Une vision de la guerre en Ukraine
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Une vision de la guerre en Ukraine
я повернусь !
Je suis de retour...
Après une éclipse reposante, je reprends pied sur le Forum
Le site que j'ai ouvert sur Facebook est bien fréquenté, 1500 membres actuellement. J'y suis secondé par des vétérans du Forum. Beaucoup de contradicteurs pro-Poutine, majoritairement africains s'y manifestent mais en maintenant une police constante, on élimine les trolls et bannit les slogans pro-russes.
Beaucoup d'échanges fertiles et intéressants avec des nouvelles personnes.
Des anciens du Forum m'ont indiqué être déçus car ils n'avaient pas de compte Facebook. C'est donc à leur intention que j'écris de nouveau dans cette rubrique.
J'y publierai des communications concernant la guerre en Ukraine, toujours axées sur les aspects militaires et stratégiques.
Слава Україні
Je suis de retour...
Après une éclipse reposante, je reprends pied sur le Forum
Le site que j'ai ouvert sur Facebook est bien fréquenté, 1500 membres actuellement. J'y suis secondé par des vétérans du Forum. Beaucoup de contradicteurs pro-Poutine, majoritairement africains s'y manifestent mais en maintenant une police constante, on élimine les trolls et bannit les slogans pro-russes.
Beaucoup d'échanges fertiles et intéressants avec des nouvelles personnes.
Des anciens du Forum m'ont indiqué être déçus car ils n'avaient pas de compte Facebook. C'est donc à leur intention que j'écris de nouveau dans cette rubrique.
J'y publierai des communications concernant la guerre en Ukraine, toujours axées sur les aspects militaires et stratégiques.
Слава Україні
Krispoluk- Messages : 9769
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julienp, myko et Gilles aiment ce message
Re: Une vision de la guerre en Ukraine
L'HIVER ARRIVE EN EUROPE DE L'EST !
Récemment, je regardais une émission de TV française, où un soi-disant "spécialiste militaire" nous assénait doctement que "le Général Hiver" allait bientôt venir au secours de la Russie dans la guerre ! J'ai bondi dans mon fauteuil devant tant d'ignorance de la situation réelle !!! Oui, le "Général Hiver" a sauvé la Russie en 1812, de Napoléon, et en 1941/42 de Hitler. Cependant brandir cet axiome comme une vérité absolue, démontre une profonde méconnaissance de la situation réelle...
Quelques mises au point... Les ukrainiens sont aussi bien accoutumés à la guerre d'hiver que les russes ! Les russes vont engager cette campagne d'hiver avec des équipements manquants et inadaptés (les bottes en cuir qui prennent l'eau, pas terrible dans les tranchées avec le gel ! ) Les ukrainiens ont commencé à recevoir des équipements militaires adaptés à la guerre d'hiver, notamment de la Finlande, de la Norvège et du Canada, qui s'y connaissent bien en températures extrêmement basses !
Sur le terrain, en l'absence de gel, les opérations militaires risquent de s'enliser un peu dans la boue automnale : chemins défoncés, obligation pour les véhicules d'emprunter les routes asphaltées, donc risque de rencontrer des champs de mines. La mauvaise saison privilégie plutôt la défense, donc plutôt les russes actuellement. Cela ralentira sans doute le rythme de l'offensive ukrainienne.
Néanmoins, sur la condition du soldat, les russes vont se retrouver en pays hostile, en manque d'équipements, de ravitaillement et de munitions. Leur moral va en prendre un grand coup, tassés dans les tranchées, à souffrir du froid, de l'humidité, de la fatigue, du manque d'alimentation, je ne crois pas qu'ils auront un "moral de vainqueurs" et à la première offensive ukrainienne, ils vont lever les bras !
Je joins le lien du commentaire d'un officier supérieur Canadien qui explique bien cette problématique de la guerre d'hiver.
Les trolls pro-russes habituels vont nous sortir comme d'habitude que ce n'est pas vrai et que la Russie va briller dans sa contre-attaque hivernale. Je suis persuadé du contraire et l'armée ukrainienne devrait continuer à avancer cet hiver, compte tenu du moral déplorable des troupes russes et de leur manque d'équipements adéquats
=AT3yW1CAl9YCX1sG-xNqE_v9WmzVlSHBSvorZF_foYehIYkerd2juZaxVjukPcMrhPXAFHUGiDgfu2omuyYOVQ1zYqGupgmuf8kpdJ_FDXGXLeyqMOe6t60IArsox0EHv6btZPlqKWnzAz7X5l0f0oBsZjnN5INCNJtrXuWl_XJdqw8THJJzknGp2FMqiNsxkposQ1XJICnNJvFo8lTDL2g]https://militaryland.net/news/ukrainian-winter-is-coming/
Récemment, je regardais une émission de TV française, où un soi-disant "spécialiste militaire" nous assénait doctement que "le Général Hiver" allait bientôt venir au secours de la Russie dans la guerre ! J'ai bondi dans mon fauteuil devant tant d'ignorance de la situation réelle !!! Oui, le "Général Hiver" a sauvé la Russie en 1812, de Napoléon, et en 1941/42 de Hitler. Cependant brandir cet axiome comme une vérité absolue, démontre une profonde méconnaissance de la situation réelle...
Quelques mises au point... Les ukrainiens sont aussi bien accoutumés à la guerre d'hiver que les russes ! Les russes vont engager cette campagne d'hiver avec des équipements manquants et inadaptés (les bottes en cuir qui prennent l'eau, pas terrible dans les tranchées avec le gel ! ) Les ukrainiens ont commencé à recevoir des équipements militaires adaptés à la guerre d'hiver, notamment de la Finlande, de la Norvège et du Canada, qui s'y connaissent bien en températures extrêmement basses !
Sur le terrain, en l'absence de gel, les opérations militaires risquent de s'enliser un peu dans la boue automnale : chemins défoncés, obligation pour les véhicules d'emprunter les routes asphaltées, donc risque de rencontrer des champs de mines. La mauvaise saison privilégie plutôt la défense, donc plutôt les russes actuellement. Cela ralentira sans doute le rythme de l'offensive ukrainienne.
Néanmoins, sur la condition du soldat, les russes vont se retrouver en pays hostile, en manque d'équipements, de ravitaillement et de munitions. Leur moral va en prendre un grand coup, tassés dans les tranchées, à souffrir du froid, de l'humidité, de la fatigue, du manque d'alimentation, je ne crois pas qu'ils auront un "moral de vainqueurs" et à la première offensive ukrainienne, ils vont lever les bras !
Je joins le lien du commentaire d'un officier supérieur Canadien qui explique bien cette problématique de la guerre d'hiver.
Les trolls pro-russes habituels vont nous sortir comme d'habitude que ce n'est pas vrai et que la Russie va briller dans sa contre-attaque hivernale. Je suis persuadé du contraire et l'armée ukrainienne devrait continuer à avancer cet hiver, compte tenu du moral déplorable des troupes russes et de leur manque d'équipements adéquats
=AT3yW1CAl9YCX1sG-xNqE_v9WmzVlSHBSvorZF_foYehIYkerd2juZaxVjukPcMrhPXAFHUGiDgfu2omuyYOVQ1zYqGupgmuf8kpdJ_FDXGXLeyqMOe6t60IArsox0EHv6btZPlqKWnzAz7X5l0f0oBsZjnN5INCNJtrXuWl_XJdqw8THJJzknGp2FMqiNsxkposQ1XJICnNJvFo8lTDL2g]https://militaryland.net/news/ukrainian-winter-is-coming/
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
LA CARTE DE L'UKRAINE EN 1919
Ou plus exactement la carte du peuplement ukrainien des régions d'URSS. A cette époque, les ukrainiens étaient majoritaires en Crimée (après les Tatars). Au Donbass bien sûr mais aussi dans le Kouban, jusqu'aux montagnes du Caucase, ainsi que des régions russes actuelles : Koursk, Bielgorod et Rostov.
Après les bouleversements de 1941-1945, Staline, comme à son habitude a déporté ou expulsé des populations : Tatars, Ukrainiens, Polonais et charcuté des territoires.
Les russes parlent beaucoup du "cadeau" de Kroutchev qui a rattaché administrativement la Crimée à l'Ukraine en 1954. Ce n'était pas un cadeau, c'était un échange de territoires. La Crimée était rattachée à l'Ukraine dans une logique de bonne administration : l'électricité et l'eau de la Crimée viennent d'Ukraine. Par contre des territoires historiquement de peuplement ukrainien : Bielgorod, Koursk et Rostov étaient désormais administrés par la république de Russie. Cela, les russes oublient toujours de le dire quand ils revendiquent la Crimée (sans vouloir restituer les autres territoires dont ils ont bénéficié) mais c'est normal : il n'y a pas plus menteur qu'un russe !
Qu'importe ! Bientôt la Crimée reviendra dans le giron de l'Ukraine !
3 semaines après avoir publié cette carte, j'en publie une plus récente datant de 1946 qui délimite les communautés ethniques les plus importantes et démontre doublement que ce sont bien les ukrainiens qui ont été lésés dans l'après-guerre en superficie de territoires où ils étaient majoritaires et qui sont devenus "administrativement" russes !
Ou plus exactement la carte du peuplement ukrainien des régions d'URSS. A cette époque, les ukrainiens étaient majoritaires en Crimée (après les Tatars). Au Donbass bien sûr mais aussi dans le Kouban, jusqu'aux montagnes du Caucase, ainsi que des régions russes actuelles : Koursk, Bielgorod et Rostov.
Après les bouleversements de 1941-1945, Staline, comme à son habitude a déporté ou expulsé des populations : Tatars, Ukrainiens, Polonais et charcuté des territoires.
Les russes parlent beaucoup du "cadeau" de Kroutchev qui a rattaché administrativement la Crimée à l'Ukraine en 1954. Ce n'était pas un cadeau, c'était un échange de territoires. La Crimée était rattachée à l'Ukraine dans une logique de bonne administration : l'électricité et l'eau de la Crimée viennent d'Ukraine. Par contre des territoires historiquement de peuplement ukrainien : Bielgorod, Koursk et Rostov étaient désormais administrés par la république de Russie. Cela, les russes oublient toujours de le dire quand ils revendiquent la Crimée (sans vouloir restituer les autres territoires dont ils ont bénéficié) mais c'est normal : il n'y a pas plus menteur qu'un russe !
Qu'importe ! Bientôt la Crimée reviendra dans le giron de l'Ukraine !
3 semaines après avoir publié cette carte, j'en publie une plus récente datant de 1946 qui délimite les communautés ethniques les plus importantes et démontre doublement que ce sont bien les ukrainiens qui ont été lésés dans l'après-guerre en superficie de territoires où ils étaient majoritaires et qui sont devenus "administrativement" russes !
Dernière édition par Krispoluk le Mar 22 Nov - 22:07, édité 1 fois
Krispoluk- Messages : 9769
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
www.lemonde.fr
« L’armée ukrainienne est une armée MacGyver » : l’ingéniosité des forces ukrainiennes contre les troupes russes
Cédric Pietralunga
Outils numériques adaptés, armes bricolées, stratégie innovante… Le pragmatisme et l’inventivité dont font preuve les soldats ukrainiens sont pour beaucoup dans leurs performances sur le terrain.
« Grad », combattant au sein du bataillon 206 de la défense territoriale, montre un drone d’observation utilisé par son unité près de la frontière, entre les régions de Mykolaïv et de Kherson, en Ukraine, le 27 septembre 2022.
C’est aujourd’hui un fait acquis. Les livraisons d’armes occidentales, qu’il s’agisse des lance-roquettes Himars américains ou des canons Caesar français, sont pour beaucoup dans la résistance ukrainienne face aux offensives de l’armée russe. Un autre facteur joue néanmoins un rôle déterminant, selon les analystes du conflit : l’ingéniosité et le pragmatisme dont font preuve les militaires ukrainiens depuis le début de l’invasion russe. « L’armée ukrainienne est une armée MacGyver. Sa capacité à s’adapter et à trouver des solutions innovantes explique en partie ses bonnes performances sur le terrain », assure Thibault Fouillet, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
En guerre depuis 2014 et la tentative d’annexion du Donbass par des forces prorusses, l’armée ukrainienne a développé en son sein un certain nombre d’outils, notamment numériques, aujourd’hui loués pour leur efficacité. Le plus connu est une application pour smartphone. Appelée GIS Art for Artillery et destinée aux troupes au sol, celle-ci permet de commander une frappe d’artillerie sur une position ennemie « comme on réserve un chauffeur Uber. Il suffit de rentrer les coordonnées GPS de la cible, les feux [l’artillerie] disponibles à proximité s’affichent, et vous n’avez plus qu’à commander le tir », explique une source militaire française.
Résultat : un temps de réaction réduit à la minute, là où les armées modernes mettent plusieurs dizaines de minutes à obtenir un appui, même avec un système sophistiqué comme celui utilisé par la France, appelé Atlas (« automatisation des tirs et liaisons de l’artillerie sol/sol »). « GIS Art est le système de commandement des feux le plus efficient et le plus efficace actuellement sur le marché », confirme Joseph Henrotin, chargé de recherche au Centre d’analyse et de prévision des risques internationaux. Un temps suspectée d’avoir été piratée par les Russes lors de la première guerre du Donbass, l’application aurait été « durcie » depuis. Seule contrainte : elle nécessite d’avoir accès à une connexion Internet, ce qui est parfois difficile sur un champ de bataille.
« Une culture numérique très développée »
Les Ukrainiens ont également détourné au début de la guerre l’une des fonctions de DIIA, une application pour smartphone lancée par le gouvernement en 2020 et normalement destinée aux démarches administratives en ligne. « Les Ukrainiens l’ont utilisée pour communiquer aux autorités les positions des forces russes, y compris derrière la ligne de front », explique une source militaire. Une fonction qui aurait été très utile lors de la bataille de Kiev mais aurait été abandonnée depuis, les Russes inspectant le contenu des smartphones des civils dans les zones occupées. « Les Ukrainiens préfèrent aujourd’hui passer par un bot Telegram [une application utilisant le réseau crypté Telegram], où ils peuvent poster des photos des unités russes, donner leurs positions, etc. », assure cette source.
Selon Kiev, quelque 200 000 développeurs se trouvaient en Ukraine avant le conflit, et une partie d’entre eux s’est engagée ou s’est mise au service de l’armée. « Les Ukrainiens ont une culture numérique très développée, qui leur permet d’aller vite. Les outils qu’ils ont inventés maximisent les effets de leurs opérations sur le terrain, où ils ont souffert dans les premiers mois d’un déficit de matériels par rapport à l’armée russe », analyse Thibault Fouillet. Les ingénieurs ukrainiens n’ont ainsi mis que quelques semaines pour sortir une application Android, nommée ePPO (acronyme signifiant « c’est la défense antiaérienne »), permettant à la population d’informer en temps réel l’armée du passage des drones iraniens Shahed-136 dans le ciel, afin de les intercepter plus facilement.
Au-delà des outils numériques, les Ukrainiens font également preuve, depuis le 24 février, d’une habileté mécanique qui bluffe les militaires occidentaux. Des images diffusées sur les réseaux ukrainiens ces derniers mois ont ainsi montré des pick-up équipés de lance-roquettes, des quads affublés d’une tourelle de mitrailleuse… Kiev mène actuellement des essais pour greffer une mitraillette à un mini-drone et pouvoir ainsi l’utiliser à distance sur des troupes ennemies – un système s’apparentant au projet Avatar lancé par la direction générale de l’armement en France. « Cela ressemble à la techno-guérilla pratiquée par Daech en Syrie. Un peu rustique mais efficace », approuve un militaire français.
« Des capacités d’intégration assez remarquables »
Cet été, les ingénieurs ukrainiens ont même réussi à doter leurs avions de combat Mig-29 d’un module leur permettant d’utiliser des missiles supersoniques AGM 88-HARM occidentaux, destinés à détruire les radars ennemis et qui font, depuis le début de l’automne, des ravages parmi la défense anti-aérienne russe. Beaucoup d’experts pensaient pourtant difficile, voire impossible, de coupler une arme américaine aussi sophistiquée à un chasseur d’origine soviétique des années 1970. « Même si les Occidentaux ont dû apporter leur aide et que l’arme a sans doute des performances dégradées, cela montre des capacités d’intégration assez remarquables », salue un expert en armement.
Les militaires se disent également surpris par la façon dont les Ukrainiens mènent parfois leurs opérations sur le terrain. A plusieurs reprises, des images prises sur le front ont montré des progressions de blindés ukrainiens menées à distance, avec un officier guidant ses chefs de char depuis l’arrière, grâce à des images transmises par drone. Un usage du C2 [command and control] à rebours des procédures occidentales, où les chefs de section ou de peloton sont censés manœuvrer au milieu de leurs hommes. De même, les risques pris par les forces spéciales ukrainiennes lors de la contre-offensive de Kharkiv, où elles se sont enfoncées loin dans les lignes russes, à bord de véhicules rapides, sans protéger leurs flancs, ont impressionné leurs homologues. « Utiliser des quads dans une guerre est par nature hétérodoxe, mais l’usage qu’en font les Ukrainiens est intrépide », reconnaît un commando français.
D’autres experts invitent néanmoins à relativiser le poids de ces outils et pratiques dans le déroulement de la guerre. « Si l’armée ukrainienne surperforme depuis le début du conflit, c’est aussi parce que l’armée russe montre d’énormes défaillances », estime Léo Péria-Peigné, spécialiste des questions militaires à l’Institut français des relations internationales. Pour ce chercheur, la guerre qui se déroule en Ukraine reste avant tout un affrontement conventionnel, où « 80 % à 90 % des frappes sont menées avec de l’artillerie traditionnelle ». Comprendre : si les applications sur smartphones sont utiles, c’est plus sûrement le nombre de canons et d’obus qui décidera de l’issue de la guerre.
Cédric Pietralunga
« L’armée ukrainienne est une armée MacGyver » : l’ingéniosité des forces ukrainiennes contre les troupes russes
Cédric Pietralunga
Outils numériques adaptés, armes bricolées, stratégie innovante… Le pragmatisme et l’inventivité dont font preuve les soldats ukrainiens sont pour beaucoup dans leurs performances sur le terrain.
« Grad », combattant au sein du bataillon 206 de la défense territoriale, montre un drone d’observation utilisé par son unité près de la frontière, entre les régions de Mykolaïv et de Kherson, en Ukraine, le 27 septembre 2022.
C’est aujourd’hui un fait acquis. Les livraisons d’armes occidentales, qu’il s’agisse des lance-roquettes Himars américains ou des canons Caesar français, sont pour beaucoup dans la résistance ukrainienne face aux offensives de l’armée russe. Un autre facteur joue néanmoins un rôle déterminant, selon les analystes du conflit : l’ingéniosité et le pragmatisme dont font preuve les militaires ukrainiens depuis le début de l’invasion russe. « L’armée ukrainienne est une armée MacGyver. Sa capacité à s’adapter et à trouver des solutions innovantes explique en partie ses bonnes performances sur le terrain », assure Thibault Fouillet, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
En guerre depuis 2014 et la tentative d’annexion du Donbass par des forces prorusses, l’armée ukrainienne a développé en son sein un certain nombre d’outils, notamment numériques, aujourd’hui loués pour leur efficacité. Le plus connu est une application pour smartphone. Appelée GIS Art for Artillery et destinée aux troupes au sol, celle-ci permet de commander une frappe d’artillerie sur une position ennemie « comme on réserve un chauffeur Uber. Il suffit de rentrer les coordonnées GPS de la cible, les feux [l’artillerie] disponibles à proximité s’affichent, et vous n’avez plus qu’à commander le tir », explique une source militaire française.
Résultat : un temps de réaction réduit à la minute, là où les armées modernes mettent plusieurs dizaines de minutes à obtenir un appui, même avec un système sophistiqué comme celui utilisé par la France, appelé Atlas (« automatisation des tirs et liaisons de l’artillerie sol/sol »). « GIS Art est le système de commandement des feux le plus efficient et le plus efficace actuellement sur le marché », confirme Joseph Henrotin, chargé de recherche au Centre d’analyse et de prévision des risques internationaux. Un temps suspectée d’avoir été piratée par les Russes lors de la première guerre du Donbass, l’application aurait été « durcie » depuis. Seule contrainte : elle nécessite d’avoir accès à une connexion Internet, ce qui est parfois difficile sur un champ de bataille.
« Une culture numérique très développée »
Les Ukrainiens ont également détourné au début de la guerre l’une des fonctions de DIIA, une application pour smartphone lancée par le gouvernement en 2020 et normalement destinée aux démarches administratives en ligne. « Les Ukrainiens l’ont utilisée pour communiquer aux autorités les positions des forces russes, y compris derrière la ligne de front », explique une source militaire. Une fonction qui aurait été très utile lors de la bataille de Kiev mais aurait été abandonnée depuis, les Russes inspectant le contenu des smartphones des civils dans les zones occupées. « Les Ukrainiens préfèrent aujourd’hui passer par un bot Telegram [une application utilisant le réseau crypté Telegram], où ils peuvent poster des photos des unités russes, donner leurs positions, etc. », assure cette source.
Selon Kiev, quelque 200 000 développeurs se trouvaient en Ukraine avant le conflit, et une partie d’entre eux s’est engagée ou s’est mise au service de l’armée. « Les Ukrainiens ont une culture numérique très développée, qui leur permet d’aller vite. Les outils qu’ils ont inventés maximisent les effets de leurs opérations sur le terrain, où ils ont souffert dans les premiers mois d’un déficit de matériels par rapport à l’armée russe », analyse Thibault Fouillet. Les ingénieurs ukrainiens n’ont ainsi mis que quelques semaines pour sortir une application Android, nommée ePPO (acronyme signifiant « c’est la défense antiaérienne »), permettant à la population d’informer en temps réel l’armée du passage des drones iraniens Shahed-136 dans le ciel, afin de les intercepter plus facilement.
Au-delà des outils numériques, les Ukrainiens font également preuve, depuis le 24 février, d’une habileté mécanique qui bluffe les militaires occidentaux. Des images diffusées sur les réseaux ukrainiens ces derniers mois ont ainsi montré des pick-up équipés de lance-roquettes, des quads affublés d’une tourelle de mitrailleuse… Kiev mène actuellement des essais pour greffer une mitraillette à un mini-drone et pouvoir ainsi l’utiliser à distance sur des troupes ennemies – un système s’apparentant au projet Avatar lancé par la direction générale de l’armement en France. « Cela ressemble à la techno-guérilla pratiquée par Daech en Syrie. Un peu rustique mais efficace », approuve un militaire français.
« Des capacités d’intégration assez remarquables »
Cet été, les ingénieurs ukrainiens ont même réussi à doter leurs avions de combat Mig-29 d’un module leur permettant d’utiliser des missiles supersoniques AGM 88-HARM occidentaux, destinés à détruire les radars ennemis et qui font, depuis le début de l’automne, des ravages parmi la défense anti-aérienne russe. Beaucoup d’experts pensaient pourtant difficile, voire impossible, de coupler une arme américaine aussi sophistiquée à un chasseur d’origine soviétique des années 1970. « Même si les Occidentaux ont dû apporter leur aide et que l’arme a sans doute des performances dégradées, cela montre des capacités d’intégration assez remarquables », salue un expert en armement.
Les militaires se disent également surpris par la façon dont les Ukrainiens mènent parfois leurs opérations sur le terrain. A plusieurs reprises, des images prises sur le front ont montré des progressions de blindés ukrainiens menées à distance, avec un officier guidant ses chefs de char depuis l’arrière, grâce à des images transmises par drone. Un usage du C2 [command and control] à rebours des procédures occidentales, où les chefs de section ou de peloton sont censés manœuvrer au milieu de leurs hommes. De même, les risques pris par les forces spéciales ukrainiennes lors de la contre-offensive de Kharkiv, où elles se sont enfoncées loin dans les lignes russes, à bord de véhicules rapides, sans protéger leurs flancs, ont impressionné leurs homologues. « Utiliser des quads dans une guerre est par nature hétérodoxe, mais l’usage qu’en font les Ukrainiens est intrépide », reconnaît un commando français.
D’autres experts invitent néanmoins à relativiser le poids de ces outils et pratiques dans le déroulement de la guerre. « Si l’armée ukrainienne surperforme depuis le début du conflit, c’est aussi parce que l’armée russe montre d’énormes défaillances », estime Léo Péria-Peigné, spécialiste des questions militaires à l’Institut français des relations internationales. Pour ce chercheur, la guerre qui se déroule en Ukraine reste avant tout un affrontement conventionnel, où « 80 % à 90 % des frappes sont menées avec de l’artillerie traditionnelle ». Comprendre : si les applications sur smartphones sont utiles, c’est plus sûrement le nombre de canons et d’obus qui décidera de l’issue de la guerre.
Cédric Pietralunga
myko- Messages : 196
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Caduce62 aime ce message
Re: Une vision de la guerre en Ukraine
Salut Myko !
Excellent article que cet article du Monde. Cela fait très longtemps que je n'ai pas vu un article de la "grande" presse, traitant de la guerre en Ukraine, sonner aussi juste et si bien écrit !
Bravo pour la trouvaille !
Excellent article que cet article du Monde. Cela fait très longtemps que je n'ai pas vu un article de la "grande" presse, traitant de la guerre en Ukraine, sonner aussi juste et si bien écrit !
Bravo pour la trouvaille !
Krispoluk- Messages : 9769
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: Une vision de la guerre en Ukraine
L'ARMÉE RUSSE S'ACHARNE DANS DES ATTAQUES SANS RÉSULTATS
Dans les secteurs Nord/Est (Bakhmut) et Centre/Est (Donetsk) l'armée russe s'acharne dans des offensives qui n'ont aucune chance d'aboutir. Je suppose que leur objectif politique serait de pouvoir afficher : "Nous avons conquis Bakhmut" pour contrebalancer l'annonce de la libération de nombreuses localités par les forces ukrainiennes. Mais cela ne sera pas... Dans ces secteurs, l''armée ukrainienne est en infériorité en nombre et en matériel. On ne peut pas être en force partout et pour l'instant, les forces ukrainiennes ont choisi de contre-attaquer dans les secteurs où l'armée russe est la plus vulnérable (Kherson- Lugansk)
Donc sur le secteur de Bakhmut en particulier, c'est un déluge de feu qui s'abat quotidiennement sur les positions ukrainiennes. Malgré cela, les vaillants défenseurs tiennent solidement leurs positions. Ils se permettent même de contre-attaquer et de reprendre un peu de terrain.
Il faut signaler aussi que dans ces secteurs, les russes ont envoyé en première ligne les "mobikî" (civils récemment mobilisés par Poutine), sans aucune expérience militaire et faiblement armés, alors que les "kontraktikii" (soldats engagés sous contrat de 6 mois) sont à quelques kilomètres à l'arrière mieux protégés. On ne peut démontrer avec plus de cynisme, le mépris total affiché par un dirigeant pour son peuple !
Les unités russes de mobiki sont décimées en 2 ou 3 jours, en arrivant sur le front et ils ne reste alors, qu'à remplir les hôpitaux de l'arrière et ramener les cercueils en zinc aux familles russes éplorées.
Deux cartes des opérations dans le secteur chaud de Bakhmut montrant les bombardements et les combats, ainsi que la reprise d'un peu de terrain par l'armée ukrainienne.
UN TÉMOIGNAGE POIGNANT D'UN JEUNE MOBILISÉ RUSSE ENVOYÉ SUR LE FRONT SANS PRÉPARATION
Pour faire suite à ces commentaires sur les durs combats actuels autour de Bakhmut, je poste une vidéo Youtube d'un témoignage poignant d'un jeune russe, envoyé depuis l'ile de Sakhaline, pour combattre en Ukraine. Il relate jour par jour les étapes de son douloureux périple, jusque sur le front d'Ukraine, aux environs de Bakhmut, pour "défendre la mère-patrie".
Bande-son en russe, sous-titrage en anglais. Le résumé de cet engagement :
Témoignage absolument édifiant d'un gars à l'intelligence un peu supérieure à la moyenne russe, qui raconte son incroyable odyssée et les dessous d'une armée russe complètement dépassée par les événements !
Dans les secteurs Nord/Est (Bakhmut) et Centre/Est (Donetsk) l'armée russe s'acharne dans des offensives qui n'ont aucune chance d'aboutir. Je suppose que leur objectif politique serait de pouvoir afficher : "Nous avons conquis Bakhmut" pour contrebalancer l'annonce de la libération de nombreuses localités par les forces ukrainiennes. Mais cela ne sera pas... Dans ces secteurs, l''armée ukrainienne est en infériorité en nombre et en matériel. On ne peut pas être en force partout et pour l'instant, les forces ukrainiennes ont choisi de contre-attaquer dans les secteurs où l'armée russe est la plus vulnérable (Kherson- Lugansk)
Donc sur le secteur de Bakhmut en particulier, c'est un déluge de feu qui s'abat quotidiennement sur les positions ukrainiennes. Malgré cela, les vaillants défenseurs tiennent solidement leurs positions. Ils se permettent même de contre-attaquer et de reprendre un peu de terrain.
Il faut signaler aussi que dans ces secteurs, les russes ont envoyé en première ligne les "mobikî" (civils récemment mobilisés par Poutine), sans aucune expérience militaire et faiblement armés, alors que les "kontraktikii" (soldats engagés sous contrat de 6 mois) sont à quelques kilomètres à l'arrière mieux protégés. On ne peut démontrer avec plus de cynisme, le mépris total affiché par un dirigeant pour son peuple !
Les unités russes de mobiki sont décimées en 2 ou 3 jours, en arrivant sur le front et ils ne reste alors, qu'à remplir les hôpitaux de l'arrière et ramener les cercueils en zinc aux familles russes éplorées.
Deux cartes des opérations dans le secteur chaud de Bakhmut montrant les bombardements et les combats, ainsi que la reprise d'un peu de terrain par l'armée ukrainienne.
UN TÉMOIGNAGE POIGNANT D'UN JEUNE MOBILISÉ RUSSE ENVOYÉ SUR LE FRONT SANS PRÉPARATION
Pour faire suite à ces commentaires sur les durs combats actuels autour de Bakhmut, je poste une vidéo Youtube d'un témoignage poignant d'un jeune russe, envoyé depuis l'ile de Sakhaline, pour combattre en Ukraine. Il relate jour par jour les étapes de son douloureux périple, jusque sur le front d'Ukraine, aux environs de Bakhmut, pour "défendre la mère-patrie".
Bande-son en russe, sous-titrage en anglais. Le résumé de cet engagement :
- les russes mobilisés ne sont absolument pas entraînés pour la guerre
- Ils manquent de tout : armement (rouillé) équipements, nourriture.
- Ils ne voient que des officiers bedonnants qui leurs donnent des ordres confus puis les abandonnent sur le front
- Ils sont matraqués de toutes parts par l'artillerie ukrainienne et encerclés sans possibilité de réagir
- Le gars en question n'a du sa survie qu'en prenant la décision, gravement blessé, de sortir des tranchées et de marcher 6 km vers l'arrière en perdant beaucoup de sang, avant d'être récupéré et soigné. Ses camarades qui n'ont pas eu cette présence d'esprit sont probablement morts ou en train d'agoniser dans l'indifférence de l'état-major russe.
Témoignage absolument édifiant d'un gars à l'intelligence un peu supérieure à la moyenne russe, qui raconte son incroyable odyssée et les dessous d'une armée russe complètement dépassée par les événements !
Krispoluk- Messages : 9769
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INTERVIEW EXCLUSIVE DU GÉNÉRAL KYRYLO BOUDANOV - 1ÈRE PARTIE
Alors je vous livre un scoop ! L'interview très récente du général ukrainien Kyrylo Boudanov par un journaliste américain indépendant, à propos d'aspects cachés de la guerre en Ukraine.
Kyrylo Boudanov est le jeune général, dirigeant l'ensemble des services de renseignements militaires ukrainiens. A ce titre, il est sans doute l'homme le mieux renseigné de la planète, sur la guerre en Ukraine. Cet homme très capable est à la source de beaucoup d'opérations réussies de l'Ukraine contre la Russie. Il livre dans cette interview beaucoup d'éléments d'information permettant de mieux comprendre cette guerre. L'interview étant assez longue, je l'ai fractionnée en 4 parties.
J : Combien de temps faudra-t-il à l'Ukraine pour reprendre la ville de Kherson ? KB : Très probablement, l'opération de conquête de Kherson durera jusqu'à la fin du mois de Novembre.
J : Comment les Russes ont-ils fortifié la ville et quels sont les éléments qui y combattent ? KB : Les unités russes les plus entraînées et les plus capables sont actuellement à Kherson. Une grande partie d'entre elles proviennent des troupes aéroportées de la Fédération de Russie, des forces d'opérations spéciales russes et de l'infanterie de marine, donc les unités les plus capables dont dispose la Russie. Ces unités forment l'épine dorsale du groupement et il est également renforcé par des personnels mobilisé.
J : Combien de forces russes sont à Kherson en ce moment ?
KB : La composante combattante - les unités qui peuvent s'opposer vigoureusement à notre opération - est d'environ 40 000. C'est donc le groupe de défense de Kherson-ville qui est au milieu de ce groupement. Ce sont des troupes à Kherson dans les zones de la rive ouest [du fleuve Dnipro] et aussi des troupes qui soutiennent les actions de la rive ouest mais qui sont stationnées sur la rive est.
J : On dirait que ce sera un combat sanglant. KB : Nous allons essayer d'atténuer cela dans la mesure du possible, mais cela ne se fera pas sans combat.
J : Pourquoi ne pas simplement encercler la ville et y isoler les troupes ? KB : C'est exactement ce que nous essayons de faire. Mais ils s'opposent vigoureusement. Ils essaient d'entraver notre progression, et vous devez comprendre que des combats ont lieu tous les jours.
J : Vous avez parlé du danger du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka en avril. Pensez-vous vraiment que les Russes vont faire exploser ça ? KB : A notre avis, si une telle décision est prise, ils ne feront que faire exploser la route qui passe par-dessus le barrage pour la rendre inutilisable pour nos véhicules et aussi les écluses du barrage, qui ne causeront qu'une incapacité partielle de l'installation.
J : S'ils le font, cela vous empêchera-t-il de reprendre Kherson ?
KB : Non. Cela pourrait arriver quand nous prendrons Kherson et s'ils décident de se retirer. Après le retrait de la rive ouest, ils pourraient être tentés de le faire pour entraver notre progression sur la rive est.
J : Alors que vous planifiiez les contre-offensives à Kharkiv et Kherson, avez-vous eu des exercices de simulation avec des responsables américains ? KB : Cette question n'est pas une question pour moi. C'est une question à poser au commandant des forces armées ukrainiennes et à l'état-major et je ne suis pas autorisé à y répondre.
J : Tournons-nous vers la Biélorussie. L'Ukraine vient de renforcer ses troupes le long de sa frontière nord. Pouvez-vous fournir plus de détails sur les raisons et la mesure dans laquelle vous êtes préoccupé par une tentative russe d'attaquer peut-être pas Kyiv, mais l'ouest de l'Ukraine pour couper l'approvisionnement des alliés ?
KB : Couper ces lignes d'approvisionnement depuis l'ouest est un objectif stratégique. Et je pourrais dire un rêve chéri de la Fédération de Russie. En parlant d'activités militaires russes en Biélorussie, la présence de l'armée russe en Biélorussie n'est actuellement pas si élevée. Seulement environ 4 300 militaires sont là. Et ils sont très limités. Ce groupement est très limité dans ses systèmes d'armes lourdes et la majorité - environ 80 % du groupement - est constituée de personnel mobilisé. Donc, pour résumer ce qui précède, je peux dire qu'au stade actuel, il n'y a pas de menace d'invasion à partir de la Biélorussie. Mais cette situation pourrait changer très rapidement lorsque la Russie perdra Kherson. Ce groupement capable, à Kherson, après le retrait de Kherson sera partiellement déplacé vers la direction de Zaporizhzhia mais une partie d'entre eux pourrait se déplacer vers le nord en Biélorussie et y créer une menace. Nous devons donc être prudents à ce sujet.
J : Est-ce pour cette raison que l'Ukraine a déplacé des troupes vers le nord jusqu'à la frontière pour empêcher cela ? KB : Naturellement, bien sûr, car nous devons nous préparer à toute action éventuelle de la Fédération de Russie.
J : Quelle pression cela exerce-t-il sur l'Ukraine, compte tenu des contre-offensives dans les oblasts de Kharkiv et de Kherson ?
KB : Nous avons suffisamment de forces pour la défense de notre État. Nous n'avons pas d'autre choix que de le faire, et comme vous le voyez, nous poursuivons toujours des opérations offensives dans d'autres directions.
Kyrylo Boudanov est le jeune général, dirigeant l'ensemble des services de renseignements militaires ukrainiens. A ce titre, il est sans doute l'homme le mieux renseigné de la planète, sur la guerre en Ukraine. Cet homme très capable est à la source de beaucoup d'opérations réussies de l'Ukraine contre la Russie. Il livre dans cette interview beaucoup d'éléments d'information permettant de mieux comprendre cette guerre. L'interview étant assez longue, je l'ai fractionnée en 4 parties.
J : Combien de temps faudra-t-il à l'Ukraine pour reprendre la ville de Kherson ? KB : Très probablement, l'opération de conquête de Kherson durera jusqu'à la fin du mois de Novembre.
J : Comment les Russes ont-ils fortifié la ville et quels sont les éléments qui y combattent ? KB : Les unités russes les plus entraînées et les plus capables sont actuellement à Kherson. Une grande partie d'entre elles proviennent des troupes aéroportées de la Fédération de Russie, des forces d'opérations spéciales russes et de l'infanterie de marine, donc les unités les plus capables dont dispose la Russie. Ces unités forment l'épine dorsale du groupement et il est également renforcé par des personnels mobilisé.
J : Combien de forces russes sont à Kherson en ce moment ?
KB : La composante combattante - les unités qui peuvent s'opposer vigoureusement à notre opération - est d'environ 40 000. C'est donc le groupe de défense de Kherson-ville qui est au milieu de ce groupement. Ce sont des troupes à Kherson dans les zones de la rive ouest [du fleuve Dnipro] et aussi des troupes qui soutiennent les actions de la rive ouest mais qui sont stationnées sur la rive est.
J : On dirait que ce sera un combat sanglant. KB : Nous allons essayer d'atténuer cela dans la mesure du possible, mais cela ne se fera pas sans combat.
J : Pourquoi ne pas simplement encercler la ville et y isoler les troupes ? KB : C'est exactement ce que nous essayons de faire. Mais ils s'opposent vigoureusement. Ils essaient d'entraver notre progression, et vous devez comprendre que des combats ont lieu tous les jours.
J : Vous avez parlé du danger du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka en avril. Pensez-vous vraiment que les Russes vont faire exploser ça ? KB : A notre avis, si une telle décision est prise, ils ne feront que faire exploser la route qui passe par-dessus le barrage pour la rendre inutilisable pour nos véhicules et aussi les écluses du barrage, qui ne causeront qu'une incapacité partielle de l'installation.
J : S'ils le font, cela vous empêchera-t-il de reprendre Kherson ?
KB : Non. Cela pourrait arriver quand nous prendrons Kherson et s'ils décident de se retirer. Après le retrait de la rive ouest, ils pourraient être tentés de le faire pour entraver notre progression sur la rive est.
J : Alors que vous planifiiez les contre-offensives à Kharkiv et Kherson, avez-vous eu des exercices de simulation avec des responsables américains ? KB : Cette question n'est pas une question pour moi. C'est une question à poser au commandant des forces armées ukrainiennes et à l'état-major et je ne suis pas autorisé à y répondre.
J : Tournons-nous vers la Biélorussie. L'Ukraine vient de renforcer ses troupes le long de sa frontière nord. Pouvez-vous fournir plus de détails sur les raisons et la mesure dans laquelle vous êtes préoccupé par une tentative russe d'attaquer peut-être pas Kyiv, mais l'ouest de l'Ukraine pour couper l'approvisionnement des alliés ?
KB : Couper ces lignes d'approvisionnement depuis l'ouest est un objectif stratégique. Et je pourrais dire un rêve chéri de la Fédération de Russie. En parlant d'activités militaires russes en Biélorussie, la présence de l'armée russe en Biélorussie n'est actuellement pas si élevée. Seulement environ 4 300 militaires sont là. Et ils sont très limités. Ce groupement est très limité dans ses systèmes d'armes lourdes et la majorité - environ 80 % du groupement - est constituée de personnel mobilisé. Donc, pour résumer ce qui précède, je peux dire qu'au stade actuel, il n'y a pas de menace d'invasion à partir de la Biélorussie. Mais cette situation pourrait changer très rapidement lorsque la Russie perdra Kherson. Ce groupement capable, à Kherson, après le retrait de Kherson sera partiellement déplacé vers la direction de Zaporizhzhia mais une partie d'entre eux pourrait se déplacer vers le nord en Biélorussie et y créer une menace. Nous devons donc être prudents à ce sujet.
J : Est-ce pour cette raison que l'Ukraine a déplacé des troupes vers le nord jusqu'à la frontière pour empêcher cela ? KB : Naturellement, bien sûr, car nous devons nous préparer à toute action éventuelle de la Fédération de Russie.
J : Quelle pression cela exerce-t-il sur l'Ukraine, compte tenu des contre-offensives dans les oblasts de Kharkiv et de Kherson ?
KB : Nous avons suffisamment de forces pour la défense de notre État. Nous n'avons pas d'autre choix que de le faire, et comme vous le voyez, nous poursuivons toujours des opérations offensives dans d'autres directions.
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INTERVIEW EXCLUSIVE DU GÉNÉRAL KYRYLO BOUDANOV - 2E PARTIE
J : Permettez-moi de vous poser des questions sur le pont de Kertch. Qui l'a attaqué ? KB : J'ai déjà répondu à cette question à vos collègues dans les médias. Et quand ils m'ont posé la question, je leur ai demandé en retour. Pourquoi donc? Pourquoi pensez vous que l'Ukraine était le seul acteur possible qui pouvait faire cela ? Il y a eu plusieurs cas auparavant où les Russes ont fait sauter leurs propres constructions et bâtiments...
J : Alors, niez-vous toute implication ukrainienne dans cette attaque ? KB : Je ne confirme ni n'infirme. Nous avons juste une discussion.
J : Qu'en est-il des attaques contre la base aérienne de Saki en Crimée ? L'Ukraine a-t-elle quelque chose à voir avec cela et comment avez-vous procédé si vous l'avez fait ? KB : Écoutez, l'Ukraine a le droit de faire subir une défaite militaire à son attaquant. Nous aspirons à la victoire sur l'ennemi. Cette victoire peut venir au cours de l'engagement des cibles adverses et dans l'étape finale, cette victoire ne sera possible que lorsque nous auront atteint nos limites territoriales de 1991. C'est comme ça que ça se passera.
J : Mais pouvez-vous me donner plus de détails sur la façon dont la base aérienne de Saki a été attaquée ? Quel type d'arme a été utilisé ? KB : Malheureusement, je ne peux pas commenter tous les détails de cet événement.
J : En ce qui concerne la Crimée, quand pensez-vous que l'Ukraine pourrait y lancer une offensive et combien de temps pensez-vous qu'il faudra pour reprendre la Crimée ? KB : Cela n'arrivera que par la force militaire et cela se produira l'année prochaine.
J : A peu près quand l'année prochaine ? KB : Je ne peux répondre à cette question, excusez-moi.
J : Il y a eu un certain nombre d'attaques dans la région russe de Belgorod. Est-ce que l'Ukraine a y voir quelque chose ? KB : C'est une autre question à laquelle je ne peux pas vous apporter de réponse.
J : Envisagez-vous d'utiliser l'une des armes fournies par les États-Unis pour attaquer à Belgorod ou ailleurs en Russie ? KB : Je peux vous assurer qu'aucun des systèmes d'armes qui nous ont été fournis par l'Occident n'a été utilisé, n'est utilisé ou ne sera probablement utilisé dans des attaques ailleurs que sur le territoire de l'Ukraine. Ces systèmes d'armes ont été fournis à l'Ukraine à titre d'aide pour recouvrer son intégrité territoriale. C'est pourquoi ces systèmes d'armes sont utilisés exclusivement sur le territoire de l'Ukraine.
J : La vague d'attaques de missiles et de drones lancée le 10 octobre était-elle prévue avant l'attaque du pont de Kertch ?
KB : Oui, nous possédons des informations et des preuves que cette attaque a été pré-planifiée avant le 10 octobre et avant l'explosion du pont de Kertch, ils ont juste utilisé l'explosion du pont de Kertch comme prétexte, comme justification pour ces frappes massives contre l'Ukraine. Mais comme je l'ai dit, c'était pré-planifié bien avant tout cela.
J : Ces attaques ont été conçues en grande partie pour détruire vos infrastructures de fourniture d'énergie électrique. Comment l'Ukraine va-t-elle gérer l'approvisionnement en électricité alors que la Russie continue d'attaquer ces installations ?
KB : Des équipes mobiles d'ingénieurs et d'électriciens travaillent 24h/24 et 7j/7 ces jours-ci pour remettre en état l'infrastructure. Oui, il y a eu des dégâts, mais ce n'est pas critique.
J : A propos de la mobilisation en Russie, comment la mobilisation de tant de troupes non entraînées et mal approvisionnées affecte-t-elle la bataille de votre point de vue ? KB : Cela n'a pas d'influence significative. Nous devons leur reconnaître qu'ils ont réussi à mobiliser environ 220 000 soldats. Mais vous avez raison de dire qu'ils sont mal entraînés et mal équipés. C'est pourquoi il n'auront pas d'influence significative.
J : Ils ne vont pas vous ralentir juste parce qu'ils sont là ?
KB : Ils ne font que nous jeter de la chair à canon, mais dans la guerre moderne, cela n'a pas beaucoup d'impact et de sens décisif pour la guerre.
J : Pourquoi les Russes s'acharnent-ils autant dans l'attaque de Bakhmut ?
KB : La prise de Bakhmut est une obsession qu'ils veulent réaliser depuis maintenant huit mois. D'un point de vue militaire, Bakhmut a une position très favorable car elle dessert de nouvelles routes vers des villes telles que Sloviansk [environ 35 kilomètres au nord-ouest], Kramatorsk [environ 8 kilomètres au sud de Sloviansk] et Chasiv Yar [environ 8 kilomètres au sud-ouest de Bahkmut] .
J : Pouvez-vous me dire combien il y a eu de pertes humaines du côté ukrainien et russe ? KB : Mon service ne calcule pas et nous ne sommes pas responsables de l'enregistrement des pertes du côté ukrainien. Ce n'est pas dans la confidence du Renseignement Militaire. Mais pour l'adversaire, je peux vous fournir des données. Sur le personnel, c'est 65 765 tués au combat, 2 637 chars, 5 379 véhicules de combat blindés, un peu plus de 2000 systèmes d'artillerie et systèmes de lance-roquettes, environ 250 hélicoptères et environ 1 400 missiles et drones, ainsi que 16 navires et bateaux militaires.
J : Alors, niez-vous toute implication ukrainienne dans cette attaque ? KB : Je ne confirme ni n'infirme. Nous avons juste une discussion.
J : Qu'en est-il des attaques contre la base aérienne de Saki en Crimée ? L'Ukraine a-t-elle quelque chose à voir avec cela et comment avez-vous procédé si vous l'avez fait ? KB : Écoutez, l'Ukraine a le droit de faire subir une défaite militaire à son attaquant. Nous aspirons à la victoire sur l'ennemi. Cette victoire peut venir au cours de l'engagement des cibles adverses et dans l'étape finale, cette victoire ne sera possible que lorsque nous auront atteint nos limites territoriales de 1991. C'est comme ça que ça se passera.
J : Mais pouvez-vous me donner plus de détails sur la façon dont la base aérienne de Saki a été attaquée ? Quel type d'arme a été utilisé ? KB : Malheureusement, je ne peux pas commenter tous les détails de cet événement.
J : En ce qui concerne la Crimée, quand pensez-vous que l'Ukraine pourrait y lancer une offensive et combien de temps pensez-vous qu'il faudra pour reprendre la Crimée ? KB : Cela n'arrivera que par la force militaire et cela se produira l'année prochaine.
J : A peu près quand l'année prochaine ? KB : Je ne peux répondre à cette question, excusez-moi.
J : Il y a eu un certain nombre d'attaques dans la région russe de Belgorod. Est-ce que l'Ukraine a y voir quelque chose ? KB : C'est une autre question à laquelle je ne peux pas vous apporter de réponse.
J : Envisagez-vous d'utiliser l'une des armes fournies par les États-Unis pour attaquer à Belgorod ou ailleurs en Russie ? KB : Je peux vous assurer qu'aucun des systèmes d'armes qui nous ont été fournis par l'Occident n'a été utilisé, n'est utilisé ou ne sera probablement utilisé dans des attaques ailleurs que sur le territoire de l'Ukraine. Ces systèmes d'armes ont été fournis à l'Ukraine à titre d'aide pour recouvrer son intégrité territoriale. C'est pourquoi ces systèmes d'armes sont utilisés exclusivement sur le territoire de l'Ukraine.
J : La vague d'attaques de missiles et de drones lancée le 10 octobre était-elle prévue avant l'attaque du pont de Kertch ?
KB : Oui, nous possédons des informations et des preuves que cette attaque a été pré-planifiée avant le 10 octobre et avant l'explosion du pont de Kertch, ils ont juste utilisé l'explosion du pont de Kertch comme prétexte, comme justification pour ces frappes massives contre l'Ukraine. Mais comme je l'ai dit, c'était pré-planifié bien avant tout cela.
J : Ces attaques ont été conçues en grande partie pour détruire vos infrastructures de fourniture d'énergie électrique. Comment l'Ukraine va-t-elle gérer l'approvisionnement en électricité alors que la Russie continue d'attaquer ces installations ?
KB : Des équipes mobiles d'ingénieurs et d'électriciens travaillent 24h/24 et 7j/7 ces jours-ci pour remettre en état l'infrastructure. Oui, il y a eu des dégâts, mais ce n'est pas critique.
J : A propos de la mobilisation en Russie, comment la mobilisation de tant de troupes non entraînées et mal approvisionnées affecte-t-elle la bataille de votre point de vue ? KB : Cela n'a pas d'influence significative. Nous devons leur reconnaître qu'ils ont réussi à mobiliser environ 220 000 soldats. Mais vous avez raison de dire qu'ils sont mal entraînés et mal équipés. C'est pourquoi il n'auront pas d'influence significative.
J : Ils ne vont pas vous ralentir juste parce qu'ils sont là ?
KB : Ils ne font que nous jeter de la chair à canon, mais dans la guerre moderne, cela n'a pas beaucoup d'impact et de sens décisif pour la guerre.
J : Pourquoi les Russes s'acharnent-ils autant dans l'attaque de Bakhmut ?
KB : La prise de Bakhmut est une obsession qu'ils veulent réaliser depuis maintenant huit mois. D'un point de vue militaire, Bakhmut a une position très favorable car elle dessert de nouvelles routes vers des villes telles que Sloviansk [environ 35 kilomètres au nord-ouest], Kramatorsk [environ 8 kilomètres au sud de Sloviansk] et Chasiv Yar [environ 8 kilomètres au sud-ouest de Bahkmut] .
J : Pouvez-vous me dire combien il y a eu de pertes humaines du côté ukrainien et russe ? KB : Mon service ne calcule pas et nous ne sommes pas responsables de l'enregistrement des pertes du côté ukrainien. Ce n'est pas dans la confidence du Renseignement Militaire. Mais pour l'adversaire, je peux vous fournir des données. Sur le personnel, c'est 65 765 tués au combat, 2 637 chars, 5 379 véhicules de combat blindés, un peu plus de 2000 systèmes d'artillerie et systèmes de lance-roquettes, environ 250 hélicoptères et environ 1 400 missiles et drones, ainsi que 16 navires et bateaux militaires.
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INTERVIEW EXCLUSIVE DU GÉNÉRAL KYRYLO BOUDANOV - 3E PARTIE
J : Quel impact peut avoir l'apparition de l'automne et de la boue dans les opérations de combat actuelles ? KB : C'est une question problématique. A un moment, ça a joué en notre faveur mais ça a aussi joué contre nous. Par exemple, actuellement, pour les engins à roues, le terrain n'est pas praticable. Et vous ne pouvez même pas déplacer des véhicules à chenilles sur le terrain pendant quelques jours juste après la pluie. C'est pourquoi actuellement ce sont les deux parties qui sont incapables de mener des actions offensives.
J : Pouvez-vous parler de la contre-offensive de Kharkiv ? Est-ce que ça ralentit ? KB : Dans le secteur de Kharkiv, nous nous tenons en fait à la frontière avec la Fédération de Russie et nous n'entrons pas sur le territoire de la Fédération de Russie.
J : Vladimir Poutine a proféré plusieurs menaces concernant l'utilisation d'armes nucléaires. Et puis il y a ce message de Moscou selon lequel l'Ukraine développe une bombe sale [un dispositif avec un explosif conventionnel conçu pour libérer des matières radioactives]. Pensez-vous que Poutine ordonnera une frappe nucléaire sur l'Ukraine ? KB : Écoutez, allons-y étape par étape. Premièrement, sur l'utilisation potentielle théorique des armes nucléaires par la Russie contre nous, théoriquement c'est possible. Parce que la Russie est un État terroriste avec une capacité nucléaire. Mais ce n'est qu'une possibilité potentielle. Nous n'observons aucune préparation pour une frappe nucléaire en Ukraine. Parlant de mensonges répandus par la Fédération de Russie selon lesquels l'Ukraine serait en train de préparer une bombe sale, l'Ukraine n'a jamais dans son histoire produit de tels engins et elle ne l'a jamais prévu, on ne peut pas faire quelque chose comme ça du jour au lendemain. Contrairement à la Fédération de Russie, qui est, comme je l'ai déjà dit, un État terroriste et qui est susceptible de faire n'importe quoi.
J : Alors pourquoi la Russie continue-t-elle à répandre cette histoire sur l'Ukraine se préparant à utiliser une bombe sale ?
KB : Ils veulent nous forcer à des pourparlers de paix et ils veulent menacer le reste du monde pour qu'ils fassent pression sur nous pour que nous prenions place à la table des négociations avec la Russie.
J : Dans quelle mesure Sergei Surovikin, le nouveau commandant de l'armée russe en Ukraine, a-t-il fait une différence dans le combat ?
KB : Il n'y a pas eu de changements apportés par cette nomination parce que personne en Russie n'est capable de réparer le très mauvais état, la très mauvaise position dans laquelle se trouve actuellement la Russie. Mais à contrario, il devrait y avoir quelqu'un responsable en Russie pour toutes les défaites militaires qu'ils subissent et qu'ils vont subir et s'ils perdent Kherson, cette personne sera la seule à blâmer.
J : Pouvez-vous parler d'innovations ukrainiennes en matière d'armement qui font la différence sur le champ de bataille ?
KB : L'Ukraine produit actuellement toutes les armes qu'elle est capable de produire et toutes ces armes sont utilisées. C'est pourquoi c'est une question très large. Par exemple, il existe un grand nombre de drones ukrainiens, de production ukrainienne, qui sont actuellement utilisés en première ligne.
J : Pour en savoir un peu plus sur les drones, pouvez-vous parler de leurs capacités ? KB : Bien sûr, je ne parlerai pas des nouveaux systèmes mais des systèmes plus anciens comme le PD-1 ou le Leleka-100 qui sont bien connus et leurs caractéristiques techniques sont publiques.
J : L'Ukraine travaille-t-elle sur ses propres systèmes de missiles balistiques à courte portée ? KB : Je n'ai pas le droit de répondre à cette question.
J : Quelle différence les drones iraniens utilisés par la Russie ont-ils apportés ? Quels drones iraniens ont le plus d'impact et comment les contrez-vous ?
KB : L'application massive de systèmes armés vagabonds - des drones kamikazes - contre des infrastructures civiles et des sites d'infrastructures critiques est typique du terrorisme. À titre d'exemple, il y a eu un cas où ils ciblaient un site d'infrastructure énergétique mais en parallèle, ils ont détruit un immeuble résidentiel sur le chemin et à la suite de cela, une entrée de l'immeuble avec quelques étages au-dessus s'est effondrée, ce qui a conduit à la mort de femmes et d'enfants. Les principaux types de drones sont le Shahed-136 et le Mohajer-6.
J : Lesquels sont les plus efficaces, du point de vue russe ?
KB : Les Shaheds, parce qu'ils les lancent en grande quantité et finalement nous en abattons environ 70 %, mais 30 % atteignent leurs objectifs.
J : Pouvez-vous nous dire comment vous les abattez ?
KB : Avec tous les systèmes de défense aérienne dont nous disposons actuellement et aussi par la guerre électronique.
J : Pouvez-vous fournir plus de détails sur les types de mesures de guerre électronique que vous utilisez ?
KB : En utilisant la chance, l'autre chose que j'aimerais dire, c'est que nous manquons de ces systèmes. Nous avons donc besoin de plus, à la fois des systèmes de guerre électronique et de nos systèmes de défense aérienne, car les systèmes dont nous disposons, combinés aux systèmes qui arrivent, ne suffisent toujours pas à contrer le nombre de cibles aériennes qui nous attaquent.
J : En parlant de systèmes de défense aérienne, l'Ukraine manque-t-elle de munitions pour ces systèmes compte tenu du nombre de munitions qui ont été dépensées contre des drones et des missiles ? KB : Bien sûr, nous utilisons beaucoup de ces systèmes. Mais nous réapprovisionnons et aussi grâce à l'aide de votre nation (USA), cela se produit. Mais je voudrais souligner une fois de plus, que nous avons besoin de plus de ces systèmes. Donc, la défense aérienne et la guerre électronique et bien sûr les munitions, d'abord, pour assurer la protection des villes paisibles et de la population civile qui y vit, et des infrastructures qui les soutiennent.
J : Les systèmes avancés de missiles sol-air, ou NASAMS, sont-ils actuellement utilisés en Ukraine ? KB : Bien sûr, nous utilisons tous les systèmes qui nous ont été fournis par nos alliés.
J : Mais est-ce que le NASAMS est utilisé ? KB : Comme je viens de le dire, tout ce que nous avons reçu, nous l'utilisons immédiatement.
J : Les Russes ont-ils leur propre capacité à développer et produire des drones suicides ? KB : Oui, au tout début du conflit le 24 février et par la suite, il y a eu quelques cas enregistrés d'envoi de drones suicides russes appelée Kub. Et aussi récemment, il y a eu un cas où le lancement d'un autre système appelé Lancet a été détectée. Mais ces utilisations ne sont pas massives parce que l'industrie de défense russe est dans un état critique et est incapable d'assurer la production de ces systèmes d'armes en quantités suffisantes.
J : Dans quelle mesure êtes-vous préoccupé par les missiles balistiques à courte portée iraniens (SRBM) - les SRBM Fateh-110 et Zolfaghar capables de frapper des cibles à des distances comprises entre 270 et 700 kilomètres qui arrivent en Russie ? Et quand pensez-vous que ceux-ci seront lancés ?
KB : Je pense que le mois prochain, nous les verrons probablement utilisés ici.
J : Et dans quelle mesure êtes-vous préoccupé par cette menace ?
KB : C'est une menace sérieuse parce que les missiles iraniens, contrairement aux russes, sont d'assez haute précision, très rapides et ces caractéristiques ont fait leurs preuves au combat.
J : Que pouvez-vous faire à ce sujet ?
KB : Nous ne pouvons compter que sur le brillant travail de nos troupes de défense aérienne. Et dans l'espoir que nos alliés nous fourniront davantage de ces systèmes de défense aérienne pour assurer la couverture de notre territoire.
J : Recevez-vous une aide utile de la part des Israéliens pour vous défendre contre les drones ou les missiles iraniens ? KB : Je ne peux pas répondre à cette question.
J : Pouvez-vous parler de la contre-offensive de Kharkiv ? Est-ce que ça ralentit ? KB : Dans le secteur de Kharkiv, nous nous tenons en fait à la frontière avec la Fédération de Russie et nous n'entrons pas sur le territoire de la Fédération de Russie.
J : Vladimir Poutine a proféré plusieurs menaces concernant l'utilisation d'armes nucléaires. Et puis il y a ce message de Moscou selon lequel l'Ukraine développe une bombe sale [un dispositif avec un explosif conventionnel conçu pour libérer des matières radioactives]. Pensez-vous que Poutine ordonnera une frappe nucléaire sur l'Ukraine ? KB : Écoutez, allons-y étape par étape. Premièrement, sur l'utilisation potentielle théorique des armes nucléaires par la Russie contre nous, théoriquement c'est possible. Parce que la Russie est un État terroriste avec une capacité nucléaire. Mais ce n'est qu'une possibilité potentielle. Nous n'observons aucune préparation pour une frappe nucléaire en Ukraine. Parlant de mensonges répandus par la Fédération de Russie selon lesquels l'Ukraine serait en train de préparer une bombe sale, l'Ukraine n'a jamais dans son histoire produit de tels engins et elle ne l'a jamais prévu, on ne peut pas faire quelque chose comme ça du jour au lendemain. Contrairement à la Fédération de Russie, qui est, comme je l'ai déjà dit, un État terroriste et qui est susceptible de faire n'importe quoi.
J : Alors pourquoi la Russie continue-t-elle à répandre cette histoire sur l'Ukraine se préparant à utiliser une bombe sale ?
KB : Ils veulent nous forcer à des pourparlers de paix et ils veulent menacer le reste du monde pour qu'ils fassent pression sur nous pour que nous prenions place à la table des négociations avec la Russie.
J : Dans quelle mesure Sergei Surovikin, le nouveau commandant de l'armée russe en Ukraine, a-t-il fait une différence dans le combat ?
KB : Il n'y a pas eu de changements apportés par cette nomination parce que personne en Russie n'est capable de réparer le très mauvais état, la très mauvaise position dans laquelle se trouve actuellement la Russie. Mais à contrario, il devrait y avoir quelqu'un responsable en Russie pour toutes les défaites militaires qu'ils subissent et qu'ils vont subir et s'ils perdent Kherson, cette personne sera la seule à blâmer.
J : Pouvez-vous parler d'innovations ukrainiennes en matière d'armement qui font la différence sur le champ de bataille ?
KB : L'Ukraine produit actuellement toutes les armes qu'elle est capable de produire et toutes ces armes sont utilisées. C'est pourquoi c'est une question très large. Par exemple, il existe un grand nombre de drones ukrainiens, de production ukrainienne, qui sont actuellement utilisés en première ligne.
J : Pour en savoir un peu plus sur les drones, pouvez-vous parler de leurs capacités ? KB : Bien sûr, je ne parlerai pas des nouveaux systèmes mais des systèmes plus anciens comme le PD-1 ou le Leleka-100 qui sont bien connus et leurs caractéristiques techniques sont publiques.
J : L'Ukraine travaille-t-elle sur ses propres systèmes de missiles balistiques à courte portée ? KB : Je n'ai pas le droit de répondre à cette question.
J : Quelle différence les drones iraniens utilisés par la Russie ont-ils apportés ? Quels drones iraniens ont le plus d'impact et comment les contrez-vous ?
KB : L'application massive de systèmes armés vagabonds - des drones kamikazes - contre des infrastructures civiles et des sites d'infrastructures critiques est typique du terrorisme. À titre d'exemple, il y a eu un cas où ils ciblaient un site d'infrastructure énergétique mais en parallèle, ils ont détruit un immeuble résidentiel sur le chemin et à la suite de cela, une entrée de l'immeuble avec quelques étages au-dessus s'est effondrée, ce qui a conduit à la mort de femmes et d'enfants. Les principaux types de drones sont le Shahed-136 et le Mohajer-6.
J : Lesquels sont les plus efficaces, du point de vue russe ?
KB : Les Shaheds, parce qu'ils les lancent en grande quantité et finalement nous en abattons environ 70 %, mais 30 % atteignent leurs objectifs.
J : Pouvez-vous nous dire comment vous les abattez ?
KB : Avec tous les systèmes de défense aérienne dont nous disposons actuellement et aussi par la guerre électronique.
J : Pouvez-vous fournir plus de détails sur les types de mesures de guerre électronique que vous utilisez ?
KB : En utilisant la chance, l'autre chose que j'aimerais dire, c'est que nous manquons de ces systèmes. Nous avons donc besoin de plus, à la fois des systèmes de guerre électronique et de nos systèmes de défense aérienne, car les systèmes dont nous disposons, combinés aux systèmes qui arrivent, ne suffisent toujours pas à contrer le nombre de cibles aériennes qui nous attaquent.
J : En parlant de systèmes de défense aérienne, l'Ukraine manque-t-elle de munitions pour ces systèmes compte tenu du nombre de munitions qui ont été dépensées contre des drones et des missiles ? KB : Bien sûr, nous utilisons beaucoup de ces systèmes. Mais nous réapprovisionnons et aussi grâce à l'aide de votre nation (USA), cela se produit. Mais je voudrais souligner une fois de plus, que nous avons besoin de plus de ces systèmes. Donc, la défense aérienne et la guerre électronique et bien sûr les munitions, d'abord, pour assurer la protection des villes paisibles et de la population civile qui y vit, et des infrastructures qui les soutiennent.
J : Les systèmes avancés de missiles sol-air, ou NASAMS, sont-ils actuellement utilisés en Ukraine ? KB : Bien sûr, nous utilisons tous les systèmes qui nous ont été fournis par nos alliés.
J : Mais est-ce que le NASAMS est utilisé ? KB : Comme je viens de le dire, tout ce que nous avons reçu, nous l'utilisons immédiatement.
J : Les Russes ont-ils leur propre capacité à développer et produire des drones suicides ? KB : Oui, au tout début du conflit le 24 février et par la suite, il y a eu quelques cas enregistrés d'envoi de drones suicides russes appelée Kub. Et aussi récemment, il y a eu un cas où le lancement d'un autre système appelé Lancet a été détectée. Mais ces utilisations ne sont pas massives parce que l'industrie de défense russe est dans un état critique et est incapable d'assurer la production de ces systèmes d'armes en quantités suffisantes.
J : Dans quelle mesure êtes-vous préoccupé par les missiles balistiques à courte portée iraniens (SRBM) - les SRBM Fateh-110 et Zolfaghar capables de frapper des cibles à des distances comprises entre 270 et 700 kilomètres qui arrivent en Russie ? Et quand pensez-vous que ceux-ci seront lancés ?
KB : Je pense que le mois prochain, nous les verrons probablement utilisés ici.
J : Et dans quelle mesure êtes-vous préoccupé par cette menace ?
KB : C'est une menace sérieuse parce que les missiles iraniens, contrairement aux russes, sont d'assez haute précision, très rapides et ces caractéristiques ont fait leurs preuves au combat.
J : Que pouvez-vous faire à ce sujet ?
KB : Nous ne pouvons compter que sur le brillant travail de nos troupes de défense aérienne. Et dans l'espoir que nos alliés nous fourniront davantage de ces systèmes de défense aérienne pour assurer la couverture de notre territoire.
J : Recevez-vous une aide utile de la part des Israéliens pour vous défendre contre les drones ou les missiles iraniens ? KB : Je ne peux pas répondre à cette question.
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INTERVIEW EXCLUSIVE DU GÉNÉRAL KYRYLO BOUDANOV - 4E ET DERNIERE PARTIE
J : Pensez-vous que les Russes vont vraiment abattre les satellites commerciaux qui passent au-dessus de l'Ukraine ? KB : Comme je l'ai dit, la Russie est un État terroriste et ses activités ne sont pas différentes de n'importe quelles activités terroristes.
J : Est-ce possible ? Croyez-vous que cela arrivera? KB : Oui c'est possible.
J : Croyez-vous qu'ils le feront ? KB : Comme je l'ai dit, vous pouvez tout anticiper de la part d'un terroriste.
J : Quelle est l'importance du système SpaceX Starlink, fourni à l'Ukraine par SpaceX d'Elon Musk depuis les premiers jours de l'invasion russe ? KB : Nous utilisons les systèmes Starlink. Ils ont rendu la vie beaucoup plus facile en première ligne et nous les utilisons avec plaisir et nous lui en sommes reconnaissants.
J : Pouvez-vous opérer sans Starlink ? KB : Nous avons les systèmes de communication sans Starlink. Mais la disponibilité permanente de Starlink facilite la vie des unités en première ligne.
J : Pensez-vous que Starlink continuera à opérer en Ukraine ?
KB : Nous l'espérons beaucoup et nous ne voyons aucune raison pour que cela s'arrête.
J : Êtes-vous au courant d'anciens soldats afghans combattant en Ukraine pour le compte de la Russie ?
KB : Nous avons des informations confirmées selon lesquelles il y a des mercenaires combattant pour la Russie, originaires d'Afghanistan, de Syrie et de quelques autres pays, mais cela n'a aucun impact stratégique, ni aucune signification sur la guerre en cours.
J : Êtes-vous préoccupé par les efforts de l'Iran et de la Russie pour recruter davantage d'anciennes troupes afghanes, en particulier d'anciennes forces d'opérations spéciales afghanes (SOF) ?
KB : Vous savez que dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, et compte tenu du nombre de troupes ennemies avec lesquelles nous avons affaire quotidiennement, la présence de 100 ou 200 de ces mercenaires - quelle que soit leur formation - n'est pas pertinente.
J : Qu'en est-il si c'est par milliers ? On nous a dit que la Russie et l'Iran essayaient de recruter jusqu'à 5 000 anciens soldats afghans des SOF.
KB : Les forces russes en Ukraine comptent plus de 170 000 soldats et ils en ont mobilisé 220 000 autres. Je ne crois pas qu'aucun pays au monde soit en mesure de fournir une quantité de mercenaires qui puisse être comparée d'une manière ou d'une autre à cette armada à laquelle nous sommes confrontés.
J : Comment cela se terminera-t-il ? A quoi ressemblera la victoire de l'Ukraine ?
KB : C'est très simple. Dans un premier temps, nous reprendrons l'intégralité de nos territoires dans les frontières de 1991 et nous considérerons cela comme un bon signal et une bonne occasion de finir la guerre.
J : Quand pensez-vous que cela arrivera ? Quand pensez-vous pouvoir restaurer les frontières de 1991 ?
KB. : L'année prochaine.
J : A peu près à quand l'année prochaine ?
KB : Nous ne pouvons pas entrer dans la planification militaire ici.
J : Vladimir Poutine survivra-t-il ? Et qui pourrait le remplacer ?
KB : Il est peu probable qu'il y survive. Et actuellement, il y a des discussions actives en Russie pour savoir qui serait capable de le remplacer.
J : Pouvez-vous donner des noms de personnes qui pourraient le remplacer et seraient-elles meilleures que Poutine ?
KB : Je vais m'abstenir de répondre à cette question.
J : En novembre (2021), lorsque je vous ai rencontré pour la première fois et que vous m'avez expliqué à peu près comment la Russie attaquerait, vous étiez en avance sur les événements à bien des égards. A-t-il été difficile de convaincre vos dirigeants que la Russie allait attaquer ?
KB : Je vais vous donner la réponse suivante car aujourd'hui c'est le neuvième mois de cette guerre depuis son début et l'Ukraine est toujours debout. Cela signifie que nous avons réussi à le faire.
J : Quel est le sentiment du peuple russe en termes de soutien à cette guerre ? Combien de temps le peuple russe soutiendra-t-il cette guerre ? Et y a-t-il une réelle résistance en Russie ?
KB : La population de la Fédération de Russie continuera à soutenir le gouvernement et ses actions jusqu'à la défaite de la Fédération de Russie. Et quand la Russie perdra, ils commenceront immédiatement à dire qu'ils n'ont rien à voir avec cela et que leurs dirigeants les ont trompés.
J : Pensez-vous qu'il y a une réelle chance qu'il y ait une action pour renverser Poutine ?
KB : Pas maintenant, mais dès que la Russie subira une défaite, cela arrivera très vite.
J : Et puis quoi ?
KB : Ensuite, la Fédération de Russie changera de forme.
J : Pensez-vous qu'il y a quelqu'un derrière Poutine qui va être meilleur pour l'avenir de l'Ukraine et la coopération avec l'Occident ?
KB : Je ne crois pas du tout aux Russes. Je ne crois pas qu'il y ait une bonne personne prête actuellement, mais quiconque arrivera au pouvoir blâmera sûrement Poutine pour tout le mal qu'il a fait.
J : Les élections de mi-mandat approchent aux États-Unis le 8 novembre. Craignez-vous que le flux de soutien à l'Ukraine soit interrompu ou ralenti si les républicains prennent le contrôle du Congrès, comme certains l'ont avancé ?
KB : J'espère vraiment qu'après ces élections, le soutien des États-Unis à l'Ukraine ne fera que croître. Et excusez-moi, nous manquons de temps. Merci pour cette interview et pour la chance de remercier les États-Unis et aussi le monde entier pour l'aide qu'ils fournissent à l'Ukraine.
Comme je vous l'avait indiqué, c'est une interview choc du militaire le mieux renseigné au monde sur la guerre et sur la Russie. S'il n'a pas répondu à toutes les questions, mais il ne pouvait pas le faire - secret d'état oblige - il a donné des éléments d'information extrêmement intéressants pour qui sait lire entre les lignes...
J : Est-ce possible ? Croyez-vous que cela arrivera? KB : Oui c'est possible.
J : Croyez-vous qu'ils le feront ? KB : Comme je l'ai dit, vous pouvez tout anticiper de la part d'un terroriste.
J : Quelle est l'importance du système SpaceX Starlink, fourni à l'Ukraine par SpaceX d'Elon Musk depuis les premiers jours de l'invasion russe ? KB : Nous utilisons les systèmes Starlink. Ils ont rendu la vie beaucoup plus facile en première ligne et nous les utilisons avec plaisir et nous lui en sommes reconnaissants.
J : Pouvez-vous opérer sans Starlink ? KB : Nous avons les systèmes de communication sans Starlink. Mais la disponibilité permanente de Starlink facilite la vie des unités en première ligne.
J : Pensez-vous que Starlink continuera à opérer en Ukraine ?
KB : Nous l'espérons beaucoup et nous ne voyons aucune raison pour que cela s'arrête.
J : Êtes-vous au courant d'anciens soldats afghans combattant en Ukraine pour le compte de la Russie ?
KB : Nous avons des informations confirmées selon lesquelles il y a des mercenaires combattant pour la Russie, originaires d'Afghanistan, de Syrie et de quelques autres pays, mais cela n'a aucun impact stratégique, ni aucune signification sur la guerre en cours.
J : Êtes-vous préoccupé par les efforts de l'Iran et de la Russie pour recruter davantage d'anciennes troupes afghanes, en particulier d'anciennes forces d'opérations spéciales afghanes (SOF) ?
KB : Vous savez que dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, et compte tenu du nombre de troupes ennemies avec lesquelles nous avons affaire quotidiennement, la présence de 100 ou 200 de ces mercenaires - quelle que soit leur formation - n'est pas pertinente.
J : Qu'en est-il si c'est par milliers ? On nous a dit que la Russie et l'Iran essayaient de recruter jusqu'à 5 000 anciens soldats afghans des SOF.
KB : Les forces russes en Ukraine comptent plus de 170 000 soldats et ils en ont mobilisé 220 000 autres. Je ne crois pas qu'aucun pays au monde soit en mesure de fournir une quantité de mercenaires qui puisse être comparée d'une manière ou d'une autre à cette armada à laquelle nous sommes confrontés.
J : Comment cela se terminera-t-il ? A quoi ressemblera la victoire de l'Ukraine ?
KB : C'est très simple. Dans un premier temps, nous reprendrons l'intégralité de nos territoires dans les frontières de 1991 et nous considérerons cela comme un bon signal et une bonne occasion de finir la guerre.
J : Quand pensez-vous que cela arrivera ? Quand pensez-vous pouvoir restaurer les frontières de 1991 ?
KB. : L'année prochaine.
J : A peu près à quand l'année prochaine ?
KB : Nous ne pouvons pas entrer dans la planification militaire ici.
J : Vladimir Poutine survivra-t-il ? Et qui pourrait le remplacer ?
KB : Il est peu probable qu'il y survive. Et actuellement, il y a des discussions actives en Russie pour savoir qui serait capable de le remplacer.
J : Pouvez-vous donner des noms de personnes qui pourraient le remplacer et seraient-elles meilleures que Poutine ?
KB : Je vais m'abstenir de répondre à cette question.
J : En novembre (2021), lorsque je vous ai rencontré pour la première fois et que vous m'avez expliqué à peu près comment la Russie attaquerait, vous étiez en avance sur les événements à bien des égards. A-t-il été difficile de convaincre vos dirigeants que la Russie allait attaquer ?
KB : Je vais vous donner la réponse suivante car aujourd'hui c'est le neuvième mois de cette guerre depuis son début et l'Ukraine est toujours debout. Cela signifie que nous avons réussi à le faire.
J : Quel est le sentiment du peuple russe en termes de soutien à cette guerre ? Combien de temps le peuple russe soutiendra-t-il cette guerre ? Et y a-t-il une réelle résistance en Russie ?
KB : La population de la Fédération de Russie continuera à soutenir le gouvernement et ses actions jusqu'à la défaite de la Fédération de Russie. Et quand la Russie perdra, ils commenceront immédiatement à dire qu'ils n'ont rien à voir avec cela et que leurs dirigeants les ont trompés.
J : Pensez-vous qu'il y a une réelle chance qu'il y ait une action pour renverser Poutine ?
KB : Pas maintenant, mais dès que la Russie subira une défaite, cela arrivera très vite.
J : Et puis quoi ?
KB : Ensuite, la Fédération de Russie changera de forme.
J : Pensez-vous qu'il y a quelqu'un derrière Poutine qui va être meilleur pour l'avenir de l'Ukraine et la coopération avec l'Occident ?
KB : Je ne crois pas du tout aux Russes. Je ne crois pas qu'il y ait une bonne personne prête actuellement, mais quiconque arrivera au pouvoir blâmera sûrement Poutine pour tout le mal qu'il a fait.
J : Les élections de mi-mandat approchent aux États-Unis le 8 novembre. Craignez-vous que le flux de soutien à l'Ukraine soit interrompu ou ralenti si les républicains prennent le contrôle du Congrès, comme certains l'ont avancé ?
KB : J'espère vraiment qu'après ces élections, le soutien des États-Unis à l'Ukraine ne fera que croître. Et excusez-moi, nous manquons de temps. Merci pour cette interview et pour la chance de remercier les États-Unis et aussi le monde entier pour l'aide qu'ils fournissent à l'Ukraine.
Comme je vous l'avait indiqué, c'est une interview choc du militaire le mieux renseigné au monde sur la guerre et sur la Russie. S'il n'a pas répondu à toutes les questions, mais il ne pouvait pas le faire - secret d'état oblige - il a donné des éléments d'information extrêmement intéressants pour qui sait lire entre les lignes...
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LE PORT DE SÉBASTOPOL A SUBI UNE ATTAQUE COMBINÉE DE DRONES MARINS ET AÉRIENS
BREAKING NEWS ! LE PORT DE SÉBASTOPOL A SUBI UNE ATTAQUE COMBINÉE DE DRONES MARINS ET AÉRIENS
Le 29 octobre, les forces ukrainiennes ont lancé une attaque surprise par drones aériens et nouveauté, "drones" marins. En fait des vedettes-suicide, guidées par GPS et bourrées d'explosifs.
Les cibles visées étaient des navires de guerre ancrés dans la rade de Sébastopol et des bâtiments à terre. On a peu d'informations mais les russes annoncent des dégâts sur plusieurs navires. Il semblerait que le chasseur de mines Ivan Golubets ait été sévèrement touché et le croiseur Admiral Makarov, navire amiral de la Flotte de la Mer Noire et équivalent du croiseur Moskva, ait subi des dommages.
Pour l'attaque par voie maritime, les ukrainiens ont utilisé un nouveau type de vedettes-suicide qu'ils ont mis au point (voir photo). Au mois de septembre, les russes avaient retrouvé l'une de ces vedettes, échouée sur une plage de Crimée. L'attaque a été combinée avec plusieurs drones aériens contre les cibles terrestres et plusieurs vedettes-suicide.
En vidéo, le film incroyable enregistré par ces vedettes, avant de percuter le croiseur Admiral Makarov et le chasseur de mines.
Sacrés ukrainiens ! Ils viennent d'inventer la torpille sans sous-marin
Le 29 octobre, les forces ukrainiennes ont lancé une attaque surprise par drones aériens et nouveauté, "drones" marins. En fait des vedettes-suicide, guidées par GPS et bourrées d'explosifs.
Les cibles visées étaient des navires de guerre ancrés dans la rade de Sébastopol et des bâtiments à terre. On a peu d'informations mais les russes annoncent des dégâts sur plusieurs navires. Il semblerait que le chasseur de mines Ivan Golubets ait été sévèrement touché et le croiseur Admiral Makarov, navire amiral de la Flotte de la Mer Noire et équivalent du croiseur Moskva, ait subi des dommages.
Pour l'attaque par voie maritime, les ukrainiens ont utilisé un nouveau type de vedettes-suicide qu'ils ont mis au point (voir photo). Au mois de septembre, les russes avaient retrouvé l'une de ces vedettes, échouée sur une plage de Crimée. L'attaque a été combinée avec plusieurs drones aériens contre les cibles terrestres et plusieurs vedettes-suicide.
En vidéo, le film incroyable enregistré par ces vedettes, avant de percuter le croiseur Admiral Makarov et le chasseur de mines.
Sacrés ukrainiens ! Ils viennent d'inventer la torpille sans sous-marin
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
Super intéressante l'interview de Kyrylo Boudanov
NyKOoS- Messages : 300
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
NyKOoS a écrit:Super intéressante l'interview de Kyrylo Boudanov
Salut Nikoos ! Oui, en lisant entre les lignes ont obtient beaucoup de réponses à des mystères apparents ou des questions qu'on se pose...
J'ai énormément d'estime pour lui car malgré son jeune âge, il a énormément de sagesse et d'expérience, et beaucoup de connaissances. C'est un visionnaire, je crois en sa prédiction de Kherson libérée pour la fin de ce mois et en la libération totale du territoire ukrainien, format 1991, pour l'année prochaine.
Je le vois bien à moyen terme, devenir le Chef d'état Major de l'Armée ukrainienne
Actuellement, c'est le "Triumvirat" : Zelensky, Zaluzny et Budanov qui préside aux destinées de l'Ukraine et je crois que le pays est en de très bonnes mains !
Krispoluk- Messages : 9769
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
ASSISTANCE INTERNATIONALE À L'UKRAINE POUR RÉPARER SES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES
12 pays aident déjà l'Ukraine à réparer ses infrastructures de production et de distribution d'énergie : la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Corée du Sud, la Pologne, la Finlande, la Lituanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Macédoine du Nord et Israël . Ces pays ont déjà fourni 954 pièces d'équipements lourds (sans doute des transformateurs). Annonce faite par le ministre des Affaires Etrangères Dmytro Kuleba.
En photo : le "système D" ukrainien, dans les zones urbaines temporairement privées d'électricité, des citoyens proposent de recharger gratuitement les téléphones portables grâce à un groupe électrogène
12 pays aident déjà l'Ukraine à réparer ses infrastructures de production et de distribution d'énergie : la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Corée du Sud, la Pologne, la Finlande, la Lituanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Macédoine du Nord et Israël . Ces pays ont déjà fourni 954 pièces d'équipements lourds (sans doute des transformateurs). Annonce faite par le ministre des Affaires Etrangères Dmytro Kuleba.
En photo : le "système D" ukrainien, dans les zones urbaines temporairement privées d'électricité, des citoyens proposent de recharger gratuitement les téléphones portables grâce à un groupe électrogène
Krispoluk- Messages : 9769
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UN POINT INFORMATIF SUR LA GUERRE DES MISSILES ET DES DRONES EN UKRAINE
Ce commentaire vient en complément de ce qui a déjà été posté précédemment. La Russie a lancé un certain nombre de frappes terroristes visant les infrastructures de fourniture d'énergie en Ukraine fin octobre/début novembre.
Il est confirmé que la Russie ne pourra pas poursuivre longtemps ce genre de frappe massive. Le 30 octobre, les russes ont lancé 50 drones suicides Shahed. Le 31 octobre, ils en ont lancé 55, dont la grosse majorité (entre 80 et 90%) a été abattue par les défenses ukrainiennes. Comme je l'ai écrit, il est impossible de poursuivre longtemps ce type d'attaque massive. Les informations que je collecte auprès de nombreuses sources me confirment que les russes ont déjà reçu 2 grosses livraisons de 300 drones iraniens Shahed. Soit 600 drones, dont environ 250 ont déjà été utilisés. Si les russes veulent continuer leurs frappes massives à raison de 50 drones par jour, ils ne possèdent qu'une "réserve" de 7 jours seulement (à raison de 85% interceptés en moyenne).
Les excellentes informations auxquelles j'ai accès indiquent que les russes ont "passé commande" à l'Iran de 1700 pièces, drones Shahed et missiles balistiques, or l'Iran ne possède pas de stocks suffisants, ils tentent donc d'en fabriquer en hâte mais l'embargo sur les micro-processeurs leur rend la tâche très difficile.
Les drones sont acheminés exclusivement de l'Iran vers la Russie par voie maritime, via la mer Caspienne, jusqu'au port d'Astrakhan. Les missiles balistiques à venir, devraient être acheminés, partie par voie maritime, partie par voie aérienne. Le renseignement ukrainien retrace actuellement les voies d'acheminement. Même si la distance jusqu'à la mer Caspienne rend les opérations lointaines difficiles, l'Ukraine nous a déjà habitués à des grosses surprises, donc des frappes ou sabotages sur des navires ou des trains de transport de missiles ou drones pourraient éventuellement se produire...
En ce qui concerne les stocks de missiles russes, ces stocks sont au plus bas. Voir le diagramme suivant des stocks de missiles Iskander (Sol-Sol). Les russes ont dépensé 87% de leur arsenal. Sur 900 missiles disponibles au début de la guerre, il ne leur en reste que 117 (le chiffre annoncé sur le diagramme datait du 12 octobre). La situation est moins critique sur les missiles Kalibr (mer-terre) et Cruise missiles (air-terre) mais leurs stocks sont néanmoins à 50% et ils doivent continuer à assurer la défense de leur territoire "au cas-où"... Maintenant, les usines de production russes sont quasiment à l'arrêt avec l'embargo sur les pièces détachées occidentales et les micro-processeurs. On peut donc considérer que la menace des frappes de drones et de missiles russes sur les infrastructures ukrainiennes ne peut aller qu'en diminuant d'intensité à l'avenir.
La menace principale réside donc dans le lancement de frappes de missiles balistiques iraniens devant être livrés prochainement. Le renseignement ukrainien a déjà localisé plusieurs équipes de spécialistes iraniens arrivés principalement en Crimée, pour préparer ces lancements de missiles. Ces équipes étant géolocalisées et l'Ukraine nous ayant appris que rien sur le territoire de la Crimée n'est plus à l'abri de ses frappes, on devrait peut-être avoir encore des nouvelles de "cigarettes mal éteintes" sur le territoire de la Crimée
Sur le plan des défenses antimissiles, les USA ont confirmé avoir livré 2 systèmes Nasam à l'Ukraine. Chaque système comprend 8 lanceurs pouvant envoyer des salves de 48 missiles. Il suffit donc à protéger une grande ville dans un rayon de 40 km. L'Allemagne est aussi en train de livrer 4 systèmes Iris aux performances assez similaires. La France possède depuis peu des systèmes antimissiles Mamba à hautes performances. Un seul système permet de créer une "bulle protectrice" de 100 km de rayon. L'un de ces systèmes vient d'être déployé en Roumanie pour protéger les contingents OTAN déployés dans ce pays, en défense du flanc sud de l'Alliance Atlantique, face aux menaces répétées de la Russie. Cependant ces systèmes sont en trop petit nombre pour pouvoir en livrer à l'Ukraine.
En résumé, la capacité de destruction par missiles ou drones, de la Russie ne va faire que décroître dans le temps alors que la capacité de défense anti-missiles ou drones de l'Ukraine ne va faire que se renforcer.
Krispoluk- Messages : 9769
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
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Les premiers témoignages de soldats russes mobilisés émergent : « On nous a balancés en première ligne. Nous n’avions aucun soutien »
Emmanuel Grynszpan
Deux récentes défaites militaires, dans la région de Voronej et dans le village de Pavlivka, ont provoqué de vives réactions en Russie, y compris chez des blogueurs pro-Kremlin.
Jetés sur le front sans aucune préparation. C’est ce qui est arrivé à un bataillon de soldats récemment mobilisés dans la région de Voronej, en Russie, limitrophe de l’Ukraine. Samedi 5 novembre, le journal en ligne russe Verstka a révélé que ce bataillon venait de subir de très lourdes pertes aux alentours de Svatove, où se déroulent des combats de position acharnés depuis la mi-septembre. La publication, créée au printemps en réaction au musellement de la presse indépendante russe, s’est distinguée par la qualité de ses révélations sur les effets de la guerre dans la société russe. Citant deux survivants du bataillon, Vertska parle de trois jours de bombardements continus par l’artillerie ukrainienne sur un bataillon de 570 combattants russes, dont seuls 40 auraient survécu. « On nous a balancés en première ligne, on nous a dit de creuser des tranchées mais nous n’avions que trois pelles par bataillon. Nous n’avions aucun soutien. Artillerie, roquettes, mortiers, hélicoptères nous ont bombardés sans relâche », raconte un survivant à Verstka.
Des témoignages corroborés par la chaîne câblée indépendante Dojd qui parle, elle, de 31 soldats rescapés du bataillon. Verstka diffuse sur son site un message vidéo d’épouses de soldats destiné au gouverneur de la région de Voronej et aux « hautes autorités ». Le message souligne que leurs maris ont été mobilisés mi-octobre pour être dès le premier jour « envoyés en première ligne », tandis que leurs commandants « ont quitté le champ de bataille et se sont enfuis ».
Dimanche 6 novembre, la chaîne Telegram Vesti Voronej, contrôlée par le gouverneur régional Alexander Goussev, rapporte que ce dernier a rencontré des proches des mobilisés. « Nous avons discuté du format du dialogue, qui se poursuivra. Je garde le dossier sous mon contrôle personnel », a déclaré le gouverneur, sans commenter les pertes. Le même jour, une lettre diffusée sur les réseaux sociaux, émanant de soldats professionnels de la 155e brigade des fusiliers marins de la flotte du Pacifique, faisait état de « 300 soldats tués, blessés ou disparus » dans un autre secteur du front, au sud-ouest de Donetsk.
Emise à l’intention du gouverneur du kraï de Primorié (extrême est de la Russie), Oleg Kojemiako, la lettre, qui a été largement partagée par des blogueurs pro-Kremlin, dénonce des « assauts absurdes » que la brigade a dû mener contre le village de Pavlivka, sur ordre du commandant du district militaire oriental, Roustam Mouradov, et du commandant de la 155e brigade, Zourab Akhmedov. Les deux gradés sont accusés par les fusiliers marins de « vouloir des médailles au prix de très nombreuses vies » et de les qualifier de « viande ». Ils demandent au gouverneur d’en référer au président russe, Vladimir Poutine. En retour, M. Kojemiako a demandé au procureur de vérifier que la lettre n’a pas été « concoctée par les services spéciaux ukrainiens ».
Posture triomphaliste du ministère de la défense
Campé dans une posture triomphaliste, le ministère de la défense russe affirmait, dimanche, dans un communiqué, que, « grâce aux habiles mesures des commandants, les pertes ne dépassent pas 1 % du personnel combattant et 7 % de blessés, dont une partie significative a déjà repris du service ».
Les premiers soldats mobilisés russes sont apparus sur le front ukrainien quelques jours après le décret de mobilisation partielle signé par M. Poutine, le 21 septembre. Le rythme quotidien des pertes de l’armée russe signalé dans le bulletin du commandement des forces armées ukrainiennes a triplé, passant de 200 à 600 militaires russes tués chaque jour en moyenne, soit un total de 75 440 morts depuis le début de l’invasion, il y a huit mois et demi. Ce chiffre ne peut être vérifié de manière indépendante, ni être comparé à celui du ministère de la défense russe, qui a cessé depuis plusieurs mois de communiquer sur ses pertes. L’Ukraine ne fournit pas non plus de chiffres sur ses pertes humaines.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer les pertes élevées côté russe. La pression politique est très forte sur le commandement militaire pour conquérir la totalité de la région administrative de Donetsk, que la Russie a annexée sur le papier le 30 septembre tout en n’en contrôlant de facto que la moitié. La bataille du Donbass dure depuis le printemps sans que l’armée russe ne parvienne à enfoncer les défenses ukrainiennes, en dépit d’une puissance de feu très supérieure. D’où la tentation d’avoir recours à des vagues d’assauts frontaux extrêmement coûteux en hommes et en matériel. Une tactique dépassée, héritée de l’Armée rouge, dont la culture imprègne encore largement le haut commandement.
L’autre explication repose sur l’impréparation des mobilisés jetés sur le front sans entraînement préalable, couplée avec une mauvaise coordination, du fait des distances élevées entre le front et les centres de commandement. Ces derniers ont reculé à plus de 70 kilomètres du front pour échapper aux frappes très précises des missiles Himars fournis aux Ukrainiens par les Etats-Unis. Sans solution à ces deux problèmes, la poursuite d’objectifs maximalistes au moyen d’un plus grand nombre de soldats moins entraînés et équipés, conduira à une boucherie susceptible d’avoir des conséquences politiques à Moscou.
Les premiers témoignages de soldats russes mobilisés émergent : « On nous a balancés en première ligne. Nous n’avions aucun soutien »
Emmanuel Grynszpan
Deux récentes défaites militaires, dans la région de Voronej et dans le village de Pavlivka, ont provoqué de vives réactions en Russie, y compris chez des blogueurs pro-Kremlin.
Jetés sur le front sans aucune préparation. C’est ce qui est arrivé à un bataillon de soldats récemment mobilisés dans la région de Voronej, en Russie, limitrophe de l’Ukraine. Samedi 5 novembre, le journal en ligne russe Verstka a révélé que ce bataillon venait de subir de très lourdes pertes aux alentours de Svatove, où se déroulent des combats de position acharnés depuis la mi-septembre. La publication, créée au printemps en réaction au musellement de la presse indépendante russe, s’est distinguée par la qualité de ses révélations sur les effets de la guerre dans la société russe. Citant deux survivants du bataillon, Vertska parle de trois jours de bombardements continus par l’artillerie ukrainienne sur un bataillon de 570 combattants russes, dont seuls 40 auraient survécu. « On nous a balancés en première ligne, on nous a dit de creuser des tranchées mais nous n’avions que trois pelles par bataillon. Nous n’avions aucun soutien. Artillerie, roquettes, mortiers, hélicoptères nous ont bombardés sans relâche », raconte un survivant à Verstka.
Des témoignages corroborés par la chaîne câblée indépendante Dojd qui parle, elle, de 31 soldats rescapés du bataillon. Verstka diffuse sur son site un message vidéo d’épouses de soldats destiné au gouverneur de la région de Voronej et aux « hautes autorités ». Le message souligne que leurs maris ont été mobilisés mi-octobre pour être dès le premier jour « envoyés en première ligne », tandis que leurs commandants « ont quitté le champ de bataille et se sont enfuis ».
Dimanche 6 novembre, la chaîne Telegram Vesti Voronej, contrôlée par le gouverneur régional Alexander Goussev, rapporte que ce dernier a rencontré des proches des mobilisés. « Nous avons discuté du format du dialogue, qui se poursuivra. Je garde le dossier sous mon contrôle personnel », a déclaré le gouverneur, sans commenter les pertes. Le même jour, une lettre diffusée sur les réseaux sociaux, émanant de soldats professionnels de la 155e brigade des fusiliers marins de la flotte du Pacifique, faisait état de « 300 soldats tués, blessés ou disparus » dans un autre secteur du front, au sud-ouest de Donetsk.
Emise à l’intention du gouverneur du kraï de Primorié (extrême est de la Russie), Oleg Kojemiako, la lettre, qui a été largement partagée par des blogueurs pro-Kremlin, dénonce des « assauts absurdes » que la brigade a dû mener contre le village de Pavlivka, sur ordre du commandant du district militaire oriental, Roustam Mouradov, et du commandant de la 155e brigade, Zourab Akhmedov. Les deux gradés sont accusés par les fusiliers marins de « vouloir des médailles au prix de très nombreuses vies » et de les qualifier de « viande ». Ils demandent au gouverneur d’en référer au président russe, Vladimir Poutine. En retour, M. Kojemiako a demandé au procureur de vérifier que la lettre n’a pas été « concoctée par les services spéciaux ukrainiens ».
Posture triomphaliste du ministère de la défense
Campé dans une posture triomphaliste, le ministère de la défense russe affirmait, dimanche, dans un communiqué, que, « grâce aux habiles mesures des commandants, les pertes ne dépassent pas 1 % du personnel combattant et 7 % de blessés, dont une partie significative a déjà repris du service ».
Les premiers soldats mobilisés russes sont apparus sur le front ukrainien quelques jours après le décret de mobilisation partielle signé par M. Poutine, le 21 septembre. Le rythme quotidien des pertes de l’armée russe signalé dans le bulletin du commandement des forces armées ukrainiennes a triplé, passant de 200 à 600 militaires russes tués chaque jour en moyenne, soit un total de 75 440 morts depuis le début de l’invasion, il y a huit mois et demi. Ce chiffre ne peut être vérifié de manière indépendante, ni être comparé à celui du ministère de la défense russe, qui a cessé depuis plusieurs mois de communiquer sur ses pertes. L’Ukraine ne fournit pas non plus de chiffres sur ses pertes humaines.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer les pertes élevées côté russe. La pression politique est très forte sur le commandement militaire pour conquérir la totalité de la région administrative de Donetsk, que la Russie a annexée sur le papier le 30 septembre tout en n’en contrôlant de facto que la moitié. La bataille du Donbass dure depuis le printemps sans que l’armée russe ne parvienne à enfoncer les défenses ukrainiennes, en dépit d’une puissance de feu très supérieure. D’où la tentation d’avoir recours à des vagues d’assauts frontaux extrêmement coûteux en hommes et en matériel. Une tactique dépassée, héritée de l’Armée rouge, dont la culture imprègne encore largement le haut commandement.
L’autre explication repose sur l’impréparation des mobilisés jetés sur le front sans entraînement préalable, couplée avec une mauvaise coordination, du fait des distances élevées entre le front et les centres de commandement. Ces derniers ont reculé à plus de 70 kilomètres du front pour échapper aux frappes très précises des missiles Himars fournis aux Ukrainiens par les Etats-Unis. Sans solution à ces deux problèmes, la poursuite d’objectifs maximalistes au moyen d’un plus grand nombre de soldats moins entraînés et équipés, conduira à une boucherie susceptible d’avoir des conséquences politiques à Moscou.
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LA SITUATION SUR LES FRONTS D'UKRAINE AU 05/11
Comme il avait été évoqué, les mauvaises conditions climatiques automnales (pluie et boue) ralentissent considérablement l'avancée des unités. Cette situation changera quand le gel rendra les terrains de nouveau praticables. La Russie s'acharne dans des attaques très meurtrières qui restent sans résultat. Dans l'oblast de Lugansk, en direction d'Izioum et dans l'oblast de Donestk, en direction de Bakhmut et d'Avdiivka. Ces attaques sont toutes repoussées par l'armée ukrainienne qui est néanmoins sévèrement bombardée dans ces secteurs.
Compte-tenu de ces attaques suicides et du fait d'avoir envoyé en première ligne les mobilisés inexpérimentés et mal armés, les pertes russes sont très lourdes. Depuis une semaine, la moyenne des tués russes en Ukraine s'élève à 800 hommes par jour ! Hier il en est mort 950 ! Quand on sait que dans les guerres modernes, on compte environ 3 blessés pour 1 mort, c'est en réalité 3200 russes qui sont mis hors de combat chaque jour ! A ce rythme, il ne restera bientôt plus un seul mobilisé valide en Ukraine sur les 47000 qui y ont été déjà envoyés (exactement 15 jours pour que cet effectif de 47000 soit "usé").
Le haut commandement ukrainien donne très peu d'informations sur les avancées éventuelles de ses troupes. Ils souhaitent maintenir le silence opérationnel actuellement.
Sur le front de Kherson, les meilleures troupes russes sont retirées de la rive ouest du Dniepr et remplacés par les mobilisés (la chair à canon). Les services administratifs russes ont été évacués de Kherson, les check-points dans la ville ont disparu et les drapeaux russes ont été enlevés des édifices publics. Le Haut Commandement Ukrainien suppute un piège en incitant leurs troupes à pénétrer trop vite dans la ville : immeubles minés, tirs d'artillerie russe préréglés, troupes de contre-attaque russes tapies quelque part ? Donc, ils ne vont pas se presser pour prendre la ville.
La suite au prochain numéro !
Compte-tenu de ces attaques suicides et du fait d'avoir envoyé en première ligne les mobilisés inexpérimentés et mal armés, les pertes russes sont très lourdes. Depuis une semaine, la moyenne des tués russes en Ukraine s'élève à 800 hommes par jour ! Hier il en est mort 950 ! Quand on sait que dans les guerres modernes, on compte environ 3 blessés pour 1 mort, c'est en réalité 3200 russes qui sont mis hors de combat chaque jour ! A ce rythme, il ne restera bientôt plus un seul mobilisé valide en Ukraine sur les 47000 qui y ont été déjà envoyés (exactement 15 jours pour que cet effectif de 47000 soit "usé").
Le haut commandement ukrainien donne très peu d'informations sur les avancées éventuelles de ses troupes. Ils souhaitent maintenir le silence opérationnel actuellement.
Sur le front de Kherson, les meilleures troupes russes sont retirées de la rive ouest du Dniepr et remplacés par les mobilisés (la chair à canon). Les services administratifs russes ont été évacués de Kherson, les check-points dans la ville ont disparu et les drapeaux russes ont été enlevés des édifices publics. Le Haut Commandement Ukrainien suppute un piège en incitant leurs troupes à pénétrer trop vite dans la ville : immeubles minés, tirs d'artillerie russe préréglés, troupes de contre-attaque russes tapies quelque part ? Donc, ils ne vont pas se presser pour prendre la ville.
La suite au prochain numéro !
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DU NOUVEAU CONCERNANT LA LIVRAISON D'ARMES À L'UKRAINE DONT LES CRUISE MISSILES SCALP
Pas mal de nouvelles ce jour !
Les USA ont décidé d'envoyer un nouveau volet d'aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 400 millions de $, matériel fourni :
Par ailleurs, le R-U va livrer 500.000 paquetages complets de tenues d'hiver. Sachant que le Canada, la Norvège et la Finlande sont aussi sur les rangs, 100% des troupes ukrainiennes seront bientôt totalement équipées "guerre d'hiver"
Enfin, le plus important, Le Groupe de Ramscheid (commandement ad-hoc de l'Otan créé pour coordonner la fourniture d'armes à l'Ukraine) a décidé de préparer l'adaptation de systèmes de lancement de cruise-missiles Stormshadow "SCALP" aux appareils ex-soviétiques SU-24. C'est la Pologne qui sera chargée de cette adaptation car le pays possède une longue expérience de l'adaptation d'armements nouveaux OTAN aux anciens matériels soviétiques.
Le cruise-missile SCALP a été développé conjointement par Matra et par British Aerospace. Ce missile de croisière lancé par aéronef est très furtif, il navigue sous un plafond de 30m et peut atteindre des cibles terrestres ou maritimes à 560 km de distance avec une précision d'un mètre sur la cible. Il emporte une charge destructrice de 450kg d'équivalent C4 (explosif très puissant) et à ce titre, il peut détruire des postes de commandement en béton ou toute autre cible terrestre, ainsi que des navires de combat puissants ou éventuellement le pont de Kerch !
Il est évident que cette "allonge de frappe" portée à 560 km pour les forces aériennes ukrainiennes peut changer beaucoup les règles du jeu ! Je suppose que les alliés de l'Otan vont imposer des règles strictes à l'Ukraine pour l'emploi de ces missiles destructeurs. Si l'usage devrait être autorisé sur la Crimée, il en sera sans doute tout autrement sur le territoire de la Russie "historique". Enfin, nous n'en sommes pas encore là. Dans l'immédiat, les spécialistes polonais de l'armement vont adapter ces systèmes aux Sukhoï-24. Ensuite, nous verrons combien de missiles SCALP seront livrés à l'Ukraine. Le Royaume-Uni en possède 900 en stock et la France 450.
Enfin, dernière nouvelle, mon pronostic sur la baisse prévisible des frappes de drones iraniens Shahed sur l'Ukraine se révèle exact, le 1er Novembre, 13 drones-suicide Shahed ont été lancés sur l'Ukraine et 1 seul n'a pas été abattu : "un de trop" mais la tendance à la baisse, due aux livraisons iraniennes limitées, est rassurante...
Les USA ont décidé d'envoyer un nouveau volet d'aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 400 millions de $, matériel fourni :
- 90 chars T-72 fournis par la Tchéquie et qui vont être "modernisés" par les Pays-Ba
- 250 véhicules blindés de transport d'infanterie M1117
- 40 petites vedettes marines blindées
- 1100 drones kamikaze Phoenix Ghost
- Des systèmes anti-aériens Hawk (quantité non précisée)
Par ailleurs, le R-U va livrer 500.000 paquetages complets de tenues d'hiver. Sachant que le Canada, la Norvège et la Finlande sont aussi sur les rangs, 100% des troupes ukrainiennes seront bientôt totalement équipées "guerre d'hiver"
Enfin, le plus important, Le Groupe de Ramscheid (commandement ad-hoc de l'Otan créé pour coordonner la fourniture d'armes à l'Ukraine) a décidé de préparer l'adaptation de systèmes de lancement de cruise-missiles Stormshadow "SCALP" aux appareils ex-soviétiques SU-24. C'est la Pologne qui sera chargée de cette adaptation car le pays possède une longue expérience de l'adaptation d'armements nouveaux OTAN aux anciens matériels soviétiques.
Le cruise-missile SCALP a été développé conjointement par Matra et par British Aerospace. Ce missile de croisière lancé par aéronef est très furtif, il navigue sous un plafond de 30m et peut atteindre des cibles terrestres ou maritimes à 560 km de distance avec une précision d'un mètre sur la cible. Il emporte une charge destructrice de 450kg d'équivalent C4 (explosif très puissant) et à ce titre, il peut détruire des postes de commandement en béton ou toute autre cible terrestre, ainsi que des navires de combat puissants ou éventuellement le pont de Kerch !
Il est évident que cette "allonge de frappe" portée à 560 km pour les forces aériennes ukrainiennes peut changer beaucoup les règles du jeu ! Je suppose que les alliés de l'Otan vont imposer des règles strictes à l'Ukraine pour l'emploi de ces missiles destructeurs. Si l'usage devrait être autorisé sur la Crimée, il en sera sans doute tout autrement sur le territoire de la Russie "historique". Enfin, nous n'en sommes pas encore là. Dans l'immédiat, les spécialistes polonais de l'armement vont adapter ces systèmes aux Sukhoï-24. Ensuite, nous verrons combien de missiles SCALP seront livrés à l'Ukraine. Le Royaume-Uni en possède 900 en stock et la France 450.
Enfin, dernière nouvelle, mon pronostic sur la baisse prévisible des frappes de drones iraniens Shahed sur l'Ukraine se révèle exact, le 1er Novembre, 13 drones-suicide Shahed ont été lancés sur l'Ukraine et 1 seul n'a pas été abattu : "un de trop" mais la tendance à la baisse, due aux livraisons iraniennes limitées, est rassurante...
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LES LOURDES PERTES RUSSES DANS LA STUPIDE ATTAQUE DE PAVLOVKA
Pendant 4 jours, les russes se sont obstinés dans une attaque idiote sans chances de succès, à Pavlovka, dans l'oblast de Donetsk. Les russes ont perdu 300 morts, généralement pris sous les feux précis de l'artillerie ukrainienne guidée par drones d'observation.
Ce n'est pas l'Ukraine qui le dit, ce sont les médias russes, le média "Novaya Gazetta" et le journaliste de la télévision d'état Alexander Sladkov ! Je joins le lien de l'article en russe. Pour ceux qui ne comprennent pas, je fais un court condensé : "A la suite de l'attaque incompréhensible du village de Pavlovka, la 155e brigade d'infanterie de Marine (russe) a perdu jusqu'à 300 morts, suite à des ordres insensés, mal coordonnés ayant causé beaucoup de pertes inutiles en hommes et en matériel". Les militaires de cette unité se sont plaints auprès du gouverneur de leur Région et leur lettre de doléance demandant une commission d'enquête est remontée jusqu'à Moscou. Ce sont les russes qui reconnaissent l'incapacité de leur commandement et leurs lourdes pertes !
Le lien de l'article, puis une vidéo de soldats russes surpris par des tirs fournis de l'artillerie ukrainienne dans cette attaque.
https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/06/im-plevat-oni-liudei-nazyvaiut-miasom-rossiiskie-voenkory-i-blogery-rasskazali-o-zhalobakh-morpekhov-na-komandirov-i-bolshie-poteri-pod-pavlovkoi-news?fbclid=IwAR2SHtWBGXG5HhxHO5FJXxUK38J9KaEmWFQ0SLkXWq48yIcoEETzZpuXED4
Ce n'est pas l'Ukraine qui le dit, ce sont les médias russes, le média "Novaya Gazetta" et le journaliste de la télévision d'état Alexander Sladkov ! Je joins le lien de l'article en russe. Pour ceux qui ne comprennent pas, je fais un court condensé : "A la suite de l'attaque incompréhensible du village de Pavlovka, la 155e brigade d'infanterie de Marine (russe) a perdu jusqu'à 300 morts, suite à des ordres insensés, mal coordonnés ayant causé beaucoup de pertes inutiles en hommes et en matériel". Les militaires de cette unité se sont plaints auprès du gouverneur de leur Région et leur lettre de doléance demandant une commission d'enquête est remontée jusqu'à Moscou. Ce sont les russes qui reconnaissent l'incapacité de leur commandement et leurs lourdes pertes !
Le lien de l'article, puis une vidéo de soldats russes surpris par des tirs fournis de l'artillerie ukrainienne dans cette attaque.
https://novayagazeta.eu/articles/2022/11/06/im-plevat-oni-liudei-nazyvaiut-miasom-rossiiskie-voenkory-i-blogery-rasskazali-o-zhalobakh-morpekhov-na-komandirov-i-bolshie-poteri-pod-pavlovkoi-news?fbclid=IwAR2SHtWBGXG5HhxHO5FJXxUK38J9KaEmWFQ0SLkXWq48yIcoEETzZpuXED4
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UNE VIDÉO RÉALISÉE LORS DE LA LIBÉRATION DU SECTEUR DE KUPIANSK
C'est l'unité spéciale Kraken qui est à l'honneur. Des spécialistes hautement qualifiés, pour qui les opérations spéciales n'ont plus de secret.
Vidéo-choc réalisée il y a quelques semaines, particulièrement intéressante pour nous plonger dans la guerre au quotidien avec techniques de combat, libération de villages, destruction de positions russes, tir au mortier de 120mm, capture de prisonniers et libération de civils vivant dans des conditions précaires.
Images parfois très violentes ! Dure 27 mn.
Vidéo-choc réalisée il y a quelques semaines, particulièrement intéressante pour nous plonger dans la guerre au quotidien avec techniques de combat, libération de villages, destruction de positions russes, tir au mortier de 120mm, capture de prisonniers et libération de civils vivant dans des conditions précaires.
Images parfois très violentes ! Dure 27 mn.
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LA BATAILLE DE KHERSON 1
C'est parti ! La libération de l'oblast de Kherson avance à grands pas. Les russes, suivant les ordres du haut commandement sont en retraite et essayent de passer le Dniepr. Beaucoup doivent abandonner leur matériel lourd. On signale aussi des destructions d'infrastructures civiles dans la ville de Kherson.
Les forces ukrainiennes pressurent fortement les arrières de l'armée russe. Elles ont libéré de nombreux villages et sont arrivées dans les faubourgs ouest de Kherson. Il n'y a pas moins de 18 brigades ukrainiennes engagées dans cette bataille de l'oblast de Kherson. 5 brigades blindées ou mécanisées et 13 brigades d'infanterie. Ce qui représente une masse de 270 chars et d'environ 60000 hommes. Les russes ne peuvent aligner que 40000 hommes manquant de munitions et de vivres, l'affaire est donc entendue.
De nombreux villages sont libérés, impossible de les citer tous, quelques photos de ces libérations suivent.
Les forces ukrainiennes pressurent fortement les arrières de l'armée russe. Elles ont libéré de nombreux villages et sont arrivées dans les faubourgs ouest de Kherson. Il n'y a pas moins de 18 brigades ukrainiennes engagées dans cette bataille de l'oblast de Kherson. 5 brigades blindées ou mécanisées et 13 brigades d'infanterie. Ce qui représente une masse de 270 chars et d'environ 60000 hommes. Les russes ne peuvent aligner que 40000 hommes manquant de munitions et de vivres, l'affaire est donc entendue.
De nombreux villages sont libérés, impossible de les citer tous, quelques photos de ces libérations suivent.
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
LA PROCHAINE OFFENSIVE UKRAINIENNE, OÙ ???
J'ai une impression étrange depuis quelques semaines, le secteur Sud, longeant la mer d'Azov entre Melitopol et Mariupol est très calme, étrangement calme... Trop calme...
Les russes sont très occupés avec leur "retrait" qui veut rester combatif dans Kherson.
Et si ? Et si, la tornade venait d'ailleurs ? L'Ukraine garde actuellement en réserve de puissantes unités de choc, brigades mécanisées et d'assaut parachutistes que l'on n'a pas encore vues sur le front. Cependant, du côté ukrainien on "tate un peu le terrain" sur le front sud, du côté de Pologi et de Vulhedar (carte). Le secteur Sud est un secteur vulnérable et les russes en sont conscients car ils le renforcent actuellement en installant des défenses "dents de dragon" (plots en béton de forme pyramidale sensés arrêter les chars) vers Mariupol et au nord de Melitopol.
En tout cas, si j'étais le haut-commandement ukrainien, c'est là que je lancerais une offensive décisive. Une, ou deux, percées éclair vers Melitopol et/ou Mariupol couperaient les forces russes en 2. La percée vers la mer d'Azov réalisée, il deviendrait extrêmement difficile pour les russes de ravitailler leurs unités à l'ouest de Melitopol avec le pont de Crimée très endommagé, ce qui nécessite de ravitailler ces troupes actuellement, depuis la Russie par la route passant par Mariupol. Réaliser semblable percée demanderait une attaque très soutenue pour parcourir de 80 à 100 km en quelques jours. C'est un objectif très atteignable par l'armée ukrainienne qui a fait déjà fait la preuve de ses capacités manoeuvrières. Le terrain est très favorable à l'offensive, ce sont d'immenses champs de blé ou de tournesol, sans forêts et presque sans cours d'eau.
Le seul handicap actuel est la mauvaise saison automnale. C'est pourquoi ils devraient attendre sans doute que le gel fasse son apparition. C'est pourquoi j'ose prédire semblable offensive pour le début ou la mi-décembre. Une offensive de ce type réussie, mettrait l'armée russe en de très grandes difficultés et elle devrait à coup sûr abandonner des milliers de kilomètres carrés.
La carte du secteur :
J'ai une impression étrange depuis quelques semaines, le secteur Sud, longeant la mer d'Azov entre Melitopol et Mariupol est très calme, étrangement calme... Trop calme...
Les russes sont très occupés avec leur "retrait" qui veut rester combatif dans Kherson.
Et si ? Et si, la tornade venait d'ailleurs ? L'Ukraine garde actuellement en réserve de puissantes unités de choc, brigades mécanisées et d'assaut parachutistes que l'on n'a pas encore vues sur le front. Cependant, du côté ukrainien on "tate un peu le terrain" sur le front sud, du côté de Pologi et de Vulhedar (carte). Le secteur Sud est un secteur vulnérable et les russes en sont conscients car ils le renforcent actuellement en installant des défenses "dents de dragon" (plots en béton de forme pyramidale sensés arrêter les chars) vers Mariupol et au nord de Melitopol.
En tout cas, si j'étais le haut-commandement ukrainien, c'est là que je lancerais une offensive décisive. Une, ou deux, percées éclair vers Melitopol et/ou Mariupol couperaient les forces russes en 2. La percée vers la mer d'Azov réalisée, il deviendrait extrêmement difficile pour les russes de ravitailler leurs unités à l'ouest de Melitopol avec le pont de Crimée très endommagé, ce qui nécessite de ravitailler ces troupes actuellement, depuis la Russie par la route passant par Mariupol. Réaliser semblable percée demanderait une attaque très soutenue pour parcourir de 80 à 100 km en quelques jours. C'est un objectif très atteignable par l'armée ukrainienne qui a fait déjà fait la preuve de ses capacités manoeuvrières. Le terrain est très favorable à l'offensive, ce sont d'immenses champs de blé ou de tournesol, sans forêts et presque sans cours d'eau.
Le seul handicap actuel est la mauvaise saison automnale. C'est pourquoi ils devraient attendre sans doute que le gel fasse son apparition. C'est pourquoi j'ose prédire semblable offensive pour le début ou la mi-décembre. Une offensive de ce type réussie, mettrait l'armée russe en de très grandes difficultés et elle devrait à coup sûr abandonner des milliers de kilomètres carrés.
La carte du secteur :
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Re: Une vision de la guerre en Ukraine
Kherson Libérée !
Les avants-gardes ukrainiennes avaient pénétré dans les faubourgs de la ville dès le 10 Novembre. La libération presque complète de la ville a été réalisée dans la nuit du 10 au 11. Hier c'était des scènes de liesse populaire dans la ville, les habitants libérés fêtant et remerciant leurs libérateurs.
Les troupes russes ont fui en désordre, elles sont encore concentrées sur une plage en bordure du Dniepr à Kherson et aussi à Nova Khakovka à côté du barrage. Ces points de regroupement sont soumis à des tirs massifs de l'artillerie ukrainienne et les pertes sont très lourdes.
Beaucoup de soldats russes ont préféré abandonner leurs uniformes et s'habiller en civils pour tenter de se cacher dans la ville. L'armée ukrainienne leur donne la chasse.
vidéo du rassemblement populaire sur la place centrale de la ville, hier.
Dernière édition par Krispoluk le Sam 12 Nov - 13:55, édité 2 fois
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Le "phénomène" Xavier Moreau
Je suis tombé par hasard sur le "phénomène Xavier Moreau", ardent propagandiste prorusse, sur son canal Youtube.
2 de ses dernières publications suivent...
J'ai essayé d'aller jusqu'au bout de la lecture mais je m'en suis vite lassé !
Qu'en dire ? Prestation pitoyable sur la forme : il hésite, il bafouille, il a le regard fuyant, pas crédible pour un sou !
Sur le fond, toute la propagande russe déversée, il n'argumente pas avec des faits précis, il nous assène "sa vérité" des choses, toujours dans l'approximation et sans justifications chiffrées. L'Ukraine avance mais c'est la Russie qui poursuit son plan. Des milliers de soldats ukrainiens massacrés, mais les russes s'en sortent bien, ils reculent mais attirent l'armée ukrainienne dans un piège... Bref un gros concentré de mensonges éhontés et d'amalgames sans queue ni tête mais il y a encore des imbéciles pour louer ses commentaires ! Ils vont peut-être se réveiller quand les forces ukrainiennes seront aux portes de Moscou !
Bon, je livre ses publications mais à prendre avec des pincettes, vous serez vite écoeurés par tant de mauvaise foi.
J'ai écrit un commentaire à l'acide sur la première publication, je vais le faire incessamment pour la seconde.
2 de ses dernières publications suivent...
J'ai essayé d'aller jusqu'au bout de la lecture mais je m'en suis vite lassé !
Qu'en dire ? Prestation pitoyable sur la forme : il hésite, il bafouille, il a le regard fuyant, pas crédible pour un sou !
Sur le fond, toute la propagande russe déversée, il n'argumente pas avec des faits précis, il nous assène "sa vérité" des choses, toujours dans l'approximation et sans justifications chiffrées. L'Ukraine avance mais c'est la Russie qui poursuit son plan. Des milliers de soldats ukrainiens massacrés, mais les russes s'en sortent bien, ils reculent mais attirent l'armée ukrainienne dans un piège... Bref un gros concentré de mensonges éhontés et d'amalgames sans queue ni tête mais il y a encore des imbéciles pour louer ses commentaires ! Ils vont peut-être se réveiller quand les forces ukrainiennes seront aux portes de Moscou !
Bon, je livre ses publications mais à prendre avec des pincettes, vous serez vite écoeurés par tant de mauvaise foi.
J'ai écrit un commentaire à l'acide sur la première publication, je vais le faire incessamment pour la seconde.
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