Sécurité des voies navigables

[Caduce62]

Présence russe dans les voies navigables ukrainiennes: la sécurité de l'Ukraine

Publication: Eurasia Daily Monitor Volume: 15 Numéro: 81
De: Ihor Kabanenko
29 mai 2018

https://jamestown.org/program/russian-presence-in-ukrainian-inland-waterways-ukraines-security-chokepoint/



Le mois dernier (avril 2018), le vice-ministre ukrainien des Infrastructures, Yury Lavrenyuk, a exhorté le Conseil national de sécurité et de défense d'Ukraine à interdire aux navires russes d'entrer dans les eaux territoriales ukrainiennes en raison du niveau élevé de menace terroriste qu'ils représentent ( Mtu.gov.ua , avril 23). La réaction russe fut immédiate, dédaigneuse et alarmiste.

Selon Igor Shishkin, directeur adjoint de l'Institut des pays de la CEI, la déclaration de l'Ukraine d'un blocus fluvial est une étape importante et ne doit pas être ridiculisée. "Peu de nos navires utilisent le Dniepr, par exemple. Mais, il y a un [cours d'eau] qui est très important pour la Russie. Je veux dire le canal Danube-mer Noire, en passant par le territoire ukrainien. Nos navires l'utilisent », a-t-il déclaré ( RIA Novosti , 25 avril). Officiellement, ce chenal s'appelle le fairway fairway fairway (DWF) «Danube-Black Sea» ( Gsh.delta-pilot.ua , consulté le 25 mai). Il traverse la Bessarabie ukrainienne et dispose d'une entrée stratégiquement située à l'embouchure de Girlo Bystre, dans le delta du Danube. Chaque année , de 1 400 à 1 500 bateaux traversent cette voie navigable ukrainienne ( Cfts.org.ua , 25 juin 2012); et environ 20% d'entre eux sont russes ou transportent du fret russe. La fermeture de la DWF influencerait de manière critique les livraisons de charbon de la Russie vers la Roumanie et la Serbie ainsi que les livraisons d'engrais vers la Serbie, l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie et la Croatie ( Uaprom.info , 11 mai 2015). Historiquement, de nombreuses batailles ont été menées pour le contrôle de la Bessarabie ukrainienne en raison de la connexion stratégiquement importante de cette région avec la mer Noire au sud, le Danube à l'ouest et le Belgorod-Dniester Liman (estuaire) à l'est. Ce n'est pas un hasard si la DWF a été incluse dans l'Accord européen sur les grandes voies navigables d'importance internationale (AGN) ( Eurointegration.com.ua , 14 juin 2017).

La présence russe dans le canal Bug-Dnipro Liman mérite également d'être soulignée. Les navires russes continuent d'utiliser les ports des fleuves du Sud et du Dniepr pour la livraison de produits pétroliers et le transbordement d'autres marchandises ( Ships.com.ua ). Certains de ces navires ont illégalement visité le port fluvial de Mykolaïv (sur le Southern Bug River) en 2017 ( Nikvesti , 23 juin 2017).

Moscou soutient que l'utilisation continue par la Russie des eaux intérieures de l'Ukraine est dans l'intérêt des citoyens ukrainiens ( Politexpert , 24 avril). Mais en réalité, l'activité commerciale russe quotidienne le long de ces artères maritimes intérieures n'est pas orientée vers l'Ukraine. Si l'Ukraine bloquait réellement l'accès de la Russie à la DWF, le canal du Delta du Danube roumain via Sulina Girlo continuerait à être une option pour les navires marchands russes en Europe. En d'autres termes, quelque chose au-delà des considérations économiques explique l'insistance de la Russie à maintenir sa présence dans ce chenal fluvial ukrainien. C'est peut-être pourquoi une semaine après les remarques du vice-ministre Lavrenyuk, la Russie a entamé sa «politique de rétention et d'inspection des navires marchands» vers les ports ukrainiens de la mer d'Azov ( Krym Realiyi , 3 mai, Zaxid. net , 3 mai). Un navire de pêche ukrainien a également été arrêté par le contrôle des frontières de l'État russe dans la mer Noire ( Censor.net , 4 mai 2008 ). Simultanément, le Service fédéral de sécurité russe a effectué des exercices offshore dans la mer d'Azov, axés sur la «lutte contre les menaces maritimes». Dans ces exercices, les gardes-frontières russes pratiquaient la libération d'un navire de pêche «capturé» et des otages. neutralisation simulée de pirates ou de terroristes. La partie russe n'a pas hésité à qualifier de "piratage" la saisie par le service des gardes-frontières ukrainiens du navire de pêche de Crimée Nord , qui s'était égaré dans les eaux territoriales ukrainiennes ( RIA Novosti , 7 mai, EDM , 12 avril). Il ne fait aucun doute que l'objectif implicite de Moscou derrière ces "contre-mesures" actives est d'empêcher Kyiv de bloquer le trafic russe dans les eaux intérieures ukrainiennes et de limiter les activités maritimes de l'Ukraine dans la mer d'Azov.

Selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), la Russie conteste l'ordre sécuritaire actuel en utilisant un «mélange de moyens d'agression militaires et non militaires, une combinaison d'opérations et de mesures secrètes et manifestes» pour atteindre ses objectifs politiques ( Nato.int , 2 octobre 2017). En effet, l'annexion illégale de la Crimée par Moscou en 2014 a montré que les navires marchands pouvaient être utilisés par la Russie non seulement pour le transbordement de marchandises, mais aussi pour les «petits hommes verts» et autres forces invasives camouflées. À cet égard, la référence de Lavrenyuk à une menace terroriste semble raisonnable.

La fixation apparente de la Russie sur le maintien de l'accès aux eaux intérieures ukrainiennes, en particulier la DWF, mérite d'être prise au sérieux. Les activités «hybrides» russes utilisant des navires marchands ne peuvent certainement pas être exclues, ce qui implique que les voies navigables intérieures ukrainiennes devraient être ajoutées à la liste existante des points d'étranglement maritimes ukrainiens (y compris le détroit de Kertch et le port d'Odessa). Boris Babyn, le représentant du président de l'Ukraine en Crimée (il est, naturellement, basé en dehors de la péninsule occupée), a reconnu que la «situation par laquelle les structures [gouvernementales] ukrainiennes restent aveugles au conflit réel en mer préoccupation pour] l'annexion de la Crimée ne peut pas durer éternellement. La logique des événements suggère que l'escalade est inévitable. "Selon lui, l'Ukraine devrait renforcer sa position en mer afin de pouvoir protéger ses marins avec des armes. Un plan d'action correspondant est déjà en préparation, a-t-il ajouté ( Krym Realiyi , 8 mai).

En conséquence, au moins deux aspects des paroles de ce fonctionnaire méritent d'être approfondis. Premièrement, l'Ukraine a un besoin urgent d'une politique maritime et d'une stratégie navale équilibrées ainsi que d'une flotte de vedettes capable de répondre adéquatement aux menaces en mer et le long des rivières intérieures (voir EDM , 9 mars 2017). Cependant, peu de choses ont été faites dans ce domaine au cours des quatre dernières années. Deuxièmement, pour pouvoir faire face à de telles menaces, les navires et les bateaux de guerre ukrainiens devront être présents non seulement à Odessa, mais aussi dans les ports maritimes de la mer Noire, mais aussi dans la mer d'Azov et dans le Dniepr et le Danube. Les deux tailleurs de la classe des îles que les États-Unis avaient offerts à l'Ukraine pourraient grandement aider les forces navales ukrainiennes à remplir ces missions maritimes (voir EDM , 1er novembre 2017). Mais en fin de compte, la mise en œuvre de ce projet ainsi que d'autres mesures visant à renforcer les capacités navales du pays dépendent entièrement de Kiev.

[benoit77]

Cela me rappelle la série tv norvégienne qui, pour quelques-un, en faisant des tonnes sur la mauvaise foi "évidente" des Russes.
Cela me rappelle cette Russie qui envoi un Mig frôler une corvette des USA et vient dire qu'elle est innocente et que c'est la corvette qui fait des provocations!

si c'est pas se foutre de la gueule du monde ça y ressemble beaucoup.

[Matt]

C'est une évidence et c'est une des raisons pour laquelle la Russie est au ban des relations internationales.

[Thuramir]

S'agissant d'eaux intérieures ukrainiennes, l'Ukraine est en droit d'y réglementer le trafic fluvial comme bon lui semble.

[Krispoluk]

S'agissant d'eaux intérieures ukrainiennes, l'Ukraine est en droit d'y réglementer le trafic fluvial comme bon lui semble.

Le seul petit problème c'est que ce canal n'est long que de 20 ou 30 km entièrement sur le territoire ukrainien, ensuite il conduit au Danube considéré comme voie internationale puisque bordé sur la rive sud par la Roumanie  

Est-ce que ce n'est pas un cas assimilable au détroit du Bosphore ??? Je laisse le(s) juriste(s) se pencher sur la question...

[Thuramir]

S'agissant d'eaux intérieures ukrainiennes, l'Ukraine est en droit d'y réglementer le trafic fluvial comme bon lui semble.

Le seul petit problème c'est que ce canal n'est long que de 20 ou 30 km entièrement sur le territoire ukrainien, ensuite il conduit au Danube considéré comme voie internationale puisque bordé sur la rive sud par la Roumanie  

Est-ce que ce n'est pas un cas assimilable au détroit du Bosphore ??? Je laisse le(s) juriste(s) se pencher sur la question...

Le Bosphore est une voie d'eau naturelle, et le canal ne l'est pas. Sauf s'il existe un traité international régissant la navigation sur ce canal, il est purement domestique.

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