au sujet des manœuvres militaires menées par la Fédération de Russie dans la mer d’Azov. En effet, la Russie a entrepris de construire un pont sur le détroit de Kertch, qui relie la mer d’Azov à la Mer noire. L’ouvrage a été inauguré au mois de mai 2018.
Depuis trois mois, la marine russe s’est mise à intercepter tous les bateaux de commerce qui traversent le détroit à destination des grands ports ukrainiens, notamment Berdyansk ou encore Marioupol, dans le Donbass. Dans le sud-est de l’Ukraine, le commerce maritime est en train de s’effondrer. Une situation suffisamment grave pour qu’à Kiev, on parle de nouvelle annexion par la mer, du littoral ukrainien.
Autrefois, la mer d’Azov était une mer intérieure de l’URSS. Mais depuis 1991, elle est devenue une mer internationale, avec un statut particulier : ses eaux sont partagées entre la Russie et l’Ukraine. Un accord entre les deux pays régulait jusqu’ici le passage du détroit de Kertch.
Pourtant, depuis l’annexion de la Crimée, les deux pays sont en situation de guerre non déclarée et la Russie veut s’assurer l’approvisionnement de la Crimée et le contrôle du détroit, sur lequel elle a construit un pont de 18 km. Et dans cette mer, l’Ukraine n’a jamais eu de bateaux militaires. La Russie, elle, jusqu’à cette année, n’y disposait que de quelques embarcations de garde-frontières. Mais depuis plusieurs semaines, la situation a complètement changé.
Un blocus russe
Selon des spécialistes du monde maritime, la Russie est en train d’effectuer un blocus de la Mer d’Azov en y transférant des vaisseaux militaires qui perturbent le commerce maritime et qui se rapprochent au plus près des côtes ukrainiennes. Depuis le mois de mai, douze navires de guerre légers russes, des canonnières, ont été transférés de la Mer Caspienne à la Mer d’Azov, et sur la même période, le nombre de bateaux des garde-frontières russes, sur la même zone, a été multiplié par trois.
Depuis l’ouverture du pont, qui fait 33 mètres de haut, 50 % des navires commerciaux sont désormais hors gabarit. De plus, les garde-frontières russes, en réalité le FSB, le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, ont commencé à arraisonner quasiment tous les bateaux de commerce internationaux qui se rendent à Marioupol.
On estime qu’un navire marchant qui va pénétrer dans la mer d’Azov et devoir en sortir est désormais mis à l’ancre pour divers contrôles pour une durée de deux à quatre jours, ce qui entraîne une perte de 15 à 20 000 dollars pour les armateurs.
Le commerce en chute libre
Selon le ministère des Transports ukrainien, les ports de Marioupol et de Berdyansk ont déjà perdu 50 % de leur trafic en seulement trois mois. Or, ce sont des sites cruciaux pour l’économie ukrainienne. Le port de Marioupol, c’est 3 500 employés, dans une ville d’un demi-million d’habitants, qui vit de la métallurgie et de l’expédition d’industrie du Donbass.
A terme, ces deux ports peuvent littéralement s’effondrer, et cette situation créerait une énorme tension sociale, de l’instabilité, alors que les élections ukrainiennes sont prévues pour mars 2019, et que nous sommes tout proche de la ligne de front. De plus, il faut savoir que les autorités ukrainiennes, mais également les pêcheurs locaux, ont repéré des bateaux militaires russes à seulement 6 km du littoral ukrainien.
D’autres mouvements en mer sont observés au large du littoral d’Odessa, de l’autre côté de la Crimée. L’objectif pour les Russes est de sceller sa mainmise sur la Crimée et les eaux de la Mer noire. Et si elle n’a pas réussi à assurer une continuité territoriale avec la Crimée par la terre, elle est en train de le faire par la mer. L’Union européenne, début juillet, lors du sommet UE-Ukraine, s’était déjà alarmée de la situation.
Par Stéphane Siohan
Ukraine: manœuvres russes pour prendre le contrôle des eaux
Un véhicule parcourt le pont de Crimée, long de 18 km, qui traverse le détroit de Kertch et relie le sud de la Russie à la péninsule de Crimée (photo d'illustration). AFP/Alexander Nemenov
Depuis plusieurs années, en Ukraine, l’inquiétude grandit au sujet des manœuvres militaires menées par la Fédération de Russie dans la mer d’Azov. En effet, la Russie a entrepris de construire un pont sur le détroit de Kertch, qui relie la mer d’Azov à la Mer noire. L’ouvrage a été inauguré au mois de mai 2018.
Depuis trois mois, la marine russe s’est mise à intercepter tous les bateaux de commerce qui traversent le détroit à destination des grands ports ukrainiens, notamment Berdyansk ou encore Marioupol, dans le Donbass. Dans le sud-est de l’Ukraine, le commerce maritime est en train de s’effondrer. Une situation suffisamment grave pour qu’à Kiev, on parle de nouvelle annexion par la mer, du littoral ukrainien.
Autrefois, la mer d’Azov était une mer intérieure de l’URSS. Mais depuis 1991, elle est devenue une mer internationale, avec un statut particulier : ses eaux sont partagées entre la Russie et l’Ukraine. Un accord entre les deux pays régulait jusqu’ici le passage du détroit de Kertch.
Pourtant, depuis l’annexion de la Crimée, les deux pays sont en situation de guerre non déclarée et la Russie veut s’assurer l’approvisionnement de la Crimée et le contrôle du détroit, sur lequel elle a construit un pont de 18 km. Et dans cette mer, l’Ukraine n’a jamais eu de bateaux militaires. La Russie, elle, jusqu’à cette année, n’y disposait que de quelques embarcations de garde-frontières. Mais depuis plusieurs semaines, la situation a complètement changé.
Un blocus russe
Selon des spécialistes du monde maritime, la Russie est en train d’effectuer un blocus de la Mer d’Azov en y transférant des vaisseaux militaires qui perturbent le commerce maritime et qui se rapprochent au plus près des côtes ukrainiennes. Depuis le mois de mai, douze navires de guerre légers russes, des canonnières, ont été transférés de la Mer Caspienne à la Mer d’Azov, et sur la même période, le nombre de bateaux des garde-frontières russes, sur la même zone, a été multiplié par trois.
Depuis l’ouverture du pont, qui fait 33 mètres de haut, 50 % des navires commerciaux sont désormais hors gabarit. De plus, les garde-frontières russes, en réalité le FSB, le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, ont commencé à arraisonner quasiment tous les bateaux de commerce internationaux qui se rendent à Marioupol.
On estime qu’un navire marchant qui va pénétrer dans la mer d’Azov et devoir en sortir est désormais mis à l’ancre pour divers contrôles pour une durée de deux à quatre jours, ce qui entraîne une perte de 15 à 20 000 dollars pour les armateurs.
Le commerce en chute libre
Selon le ministère des Transports ukrainien, les ports de Marioupol et de Berdyansk ont déjà perdu 50 % de leur trafic en seulement trois mois. Or, ce sont des sites cruciaux pour l’économie ukrainienne. Le port de Marioupol, c’est 3 500 employés, dans une ville d’un demi-million d’habitants, qui vit de la métallurgie et de l’expédition d’industrie du Donbass.
A terme, ces deux ports peuvent littéralement s’effondrer, et cette situation créerait une énorme tension sociale, de l’instabilité, alors que les élections ukrainiennes sont prévues pour mars 2019, et que nous sommes tout proche de la ligne de front. De plus, il faut savoir que les autorités ukrainiennes, mais également les pêcheurs locaux, ont repéré des bateaux militaires russes à seulement 6 km du littoral ukrainien.
D’autres mouvements en mer sont observés au large du littoral d’Odessa, de l’autre côté de la Crimée. L’objectif pour les Russes est de sceller sa mainmise sur la Crimée et les eaux de la Mer noire. Et si elle n’a pas réussi à assurer une continuité territoriale avec la Crimée par la terre, elle est en train de le faire par la mer. L’Union européenne, début juillet, lors du sommet UE-Ukraine, s’était déjà alarmée de la situation.
Par Stéphane Siohan
Re: Les problèmes en mer d'Azov
Très bon article, qui résume bien ce dont on avait déjà discuté au fil d'autres topics : l'étranglement économique organisé, de L'Ukraine en mer d'Azov par la Russie...
Une seule précision : les "canonnières", c'est une appellation désuète du 19e siècle, ça s"appelle maintenant des "patrouilleurs" mais il est vrai que le résultat est le même qu'au 19e siècle : faire pression sur certains états pour consolider (agrandir) son empire colonial...
Une seule précision : les "canonnières", c'est une appellation désuète du 19e siècle, ça s"appelle maintenant des "patrouilleurs" mais il est vrai que le résultat est le même qu'au 19e siècle : faire pression sur certains états pour consolider (agrandir) son empire colonial...
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Les problèmes en mer d'Azov
Le lien terrestre entre Russie et Crimée reste d'actualité.
Si en sus, on peut causer du tort, on ne s'en prive pas.
Si en sus, on peut causer du tort, on ne s'en prive pas.
Re: Les problèmes en mer d'Azov
Matt a écrit:Le lien terrestre entre Russie et Crimée reste d'actualité.
Si en sus, on peut causer du tort, on ne s'en prive pas.
D'actualité ? Je ne sais pas, je n'ai pas d'espions au Kremlin !
Par contre, on constate que la construction du pont de Crimée dont le but était évident au départ : désenclaver la presqu'ile et suppléer à ses carences insolubles, a su trouver dans l'esprit tortueux et reptilien qui est installé au Kremlin, une autre utilité : asphyxier économiquement l'Ukraine...
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Les problèmes en mer d'Azov
Va savoir, je n'ai pas d'espion non plus.
S'en prendre militairement est sans doute exclus . . . mais pour le reste.
S'en prendre militairement est sans doute exclus . . . mais pour le reste.
Re: Les problèmes en mer d'Azov
Matt a écrit:
Ukraine: manœuvres russes pour prendre le contrôle des eaux
Finalement, d'après ce que tu écris, c'est une asphyxie efficace à coût relativement réduit (je ne parle pas du prix du pont, mais des contrôles effectués sur les bateaux de commerce).
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Les problèmes en mer d'Azov
Thuramir a écrit:Matt a écrit:
Ukraine: manœuvres russes pour prendre le contrôle des eaux
Finalement, d'après ce que tu écris, c'est une asphyxie efficace à coût relativement réduit (je ne parle pas du prix du pont, mais des contrôles effectués sur les bateaux de commerce).
Oui, c'est exactement ce qu'on s'acharne à démontrer sur plusieurs topics et depuis plusieurs semaines. Le "Deus ex-machina" de Moscou a trouvé le moyen génial "d'emmerder" un max et à peu de frais le pouvoir de Kiev : contrôler tous les navires, quelque soit leur nationalité et les immobiliser de longues heures, au motif de "risques terroristes potentiels" contre le pont (illégal) de Crimée...
C'est une question de droit essentielle dont l'ONU doit être saisie et réagir vigoureusement autrement qu'en belles paroles mais compte-tenu de son pouvoir de coercition ridicule, on peut imaginer aisément la suite de cette histoire (comme en Crimée)
Krispoluk- Messages : 9858
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Les problèmes en mer d'Azov
Porochenko veut des sanctions à l’egard de la Fédération de Russie pour le blocus de la mer d'Azov
Des mesures internationales comme la liste des sanctions de Kertch peuvent devenir un mécanisme efficace pour mettre un terme au blocus russe des ports maritimes ukrainiens dans la mer d'Azov.
Petro Porochenko, président de l’Ukraine, l’a noté sur sa page Twitter.
« La liste des sanctions de Kertch a ouvert une nouvelle page pour contrer conjointement les actions agressives du Kremlin visant à mettre en œuvre le blocus des ports maritimes ukrainiens dans la mer d'Azov. En coopération avec des partenaires internationaux, nous trouverons des mécanismes efficaces pour mettre la fin au blocus naval russe », a-t-il écrit.
Comme Ukrinform a déjà relevé, l’Union européenne avait introduit des sanctions contre les entreprises russes impliquée dans la construction du pont de Kertch.
Ce que disait Kris . . .
Des mesures internationales comme la liste des sanctions de Kertch peuvent devenir un mécanisme efficace pour mettre un terme au blocus russe des ports maritimes ukrainiens dans la mer d'Azov.
Petro Porochenko, président de l’Ukraine, l’a noté sur sa page Twitter.
« La liste des sanctions de Kertch a ouvert une nouvelle page pour contrer conjointement les actions agressives du Kremlin visant à mettre en œuvre le blocus des ports maritimes ukrainiens dans la mer d'Azov. En coopération avec des partenaires internationaux, nous trouverons des mécanismes efficaces pour mettre la fin au blocus naval russe », a-t-il écrit.
Comme Ukrinform a déjà relevé, l’Union européenne avait introduit des sanctions contre les entreprises russes impliquée dans la construction du pont de Kertch.
Ce que disait Kris . . .
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