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Journaux ukrainiens

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Message  Caduce62 Mar 9 Nov - 20:02

Le journal anglophone Kyiv Post suspend ses activités 

09.11.2021 12:01
Adnan Kivan, propriétaire du plus ancien journal hebdomadaire de langue anglaise d'Ukraine, Kyiv Post, a déclaré que le journal avait suspendu temporairement ses activités.
« Un jour, nous espérons rouvrir le journal, plus grand et meilleur. Je tiens à remercier toute l'équipe du Kyiv Post et (rédacteur en chef) Brian Bonner pour ses services rendus à l'Ukraine et au journalisme indépendant au cours des 25 dernières années », a écrit Kivan sur la page de Kyiv Post.

Il a ajouté que le journal avait suspendu ses activités à partir du 8 novembre « pour une courte période ».

« Nous suspendons la publication du Kyiv Post et avons l'intention de le relancer. Le journal sera édité en quatre langues - ukrainien, russe, anglais et arabe. Nous recrutons déjà une équipe. 
J'espère que le projet sera rétabli d'ici la fin de l'année », a ajouté Adnan Kivan.
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Message  julienp Mar 9 Nov - 20:55

Et la version des journalistes:

On the morning of Nov. 8, the paper’s employees came to the office only to be notified that they were all being fired, effective immediately.
Three weeks ago, the Kyiv Post’s owner, Odesa construction tycoon Adnan Kivan, had other plans: To expand the Kyiv Post and launch a Ukrainian-language outlet under the paper’s brand. At the time, this news, as well as the appointment of a hand-picked chief editor to head this new section, were a total surprise to the newsroom.
We saw significant risks in the expansion format chosen by Mr. Kivan. We also saw it as an attempt to infringe on our editorial independence.
The newsroom’s attempt to save the editorial independence of the Kyiv Post elicited opposition from our owner.
We consider the cessation of publication and the dismissal of the paper’s staff to be an act of vengeance by Adnan Kivan. He has officially announced plans to “reorganize” the Kyiv Post and to restart operations in a month with a new team.
We see this as the owner getting rid of inconvenient, fair, and honest journalists.
The Kyiv Post has been the international community’s primary source of news about Ukraine for the last 26 years.
We have exemplified high professional and ethical standards. That is why every president and government in Ukraine’s history attempted to influence the Kyiv Post.
However, even under all this pressure, none of our owners went so far as to shut down the paper. Adnan Kivan himself promised to protect our editorial independence when he bought the Kyiv Post in 2018.
“I highly value the work of Kyiv Post journalists and intend to preserve editorial independence,” Kivan said at the time.
Today, we asked him to sell the paper or to hand over the Kyiv Post trademark to the newsroom. He did not agree.
We call upon our readers and advertisers, businessmen, diplomats, international organizations, and everyone else who believes in independent journalism to support us.
The Kyiv Post newsroom
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Message  Thuramir Mer 10 Nov - 11:09

julienp a écrit:Et la version des journalistes:

We see this as the owner getting rid of inconvenient, fair, and honest journalists.
The Kyiv Post newsroom

C'est exactement cela le motif de la fermeture du journal. Journaux ukrainiens 225
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Message  myko Mer 24 Nov - 8:22

Lemonde le mag

« On a été les traducteurs de l’Ukraine pour le reste du monde » : à Kiev, le quotidien « Kyiv Post » veut renaître de ses cendres

Le journal anglophone, reconnu pour son indépendance éditoriale, a été suspendu par son propriétaire, l’oligarque Adnan Kivan. Mais son équipe veut continuer le combat.

Par Lucas Minisini
Publié aujourd’hui à 06h00

La façade du journal indépendant ukrainien, à Kiev. SIPA USA

Sur le compte Twitter #savekyivpost, le lundi 15 novembre au matin, une trentaine de journalistes annoncent, dans un communiqué, la création prochaine de leur nouveau média : la nomination d’une nouvelle rédactrice en chef, Olga Rudenko ; et une campagne à venir de crowdfunding. Reste à trouver la bonne structure juridique et un nom. De quoi, a priori, rebondir après les événements récents, résumés dans le deuxième paragraphe du texte : « Il y a une semaine, le Kyiv Post tel que nous le connaissions a cessé d’exister. »

Ce journal indépendant ukrainien en langue anglaise a été suspendu le lundi 8 novembre, par son propriétaire, Adnan Kivan. Cet arrêt brutal fait suite à plusieurs mois de tensions autour d’un projet de création d’une version ukrainienne du Kyiv Post, gérée directement par des proches de l’oligarque. Une possible menace sur l’indépendance éditoriale du journal. Les 50 employés, dont environ la moitié de reporters et d’éditeurs, ont perdu leur emploi dans la foulée.

« Ils ont toujours été critiques de l’autorité et des politiques publiques », récapitule Ioulia Shukan, maîtresse de conférences en études slaves à l’université Paris-Nanterre. Que ça soit à travers des enquêtes sur l’évasion fiscale, des longs reportages en Crimée ou les éditoriaux, « très présents », dans le journal.

Enquêtes anti-corruption

Très lu parmi les dirigeants d’entreprise, les institutions internationales et les expatriés, le Kyiv Post comptait environ 75 % de lecteurs étrangers. « On a été les traducteurs de l’Ukraine pour le reste du monde », raconte l’Américain Brian Bonner, 62 ans, rédacteur en chef du journal pendant quatorze ans. Cet ancien employé du St. Paul Pioneer Press, dans le Minnesota, aux Etats-Unis, a lui-même eu besoin d’être guidé en débarquant en Ukraine, « par hasard ». Un temps pigiste, entre le Laos, la Norvège et la Russie, puis expert dans des missions d’observation pour le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme, il est intrigué par l’ex-bloc soviétique. Puis « tombe amoureux » de l’Ukraine en 1996.

   « Ce journal, c’était un business, mais c’était aussi une manière de documenter les suites du communisme. » Jed Sunden, fondateur du « Kyiv Post »

Le Kyiv Post – d’abord écrit « Kiev Post » – est créé un an plus tôt, le 18 octobre 1995. L’hebdomadaire accepte les clubs de striptease comme annonceurs publicitaires, et les premiers numéros proposent avant tout des conseils pratiques pour naviguer dans la jeune capitale. Des centaines de curieux viennent de l’étranger pour vivre la chute de l’Union soviétique, soit « le plus gros événement de l’époque », à en croire Jed Sunden, fondateur – américain – du journal, avec son groupe KP Media.

« Ce journal, c’était un business, mais c’était aussi une manière de documenter les suites du communisme », précise-t-il, par WhatsApp. Pour ça, la jeune publication recrute parmi les centaines de journalistes pigistes débarqués dans l’ex-bloc soviétique. « On leur a offert un endroit où la presse libre était valorisée », déclare le premier propriétaire. L’équipe en profite. Très vite, le Kyiv Post publie plusieurs enquêtes sur la corruption ou diffuse des enregistrements responsables du « Koutchmagate », du nom du premier président ukrainien Leonid Koutchma – en 2001, il est accusé d’avoir commandité l’assassinat du journaliste d’opposition Gueorgui Gongadzé.

Une renaissance en podcast et newsletter

Dans un pays où les médias sont généralement détenus par de puissants hommes d’affaires, les informations relayées de façon impartiale sont rares. « On a été respectés dès le début pour notre indépendance », confie Brian Bonner. Même lorsque le titre est vendu, en 2008, au magnat anglo-pakistanais de l’acier Mohammad Zahoor, le rédacteur en chef maintient sa ligne éditoriale.

La couverture des manifestations pro-européennes EuroMaïdan, menant à la destitution du président Viktor Ianoukovitch, en 2014, et causant la mort de plus d’une centaine de personnes, fait bondir le nombre de lecteurs. Un travail couronné, la même année, par la médaille d’honneur pour service rendu en journalisme, prestigieux prix remis depuis 1930 par l’école de journalisme de l’université du Missouri, aux Etats-Unis. « Je suis fière que le Kyiv Post ait toujours raconté les choses telles qu’elles sont sur le terrain », dit Toma Istomina, 26 ans, ancienne responsable des longs formats. Et ce, quelles que soient les pressions ou les menaces.

Elles sont nombreuses. Malgré 3 000 abonnés payants, 1 million de pages visitées par mois et un tirage hebdomadaire de 7 500 exemplaires, le journal n’est pas rentable. Il est maintenu en vie, parfois sur le fil, par ses propriétaires. Difficile, dans ces conditions, de peser dans les négociations en cas de différend sur la ligne éditoriale : Brian Bonner est licencié une première fois en 2011, après un désaccord avec le propriétaire du journal.

Grâce au soutien de son équipe, il revient en poste une semaine plus tard. Même chose en 2013, où il revient après quatre mois. « Il faut accepter que ça puisse arriver, sinon il faut arrêter », avoue-t-il. Cette fois-ci, c’est le coup de trop : l’ancien rédacteur en chef a décidé de passer à autre chose. Son équipe, elle, prépare la sortie d’un podcast et une première newsletter pour continuer de raconter le pays. « C’est notre devoir », insiste Toma Istomina. L’un des premiers sujets évoqués ? Le rassemblement, depuis la mi-novembre, de troupes russes à la frontière ukrainienne.

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Message  Thuramir Mer 24 Nov - 13:32

myko a écrit:
  Lemonde le mag

« On a été les traducteurs de l’Ukraine pour le reste du monde » : à Kiev, le quotidien « Kyiv Post » veut renaître de ses cendres

Le journal anglophone, reconnu pour son indépendance éditoriale, a été suspendu par son propriétaire, l’oligarque Adnan Kivan. Mais son équipe veut continuer le combat.

Honneur à ces courageux journalistes qui se battent pour leur indépendance ! Journaux ukrainiens 757
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Message  julienp Ven 26 Nov - 19:38

myko a écrit:Lspendu le lundi 8 novembre, par son propriétaire, Adnan Kivan. Cet arrêt brutal fait suite à plusieurs mois de tensions autour d’un projet de création d’une version ukrainienne du Kyiv Post, gérée directement par des proches de l’oligarque. Une possible menace sur l’indépendance éditoriale du journal. Les 50 employés, dont environ la moitié de reporters et d’éditeurs, ont perdu leur emploi dans la foulée.

Les anciens journalistes du KP commencent un nouveau journal
https://kyivindependent.com/

Je vous suggere de vous inscrire sur leur newsletter: https://mailchi.mp/9d739c3b1dd3/ukraine-daily
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Message  Caduce62 Dim 26 Déc - 21:58

Génération post-soviétique: Vitalii Sych, quand la presse ukrainienne délaisse la langue russe

Publié le : 24/12/2021 - 12:02
https://www.rfi.fr/fr/europe/20211224-génération-post-soviétique-vitalii-sych-quand-la-presse-ukrainienne-délaisse-la-langue-russe?fbclid=IwAR1aRe1513zSJDrmBq6PGzwtmWmb6aio3M2YJCH_MqE8Y9eUmGhv4em71tI

Suite de notre série sur la chute de l'URSS. Il y a trente ans, l’Union soviétique vit ses dernières heures. À tour de rôle, les Républiques socialistes soviétiques déclarent leur indépendance. Parmi elles, l’Ukraine, le 24 août 1991. La langue russe s’était largement imposée à Kiev et dans les grandes villes du pays, mais aujourd'hui, l'ukrainien connaît un renouveau sans précédent. Vitalii Sych, russophone de naissance, a piloté le passage en ukrainien de NV, le principal hebdomadaire du pays.

Journaliste politique de renom à Kiev depuis une vingtaine d’année, Vitalii Sych, rédacteur en chef de NV, est un Ukrainien paradoxal, qui va à l’encontre des clichés sur le pays. « L’ukrainien est ma troisième langue après le russe et l’anglais, mais je fais des progrès ! », s’amuse-t-il. C’est pourtant lui, un russophone de naissance et dont la langue quotidienne, à 46 ans, est le russe, qui a pris la décision il y a quelques mois d’arrêter d’imprimer en langue russe l’hebdomadaire de référence du pays pour basculer entièrement en ukrainien, à partir du numéro publié à l’occasion des 30 ans de l’indépendance de l’Ukraine, le 24 août dernier.

« Selon la loi, à partir du 1er janvier 2022, la presse devra être publiée sur le web ou imprimée dans les deux langues, avec un minimum de 50% d’ukrainien. Publier en ukrainien et en russe serait idéal, mais économiquement, c’est impossible, les coûts d’impression sont trop élevés et on a pris la décision radicale d’arrêter le russe, explique à RFI cette figure de la presse locale. J’ai demandé à la rédaction : vous pouvez écrire en ukrainien ? Répondez-moi honnêtement, pas juste par patriotisme de façade. La majorité m’a répondu oui. En fait, beaucoup de mes journalistes parlent ukrainien à la maison même s’ils écrivaient en russe au journal. Et quand on a consulté les abonnés, 80% ont soutenu notre démarche. »

Fondé en 2014, sur les cendres de Korrespondent, un hebdomadaire qui avait été racheté avant Maïdan par un oligarque proche du régime Ianoukovitch, Novoe Vremya, Nouveau Temps, s’est imposé comme l’hebdomadaire phare de la presse ukrainienne. Financé par un investisseur tchèque, NV a adopté une ligne éditoriale libérale, pro-démocratie, pro-européenne, mais farouchement indépendante des différents gouvernements en place. Partenaire de The Economist, il abrite certains des meilleurs reporters du pays, et on peut y lire toutes les semaines les longs éditoriaux soyeux de Serhiy Jadan, le romancier-rockeur vedette du pays, ou de l’historien de renom Yaroslav Hrytsak.

« Ukrainisation en retour »

Des esthètes célèbres de la langue ukrainienne, alors que depuis sept ans, NV continuait d’imprimer ses pages en russe, resté d’une certaine manière la langue de la presse, alors que l’ADN linguistique du pays est en train de changer en profondeur. Selon une étude récente, 78% des Ukrainiens considèrent l’ukrainien comme leur langue native ou leur langue de cœur, bien que le russe soit encore fortement présent dans l’est de l’Ukraine et dans les grandes villes du centre du pays. « Mais la plupart des russophones sont aussi ukrainophones et peuvent lire l’ukrainien. L’Ukraine est le seul pays véritablement bilingue en Europe, peut-être avec la Finlande », assure Vitalii Sych.

Selon lui, le nombre d’Ukrainiens parlant ukrainien a considérablement augmenté depuis 1991. « Grosso modo, 50% des Ukrainiens parlent ukrainien à la maison, 25% parlent ukrainien et russe, et 25% parlent russe, calcule-t-il. En 30 ans, le nombre d’Ukrainiens parlant uniquement ukrainien a augmenté de 15%. Les personnes éduquées en russe sous l’URSS disparaissent. On a perdu la Crimée et une partie du Donbass, des bastions russophones et les jeunes apprennent l’ukrainien à l’école et à l’université. Il y a eu une russification latente sous l’URSS, donc il y a une ukrainisation en retour. C’est un processus naturel et ça ne pose aucun problème : c’est le choix des gens. »

D’après Vitalii Sych, une dimension politique a forcément joué. « Depuis 2014, l’agression russe a eu un impact sur l’attitude des gens envers la langue russe, confirme-t-il. Il y a beaucoup de gens qui parlaient russe et qui ont fait le choix conscient de changer leur langue et de ne s’exprimer qu’en ukrainien, dès que la guerre a commencé. »

À la jonction de deux époques

Cela a été le cas de plusieurs membres de son équipe, il cite le cas d’une de ses journalistes, originaire de Kharkiv, la grande ville russophone d’Ukraine de l’Est, qui a arrêté de parler russe à sa mère du jour au lendemain. « Le russe reste la langue de communication de notre rédaction, des conférences de rédaction, mais on parle de plus en plus ukrainien », poursuit Vitalii.

Quadragénaire, Vitalii Sych estime être à la jonction de deux époques. Le journaliste est né à Vinnytsia, dans l’ouest du pays, dans une famille russophone, avec des origines polonaises. « Dans les années 1980, dans ma ville, il y avait seulement deux écoles secondaires ukrainophones et 35 en langue russe, se souvient-il. 1992 a été la dernière année durant laquelle on pouvait passer l’examen d’entrée à l’université en russe ou en ukrainien. Moi j’ai choisi le russe : je suis un représentant de la dernière génération éduquée en russe. » Désormais, de nombreux Ukrainiens éduqués en ukrainien, mais locuteurs du russe, décident de parler à leurs enfants… en ukrainien.

NV imprime à quelque 20 000 exemplaires toutes les semaines, mais sur le web, tous les articles sont publiés en deux langues. « 60% des lecteurs du site choisissent le russe, mais c’est 20% de moins qu’en 2014, indique Vitalii Sych. Par contre, sur le paywall, les gens qui paient du contenu et s’abonnent achètent de l’ukrainien. La demande sociale est forte. »

« Il n’y a pas de problème linguistique en Ukraine »

Sur Radio NV, l’antenne du groupe, 60% des contenus doivent être en ukrainien, bien que plusieurs talks, avec les animateurs vedettes Yuriy Matsarskiy et Ivan Yakovina, se fassent tout naturellement en russe. « Les invités peuvent quant à eux parler dans la langue qu’ils souhaitent », précise Sych, qui parle à la radio en russe.

« Bien sûr qu’il y a un peu de conflictualité, c’est naturel, mais je pense que l’ukrainisation est un processus doux qui correspond à la construction de notre État-nation : il faut bien comprendre que les russophones sont ukrainiens, ils ne sont pas russes », insiste fortement le manager. « En Europe de l’Ouest, on pense parfois qu’il y a un problème avec la langue ici, mais tout ça est lié à un des éléments-clés de la propagande russe qui matraque en permanence à la télévision d’État la théorie de la répression des russophones en Ukraine. Mais tout ça n’est qu’un mensonge. Il n’y a pas de problème linguistique en Ukraine et il y a plus de russophones que d’ukrainophones qui se sont battus à la guerre. »

Selon lui, le fait que de nombreux Ukrainiens privilégient désormais les contenus culturels en langue ukrainienne est « une façon de sortir de la sphère informationnelle russe » fortement influencée par la propagande illibérale du Kremlin. Mi-décembre 2021, un autre pilier de la presse ukrainienne a aussi sauté le pas : le magazine ELLE a basculé pour la première fois en 25 ans du russe à l’ukrainien. Un mouvement irréversible, selon Vitalii Sych, pour qui dans vingt ans, tout le monde ne parlera peut-être pas ukrainien en Ukraine, mais bien plus encore qu’aujourd’hui.
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