Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
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Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
Je recopie le post d'Orkenny:
Guerachenko : "Nous n'avions pas le choix"
Anton Guerachenko, conseiller du ministre de l'intérieur Avakov, au sujet de l'accord de Minsk sur le statut spécial du Donbass et la loi d'amnistie que vient de voter la Rada :
Anton Gerashchenko
Je reconnais qu’il y a dans ces lois votées aujourd’hui des passages qui choquent profondément tous les patriotes ukrainiens. Mais quel choix avait Porochenko ? Ne pas les signer, et les colonnes de tanks russes auraient poursuivi leur route vers Marioupol, Dniépropétrovsk, Zaporojié et Kharkov et occupé encore davantage de régions ukrainiennes alors qu’aucun pays occidental n’acceptait de nous fournir en armes et de nous aider dans notre résistance à l’invasion russe.
Ce dimanche, j’ai participé à une émission où était présent le colonel Evguény Sidorenko : il est sorti de la poche d’Ilovaïsk avec, comme trophée pris aux Russes, un tank T-72 dont la production date de 2013, alors que nos garçons n’ont pour tout équipement que des blindés des années 80 ne pouvant parcourir plus de 200 kms sans tomber en panne. N'oublions pas le fait qu’en Ukraine, nous ne produisons ni munitions ni fusées pour les systèmes Grad et que nos avions sont à 90% des tas de ferraille que nous ne pouvons réparer, car toutes les usines se trouvent en Russie.
Nous pourrions parler indéfiniment du patriotisme de nos soldats et de l’immense soutien de toute la population, mais les chiffres sont là : la victoire appartiendra toujours à celui qui a 100 mortiers et 60 tanks, quand en face on ne peut lui opposer que 10 mortiers et 4 ou 5 tanks comme ce fut le cas à Ilovaïsk.
Nous étions trop faibles pour résister à un pays dont le budget militaire est 50 fois plus important que le notre. Voilà la raison véritable de l’accord de Minsk et du plan de Porochenko pour le Donbass qui s’en est ensuivi.
Pendant les 14 ans où Poutine a renforcé et modernisé ses armées, notre système de sécurité et de défense s’est affaibli et a été mis sous la coupe de Poutine. Les deux précédents ministres de la défense de Ianoukovitch, Salamatine et Lebedev, habitent maintenant à Moscou, là d’où ils recevaient leurs ordres, de même que les deux ministres du SBU, Yakimenko et Kalinine. Ils trahissaient et continuent de trahir tous nos secrets d’état et toutes les informations sur l’état de nos forces.
Pendant que Poutine mettait tranquillement en place son système de propagande grâce à ses chaînes de télévision émettant sur tout le territoire ukrainien, nos hommes politiques de toutes tendances s’écharpaient sur des détails sans importance, sans voir l’effondrement de notre système de sécurité et de défense.
Oui, Poutine et ses armées russo-fascistes auraient pu remporter une série de victoires et occuper la plus grande partie de l’Ukraine, mais sa guerre contre le peuple ukrainien, il l’aurait perdue, comme l’URSS a perdu la guerre contre le peuple afghan. Mais combien de nos malheureux concitoyens auraient alors péri sous les bombardements et les salves de missiles !
Le fait que nous avons voté cette loi sur le statut du Donbass ne signifie pas toutefois que toute menace est écartée et que Poutine cessera sa guerre contre l’Ukraine. Elle est seulement repoussée dans le temps, mais cela nous permettra de réorganiser nos forces et de nettoyer nos structures d’état.
Cette loi est le prix que nous devons payer pour 23 ans de pillage et de trahisons. Elle ne nous permet pas de sortir de l’impasse où s’est retrouvée notre patrie, abandonnée à son sort par l’Occident alors qu'elle devait faire face à une nation dotée de l’arme nucléaire et gouvernée par un malade mental. C’est un passage obligé, un pas en arrière nécessaire, après lequel l’Ukraine se devra d’avancer au prix de douloureux efforts.
Deux chemins s’offrent désormais à nous : ou bien nous unissons toutes nos forces pour reconstruire les bases de notre sécurité nationale, mais il faudra des années et des milliards de gryvnas pour cela, ou bien Poutine et Ianoukovitch feront élire à la Rada, grâce à leurs oligarques et à leur argent, des populistes et des démagogues qui, sous couvert d’une rhétorique nationale-patriotique, continueront à vendre l’Ukraine à l’ennemi.
PS : Les leaders politiques qui n’ont pas voté aujourd’hui cette loi savent pertinemment que l’Ukraine n’avait pas d’autre choix. A ces leaders démagogues qui n’ont que liberté et radicalisme à la bouche et qui vous diront qu’il y avait une autre solution et qu’il ne fallait pas signer l’accord de Minsk/Munich, posez-leur cette question : combien avions-nous de tanks et d’avions à Ilovaïsk (et dans quel état !), et combien en avait Poutine ?"
Dans les coulisses du vote :
Des députés présents aux réunions de préparation du document ont déclaré que le président et les fonctionnaires de son administration ont eu de nombreuses consultations avec Vladislav Sourkov, le conseiller de Poutine : « Les derniers jours, il passait son temps dans le bureau du président. »
Le matin du vote, il était clair qu’il n’y aurait pas assez de voix pour que les lois passent. Porochenko a fait venir les chefs de partis dans son bureau et leur a déclaré : « J’ai sans arrêt Poutine au téléphone, il exige que nous votions ces lois, autrement il lance son armée sur Marioupol et ne s’arrêtera pas avant d’avoir atteint la Crimée. »
Finalement le vote a eu lieu en séance fermée, le tableau électronique est tombé en panne et les indicateurs lumineux n’ont montré que les votes « pour », soit 277 pour le statut spécial et 287 pour l'amnistie.
Selon certaines rumeurs, les dirigeants de l'opération antiterroriste auraient accepté d'abandonner l'aéroport de Donetsk aux terroristes en échange de la promesse qu'ils reculeraient de 5 kms sur la route menant à Marioupol.
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Des réactions:
Enervée, la foule jette un député à la poubelle
C'est ce qui s'appelle prendre l'expression au pied de la lettre. En Ukraine, la foule énervée a tout simplement décidée de "jetter un député à la poubelle".
En costume-cravate, son attaché-case à la main, Vitaly Zhuravsky s'est retrouvé plongé la tête la première dans les ordures. Il a ensuite reçu un pneu et du liquide sur la tête.
Le député était un proche de l'ancien président, et la foule, partisane du nouveau président, n'a visiblement pas oublié le soutien qu'avait accordé cet ancien député. Ils lui reprochent aussi aujourd'hui, de vouloir accorder une amnistie aux rebelles pro-Russes.
excite.fr
Le découpage de l'Ukraine est en marche
Si ce n’est pas une partition, cela y ressemble, et très fortement. Après avoir ratifié hier, à l’unanimité, un accord d’association économique avec l’Union européenne - accord en faveur duquel le Parlement européen s’est presque simultanément prononcé à une écrasante majorité, les députés ukrainiens ont en effet octroyé un « statut spécial », un statut de très large autonomie, aux régions orientales de leur pays, celles que contrôlent les séparatistes pro-russes.
Non seulement l’Ukraine orientale pourra disposer de son propre exécutif et de sa propre police mais elle sera autorisée, dit cette loi, à « renforcer et approfondir » ses relations avec la Russie, autrement dit à s’arrimer à elle tandis que le reste du pays va s’arrimer, lui, à l’Union européenne.
Les sécessionnistes ont aussitôt rejeté ce texte en disant qu’ils ne voulaient plus d’aucun lien avec Kiev mais ils ne s’en sont pas moins dits prêts à des discussions pour la bonne raison que ce statut spécial découle directement de l’accord de cessez-le-feu conclu, le 5 septembre dernier, entre les représentants des présidents russe et ukrainien. Ce jour-là, l’Ukraine avait du prendre acte de l’accumulation de ses revers militaires face aux sécessionnistes armés et épaulés par les troupes russes. Ce jour-là, l’Ukraine avait entériné la sécession de fait de ses régions orientales qu’elle vient donc de contrebalancer par l’officialisation de son rapprochement économique avec l’Union dont elle espère qu’il sera son premier pas vers une admission comme membre à part entière.
Si ce n’est pas une partition de l’Ukraine, c’est en tout cas son découpage en deux zones d’influence que, trêve ou pas trêve, la poursuite des combats va parachever puisque la Russie vient d’annoncer le renforcement de sa présence militaire en Crimée, la péninsule qu’elle avait annexée au printemps et qu’elle entend bien relier maintenant aux régions orientales passées sous son contrôle.
A l’exception du précédant kosovar, c’est ainsi la première fois depuis la fin de la Guerre que les armes, russes en l’occurrence, modifient des frontières et décident de l’issue d’une crise en Europe. C’est évidemment inquiétant mais que peut-il se passer maintenant ?
Dans l’hypothèse optimiste, les choses pourraient rester dans le flou d'un non-dit pendant que l’Union et la Russie mettraient à profit les 16 mois courant jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord d’association pour négocier les conditions de son application. Ce n’est pas impossible car l’économie russe se dégrade tant sous l’effet des sanctions occidentales que Vladimir Poutine aurait besoin de calmer le jeu. C’est ce qu’il faut espérer mais le président russe peut tout aussi bien être tenté de rééditer son succès ukrainien dans d’autres des anciennes Républiques soviétiques et la tension internationale deviendrait alors vraiment sérieuse.
franceinter.fr
Guerachenko : "Nous n'avions pas le choix"
Anton Guerachenko, conseiller du ministre de l'intérieur Avakov, au sujet de l'accord de Minsk sur le statut spécial du Donbass et la loi d'amnistie que vient de voter la Rada :
Anton Gerashchenko
"Soyons francs, cette loi est le résultat d’accords signés sous la menace d’une agression militaire de la Russie à un moment où l’Occident a de facto refusé d’aider davantage l’Ukraine si elle n’acceptait pas les conditions imposées par Moscou, à savoir un cessez-le-feu et des droits étendus pour la partie du Donbass occupée par les terroristes.
Nous avons dû nous y résoudre à cause de notre faiblesse militaire et technique. Notre armée et la Garde Nationale étaient en mesure de vaincre des terroristes et des mercenaires, même généreusement équipés d’un matériel russe dernier cri, mais elles ne pouvaient résister à l’invasion de l’armée russe qui a commencé le 24 août.Je reconnais qu’il y a dans ces lois votées aujourd’hui des passages qui choquent profondément tous les patriotes ukrainiens. Mais quel choix avait Porochenko ? Ne pas les signer, et les colonnes de tanks russes auraient poursuivi leur route vers Marioupol, Dniépropétrovsk, Zaporojié et Kharkov et occupé encore davantage de régions ukrainiennes alors qu’aucun pays occidental n’acceptait de nous fournir en armes et de nous aider dans notre résistance à l’invasion russe.
Ce dimanche, j’ai participé à une émission où était présent le colonel Evguény Sidorenko : il est sorti de la poche d’Ilovaïsk avec, comme trophée pris aux Russes, un tank T-72 dont la production date de 2013, alors que nos garçons n’ont pour tout équipement que des blindés des années 80 ne pouvant parcourir plus de 200 kms sans tomber en panne. N'oublions pas le fait qu’en Ukraine, nous ne produisons ni munitions ni fusées pour les systèmes Grad et que nos avions sont à 90% des tas de ferraille que nous ne pouvons réparer, car toutes les usines se trouvent en Russie.
Nous pourrions parler indéfiniment du patriotisme de nos soldats et de l’immense soutien de toute la population, mais les chiffres sont là : la victoire appartiendra toujours à celui qui a 100 mortiers et 60 tanks, quand en face on ne peut lui opposer que 10 mortiers et 4 ou 5 tanks comme ce fut le cas à Ilovaïsk.
Nous étions trop faibles pour résister à un pays dont le budget militaire est 50 fois plus important que le notre. Voilà la raison véritable de l’accord de Minsk et du plan de Porochenko pour le Donbass qui s’en est ensuivi.
Pendant les 14 ans où Poutine a renforcé et modernisé ses armées, notre système de sécurité et de défense s’est affaibli et a été mis sous la coupe de Poutine. Les deux précédents ministres de la défense de Ianoukovitch, Salamatine et Lebedev, habitent maintenant à Moscou, là d’où ils recevaient leurs ordres, de même que les deux ministres du SBU, Yakimenko et Kalinine. Ils trahissaient et continuent de trahir tous nos secrets d’état et toutes les informations sur l’état de nos forces.
Pendant que Poutine mettait tranquillement en place son système de propagande grâce à ses chaînes de télévision émettant sur tout le territoire ukrainien, nos hommes politiques de toutes tendances s’écharpaient sur des détails sans importance, sans voir l’effondrement de notre système de sécurité et de défense.
Oui, Poutine et ses armées russo-fascistes auraient pu remporter une série de victoires et occuper la plus grande partie de l’Ukraine, mais sa guerre contre le peuple ukrainien, il l’aurait perdue, comme l’URSS a perdu la guerre contre le peuple afghan. Mais combien de nos malheureux concitoyens auraient alors péri sous les bombardements et les salves de missiles !
Le fait que nous avons voté cette loi sur le statut du Donbass ne signifie pas toutefois que toute menace est écartée et que Poutine cessera sa guerre contre l’Ukraine. Elle est seulement repoussée dans le temps, mais cela nous permettra de réorganiser nos forces et de nettoyer nos structures d’état.
Cette loi est le prix que nous devons payer pour 23 ans de pillage et de trahisons. Elle ne nous permet pas de sortir de l’impasse où s’est retrouvée notre patrie, abandonnée à son sort par l’Occident alors qu'elle devait faire face à une nation dotée de l’arme nucléaire et gouvernée par un malade mental. C’est un passage obligé, un pas en arrière nécessaire, après lequel l’Ukraine se devra d’avancer au prix de douloureux efforts.
Deux chemins s’offrent désormais à nous : ou bien nous unissons toutes nos forces pour reconstruire les bases de notre sécurité nationale, mais il faudra des années et des milliards de gryvnas pour cela, ou bien Poutine et Ianoukovitch feront élire à la Rada, grâce à leurs oligarques et à leur argent, des populistes et des démagogues qui, sous couvert d’une rhétorique nationale-patriotique, continueront à vendre l’Ukraine à l’ennemi.
PS : Les leaders politiques qui n’ont pas voté aujourd’hui cette loi savent pertinemment que l’Ukraine n’avait pas d’autre choix. A ces leaders démagogues qui n’ont que liberté et radicalisme à la bouche et qui vous diront qu’il y avait une autre solution et qu’il ne fallait pas signer l’accord de Minsk/Munich, posez-leur cette question : combien avions-nous de tanks et d’avions à Ilovaïsk (et dans quel état !), et combien en avait Poutine ?"
Dans les coulisses du vote :
Les députés n’ont reçu le texte des deux lois (statut spécial et amnistie) que quelques minutes avant le vote. Sergueï Labaziouk : « Je n’ai pas eu le temps de le lire. » Ce qui n’a rien d’étonnant, selon Sergueï Soboliev (Batkivtchina) : « La veille au soir, le président et Tourtchinov y apportaient encore des modifications. Une des questions centrales concernait les frontières, elles devaient correspondre, à la demande de Poutine, aux positions de l’opération anti-terroriste au 5 septembre, date de la signature de l’accord à Minsk. Mais les limites de ce territoire ont donné lieu à de nombreuses discussions, car les terroristes réclamaient que l’aéroport de Donetsk y soit inclus. De toute façon, aucune carte n’a été jointe au document remis aux députés. Autre point de dispute : j’ai pu obtenir que l’amnistie ne concerne pas ceux qui étaient coupables d’actes terroristes. J’ai dit au Président que l’amnistie devait obéir à une certaine logique, que les insurgés devaient avoir 30 jours pour déposer les armes, libérer les bâtiments et les otages. »
Des députés présents aux réunions de préparation du document ont déclaré que le président et les fonctionnaires de son administration ont eu de nombreuses consultations avec Vladislav Sourkov, le conseiller de Poutine : « Les derniers jours, il passait son temps dans le bureau du président. »
Le matin du vote, il était clair qu’il n’y aurait pas assez de voix pour que les lois passent. Porochenko a fait venir les chefs de partis dans son bureau et leur a déclaré : « J’ai sans arrêt Poutine au téléphone, il exige que nous votions ces lois, autrement il lance son armée sur Marioupol et ne s’arrêtera pas avant d’avoir atteint la Crimée. »
Finalement le vote a eu lieu en séance fermée, le tableau électronique est tombé en panne et les indicateurs lumineux n’ont montré que les votes « pour », soit 277 pour le statut spécial et 287 pour l'amnistie.
Selon certaines rumeurs, les dirigeants de l'opération antiterroriste auraient accepté d'abandonner l'aéroport de Donetsk aux terroristes en échange de la promesse qu'ils reculeraient de 5 kms sur la route menant à Marioupol.
le blog d'Orklenny en Français
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Des réactions:
Enervée, la foule jette un député à la poubelle
C'est ce qui s'appelle prendre l'expression au pied de la lettre. En Ukraine, la foule énervée a tout simplement décidée de "jetter un député à la poubelle".
En costume-cravate, son attaché-case à la main, Vitaly Zhuravsky s'est retrouvé plongé la tête la première dans les ordures. Il a ensuite reçu un pneu et du liquide sur la tête.
Le député était un proche de l'ancien président, et la foule, partisane du nouveau président, n'a visiblement pas oublié le soutien qu'avait accordé cet ancien député. Ils lui reprochent aussi aujourd'hui, de vouloir accorder une amnistie aux rebelles pro-Russes.
excite.fr
Le découpage de l'Ukraine est en marche
Si ce n’est pas une partition, cela y ressemble, et très fortement. Après avoir ratifié hier, à l’unanimité, un accord d’association économique avec l’Union européenne - accord en faveur duquel le Parlement européen s’est presque simultanément prononcé à une écrasante majorité, les députés ukrainiens ont en effet octroyé un « statut spécial », un statut de très large autonomie, aux régions orientales de leur pays, celles que contrôlent les séparatistes pro-russes.
Non seulement l’Ukraine orientale pourra disposer de son propre exécutif et de sa propre police mais elle sera autorisée, dit cette loi, à « renforcer et approfondir » ses relations avec la Russie, autrement dit à s’arrimer à elle tandis que le reste du pays va s’arrimer, lui, à l’Union européenne.
Les sécessionnistes ont aussitôt rejeté ce texte en disant qu’ils ne voulaient plus d’aucun lien avec Kiev mais ils ne s’en sont pas moins dits prêts à des discussions pour la bonne raison que ce statut spécial découle directement de l’accord de cessez-le-feu conclu, le 5 septembre dernier, entre les représentants des présidents russe et ukrainien. Ce jour-là, l’Ukraine avait du prendre acte de l’accumulation de ses revers militaires face aux sécessionnistes armés et épaulés par les troupes russes. Ce jour-là, l’Ukraine avait entériné la sécession de fait de ses régions orientales qu’elle vient donc de contrebalancer par l’officialisation de son rapprochement économique avec l’Union dont elle espère qu’il sera son premier pas vers une admission comme membre à part entière.
Si ce n’est pas une partition de l’Ukraine, c’est en tout cas son découpage en deux zones d’influence que, trêve ou pas trêve, la poursuite des combats va parachever puisque la Russie vient d’annoncer le renforcement de sa présence militaire en Crimée, la péninsule qu’elle avait annexée au printemps et qu’elle entend bien relier maintenant aux régions orientales passées sous son contrôle.
A l’exception du précédant kosovar, c’est ainsi la première fois depuis la fin de la Guerre que les armes, russes en l’occurrence, modifient des frontières et décident de l’issue d’une crise en Europe. C’est évidemment inquiétant mais que peut-il se passer maintenant ?
Dans l’hypothèse optimiste, les choses pourraient rester dans le flou d'un non-dit pendant que l’Union et la Russie mettraient à profit les 16 mois courant jusqu’à l’entrée en vigueur de l’accord d’association pour négocier les conditions de son application. Ce n’est pas impossible car l’économie russe se dégrade tant sous l’effet des sanctions occidentales que Vladimir Poutine aurait besoin de calmer le jeu. C’est ce qu’il faut espérer mais le président russe peut tout aussi bien être tenté de rééditer son succès ukrainien dans d’autres des anciennes Républiques soviétiques et la tension internationale deviendrait alors vraiment sérieuse.
franceinter.fr
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
Kiev accorde un statut spécial aux régions séparatistes
Ukraine: heurts devant le Parlement
Confirmation que les ukrainiens apprécient . . .
Ukraine: heurts devant le Parlement
Confirmation que les ukrainiens apprécient . . .
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
Et comme de bien entendus:
Ukraine : des rebelles remettent en cause le cessez-le-feu
Malgré un vote au parlement de Kiev en faveur de davantage d’autonomie pour les régions de l’est de l’Ukraine, des séparatistes appellent à ne plus respecter le cessez-le-feu. Des combats sont toujours en cours autour de Donetsk.
Le cessez-le-feu en Ukraine , entré en vigueur le 5 septembre, montre des signes de faiblesse alors que des rebelles remettent en cause les discussions de paix avec le gouvernement de Kiev, malgré l’octroi d’un statut spécial en faveur de plus d’autonomie pour les deux régions les plus à l’est du pays.
Les incertitudes autour du processus de paix ont eu vite fait d’éclipser les effets de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine ratifié mardi. Le même jour, Kiev a voté une loi accordant davantage de pouvoir à certaines localités des régions de Donetsk et Loughansk, pour une période de trois ans. La loi octroie davantage d’autonomie aux autorités locales dans certains districts des régions de Donetsk et Lougansk pour une période de trois ans. Elle prévoit aussi l’organisation d’élections au niveau « des districts, conseils municipaux, conseils de villages » sur une partie du territoire des régions de ces deux places fortes rebelles.
Le président russe Valdimir Poutine a pour sa part l’intention de transformer les régions de Donetsk et Loughansk en de petits états avec un droit de veto majeur sur les initiatives nationales, selon des conseillers de Moscou. Par conséquent, ce serait un moyen pour la Russie de bloquer l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan.
Plusieurs groupes de rebelles séparatistes ont appelé à une nouvelle offensive. L’un de leurs dirigeants a même été jusqu’à accuser le gouvernement d’enfreindre les conditions d’une trêve signée le 5 septembre. Des violences ont d’ailleurs autour de Donetsk, la plus grande ville de ce théâtre de conflit. Les combats ont notamment lieu dans la zone aéroportuaire de la ville, centre névralgique depuis le début de la crise.
« Deux personnes civiles ont été tuées et trois blessées », a indiqué la mairie, au lendemain de l’adoption par les députés ukrainiens d’un projet de loi offrant davantage d’autonomie aux régions séparatiste prorusses dans le cadre d’un protocole de paix signé par Kiev et les rebelles.
L’Otan a estimé mardi qu’un millier de soldats russes restent encore présents sur le sol ukrainien. « Depuis le cessez-le-feu, nous avons observé une réduction, mais nous estimons toujours qu’un millier de soldats des troupes de combat russe combattent actuellement en Ukraine », a déclaré sous couvert de l’anonymat mardi un officier de l’alliance transatlantique nord. Ce dernier a précisé que « cette force russe de combat possède tout ce dont elle a besoin pour continuer de nuire à la stabilité dans l’est de l’Ukraine ces prochains jours. »
Sources AFP et Reuters
lesechos.fr
Ukraine : des rebelles remettent en cause le cessez-le-feu
Malgré un vote au parlement de Kiev en faveur de davantage d’autonomie pour les régions de l’est de l’Ukraine, des séparatistes appellent à ne plus respecter le cessez-le-feu. Des combats sont toujours en cours autour de Donetsk.
Le cessez-le-feu en Ukraine , entré en vigueur le 5 septembre, montre des signes de faiblesse alors que des rebelles remettent en cause les discussions de paix avec le gouvernement de Kiev, malgré l’octroi d’un statut spécial en faveur de plus d’autonomie pour les deux régions les plus à l’est du pays.
Les incertitudes autour du processus de paix ont eu vite fait d’éclipser les effets de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine ratifié mardi. Le même jour, Kiev a voté une loi accordant davantage de pouvoir à certaines localités des régions de Donetsk et Loughansk, pour une période de trois ans. La loi octroie davantage d’autonomie aux autorités locales dans certains districts des régions de Donetsk et Lougansk pour une période de trois ans. Elle prévoit aussi l’organisation d’élections au niveau « des districts, conseils municipaux, conseils de villages » sur une partie du territoire des régions de ces deux places fortes rebelles.
Moscou exige davantage
Cette décision apparaît en-dessous des exigences de Moscou, selon Otilia Dhand, analyste à Londres pour la société Teneo Intelligence : « Le point clé, le droit des régions d’influencer les décisions de politique étrangère n’est pas inclus. » « Une intensification des affrontements continuera probablement. »Le président russe Valdimir Poutine a pour sa part l’intention de transformer les régions de Donetsk et Loughansk en de petits états avec un droit de veto majeur sur les initiatives nationales, selon des conseillers de Moscou. Par conséquent, ce serait un moyen pour la Russie de bloquer l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan.
Plusieurs groupes de rebelles séparatistes ont appelé à une nouvelle offensive. L’un de leurs dirigeants a même été jusqu’à accuser le gouvernement d’enfreindre les conditions d’une trêve signée le 5 septembre. Des violences ont d’ailleurs autour de Donetsk, la plus grande ville de ce théâtre de conflit. Les combats ont notamment lieu dans la zone aéroportuaire de la ville, centre névralgique depuis le début de la crise.
Une situation toujours tendue
Selon un comptage établi par l’AFP à partir des chiffres officiels de l’armée ukrainienne et des autorités locales dans les régions séparatistes, près de 30 personnes - 16 soldats et 12 civils - ont péri dans les combats, essentiellement des bombardements, depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 5 septembre. En cinq mois, le conflit a causé près de 2.900 morts et plus d’un demi-million de déplacés.Deux civils tués dans des tirs à Donetsk
Deux civils ont été tués dans des tirs à Donetsk, ont annoncé mercredi les autorités locales de cette ville où d’intenses échanges de tir d’artillerie se poursuivaient aux abords de l’aéroport.« Deux personnes civiles ont été tuées et trois blessées », a indiqué la mairie, au lendemain de l’adoption par les députés ukrainiens d’un projet de loi offrant davantage d’autonomie aux régions séparatiste prorusses dans le cadre d’un protocole de paix signé par Kiev et les rebelles.
L’Otan a estimé mardi qu’un millier de soldats russes restent encore présents sur le sol ukrainien. « Depuis le cessez-le-feu, nous avons observé une réduction, mais nous estimons toujours qu’un millier de soldats des troupes de combat russe combattent actuellement en Ukraine », a déclaré sous couvert de l’anonymat mardi un officier de l’alliance transatlantique nord. Ce dernier a précisé que « cette force russe de combat possède tout ce dont elle a besoin pour continuer de nuire à la stabilité dans l’est de l’Ukraine ces prochains jours. »
Sources AFP et Reuters
lesechos.fr
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
Il y a des manifestations à Kiev près de la rada et de l'administration présidentielle.
euromaidanpr
tombradley
Qui est couvert par les lois d'amnistie?
ATO & Crimea
euromaidanpr
tombradley
Qui est couvert par les lois d'amnistie?
ATO & Crimea
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
Au-delà des motifs liés à la situation militaire en Ukraine pour avoir accepté de signer cet accord, tout ce scénario d'autonomie et d'amnistie me paraît confirmer une information qui m'avait été donnée et que j'avais postée il y a quelque temps déjà, à savoir qu'il existait un plan B, non officiel bien sûr, qui avait pour but final d'abandonner le Donbass à son sort, parce que cette région et ses habitants coûtent plus cher (soins de santé pour d'anciens mineurs et travailleurs de la sidérurgie, régions économiquement sinistrées, etc.) que cela ne rapporte (en impôts et en richesse nationale) à l'Ukraine, les autorités ukrainiennes ayant fait chiffrer ce coût et les revenus par leurs experts économiques.
Cela aurait aussi l'avantage de permettre à l'Ukraine de ne pas faire droit aux prétentions politiques nationales de ces entités (le droit de veto) et de ne rien devoir payer pour leur reconstruction. En outre, l'Ukraine se débarrasserait d'un électorat devenu majoritairement hostile au pouvoir central ukrainien, et qui a toujours soutenu majoritairement le clan Ianoukovitch et le parti des régions.
Enfin, cela aurait pour avantage de se débarrasser des criminels de droit commun qui ont été recrutés en masse dans ces régions pour se battre. Cela revient donc à laisser la patate chaude au voisin, qui aurait pu tenter de la refiler.
Pour faire passer la pilule et afin que le sentiment national ukrainien finisse par s'émousser avec l'écoulement du temps, l'autonomie a été accordée pour une période de trois ans. Dans trois ans, après avoir vécu dans une période de paix (totale ou relative), la plupart des réfugiés (et les bataillons de volontaires également) auront déménagé, auront recommencé une autre vie ou seront rentrés chez eux dans les régions autonomes, et seule une minorité active voudra conserver le Donbass en Ukraine contre vents et marée, au prix d'une nouvelle guerre. C'est fondé sur la psychologie humaine, l'être humain préférant la paix et une prospérité même relative à une vie d'incertitude quant à son lendemain.
Et finalement, il y a aussi des intérêts financiers importants, défendus par les oligarques ukrainiens, qui préfèrent un bout de gras que rien du tout, et qui espèrent ne pas tout perdre dans cette aventure.
Cela aurait aussi l'avantage de permettre à l'Ukraine de ne pas faire droit aux prétentions politiques nationales de ces entités (le droit de veto) et de ne rien devoir payer pour leur reconstruction. En outre, l'Ukraine se débarrasserait d'un électorat devenu majoritairement hostile au pouvoir central ukrainien, et qui a toujours soutenu majoritairement le clan Ianoukovitch et le parti des régions.
Enfin, cela aurait pour avantage de se débarrasser des criminels de droit commun qui ont été recrutés en masse dans ces régions pour se battre. Cela revient donc à laisser la patate chaude au voisin, qui aurait pu tenter de la refiler.
Pour faire passer la pilule et afin que le sentiment national ukrainien finisse par s'émousser avec l'écoulement du temps, l'autonomie a été accordée pour une période de trois ans. Dans trois ans, après avoir vécu dans une période de paix (totale ou relative), la plupart des réfugiés (et les bataillons de volontaires également) auront déménagé, auront recommencé une autre vie ou seront rentrés chez eux dans les régions autonomes, et seule une minorité active voudra conserver le Donbass en Ukraine contre vents et marée, au prix d'une nouvelle guerre. C'est fondé sur la psychologie humaine, l'être humain préférant la paix et une prospérité même relative à une vie d'incertitude quant à son lendemain.
Et finalement, il y a aussi des intérêts financiers importants, défendus par les oligarques ukrainiens, qui préfèrent un bout de gras que rien du tout, et qui espèrent ne pas tout perdre dans cette aventure.
Thuramir- Messages : 3677
Date d'inscription : 11/07/2010
Localisation : Bruxelles
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
Pas devoir payer? Et dis moi qui va reconstruire le Dombass, Poutine? Je n'y crois pas un dizième de minute
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
C'est quand même aberrant d'accorder l'autonomie au Donbass (autrement le laisser entre les mains des actuels chefs séparatistes) et en plus de devoir financer sa reconstruction. Je veux dire, c'est soit l'un soit l'autre.
Tibo- Messages : 225
Date d'inscription : 07/05/2014
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
C'est la question que je me pose également.
Autonomie ne veut pas dire indépendance, donc c'est bien l'Ukraine qui va devoir se saigner pour la reconstruction.
Autonomie ne veut pas dire indépendance, donc c'est bien l'Ukraine qui va devoir se saigner pour la reconstruction.
Re: Les lois de la honte, ou la victoire poutinienne
C'est justement là que gît le possible plan B. On vote pour l'autonomie, mais la reconstruction attendra la pacification effective (on attendra sans doute la semaine des quatre jeudis avant de voir des entreprises ukrainiennes payées par l'Etat central et payant des impôts en Ukraine pouvoir mener à bien les travaux de reconstruction), et ceci même si un budget destiné à la reconstruction était voté (ce n'est pas encore le cas, me semble-t-il), car le vote d'un budget n'entraîne pas l'obligation pour l'Etat d'engager les dépenses votées.Tibo a écrit:C'est quand même aberrant d'accorder l'autonomie au Donbass (autrement le laisser entre les mains des actuels chefs séparatistes) et en plus de devoir financer sa reconstruction. Je veux dire, c'est soit l'un soit l'autre.
Et après trois ans, pas de reconstruction, mais un constat d'échec et une séparation de fait (pas de droit).
Thuramir- Messages : 3677
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