L'Ukraine à Cannes
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L'Ukraine à Cannes
Mon bonheur, c'est pas la joie...
Par Christophe Chadefaud
Un premier long-métrage ukrainien épuisant et alambiqué pour le plaisir. Non merci.
L'histoire : Un camionneur qui n'a jamais fait de mal à une mouche traverse des forêts d'Ukraine et ses villages désoeuvrés pour se retrouver empêtré dans un enfer de violences.
Les plus : Des saillies comiques sorties de nulle part qui font leur petit effet, comme "Si t'as pas de cul, tires-toi les doigts du cul !"
Un premier film aux intentions louables. L'ukrainien Sergei Loznitsa fait une tentative d'état des lieux des abus de pouvoir (principalement policier et militaire) qui gangrènent son pays.
Les moins : Mais de quoi parle Mon bonheur au bout du compte ? De traumatismes de guerre, d'un questionnement sur l'identité nationale, de la misère, de vies usées, de spirale de la haine? La lourdeur de la (dé)construction du récit n'aide pas à approcher le véritable propos de Sergei Loznitsa. Ellipses, flash-back, apparitions soudaines de nouveaux personnages sans intérêt, retour au récit... Notre joyeux camionneur croise un petit vieux qui lui raconte comment il a perdu son identité du temps de sa jeunesse de fier lieutenant, tente d'aider une fillette orgueilleuse qui fait le tapin, se retrouve aux prises avec des bandits repentants mais pas trop, disparaît, réapparaît barbu et muet... C'est à n'y rien comprendre.
Le verdict : Le film a beau s'achever dans une apothéose de violence glacée, cela fait déjà un bail qu'il nous a paumé en cours de route.
Film: Mon bonheur
Réalisateur: Sergei Loznitsa
Par Christophe Chadefaud
Un premier long-métrage ukrainien épuisant et alambiqué pour le plaisir. Non merci.
L'histoire : Un camionneur qui n'a jamais fait de mal à une mouche traverse des forêts d'Ukraine et ses villages désoeuvrés pour se retrouver empêtré dans un enfer de violences.
Les plus : Des saillies comiques sorties de nulle part qui font leur petit effet, comme "Si t'as pas de cul, tires-toi les doigts du cul !"
Un premier film aux intentions louables. L'ukrainien Sergei Loznitsa fait une tentative d'état des lieux des abus de pouvoir (principalement policier et militaire) qui gangrènent son pays.
Les moins : Mais de quoi parle Mon bonheur au bout du compte ? De traumatismes de guerre, d'un questionnement sur l'identité nationale, de la misère, de vies usées, de spirale de la haine? La lourdeur de la (dé)construction du récit n'aide pas à approcher le véritable propos de Sergei Loznitsa. Ellipses, flash-back, apparitions soudaines de nouveaux personnages sans intérêt, retour au récit... Notre joyeux camionneur croise un petit vieux qui lui raconte comment il a perdu son identité du temps de sa jeunesse de fier lieutenant, tente d'aider une fillette orgueilleuse qui fait le tapin, se retrouve aux prises avec des bandits repentants mais pas trop, disparaît, réapparaît barbu et muet... C'est à n'y rien comprendre.
Le verdict : Le film a beau s'achever dans une apothéose de violence glacée, cela fait déjà un bail qu'il nous a paumé en cours de route.
Réalisateur: Sergei Loznitsa
Re: L'Ukraine à Cannes
Pffffff, demander à un Belge si un film Ukrainnien passe en France, quelle idée !!!
misterlooping- Messages : 658
Date d'inscription : 03/01/2010
Age : 50
Localisation : Aix en Provence
Re: L'Ukraine à Cannes
RomanoV a écrit:Est ce que le film en version française est ou sera disponible en DVD?
Que répondre ?? pfffffffff rien la question est trop stupide ... Franchement tu as déjà vu un film au festival de Cannes partir dans les oubliettes ? Il ne peut pas être, mais sera disponible forcement. En version multilingue comme tous DVD.
misterlooping- Messages : 658
Date d'inscription : 03/01/2010
Age : 50
Localisation : Aix en Provence
Re: L'Ukraine à Cannes
Le Festival de Cannes présentera le film de Mantas Kvedaravičius, réalisateur exécuté par les Russes pendant son tournage en Ukraine
Le cinéaste lituanien avait voulu revenir à Marioupol pour y filmer le quotidien de ses habitants pendant la guerre, huit ans après avoir consacré un premier film à la ville ukrainienne.
PAR VALENTINE ULGU-SERVANT
« C’était le paradis en enfer, les ailes délicates du papillon qui se rapprochaient, l’odeur de la mort dans sa dimension brute. C’était la vie qui palpitait. » Bouleversantes, ces quelques phrases descriptives proviennent des notes de tournage de Mantas Kvedaravičius.
Le cinéaste lituanien a été tué par des soldats russes le 2 avril, à Marioupol, en Ukraine, à l'âge de 45 ans. Le Festival de Cannes lui rend hommage avec la projection du film qu'il tournait sur place, intitulé Mariupolis 2.
Huit ans après avoir consacré un premier film à la ville, déjà en proie aux bombardements et aux violences à cause de sa proximité avec des régions séparatistes pro-russes, le réalisateur était revenu avec sa caméra.
Cette fois, il arrivait au coeur de la guerre, dans une des villes ukrainiennes les plus violemment visées par les forces russes. Son objectif était de retourner auprès des habitants qu'il avait déjà rencontrés en 2014, pendant le tournage de Mariupolis.
Dans un communiqué, le Festival de Cannes explique comment le deuxième volet a été conçu, après son décès : « Sa fiancée, Hanna Bilobrova, qui l’accompagnait, a pu rapporter les images tournées là-bas et les assembler avec Dounia Sichov, la monteuse de Mantas. »
Dans Mariupolis, le réalisateur s'attardait sur la vitalité des habitants de la ville : leur jeunesse, leurs arts, leurs commerces, leurs rires, malgré les menaces quotidiennes dans le Donbass. Mariupolis 2 est l'héritage de sa démarche artistique, résolument tournée vers l'humain. Le film
« donne à voir la vie qui continue sous les bombes et dévoile des images aussi tragiques que porteuses d’espoir », détaille le Festival de Cannes.
Le film, co-réalisé avec la fiancée du réalisateur, sera projeté les 19 et 20 mai.
Le cinéaste lituanien avait voulu revenir à Marioupol pour y filmer le quotidien de ses habitants pendant la guerre, huit ans après avoir consacré un premier film à la ville ukrainienne.
PAR VALENTINE ULGU-SERVANT
« C’était le paradis en enfer, les ailes délicates du papillon qui se rapprochaient, l’odeur de la mort dans sa dimension brute. C’était la vie qui palpitait. » Bouleversantes, ces quelques phrases descriptives proviennent des notes de tournage de Mantas Kvedaravičius.
Le cinéaste lituanien a été tué par des soldats russes le 2 avril, à Marioupol, en Ukraine, à l'âge de 45 ans. Le Festival de Cannes lui rend hommage avec la projection du film qu'il tournait sur place, intitulé Mariupolis 2.
Huit ans après avoir consacré un premier film à la ville, déjà en proie aux bombardements et aux violences à cause de sa proximité avec des régions séparatistes pro-russes, le réalisateur était revenu avec sa caméra.
Cette fois, il arrivait au coeur de la guerre, dans une des villes ukrainiennes les plus violemment visées par les forces russes. Son objectif était de retourner auprès des habitants qu'il avait déjà rencontrés en 2014, pendant le tournage de Mariupolis.
Dans un communiqué, le Festival de Cannes explique comment le deuxième volet a été conçu, après son décès : « Sa fiancée, Hanna Bilobrova, qui l’accompagnait, a pu rapporter les images tournées là-bas et les assembler avec Dounia Sichov, la monteuse de Mantas. »
Dans Mariupolis, le réalisateur s'attardait sur la vitalité des habitants de la ville : leur jeunesse, leurs arts, leurs commerces, leurs rires, malgré les menaces quotidiennes dans le Donbass. Mariupolis 2 est l'héritage de sa démarche artistique, résolument tournée vers l'humain. Le film
« donne à voir la vie qui continue sous les bombes et dévoile des images aussi tragiques que porteuses d’espoir », détaille le Festival de Cannes.
Le film, co-réalisé avec la fiancée du réalisateur, sera projeté les 19 et 20 mai.
Caduce62- Messages : 15213
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 61
Localisation : chez les Ch'tis
Re: L'Ukraine à Cannes
Quand le Festival de Cannes essaie de taper fort
La Russie vient de larguer 12 missiles sur ma ville natale de Krementchouk, dans la région de Poltava en Ukraine. Chez moi, à Paris, je me prépare à aller à mon 10e Festival de Cannes. Je me pose beaucoup de questions en ce mois de mai. Je me dis que le plus grand festival du monde tape fort mais complètement à côté.
Mediapart
Jeudi 12 mai 2022. La Russie vient de larguer 12 missiles sur ma ville natale de Krementchouk, dans la région de Poltava en Ukraine. Chez moi, à Paris, j’appelle mes parents pour savoir s’ils sont descendus dans l’abri. Ces jours-ci, je me prépare à aller à mon 10e Festival de Cannes.
J’ai découvert le plus grand festival du monde en 2013. C’était une des plus heureuses quinzaines de jours de ma vie. Depuis, ma vie professionnelle rime avec le mois de mai et la Croisette.
En 2014, je suis revenue au Festival de Cannes après avoir vécu la Révolution de la Dignité. Cet hiver-là, j’ai vu les gens mourir sur la place centrale de la capitale de mon pays. La Crimée venait d’être annexée. La guerre du Donbass venait d’éclater. Le film ukrainien THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy avait gagné 3 prix à la Semaine de la Critique. Le film MAÏDAN de Sergueï Loznitsa avait été montré hors compétition et est considéré depuis comme un des plus grands films sur l’événement qui a fait basculer l’histoire moderne de mon pays. La même année, après avoir terminé mon master à Kyiv, je me suis installée à Paris. Le 24 février 2022, la Russie a lancé l’invasion de mon pays, une guerre sans précédent qui se déroule au cœur de l’Europe depuis maintenant presque 3 mois.
Le 1e mars, le Festival de Cannes a décidé de “ne pas accueillir de délégations officielles venues de Russie ni d’accepter la présence de la moindre instance liée au gouvernement russe”. L’équipe organisatrice a salué “le courage de tous ceux qui, en Russie, ont pris des risques pour protester contre l’agression et l’invasion de l’Ukraine. Parmi eux, des artistes et des professionnels du cinéma qui n’ont jamais cessé de lutter contre le régime contemporain, qui ne peuvent être associés à ces actions insupportables, et ceux qui bombardent l’Ukraine”. Dans son interview à Franceinfo, le jour même, Thierry Frémaux, le délégué général du festival, a déclaré : “Les films russes que nous montrons sont anti-Poutine”.
Le 14 avril, la sélection officielle du festival a été dévoilée : on y trouve notamment La Femme de Tchaïkovski du cinéaste russe Kirill Serebrennikov, largement qualifié de “dissident” dans les médias français. Pendant mes années à Paris, j’ai appris qu’en France, on éprouve de l’admiration envers les dissidents, surtout s’il s’agit des dissidents russes. Peut être que c’est cette admiration qui fait fermer les yeux du Festival de Cannes sur le fait que lors de sa longue carrière Kirill Serebrennikov a été pendant plusieurs années proche du régime de Vladimir Poutine. Kirill Serebrennikov était un proche collaborateur de Vladislav Sourkov, conseiller de Vladimir Poutine, qui supervisait le dossier ukrainien au sein de l’administration présidentielle russe. Vladislav Sourkov est un architecte de la machine de propagande russe, il est aux origines des actions qui ont déclenché la guerre au Donbass, l’annexion de la Crimée et l’invasion russe en Ukraine. En 2011, Kirill Serebrennikov a mis en scène le roman Presque zéro dont l’auteur est Vladislav Sourkov. En 2012, Kirill Serebrennikov a pris le poste de directeur du Gogol Center grâce à Vladislav Sourkov. Enfin, avec Natalia Doubovitskaya, la femme de Vladislav Sourkov, Kirill Serebrennikov a ouvert la fondation culturelle Le Territoire qui recevait plusieurs subventions de la part de l’administration de Poutine ainsi que du ministère de culture de Russie.
Quant au film La Femme de Tchaïkovski, il se trouve qu’il a été financé par Kinoprime Foundation de l’oligarque russe Roman Abramovitch qui est actuellement visé par les sanctions. En avril, le Ministère français de l’Economie et des Finances a gelé plusieurs biens immobiliers d’Abramovitch sur la Côte d’Azur, dont le Château de Croë à Antibes. Je me pose donc une question : à l’heure où on sanctionne les oligarques proches de Poutine en gelant leurs biens immobiliers sur la Côte d’Azur, peut-on projeter les films financés par ces mêmes oligarques sur cette même Côte d’Azur ?
Le 25 avril, dans son communiqué de presse, le Festival de Cannes s’est félicité de la décision de Michel Hazanavicius et de ses partenaires de changer le titre de son film, qui fera l'ouverture du festival. La lettre Z devenue le symbole du soutien de l’invasion russe en Ukraine, le film Initialement appelé Z (Comme Z) a été renommé Coupez !. Dans ce communiqué, le festival mentionne “le gouvernement russe” ainsi que “l’armée russe” tout en évitant de parler de la Russie, comme si seuls le gouvernement et l’armée étaient responsables de cette invasion alors que selon un sondage publié jeudi 31 mars par Levada, l'institut d'enquête russe indépendant, environ 83% (soit 120 millions) de Russes soutiennent l’invasion en Ukraine. Dans ses interventions, la direction du festival défend Kirill Serebrennikov en le dissociant de la Russie et en saluant son opposition au pouvoir russe. Pour l’heure, le film du “dissident” russe est toujours en compétition au Festival de Cannes. Kirill Serebrennikov, quant à lui, n’est plus assigné à résidence depuis fin mars. Il prépare ses spectacles à Amsterdam, Berlin et Avignon. Il travaille sur son prochain film sur le dissident Limonov. Il est attendu à Cannes.
Mi-avril, avec mes collègues programmateurs ukrainiens, nous avons proposé à Cannes Classics, section du festival dédiée aux films de patrimoine, une sélection de films ukrainiens. Nous avons pensé que ce serait un geste fort de solidarité avec le Centre Dovjenko, cinémathèque ukrainienne de Kyiv qui était sous les bombardements russes depuis des semaines, avec ses très riches archives de films menacées de destruction. Lors des échanges avec les programmateurs cannois, ils m’ont fait passer le message qu’il “fallait taper plus fort”. Finalement, aucun film ukrainien n'a été retenu à Cannes Classics. Je n’ai reçu aucun mail de suivi de la part des programmateurs. Le mardi 10 mai, la sélection du Cinéma de la plage a été dévoilée. En signe du “soutien au peuple ukrainien, en ces temps de souffrance et de résistance”, le Festival de Cannes a décidé de montrer Est-Ouest, un film français de Régis Wargnier : un film coproduit par la Russie, avec un casting majoritairement russe, sur des émigrés russes dans les années 1940. Apparemment, le fait que le film ait été tourné à Kyiv était suffisant pour soutenir le peuple ukrainien.
Lundi 17 mai. La 75e édition du Festival de Cannes démarre demain. Je commence à faire ma valise. La guerre ravage l’Ukraine. Les Russes bombardent les musées et les cimetières. Sur les territoires occupés, ils brûlent les bibliothèques, et tout particulièrement les livres des auteurs ukrainiens. A Trostianets, dans la région de Soumy, la villa de Tchaïkovski a été endommagée par un missile russe. Je me pose beaucoup de questions en ce mois de mai. Je me dis que le plus grand festival du monde tape fort mais complètement à côté. Tout en restant très loin de la réalité.
P. S. Le 5 mai, Le Monde a publié le texte intitulé Du Festival de Cannes aux quartiers chics de Paris, la famille très glamour du porte-parole de Poutine. En quelques heures, on a enlevé la 1e partie du titre, et donc la mention du Festival de Cannes. Néanmoins, on voit toujours l’intitulé initial dans la version anglaise du papier. J’ignore les raisons de ces modifications. Peut être que le titre était trop long. C'est bien dommage qu'il ait été changé, car la présence russe sur la Croisette en ce mois de mai 2022 mérite d'être interrogée.
Anna Koriagina
La Russie vient de larguer 12 missiles sur ma ville natale de Krementchouk, dans la région de Poltava en Ukraine. Chez moi, à Paris, je me prépare à aller à mon 10e Festival de Cannes. Je me pose beaucoup de questions en ce mois de mai. Je me dis que le plus grand festival du monde tape fort mais complètement à côté.
Mediapart
Jeudi 12 mai 2022. La Russie vient de larguer 12 missiles sur ma ville natale de Krementchouk, dans la région de Poltava en Ukraine. Chez moi, à Paris, j’appelle mes parents pour savoir s’ils sont descendus dans l’abri. Ces jours-ci, je me prépare à aller à mon 10e Festival de Cannes.
J’ai découvert le plus grand festival du monde en 2013. C’était une des plus heureuses quinzaines de jours de ma vie. Depuis, ma vie professionnelle rime avec le mois de mai et la Croisette.
En 2014, je suis revenue au Festival de Cannes après avoir vécu la Révolution de la Dignité. Cet hiver-là, j’ai vu les gens mourir sur la place centrale de la capitale de mon pays. La Crimée venait d’être annexée. La guerre du Donbass venait d’éclater. Le film ukrainien THE TRIBE de Myroslav Slaboshpytskiy avait gagné 3 prix à la Semaine de la Critique. Le film MAÏDAN de Sergueï Loznitsa avait été montré hors compétition et est considéré depuis comme un des plus grands films sur l’événement qui a fait basculer l’histoire moderne de mon pays. La même année, après avoir terminé mon master à Kyiv, je me suis installée à Paris. Le 24 février 2022, la Russie a lancé l’invasion de mon pays, une guerre sans précédent qui se déroule au cœur de l’Europe depuis maintenant presque 3 mois.
Le 1e mars, le Festival de Cannes a décidé de “ne pas accueillir de délégations officielles venues de Russie ni d’accepter la présence de la moindre instance liée au gouvernement russe”. L’équipe organisatrice a salué “le courage de tous ceux qui, en Russie, ont pris des risques pour protester contre l’agression et l’invasion de l’Ukraine. Parmi eux, des artistes et des professionnels du cinéma qui n’ont jamais cessé de lutter contre le régime contemporain, qui ne peuvent être associés à ces actions insupportables, et ceux qui bombardent l’Ukraine”. Dans son interview à Franceinfo, le jour même, Thierry Frémaux, le délégué général du festival, a déclaré : “Les films russes que nous montrons sont anti-Poutine”.
Le 14 avril, la sélection officielle du festival a été dévoilée : on y trouve notamment La Femme de Tchaïkovski du cinéaste russe Kirill Serebrennikov, largement qualifié de “dissident” dans les médias français. Pendant mes années à Paris, j’ai appris qu’en France, on éprouve de l’admiration envers les dissidents, surtout s’il s’agit des dissidents russes. Peut être que c’est cette admiration qui fait fermer les yeux du Festival de Cannes sur le fait que lors de sa longue carrière Kirill Serebrennikov a été pendant plusieurs années proche du régime de Vladimir Poutine. Kirill Serebrennikov était un proche collaborateur de Vladislav Sourkov, conseiller de Vladimir Poutine, qui supervisait le dossier ukrainien au sein de l’administration présidentielle russe. Vladislav Sourkov est un architecte de la machine de propagande russe, il est aux origines des actions qui ont déclenché la guerre au Donbass, l’annexion de la Crimée et l’invasion russe en Ukraine. En 2011, Kirill Serebrennikov a mis en scène le roman Presque zéro dont l’auteur est Vladislav Sourkov. En 2012, Kirill Serebrennikov a pris le poste de directeur du Gogol Center grâce à Vladislav Sourkov. Enfin, avec Natalia Doubovitskaya, la femme de Vladislav Sourkov, Kirill Serebrennikov a ouvert la fondation culturelle Le Territoire qui recevait plusieurs subventions de la part de l’administration de Poutine ainsi que du ministère de culture de Russie.
Quant au film La Femme de Tchaïkovski, il se trouve qu’il a été financé par Kinoprime Foundation de l’oligarque russe Roman Abramovitch qui est actuellement visé par les sanctions. En avril, le Ministère français de l’Economie et des Finances a gelé plusieurs biens immobiliers d’Abramovitch sur la Côte d’Azur, dont le Château de Croë à Antibes. Je me pose donc une question : à l’heure où on sanctionne les oligarques proches de Poutine en gelant leurs biens immobiliers sur la Côte d’Azur, peut-on projeter les films financés par ces mêmes oligarques sur cette même Côte d’Azur ?
Le 25 avril, dans son communiqué de presse, le Festival de Cannes s’est félicité de la décision de Michel Hazanavicius et de ses partenaires de changer le titre de son film, qui fera l'ouverture du festival. La lettre Z devenue le symbole du soutien de l’invasion russe en Ukraine, le film Initialement appelé Z (Comme Z) a été renommé Coupez !. Dans ce communiqué, le festival mentionne “le gouvernement russe” ainsi que “l’armée russe” tout en évitant de parler de la Russie, comme si seuls le gouvernement et l’armée étaient responsables de cette invasion alors que selon un sondage publié jeudi 31 mars par Levada, l'institut d'enquête russe indépendant, environ 83% (soit 120 millions) de Russes soutiennent l’invasion en Ukraine. Dans ses interventions, la direction du festival défend Kirill Serebrennikov en le dissociant de la Russie et en saluant son opposition au pouvoir russe. Pour l’heure, le film du “dissident” russe est toujours en compétition au Festival de Cannes. Kirill Serebrennikov, quant à lui, n’est plus assigné à résidence depuis fin mars. Il prépare ses spectacles à Amsterdam, Berlin et Avignon. Il travaille sur son prochain film sur le dissident Limonov. Il est attendu à Cannes.
Mi-avril, avec mes collègues programmateurs ukrainiens, nous avons proposé à Cannes Classics, section du festival dédiée aux films de patrimoine, une sélection de films ukrainiens. Nous avons pensé que ce serait un geste fort de solidarité avec le Centre Dovjenko, cinémathèque ukrainienne de Kyiv qui était sous les bombardements russes depuis des semaines, avec ses très riches archives de films menacées de destruction. Lors des échanges avec les programmateurs cannois, ils m’ont fait passer le message qu’il “fallait taper plus fort”. Finalement, aucun film ukrainien n'a été retenu à Cannes Classics. Je n’ai reçu aucun mail de suivi de la part des programmateurs. Le mardi 10 mai, la sélection du Cinéma de la plage a été dévoilée. En signe du “soutien au peuple ukrainien, en ces temps de souffrance et de résistance”, le Festival de Cannes a décidé de montrer Est-Ouest, un film français de Régis Wargnier : un film coproduit par la Russie, avec un casting majoritairement russe, sur des émigrés russes dans les années 1940. Apparemment, le fait que le film ait été tourné à Kyiv était suffisant pour soutenir le peuple ukrainien.
Lundi 17 mai. La 75e édition du Festival de Cannes démarre demain. Je commence à faire ma valise. La guerre ravage l’Ukraine. Les Russes bombardent les musées et les cimetières. Sur les territoires occupés, ils brûlent les bibliothèques, et tout particulièrement les livres des auteurs ukrainiens. A Trostianets, dans la région de Soumy, la villa de Tchaïkovski a été endommagée par un missile russe. Je me pose beaucoup de questions en ce mois de mai. Je me dis que le plus grand festival du monde tape fort mais complètement à côté. Tout en restant très loin de la réalité.
P. S. Le 5 mai, Le Monde a publié le texte intitulé Du Festival de Cannes aux quartiers chics de Paris, la famille très glamour du porte-parole de Poutine. En quelques heures, on a enlevé la 1e partie du titre, et donc la mention du Festival de Cannes. Néanmoins, on voit toujours l’intitulé initial dans la version anglaise du papier. J’ignore les raisons de ces modifications. Peut être que le titre était trop long. C'est bien dommage qu'il ait été changé, car la présence russe sur la Croisette en ce mois de mai 2022 mérite d'être interrogée.
Anna Koriagina
Caduce62- Messages : 15213
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Re: L'Ukraine à Cannes
Voilà mon opinion sur les artistes russes au Festival de Cannes ...
Une grande culture ne peut pas se construire sur la victimisation
Depuis l’ouverture du Festival de Cannes se multiplient les articles sur les cinéastes russes en exil, invités au festival. Un entretien avec Kirill Serebrennikov, dont le film est en compétition officielle. Un article de Télérama (du 21 mai) sur Anton Dolin, un critique russe en exil….
Je les lis et je les écoute attentivement. Je cherche. Je cherche désespérément…. Mais je ne trouve pas. Jusqu’à présent, je n’ai trouvé aucune raison ni de les admirer, ni de plaider la cause de la «grande culture russe » avec eux aujourd’hui.
Kirill Serebrennikov est en exil en Allemagne; Anton Dolin en Lettonie. L’un « ne peut pas souscrire à un boycott général de la culture russe », l’autre condamne l’agression de Poutine. Tous les deux sont contre la guerre.
Certes.
Mais ce que j’entends aussi est que je devrais compatir avec eux. Que, du fait d’être obligés de quitter leur pays, de tout perdre, ils rejoignent les rangs des victimes. Que les Russes sont aussi les victimes, et qu’ils doivent« composer avec l’immense culpabilité du poids de cette guerre ». Et de ce fait, ce sont eux qui sont sous les feux des projecteurs de Cannes, comme les défenseurs de la grande culture russe, menacée par cette guerre, elle aussi victime en exil.
Or, je ne trouve pas un seul morceau de mon cœur qui compatit. Parce que, même si leur position est claire – elle est anti-guerre – elle est la même que la plupart des «libéraux» russes aujourd’hui. Elle est égoïste, autocentrée. Au fond, elle ne s’intéresse guère à l’Ukraine. Elle ne se remet pas en question. Elle n’exprime pas de regrets. Elle ne demande pas pardon. Elle se pose tout simplement en victime.
En effet, pour Kirill Serebrennikov, un trauma, c’est «quand un film est né», c’est à ce moment qu’on est « presque mort ». Pour Anton Dolin, il est « difficile de trouver ses mots, d’imaginer un moyen d’action». Parmi ses malheurs, il évoque le blocage de sa carte de crédit, mais il a quand même trouvé des moyens pour aller à Cannes, ainsi qu’à Milan, pour rencontrer le producteur Alexandre Rodnianski, depuis la ville la plus chic de la Côte baltique, Jūrmala, où il est exilé. Et surtout, que cette guerre «terrible» n’était pas «la sienne».
Or, ne nous trompons pas de vraies victimes, ni de vrais héros. Ce ne sont ni Anton Dolin ni Kirill Serebrennikov. Ce sont les artistes et journalistes ukrainiens qui sont morts à cause de la guerre et non à cause d’un film –notamment Pavlo Li, l’acteur mort à Irpin en combattant contre l’armée russe ; Maks Levin, photographe, documentaliste et opérateur, exécuté à son domicile par des militaires russes, dont le corps a été enlevé et caché ; ou encore Oksana Shvets, actrice de cinéma et de théâtre et Artem Datsyshyn, danseur de l’Opéra de Kyiv, tous les deux morts sous les bombardements dans la capitale à Kyiv. Les victimes et les héros – ce sont aussi les ukrainiens, simples civils, qui n’attendent pas qu’on leur « imagine » des moyens d’actions, mais qui agissent dès les premières minutes de la guerre tous les jours-là où ils le peuvent : à commencer par les babouchkas qui préparent les repas aux soldats depuis leurs abris sous terre ; les enfants qui fabriquent des cocktails Molotov; les bénévoles à travers le monde entier de toutes nationalités qui fournissent l’aide humanitaire et qui aident à faire sortir les familles des zones de guerre en organisant le transport et le logement par les réseaux sociaux …. Chacun a trouvé son moyen d’action à sa place. Et on ne parle même pas de ces ukrainiens, y compris ceux qui n’ont jamais eu une carte de crédit dans leur vie, qui ont donné toute leur épargne pour soutenir l’arméeukrainienne et les victimes, mais qui ne se plaignent pas et au contraire s’enréjouissent.
Alors, quel signe cherche-je ? Qu’attends-je des cinéastes russes pour croire que leurs états d’âme sont sincères, et pour enfin compatir avec eux aussi? Qu’attends-je de ces défendeurs de la grande culture russe aujourd’hui, pour me dire que, oui, ils et elles méritent leur place à Cannes ?J’attends qu’ils montent sur la scène du festival et – s’ils ressentent véritablement cette « immense culpabilité » – qu’ils demandent pardon. Pardon pour ces derniers 22 ans, durant lesquels ils ont fréquenté tout ce beau-monde russe quia fait « fleurir les blockbusters patriotiques qui battaient des records au box-office» et qui a nourri les sentiments guerriers des Russes ordinaires. S’il leur est arrivé de critiquer ces films de propagande militaire, ont-ils osé critiquer aussi l’image des ukrainiens fabriquée par le cinéma russe ? Est-ce qu’ils se sont rendu compte à quel point cette image était faussée et a nourri, elle aussi, les sentiments de haine envers les ukrainiens particulièrement?
Si aujourd’hui les cinéastes russes ont un grand confort et des carrières à perdre, c’est qu’ils n’ont jamais osé suffisamment lever la tête avant ;qu’ils se sont bien servi des financements de l’État russe de Poutine et de ses oligarques pour leurs créations et pour faire avancer leurs carrières. Alors, j’attendsune expression d’un regret vrai et profond. Un pardon de ne pas avoir dénoncé ou critiqué plus tôt, plus fort, plus réfléchi, de ne pas avoir tiré le signal d’alarmequand c’était encore possible, d’avoir fait des compromis avec leur conscience pendant trop longtemps.
J’attends qu’ils dédient leur travail à Pavlo Li, Maks Levin, Oksana Shvets, Artem Datsyshyn, au théâtre de Marioupol, au musée de Grigori Skovoroda détruits par les bombes russes, aux adolescents ukrainiens qui ont filmé leur quotidien depuis les abris souterrains avant de mourir, à toute la culture ukrainienne massacrée par la silence de la culture russe.
J’attends qu’ils disent aussi que cette guerre, elle est en fait la leur. Oui, la leur, dans le sens où ils sont prêts à se mettre aux côtés des ukrainiens et du monde entier, en agissant sans attendre, dans cette guerre contre la barbarie. Il leur manque des idées d’action ? Qu’ils commencent par se mettre aux côtés des cinéastes et des médias ukrainiens pour convaincre les dirigeants européens de bloquer les chaînes russes en Europe (seulement 4sur 30 sont fermées aujourd’hui), non parce qu’elles sont russes mais parce qu’ellescontinuent à diffuser des mensonges, des blockbusters patriotiques, et des films dénigrant l’image des ukrainiens.
Tant que je n’entends pas cela, la « grande culture russe »restera la culture de victimisation et de lâcheté ; la culture du 19ème, mais pas du 21ème siècle. Et de ce fait, elle peut s’attendre à un seul destin: suivre le chemin du navire «Moskva».
(c) Mariya Aleksynska
Une grande culture ne peut pas se construire sur la victimisation
Depuis l’ouverture du Festival de Cannes se multiplient les articles sur les cinéastes russes en exil, invités au festival. Un entretien avec Kirill Serebrennikov, dont le film est en compétition officielle. Un article de Télérama (du 21 mai) sur Anton Dolin, un critique russe en exil….
Je les lis et je les écoute attentivement. Je cherche. Je cherche désespérément…. Mais je ne trouve pas. Jusqu’à présent, je n’ai trouvé aucune raison ni de les admirer, ni de plaider la cause de la «grande culture russe » avec eux aujourd’hui.
Kirill Serebrennikov est en exil en Allemagne; Anton Dolin en Lettonie. L’un « ne peut pas souscrire à un boycott général de la culture russe », l’autre condamne l’agression de Poutine. Tous les deux sont contre la guerre.
Certes.
Mais ce que j’entends aussi est que je devrais compatir avec eux. Que, du fait d’être obligés de quitter leur pays, de tout perdre, ils rejoignent les rangs des victimes. Que les Russes sont aussi les victimes, et qu’ils doivent« composer avec l’immense culpabilité du poids de cette guerre ». Et de ce fait, ce sont eux qui sont sous les feux des projecteurs de Cannes, comme les défenseurs de la grande culture russe, menacée par cette guerre, elle aussi victime en exil.
Or, je ne trouve pas un seul morceau de mon cœur qui compatit. Parce que, même si leur position est claire – elle est anti-guerre – elle est la même que la plupart des «libéraux» russes aujourd’hui. Elle est égoïste, autocentrée. Au fond, elle ne s’intéresse guère à l’Ukraine. Elle ne se remet pas en question. Elle n’exprime pas de regrets. Elle ne demande pas pardon. Elle se pose tout simplement en victime.
En effet, pour Kirill Serebrennikov, un trauma, c’est «quand un film est né», c’est à ce moment qu’on est « presque mort ». Pour Anton Dolin, il est « difficile de trouver ses mots, d’imaginer un moyen d’action». Parmi ses malheurs, il évoque le blocage de sa carte de crédit, mais il a quand même trouvé des moyens pour aller à Cannes, ainsi qu’à Milan, pour rencontrer le producteur Alexandre Rodnianski, depuis la ville la plus chic de la Côte baltique, Jūrmala, où il est exilé. Et surtout, que cette guerre «terrible» n’était pas «la sienne».
Or, ne nous trompons pas de vraies victimes, ni de vrais héros. Ce ne sont ni Anton Dolin ni Kirill Serebrennikov. Ce sont les artistes et journalistes ukrainiens qui sont morts à cause de la guerre et non à cause d’un film –notamment Pavlo Li, l’acteur mort à Irpin en combattant contre l’armée russe ; Maks Levin, photographe, documentaliste et opérateur, exécuté à son domicile par des militaires russes, dont le corps a été enlevé et caché ; ou encore Oksana Shvets, actrice de cinéma et de théâtre et Artem Datsyshyn, danseur de l’Opéra de Kyiv, tous les deux morts sous les bombardements dans la capitale à Kyiv. Les victimes et les héros – ce sont aussi les ukrainiens, simples civils, qui n’attendent pas qu’on leur « imagine » des moyens d’actions, mais qui agissent dès les premières minutes de la guerre tous les jours-là où ils le peuvent : à commencer par les babouchkas qui préparent les repas aux soldats depuis leurs abris sous terre ; les enfants qui fabriquent des cocktails Molotov; les bénévoles à travers le monde entier de toutes nationalités qui fournissent l’aide humanitaire et qui aident à faire sortir les familles des zones de guerre en organisant le transport et le logement par les réseaux sociaux …. Chacun a trouvé son moyen d’action à sa place. Et on ne parle même pas de ces ukrainiens, y compris ceux qui n’ont jamais eu une carte de crédit dans leur vie, qui ont donné toute leur épargne pour soutenir l’arméeukrainienne et les victimes, mais qui ne se plaignent pas et au contraire s’enréjouissent.
Alors, quel signe cherche-je ? Qu’attends-je des cinéastes russes pour croire que leurs états d’âme sont sincères, et pour enfin compatir avec eux aussi? Qu’attends-je de ces défendeurs de la grande culture russe aujourd’hui, pour me dire que, oui, ils et elles méritent leur place à Cannes ?J’attends qu’ils montent sur la scène du festival et – s’ils ressentent véritablement cette « immense culpabilité » – qu’ils demandent pardon. Pardon pour ces derniers 22 ans, durant lesquels ils ont fréquenté tout ce beau-monde russe quia fait « fleurir les blockbusters patriotiques qui battaient des records au box-office» et qui a nourri les sentiments guerriers des Russes ordinaires. S’il leur est arrivé de critiquer ces films de propagande militaire, ont-ils osé critiquer aussi l’image des ukrainiens fabriquée par le cinéma russe ? Est-ce qu’ils se sont rendu compte à quel point cette image était faussée et a nourri, elle aussi, les sentiments de haine envers les ukrainiens particulièrement?
Si aujourd’hui les cinéastes russes ont un grand confort et des carrières à perdre, c’est qu’ils n’ont jamais osé suffisamment lever la tête avant ;qu’ils se sont bien servi des financements de l’État russe de Poutine et de ses oligarques pour leurs créations et pour faire avancer leurs carrières. Alors, j’attendsune expression d’un regret vrai et profond. Un pardon de ne pas avoir dénoncé ou critiqué plus tôt, plus fort, plus réfléchi, de ne pas avoir tiré le signal d’alarmequand c’était encore possible, d’avoir fait des compromis avec leur conscience pendant trop longtemps.
J’attends qu’ils dédient leur travail à Pavlo Li, Maks Levin, Oksana Shvets, Artem Datsyshyn, au théâtre de Marioupol, au musée de Grigori Skovoroda détruits par les bombes russes, aux adolescents ukrainiens qui ont filmé leur quotidien depuis les abris souterrains avant de mourir, à toute la culture ukrainienne massacrée par la silence de la culture russe.
J’attends qu’ils disent aussi que cette guerre, elle est en fait la leur. Oui, la leur, dans le sens où ils sont prêts à se mettre aux côtés des ukrainiens et du monde entier, en agissant sans attendre, dans cette guerre contre la barbarie. Il leur manque des idées d’action ? Qu’ils commencent par se mettre aux côtés des cinéastes et des médias ukrainiens pour convaincre les dirigeants européens de bloquer les chaînes russes en Europe (seulement 4sur 30 sont fermées aujourd’hui), non parce qu’elles sont russes mais parce qu’ellescontinuent à diffuser des mensonges, des blockbusters patriotiques, et des films dénigrant l’image des ukrainiens.
Tant que je n’entends pas cela, la « grande culture russe »restera la culture de victimisation et de lâcheté ; la culture du 19ème, mais pas du 21ème siècle. Et de ce fait, elle peut s’attendre à un seul destin: suivre le chemin du navire «Moskva».
(c) Mariya Aleksynska
Caduce62- Messages : 15213
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Re: L'Ukraine à Cannes
Avant la projection du film russe "Acid" au Festival de Cannes, une femme portant les couleurs du drapeau ukrainien est montée sur le podium et s'est aspergée de faux sang.
Caduce62- Messages : 15213
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