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Transdniestrie

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Message  Caduce62 Mar 22 Avr - 16:15

AFP22/04/2014 à 09:23

En Transdniestrie pro-russe, un "pays qui n'existe pas"

Anna, 28 ans, est lasse de "vivre dans un pays qui n'existe pas aux yeux du monde". Les habitants de Transdniestrie, région séparatiste pro-russe de Moldavie, veulent une reconnaissance mais vivent douloureusement le conflit en Ukraine voisine.

Après le rattachement de la Crimée à la Russie, la Moldavie et l'Otan se sont inquiétés de voir cette langue de terre de 500.000 habitants devenir un nouveau point chaud aux portes de l'Union européenne. Environ 1.500 soldats russes y stationnent depuis des années contre la volonté de Chisinau.

A Tiraspol, "capitale" de cette République qu'aucun Etat n'a reconnue, les cerisiers sont en fleurs et des familles déambulent sur l'artère principale, le long de monuments à la gloire de l'ex-Union soviétique et de panneaux ornés de l'emblème "national", une faucille et un marteau entourés d'épis de blés et de raisins.
Les très modernes supermarchés du groupe privé Sheriff, géant de l'économie locale, sont aussi très fréquentés.

Mais le conflit en Ukraine angoisse, a constaté une équipe de l?AFP qui a pu se rendre dans ce territoire où l'accès de la presse étrangère est restreint.
"Nous sommes très inquiets. Beaucoup d'entre nous avons de la famille en Ukraine. Nous sommes très dépendants de ce pays pour toutes sortes de produits", souligne Elena Rotari qui vend ses légumes sur le marché central.
"Nous avons tous peur d'une guerre", lâche Olga Zagoujelskaïa, 49 ans, professeur rencontrée au poste frontière de Koutchourgan-Pervomaïsk, principal point de passage, toujours ouvert, entre l?Ukraine et la Transdniestrie.

Selon Tiraspol, les Ukrainiens ont durci les contrôles par peur d'infiltrations pro-russes.
"Mais notre République, au niveau de l'Etat, ne s'impliquera pas dans les affaires internes de l'Ukraine", soutient le président Evgueni Chevtchouk dans un entretien exclusif à l?AFP.

Dans cette enclave qui compte 30% de Russes, 28% d'Ukrainiens et 40% de Moldaves, le conflit en Ukraine ravive surtout les douloureux souvenirs de la guerre civile qui fit 800 morts en 1992.
Inquiète d'une disparition du russe dans la Moldavie roumanophone, la Transdniestrie avait fait sécession dès 1990 sur fond de dislocation de l'URSS.

"Nous savons ce qu'est la guerre. C'est triste de voir des frères lutter les uns contre les autres en Ukraine", dit Mme Zagoujelskaïa.

Soeurs "ennemies", Moldavie et Transdniestrie se font aujourd'hui face, séparées par le Dniestr.

Rive gauche, Tiraspol rêve d'union douanière avec Moscou. La statue de Lénine trône devant le "Soviet suprême" (Parlement) et les très actifs services de sécurité sont toujours appelés KGB.

Rive droite, la Moldavie s'apprête à signer un accord d'association avec l'Union européenne.

De chaque côté, des milliers de citoyens ont gardé leurs passeports émis par l'URSS qui sont encore valables.
Paradoxalement, malgré la rhétorique indépendantiste, le club de foot Sheriff Tiraspol joue dans le championnat national moldave et des entreprises de Transdniestrie s'enregistrent à Chisinau pour exporter.
Les citoyens, eux, se débrouillent: leur passeport transdniestrien n'étant valable nulle part, ils ont recours à des documents moldave, russe ou ukrainien.

La semaine dernière, Tiraspol a demandé à Moscou et à l'ONU la reconnaissance de l'indépendance, plébiscitée à 97% lors d'un référendum en 2006.
Avant un rattachement à Moscou? Assis dans son bureau, sous une photo de Vladimir Poutine, M.Chevtchouk refuse de "spéculer". Il avait pourtant dans le passé "rêvé d'être ensemble" avec la Russie.
M. Poutine s'est borné à rappeler que la Transdniestrie doit pouvoir "décider de son propre sort" sans reconnaître officiellement cette enclave qui n'a aucune frontière commune avec la Russie.
Le Kremlin n'a aucun intérêt à rattacher la Transdniestrie à la Russie, estime l'analyste politique Konstantin Kalachev.
"Notre avenir c'est la Russie. Elle nous a toujours aidé", croit pourtant Mme Rotari, de Tiraspol.
Moscou tient sous perfusion l'économie locale avec un soutien qui avoisinerait un milliard de dollars par an (faveurs sur le gaz, aide humanitaire), selon le président du Parlement Mikhail Bourla cité par des médias locaux.
Le Kremlin verse un supplément de 15 dollars sur les retraites qui dépassent ainsi celles de Moldavie.

"Les médias qu?on reçoit ici sont russes ou pro-russes, cela influence l'opinion", confie une jeune habitante sous couvert d'anonymat.
La fermeture de certains forums internet a aussi été critiquée.

Dans une enclave au salaire moyen d'environ 200 euros par mois, des dizaines de milliers de personnes ont émigré. Il y a aujourd'hui plus de retraités que d'actifs.
Pour Galina Mikhaïlova, jeune juriste dans une ONG d?aide sociale, "que ce soit comme Etat indépendant, avec la Moldavie ou la Russie dont je me sens plus proche, l'important c'est d'être reconnu, fixé. Sinon les gens vont continuer à partir".
Caduce62
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