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Message  Caduce62 Lun 10 Déc - 21:29

Comment ArcelorMittal fait plier tous les Etats qui lui résistent

Challenges le 04-12-2012 à 15h44 - Mis à jour à 17h35 Par Alice Mérieux

A ce jour, seuls deux gouvernements sont parvenus à faire plier Lakshmi Mittal : l'Afrique du Sud et l'Ukraine. Tous les autres n'ont pas su résister au laminage indien.

Arnaud Montebourg a perdu la bataille contre Arcelor Mittal. Mais il n’est pas le seul. La Belgique s’y pique aussi en ce moment même. Et l’Irlande en son temps. Il n’y a finalement guère que l’Afrique du Sud qui a réussi à tenir Lakshmi Mittal en respect.

ArcelorMittal s’est ainsi fait roulé dans la farine par son fournisseur de minerai de fer, SIOC, dont il était pourtant l’un des actionnaires depuis 2001. A la faveur d’un changement de gouvernement, une nouvelle loi a fait passer, en 2010, les sous-sols sud-africains sous pavillon national. Et du jour au lendemain, Mittal a vu le prix de sa matière première, qu’il payait jusque-là à prix coûtant, s’envoler au prix du marché. Mais l’Afrique du Sud a vraiment nationalisé. Pas Montebourg.

Pour faire céder les Roumains, il fait appel à Tony Blair

Hormis ce cas d’espèce, ArcelorMittal n’en a toujours fait qu’à sa tête avec les gouvernements. N’a-t-il pas obtenu, en 2002, de la plume de Tony Blair, une lettre adressée au Président roumain, Nastase, l’incitant fortement à céder une partie de sa sidérurgie en cours de privatisation (Sidex) à l’excellent Lakshmi Mittal ?

L’ancien Premier ministre britannique précisait même au Roumain qu’un tel geste serait très bien vu de l’Union européenne que son pays cherchait alors à intégrer. Deux mois auparavant, Lakshmi Mittal avait fait un don au Labour Party de 125.000 livres. Depuis, l’organisation anglaise Unlock Democracy évalue à plus de 5 millions de livres les donations du magnat indien au parti politique. Il figure au neuvième rang du classement des sponsors.

Christine Lagarde s'était elle-aussi rangée à l'argument de la conjoncture

En France aussi, il s’en sort toujours. Outre l’affaire Florange, ArcelorMittal s’était déjà tiré d’un fort mauvais pas : condamné par le Conseil de la concurrence en 2008 avec le "cartel de l’acier" à une amende colossale de 302 millions d’euros, Mittal avait porté l’affaire en justice. La Cour d’appel de Paris avait alors accordé une ristourne exceptionnelle au leader mondial de l’acier : sa facture ayant fondu à 42 millions. L’argument – déjà : une conjoncture trop dure pour l’acier. La ministre de l’Economie de l’époque, Christine Lagarde, s’était alors rangée à cet argument, ne jugeant pas utile de traîner le groupe en Cassation…

Finalement, confie un ancien cadre dirigeant du groupe : "Il n’y a que les banques et les partenaires commerciaux de Mittal qui peuvent le faire plier." Comme en Ukraine. Cette fois-ci, c’est une entreprise privée qui donne du fil à retordre à Mittal. Son premier concurrent, la société SKM, appartient à Rinat Akhmetov, un très proche du Président Viktor Ianoukovitch ! Résultat, le "bras de fer" rêvé par Arnaud Montebourg, est ici bien réel. Quand la France menace le groupe d’un redressement fiscal "astronomique" (1,3 milliard d’euros), ArcelorMittal ne daigne pas même le noter dans son rapport annuel.

Même en Ukraine, il n'a pas dit son son dernier mot

"On négocie, on négocie" assure pourtant une proche du géant. Le fisc ukrainien, lui, ne discute pas et réclame 57 millions de dollars à Mittal pour fraude à la TVA. L’Indien de Londres la conteste, mais il ne la masque pas dans ses comptes. Et pour cause : les paris sur l’issue de la procédure judiciaire en cours ne sont pas en sa faveur. Mais Rinat Akhmetov n’use pas seulement de moyens légaux pour tordre le bras de Mittal. Un ancien raconte : "Akhmetov tient toute la logistique en Ukraine. Et Mittal a toutes les peines du monde à trouver des ports et des wagons pour ses matériaux."

Du coup, en décembre 2011, il est obligé de racheter Nikmet pour s’assurer "un accès à la mer" : 23 millions de dollars. Mittal avait pourtant misé déjà gros sur son unité ukrainienne, Krivoy Rog acquise en 2005 pour 4,8 milliards de dollars ! Mais Lakshmi Mittal n’a pas dit son dernier mot. Selon une dépêche de l’agence Interfax, le leader mondial de l’acier s’apprête à diviser par trois ses effectifs locaux (de 38.000 à 12.600). Le syndicat maison a appelé Viktor Ianoukovitch…
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