Séries.“Justiciers”, une certaine idée de la justice soviétique
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Séries.“Justiciers”, une certaine idée de la justice soviétique
Séries.“Justiciers”, une certaine idée de la justice soviétique
OGONIOK - MOSCOU
Publié le 02/05/2020 - 15:30
Marina Vorojichtcheva dans Justiciers. Son personnage a été inspiré par la grande avocate des dissidents, Dina Kaminskaïa. Photo Kinopoisk/1tv.
Inédite en France, la série russe Justiciers met en scène une avocate soviétique qui défend des dissidents. Certes bancale, cette série a le mérite, fait rare, de rappeler que certains en ex-URSS ont eu le courage de s’opposer au conformisme ambiant.
La série Justiciers [Zastoupniki en version originale, diffusée sur Pervy Kanal, la première chaîne de télévision russe] est comme souvent tirée d’un livre – ici, les Mémoires de Dina Kaminskaïa (1919-2006), avocate célèbre pour avoir défendu de nombreux dissidents dans les années 1960-1970. Ceux qui l’ont connue regrettent la perte d’étoffe du personnage à l’écran, réduit à sa seule fonction. Les affaires que l’on suit dans les deux premiers épisodes ne proviennent pas des Mémoires de Kaminskaïa ; ils apparaîtront naïfs et fantaisistes même à ceux qui sont peu au fait des réalités de cette époque.
Des incohérences qui sautent aux yeux
D’abord, l’affaire d’un membre du Komsomol [Jeunesses communistes] qui aurait donné “par erreur” au recyclage les œuvres complètes de Lénine. De pareils cas ont existé, mais dans les années 1970. Et aucune condamnation n’a jamais été relatée pour cela, qui plus est dans les années 1960. Finalement, cette affaire ressemble plutôt à ces histoires d’horreur que l’on se racontait après l’extinction des feux, en camp de pionniers : “C’est l’histoire d’un type qui apporte au recyclage les œuvres complètes de Lénine. Quand, soudain, une main noire surgit devant lui…” Quant à l’affaire suivante, deux adolescents accusés de renseigner les Américains parce qu’ils auraient pris en photo un site secret, elle est issue d’un folklore plus tardif, postsoviétique.
Ces incohérences sautent aux yeux, comme le fait que les auteurs ont cherché à peindre un tableau globalement positif de la vie soviétique – un téléphone fixe dans chaque maison au milieu des années 1960 (!), chaque avocat doté d’une Volga [marque soviétique d’automobiles haut de gamme]…
OGONIOK - MOSCOU
Publié le 02/05/2020 - 15:30
Marina Vorojichtcheva dans Justiciers. Son personnage a été inspiré par la grande avocate des dissidents, Dina Kaminskaïa. Photo Kinopoisk/1tv.
Inédite en France, la série russe Justiciers met en scène une avocate soviétique qui défend des dissidents. Certes bancale, cette série a le mérite, fait rare, de rappeler que certains en ex-URSS ont eu le courage de s’opposer au conformisme ambiant.
La série Justiciers [Zastoupniki en version originale, diffusée sur Pervy Kanal, la première chaîne de télévision russe] est comme souvent tirée d’un livre – ici, les Mémoires de Dina Kaminskaïa (1919-2006), avocate célèbre pour avoir défendu de nombreux dissidents dans les années 1960-1970. Ceux qui l’ont connue regrettent la perte d’étoffe du personnage à l’écran, réduit à sa seule fonction. Les affaires que l’on suit dans les deux premiers épisodes ne proviennent pas des Mémoires de Kaminskaïa ; ils apparaîtront naïfs et fantaisistes même à ceux qui sont peu au fait des réalités de cette époque.
Des incohérences qui sautent aux yeux
D’abord, l’affaire d’un membre du Komsomol [Jeunesses communistes] qui aurait donné “par erreur” au recyclage les œuvres complètes de Lénine. De pareils cas ont existé, mais dans les années 1970. Et aucune condamnation n’a jamais été relatée pour cela, qui plus est dans les années 1960. Finalement, cette affaire ressemble plutôt à ces histoires d’horreur que l’on se racontait après l’extinction des feux, en camp de pionniers : “C’est l’histoire d’un type qui apporte au recyclage les œuvres complètes de Lénine. Quand, soudain, une main noire surgit devant lui…” Quant à l’affaire suivante, deux adolescents accusés de renseigner les Américains parce qu’ils auraient pris en photo un site secret, elle est issue d’un folklore plus tardif, postsoviétique.
Ces incohérences sautent aux yeux, comme le fait que les auteurs ont cherché à peindre un tableau globalement positif de la vie soviétique – un téléphone fixe dans chaque maison au milieu des années 1960 (!), chaque avocat doté d’une Volga [marque soviétique d’automobiles haut de gamme]…
Caduce62- Messages : 15059
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