En Syrie
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Re: En Syrie
AFP, publié le jeudi 04 janvier 2018 à 09h17
Le ministère russe de la Défense a annoncé jeudi que deux militaires russes avaient été tués dans une attaque au mortier menée par des islamistes en Syrie à la veille du Nouvel An.
"Alors que la nuit tombait, la base aérienne de Hmeimim a subi une soudaine attaque au mortier d'un groupe mobile de militants" au cours de laquelle "deux militaires ont été tués", selon le ministère de la Défense cité par des agences de presse. Le ministère a démenti parallèlement des informations du quotidien Kommersant selon lesquelles sept avions militaires avaient été "pratiquement détruits" dans cette attaque.
D'après les médias russes, Poutine a pacifié la Syrie !!
Le ministère russe de la Défense a annoncé jeudi que deux militaires russes avaient été tués dans une attaque au mortier menée par des islamistes en Syrie à la veille du Nouvel An.
"Alors que la nuit tombait, la base aérienne de Hmeimim a subi une soudaine attaque au mortier d'un groupe mobile de militants" au cours de laquelle "deux militaires ont été tués", selon le ministère de la Défense cité par des agences de presse. Le ministère a démenti parallèlement des informations du quotidien Kommersant selon lesquelles sept avions militaires avaient été "pratiquement détruits" dans cette attaque.
D'après les médias russes, Poutine a pacifié la Syrie !!
Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
Tu en doutes? La semaine passée le guébiste s'est fendu d'un discours sur le sujet.
Ensuite des morts russes . . .
Ensuite des morts russes . . .
Re: En Syrie
On January 3, the Russian Kommersant newspaper reported details of another incident, with reference to two of its own military and diplomatic sources. According to the newspaper, on December 31, the Russian #Khmeimim airbase in #Syria was targeted by mortar shelling by radical Islamists. As a result of the shelling, at least seven aircraft were destroyed: four Su-24 fighter bombers, two Su-35S multirole fighters and an An-72 transport aircraft. More than ten servicemen were injured.
https://informnapalm.org/en/russian-khmeimim-airbase-in-syria-shelled-by-mortars/
Le 3 janvier, le journal russe kommersant a fait état de détails d'un autre incident, en se référant à deux de ses propres sources militaires et diplomatiques. Selon le journal, le 31 décembre, la base aérienne russe #khmeimim en #Syrie était visée par des tirs de mortier par des islamistes radicaux. À la suite des bombardements, au moins sept avions ont été détruits : quatre chasseurs su-24, deux chasseurs su-35 multirôle et un avion de transport an-72 Plus de dix militaires ont été blessés.
https://informnapalm.org/en/russian-khmeimim-airbase-in-syria-shelled-by-mortars/
Le 3 janvier, le journal russe kommersant a fait état de détails d'un autre incident, en se référant à deux de ses propres sources militaires et diplomatiques. Selon le journal, le 31 décembre, la base aérienne russe #khmeimim en #Syrie était visée par des tirs de mortier par des islamistes radicaux. À la suite des bombardements, au moins sept avions ont été détruits : quatre chasseurs su-24, deux chasseurs su-35 multirôle et un avion de transport an-72 Plus de dix militaires ont été blessés.
Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
A Sotchi, le sommet de Vladimir Poutine pour la paix en Syrie paraît compromis
La Russie, qui a lancé 1 600 invitations pour son « congrès de la paix », fait face à d’importantes défections dans les rangs kurdes et de l’opposition syrienne.
LE MONDE | 29.01.2018 à 06h50 • Mis à jour le 29.01.2018 à 10h36 | Par Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)
http://www.lemonde.fr/international/article/2018/01/29/a-sotchi-le-sommet-de-vladimir-poutine-pour-la-paix-en-syrie-parait-compromis_5248497_3210.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook
Le décor est planté. A l’aéroport et sur les autoroutes aux abords de Sotchi, la station balnéaire russe de la mer Noire, d’immenses affiches proclamant en trois langues – russe, arabe et anglais – « La paix pour le peuple syrien », ont été placardées. Mais le sommet qui doit s’y ouvrir lundi 29 janvier, à l’initiative du président Vladimir Poutine, en coordination avec ses alliés turc et iranien, s’annonce périlleux. Ni les Kurdes de Syrie, visés depuis le 20 janvier par une offensive de l’armée turque à Afrin, ni les mouvements d’opposition au régime Assad ne devraient y participer.
Dès samedi, à l’issue du neuvième round de pourparlers avec Damas, organisé à Vienne (Autriche), sous l’égide des Nations unies, le Comité des négociations syriennes (CNS), qui regroupe la quasi-totalité des factions antirégime, a annoncé son intention de boycotter l’étape de Sotchi. « Le régime mise sur une solution militaire, il ne montre pas de volonté d’engager une négociation politique sérieuse », a justifié Nasr Hariri, négociateur en chef de l’opposition syrienne.
Puis, ce fut le tour des Kurdes syriens. « La Turquie et la Russie sont les garants de Sotchi et ces deux pays se sont mis d’accord sur Afrin, ce qui contredit le principe même de dialogue politique », a déclaré Fawza Youssef, une responsable du mouvement kurde syrien PYD, combattu par Ankara.
Poutine veut s’afficher en pacificateur
Moscou, qui a lancé tous azimuts les 1 600 invitations pour ce « congrès de la paix », n’avait pas réagi dimanche soir à cette série de déconvenues. Seul le sénateur Konstantin Kosachev, président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération, s’est chargé de faire part de son « extrême regret ». « Le congrès, a-t-il déclaré, représente une chance réelle d’avancer dans l’unité syrienne et dans l’intérêt de la résolution onusienne 2254. »
Après Vienne, les discussions à Sotchi doivent porter sur la future Constitution de la Syrie prévue par la résolution de décembre 2016, plutôt que sur la mise en place d’un organe de transition, thème plus sensible, ou sur le sort de Bachar Al-Assad. Mais sur ce sujet aussi, l’allié syrien, représenté par Bachar Al-Jaafari, l’ambassadeur de Damas à l’ONU, n’a guère aidé son partenaire russe en opposant, à Vienne, une fin de non-recevoir aux efforts de Staffan de Mistura, l’envoyé spécial des Nations unies.
Comme les négociations ouvertes en janvier 2017 à Astana (Kazakhstan), en parallèle du processus lancé sous l’égide de l’ONU à Genève, Sotchi devait être le pendant, en mieux, de la négociation de Vienne.
Mais pour Vladimir Poutine, désireux de s’afficher dans le rôle du pacificateur, tout en épargnant Bachar Al-Assad, les choses ne se passent tout à fait comme prévu. Malgré d’intenses préparatifs, Moscou bute sur plusieurs obstacles.
« Pragmatisme russe »
La première rencontre, le 22 janvier, à Moscou, entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et une importante délégation du CNS menée par Nasr Hariri, s’était déroulée plutôt fraîchement. Le négociateur en chef de l’opposition syrienne avait insisté devant la presse sur les « souffrances du peuple syrien » infligées par le régime et, sous-entendu, par son allié russe.
« C’est en grande partie le format d’Astana (…) et la mise en place de quatre zones de désescalade qui ont permis de réduire significativement le niveau de violence, avait sèchement rétorqué M. Lavrov. Aujourd’hui, malgré des sursauts ponctuels d’activité militaire, la situation est dans l’ensemble bien meilleure qu’il y a un an. » A la sortie, ses interlocuteurs ne semblaient pas convaincus : leur présence à Sotchi, avaient-ils prévenu, serait conditionnée aux avancées obtenues à Vienne… qui n’ont pas eu lieu.
Or, les fameuses zones de désescalade, principal apport des trois pays parrains des accords d’Astana – la Russie, l’Iran et la Turquie –, portent de moins en moins bien leur nom. Avant même que ne démarre l’offensive d’Afrin, conduite par Ankara et ses alliés rebelles de l’Armée syrienne libre contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée comme un groupe « terroriste » par les autorités turques en raison de ses liens avec le PKK, Damas avait lancé sa propre attaque, avec le soutien de l’aviation russe, contre la région d’Idlib, dernière province syrienne encore contrôlée par les insurgés.
La récente alliance entre Ankara et Moscou ne semble pas remise en cause par l’opération d’Ankara à Afrin. Les militaires russes, présents en nombre dans le nord-ouest de la Syrie, ont en effet pris soin de se retirer de l’enclave, laissant les Kurdes aux prises avec l’armée turque. « C’est la marque du pragmatisme russe », juge Anton Mardasov, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut pour le développement innovant, à Moscou. « De cette façon, assure-t-il, la Russie fait passer un message aux Kurdes qui ont refusé sa protection : les “enclaves” se restreignent de plus en plus et mieux vaut chercher des compromis avec le régime “légitime” de Damas. »
L’expert va plus loin en évoquant un « troc » entre la Russie et la Turquie, la première laissant les coudées franches à la seconde qui l’aurait tenue informée de ses visées avant le début des opérations. « Moscou, poursuit Anton Mardasov, a recouru à la stratégie infaillible d’imputer la responsabilité de l’opération turque aux Etats-Unis, en affirmant qu’elle avait été déclenchée par “l’armement incontrôlé des Forces démocratiques syriennes [une alliance kurdo-arabe qui a combattu l’Etat islamique et dans laquelle les YPG tiennent un rôle moteur] par le Pentagone”. Il est clair que la Russie cherche à bouter les Etats-Unis hors de Syrie, afin de protéger le régime Assad et accroître la rupture entre Washington et Ankara, son allié au sein de l’OTAN. »
Ce jeu complexe nourrit les soupçons d’une bonne partie des acteurs sur le terrain, en dehors de quelques opposants acquis à la Russie. Les revers enregistrés par Moscou, symbolisés par la non-participation des Kurdes et du CNS à la conférence de Sotchi, ne sont pas pour déplaire à une partie des Occidentaux, qui soupçonnent Moscou de vouloir contourner le processus onusien de Genève et Vienne, ce que le Kremlin dément. L’émissaire de l’ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura, se rendra néanmoins à Sotchi dans l’espoir, faible, que ce sommet apporte « une contribution importante » à la relance du processus de paix.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2018/01/29/a-sotchi-le-sommet-de-vladimir-poutine-pour-la-paix-en-syrie-parait-compromis_5248497_3210.html#qSb122uV7D1xLEVw.99
La Russie, qui a lancé 1 600 invitations pour son « congrès de la paix », fait face à d’importantes défections dans les rangs kurdes et de l’opposition syrienne.
LE MONDE | 29.01.2018 à 06h50 • Mis à jour le 29.01.2018 à 10h36 | Par Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)
http://www.lemonde.fr/international/article/2018/01/29/a-sotchi-le-sommet-de-vladimir-poutine-pour-la-paix-en-syrie-parait-compromis_5248497_3210.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook
Le décor est planté. A l’aéroport et sur les autoroutes aux abords de Sotchi, la station balnéaire russe de la mer Noire, d’immenses affiches proclamant en trois langues – russe, arabe et anglais – « La paix pour le peuple syrien », ont été placardées. Mais le sommet qui doit s’y ouvrir lundi 29 janvier, à l’initiative du président Vladimir Poutine, en coordination avec ses alliés turc et iranien, s’annonce périlleux. Ni les Kurdes de Syrie, visés depuis le 20 janvier par une offensive de l’armée turque à Afrin, ni les mouvements d’opposition au régime Assad ne devraient y participer.
Dès samedi, à l’issue du neuvième round de pourparlers avec Damas, organisé à Vienne (Autriche), sous l’égide des Nations unies, le Comité des négociations syriennes (CNS), qui regroupe la quasi-totalité des factions antirégime, a annoncé son intention de boycotter l’étape de Sotchi. « Le régime mise sur une solution militaire, il ne montre pas de volonté d’engager une négociation politique sérieuse », a justifié Nasr Hariri, négociateur en chef de l’opposition syrienne.
Puis, ce fut le tour des Kurdes syriens. « La Turquie et la Russie sont les garants de Sotchi et ces deux pays se sont mis d’accord sur Afrin, ce qui contredit le principe même de dialogue politique », a déclaré Fawza Youssef, une responsable du mouvement kurde syrien PYD, combattu par Ankara.
Poutine veut s’afficher en pacificateur
Moscou, qui a lancé tous azimuts les 1 600 invitations pour ce « congrès de la paix », n’avait pas réagi dimanche soir à cette série de déconvenues. Seul le sénateur Konstantin Kosachev, président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération, s’est chargé de faire part de son « extrême regret ». « Le congrès, a-t-il déclaré, représente une chance réelle d’avancer dans l’unité syrienne et dans l’intérêt de la résolution onusienne 2254. »
Après Vienne, les discussions à Sotchi doivent porter sur la future Constitution de la Syrie prévue par la résolution de décembre 2016, plutôt que sur la mise en place d’un organe de transition, thème plus sensible, ou sur le sort de Bachar Al-Assad. Mais sur ce sujet aussi, l’allié syrien, représenté par Bachar Al-Jaafari, l’ambassadeur de Damas à l’ONU, n’a guère aidé son partenaire russe en opposant, à Vienne, une fin de non-recevoir aux efforts de Staffan de Mistura, l’envoyé spécial des Nations unies.
Comme les négociations ouvertes en janvier 2017 à Astana (Kazakhstan), en parallèle du processus lancé sous l’égide de l’ONU à Genève, Sotchi devait être le pendant, en mieux, de la négociation de Vienne.
Mais pour Vladimir Poutine, désireux de s’afficher dans le rôle du pacificateur, tout en épargnant Bachar Al-Assad, les choses ne se passent tout à fait comme prévu. Malgré d’intenses préparatifs, Moscou bute sur plusieurs obstacles.
« Pragmatisme russe »
La première rencontre, le 22 janvier, à Moscou, entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et une importante délégation du CNS menée par Nasr Hariri, s’était déroulée plutôt fraîchement. Le négociateur en chef de l’opposition syrienne avait insisté devant la presse sur les « souffrances du peuple syrien » infligées par le régime et, sous-entendu, par son allié russe.
« C’est en grande partie le format d’Astana (…) et la mise en place de quatre zones de désescalade qui ont permis de réduire significativement le niveau de violence, avait sèchement rétorqué M. Lavrov. Aujourd’hui, malgré des sursauts ponctuels d’activité militaire, la situation est dans l’ensemble bien meilleure qu’il y a un an. » A la sortie, ses interlocuteurs ne semblaient pas convaincus : leur présence à Sotchi, avaient-ils prévenu, serait conditionnée aux avancées obtenues à Vienne… qui n’ont pas eu lieu.
Or, les fameuses zones de désescalade, principal apport des trois pays parrains des accords d’Astana – la Russie, l’Iran et la Turquie –, portent de moins en moins bien leur nom. Avant même que ne démarre l’offensive d’Afrin, conduite par Ankara et ses alliés rebelles de l’Armée syrienne libre contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée comme un groupe « terroriste » par les autorités turques en raison de ses liens avec le PKK, Damas avait lancé sa propre attaque, avec le soutien de l’aviation russe, contre la région d’Idlib, dernière province syrienne encore contrôlée par les insurgés.
La récente alliance entre Ankara et Moscou ne semble pas remise en cause par l’opération d’Ankara à Afrin. Les militaires russes, présents en nombre dans le nord-ouest de la Syrie, ont en effet pris soin de se retirer de l’enclave, laissant les Kurdes aux prises avec l’armée turque. « C’est la marque du pragmatisme russe », juge Anton Mardasov, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut pour le développement innovant, à Moscou. « De cette façon, assure-t-il, la Russie fait passer un message aux Kurdes qui ont refusé sa protection : les “enclaves” se restreignent de plus en plus et mieux vaut chercher des compromis avec le régime “légitime” de Damas. »
L’expert va plus loin en évoquant un « troc » entre la Russie et la Turquie, la première laissant les coudées franches à la seconde qui l’aurait tenue informée de ses visées avant le début des opérations. « Moscou, poursuit Anton Mardasov, a recouru à la stratégie infaillible d’imputer la responsabilité de l’opération turque aux Etats-Unis, en affirmant qu’elle avait été déclenchée par “l’armement incontrôlé des Forces démocratiques syriennes [une alliance kurdo-arabe qui a combattu l’Etat islamique et dans laquelle les YPG tiennent un rôle moteur] par le Pentagone”. Il est clair que la Russie cherche à bouter les Etats-Unis hors de Syrie, afin de protéger le régime Assad et accroître la rupture entre Washington et Ankara, son allié au sein de l’OTAN. »
Ce jeu complexe nourrit les soupçons d’une bonne partie des acteurs sur le terrain, en dehors de quelques opposants acquis à la Russie. Les revers enregistrés par Moscou, symbolisés par la non-participation des Kurdes et du CNS à la conférence de Sotchi, ne sont pas pour déplaire à une partie des Occidentaux, qui soupçonnent Moscou de vouloir contourner le processus onusien de Genève et Vienne, ce que le Kremlin dément. L’émissaire de l’ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura, se rendra néanmoins à Sotchi dans l’espoir, faible, que ce sommet apporte « une contribution importante » à la relance du processus de paix.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2018/01/29/a-sotchi-le-sommet-de-vladimir-poutine-pour-la-paix-en-syrie-parait-compromis_5248497_3210.html#qSb122uV7D1xLEVw.99
Dernière édition par Caduce62 le Ven 2 Fév - 1:50, édité 1 fois
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Re: En Syrie
Oui, oui, comme ça:Caduce62 a écrit:. . .
Poutine veut s’afficher en pacificateur
. . .
Les troupes russes ont tué plus de 5783 civils en Syrie – Rapport du SNHR (infographie)
Le 27 janvier, le Réseau syrien des droits de l’homme (Syrian Network for Human Rights, SNHR) apublié un rapport détaillant les frappes ciblées sur la population civile syrienne par les forces russes. Les chiffres fournis sont les statistiques de la campagne russe en Syrie pour la période du 30 septembre 2015 au 31 décembre 2017.
Statistiques mortelles
Selon le SNHR, au moins 5783 civils ont été tués lors des opérations militaires russes, dont 1596enfants et 992 femmes. Les Russes ont commis au moins 294 assassinats de masse (tuant en une fois cinq personnes ou plus). L’armée russe a tué au moins 53 personnels médicaux et a procédé à817 attaques contre des objets civils essentiels, dont 141 attaques contre des structures médicales. En outre, les troupes russes ont effectué environ 217 attaques à l’aide de bombes à sous-munitions et 113 attaques à l’aide de munitions incendiaires.
Dans leur rapport, les défenseurs des droits de l’homme soulignent que les forces russes ont non seulement attaqué les insurgés syriens et leurs bases, mais aussi bombardé la population civile syrienne à plusieurs occasions, notamment en utilisant des munitions prohibées. Le résultat de ces opérations a été de donner à Bachar el-Assad un avantage dans certaines provinces syriennes, notamment à Alep, à Homs, dans la banlieue de Damas, à Deir-ez-Zor et à Raqqa. Selon les informations du SNHR, 2,3 millions de Syriens ont été forcés de quitter leur maison et sont devenus des réfugiés, craignant des représailles de la part des forces combinées de la Russie, de l’Iran et d’Assad.
La Russie clame qu’elle cherche une voie politique pour résoudre la situation en Syrie, mais elle continue en fait à exterminer la population civile, détruire les installations médicales et les écoles, ainsi que d’autres centres vitaux de l’infrastructure civile de la Syrie. En outre, la Russie a violé les accords conclus dans le cadre de négociations directes avec les représentants de l’opposition syrienne et qu’elle a signés.
Assassinats de masse et attaques chimiques
La Russie n’a rien fait pour empêcher d’une nouvelle attaque chimique à l’est de Ghouta par son allié Bachar el-Assad. Cette attaque a aussi causé la mort de civils. Le 23 janvier 2018, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a déclaré que la Russie n’avait pas respecté les obligations d’un accord-cadre de 2013, qui garantissait que le régime d’Assad n’utiliserait plus d’armes chimiques. En vertu dudit accord, les armes chimiques devaient être remises à des observateurs internationaux pour destruction.
Les organisations syriennes et internationales des droits de l’homme continuent d’en appeler à une prise de conscience et au respecter des normes juridiques par la partie russe, dans l’espoir que les troupes russes cesseront l’extermination de la destruction cynique de la population civile syrienne. Leurs appels sont toutefois sans effets sur l’agresseur. Les bombardements, les attaques chimiques et les assassinats de masse se poursuivent.
De la responsabilité collective à la responsabilité personnelle des pilotes russes
Quand il s’agit de la question des crimes de guerre russes en Syrie, il est important de comprendre que derrière chaque crime, il y a un exécuteur concret. La responsabilité des assassinats de civils syriens incombe à la fois aux principaux dirigeants russes et à ceux qui exécutent leurs ordres criminels.
InformNapalm a abordé la question de la responsabilité personnelle à plusieurs reprises dans ses publications. Des volontaires de notre communauté de reconnaissance ont publié une base de données contenant des données sur 116 pilotes russes et membres d’équipage de l’armée de l’air russe en Syrie, qui ont bombardé des civils syriens. Voir les détails ici : « Qui bombarde les civils syriens : Données sur 116 officiers de l’armée de l’air russe ».
La publication de cet article a suscité une vague d’indignation dans les médias russes, qui ont qualifié la « fuite de données confidentielles » d’extrêmement dangereuse.
Re: En Syrie
Matt a écrit:Oui, oui, comme ça:Caduce62 a écrit:. . .
Poutine veut s’afficher en pacificateur
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Les troupes russes ont tué plus de 5783 civils en Syrie – Rapport du SNHR (infographie)
Oui, oui, blabla, blabla...
Et les Etats-Unis ont tué combien de civils pendant les deux guerres des deux Bush contre l'Irak ? Et en Syrie et en Irak lors des opérations contre daech ? Et au Vietnam, au Cambodge et au Laos jusqu'en 1975 ? Alors, la morale à deux balles...
Thuramir- Messages : 3675
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Re: En Syrie
Et un SU-25 par terre, un
У СИРІЇ ПОВСТАНЦІ ЗБИЛИ РОСІЙСЬКИЙ ШТУРМОВИК СУ-25 – ВІДЕО
En l'air:
Et au sol:
У СИРІЇ ПОВСТАНЦІ ЗБИЛИ РОСІЙСЬКИЙ ШТУРМОВИК СУ-25 – ВІДЕО
En l'air:
Et au sol:
Re: En Syrie
Il a été question que le pilote abattu hier en Syrie était un criméen ayant fait défection et rejoint les forces russes.
Il n'en est rien:
Pilote russe Su-25 tué en Syrie n'a jamais été citoyen de l'Ukraine - journaliste
Filippov était l'un des meilleurs pilotes d'une unité d'aviation d'assaut russe.
@QalaatAlMudiq
Le commandant de l'armée de l'air russe, Roman Filippov, pilote du Su-25 russe, qui a été tué après que son avion a été abattu en Syrie, n'a jamais été citoyen ukrainien.
"C'est un militaire russe de carrière qui a été transféré en Crimée de la Fédération de Russie et est devenu membre du 37e régiment d'aviation mixte (sous le commandement du colonel Oleg Terebunsky)", écrit le journaliste ukrainien Yuriy Butusov sur Facebook.
"Le régiment est basé à Hvardiyske en Crimée occupée, mais les informations du ministère russe de la Défense, diffusées par le journal russe Novaya Gazeta selon lesquelles Filippov était un ancien transfuge ukrainien, ne sont pas vraies", a déclaré M. Butusov.
Selon lui, Filippov était l'un des meilleurs pilotes d'une unité d'aviation d'assaut russe, a participé à plusieurs reprises aux exercices militaires Aviadarts.
"Mais il a choisi d'être un terroriste et s'est envolé pour la guerre en Syrie.Les forces aériennes russes bombardent sans pitié la ville de Saradib et les colonies voisines depuis plus d'une semaine.Pendant tout ce temps les insurgés ne pouvaient pas riposter contre les terroristes aériens russes, "Butusov a écrit.
Saradib n'est pas occupé par les terroristes de l'Etat islamique, contrairement aux reportages de la presse russe, a-t-il dit. Cette ville a longtemps été sous le contrôle des insurgés soutenus par la Turquie.
Il n'en est rien:
Pilote russe Su-25 tué en Syrie n'a jamais été citoyen de l'Ukraine - journaliste
Filippov était l'un des meilleurs pilotes d'une unité d'aviation d'assaut russe.
@QalaatAlMudiq
Le commandant de l'armée de l'air russe, Roman Filippov, pilote du Su-25 russe, qui a été tué après que son avion a été abattu en Syrie, n'a jamais été citoyen ukrainien.
"C'est un militaire russe de carrière qui a été transféré en Crimée de la Fédération de Russie et est devenu membre du 37e régiment d'aviation mixte (sous le commandement du colonel Oleg Terebunsky)", écrit le journaliste ukrainien Yuriy Butusov sur Facebook.
"Le régiment est basé à Hvardiyske en Crimée occupée, mais les informations du ministère russe de la Défense, diffusées par le journal russe Novaya Gazeta selon lesquelles Filippov était un ancien transfuge ukrainien, ne sont pas vraies", a déclaré M. Butusov.
Selon lui, Filippov était l'un des meilleurs pilotes d'une unité d'aviation d'assaut russe, a participé à plusieurs reprises aux exercices militaires Aviadarts.
"Mais il a choisi d'être un terroriste et s'est envolé pour la guerre en Syrie.Les forces aériennes russes bombardent sans pitié la ville de Saradib et les colonies voisines depuis plus d'une semaine.Pendant tout ce temps les insurgés ne pouvaient pas riposter contre les terroristes aériens russes, "Butusov a écrit.
Saradib n'est pas occupé par les terroristes de l'Etat islamique, contrairement aux reportages de la presse russe, a-t-il dit. Cette ville a longtemps été sous le contrôle des insurgés soutenus par la Turquie.
Re: En Syrie
Ah oui, comme ça:Thuramir a écrit:Matt a écrit:Oui, oui, comme ça:Caduce62 a écrit:. . .
Poutine veut s’afficher en pacificateur
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Les troupes russes ont tué plus de 5783 civils en Syrie – Rapport du SNHR (infographie)
Oui, oui, blabla, blabla...
Et les Etats-Unis ont tué combien de civils pendant les deux guerres des deux Bush contre l'Irak ? Et en Syrie et en Irak lors des opérations contre daech ? Et au Vietnam, au Cambodge et au Laos jusqu'en 1975 ? Alors, la morale à deux balles...
Russie, Assad bombardent 20 villes en Syrie, utilisent des armes chimiques - médias
Les frappes aériennes surviennent dans le contexte de la dernière attaque d'un avion de chasse Su-25 russe par les rebelles syriens.
Reuters
Les forces aériennes russes et syriennes ont bombardé vingt villes dans la province syrienne d'Idlib alors qu'un volontaire de recherche et de sauvetage avec les "Casques blancs" a posté dimanche une vidéo montrant leurs équipes réagissant après une "attaque au chlore gazeux".
"Des frappes aériennes massives du régime russe et syrien contre 20 villes de la province d'Idlib. Toutes sortes d'armes utilisées, y compris celles chimiques. De nombreux bâtiments se sont effondrés ", a tweeté Julian Roepcke, un rédacteur politique de Bild.
La Syrian American Medical Society a signalé que ses hôpitaux de la région traitaient 11 autres patients pour l'empoisonnement au chlore gazeux.
Le groupe de recherche et de sauvetage de la défense civile syrienne a déclaré dimanche que trois de ses sauveteurs et six autres avaient été blessés dans la ville de Saraqeb.
L'Observatoire basé au Royaume-Uni a rapporté une "odeur nauséabonde après que des hélicoptères du régime ont frappé plusieurs zones de la ville dans la province d'Idlib, provoquant l'étouffement de cinq civils". Il a cité des résidents et des sources médicales affirmant que du gaz toxique avait été utilisé dans l'attaque, rapporte Deutsche Welle.
Dans un autre tweet, Julian Roepke écrit: "La terreur de Poutine est aussi mauvaise que celle de l'EI et d'Al Qaïda, avec une seule différence majeure: Poutine tue 10 fois plus de civils par mois".
Comme UNIAN l'a rapporté plus tôt, un avion de combat russe Sukhoi-25 a été abattu dans une zone tenue par les rebelles près d'Idlib, dans le nord de la Syrie. Le pilote de guerre, qui aurait été tué sur le sol après qu'il a réussi à éjecter, était le Major Roman Filippov, de l'armée de l'air russe.
"Il s'agit d'un militaire de carrière russe qui a été transféré à la Crimée [annexée illégalement] de la Fédération de Russie et est devenu membre du 37e régiment d'aviation mixte", écrit le journaliste ukrainien Yuriy Butusov sur Facebook.
Re: En Syrie
http://filiu.blog.lemonde.fr/2018/02/11/poutine-prisonnier-dassad-en-syrie/?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook
11 février 2018
Poutine prisonnier d’Assad en Syrie
La Russie est incapable de transformer en avancée politique ses indiscutables succès en Syrie, du fait du refus d’Assad d’envisager la moindre forme de transition.
Le Kremlin est en train d’apprendre en Syrie qu’il est plus facile de gagner la guerre que la paix au Moyen-Orient. L’intervention directe de la Russie, depuis septembre 2015, est en effet une indéniable réussite militaire puisque, pour un engagement limité à quelque cinq mille hommes et des pertes de l’ordre de quelques dizaines de tués, Moscou est non seulement parvenu à sauver le régime Assad, mais aussi à s’imposer au coeur de l’équation régionale. Il est cependant tout aussi clair que Vladimir Poutine reste incapable de transformer ces acquis militaires en percée politique, tant cette incapacité est fondamentalement liée à la nature même du régime Assad.
DES HISTOIRES D’ENGRENAGE
La langue arabe possède un mot difficilement traduisible pour décrire la relation de dépendance paradoxale qui s’est créée entre le « faible » régime syrien et la « puissante » Russie. Ce mot tawrît renvoie à la forme active de l’engrenage où le « faible » attire à son profit le « puissant » dans une intervention qui paraît mutuellement profitable, mais dont en fait le « faible » tire sur la durée le plus grand profit. Hafez al-Assad était passé maître dans l’art « d’engrener » l’URSS au nom de la guerre froide: il avait ainsi mis en avant la menace de l’invasion israélienne du Liban, en 1982, pour obtenir un soutien massif de Moscou, avec un doublement des forces armées syriennes, dopées par du matériel de dernière génération et appuyées par des milliers de conseillers soviétiques.
Bachar al-Assad est parvenu à convaincre le président russe en 2011 que son maintien au pouvoir était essentiel pour la stratégie du Kremlin. Le véritable pont aérien d’assistance militaire qui en est résulté entre Moscou et Damas a permis à la dictature syrienne d’accentuer l’escalade de la guerre contre son propre peuple, le veto russe au Conseil de sécurité de l’ONU assurant l’impunité aux bourreaux. Les défaillances des forces pro-Assad étaient cependant telles sur le terrain que l’Iran et ses milices affidées ont dû y suppléer de plus en plus activement. Cela n’a pourtant pas empêché la débandade gouvernementale de l’été 2015, cause directe de l’entrée en guerre de la Russie en Syrie. Poutine s’est néanmoins piégé lui-même en se plaçant sur le strict terrain de la défense intransigeante de la « souveraineté » du régime Assad, donc en s’interdisant toute pression effective sur Damas.
LA TENTATION DE LA FUITE EN AVANT
Le seul espoir de solution politique à la crise syrienne passe par un processus de transition dont les contours ont été tracés dès décembre 2015 dans la résolution 2254 d’un Conseil de sécurité pour une fois unanime. Un cessez-le-feu était censé ouvrir ce processus de transition en vue de la mise en place dans les six mois d’une « gouvernance crédible, inclusive et non sectaire », suivie de l’élaboration d’une nouvelle constitution sur la base de laquelle des élections « libres et régulières » seraient organisées sous l’égide de l’ONU. Ce scénario de sortie de crise n’a pas connu de commencement de début d’application: Moscou a en effet privilégié des accords de « désescalade », coordonnés avec Ankara et Téhéran, dans la perspective d’un « dialogue national » entre les parties syriennes sous sa seule égide.
Poutine a ainsi encouragé le jusqu’au-boutisme de la délégation d’Assad aux pourparlers laborieusement parrainés par l’ONU: elle a dénié toute légitimité à des opposants collectivement accusés de « terrorisme », tandis que le régime multipliait les déclarations sur la « victoire totale » et la « libération » de l’ensemble du territoire. Les diplomaties occidentales qui misaient sur une éventuelle contradiction entre la Russie et l’Iran sur le dossier syrien en ont été pour leurs frais, car le soutien politique et militaire des deux principaux alliés du régime Assad est demeuré inconditionnel. Cette fuite en avant a vidé de toute substance un éventuel « dialogue national » d’inspiration russe et la conférence récemment convoquée à cet effet à Sotchi, sur la Mer noire, a été boycottée par toutes les tendances de l’opposition, ainsi que par la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
UN JEU A SOMME NULLE
D’aucuns auraient pu croire qu’un tel fiasco allait enfin pousser Poutine à tordre le bras d’Assad. Mais c’est ne rien comprendre à la dynamique de cet « engrenage » moyen-oriental. L’après-Sotchi a été marqué par une intensification des offensives menées par le régime Assad, avec le soutien actif de la Russie, contre les deux enclaves rebelles de la banlieue de Damas et de la province d’Idlib, malgré toutes les promesses de « désescalade ». Moscou a par ailleurs donné son blanc-seing à la poursuite de l’opération turque contre le canton d’Afrin, sans doute pour punir le PKK d’avoir sapé le processus de Sotchi. La Turquie, en retour, est en train d’abandonner les insurgés d’Idlib comme elle avait abandonné ceux d’Alep à l’automne 2016. Quant à Washington et aux capitales européennes, la priorité absolue accordée à la lutte contre Daech les laisse tétanisées face à cette nouvelle explosion de violence.
Une conclusion simple devrait pourtant s’imposer: le régime Assad refuse et refusera, sabote et sabotera toute forme de transition qui pourrait compromettre son pouvoir absolu. Un rapport de forces est dès lors indispensable pour le contraindre à un cessez-le-feu, et a fortiori à des négociations de substance. Or les Etats-Unis et leurs alliés européens ont abdiqué toute politique authentiquement syrienne au profit du seul combat contre Daech. S’étant ainsi exclus du jeu syrien, ils pourront éternellement attendre que le Kremlin, seul maître de ce jeu, le débloque par une action déterminée sur le régime Assad.
Bien au contraire, Moscou a trop lié son crédit au rétablissement d’Assad pour exercer sur lui une pression sérieuse, préférant pilonner ses opposants, ou les laisser se faire pilonner. La Russie vient même d’enterrer la proposition de l’ONU d’une trêve humanitaire d’un mois. Entre Poutine et Assad, c’est sans doute celui-ci qui aura le dernier mot sur celui-là.
Pauvre Syrie!
11 février 2018
Poutine prisonnier d’Assad en Syrie
La Russie est incapable de transformer en avancée politique ses indiscutables succès en Syrie, du fait du refus d’Assad d’envisager la moindre forme de transition.
Le Kremlin est en train d’apprendre en Syrie qu’il est plus facile de gagner la guerre que la paix au Moyen-Orient. L’intervention directe de la Russie, depuis septembre 2015, est en effet une indéniable réussite militaire puisque, pour un engagement limité à quelque cinq mille hommes et des pertes de l’ordre de quelques dizaines de tués, Moscou est non seulement parvenu à sauver le régime Assad, mais aussi à s’imposer au coeur de l’équation régionale. Il est cependant tout aussi clair que Vladimir Poutine reste incapable de transformer ces acquis militaires en percée politique, tant cette incapacité est fondamentalement liée à la nature même du régime Assad.
DES HISTOIRES D’ENGRENAGE
La langue arabe possède un mot difficilement traduisible pour décrire la relation de dépendance paradoxale qui s’est créée entre le « faible » régime syrien et la « puissante » Russie. Ce mot tawrît renvoie à la forme active de l’engrenage où le « faible » attire à son profit le « puissant » dans une intervention qui paraît mutuellement profitable, mais dont en fait le « faible » tire sur la durée le plus grand profit. Hafez al-Assad était passé maître dans l’art « d’engrener » l’URSS au nom de la guerre froide: il avait ainsi mis en avant la menace de l’invasion israélienne du Liban, en 1982, pour obtenir un soutien massif de Moscou, avec un doublement des forces armées syriennes, dopées par du matériel de dernière génération et appuyées par des milliers de conseillers soviétiques.
Bachar al-Assad est parvenu à convaincre le président russe en 2011 que son maintien au pouvoir était essentiel pour la stratégie du Kremlin. Le véritable pont aérien d’assistance militaire qui en est résulté entre Moscou et Damas a permis à la dictature syrienne d’accentuer l’escalade de la guerre contre son propre peuple, le veto russe au Conseil de sécurité de l’ONU assurant l’impunité aux bourreaux. Les défaillances des forces pro-Assad étaient cependant telles sur le terrain que l’Iran et ses milices affidées ont dû y suppléer de plus en plus activement. Cela n’a pourtant pas empêché la débandade gouvernementale de l’été 2015, cause directe de l’entrée en guerre de la Russie en Syrie. Poutine s’est néanmoins piégé lui-même en se plaçant sur le strict terrain de la défense intransigeante de la « souveraineté » du régime Assad, donc en s’interdisant toute pression effective sur Damas.
LA TENTATION DE LA FUITE EN AVANT
Le seul espoir de solution politique à la crise syrienne passe par un processus de transition dont les contours ont été tracés dès décembre 2015 dans la résolution 2254 d’un Conseil de sécurité pour une fois unanime. Un cessez-le-feu était censé ouvrir ce processus de transition en vue de la mise en place dans les six mois d’une « gouvernance crédible, inclusive et non sectaire », suivie de l’élaboration d’une nouvelle constitution sur la base de laquelle des élections « libres et régulières » seraient organisées sous l’égide de l’ONU. Ce scénario de sortie de crise n’a pas connu de commencement de début d’application: Moscou a en effet privilégié des accords de « désescalade », coordonnés avec Ankara et Téhéran, dans la perspective d’un « dialogue national » entre les parties syriennes sous sa seule égide.
Poutine a ainsi encouragé le jusqu’au-boutisme de la délégation d’Assad aux pourparlers laborieusement parrainés par l’ONU: elle a dénié toute légitimité à des opposants collectivement accusés de « terrorisme », tandis que le régime multipliait les déclarations sur la « victoire totale » et la « libération » de l’ensemble du territoire. Les diplomaties occidentales qui misaient sur une éventuelle contradiction entre la Russie et l’Iran sur le dossier syrien en ont été pour leurs frais, car le soutien politique et militaire des deux principaux alliés du régime Assad est demeuré inconditionnel. Cette fuite en avant a vidé de toute substance un éventuel « dialogue national » d’inspiration russe et la conférence récemment convoquée à cet effet à Sotchi, sur la Mer noire, a été boycottée par toutes les tendances de l’opposition, ainsi que par la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
UN JEU A SOMME NULLE
D’aucuns auraient pu croire qu’un tel fiasco allait enfin pousser Poutine à tordre le bras d’Assad. Mais c’est ne rien comprendre à la dynamique de cet « engrenage » moyen-oriental. L’après-Sotchi a été marqué par une intensification des offensives menées par le régime Assad, avec le soutien actif de la Russie, contre les deux enclaves rebelles de la banlieue de Damas et de la province d’Idlib, malgré toutes les promesses de « désescalade ». Moscou a par ailleurs donné son blanc-seing à la poursuite de l’opération turque contre le canton d’Afrin, sans doute pour punir le PKK d’avoir sapé le processus de Sotchi. La Turquie, en retour, est en train d’abandonner les insurgés d’Idlib comme elle avait abandonné ceux d’Alep à l’automne 2016. Quant à Washington et aux capitales européennes, la priorité absolue accordée à la lutte contre Daech les laisse tétanisées face à cette nouvelle explosion de violence.
Une conclusion simple devrait pourtant s’imposer: le régime Assad refuse et refusera, sabote et sabotera toute forme de transition qui pourrait compromettre son pouvoir absolu. Un rapport de forces est dès lors indispensable pour le contraindre à un cessez-le-feu, et a fortiori à des négociations de substance. Or les Etats-Unis et leurs alliés européens ont abdiqué toute politique authentiquement syrienne au profit du seul combat contre Daech. S’étant ainsi exclus du jeu syrien, ils pourront éternellement attendre que le Kremlin, seul maître de ce jeu, le débloque par une action déterminée sur le régime Assad.
Bien au contraire, Moscou a trop lié son crédit au rétablissement d’Assad pour exercer sur lui une pression sérieuse, préférant pilonner ses opposants, ou les laisser se faire pilonner. La Russie vient même d’enterrer la proposition de l’ONU d’une trêve humanitaire d’un mois. Entre Poutine et Assad, c’est sans doute celui-ci qui aura le dernier mot sur celui-là.
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Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
Caduce62 a écrit:http://filiu.blog.lemonde.fr/2018/02/11/poutine-prisonnier-dassad-en-syrie/?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook
11 février 2018
Poutine prisonnier d’Assad en Syrie
La Russie est incapable de transformer en avancée politique ses indiscutables succès en Syrie, du fait du refus d’Assad d’envisager la moindre forme de transition.
Le Kremlin est en train d’apprendre en Syrie qu’il est plus facile de gagner la guerre que la paix au Moyen-Orient. L’intervention directe de la Russie, depuis septembre 2015, est en effet une indéniable réussite militaire puisque, pour un engagement limité à quelque cinq mille hommes et des pertes de l’ordre de quelques dizaines de tués, Moscou est non seulement parvenu à sauver le régime Assad, mais aussi à s’imposer au coeur de l’équation régionale. Il est cependant tout aussi clair que Vladimir Poutine reste incapable de transformer ces acquis militaires en percée politique, tant cette incapacité est fondamentalement liée à la nature même du régime Assad.
DES HISTOIRES D’ENGRENAGE
La langue arabe possède un mot difficilement traduisible pour décrire la relation de dépendance paradoxale qui s’est créée entre le « faible » régime syrien et la « puissante » Russie. Ce mot tawrît renvoie à la forme active de l’engrenage où le « faible » attire à son profit le « puissant » dans une intervention qui paraît mutuellement profitable, mais dont en fait le « faible » tire sur la durée le plus grand profit. Hafez al-Assad était passé maître dans l’art « d’engrener » l’URSS au nom de la guerre froide: il avait ainsi mis en avant la menace de l’invasion israélienne du Liban, en 1982, pour obtenir un soutien massif de Moscou, avec un doublement des forces armées syriennes, dopées par du matériel de dernière génération et appuyées par des milliers de conseillers soviétiques.
Bachar al-Assad est parvenu à convaincre le président russe en 2011 que son maintien au pouvoir était essentiel pour la stratégie du Kremlin. Le véritable pont aérien d’assistance militaire qui en est résulté entre Moscou et Damas a permis à la dictature syrienne d’accentuer l’escalade de la guerre contre son propre peuple, le veto russe au Conseil de sécurité de l’ONU assurant l’impunité aux bourreaux. Les défaillances des forces pro-Assad étaient cependant telles sur le terrain que l’Iran et ses milices affidées ont dû y suppléer de plus en plus activement. Cela n’a pourtant pas empêché la débandade gouvernementale de l’été 2015, cause directe de l’entrée en guerre de la Russie en Syrie. Poutine s’est néanmoins piégé lui-même en se plaçant sur le strict terrain de la défense intransigeante de la « souveraineté » du régime Assad, donc en s’interdisant toute pression effective sur Damas.
LA TENTATION DE LA FUITE EN AVANT
Le seul espoir de solution politique à la crise syrienne passe par un processus de transition dont les contours ont été tracés dès décembre 2015 dans la résolution 2254 d’un Conseil de sécurité pour une fois unanime. Un cessez-le-feu était censé ouvrir ce processus de transition en vue de la mise en place dans les six mois d’une « gouvernance crédible, inclusive et non sectaire », suivie de l’élaboration d’une nouvelle constitution sur la base de laquelle des élections « libres et régulières » seraient organisées sous l’égide de l’ONU. Ce scénario de sortie de crise n’a pas connu de commencement de début d’application: Moscou a en effet privilégié des accords de « désescalade », coordonnés avec Ankara et Téhéran, dans la perspective d’un « dialogue national » entre les parties syriennes sous sa seule égide.
Poutine a ainsi encouragé le jusqu’au-boutisme de la délégation d’Assad aux pourparlers laborieusement parrainés par l’ONU: elle a dénié toute légitimité à des opposants collectivement accusés de « terrorisme », tandis que le régime multipliait les déclarations sur la « victoire totale » et la « libération » de l’ensemble du territoire. Les diplomaties occidentales qui misaient sur une éventuelle contradiction entre la Russie et l’Iran sur le dossier syrien en ont été pour leurs frais, car le soutien politique et militaire des deux principaux alliés du régime Assad est demeuré inconditionnel. Cette fuite en avant a vidé de toute substance un éventuel « dialogue national » d’inspiration russe et la conférence récemment convoquée à cet effet à Sotchi, sur la Mer noire, a été boycottée par toutes les tendances de l’opposition, ainsi que par la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
UN JEU A SOMME NULLE
D’aucuns auraient pu croire qu’un tel fiasco allait enfin pousser Poutine à tordre le bras d’Assad. Mais c’est ne rien comprendre à la dynamique de cet « engrenage » moyen-oriental. L’après-Sotchi a été marqué par une intensification des offensives menées par le régime Assad, avec le soutien actif de la Russie, contre les deux enclaves rebelles de la banlieue de Damas et de la province d’Idlib, malgré toutes les promesses de « désescalade ». Moscou a par ailleurs donné son blanc-seing à la poursuite de l’opération turque contre le canton d’Afrin, sans doute pour punir le PKK d’avoir sapé le processus de Sotchi. La Turquie, en retour, est en train d’abandonner les insurgés d’Idlib comme elle avait abandonné ceux d’Alep à l’automne 2016. Quant à Washington et aux capitales européennes, la priorité absolue accordée à la lutte contre Daech les laisse tétanisées face à cette nouvelle explosion de violence.
Une conclusion simple devrait pourtant s’imposer: le régime Assad refuse et refusera, sabote et sabotera toute forme de transition qui pourrait compromettre son pouvoir absolu. Un rapport de forces est dès lors indispensable pour le contraindre à un cessez-le-feu, et a fortiori à des négociations de substance. Or les Etats-Unis et leurs alliés européens ont abdiqué toute politique authentiquement syrienne au profit du seul combat contre Daech. S’étant ainsi exclus du jeu syrien, ils pourront éternellement attendre que le Kremlin, seul maître de ce jeu, le débloque par une action déterminée sur le régime Assad.
Bien au contraire, Moscou a trop lié son crédit au rétablissement d’Assad pour exercer sur lui une pression sérieuse, préférant pilonner ses opposants, ou les laisser se faire pilonner. La Russie vient même d’enterrer la proposition de l’ONU d’une trêve humanitaire d’un mois. Entre Poutine et Assad, c’est sans doute celui-ci qui aura le dernier mot sur celui-là.
Pauvre Syrie!
Bon, un article signé "Le Monde" avec des journalistes incapables d'analyser objectivement des données politico-stratégiques, en sortant du "modèle" Franco-Onusien, ça ne m'étonne pas du tout...
"Poutine prisonnier d’Assad en Syrie"
Ça me fait doucement rigoler Poutine n'est prisonnier de personne et Assad est son meilleur allié dans la région (avec l'Iran) ! Pourquoi donc voudrait-il "normaliser" la vie politique en Syrie et laisser la place à un régime démocratique ??? Il a tout à y perdre...
Un régime démocratique en Syrie, c'est la fin de la présence russe dans le pays avec les emplacements stratégiques de tout premier choix pour peser politiquement sur les puissances pétrolières et Israël : (terrains d'aviation, base de Tartous) et laisser ainsi le champ libre à l'Otan ?
Poutine est pour la "démocratisation" de la Syrie, comme il est pour la "démocratisation" de la Tchétchénie et du Donbass !
Krispoluk- Messages : 9763
Date d'inscription : 03/06/2014
Localisation : Chez les Ch'tis
Re: En Syrie
Syrie : ces morts russes qui embarrassent Moscou
Par Journaliste Figaro Shannah Mehidi Mis à jour le 16/02/2018 à 11:05 Publié le 16/02/2018 à 10:32
Alors que le nombre de Russes tués par des frappes américaines s'élèverait au moins à 100 depuis le 7 février, le Kremlin tend à minimiser la mort de ces mercenaires, employés par des sociétés privées opérant sur le sol syrien.
Moscou a fini par sortir partiellement de son silence. La porte-parole de la diplomatie russe a reconnu jeudi que «probablement cinq citoyens Russes» auraient été tués dans des «affrontements armés» en Syrie. Elle a nié en revanche les informations faisant état de plusieurs dizaines de morts russes, dans des attaques contre les rangs loyalistes conduites par les États-Unis. Le nombre de soldats tués depuis le 7 février s'élèverait pourtant à 100, selon un officiel américain. Un bilan estimé à 200 par Leonid Bershidsky, journaliste russe travaillant pour le média américain Bloomberg.
Le week-end, dernier un drone américain avait détruit un tank russe dans une attaque contre les forces syriennes progouvernementales. Et, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au moins quinze Russes ont été tués voici quelques jours dans l'explosion non élucidée d'un entrepôt d'armes appartenant à une société privée russe, à Tabiya Jazira, dans la province de Deir ez-Zor.
Entreprises paramilitaires
La question de ces morts est largement évacuée par les officiels à Moscou. Ces ressortissants russes, bien que combattant en Syrie, ne font, en effet pas partie de l'armée régulière, mais sont employés par des entreprises paramilitaires. A en croire le ministère des Affaires étrangères a ajouté que les informations, l'annonce du décès de plusieurs dizaines de mercenaires russes relevaient de la «désinformation». Le ministère russe de la Défense s'est quant à lui contenté d'évoquer dans un communiqué la mort de «membres de milices syriennes» - sept Syriens prorégime, selon l'OSDH - dans cette explosion.
Ces «non-militaires» russes sont en réalité des employés de sociétés privées telles que Evro Polis et PWC Wagner pour les plus importantes, et sont mobilisés au sud de Deir ez-Zor, une région riche en hydrocarbures. Ils sont chargés de garder les installations pétrolières aux côtés des forces syriennes loyalistes depuis qu'elles ont été reprises aux combattants de Daech. Aux côtés des forces de Bachar al-Assad, ces mercenaires russes ont pour mission de les défendre contre les forces arabes et kurdes soutenues par les États-Unis, dans le cadre d'un accord entre la Russie et la Syrie. La coopération entre les deux pays remonte déjà à plusieurs années, alors que la Syrie enregistrait une chute de 90% de ses exportations depuis le début de la guerre en 2011.
Si le Kremlin met en cause ou minimise la véracité des informations concernant la mort de ces mercenaires, l'affaire est très commentée dans les médias russes ainsi que sur les réseaux sociaux où le silence du gouvernement est remis en cause.
Des médias russes ont publié plusieurs entretiens de proches de combattants tués en Syrie, dans lesquels il est apparu que certains de ces mercenaires avaient combattu en Crimée et dans l'est de l'Ukraine, aux côtés des forces séparatistes avant de se rendre en Syrie. Le media Znak publie notamment l'interview d'une femme prénommée Yelena Matveyeva qui affirme avoir été informée de la mort de son mari, combattant en Syrie, Stanislav Matveyev, par d'autres hommes déployés à ses côtés en Ukraine. Elle ajoute que son époux travaillait pour PWC Wagner.
L'écrivain russe Zakhar Prilepine, qui a lui-même combattu aux côtés des séparatistes en Ukraine, a annoncé mercredi sur sa page Facebook, la mort d'un certain Igor Kosoturov en Syrie, lui aussi déployé en Ukraine dans son bataillon. Prilepine a précisé que nombre de ces combattants sont partis en Syrie, appâtés par des salaires plus importants: «Ici, ils nous payent des «kopecks»: 15.000, 16.000 roubles, parfois 20.000. En Syrie, davantage».
Garder le silence
Conflit Intelligence Team, un collectif d'activistes russes s'intéressant aux conflits impliquant la Russie, a pu avoir accès à des échanges entre les familles de quelques mercenaires et PWC Wagner, après l'enlèvement de deux Russes par l'État islamique en octobre 2017. Cette affaire avait alors déclenché un imbroglio, le gouvernement russe réfutant tout enlèvement. Des représentants de Wagner avaient à l'époque rendu visite aux familles, affirmant que leurs proches étaient en vie en Syrie et leur demandant de garder le silence. Avant de finalement leur annoncer la mort des deux combattants, deux jours avant la prise de Raqqa par Daech.
Grigory Yavlisny, un candidat à la présidentielle du parti libéral Iabloko, dénonce dans une tribune la façon dont les autorités russes refusent de reconnaître leurs morts, qui rappelle selon lui, la situation en «Tchétchénie et au Donbass».
PWC Wagner est la propriété de l'oligarque Evgueny Prigozhin, proche du pouvoir russe, qui serait également à la tête de l'Internet Research Agency, connue pour promouvoir le Kremlin sous une multitude de faux comptes sur les réseaux sociaux et forums. Selon le journal Kommersant, 600 Russes auraient été déployés en Syrie par PWC Wagner. Mercredi, le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, a annoncé que le statut des sociétés paramilitaires serait discuté prochainement à la Douma, afin que les mercenaires soient «protégés juridiquement».
Par Journaliste Figaro Shannah Mehidi Mis à jour le 16/02/2018 à 11:05 Publié le 16/02/2018 à 10:32
Alors que le nombre de Russes tués par des frappes américaines s'élèverait au moins à 100 depuis le 7 février, le Kremlin tend à minimiser la mort de ces mercenaires, employés par des sociétés privées opérant sur le sol syrien.
Moscou a fini par sortir partiellement de son silence. La porte-parole de la diplomatie russe a reconnu jeudi que «probablement cinq citoyens Russes» auraient été tués dans des «affrontements armés» en Syrie. Elle a nié en revanche les informations faisant état de plusieurs dizaines de morts russes, dans des attaques contre les rangs loyalistes conduites par les États-Unis. Le nombre de soldats tués depuis le 7 février s'élèverait pourtant à 100, selon un officiel américain. Un bilan estimé à 200 par Leonid Bershidsky, journaliste russe travaillant pour le média américain Bloomberg.
Le week-end, dernier un drone américain avait détruit un tank russe dans une attaque contre les forces syriennes progouvernementales. Et, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au moins quinze Russes ont été tués voici quelques jours dans l'explosion non élucidée d'un entrepôt d'armes appartenant à une société privée russe, à Tabiya Jazira, dans la province de Deir ez-Zor.
Entreprises paramilitaires
La question de ces morts est largement évacuée par les officiels à Moscou. Ces ressortissants russes, bien que combattant en Syrie, ne font, en effet pas partie de l'armée régulière, mais sont employés par des entreprises paramilitaires. A en croire le ministère des Affaires étrangères a ajouté que les informations, l'annonce du décès de plusieurs dizaines de mercenaires russes relevaient de la «désinformation». Le ministère russe de la Défense s'est quant à lui contenté d'évoquer dans un communiqué la mort de «membres de milices syriennes» - sept Syriens prorégime, selon l'OSDH - dans cette explosion.
Ces «non-militaires» russes sont en réalité des employés de sociétés privées telles que Evro Polis et PWC Wagner pour les plus importantes, et sont mobilisés au sud de Deir ez-Zor, une région riche en hydrocarbures. Ils sont chargés de garder les installations pétrolières aux côtés des forces syriennes loyalistes depuis qu'elles ont été reprises aux combattants de Daech. Aux côtés des forces de Bachar al-Assad, ces mercenaires russes ont pour mission de les défendre contre les forces arabes et kurdes soutenues par les États-Unis, dans le cadre d'un accord entre la Russie et la Syrie. La coopération entre les deux pays remonte déjà à plusieurs années, alors que la Syrie enregistrait une chute de 90% de ses exportations depuis le début de la guerre en 2011.
Si le Kremlin met en cause ou minimise la véracité des informations concernant la mort de ces mercenaires, l'affaire est très commentée dans les médias russes ainsi que sur les réseaux sociaux où le silence du gouvernement est remis en cause.
Des médias russes ont publié plusieurs entretiens de proches de combattants tués en Syrie, dans lesquels il est apparu que certains de ces mercenaires avaient combattu en Crimée et dans l'est de l'Ukraine, aux côtés des forces séparatistes avant de se rendre en Syrie. Le media Znak publie notamment l'interview d'une femme prénommée Yelena Matveyeva qui affirme avoir été informée de la mort de son mari, combattant en Syrie, Stanislav Matveyev, par d'autres hommes déployés à ses côtés en Ukraine. Elle ajoute que son époux travaillait pour PWC Wagner.
L'écrivain russe Zakhar Prilepine, qui a lui-même combattu aux côtés des séparatistes en Ukraine, a annoncé mercredi sur sa page Facebook, la mort d'un certain Igor Kosoturov en Syrie, lui aussi déployé en Ukraine dans son bataillon. Prilepine a précisé que nombre de ces combattants sont partis en Syrie, appâtés par des salaires plus importants: «Ici, ils nous payent des «kopecks»: 15.000, 16.000 roubles, parfois 20.000. En Syrie, davantage».
Garder le silence
Conflit Intelligence Team, un collectif d'activistes russes s'intéressant aux conflits impliquant la Russie, a pu avoir accès à des échanges entre les familles de quelques mercenaires et PWC Wagner, après l'enlèvement de deux Russes par l'État islamique en octobre 2017. Cette affaire avait alors déclenché un imbroglio, le gouvernement russe réfutant tout enlèvement. Des représentants de Wagner avaient à l'époque rendu visite aux familles, affirmant que leurs proches étaient en vie en Syrie et leur demandant de garder le silence. Avant de finalement leur annoncer la mort des deux combattants, deux jours avant la prise de Raqqa par Daech.
Grigory Yavlisny, un candidat à la présidentielle du parti libéral Iabloko, dénonce dans une tribune la façon dont les autorités russes refusent de reconnaître leurs morts, qui rappelle selon lui, la situation en «Tchétchénie et au Donbass».
PWC Wagner est la propriété de l'oligarque Evgueny Prigozhin, proche du pouvoir russe, qui serait également à la tête de l'Internet Research Agency, connue pour promouvoir le Kremlin sous une multitude de faux comptes sur les réseaux sociaux et forums. Selon le journal Kommersant, 600 Russes auraient été déployés en Syrie par PWC Wagner. Mercredi, le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, a annoncé que le statut des sociétés paramilitaires serait discuté prochainement à la Douma, afin que les mercenaires soient «protégés juridiquement».
Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
Un long chapitre au moment d'un vote crucial à l'ONU:
Ambiance:
Syrie: le Conseil de sécurité de l'ONU votera vendredi 16H00 GMT sur un cessez-le-feu
Que plusieurs sources affirment que la Russie va "vétoer" cette nouvelle résolution.
Syrie : Macron et Merkel écrivent à Poutine pour obtenir une trêve
Là, je vous mets l'article en entier.
Emmanuel Macron et Angela Merkel, le 23 février 2018 à Bruxelles. (John Thys/AP/SIPA)
Ils parlent d'une même voix. Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont adressé, ce vendredi 23 février, un courrier commun au président russe Vladimir Poutine pour lui demander d'approuver une résolution du Conseil de sécurité de l'ONUsur une trêve en Syrie, indique l'Elysée.
Dans ce courrier, les deux dirigeants, présents à Bruxelles pour un sommet de l'UE, demandent à la Russie de soutenir le projet de résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours dans le pays en guerre, destiné notamment à permettre l'arrivée d'aide humanitaire et les évacuations médicales dans le fief rebelle de la Ghouta orientale.
"A cette heure, nous ne savons pas quelle sera l'attitude de la Russie", précise l'Elysée.
Même tonalité à la tête de la diplomatie européenne. "L'UE est à court de mots pour décrire l'horreur que vivent les habitants de la Ghouta orientale [...] Le massacre doit cesser maintenant", affirme la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué.
Après plusieurs tentatives vaines, le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter à 16 heures GMT (17 heures en France) sur un projet de résolution demandant un cessez-le-feu de 30 jours dans le pays en guerre.
On ignore encore si la Russie, qui dispose d'un droit de veto, soutiendra ce texte mais le chef de la diplomatie russe exige des "garanties".
"Le Conseil de sécurité de l'ONU cherche à adopter une résolution qui propose de mettre en place immédiatement une trêve humanitaire de 30 jours au minimum. Mais personne ne peut répondre à la question de savoir si les combattants respecteront cette trêve [...], personne ne donne de garanties", a déclaré Sergueï Lavrov.
Pendant ce temps-là, les avions du régime syrien ont déversé ce vendredi, pour le sixième jour consécutif, leurs bombes sur le fief rebelle de la Ghouta orientale.
Depuis dimanche, 436 civils, dont 99 enfants, ont péri selon une ONG dans les raids aériens et les tirs d'artillerie intensifs et incessants menés par l'armée du président Bachar al-Assad contre cette vaste région près de Damas, devenue un "enfer sur Terre" selon les termes du patron de l'ONU Antonio Guterres.
Faisant fi des appels internationaux, le régime a de nouveau bombardé la Ghouta orientale assiégée, à coups de bombes, de barils d'explosifs et d'obus, faisant vendredi neuf morts, dont deux enfants, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), alors que chaque jour des corps sont retrouvés sous les décombres.
(Avec AFP)
Syrie : la pression de Bruxelles pour une trêve des bombardements à la Ghouta
Et en attendant:
La Russie a testé "plus de 200 nouvelles armes" en Syrie
Après avoir utilisé le Dombass à ces fins . . .
La Russie a testé "plus de 200 nouveaux types d'armes" en Syrie, a affirmé jeudi un général russe à la tête du comité parlementaire chargé de la défense, alors que Moscou est accusée de participer à des raids meurtriers dans un fief rebelle près de Damas.
"En aidant notre peuple frère syrien, nous avons testé plus de 200 nouveaux types d'armes", a déclaré devant la Douma (chambre basse du Parlement) le général Vladimir Chamanov, ancien commandant des troupes parachutistes russes devenu député. "Cela a montré au monde entier l'efficacité des armes russes", s'est-il félicité, selon des propos publiés par le site du parti au pouvoir Edinaïa Rossiïa.
Le général n'a pas précisé quelles étaient ces types d'armes, ni quand et où elles avaient été testées en Syrie.
La Russie, principale alliée du régime de Bachar al-Assad, est accusée par la diplomatie américaine d'être en partie responsable des violents bombardements menés sur l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, qui ont fait plus de 380 morts en cinq jours.
Mercredi, le Kremlin a démenti toute implication de la Russie dans ces raids aériens contre le dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas.
A savoir que Bachar El Assad sera reçu par le guébiste sur les rives de la mer Noire pour le remercier (En Crimée?)
Ambiance:
Syrie: le Conseil de sécurité de l'ONU votera vendredi 16H00 GMT sur un cessez-le-feu
Que plusieurs sources affirment que la Russie va "vétoer" cette nouvelle résolution.
Syrie : Macron et Merkel écrivent à Poutine pour obtenir une trêve
Là, je vous mets l'article en entier.
Emmanuel Macron et Angela Merkel, le 23 février 2018 à Bruxelles. (John Thys/AP/SIPA)
Ils parlent d'une même voix. Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont adressé, ce vendredi 23 février, un courrier commun au président russe Vladimir Poutine pour lui demander d'approuver une résolution du Conseil de sécurité de l'ONUsur une trêve en Syrie, indique l'Elysée.
Dans ce courrier, les deux dirigeants, présents à Bruxelles pour un sommet de l'UE, demandent à la Russie de soutenir le projet de résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours dans le pays en guerre, destiné notamment à permettre l'arrivée d'aide humanitaire et les évacuations médicales dans le fief rebelle de la Ghouta orientale.
"A cette heure, nous ne savons pas quelle sera l'attitude de la Russie", précise l'Elysée.
Même tonalité à la tête de la diplomatie européenne. "L'UE est à court de mots pour décrire l'horreur que vivent les habitants de la Ghouta orientale [...] Le massacre doit cesser maintenant", affirme la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué.
Nouveau veto russe ?
Après plusieurs tentatives vaines, le Conseil de sécurité de l'ONU doit voter à 16 heures GMT (17 heures en France) sur un projet de résolution demandant un cessez-le-feu de 30 jours dans le pays en guerre.
On ignore encore si la Russie, qui dispose d'un droit de veto, soutiendra ce texte mais le chef de la diplomatie russe exige des "garanties".
"Le Conseil de sécurité de l'ONU cherche à adopter une résolution qui propose de mettre en place immédiatement une trêve humanitaire de 30 jours au minimum. Mais personne ne peut répondre à la question de savoir si les combattants respecteront cette trêve [...], personne ne donne de garanties", a déclaré Sergueï Lavrov.
Pendant ce temps-là, les avions du régime syrien ont déversé ce vendredi, pour le sixième jour consécutif, leurs bombes sur le fief rebelle de la Ghouta orientale.
Depuis dimanche, 436 civils, dont 99 enfants, ont péri selon une ONG dans les raids aériens et les tirs d'artillerie intensifs et incessants menés par l'armée du président Bachar al-Assad contre cette vaste région près de Damas, devenue un "enfer sur Terre" selon les termes du patron de l'ONU Antonio Guterres.
Faisant fi des appels internationaux, le régime a de nouveau bombardé la Ghouta orientale assiégée, à coups de bombes, de barils d'explosifs et d'obus, faisant vendredi neuf morts, dont deux enfants, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), alors que chaque jour des corps sont retrouvés sous les décombres.
(Avec AFP)
Syrie : la pression de Bruxelles pour une trêve des bombardements à la Ghouta
Et en attendant:
La Russie a testé "plus de 200 nouvelles armes" en Syrie
Après avoir utilisé le Dombass à ces fins . . .
La Russie a testé "plus de 200 nouveaux types d'armes" en Syrie, a affirmé jeudi un général russe à la tête du comité parlementaire chargé de la défense, alors que Moscou est accusée de participer à des raids meurtriers dans un fief rebelle près de Damas.
"En aidant notre peuple frère syrien, nous avons testé plus de 200 nouveaux types d'armes", a déclaré devant la Douma (chambre basse du Parlement) le général Vladimir Chamanov, ancien commandant des troupes parachutistes russes devenu député. "Cela a montré au monde entier l'efficacité des armes russes", s'est-il félicité, selon des propos publiés par le site du parti au pouvoir Edinaïa Rossiïa.
Le général n'a pas précisé quelles étaient ces types d'armes, ni quand et où elles avaient été testées en Syrie.
La Russie, principale alliée du régime de Bachar al-Assad, est accusée par la diplomatie américaine d'être en partie responsable des violents bombardements menés sur l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, qui ont fait plus de 380 morts en cinq jours.
Mercredi, le Kremlin a démenti toute implication de la Russie dans ces raids aériens contre le dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas.
A savoir que Bachar El Assad sera reçu par le guébiste sur les rives de la mer Noire pour le remercier (En Crimée?)
Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
http://www.lepoint.fr/monde/syrie-un-avion-militaire-russe-s-ecrase-32-morts-06-03-2018-2200162_24.php
26 militaires (non déclaré! des wagner ?) en arrivage tout frais de Russie.
Mais alors c'est pour quand ce retrait des troupes russes pourtant annoncé 2 fois en 6 mois !!
26 militaires (non déclaré! des wagner ?) en arrivage tout frais de Russie.
Mais alors c'est pour quand ce retrait des troupes russes pourtant annoncé 2 fois en 6 mois !!
benoit77- Messages : 2859
Date d'inscription : 17/09/2014
Re: En Syrie
Dans l'armée russe, 50 à 60% des moteurs d'avion sont inutilisablesbenoit77 a écrit:http://www.lepoint.fr/monde/syrie-un-avion-militaire-russe-s-ecrase-32-morts-06-03-2018-2200162_24.php
26 militaires (non déclaré! des wagner ?) en arrivage tout frais de Russie.
Mais alors c'est pour quand ce retrait des troupes russes pourtant annoncé 2 fois en 6 mois !!
Les avions russes qui s'écrasent sans tir de missile aérien, c'est la nouvelle arme secrète de Poutine
Caduce62- Messages : 14988
Date d'inscription : 05/01/2010
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Re: En Syrie
AFP, publié le mardi 06 mars 2018 à 16h26
Une commission de l'ONU a affirmé mardi que les raids aériens russes menés fin 2017 sur un marché d'une localité rebelle en Syrie, faisant au moins 84 morts, pouvaient constituer un crime de guerre.
Les forces armées russes ont déjà été mentionnées dans le passé par cette Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, mais "c'est la première fois que nous avons pu nous concentrer sur un incident, rassembler des indications et les vérifier", a déclaré l'un de ses membres, Hanny Megally, en conférence de presse.
"Les informations disponibles indiquent que les frappes ont été menées par un avion russe utilisant des armes non guidées, y compris des armes à effet de souffle", affirme la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, dans son 15e rapport, qui couvre la période allant de juillet 2017 au 15 janvier 2018.
L'attaque mentionnée dans le rapport s'est produite le 13 novembre sur le marché d'Atareb, située dans l'ouest de la province d'Alep. Elle a fait au moins 84 morts, dont 6 femmes et 5 enfants, et environ 150 blessés, selon ce rapport qui sera présenté la semaine prochaine au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
"Rien n'indique que l'attaque ait délibérément visé des civils ou le marché d'Atareb. Toutefois, l'utilisation de bombes non guidées, y compris d'armes à effet de souffle, dans une zone densément peuplée de civils, peut constituer un crime de guerre", conclut le rapport.
La Commission, mandatée par le Conseil, n'a jamais eu le feu vert de Damas pour aller sur le terrain mais a procédé à des milliers d'entretiens dans la région, et a eu accès à des documents et des photos satellites.
Elle a accusé à plusieurs reprises les parties au conflit syrien de commettre des crimes de guerre, voire, dans certains cas, des crimes contre l'humanité.
Lors de la présentation du rapport, le président de la Commission, Paulo Pinheiro, a aussi dénoncé le raid meurtrier, en mars 2017, de la coalition sous commandement américain sur une école servant de centre pour les déplacés, dans la province de Raqa.
Selon le rapport, 200 personnes se trouvaient dans l'école et 150 corps ont été retrouvés. La Commission indique que la présence de déplacés dans l'école était alors une information "facilement accessible", et souligne que rien ne permet de conclure que des combattants du groupe Etat islamique (EI) se trouvaient dans le bâtiment.
"La coalition internationale aurait dû connaître la nature de la cible et a échoué à prendre toutes les précautions possibles pour éviter ou réduire au minimum les pertes en vies humaines (...) en violation du droit international humanitaire", conclut la Commission, qui se garde en revanche d'évoquer un possible crime de guerre.
Dans son rapport, elle attribue aussi une attaque chimique dans la Ghouta orientale, le 18 novembre à Harasta, au gouvernement syrien, en précisant s'être basée sur des interviews.
Une commission de l'ONU a affirmé mardi que les raids aériens russes menés fin 2017 sur un marché d'une localité rebelle en Syrie, faisant au moins 84 morts, pouvaient constituer un crime de guerre.
Les forces armées russes ont déjà été mentionnées dans le passé par cette Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, mais "c'est la première fois que nous avons pu nous concentrer sur un incident, rassembler des indications et les vérifier", a déclaré l'un de ses membres, Hanny Megally, en conférence de presse.
"Les informations disponibles indiquent que les frappes ont été menées par un avion russe utilisant des armes non guidées, y compris des armes à effet de souffle", affirme la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, dans son 15e rapport, qui couvre la période allant de juillet 2017 au 15 janvier 2018.
L'attaque mentionnée dans le rapport s'est produite le 13 novembre sur le marché d'Atareb, située dans l'ouest de la province d'Alep. Elle a fait au moins 84 morts, dont 6 femmes et 5 enfants, et environ 150 blessés, selon ce rapport qui sera présenté la semaine prochaine au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
"Rien n'indique que l'attaque ait délibérément visé des civils ou le marché d'Atareb. Toutefois, l'utilisation de bombes non guidées, y compris d'armes à effet de souffle, dans une zone densément peuplée de civils, peut constituer un crime de guerre", conclut le rapport.
La Commission, mandatée par le Conseil, n'a jamais eu le feu vert de Damas pour aller sur le terrain mais a procédé à des milliers d'entretiens dans la région, et a eu accès à des documents et des photos satellites.
Elle a accusé à plusieurs reprises les parties au conflit syrien de commettre des crimes de guerre, voire, dans certains cas, des crimes contre l'humanité.
Lors de la présentation du rapport, le président de la Commission, Paulo Pinheiro, a aussi dénoncé le raid meurtrier, en mars 2017, de la coalition sous commandement américain sur une école servant de centre pour les déplacés, dans la province de Raqa.
Selon le rapport, 200 personnes se trouvaient dans l'école et 150 corps ont été retrouvés. La Commission indique que la présence de déplacés dans l'école était alors une information "facilement accessible", et souligne que rien ne permet de conclure que des combattants du groupe Etat islamique (EI) se trouvaient dans le bâtiment.
"La coalition internationale aurait dû connaître la nature de la cible et a échoué à prendre toutes les précautions possibles pour éviter ou réduire au minimum les pertes en vies humaines (...) en violation du droit international humanitaire", conclut la Commission, qui se garde en revanche d'évoquer un possible crime de guerre.
Dans son rapport, elle attribue aussi une attaque chimique dans la Ghouta orientale, le 18 novembre à Harasta, au gouvernement syrien, en précisant s'être basée sur des interviews.
Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
Pour Moscou, la route des hydrocarbures passe par la Syrie
Par Hala Kodmani — 12 mars 2018 à 20:46
http://www.liberation.fr/planete/2018/03/12/pour-moscou-la-route-des-hydrocarbures-passe-par-la-syrie_1635675
Les opérations russes se font en lien avec les entreprises intéressées par le marché de la réhabilitation des champs pétrolifères syriens et la construction de gazoducs.
Les principales zones où sont intervenus les mercenaires russes en Syrie ces dernières années correspondent à l’est du pays où se trouvent des champs de pétrole et de gaz. C’est aussi la région qui était contrôlée depuis 2014 par l’Etat islamique, qui en a été délogé par les offensives antiterroristes de l’année dernière. Même si les ressources et réserves d’hydrocarbures syriennes sont loin d’être aussi importantes que celles de ses voisins, comme l’Irak, et que la production a été pratiquement réduite à néant par la guerre, le secteur reste un enjeu stratégique, en particulier pour la Russie.
«Les installations et les équipements pétroliers ont été complètement dévastés par la guerre. Ils étaient déjà vétustes et mal gérés techniquement, même avant 2011, souligne Moiffak Hassan, consultant pétrolier syrien, ancien cadre de Total. Les sociétés russes veulent s’emparer du marché de la réhabilitation des champs pétroliers syriens ainsi que de la construction des oléoducs et gazoducs qui passent par le couloir syrien.» Depuis que l’armée russe a permis au régime de Bachar al-Assad de reprendre le contrôle de l’essentiel du territoire, les délégations de politiciens et hommes d’affaires russes se pressent à Damas pour signer des contrats et des concessions, en particulier dans le secteur des hydrocarbures. Lors d’une telle visite en décembre dernier, le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, avait déclaré : «La Syrie, c’est un pays aux richesses illimitées. Les compagnies russes ont le droit moral de développer ici des projets économiques d’ampleur.»
Compte tenu des relations étroites entre le Kremlin et les grandes compagnies pétrolières russes, les interventions militaires, politiques et économiques de la Russie en Syrie sont parfaitement coordonnées. Car, outre les marchés de remise en état et de valorisation des installations pétrolières, le territoire syrien représente un autre enjeu stratégique pour la Russie. «C’est un couloir clé pour maîtriser les passages des oléoducs et gazoducs vers l’Europe, fait valoir Moiffak Hassan. Une présence militaire russe en Syrie rendra difficile sinon impossible le passage des gazoducs du Qatar et de l’Iran, les deux autres principaux producteurs de gaz mondiaux, par la Syrie pour approvisionner la Turquie et l’Europe sans la bénédiction de Poutine.»
La zone où s’est produite la confrontation qui a tué des mercenaires russes le 7 février (lire page 3) se trouve justement à quelques kilomètres du plus grand champ de gaz syrien, Coneco, et non loin du plus grand champ pétrolier d’Omar. Celui-ci avait été repris à l’Etat islamique en octobre par les Forces démocratiques syriennes, soutenues par la coalition dirigée par les Etats-Unis. Dans ce mouchoir de poche de la région de Deir el-Zor, Russes et Américains se retrouvent nez à nez, à travers leurs alliés interposés sur le terrain. Les premiers veulent poursuivre leur conquête syrienne, tandis que les seconds restent pour empêcher une domination totale de Poutine sur la région.
Par Hala Kodmani — 12 mars 2018 à 20:46
http://www.liberation.fr/planete/2018/03/12/pour-moscou-la-route-des-hydrocarbures-passe-par-la-syrie_1635675
Les opérations russes se font en lien avec les entreprises intéressées par le marché de la réhabilitation des champs pétrolifères syriens et la construction de gazoducs.
Les principales zones où sont intervenus les mercenaires russes en Syrie ces dernières années correspondent à l’est du pays où se trouvent des champs de pétrole et de gaz. C’est aussi la région qui était contrôlée depuis 2014 par l’Etat islamique, qui en a été délogé par les offensives antiterroristes de l’année dernière. Même si les ressources et réserves d’hydrocarbures syriennes sont loin d’être aussi importantes que celles de ses voisins, comme l’Irak, et que la production a été pratiquement réduite à néant par la guerre, le secteur reste un enjeu stratégique, en particulier pour la Russie.
«Les installations et les équipements pétroliers ont été complètement dévastés par la guerre. Ils étaient déjà vétustes et mal gérés techniquement, même avant 2011, souligne Moiffak Hassan, consultant pétrolier syrien, ancien cadre de Total. Les sociétés russes veulent s’emparer du marché de la réhabilitation des champs pétroliers syriens ainsi que de la construction des oléoducs et gazoducs qui passent par le couloir syrien.» Depuis que l’armée russe a permis au régime de Bachar al-Assad de reprendre le contrôle de l’essentiel du territoire, les délégations de politiciens et hommes d’affaires russes se pressent à Damas pour signer des contrats et des concessions, en particulier dans le secteur des hydrocarbures. Lors d’une telle visite en décembre dernier, le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, avait déclaré : «La Syrie, c’est un pays aux richesses illimitées. Les compagnies russes ont le droit moral de développer ici des projets économiques d’ampleur.»
Compte tenu des relations étroites entre le Kremlin et les grandes compagnies pétrolières russes, les interventions militaires, politiques et économiques de la Russie en Syrie sont parfaitement coordonnées. Car, outre les marchés de remise en état et de valorisation des installations pétrolières, le territoire syrien représente un autre enjeu stratégique pour la Russie. «C’est un couloir clé pour maîtriser les passages des oléoducs et gazoducs vers l’Europe, fait valoir Moiffak Hassan. Une présence militaire russe en Syrie rendra difficile sinon impossible le passage des gazoducs du Qatar et de l’Iran, les deux autres principaux producteurs de gaz mondiaux, par la Syrie pour approvisionner la Turquie et l’Europe sans la bénédiction de Poutine.»
La zone où s’est produite la confrontation qui a tué des mercenaires russes le 7 février (lire page 3) se trouve justement à quelques kilomètres du plus grand champ de gaz syrien, Coneco, et non loin du plus grand champ pétrolier d’Omar. Celui-ci avait été repris à l’Etat islamique en octobre par les Forces démocratiques syriennes, soutenues par la coalition dirigée par les Etats-Unis. Dans ce mouchoir de poche de la région de Deir el-Zor, Russes et Américains se retrouvent nez à nez, à travers leurs alliés interposés sur le terrain. Les premiers veulent poursuivre leur conquête syrienne, tandis que les seconds restent pour empêcher une domination totale de Poutine sur la région.
Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
Et une des conséquences:
Syrie: plus de 12.000 civils ont fui l'enclave rebelle dans la Ghouta
Plus de 12.000 civils ont fui jeudi la ville de Hammouriyé et ses environs, dans un des secteurs de l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, a affirmé l'Observatoire des droits de l'Homme (OSDH).
Environ 12.500 civils ont quitté depuis la matinée les localités de Hammouriyé, Kfar Batna, Jisrine et Saqba, toutes situées dans la partie sud du fief rebelle, sous le contrôle du groupe Faylaq al-Rahmane, selon l'OSDH. Il s'agit du plus grand nombre de civils à quitter ce dernier bastion rebelle aux portes de Damas depuis le début mi-février d'une vaste offensive du régime.
En un jour, "il faut le faire"
Syrie: plus de 12.000 civils ont fui l'enclave rebelle dans la Ghouta
Plus de 12.000 civils ont fui jeudi la ville de Hammouriyé et ses environs, dans un des secteurs de l'enclave rebelle de la Ghouta orientale, a affirmé l'Observatoire des droits de l'Homme (OSDH).
Environ 12.500 civils ont quitté depuis la matinée les localités de Hammouriyé, Kfar Batna, Jisrine et Saqba, toutes situées dans la partie sud du fief rebelle, sous le contrôle du groupe Faylaq al-Rahmane, selon l'OSDH. Il s'agit du plus grand nombre de civils à quitter ce dernier bastion rebelle aux portes de Damas depuis le début mi-février d'une vaste offensive du régime.
En un jour, "il faut le faire"
Re: En Syrie
leparisien.fr, publié le jeudi 29 mars 2018 à 23h42
Une délégation du Rojava, cette zone kurde autonome autoproclamée en Syrie, a été reçue à l'Élysée ce jeudi.
Pour la première fois depuis la grave crise kurde, au nord-ouest de la Syrie, une délégation de la coalition arabo-kurde a été reçue à l'Élysée ce jeudi par Emmanuel Macron.
Accompagné de son chef d'État major particulier, un des représentantes kurdes, Asiya Abdellah, a annoncé que la France allait envoyer des soldats à Manbij, prochaine ville que le président Erdogan menace d'attaquer et où des forces américaines sont aussi présentes. « La coopération va être renforcée », a-t-elle dit lors d'une conférence de presse. « La France va renforcer son dispositif militaire », a précisé le représentant du Kurdistan syrien (Rojava) en France, Khaled Issa.
Bloquer l'avancée turque après AfrineL'objectif est de bloquer l'avancée de l'armée turque et de ses supplétifs, des milices syriennes composées de beaucoup de djihadistes, dans la région. Manbij est dans le viseur d'Ankara après avoir repris le bastion d'Afrine.
La France s'est engagée à aider les populations kurdes ayant fui cette enclave. Sans préciser s'il s'agira là d'une action militaire pour forcer le passage, ou plus probablement d'une vaste opération humanitaire et médicale. Des dizaines de milliers de civils Kurdes syriens redoutent en effet de rentrer chez eux, la ville étant occupée par les miliciens issus de Daech. Le président français aurait aussi évoqué une pression maximale sur la Turquie pour qu'elle se retire de l'enclave d'Afrine.
Pour rappel, Ankara s'attèle depuis le début de l'année à déloger de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), l'épine dorsale des FDS. Précieux allié de la coalition internationale face à Daech, comme l'a rappelé Macron jeudi soir, ce groupe est considéré par Ankara comme une « organisation terroriste ».
Ce n'est pas la première fois que des troupes françaises interviennent ponctuellement dans la région de Manbij. C'est justement à cette occasion qu'en 2016, les autorités reconnaissaient la présence de forces spéciales en Syrie, et non exclusivement en Irak. Les militaires français conseillaient alors les rebelles arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) engagés contre l'organisation État islamique (EI) dans cette région aux mains de l'EI depuis janvier 2014.
Un déploiement « très rapide »Depuis l'éviction de Daech, la présence française dans cette région est plus floue. Tout en confirmant la présence de forces spéciales, la ministre des Armées certifiait en mai 2017 sur Europe 1 que la France ne comptait « envoyer des forces de manière massive » au sol en Syrie. La France reste très discrète sur cette présence et sur le volume déployé.
Selon l'écrivain français Patrick Franceschi, qui soutient les Kurdes syriens et qui assistait à la conférence de presse, ce nouveau déploiement sera « très rapide ».
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a été informé dans la soirée de la rencontre de la coalition arabo-kurde à l'Élysée par l'ambassadeur de France à Ankara.
Une délégation du Rojava, cette zone kurde autonome autoproclamée en Syrie, a été reçue à l'Élysée ce jeudi.
Pour la première fois depuis la grave crise kurde, au nord-ouest de la Syrie, une délégation de la coalition arabo-kurde a été reçue à l'Élysée ce jeudi par Emmanuel Macron.
Accompagné de son chef d'État major particulier, un des représentantes kurdes, Asiya Abdellah, a annoncé que la France allait envoyer des soldats à Manbij, prochaine ville que le président Erdogan menace d'attaquer et où des forces américaines sont aussi présentes. « La coopération va être renforcée », a-t-elle dit lors d'une conférence de presse. « La France va renforcer son dispositif militaire », a précisé le représentant du Kurdistan syrien (Rojava) en France, Khaled Issa.
Bloquer l'avancée turque après AfrineL'objectif est de bloquer l'avancée de l'armée turque et de ses supplétifs, des milices syriennes composées de beaucoup de djihadistes, dans la région. Manbij est dans le viseur d'Ankara après avoir repris le bastion d'Afrine.
La France s'est engagée à aider les populations kurdes ayant fui cette enclave. Sans préciser s'il s'agira là d'une action militaire pour forcer le passage, ou plus probablement d'une vaste opération humanitaire et médicale. Des dizaines de milliers de civils Kurdes syriens redoutent en effet de rentrer chez eux, la ville étant occupée par les miliciens issus de Daech. Le président français aurait aussi évoqué une pression maximale sur la Turquie pour qu'elle se retire de l'enclave d'Afrine.
Pour rappel, Ankara s'attèle depuis le début de l'année à déloger de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), l'épine dorsale des FDS. Précieux allié de la coalition internationale face à Daech, comme l'a rappelé Macron jeudi soir, ce groupe est considéré par Ankara comme une « organisation terroriste ».
Ce n'est pas la première fois que des troupes françaises interviennent ponctuellement dans la région de Manbij. C'est justement à cette occasion qu'en 2016, les autorités reconnaissaient la présence de forces spéciales en Syrie, et non exclusivement en Irak. Les militaires français conseillaient alors les rebelles arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) engagés contre l'organisation État islamique (EI) dans cette région aux mains de l'EI depuis janvier 2014.
Un déploiement « très rapide »Depuis l'éviction de Daech, la présence française dans cette région est plus floue. Tout en confirmant la présence de forces spéciales, la ministre des Armées certifiait en mai 2017 sur Europe 1 que la France ne comptait « envoyer des forces de manière massive » au sol en Syrie. La France reste très discrète sur cette présence et sur le volume déployé.
Selon l'écrivain français Patrick Franceschi, qui soutient les Kurdes syriens et qui assistait à la conférence de presse, ce nouveau déploiement sera « très rapide ».
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a été informé dans la soirée de la rencontre de la coalition arabo-kurde à l'Élysée par l'ambassadeur de France à Ankara.
Caduce62- Messages : 14988
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Re: En Syrie
Matt a écrit:Et il est certain qu'Erdogan va apprécier . . .
Qu'il s'étouffe une fois pour toutes dans sa rage de dictateur d'opérette !
Thuramir- Messages : 3675
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Re: En Syrie
AFP, publié le dimanche 08 avril 2018 à 23h30
Une attaque chimique présumée ayant fait des dizaines de morts dans une zone rebelle près de Damas a soulevé un tollé international dimanche, le président américain Donald Trump avertissant Bachar al-Assad et ses alliés qu'il faudrait "payer le prix fort" pour ce bombardement.
Sous l'impulsion de la France, neuf pays ont demandé une réunion urgente lundi à 19H00 GMT du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'attaque présumée samedi à Douma, selon des sources diplomatiques.
Peu après, Moscou a demandé pour la même heure une autre réunion du Conseil, qui n'a pas pour objet spécifique la Syrie et parle de "menaces sur la paix dans le monde", selon des sources diplomatiques.
La réunion consacrée à la Syrie a alors été avancée à 15H30 GMT...
Le régime syrien, défendu par ses deux alliés indéfectibles, la Russie et l'Iran, a démenti toute attaque chimique dans l'ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, région stratégique aux portes de la capitale que ses forces semblaient dimanche soir en passe de reprendre entièrement.
Alors qu'un conseiller de M. Trump a déclaré qu'une action militaire n'était pas à écarter, Moscou a mis en garde Washington contre une telle intervention "pour des prétextes fabriqués" qui pourrait "mener aux plus lourdes conséquences".
"De nombreux morts, y compris des femmes et des enfants, dans une attaque CHIMIQUE insensée en Syrie", a tweeté M. Trump, assurant qu'il faudra en "payer le prix fort". Il a pointé du doigt la "responsabilité" de la Russie et de l'Iran, qualifiant M. Assad "d'animal".
Il y a un an, le président américain avait fait bombarder une base du régime syrien en représailles à une attaque au gaz sarin, qui avait tué trois jours plus tôt plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (nord-ouest).
Les Casques Blancs, les secouristes en zones rebelles, un groupe insurgé ainsi que l'opposition en exil ont accusé le régime d'avoir mené une attaque chimique à Douma. L'Union européenne a estimé elle que les indices pointaient "vers une nouvelle attaque chimique perpétrée par le régime".
- "Scènes effroyables" -
Il n'était pas possible de confirmer ces allégations de source indépendante. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un réseau de sources dans le pays, a indiqué ne pas être en mesure de confirmer une attaque chimique.
Mais les Casques Blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society (SAMS) ont affirmé dans un communiqué conjoint que 48 personnes avaient péri dans cette attaque aux "gaz toxiques".
Ils ont également fait état de "plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants", qui souffrent notamment de "difficultés respiratoires et dégagent "une odeur semblable à celle du chlore".
Une vidéo postée par les Casques blancs sur Twitter et présentée comme tournée après l'attaque chimique présumée montre un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d'enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s'échappant de leur bouche.
Firas al-Doumi, un secouriste à Douma a évoqué "des scènes effroyables". "Il y avait de nombreuses personnes en train de suffoquer, certaines sont mortes immédiatement", a-t-il dit à l'AFP. "C'était un massacre. Il y avait une très forte odeur qui a entraîné des difficultés respiratoires chez les secouristes".
"Nous avons fait une tournée dans la ville, on a vu des corps encore abandonnés sur les routes", a affirmé un volontaire du Croissant rouge syrien.
Face aux accusations contre le régime, son allié russe a dénoncé des "prétextes inventés" pour une intervention militaire qui "serait absolument inacceptable et peut mener aux plus lourdes conséquences".
L'Iran a de son côté fustigé un nouveau "complot" contre le président Assad et un "prétexte pour une action militaire".
Le régime y a vu lui "une rengaine ennuyeuse" de la part des pays "qui soutiennent le terrorisme en Syrie".
A l'étranger, la France a fait état de son "extrême préoccupation", affirmant qu'elle assumerait "toutes ses responsabilités".
La Turquie, parrain des rebelles, a dit soupçonner "fortement" le régime, le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "particulièrement alarmé" par le recours présumé au gaz, et l'Union européenne a vu les "indices" d'une nouvelle attaque à l'arme chimique.
"Rien ne peut justifier l'usage de tels instruments d'extermination contre des personnes et des populations sans défense", a dit de son côté le pape François.
- Accord sur Douma -
Grâce à l'appui militaire de Moscou, le régime contrôle déjà plus de la moitié de la Syrie, ravagée par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts en sept ans.
Il a été maintes fois accusé de mener des attaques chimiques contre des régions rebelles, ce qu'il a toujours nié.
Déterminé à faire plier le groupe rebelle Jaich al-Islam, le dernier encore présent dans la Ghouta orientale et retranché à Douma, le pouvoir a de nouveau bombardé intensément vendredi et samedi la ville tuant près d'une centaine de civils, selon l'OSDH.
Le régime a, semble-t-il, obtenu ce qu'il voulait puisque selon l'agence officielle Sana, l'évacuation vers le nord de la Syrie des rebelles et de leurs familles a commencé dimanche soir, en application d'un accord conclu dans la journée avec Jaich al-Islam.
Le commandant du centre russe pour la réconciliation entre les parties, Iouri Evtouchenko, avait annoncé plus tôt que "100 autobus" étaient arrivés sur place et que "tout (était) prévu pour l'évacuation de 8.000 combattants et environ 40.000 membres de leurs familles".
Parallèlement, des otages retenus à Douma par les rebelles ont pu regagner Damas.
Après une offensive lancée le 18 février par le régime pour reprendre la Ghouta orientale qui a fait plus de 1.600 morts, des accords d'évacuation négociés par Moscou ont déjà entraîné l'évacuation de plus de 46.000 combattants de deux autres groupes rebelles et des civils pour Idleb, une des provinces échappant presque entièrement au régime.
Une attaque chimique présumée ayant fait des dizaines de morts dans une zone rebelle près de Damas a soulevé un tollé international dimanche, le président américain Donald Trump avertissant Bachar al-Assad et ses alliés qu'il faudrait "payer le prix fort" pour ce bombardement.
Sous l'impulsion de la France, neuf pays ont demandé une réunion urgente lundi à 19H00 GMT du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'attaque présumée samedi à Douma, selon des sources diplomatiques.
Peu après, Moscou a demandé pour la même heure une autre réunion du Conseil, qui n'a pas pour objet spécifique la Syrie et parle de "menaces sur la paix dans le monde", selon des sources diplomatiques.
La réunion consacrée à la Syrie a alors été avancée à 15H30 GMT...
Le régime syrien, défendu par ses deux alliés indéfectibles, la Russie et l'Iran, a démenti toute attaque chimique dans l'ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, région stratégique aux portes de la capitale que ses forces semblaient dimanche soir en passe de reprendre entièrement.
Alors qu'un conseiller de M. Trump a déclaré qu'une action militaire n'était pas à écarter, Moscou a mis en garde Washington contre une telle intervention "pour des prétextes fabriqués" qui pourrait "mener aux plus lourdes conséquences".
"De nombreux morts, y compris des femmes et des enfants, dans une attaque CHIMIQUE insensée en Syrie", a tweeté M. Trump, assurant qu'il faudra en "payer le prix fort". Il a pointé du doigt la "responsabilité" de la Russie et de l'Iran, qualifiant M. Assad "d'animal".
Il y a un an, le président américain avait fait bombarder une base du régime syrien en représailles à une attaque au gaz sarin, qui avait tué trois jours plus tôt plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (nord-ouest).
Les Casques Blancs, les secouristes en zones rebelles, un groupe insurgé ainsi que l'opposition en exil ont accusé le régime d'avoir mené une attaque chimique à Douma. L'Union européenne a estimé elle que les indices pointaient "vers une nouvelle attaque chimique perpétrée par le régime".
- "Scènes effroyables" -
Il n'était pas possible de confirmer ces allégations de source indépendante. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un réseau de sources dans le pays, a indiqué ne pas être en mesure de confirmer une attaque chimique.
Mais les Casques Blancs et l'ONG médicale Syrian American Medical Society (SAMS) ont affirmé dans un communiqué conjoint que 48 personnes avaient péri dans cette attaque aux "gaz toxiques".
Ils ont également fait état de "plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants", qui souffrent notamment de "difficultés respiratoires et dégagent "une odeur semblable à celle du chlore".
Une vidéo postée par les Casques blancs sur Twitter et présentée comme tournée après l'attaque chimique présumée montre un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d'enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s'échappant de leur bouche.
Firas al-Doumi, un secouriste à Douma a évoqué "des scènes effroyables". "Il y avait de nombreuses personnes en train de suffoquer, certaines sont mortes immédiatement", a-t-il dit à l'AFP. "C'était un massacre. Il y avait une très forte odeur qui a entraîné des difficultés respiratoires chez les secouristes".
"Nous avons fait une tournée dans la ville, on a vu des corps encore abandonnés sur les routes", a affirmé un volontaire du Croissant rouge syrien.
Face aux accusations contre le régime, son allié russe a dénoncé des "prétextes inventés" pour une intervention militaire qui "serait absolument inacceptable et peut mener aux plus lourdes conséquences".
L'Iran a de son côté fustigé un nouveau "complot" contre le président Assad et un "prétexte pour une action militaire".
Le régime y a vu lui "une rengaine ennuyeuse" de la part des pays "qui soutiennent le terrorisme en Syrie".
A l'étranger, la France a fait état de son "extrême préoccupation", affirmant qu'elle assumerait "toutes ses responsabilités".
La Turquie, parrain des rebelles, a dit soupçonner "fortement" le régime, le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "particulièrement alarmé" par le recours présumé au gaz, et l'Union européenne a vu les "indices" d'une nouvelle attaque à l'arme chimique.
"Rien ne peut justifier l'usage de tels instruments d'extermination contre des personnes et des populations sans défense", a dit de son côté le pape François.
- Accord sur Douma -
Grâce à l'appui militaire de Moscou, le régime contrôle déjà plus de la moitié de la Syrie, ravagée par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts en sept ans.
Il a été maintes fois accusé de mener des attaques chimiques contre des régions rebelles, ce qu'il a toujours nié.
Déterminé à faire plier le groupe rebelle Jaich al-Islam, le dernier encore présent dans la Ghouta orientale et retranché à Douma, le pouvoir a de nouveau bombardé intensément vendredi et samedi la ville tuant près d'une centaine de civils, selon l'OSDH.
Le régime a, semble-t-il, obtenu ce qu'il voulait puisque selon l'agence officielle Sana, l'évacuation vers le nord de la Syrie des rebelles et de leurs familles a commencé dimanche soir, en application d'un accord conclu dans la journée avec Jaich al-Islam.
Le commandant du centre russe pour la réconciliation entre les parties, Iouri Evtouchenko, avait annoncé plus tôt que "100 autobus" étaient arrivés sur place et que "tout (était) prévu pour l'évacuation de 8.000 combattants et environ 40.000 membres de leurs familles".
Parallèlement, des otages retenus à Douma par les rebelles ont pu regagner Damas.
Après une offensive lancée le 18 février par le régime pour reprendre la Ghouta orientale qui a fait plus de 1.600 morts, des accords d'évacuation négociés par Moscou ont déjà entraîné l'évacuation de plus de 46.000 combattants de deux autres groupes rebelles et des civils pour Idleb, une des provinces échappant presque entièrement au régime.
Caduce62- Messages : 14988
Date d'inscription : 05/01/2010
Age : 60
Localisation : chez les Ch'tis
Re: En Syrie
il y a de quoi se poser des questions
avec un petit commentaire trouvé sur twitter :
A voir les dirigeants occidentaux prêts à aller à la 3eme Guerre Mondiale pour protéger des terroristes dégénérés, je me dis que la transformation de l’Occident en califat est une certitude mathématique. Question de temps.
deja qu'ont leur a vendu des armes .
je me pose la question , l'occident combat le jihadisme , daesh et compagnie ou pas ?
apres je ne vai pas relayer photos et video douteuses , car ont va encore me cataloguer de troll poutinien
le monde d'aujourd'hui peut se resumer a ça :
faires des actes illegaux par forces et violences et apres venir pleurer en detournant les vrais causes .
avec un petit commentaire trouvé sur twitter :
A voir les dirigeants occidentaux prêts à aller à la 3eme Guerre Mondiale pour protéger des terroristes dégénérés, je me dis que la transformation de l’Occident en califat est une certitude mathématique. Question de temps.
deja qu'ont leur a vendu des armes .
je me pose la question , l'occident combat le jihadisme , daesh et compagnie ou pas ?
apres je ne vai pas relayer photos et video douteuses , car ont va encore me cataloguer de troll poutinien
le monde d'aujourd'hui peut se resumer a ça :
faires des actes illegaux par forces et violences et apres venir pleurer en detournant les vrais causes .
steven21- Messages : 3580
Date d'inscription : 12/08/2015
Age : 43
Localisation : dijon
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